Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
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Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
J'aimerais avoir vos avis et votre aide concernant le parcours que j'ai pu mener et qui, aujourd'hui, m'a mené dans l'impasse...
Je vais essayer de ne pas être trop long, je crois qu'il me faut diviser ça en plusieurs "thèmes", trois thèmes dans lesquels je ne fais que connaître l'échec depuis toujours, sans évolution notable, depuis près de dix ans : ma situation professionnelle/scolaire, ma situation sentimentale et ma situation "personnelle".
On m'a poussé à venir parler de ma "zébritude" et de mon parcours aussi, alors peut-être que ça pourra m'aider. Je l'espère, du moins ! Je vais laisser parler le clavier, désolé si c'est long, mais au moins, tout sera dit !
Voici donc mon histoire...
Ma situation professionnelle et scolaire :
Comme beaucoup d'autres "zèbres" ici, sans doute, j'ai eu de l'avance à l'école. J'ai souhaité lire et écrire avant les autres, et je me suis retrouvé deux classes au-dessus, donc deux ans plus jeune.
Je n'ai jamais eu de problème particulier pour me faire des amis ou être "accepté", là-dessus, c'est l'un des seuls points où je peux m'estimer heureux. J'étais souvent le plus petit, le plus jeune, mais j'ai toujours gagné mon respect en étant disponible et avec une arme redoutable : l'humour.
L'école primaire s'est passé sans accroc particulier. J'ai fait mon entrée au collège à l'âge de 9 ans, en septembre 1998. Autant dire que mon âge en a surpris plus d'un et les débuts n'ont pas été faciles, mais là encore, j'ai su m'imposer par l'humour et la disponibilité auprès des gens.
Aux alentours de 2000, je ne sais plus à quelle occasion, je me retrouve à faire des tests de QI et d'apprendre ma "zébritude". Une annonce qui m'a assez chamboulé, puisqu'après dix ans où l'on pense être normal, quelqu'un vous dit : "Non, tu es différent". J'ai pris ça comme une injustice et je ne l'ai jamais accepté. Même encore aujourd'hui, je vis la "zébritude" comme une malédiction.
Toujours est-il qu'à partir de cette annonce, mes résultats scolaires ont chuté. Je me souviens très bien de la fois où je suis passé sous la moyenne générale ! J'ai obtenu mon brevet sans foutre grand'chose, mais je l'ai eu.
J'entre ensuite dans un lycée général, pour suivre mes amis, sans réfléchir. En pleine crise d'adolescence (13-14 ans), avec des résultats médiocres et dans un lycée à la mauvaise réputation, ça s'est mal passé. Pour la première fois, le courant ne passait pas avec les élèves. Le point culminant fut le jour où j'ai pris la défense du souffre-douleur de la classe.
C'était un jour en plein cours, ils se sont "amusés" à le dépouiller de ses fringues, à les jeter dans la classe. Je me suis levé, j'ai ramassé les fringues et j'allais pour lui rendre. Mauvaise pioche, la directrice, attirée par le boucan, est entré en trombe et pensait me choper la main dans le sac.
Lui et moi avions beau lui expliquer que je n'avais rien fait, au contraire, que je l'avais aidé, rien n'y a fait. Pour elle, j'étais (je la cite) : un pauvre con qui finirait sous les ponts. Il a fallu que la prof aille confirmer nos dires pour que la directrice se rende compte de son erreur. Trop tard, j'avais pris ma décision : je quittais son établissement.
Pour s'excuser, j'ai eu la chance de passer en Première Littéraire, dans un grand lycée européen. Sans passer le concours obligatoire, et sans avoir la moyenne (loin de là, même !). Une sorte de "deal" : je ne faisais pas de scandale et je passais discrètement en Première, mais ailleurs.
Lors de mon entrée dans ce lycée européen, en Première Littéraire, j'ai sans doute vécu parmi les plus belles années de ma vie. Un cercle vicieux toutefois : j'ai découvert les fêtes, les filles, les soirées, la liberté, la vie en général... au détriment de mes résultats scolaires. Je pense que j'aurais eu besoin de me faire rappeler à l'ordre par des professeurs ou la hiérarchie, mais il ne fallait pas y compter : ceux qui ne bossaient pas, ils étaient mis de côté.
Pour la hiérarchie et les professeurs, je n'arriverai jamais à rien. Point barre. Mis à part quelques profs de littérature et de philosophie qui ont compris que j'avais besoin d'aide. Il faut dire qu'il n'y avait pas de punitions : les colles ou les exclusions n'existaient pas dans ce lycée !
Je n'ai pas eu mon bac Littéraire, j'ai choisi de redoubler comme si c'était un jeu : remettre dix balles dans la machine et profiter encore un peu. Lors de ma deuxième tentative, même chose : je n'ai pas eu mon bac. Faut dire que j'avais rien fait pour, non plus...
Toutefois, une fois le lycée terminée, ce fut la douche froide. On ne voit plus ses amis (car ils ont eu leur bac et sont entrés en fac !), donc plus de soirées, plus de fêtes. Pas de diplôme, donc pas de boulot. Mauvaises notes, mauvaises appréciations, donc pas d'école. Personne ne voulait de moi : aucune école, aucun employé.
J'ai choisi de prendre un métier difficile pour me dépasser moi-même, comme une punition bien méritée. J'ai alors choisi de travailler comme carrossier. Je me souviens d'avoir fait toutes les carrosseries de la région, sans succès. J'avais compté : 70 CV, 70 refus. J'allais abandonner quand soudain, le hasard a voulu que ma mère connaisse une amie, qui elle-même connaissait une directrice de carrosserie automobile (qui m'avait refusé au préalable !).
Là, pour ce qui est de me remettre en selle, ça ne l'a pas été qu'à moitié : dans un hangar en plein mois de novembre, par un froid polaire, à travailler sur des grues, des bulldozers, des citernes, des camions... Les mains dans le goudron par un temps glacial. J'aimais ce que je faisais, mais physiquement, je ne tenais pas la cadence. Au bout de quelques semaines, j'ai choisi d'abandonner.
J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai annoncé à ma patronne que j'arrêtais là. À ma grande surprise, elle a pris la nouvelle avec un immense sourire, en m'annonçant que ce n'était pas grave et que j'avais été le meilleur apprenti qu'elle ait jamais eu : courtois, sociable, ne rechignant jamais à la tâche, même les plus ingrates, sans broncher. J'avais aussi choisi d'aller au terme de mon mois d'essai et de travailler deux semaines de plus, pour la bonne cause. Une décision qu'elle a particulièrement apprécié !
Je suis donc sorti par la grande porte, mais là encore, sans bagages. J'ai fait quelques petits boulots pour mes grands-parents pendant quelques mois : du bricolage, les courses... Ensuite, le patron de mon père m'a annoncé qu'il avait besoin d'aide si j'étais volontaire. Je suis donc entré dans une société d'édition et d'imprimerie pour faire différentes taches : je m'occupais des annonces légales et de la saisie de documents.
J'ai fait ça pendant 4 ans. Je m'estimais heureux d'avoir un boulot, un petit salaire, et je me sentais "responsable" : comme si je devais payer pour mes précédents résultats scolaires. Je devais me "racheter", en quelque sorte. Ça ne me plaisait pas, mais je ne le disais pas.
J'en ai profité pour passer une formation de deux ans dans l'administration, ce qui me permettrait d'obtenir un bac Professionnel, très tardivement (en 2010, âgé de... 21 ans !). Ça ne s'est pas bien passé, je me suis retrouvé le seul garçon dans une classe de dix filles futées comme des meules de foin. Je traversais une période où j'allais très mal : dépression, alcool, drogue... J'en parlerais après.
J'ai obtenu mon bac, mais à quel prix : cette formation était un enfer. Le seul réconfort, je le trouvais auprès des professeurs, très compréhensifs et amicaux. La directrice du centre de formation était d'une nullité affligeante, ça faisait l'effet domino et au final, on se retrouvait avec des emplois du temps surprise : du genre, on se lève à 5h, on prend son train, on arrive au centre à 8h, pour apprendre à la dernière minute que les cours sont annulés ou commencent l'après-midi... On "découvrait" son emploi du temps le matin ! ...alors qu'on était censé le connaître des mois à l'avance.
Une situation intenable, ajoutée à ma dépression, et j'ai dérapé. Je suis entré comme une furie dans son bureau, je lui ai balancé mes quatre vérités, le ton est monté, et elle a lâché la phrase qui tue : "Ça ne vous convient pas ? Retournez donc au lycée, échouer une troisième fois !". Ma réaction ne s'est pas faite attendre : "Madame, vous êtes une vraie connasse". Et je suis parti en claquant la porte.
Du lendemain, les élèves et les professeurs étaient catastrophés, la directrice était scandalisée et voulait faire tomber des têtes : elle pensait même que les professeurs m'avaient "préparé" ! Je me suis dit que c'était cuit : j'allais me faire virer, faire perdre leur boulot à des formateurs, la connerie totale. Au final, il ne s'est rien passé. Personne n'a été viré, j'ai eu mon bac, et à ma grande surprise, j'ai appris que la directrice avait dit, je cite : "qu'elle avait eu besoin de s'entendre dire ça, que ça lui a remis les idées en place". Un comble !!!
Mon bac en poche et ma dépression terminée (j'en parlerais après), je me suis inscrit à l'université. Je n'avais pas vraiment envie, mais je voulais à tout prix quitter mon travail. Je me suis inscrit en Histoire. Les choses ont plutôt bien démarré : j'ai rencontré plein de nouveaux amis, j'ai pris mon indépendance (à 22 ans), et je travaillais pour réussir.
Mais là encore, pas de chance. Depuis peu, l'Histoire et l'Histoire de l'Art sont mêlés. Une bêtise sans nom puisque les historiens se vautrent en art, et les historiens de l'art se vautrent en histoire. Avec l'Art comme 50 % des notes, le verdict était sans appel : mes 12 et 14 se transformaient en 7 et 9 "grâce" à l'Art. Merci d'avoir participé, au revoir !
Comme la bourse nous laisse droit à une deuxième chance, j'ai quitté l'Histoire pour l'Anglais, une autre de mes matières "fétiches". Je m'en sors mieux, et je me sens plus à l'aise dans cette section. Hélas, là encore, malgré le fait que je travaille pour réussir, ça ne semble pas porté ses fruits. Les résultats du premier semestre tombent dans quelques jours, mais je ne pense pas obtenir la moyenne, encore une fois. Je vais finir sur un 8 ou un 9, je le vois venir...
Actuellement, c'est un peu la panique générale. Si je rate mon année, je perds ma bourse, donc je perds l'opportunité de continuer mes études, donc je perds mon appartement. Si je me plante, c'est retour chez papa-maman, à la case départ et sans toucher les 20.000 Francs. Un échec de plus que je ne supporterai pas, et qui serait sans appel : l'obligation de reprendre mon ancien boulot, ou un nouveau. Mais avec un simple bac professionnel en poche, je ne risque pas d'avoir beaucoup de choix.
Je donne le maximum mais ça ne semble pas suffisant. Et je me sens aussi plombé, freiné, par d'autres choses liées à mon parcours, qui m'affectent aujourd'hui et m'empêchent de m'épanouir ou de réussir pleinement.
Pour vous donner une idée de mon retard et de mon décalage : je suis né en 1989. J'ai commencé ma scolarité avec des gens de 1987. Actuellement, les gens qui sont dans ma classe sont nés en... 1994 !
Ma situation sentimentale et affective :
Alors là, plus chaotique, tu meurs. Sans doute ce qui me blesse et m'affecte le plus aujourd'hui. Je ne sais pas s'il existe un terme plus fort que le mot "échec", mais il faudrait l'employer !
Pourtant, tout avait plutôt bien démarré. Sans être un Dom Juan, j'ai toujours été, comme beaucoup de garçons, fasciné par les femmes. Mais si en primaire, ça reste mignon et rigolo, la suite n'a pas été particulièrement agréable. Dès le collège, forcément, j'étais trop petit, trop jeune. Aucune fille ne voulait pas de moi et c'était parfaitement normal. Même si je me souviens que je mettais un temps fou à "guérir".
Lorsque je suis entré dans ce lycée européen, "ça" m'est tombé dessus. J'ai eu la chance (ou la malchance) que cela m'arrive jeune. J'avais 15 ans, elle en avait 17. Je ne suis pas sûr, mais je pense qu'elle était "zèbre", elle aussi. En avance, très cultivée, très intelligente. Par exemple, elle a vu ses premières nouvelles littéraires publiées alors qu'elle n'avait que 17 ans !
Le bon côté, c'est que l'on découvrait mutuellement toutes les "premières" fois. Je ne sais pas si j'étais amoureux, mais du moins, j'étais heureux. Le mauvais côté, le revers de la médaille, c'est que cette fille était perturbée : elle avait perdu son père très jeune, sa mère ne s'en était jamais remise et se laissait mourir.
Ce qui fait qu'au bout de quelques mois, elle est devenue très amoureuse (trop !) et les choses ont changé : je pense qu'elle voyait en moi, comme elle me le disait, une figure paternelle, protectrice. Ma famille devenait, en quelque sorte, "sa" famille. La situation devenait compliquée...
Sur la "fin", elle avait quasiment réussie à me couper de mes amis et de ma famille sans même que je m'en rende compte. Je vivais presque chez elle. Un jour, elle a claqué une pile : elle s'est mise à dévaster l'appartement, à tout casser, une vraie furie ! Elle a tout explosé. Un moment d'absence et trop tard : elle avait avalé une boîte de médicaments... et pas des Doliprane ou des Smecta ! Un truc pour la coagulation du sang, ou pour le cœur, je ne me souviens plus très bien.
J'appelle l'ambulance qui m'ordonne de ne pas la laisser s'évanouir ou s'endormir. L'attente est interminable. J'essaie de réveiller la mère, mais elle était ivre morte (comme souvent, enfermée dans sa chambre). À ma grande surprise, l'ambulancier me prend à part et, apprenant que je suis le petit ami, me dit cette phrase incroyable : "Écoutez, vous allez me trouver déplacé, mais vous m'avait l'air d'être quelqu'un de bien et de sain. Un conseil ? Partez. Il n'y a que des problèmes ici, on vient tout le temps... Partez".
Je n'avais "que" 15 ans quand c'est arrivé. Additionné au "conseil" de l'ambulancier, il y a eu ceux de mes parents, de mes amis, de mes professeurs, qui me disaient tous la même chose : partir !
Je ne les ai pas écoutés. Mais quand elle est revenue, elle n'était plus la même et elle est partie coucher avec un autre gars qu'elle connaissait à peine. Cocu après ce que j'avais fait pour elle, j'ai pris ça comme une trahison infâme ! Et là, je suis parti. Je l'ai quitté.
Hélas, je suis passé pour le salopard de service. Le porc qui larguait une fille dans la détresse et à peine remise d'une tentative de suicide. Personne ne savait qu'elle m'avait trompé ni qu'elle était odieuse et invivable quand nous n'étions que tous les deux... Coup de grâce : sa mère meurt peu de temps après. Désormais, j'avais quitté non seulement une fille dans la détresse et suicidaire, mais rajoutons à la liste : orpheline ! Je n'avais rien fait de mal, mis à part quitter une fille qui voulait m'entraîner avec elle dans sa chute.
Très énervé, j'ai alors -ironiquement- vécu une période de roi du pétrole. Peut-être mon côté rebelle, arrogant et insaisissable. En tout cas, les filles tombaient comme des mouches ! Partout où j'allais : à l'école, dans les fêtes, en vacances, dans les magasins ! Mais, blessé et timide, je n'agissais jamais. Je prenais ça comme une revanche, d'être froid et distant (alors qu'au fond, bien sûr, je souhaitais l'inverse !!!).
Donc, hélas, je n'en ai pas profité une seule seconde. Pire, je m'y suis habitué, presque lassé. Je m'en souviens même d'une qui voulait porter mon sac et m'offrait les pains au chocolat qu'elle s'achetait pour elle-même, à la base ! Je jouais l'insensible, mais dans le fond... Une période euphorique mais que j'ai complètement ratée. Dans le lot, il y avait en particulier deux filles fabuleuses que j'ai bêtement évincé.
Une que j'avais connue à Vienne, lors d'un voyage scolaire. La plus belle fille du monde à mes yeux, même encore aujourd'hui ! Je ne saurais jamais ses intentions, mais le rapprochement s'est fait très vite. Comme pour toutes les autres, j'étais froid et distant. Mais celle-ci repoussait les limites : elle me prenait la main, me prenait dans ses bras, me courait après quand je partais... Il ne s'est jamais rien passé, mais j'étais le plus heureux des hommes ! Elle m'avait "conquis" en me sortant cette phrase, agacée par ma froideur : "Bon... tu comptes encore longtemps jouer les statues de marbre ?". Je n'ai pas su quoi répondre, elle avait gagnée !
Mais lorsque je suis rentré en France, j'ai pris peur. Trop belle pour moi. Sans doute pas sincère, je ne devais être qu'un "bouche-trou". J'ai mis de la distance et j'ai laissé les choses s'évanouir. Pourtant, quand j'ai su qu'elle cherchait à savoir si j'étais célibataire... le ciel m'est tombé sur la tête.
Je n'ai jamais vraiment oublié cette fille, jusqu'au stade où j'ai fini par lui écrire, des années après, juste pour la revoir. On s'est revus, je me suis littéralement noyé dans ses yeux, mais je pense qu'il fallait être aveugle pour ne pas voir que je suintais d'amour pour elle. Elle, sa vie était faite, elle avait quelqu'un, et grosse ironie du sort : elle partait du lendemain vivre pour ses études, non pas en Autriche, mais pas loin : en Allemagne ! Je n'ai plus eu de nouvelles par la suite, mais c'est normal, elle a dû me prendre pour un timbré...
Une autre qui était amoureuse, je le savais, mais j'en jouais. Elle me plaisait, mais j'étais trop timide malgré ma "façade". Forcément, elle n'allait pas m'attendre pendant dix ans et elle est allée chercher ailleurs. Une situation que je vivais mal, mais dès qu'elle était libre et que je me "décidais", hop! un autre prenait ma place. Je suis toujours ami avec mais, là encore, des années plus tard, la situation a dérapé.
Je venais à peine de me remettre de cette fille partie en Allemagne, que l'autre décidait de m'avouer une chose anodine : me dire, des années plus tard, ce qu'elle avait sur le cœur à l'époque du lycée. Une jolie déclaration, tardive et "périmée", mais qui m'a profondément touché. J'en avais besoin. Hélas, la suite est facile à deviner : je suis tombé amoureux "à retardement" !
On s'est rapprochés, ça n'allait plus avec son mec, et j'ai fait une chose immonde : tout faire pour que ça casse ! Et ça a cassé. Encore plus immonde : du jour même où elle l'avait quitté, j'ai tenté ma chance. Pour me prendre le plus gros râteau de ma vie agrémenté d'un immense sermon. Logique ! Depuis, elle s'est remise avec et elle file le parfait amour, et on est restés amis.
La suite est désastreuse. Après le lycée, plus rien. Pendant ma formation, plus rien. J'ai recommencé à sortir et à revoir mes amis d'enfance en pleine période de dépression (voir après). Un hasard : une fête qui n'était pas prévue, et la bonne surprise de voir que personne ne m'avait oublié.
J'étais dépressif, horriblement timide (limite agoraphobe !), et j'ai commencé à faire beaucoup de soirées. Mais si les autres s'amusaient, moi j'en souffrais. Je ne me sentais pas à l'aise, je buvais, je me droguais... Pourtant, encore une fois, j'ai eu des occasions de me caser, de tomber sur des filles à qui je plaisais. Mais dans l'état où j'étais, c'était peine perdue, j'étais incapable d'agir.
Parmi celles qui m'ont marqué, il y avait cette fille pour qui j'avais eu un vrai coup de cœur. Le genre rebelle à la mauvaise réputation, qui venait de se "taper" (littéralement) un de mes amis pendant quelques mois. Mais au fond, j'étais persuadé qu'elle souffrait et moi, je ne la voyais pas comme une petite conne ou une fille facile. Je l'avais perdu de vue pour la revoir, par hasard, des années plus tard. Les choses se sont faites très vite, mais au moment où elle allait m'embrasser, on nous a séparés. Soi-disant que ce n'était pas une fille pour moi !
J'étais furieux que l'on décide à ma place ! J'ai repris contact, je l'ai invité à boire un verre... pas de réponse. Une fois, deux fois, trois fois, pas de réponse. Jusqu'au jour où je la croise dans le métro et elle est venue me voir, toute guillerette, l'air de rien. Je n'ai pas supporté une telle hypocrisie et j'ai fait honneur aux ours polaires. Un mal pour un bien, en anglais, ces femmes-là, on les appelle des "maneaters"... Des croqueuses d'homme ! Mais ça m'a quand même déçu. Je voulais vraiment lui montrer qu'elle valait beaucoup mieux que ça...
Lorsque je suis sorti de la dépression, que j'ai repris la fac, et que je me suis mis doucement à me reconstruire, à reprendre des forces et du poids, à faire un peu plus attention à moi... hé bien, là encore, plus rien. Que dalle. Depuis deux ans, je me prends vent sur vent, râteau sur râteau : je suis toujours le gars (insérer ici des qualités) MAIS. Toujours ce foutu "mais". Mais je suis pas son type. Mais elle cherche pas. Mais elle a quelqu'un. Mais ceci. Mais cela. Mais plus de nouvelles.
J'ai tout essayé. Je ne suis vraiment pas une personne exigeante : je veux simplement quelqu'un qui me plaît un minimum et que je la rende heureuse. C'est tout ce que je souhaite. Je ne cherche ni le grand amour, ni la fille parfaite. Je ne veux pas signer un crédit pour la dernière Peugeot, avoir un chien et une balançoire. Je veux juste une relation "normale", après, que ça tienne deux mois ou dix ans, qu'elle m'aime ou pas, ce n'est plus important.
J'ai toujours été persuadé que si j'avais eu une vie sentimentale construite et réussie, je n'en serai pas là. Je n'aurais pas raté tout ce que j'ai entrepris (par manque d'ambition, par manque de confiance, par dépit), je n'aurais pas connu la dépression et l'enfer de l'alcool ou de la drogue, et même la prostitution.
Et alors là, maintenant que je suis censé être reconstruit et "au mieux de ma forme", comme je ne l'avais jamais été, je me fais jeter à chaque fois ? Ironiquement, quand j'étais un sale con arrogant et glacial, ou même un dépressif qui tombait en lambeaux, ça marchait ? (et encore, ça marchait mais j'allais jamais au bout, donc autant dire : rien). Je comprends pas !
La dépression semble revenir doucement, les démons qui vont avec, aussi. J'ai tout essayé : les sites de rencontre, les "copines" qu'on présente, les introverties, les extraverties, les jolies, les pas jolies... rien, rien, rien. Bide sur bide. Ironiquement, ces "échecs" deviennent par la suite de bonnes amies ! Mais c'est toujours pareil : on m'adore, mais jamais au point d'aller plus loin. Et encore, quand je dis "bonnes amies", c'est un peu faussé. Je n'ai jamais considéré l'amitié homme/femme possible (du moins entre personnes du même sexe et du même âge ! ...les sentiments finissent toujours par s'en mêler).
Attention, je ne dis pas que j'essaie avec la première qui passe, ni que je "tente" ma chance dix fois par semaine. Je ne suis pas timide, mais je ne sais pas aborder les gens, surtout les femmes. Il me faut du temps, il faut que je me "construise", que j'y crois. Mais c'est toujours pareil, au final, c'est un flop.
Au final, c'est sans doute le point qui me rend le plus malheureux et me bouffe de l'intérieur. C'est comme s'il manquait une partie de moi. Je n'ai pas eu de relation "sérieuse" depuis sept ou huit ans. Ce n'est pas le sexe qui me manque, mais l'affection, le partage. Je parle bien d'affection ! L'amour, je pense que c'est une "récompense", quelque chose qui vient après et quand ça lui chante, comme le bonheur.
J'ai beau faire la "façade" à la fac ou avec mes amis, ça ne change pas que lorsque je rentre le soir, il n'y a personne pour m'attendre, et que je passe mes week-ends à attendre que le lundi arrive ! À côté de ça, tous mes amis sont casés depuis longtemps et filent le parfait amour ou presque. Moi, je suis l'éternel "bon copain célibataire en galère"...
Ma situation personnelle :
Englobée dans tout ça, ma situation personnelle n'est pas vraiment reluisante. Si, à la base, j'étais un véritable optimiste, confiant en lui, serein et prêt à bouffer la vie... dix ans plus tard, je suis quelqu'un de résigné, détruit, lassé et qui n'a plus envie de se battre ou d'y croire.
Il y a eu quelques évènements qui ont, je pense, pu provoquer des fêlures, des blessures dans ma vie. Comme ce grave accident de voiture que j'ai eu avec ma mère, lorsque j'avais 6 ans. Une journée pluvieuse, une route rapide, un carrefour dangereux. Un camion qui grille un stop, l'accident inévitable : la voiture s'encastre à 90 km/h sous la remorque, la voiture est plate comme une crêpe, coupée en deux.
Par je ne sais quel miracle, j'en sors indemne. Ma mère aussi ou presque : les poignets tranchés par le verre du pare-brise. Je me souviens de l'article de journal qui titrait : "Des miraculés de la route". Petit, ça m'a chamboulé. Maintenant, j'en suis guéri.
Il y a aussi eu cette tentative de suicide dont j'ai parlé dans la partie sur ma vie sentimentale. Une situation difficile à gérer quand on n'a que 15 ans.
Si vous avez lu les deux sections précédentes sur ma vie professionnelle et sentimentale, le résultat fut sans appel. Je me pensais fort, invincible, intouchable. Jusqu'au jour où, subitement, je me suis levé et je ne pouvais plus. Comme une digue lézardée et fissurée qui, un beau matin, décide de lâcher et d'engloutir les villages.
J'ai pris conscience que, alors que je devais vivre les plus belles années de ma vie, ça n'avait pas marché. Je ne voyais plus personne, pas de petite amie, pas de sorties. Juste le travail. Un travail que je n'aimais pas.
Je m'étais alors réfugié dans ma passion d'alors : les voitures anciennes. Mais ça n'a fait que m'isoler, j'ai décroché au bout de quelques années. En revanche, c'était constructif : je faisais des maquettes, des décors, j'avais même créé un forum dont le succès a dépassé toutes mes attentes !
Quand j'ai revu mes amis d'enfance et que j'ai repris les soirées, je n'étais pas préparé. Je suis tombé dans l'alcool, la drogue, la dépression a suivi derrière. Les autres buvaient ou se camaient pour s'amuser, se détendre. Moi, je faisais ça pour me détruire et oublier.
J'ai perdu beaucoup de poids, j'étais physiquement marqué. Je ne me voyais aucun avenir, aucun espoir. Le point culminant, ce fut deux voyages successifs en Allemagne, à Berlin.
Un endroit fabuleux où tout est facile et accessible. Tout. C'est là-bas que je me suis retrouvé, par dépit et par vide affectif, à aller me consoler dans les bras d'une prostituée. Le pire, c'est que je n'y suis pas allé pour le sexe. J'ai "apprécié", évidemment, mais ce n'était pas mon but. Je voulais JUSTE quelqu'un qui me donne un peu d'affection et de tendresse. Bilan mitigé puisque la prostitution, c'est l'usine. On est un client, un produit, rien d'autre. Même si elle a été très gentille et douce avec moi.
Quand je dis que tout est facile et accessible, c'est tout. Et j'ai grimpé d'un étage. C'est là-bas que j'ai découvert la cocaïne, le speed, l'ecstasy, les hallucinogènes... le tout mélangé à l'alcool et à la dépression. Un cocktail explosif... Un soir, j'étais tellement mal que je me suis plongé dedans totalement. Comme pour en finir une bonne fois pour toutes.
Je me suis retrouvé à errer, pour finir par prendre un taxi, rentrer à l'hôtel, et m'effondrer comme une loque pile devant l'accueil. Charmant ! Quand je me suis vu dans le miroir, ça m'a fait un choc et j'ai compris que je devais me reprendre. Cet évènement a marqué la fin de ma dépression, je ne voulais plus d'anti-dépresseurs mais regarder la réalité en face ! Prendre le taureau par les cornes.
Le deuxième voyage berlinois fut beaucoup plus joyeux et réussi, bien qu'illusoire : j'ai pu embrasser quelques filles, mais je n'aurais jamais été les draguer sans l'alcool et la drogue. Et c'était pareil pour elles, je pense ! Mais cette fois, je le faisais réellement pour m'amuser et profiter.
Quand j'ai repris la fac, j'ai décroché. J'ai arrêté les soirées à répétition pour d'autres plus "posées". J'ai arrêté la came. Par contre, il fallait compenser : de fumeur occasionnel, je suis devenu fumeur tout court. Je suis devenu très café-clope !
Quand j'ai repris la fac, donc, je me sentais comme un nouvel homme, tout neuf. J'étais en forme, j'avais repris 15 kilos, je voulais bouffer la vie. Mais, hélas, j'ai été déçu, comme dit précédemment, malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à me reconstruire une vie sentimentale ou à m'en sortir sur le plan scolaire/professionnel.
Depuis peu, la dépression semble revenir. Signe avant-coureur : je sortais le soir, seul. J'errais sans but, dans l'espoir idiot que "quelque chose" arrive. Un truc. N'importe quoi, mais un signe du destin. Mais ça finissait toujours pareil : je buvais et je rentrais seul, sans avoir provoqué quoi que ce soit. Je me suis pris pas mal de cuites l'an passé, toujours par dépit et par tristesse.
Aujourd'hui, je me sens vraiment paumé, dans l'impasse, perdu. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi, après avoir traversé tant d'épreuves, après m'être reconstruit tout seul, je ne m'en sors toujours pas. Très ironiquement, c'était quand j'étais au mieux de ma forme (physique et mentale) que les échecs étaient les plus nombreux. Allez comprendre ! Où est la logique ?
J'ai 23 ans et ma vie n'a pas décollé d'un pouce. Je traîne les mêmes problèmes depuis dix ans, aucun signe d'évolution, la roue n'a pas tourné d'un centimètre. Je n'ai toujours aucune idée précise sur mon avenir, sur ce que j'aimerais faire plus tard. Pas une seule petite idée. Je me contente de travailler et d'espérer réussir. Sentimentalement, c'est un vide affectif monstrueux. Bientôt 8 ans de solitude, 8 ans d'échecs. Et sur le plan personnel, j'ai perdu toute confiance en moi et j'en suis venu à me détester, me haïr, pour avoir "raté", pour n'être pas devenu celui que j'aurais pu ou voulu devenir.
Tout ce qui me reste pour me faire tenir, c'est la fac, les amis et ma passion dévorante (je suis un mordu de musique et de vinyles !). Mon indépendance, j'hésite à prendre ça comme une chance. Ça n'a fait que renforcer l'impression de solitude. J'ai toutefois la chance d'avoir une amie de fac comme voisine, ça compense et, comme elle dit, ça fait "filet de sécurité". Elle passe souvent voir si tout va bien. Alors je précise tout de suite qu'elle est homosexuelle, donc pas d'issue "sentimentale".
Pourtant, je ne suis pas exigeant du tout, je ne demande pas la lune : je veux juste être tranquille, avoir un peu de stabilité, construire et vivre quelque chose avec quelqu'un (même si ça dure un mois !), être épanoui et avoir ne serait-ce que l'impression de m'en sortir. Sentir un peu l'odeur de la victoire et de la réussite.
Ma crainte, c'est de retomber dans la dépression, ou de me jeter sur le premier boulot ou la première fille qui me dira "oui" comme si c'était le dernier train, la dernière chance. Sans même chercher si ça me rendra heureux ou pas. Juste pour avoir une stabilité, fut-elle illusoire et temporaire.
Alors, je sais, je suis jeune : 23 ans. Mais si vous avez lu tout ce que j'ai écrit, vous comprendrez que j'ai l'impression d'avoir vécu le double ! Mes proches et mes amis commencent sérieusement à s'inquiéter pour moi, et moi aussi !
Après de nouveaux échecs dès ce premier mois de 2012, et sentant la balance pencher du mauvais côté, je fais un peu l'opération de la dernière chance. Je comptais aller voir un psy ou un hôpital de jour, ma mère m'a conseillé d'aller parler de ma "zébritude" et de mon parcours sur les forums, que ça m'aiderait.
Donc, voilà, c'est fait ! J'ai écrit beaucoup, mais tout est dit, tout est expliqué. Et dans tout ça, ma "zébritude" n'y est sans doute pas étrangère. Si j'étais comme tout le monde, je n'en serais pas là...
Peut-être avez-vous des avis, des solutions, des aides... voir un parcours ou un vécu "similaire" ?
Parce que là, j'ai un peu l'impression d'être au beau milieu du désert, sans boussole et sans gourde...
En tout cas, merci de m'avoir lu.
Je vais essayer de ne pas être trop long, je crois qu'il me faut diviser ça en plusieurs "thèmes", trois thèmes dans lesquels je ne fais que connaître l'échec depuis toujours, sans évolution notable, depuis près de dix ans : ma situation professionnelle/scolaire, ma situation sentimentale et ma situation "personnelle".
On m'a poussé à venir parler de ma "zébritude" et de mon parcours aussi, alors peut-être que ça pourra m'aider. Je l'espère, du moins ! Je vais laisser parler le clavier, désolé si c'est long, mais au moins, tout sera dit !
Voici donc mon histoire...
Ma situation professionnelle et scolaire :
Comme beaucoup d'autres "zèbres" ici, sans doute, j'ai eu de l'avance à l'école. J'ai souhaité lire et écrire avant les autres, et je me suis retrouvé deux classes au-dessus, donc deux ans plus jeune.
Je n'ai jamais eu de problème particulier pour me faire des amis ou être "accepté", là-dessus, c'est l'un des seuls points où je peux m'estimer heureux. J'étais souvent le plus petit, le plus jeune, mais j'ai toujours gagné mon respect en étant disponible et avec une arme redoutable : l'humour.
L'école primaire s'est passé sans accroc particulier. J'ai fait mon entrée au collège à l'âge de 9 ans, en septembre 1998. Autant dire que mon âge en a surpris plus d'un et les débuts n'ont pas été faciles, mais là encore, j'ai su m'imposer par l'humour et la disponibilité auprès des gens.
Aux alentours de 2000, je ne sais plus à quelle occasion, je me retrouve à faire des tests de QI et d'apprendre ma "zébritude". Une annonce qui m'a assez chamboulé, puisqu'après dix ans où l'on pense être normal, quelqu'un vous dit : "Non, tu es différent". J'ai pris ça comme une injustice et je ne l'ai jamais accepté. Même encore aujourd'hui, je vis la "zébritude" comme une malédiction.
Toujours est-il qu'à partir de cette annonce, mes résultats scolaires ont chuté. Je me souviens très bien de la fois où je suis passé sous la moyenne générale ! J'ai obtenu mon brevet sans foutre grand'chose, mais je l'ai eu.
J'entre ensuite dans un lycée général, pour suivre mes amis, sans réfléchir. En pleine crise d'adolescence (13-14 ans), avec des résultats médiocres et dans un lycée à la mauvaise réputation, ça s'est mal passé. Pour la première fois, le courant ne passait pas avec les élèves. Le point culminant fut le jour où j'ai pris la défense du souffre-douleur de la classe.
C'était un jour en plein cours, ils se sont "amusés" à le dépouiller de ses fringues, à les jeter dans la classe. Je me suis levé, j'ai ramassé les fringues et j'allais pour lui rendre. Mauvaise pioche, la directrice, attirée par le boucan, est entré en trombe et pensait me choper la main dans le sac.
Lui et moi avions beau lui expliquer que je n'avais rien fait, au contraire, que je l'avais aidé, rien n'y a fait. Pour elle, j'étais (je la cite) : un pauvre con qui finirait sous les ponts. Il a fallu que la prof aille confirmer nos dires pour que la directrice se rende compte de son erreur. Trop tard, j'avais pris ma décision : je quittais son établissement.
Pour s'excuser, j'ai eu la chance de passer en Première Littéraire, dans un grand lycée européen. Sans passer le concours obligatoire, et sans avoir la moyenne (loin de là, même !). Une sorte de "deal" : je ne faisais pas de scandale et je passais discrètement en Première, mais ailleurs.
Lors de mon entrée dans ce lycée européen, en Première Littéraire, j'ai sans doute vécu parmi les plus belles années de ma vie. Un cercle vicieux toutefois : j'ai découvert les fêtes, les filles, les soirées, la liberté, la vie en général... au détriment de mes résultats scolaires. Je pense que j'aurais eu besoin de me faire rappeler à l'ordre par des professeurs ou la hiérarchie, mais il ne fallait pas y compter : ceux qui ne bossaient pas, ils étaient mis de côté.
Pour la hiérarchie et les professeurs, je n'arriverai jamais à rien. Point barre. Mis à part quelques profs de littérature et de philosophie qui ont compris que j'avais besoin d'aide. Il faut dire qu'il n'y avait pas de punitions : les colles ou les exclusions n'existaient pas dans ce lycée !
Je n'ai pas eu mon bac Littéraire, j'ai choisi de redoubler comme si c'était un jeu : remettre dix balles dans la machine et profiter encore un peu. Lors de ma deuxième tentative, même chose : je n'ai pas eu mon bac. Faut dire que j'avais rien fait pour, non plus...
Toutefois, une fois le lycée terminée, ce fut la douche froide. On ne voit plus ses amis (car ils ont eu leur bac et sont entrés en fac !), donc plus de soirées, plus de fêtes. Pas de diplôme, donc pas de boulot. Mauvaises notes, mauvaises appréciations, donc pas d'école. Personne ne voulait de moi : aucune école, aucun employé.
J'ai choisi de prendre un métier difficile pour me dépasser moi-même, comme une punition bien méritée. J'ai alors choisi de travailler comme carrossier. Je me souviens d'avoir fait toutes les carrosseries de la région, sans succès. J'avais compté : 70 CV, 70 refus. J'allais abandonner quand soudain, le hasard a voulu que ma mère connaisse une amie, qui elle-même connaissait une directrice de carrosserie automobile (qui m'avait refusé au préalable !).
Là, pour ce qui est de me remettre en selle, ça ne l'a pas été qu'à moitié : dans un hangar en plein mois de novembre, par un froid polaire, à travailler sur des grues, des bulldozers, des citernes, des camions... Les mains dans le goudron par un temps glacial. J'aimais ce que je faisais, mais physiquement, je ne tenais pas la cadence. Au bout de quelques semaines, j'ai choisi d'abandonner.
J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai annoncé à ma patronne que j'arrêtais là. À ma grande surprise, elle a pris la nouvelle avec un immense sourire, en m'annonçant que ce n'était pas grave et que j'avais été le meilleur apprenti qu'elle ait jamais eu : courtois, sociable, ne rechignant jamais à la tâche, même les plus ingrates, sans broncher. J'avais aussi choisi d'aller au terme de mon mois d'essai et de travailler deux semaines de plus, pour la bonne cause. Une décision qu'elle a particulièrement apprécié !
Je suis donc sorti par la grande porte, mais là encore, sans bagages. J'ai fait quelques petits boulots pour mes grands-parents pendant quelques mois : du bricolage, les courses... Ensuite, le patron de mon père m'a annoncé qu'il avait besoin d'aide si j'étais volontaire. Je suis donc entré dans une société d'édition et d'imprimerie pour faire différentes taches : je m'occupais des annonces légales et de la saisie de documents.
J'ai fait ça pendant 4 ans. Je m'estimais heureux d'avoir un boulot, un petit salaire, et je me sentais "responsable" : comme si je devais payer pour mes précédents résultats scolaires. Je devais me "racheter", en quelque sorte. Ça ne me plaisait pas, mais je ne le disais pas.
J'en ai profité pour passer une formation de deux ans dans l'administration, ce qui me permettrait d'obtenir un bac Professionnel, très tardivement (en 2010, âgé de... 21 ans !). Ça ne s'est pas bien passé, je me suis retrouvé le seul garçon dans une classe de dix filles futées comme des meules de foin. Je traversais une période où j'allais très mal : dépression, alcool, drogue... J'en parlerais après.
J'ai obtenu mon bac, mais à quel prix : cette formation était un enfer. Le seul réconfort, je le trouvais auprès des professeurs, très compréhensifs et amicaux. La directrice du centre de formation était d'une nullité affligeante, ça faisait l'effet domino et au final, on se retrouvait avec des emplois du temps surprise : du genre, on se lève à 5h, on prend son train, on arrive au centre à 8h, pour apprendre à la dernière minute que les cours sont annulés ou commencent l'après-midi... On "découvrait" son emploi du temps le matin ! ...alors qu'on était censé le connaître des mois à l'avance.
Une situation intenable, ajoutée à ma dépression, et j'ai dérapé. Je suis entré comme une furie dans son bureau, je lui ai balancé mes quatre vérités, le ton est monté, et elle a lâché la phrase qui tue : "Ça ne vous convient pas ? Retournez donc au lycée, échouer une troisième fois !". Ma réaction ne s'est pas faite attendre : "Madame, vous êtes une vraie connasse". Et je suis parti en claquant la porte.
Du lendemain, les élèves et les professeurs étaient catastrophés, la directrice était scandalisée et voulait faire tomber des têtes : elle pensait même que les professeurs m'avaient "préparé" ! Je me suis dit que c'était cuit : j'allais me faire virer, faire perdre leur boulot à des formateurs, la connerie totale. Au final, il ne s'est rien passé. Personne n'a été viré, j'ai eu mon bac, et à ma grande surprise, j'ai appris que la directrice avait dit, je cite : "qu'elle avait eu besoin de s'entendre dire ça, que ça lui a remis les idées en place". Un comble !!!
Mon bac en poche et ma dépression terminée (j'en parlerais après), je me suis inscrit à l'université. Je n'avais pas vraiment envie, mais je voulais à tout prix quitter mon travail. Je me suis inscrit en Histoire. Les choses ont plutôt bien démarré : j'ai rencontré plein de nouveaux amis, j'ai pris mon indépendance (à 22 ans), et je travaillais pour réussir.
Mais là encore, pas de chance. Depuis peu, l'Histoire et l'Histoire de l'Art sont mêlés. Une bêtise sans nom puisque les historiens se vautrent en art, et les historiens de l'art se vautrent en histoire. Avec l'Art comme 50 % des notes, le verdict était sans appel : mes 12 et 14 se transformaient en 7 et 9 "grâce" à l'Art. Merci d'avoir participé, au revoir !
Comme la bourse nous laisse droit à une deuxième chance, j'ai quitté l'Histoire pour l'Anglais, une autre de mes matières "fétiches". Je m'en sors mieux, et je me sens plus à l'aise dans cette section. Hélas, là encore, malgré le fait que je travaille pour réussir, ça ne semble pas porté ses fruits. Les résultats du premier semestre tombent dans quelques jours, mais je ne pense pas obtenir la moyenne, encore une fois. Je vais finir sur un 8 ou un 9, je le vois venir...
Actuellement, c'est un peu la panique générale. Si je rate mon année, je perds ma bourse, donc je perds l'opportunité de continuer mes études, donc je perds mon appartement. Si je me plante, c'est retour chez papa-maman, à la case départ et sans toucher les 20.000 Francs. Un échec de plus que je ne supporterai pas, et qui serait sans appel : l'obligation de reprendre mon ancien boulot, ou un nouveau. Mais avec un simple bac professionnel en poche, je ne risque pas d'avoir beaucoup de choix.
Je donne le maximum mais ça ne semble pas suffisant. Et je me sens aussi plombé, freiné, par d'autres choses liées à mon parcours, qui m'affectent aujourd'hui et m'empêchent de m'épanouir ou de réussir pleinement.
Pour vous donner une idée de mon retard et de mon décalage : je suis né en 1989. J'ai commencé ma scolarité avec des gens de 1987. Actuellement, les gens qui sont dans ma classe sont nés en... 1994 !
Ma situation sentimentale et affective :
Alors là, plus chaotique, tu meurs. Sans doute ce qui me blesse et m'affecte le plus aujourd'hui. Je ne sais pas s'il existe un terme plus fort que le mot "échec", mais il faudrait l'employer !
Pourtant, tout avait plutôt bien démarré. Sans être un Dom Juan, j'ai toujours été, comme beaucoup de garçons, fasciné par les femmes. Mais si en primaire, ça reste mignon et rigolo, la suite n'a pas été particulièrement agréable. Dès le collège, forcément, j'étais trop petit, trop jeune. Aucune fille ne voulait pas de moi et c'était parfaitement normal. Même si je me souviens que je mettais un temps fou à "guérir".
Lorsque je suis entré dans ce lycée européen, "ça" m'est tombé dessus. J'ai eu la chance (ou la malchance) que cela m'arrive jeune. J'avais 15 ans, elle en avait 17. Je ne suis pas sûr, mais je pense qu'elle était "zèbre", elle aussi. En avance, très cultivée, très intelligente. Par exemple, elle a vu ses premières nouvelles littéraires publiées alors qu'elle n'avait que 17 ans !
Le bon côté, c'est que l'on découvrait mutuellement toutes les "premières" fois. Je ne sais pas si j'étais amoureux, mais du moins, j'étais heureux. Le mauvais côté, le revers de la médaille, c'est que cette fille était perturbée : elle avait perdu son père très jeune, sa mère ne s'en était jamais remise et se laissait mourir.
Ce qui fait qu'au bout de quelques mois, elle est devenue très amoureuse (trop !) et les choses ont changé : je pense qu'elle voyait en moi, comme elle me le disait, une figure paternelle, protectrice. Ma famille devenait, en quelque sorte, "sa" famille. La situation devenait compliquée...
Sur la "fin", elle avait quasiment réussie à me couper de mes amis et de ma famille sans même que je m'en rende compte. Je vivais presque chez elle. Un jour, elle a claqué une pile : elle s'est mise à dévaster l'appartement, à tout casser, une vraie furie ! Elle a tout explosé. Un moment d'absence et trop tard : elle avait avalé une boîte de médicaments... et pas des Doliprane ou des Smecta ! Un truc pour la coagulation du sang, ou pour le cœur, je ne me souviens plus très bien.
J'appelle l'ambulance qui m'ordonne de ne pas la laisser s'évanouir ou s'endormir. L'attente est interminable. J'essaie de réveiller la mère, mais elle était ivre morte (comme souvent, enfermée dans sa chambre). À ma grande surprise, l'ambulancier me prend à part et, apprenant que je suis le petit ami, me dit cette phrase incroyable : "Écoutez, vous allez me trouver déplacé, mais vous m'avait l'air d'être quelqu'un de bien et de sain. Un conseil ? Partez. Il n'y a que des problèmes ici, on vient tout le temps... Partez".
Je n'avais "que" 15 ans quand c'est arrivé. Additionné au "conseil" de l'ambulancier, il y a eu ceux de mes parents, de mes amis, de mes professeurs, qui me disaient tous la même chose : partir !
Je ne les ai pas écoutés. Mais quand elle est revenue, elle n'était plus la même et elle est partie coucher avec un autre gars qu'elle connaissait à peine. Cocu après ce que j'avais fait pour elle, j'ai pris ça comme une trahison infâme ! Et là, je suis parti. Je l'ai quitté.
Hélas, je suis passé pour le salopard de service. Le porc qui larguait une fille dans la détresse et à peine remise d'une tentative de suicide. Personne ne savait qu'elle m'avait trompé ni qu'elle était odieuse et invivable quand nous n'étions que tous les deux... Coup de grâce : sa mère meurt peu de temps après. Désormais, j'avais quitté non seulement une fille dans la détresse et suicidaire, mais rajoutons à la liste : orpheline ! Je n'avais rien fait de mal, mis à part quitter une fille qui voulait m'entraîner avec elle dans sa chute.
Très énervé, j'ai alors -ironiquement- vécu une période de roi du pétrole. Peut-être mon côté rebelle, arrogant et insaisissable. En tout cas, les filles tombaient comme des mouches ! Partout où j'allais : à l'école, dans les fêtes, en vacances, dans les magasins ! Mais, blessé et timide, je n'agissais jamais. Je prenais ça comme une revanche, d'être froid et distant (alors qu'au fond, bien sûr, je souhaitais l'inverse !!!).
Donc, hélas, je n'en ai pas profité une seule seconde. Pire, je m'y suis habitué, presque lassé. Je m'en souviens même d'une qui voulait porter mon sac et m'offrait les pains au chocolat qu'elle s'achetait pour elle-même, à la base ! Je jouais l'insensible, mais dans le fond... Une période euphorique mais que j'ai complètement ratée. Dans le lot, il y avait en particulier deux filles fabuleuses que j'ai bêtement évincé.
Une que j'avais connue à Vienne, lors d'un voyage scolaire. La plus belle fille du monde à mes yeux, même encore aujourd'hui ! Je ne saurais jamais ses intentions, mais le rapprochement s'est fait très vite. Comme pour toutes les autres, j'étais froid et distant. Mais celle-ci repoussait les limites : elle me prenait la main, me prenait dans ses bras, me courait après quand je partais... Il ne s'est jamais rien passé, mais j'étais le plus heureux des hommes ! Elle m'avait "conquis" en me sortant cette phrase, agacée par ma froideur : "Bon... tu comptes encore longtemps jouer les statues de marbre ?". Je n'ai pas su quoi répondre, elle avait gagnée !
Mais lorsque je suis rentré en France, j'ai pris peur. Trop belle pour moi. Sans doute pas sincère, je ne devais être qu'un "bouche-trou". J'ai mis de la distance et j'ai laissé les choses s'évanouir. Pourtant, quand j'ai su qu'elle cherchait à savoir si j'étais célibataire... le ciel m'est tombé sur la tête.
Je n'ai jamais vraiment oublié cette fille, jusqu'au stade où j'ai fini par lui écrire, des années après, juste pour la revoir. On s'est revus, je me suis littéralement noyé dans ses yeux, mais je pense qu'il fallait être aveugle pour ne pas voir que je suintais d'amour pour elle. Elle, sa vie était faite, elle avait quelqu'un, et grosse ironie du sort : elle partait du lendemain vivre pour ses études, non pas en Autriche, mais pas loin : en Allemagne ! Je n'ai plus eu de nouvelles par la suite, mais c'est normal, elle a dû me prendre pour un timbré...
Une autre qui était amoureuse, je le savais, mais j'en jouais. Elle me plaisait, mais j'étais trop timide malgré ma "façade". Forcément, elle n'allait pas m'attendre pendant dix ans et elle est allée chercher ailleurs. Une situation que je vivais mal, mais dès qu'elle était libre et que je me "décidais", hop! un autre prenait ma place. Je suis toujours ami avec mais, là encore, des années plus tard, la situation a dérapé.
Je venais à peine de me remettre de cette fille partie en Allemagne, que l'autre décidait de m'avouer une chose anodine : me dire, des années plus tard, ce qu'elle avait sur le cœur à l'époque du lycée. Une jolie déclaration, tardive et "périmée", mais qui m'a profondément touché. J'en avais besoin. Hélas, la suite est facile à deviner : je suis tombé amoureux "à retardement" !
On s'est rapprochés, ça n'allait plus avec son mec, et j'ai fait une chose immonde : tout faire pour que ça casse ! Et ça a cassé. Encore plus immonde : du jour même où elle l'avait quitté, j'ai tenté ma chance. Pour me prendre le plus gros râteau de ma vie agrémenté d'un immense sermon. Logique ! Depuis, elle s'est remise avec et elle file le parfait amour, et on est restés amis.
La suite est désastreuse. Après le lycée, plus rien. Pendant ma formation, plus rien. J'ai recommencé à sortir et à revoir mes amis d'enfance en pleine période de dépression (voir après). Un hasard : une fête qui n'était pas prévue, et la bonne surprise de voir que personne ne m'avait oublié.
J'étais dépressif, horriblement timide (limite agoraphobe !), et j'ai commencé à faire beaucoup de soirées. Mais si les autres s'amusaient, moi j'en souffrais. Je ne me sentais pas à l'aise, je buvais, je me droguais... Pourtant, encore une fois, j'ai eu des occasions de me caser, de tomber sur des filles à qui je plaisais. Mais dans l'état où j'étais, c'était peine perdue, j'étais incapable d'agir.
Parmi celles qui m'ont marqué, il y avait cette fille pour qui j'avais eu un vrai coup de cœur. Le genre rebelle à la mauvaise réputation, qui venait de se "taper" (littéralement) un de mes amis pendant quelques mois. Mais au fond, j'étais persuadé qu'elle souffrait et moi, je ne la voyais pas comme une petite conne ou une fille facile. Je l'avais perdu de vue pour la revoir, par hasard, des années plus tard. Les choses se sont faites très vite, mais au moment où elle allait m'embrasser, on nous a séparés. Soi-disant que ce n'était pas une fille pour moi !
J'étais furieux que l'on décide à ma place ! J'ai repris contact, je l'ai invité à boire un verre... pas de réponse. Une fois, deux fois, trois fois, pas de réponse. Jusqu'au jour où je la croise dans le métro et elle est venue me voir, toute guillerette, l'air de rien. Je n'ai pas supporté une telle hypocrisie et j'ai fait honneur aux ours polaires. Un mal pour un bien, en anglais, ces femmes-là, on les appelle des "maneaters"... Des croqueuses d'homme ! Mais ça m'a quand même déçu. Je voulais vraiment lui montrer qu'elle valait beaucoup mieux que ça...
Lorsque je suis sorti de la dépression, que j'ai repris la fac, et que je me suis mis doucement à me reconstruire, à reprendre des forces et du poids, à faire un peu plus attention à moi... hé bien, là encore, plus rien. Que dalle. Depuis deux ans, je me prends vent sur vent, râteau sur râteau : je suis toujours le gars (insérer ici des qualités) MAIS. Toujours ce foutu "mais". Mais je suis pas son type. Mais elle cherche pas. Mais elle a quelqu'un. Mais ceci. Mais cela. Mais plus de nouvelles.
J'ai tout essayé. Je ne suis vraiment pas une personne exigeante : je veux simplement quelqu'un qui me plaît un minimum et que je la rende heureuse. C'est tout ce que je souhaite. Je ne cherche ni le grand amour, ni la fille parfaite. Je ne veux pas signer un crédit pour la dernière Peugeot, avoir un chien et une balançoire. Je veux juste une relation "normale", après, que ça tienne deux mois ou dix ans, qu'elle m'aime ou pas, ce n'est plus important.
J'ai toujours été persuadé que si j'avais eu une vie sentimentale construite et réussie, je n'en serai pas là. Je n'aurais pas raté tout ce que j'ai entrepris (par manque d'ambition, par manque de confiance, par dépit), je n'aurais pas connu la dépression et l'enfer de l'alcool ou de la drogue, et même la prostitution.
Et alors là, maintenant que je suis censé être reconstruit et "au mieux de ma forme", comme je ne l'avais jamais été, je me fais jeter à chaque fois ? Ironiquement, quand j'étais un sale con arrogant et glacial, ou même un dépressif qui tombait en lambeaux, ça marchait ? (et encore, ça marchait mais j'allais jamais au bout, donc autant dire : rien). Je comprends pas !
La dépression semble revenir doucement, les démons qui vont avec, aussi. J'ai tout essayé : les sites de rencontre, les "copines" qu'on présente, les introverties, les extraverties, les jolies, les pas jolies... rien, rien, rien. Bide sur bide. Ironiquement, ces "échecs" deviennent par la suite de bonnes amies ! Mais c'est toujours pareil : on m'adore, mais jamais au point d'aller plus loin. Et encore, quand je dis "bonnes amies", c'est un peu faussé. Je n'ai jamais considéré l'amitié homme/femme possible (du moins entre personnes du même sexe et du même âge ! ...les sentiments finissent toujours par s'en mêler).
Attention, je ne dis pas que j'essaie avec la première qui passe, ni que je "tente" ma chance dix fois par semaine. Je ne suis pas timide, mais je ne sais pas aborder les gens, surtout les femmes. Il me faut du temps, il faut que je me "construise", que j'y crois. Mais c'est toujours pareil, au final, c'est un flop.
Au final, c'est sans doute le point qui me rend le plus malheureux et me bouffe de l'intérieur. C'est comme s'il manquait une partie de moi. Je n'ai pas eu de relation "sérieuse" depuis sept ou huit ans. Ce n'est pas le sexe qui me manque, mais l'affection, le partage. Je parle bien d'affection ! L'amour, je pense que c'est une "récompense", quelque chose qui vient après et quand ça lui chante, comme le bonheur.
J'ai beau faire la "façade" à la fac ou avec mes amis, ça ne change pas que lorsque je rentre le soir, il n'y a personne pour m'attendre, et que je passe mes week-ends à attendre que le lundi arrive ! À côté de ça, tous mes amis sont casés depuis longtemps et filent le parfait amour ou presque. Moi, je suis l'éternel "bon copain célibataire en galère"...
Ma situation personnelle :
Englobée dans tout ça, ma situation personnelle n'est pas vraiment reluisante. Si, à la base, j'étais un véritable optimiste, confiant en lui, serein et prêt à bouffer la vie... dix ans plus tard, je suis quelqu'un de résigné, détruit, lassé et qui n'a plus envie de se battre ou d'y croire.
Il y a eu quelques évènements qui ont, je pense, pu provoquer des fêlures, des blessures dans ma vie. Comme ce grave accident de voiture que j'ai eu avec ma mère, lorsque j'avais 6 ans. Une journée pluvieuse, une route rapide, un carrefour dangereux. Un camion qui grille un stop, l'accident inévitable : la voiture s'encastre à 90 km/h sous la remorque, la voiture est plate comme une crêpe, coupée en deux.
Par je ne sais quel miracle, j'en sors indemne. Ma mère aussi ou presque : les poignets tranchés par le verre du pare-brise. Je me souviens de l'article de journal qui titrait : "Des miraculés de la route". Petit, ça m'a chamboulé. Maintenant, j'en suis guéri.
Il y a aussi eu cette tentative de suicide dont j'ai parlé dans la partie sur ma vie sentimentale. Une situation difficile à gérer quand on n'a que 15 ans.
Si vous avez lu les deux sections précédentes sur ma vie professionnelle et sentimentale, le résultat fut sans appel. Je me pensais fort, invincible, intouchable. Jusqu'au jour où, subitement, je me suis levé et je ne pouvais plus. Comme une digue lézardée et fissurée qui, un beau matin, décide de lâcher et d'engloutir les villages.
J'ai pris conscience que, alors que je devais vivre les plus belles années de ma vie, ça n'avait pas marché. Je ne voyais plus personne, pas de petite amie, pas de sorties. Juste le travail. Un travail que je n'aimais pas.
Je m'étais alors réfugié dans ma passion d'alors : les voitures anciennes. Mais ça n'a fait que m'isoler, j'ai décroché au bout de quelques années. En revanche, c'était constructif : je faisais des maquettes, des décors, j'avais même créé un forum dont le succès a dépassé toutes mes attentes !
Quand j'ai revu mes amis d'enfance et que j'ai repris les soirées, je n'étais pas préparé. Je suis tombé dans l'alcool, la drogue, la dépression a suivi derrière. Les autres buvaient ou se camaient pour s'amuser, se détendre. Moi, je faisais ça pour me détruire et oublier.
J'ai perdu beaucoup de poids, j'étais physiquement marqué. Je ne me voyais aucun avenir, aucun espoir. Le point culminant, ce fut deux voyages successifs en Allemagne, à Berlin.
Un endroit fabuleux où tout est facile et accessible. Tout. C'est là-bas que je me suis retrouvé, par dépit et par vide affectif, à aller me consoler dans les bras d'une prostituée. Le pire, c'est que je n'y suis pas allé pour le sexe. J'ai "apprécié", évidemment, mais ce n'était pas mon but. Je voulais JUSTE quelqu'un qui me donne un peu d'affection et de tendresse. Bilan mitigé puisque la prostitution, c'est l'usine. On est un client, un produit, rien d'autre. Même si elle a été très gentille et douce avec moi.
Quand je dis que tout est facile et accessible, c'est tout. Et j'ai grimpé d'un étage. C'est là-bas que j'ai découvert la cocaïne, le speed, l'ecstasy, les hallucinogènes... le tout mélangé à l'alcool et à la dépression. Un cocktail explosif... Un soir, j'étais tellement mal que je me suis plongé dedans totalement. Comme pour en finir une bonne fois pour toutes.
Je me suis retrouvé à errer, pour finir par prendre un taxi, rentrer à l'hôtel, et m'effondrer comme une loque pile devant l'accueil. Charmant ! Quand je me suis vu dans le miroir, ça m'a fait un choc et j'ai compris que je devais me reprendre. Cet évènement a marqué la fin de ma dépression, je ne voulais plus d'anti-dépresseurs mais regarder la réalité en face ! Prendre le taureau par les cornes.
Le deuxième voyage berlinois fut beaucoup plus joyeux et réussi, bien qu'illusoire : j'ai pu embrasser quelques filles, mais je n'aurais jamais été les draguer sans l'alcool et la drogue. Et c'était pareil pour elles, je pense ! Mais cette fois, je le faisais réellement pour m'amuser et profiter.
Quand j'ai repris la fac, j'ai décroché. J'ai arrêté les soirées à répétition pour d'autres plus "posées". J'ai arrêté la came. Par contre, il fallait compenser : de fumeur occasionnel, je suis devenu fumeur tout court. Je suis devenu très café-clope !
Quand j'ai repris la fac, donc, je me sentais comme un nouvel homme, tout neuf. J'étais en forme, j'avais repris 15 kilos, je voulais bouffer la vie. Mais, hélas, j'ai été déçu, comme dit précédemment, malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à me reconstruire une vie sentimentale ou à m'en sortir sur le plan scolaire/professionnel.
Depuis peu, la dépression semble revenir. Signe avant-coureur : je sortais le soir, seul. J'errais sans but, dans l'espoir idiot que "quelque chose" arrive. Un truc. N'importe quoi, mais un signe du destin. Mais ça finissait toujours pareil : je buvais et je rentrais seul, sans avoir provoqué quoi que ce soit. Je me suis pris pas mal de cuites l'an passé, toujours par dépit et par tristesse.
Aujourd'hui, je me sens vraiment paumé, dans l'impasse, perdu. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi, après avoir traversé tant d'épreuves, après m'être reconstruit tout seul, je ne m'en sors toujours pas. Très ironiquement, c'était quand j'étais au mieux de ma forme (physique et mentale) que les échecs étaient les plus nombreux. Allez comprendre ! Où est la logique ?
J'ai 23 ans et ma vie n'a pas décollé d'un pouce. Je traîne les mêmes problèmes depuis dix ans, aucun signe d'évolution, la roue n'a pas tourné d'un centimètre. Je n'ai toujours aucune idée précise sur mon avenir, sur ce que j'aimerais faire plus tard. Pas une seule petite idée. Je me contente de travailler et d'espérer réussir. Sentimentalement, c'est un vide affectif monstrueux. Bientôt 8 ans de solitude, 8 ans d'échecs. Et sur le plan personnel, j'ai perdu toute confiance en moi et j'en suis venu à me détester, me haïr, pour avoir "raté", pour n'être pas devenu celui que j'aurais pu ou voulu devenir.
Tout ce qui me reste pour me faire tenir, c'est la fac, les amis et ma passion dévorante (je suis un mordu de musique et de vinyles !). Mon indépendance, j'hésite à prendre ça comme une chance. Ça n'a fait que renforcer l'impression de solitude. J'ai toutefois la chance d'avoir une amie de fac comme voisine, ça compense et, comme elle dit, ça fait "filet de sécurité". Elle passe souvent voir si tout va bien. Alors je précise tout de suite qu'elle est homosexuelle, donc pas d'issue "sentimentale".
Pourtant, je ne suis pas exigeant du tout, je ne demande pas la lune : je veux juste être tranquille, avoir un peu de stabilité, construire et vivre quelque chose avec quelqu'un (même si ça dure un mois !), être épanoui et avoir ne serait-ce que l'impression de m'en sortir. Sentir un peu l'odeur de la victoire et de la réussite.
Ma crainte, c'est de retomber dans la dépression, ou de me jeter sur le premier boulot ou la première fille qui me dira "oui" comme si c'était le dernier train, la dernière chance. Sans même chercher si ça me rendra heureux ou pas. Juste pour avoir une stabilité, fut-elle illusoire et temporaire.
Alors, je sais, je suis jeune : 23 ans. Mais si vous avez lu tout ce que j'ai écrit, vous comprendrez que j'ai l'impression d'avoir vécu le double ! Mes proches et mes amis commencent sérieusement à s'inquiéter pour moi, et moi aussi !
Après de nouveaux échecs dès ce premier mois de 2012, et sentant la balance pencher du mauvais côté, je fais un peu l'opération de la dernière chance. Je comptais aller voir un psy ou un hôpital de jour, ma mère m'a conseillé d'aller parler de ma "zébritude" et de mon parcours sur les forums, que ça m'aiderait.
Donc, voilà, c'est fait ! J'ai écrit beaucoup, mais tout est dit, tout est expliqué. Et dans tout ça, ma "zébritude" n'y est sans doute pas étrangère. Si j'étais comme tout le monde, je n'en serais pas là...
Peut-être avez-vous des avis, des solutions, des aides... voir un parcours ou un vécu "similaire" ?
Parce que là, j'ai un peu l'impression d'être au beau milieu du désert, sans boussole et sans gourde...
En tout cas, merci de m'avoir lu.
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
J'ai tout lu, de la première à la dernière ligne.
A ta place (tu demandes un avis, je te donne celui qui me vient à l'esprit en terminant la lecture de ton message), je me jetterais à fond dans la bataille et je mettrais tout en oeuvre pour réussir cette année universitaire, en ne négligeant absolument rien qui puisse contribuer à cette réussite.
J'appuierais de toutes mes forces sur le levier (ou sur la barre) pour que la chance tourne et je mettrais en oeuvre une stratégie de coureur de marathon.
Ce sera une première étape concrète, qui permettra de poser d'autres pas.
Je sais qu'il y a d'autres problèmes, d'autres difficultés mais tu pourras résoudre par la suite. Une reconstruction ne se fait pas non plus en une étape.
A ta place (tu demandes un avis, je te donne celui qui me vient à l'esprit en terminant la lecture de ton message), je me jetterais à fond dans la bataille et je mettrais tout en oeuvre pour réussir cette année universitaire, en ne négligeant absolument rien qui puisse contribuer à cette réussite.
J'appuierais de toutes mes forces sur le levier (ou sur la barre) pour que la chance tourne et je mettrais en oeuvre une stratégie de coureur de marathon.
Ce sera une première étape concrète, qui permettra de poser d'autres pas.
Je sais qu'il y a d'autres problèmes, d'autres difficultés mais tu pourras résoudre par la suite. Une reconstruction ne se fait pas non plus en une étape.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
De rien.the-Art-of-Falling-Apart a écrit:En tout cas, merci de m'avoir lu.
Mais d’abord, Bienvenue sur le forum.
J'ai bien peu à t'offrir, mais une partie de moi me dit de te le donner quand même.
Besoin de conseils? Mais d’abord, surtout besoin d’appui et de sympathie.
Si je me fis à ce que tu écris, t’es vraiment un type bien.
Je ne raconterai pas ma vie en détail ici, mais je peux te dire une chose : c’est que j’ai eu 80 ans à l’âge de 16 et que j’ai rajeuni tranquillement jusqu’à aujourd’hui. Les envies suicidaires, j’en ai eu tout le long de mon adolescence. Juste pour te dire que je peux te comprendre un peu.
Comment passer de l’autodestruction et autopunition à … sortir du cercle vicieux et trouver sa voie? Changer...
Bien, venir sur ZC, c’est un sacré bon début. N’hésite pas à taper les mots-clés comme « bonheur » ou « couple » ou « amour » ou « humour » et tu y trouveras des choses qui résonneront en toi, beaucoup de posts positifs qui donnent de l’espoir.
De conseils… : Comment accepter qui tu es, que l’adulte en toi prenne soin de l’enfant en toi, voir un bon psy pour un encadrement qui aiderait l’adulte en toi à soigner l’enfant en toi, explorer plusieurs trucs* pour connaître d’autres facettes de toi et te reconstruire… Que dire d’autres, ça a l’air si facile et pourtant…
*Trucs : Quelles sont tes passions? Es-tu un peu spirituel? As-tu essayé des méthodes de relaxation et de méditation? C’est sûr que même avec ces trucs, ce n’est probablement pas assez. Comme j’ai dit, un accompagnateur, un coach, un psy, pourrait t’aider à te retrouver.
Viens aux rencontre ZC, fais-toi des nouveaux amis. Un oasis dans ton désert.
Bonne chance.
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
jmd a écrit:
A ta place (tu demandes un avis, je te donne celui qui me vient à l'esprit en terminant la lecture de ton message), je me jetterais à fond dans la bataille et je mettrais tout en oeuvre pour réussir cette année universitaire, en ne négligeant absolument rien qui puisse contribuer à cette réussite.
J'appuierais de toutes mes forces sur le levier (ou sur la barre) pour que la chance tourne et je mettrais en oeuvre une stratégie de coureur de marathon.
Ce sera une première étape concrète, qui permettra de poser d'autres pas.
Merci.
C'est ce que j'ai fait (ou essayé) de faire ces dernières années. Me lancer à fond. Tout faire, absolument tout, pour que ça marche. Appuyer de toutes mes forces sur le levier.
Mais, hélas, ça n'a fait que m'épuiser et me laisser sur les genoux, avec la nette impression qu'il n'y a rien à faire et que c'est peine perdue.
Pour l'heure, j'ai comme qui dirait un genou à terre. Peut-être pour mieux repartir derrière, je n'en sais rien, mais pour l'heure, c'est comme jeter l'éponge.
Mais je sais aussi que quoi qu'il arrive, je finirais par retrouver la force de me battre, ou pas. Je crains que les résultats pour mon semestre, dans quelques jours, ne fassent office de "coup de grâce"... ou d'euphorie totale en cas de réussite, mais avec mon bol habituel...
cathoo a écrit:
J'ai bien peu à t'offrir, mais une partie de moi me dit de te le donner quand même.
Besoin de conseils? Mais d’abord, surtout besoin d’appui et de sympathie.
Si je me fis à ce que tu écris, t’es vraiment un type bien.
Je ne raconterai pas ma vie en détail ici, mais je peux te dire une chose : c’est que j’ai eu 80 ans à l’âge de 16 et que j’ai rajeuni tranquillement jusqu’à aujourd’hui. Les envies suicidaires, j’en ai eu tout le long de mon adolescence. Juste pour te dire que je peux te comprendre un peu.
Comment passer de l’autodestruction et autopunition à … sortir du cercle vicieux et trouver sa voie? Changer...
Bien, venir sur ZC, c’est un sacré bon début. N’hésite pas à taper les mots-clés comme « bonheur » ou « couple » ou « amour » ou « humour » et tu y trouveras des choses qui résonneront en toi, beaucoup de posts positifs qui donnent de l’espoir.
De conseils… : Comment accepter qui tu es, que l’adulte en toi prenne soin de l’enfant en toi, voir un bon psy pour un encadrement qui aiderait l’adulte en toi à soigner l’enfant en toi, explorer plusieurs trucs* pour connaître d’autres facettes de toi et te reconstruire… Que dire d’autres, ça a l’air si facile et pourtant…
*Trucs : Quelles sont tes passions? Es-tu un peu spirituel? As-tu essayé des méthodes de relaxation et de méditation? C’est sûr que même avec ces trucs, ce n’est probablement pas assez. Comme j’ai dit, un accompagnateur, un coach, un psy, pourrait t’aider à te retrouver.
Viens aux rencontre ZC, fais-toi des nouveaux amis. Un oasis dans ton désert.
Bonne chance.
Merci.
Ton graphique est plutôt optimiste, j'aime !
Il est vrai que j'hésite sur la marche à suivre : un psy ? ...un centre de jour ? (à mi-chemin entre le psy et l'hôpital, avec des activités... je dois aller me renseigner dans les prochains jours).
Mais j'ai aussi peur de ce que je pourrais apprendre... Et aussi de l'aspect financier des choses, je doute avoir les moyens de me payer deux ou trois séances de psy par mois, au prix où sont les séances, surtout dans une grande ville !
Au niveau des passions, j'en ai beaucoup, je suis curieux de nature. J'aimais les voitures anciennes, mais je n'ai plus le temps (ni l'envie) pour ça. Ma passion principale et actuelle, c'est surtout la musique et les vinyles. Et plus particulièrement : la new wave, cette période musicale anglaise qui a suivi le punk, dans les années 1979-1986. J'ai des vinyles à la pelle, je ne peux pas passer une journée sans écouter des albums, et je tiens un blog sur le sujet, qui marche plutôt bien et qui semble plaire !
Après, je ne suis pas vraiment intéressé par ce que j'appelle la "culture classique". L'art, la littérature, le cinéma, le théâtre... Pas mon truc. Je n'ai jamais vraiment lu des romans ou de la grande littérature (malgré mes études !). Le sport ? Je fais 1m73 pour 60 kilos, pas la peine de préciser que j'ai suffisamment "mangé" de ce côté-là. J'ai fait longtemps du tennis et de la natation, mais j'ai arrêté. Plus le temps, ni l'envie, ni l'argent.
Je compte toutefois aller courir avec un ami, de temps à autre. Plutôt pour ma santé, car outre le café-clope, je n'ai (encore une fois !) pas vraiment le temps, ni l'envie, ni l'argent, de faire des repas complets et équilibrés. Je mange mal et à des horaires complètement déréglés. Le verdict est sans appel : beaucoup de mal à m'endormir, et en décalage "complet" sur mes journées...
Spirituel ? Dans quel sens ? Plutôt philosophe, je dirais. Je suis quelqu'un d'athée et très cartésien, voir terre-à-terre. J'aime bien décortiquer les choses et aider les gens. J'aime que les choses soient simples. L'une des raisons pour lesquelles je n'accroche pas aux livres, aux tableaux, au théâtre... Le genre de choses où il faut se creuser le citron des heures pour piger des choses simples, ça me gave très vite.
Je n'ai pas vraiment essayé la relaxation ou la méditation. Je me relaxe avec un bon café et une cigarette ! Je sais, c'est pas la meilleure solution.
Je creuserai la voie pour ce qui est des questions psy, coach ou accompagnateur... Pourquoi pas, ça peut être une piste intéressante.
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
C'est ce que j'ai fait (ou essayé) de faire ces dernières années. Me lancer à fond. Tout faire, absolument tout, pour que ça marche. Appuyer de toutes mes forces sur le levier.
Si ton parcours est chaotique, ton texte ne l'est pas du tout ; il est vraiment très bien construit et très bien écrit (et de plus sans doute un des plus longs jamais publié ici).
Sans vouloir retourner le fer dans la plaie, je me demandais comment tu expliquais le fait que tes efforts n'aient pas portés leurs fruits, si tu avais une explication à cela.
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
welcome
(tt lu)
je comprends ton désarroi.
l"échec", qu'est ce que l"échec" ? qu'est ce que la "réussite", qui "réussit", quels sont les exemples à suivre ?
vouloir une "évolution notable", est ce que la vie d'un vieux retraité est vraiment si différente que celle d'un jeune chomeur ? qu'est ce qui évolue notablement dans la vie ?
une relation "normale", des normes aussi pour les relations humaines ?
"raté", non je te rassure.
quoi vaincre ? dans quel but, pour quel objectif, quelle finalité...
bienvenue sur le forum.
sens toi à l'aise ici.
Je te souhaite d'être bien entourré, et de ne pas manquer d'amour...
(tt lu)
je comprends ton désarroi.
l"échec", qu'est ce que l"échec" ? qu'est ce que la "réussite", qui "réussit", quels sont les exemples à suivre ?
vouloir une "évolution notable", est ce que la vie d'un vieux retraité est vraiment si différente que celle d'un jeune chomeur ? qu'est ce qui évolue notablement dans la vie ?
une relation "normale", des normes aussi pour les relations humaines ?
"raté", non je te rassure.
quoi vaincre ? dans quel but, pour quel objectif, quelle finalité...
bienvenue sur le forum.
sens toi à l'aise ici.
Je te souhaite d'être bien entourré, et de ne pas manquer d'amour...
Dernière édition par Wise le Mer 15 Fév 2012 - 20:22, édité 3 fois
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
jmd a écrit:Sans vouloir retourner le fer dans la plaie, je me demandais comment tu expliquais le fait que tes efforts n'aient pas portés leurs fruits, si tu avais une explication à cela.
La peur du succès peut-être?
http://www.revolutionpersonnelle.com/2009/07/la-peur-de-reussir/
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Wise a écrit:welcome
(tt lu)
récit limpide et en fait peu cahotique pour nous.
désolé de ne pas avoir de solutions, je te donne just mon analyse ;
Je crois qu'on est tous dans des impasses (mais certains regardent leurs pieds... et d'autres voient le fond).
rien d'étonnant ou d'original dans tout ça. tu fais les comptes, mais crois moi il vaut mieux apprendre à "tourner les pages" et les oublier. en se rapprochant de la fin de sa vie les comptes ne sont jamais bons, tôt où tard on comprend qu'il vaut mieux ne pas comptabiliser.
l"échec", qu'est ce que l"échec" ?
qu'est ce que la "réussite", qui "réussit", quels sont les exemples à suivre ?
vouloir une "évolution notable", est ce que la vie d'un vieux retraité est vraiment si différente que celle d'un jeune chomeur ? qu'est ce qui évolue notablement dans la vie ?
qu'est ce qui est le plus important ?
tu as tes regrêts, beaucoup comme moi ont les regrêts inverses.
sentimentalement, tu as eu du success.
la mort est omniprésente, ça nous surprend mais ça ne devrait pas.
une relation "normale", des normes aussi pour les relations humaines ?
la vie de la plupart des gens de la planêtre se limite au travail. nous sommes des fourmis. il y a juste des fourmis excentriques qui essayent de faire illusion et de se dissocier de la masse.
"je ne m'en sors toujours pas", n'est ce pas le constat récurent de la plupart des gens ? qu'est ce que "s'en sortir" ?
"où est la logique", ce n'est que dans les films qui a de belles histoires avec une logique.
la vie me parrait toujours fondamentalement constante quoi qu'on fasse. on dort, on mange, et on cherche (autre chose que ce qu'on a).
"raté" ? tu aurais voulu devenir quoi ? on est un humain, on ne peut pas devenir autre chose (si ce n'est un humain déguisé en uniforme pour se dissocier des autres et essayer de se valoriser en vain).
"la victoire et la réussite", quoi vaincre ? dans quel but, pour quel objectif, quelle finalité...
"la dernière chance"... il y en a qui n'ont pas eu de première.
ton récit ne me semble pas particulièrement cahotique, pour un Z je trouve même que tu t'es bien débrouillé (voir statistiques).
tu as bien fait de venir sur le forum.
des solutions ? accepter ce que tu peux avoir et t'en satisfaire même si tu n'est pas heureux. ne pas souffrir pendant une longue période est pour moi un objectif difficile.
le "désert"... c'est bien relatif (je pourrais t'en parler...).
tu es un grand rêveur idéaliste c'est bien (je l'ai été moi aussi jusqu'à 23ans).
un conseil ? bah, la seule chose qui marche pour moi (pour ne pas avoir d'idées suicidaires) c'est d'être bien entourré de z. c'est ce qui me remonte le moral.
Je comprends, mais je ne serai pas aussi pessimiste ou fataliste.
Je vais essayer de répondre dans l'ordre.
Tourner les pages ? C'est fait pour beaucoup de choses, mais ça n'efface pas. Au mieux, on apprend à vivre avec.
Pour ce qui est de l'échec et de la réussite, même si c'est illusoire, c'est plutôt facile à décrire. On a tous besoin de victoires, même petites ! Pour moi, c'est facile à décrire : une réussite, quelque chose qui te flatte l'ego, qui te "grandit" et te fait plaisir. Un échec, quelque chose qui te déçoit, qui te blesse, qui te fait "descendre" d'une marche.
Je ne pense pas voir les choses d'une manière aussi platonique, le côté "nous sommes tous des fourmis, on va tous mourir, et la vie est morne et plate".
Ce qui est le plus important pour moi ? Mener la même vie que les autres : m'épanouir dans mes études ou mon travail, vivre quelque chose avec quelqu'un. Pas être toujours le gars paumé qui ne sait pas où aller et qui passe son temps à se planter.
Sentimentalement, je ne pense pas avoir eu autant de succès que ça. Au début, peut-être, mais ça n'a pas duré du tout...
Je ne vois pas ma vie comme : "dormir, manger, chercher". Il y a beaucoup d'autres choses à vivre et toute expérience est bonne à prendre !
Raté, loser... dans le sens où ce n'est pas la vie que j'imaginais. Dans le sens où je sais que j'aurais pu avoir bien mieux.
Quant à la peur de réussir... je ne sais pas. J'avais lu une chose intéressante qui disait que l'on est tellement habitué à l'échec que l'on finit par s'y habituer, par trouver ça normal, logique. Et que, lorsqu'une chose semblait réussir, ça nous paraissait illogique. Comme si c'était un coup fourré, un cadeau empoisonné, un terrain miné... Un piège, quoi !
Sentimentalement, il y a eu une période où c'était le cas, il y a quelques années. J'avais peur d'être minable, de décevoir... Mais ce n'est plus le cas.
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Je voulais t'écrire.
Pas parce que j'ai quelque chose à dire ou a répondre à tout ce que tu as écrit. Non pas parce que je me retrouve en toi, ou parce que j'ai des conseils à te donner. Rien.
Simplement parce que tes écrits me touchent. Et j'aimerais te le dire.
Pas parce que j'ai quelque chose à dire ou a répondre à tout ce que tu as écrit. Non pas parce que je me retrouve en toi, ou parce que j'ai des conseils à te donner. Rien.
Simplement parce que tes écrits me touchent. Et j'aimerais te le dire.
Nanouche- Messages : 83
Date d'inscription : 17/11/2011
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Je suis tombé sur ta présentation un peu au hasard, pour occuper mon insomnie...
Juste pour dire que j'ai tout lu, et que ton histoire m'a touché.
Maintenant, si je peux donner un conseil... Attention, je ne m'érige pas du tout en vieux sage qui a tout compris à la vie (j'ai ton âge), et ce n'est que mon opinion, humaine et faillible... mon but n'est en aucun cas de juger... MAIS :
J'ai l'impression que tu te mets sans cesse des conditions avant de t'"autoriser" à être heureux. Dans ton texte, tu évoques souvent des "standards" à atteindre (copine, boulot...), tu te compares énormément aux autres... Peut-être parce que tu as été habitué à la réussite facile, jeune ? (je dis ça car c'était mon cas, avec les mêmes conséquences). Or, excuse-moi l'expression, mais être heureux est à la portée du premier imbécile venu. Je connais des gars de 30 ans sans diplômes, sans emploi stable, célibataires depuis toujours, et pourtant très joviaux et épanouis : ils assument leur marginalité, et se moquent du regard d'autrui (y compris du "autrui" qui est en eux). Il n'y a pas besoin de "réussir" pour être heureux. Je ne dis pas que c'est facile, je ne connais pas tes problèmes... mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut éliminer cette pression (contre-productive) que tu t'infliges. En fait, c'est plutôt l'inverse : d'*abord*, s'autoriser à être heureux, pour *ensuite* réussir plus facilement et sereinement. Mais cette réussite n'est alors qu'un "bonus" existentiel, non-nécessaire au bonheur.
J'espère que mon intervention aura été utile, et pas trop prétentieuse...
Bonne continuation en tout cas.
Juste pour dire que j'ai tout lu, et que ton histoire m'a touché.
Maintenant, si je peux donner un conseil... Attention, je ne m'érige pas du tout en vieux sage qui a tout compris à la vie (j'ai ton âge), et ce n'est que mon opinion, humaine et faillible... mon but n'est en aucun cas de juger... MAIS :
J'ai l'impression que tu te mets sans cesse des conditions avant de t'"autoriser" à être heureux. Dans ton texte, tu évoques souvent des "standards" à atteindre (copine, boulot...), tu te compares énormément aux autres... Peut-être parce que tu as été habitué à la réussite facile, jeune ? (je dis ça car c'était mon cas, avec les mêmes conséquences). Or, excuse-moi l'expression, mais être heureux est à la portée du premier imbécile venu. Je connais des gars de 30 ans sans diplômes, sans emploi stable, célibataires depuis toujours, et pourtant très joviaux et épanouis : ils assument leur marginalité, et se moquent du regard d'autrui (y compris du "autrui" qui est en eux). Il n'y a pas besoin de "réussir" pour être heureux. Je ne dis pas que c'est facile, je ne connais pas tes problèmes... mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut éliminer cette pression (contre-productive) que tu t'infliges. En fait, c'est plutôt l'inverse : d'*abord*, s'autoriser à être heureux, pour *ensuite* réussir plus facilement et sereinement. Mais cette réussite n'est alors qu'un "bonus" existentiel, non-nécessaire au bonheur.
J'espère que mon intervention aura été utile, et pas trop prétentieuse...
Bonne continuation en tout cas.
Legion- Messages : 177
Date d'inscription : 20/09/2011
Localisation : Paris
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
"Je n'ai toujours aucune idée précise sur mon avenir, sur ce que j'aimerais faire plus tard. Pas une seule petite idée."
Ben zèbre ou pas ça ne me semble malgré tout pas surprenant ou inquiétant pour quelqu'un de 23 ans, même qui a déjà pas mal "vécu" (mais aussi pas mal de surplace si j'ai bien compris).
..
"Raté, loser... dans le sens où ce n'est pas la vie que j'imaginais. Dans le sens où je sais que j'aurais pu avoir bien mieux. "
Je vais dans le même sens que Wise et Legion : presque tout le monde s'imagine que d'autres ont mieux réussi, chacun en focalisant sur ce qu'il pense être ses tares. On ne connaît pas la vie d'autrui, et quand on commence à la connaître on se rend compte qu'il n'en est rien.
L'exigence de performance ne peut se faire vis-à-vis d'autrui, qui a d'autres forces et faiblesses et qui en général ne présente que le meilleur de lui-même (c'est plutôt généreux), voire cherche à impressionner (en fait complexe vis-à-vis de cette même exigence de performance).
Et tu ne peux exiger de toi-même des performances sans comparaison avec autrui ou une norme sociale, car comment évaluerais-tu tes performances du moment ? Par rapport à ton passé, cad à autrui (sans compter que la mémoire est bien traître).
Dans ce cas puisque tu nous dit : "Je suis quelqu'un d'athée et très cartésien, voir terre-à-terre", je vais te dire que tu vaux autant que ce à quoi tu as survécu, plutôt que ce que tu t'imagines pouvoir avoir vécu dans un monde imaginaire que seule la factice exigence de performance te pousse à halluciner. Terre-à-terre et cartésien si tu l'es tant que cela j'imagine que tu n'auras aucun mal à te défaire de ces mondes illusoires, immatériels qui ne t'apportent qu'un manque d'amour-propre (je préfère l'amour sale, c'est moins hypocrite).
..
"Le sport ? Je fais 1m73 pour 60 kilos, pas la peine de préciser que j'ai suffisamment "mangé" de ce côté-là. J'ai fait longtemps du tennis et de la natation, mais j'ai arrêté. Plus le temps, ni l'envie, ni l'argent.
Je compte toutefois aller courir avec un ami, de temps à autre. Plutôt pour ma santé, car outre le café-clope, je n'ai (encore une fois !) pas vraiment le temps, ni l'envie, ni l'argent, de faire des repas complets et équilibrés. Je mange mal et à des horaires complètement déréglés. Le verdict est sans appel : beaucoup de mal à m'endormir, et en décalage "complet" sur mes journées... "
Ben je t'encourage, va à ton rythme, pas d'exigence de performance, écoute ton corps, redémarre lentement, mais je peux t'assurer qu'à la longue le corps pèse sur l'esprit, le dynamisme voire la santé mentale. Et je peux aussi t'assurer que ça aide bien plus qu'on le pense, tout du moins que je ne le pensais après ma période "légume".
Ben zèbre ou pas ça ne me semble malgré tout pas surprenant ou inquiétant pour quelqu'un de 23 ans, même qui a déjà pas mal "vécu" (mais aussi pas mal de surplace si j'ai bien compris).
..
"Raté, loser... dans le sens où ce n'est pas la vie que j'imaginais. Dans le sens où je sais que j'aurais pu avoir bien mieux. "
Je vais dans le même sens que Wise et Legion : presque tout le monde s'imagine que d'autres ont mieux réussi, chacun en focalisant sur ce qu'il pense être ses tares. On ne connaît pas la vie d'autrui, et quand on commence à la connaître on se rend compte qu'il n'en est rien.
L'exigence de performance ne peut se faire vis-à-vis d'autrui, qui a d'autres forces et faiblesses et qui en général ne présente que le meilleur de lui-même (c'est plutôt généreux), voire cherche à impressionner (en fait complexe vis-à-vis de cette même exigence de performance).
Et tu ne peux exiger de toi-même des performances sans comparaison avec autrui ou une norme sociale, car comment évaluerais-tu tes performances du moment ? Par rapport à ton passé, cad à autrui (sans compter que la mémoire est bien traître).
Dans ce cas puisque tu nous dit : "Je suis quelqu'un d'athée et très cartésien, voir terre-à-terre", je vais te dire que tu vaux autant que ce à quoi tu as survécu, plutôt que ce que tu t'imagines pouvoir avoir vécu dans un monde imaginaire que seule la factice exigence de performance te pousse à halluciner. Terre-à-terre et cartésien si tu l'es tant que cela j'imagine que tu n'auras aucun mal à te défaire de ces mondes illusoires, immatériels qui ne t'apportent qu'un manque d'amour-propre (je préfère l'amour sale, c'est moins hypocrite).
..
"Le sport ? Je fais 1m73 pour 60 kilos, pas la peine de préciser que j'ai suffisamment "mangé" de ce côté-là. J'ai fait longtemps du tennis et de la natation, mais j'ai arrêté. Plus le temps, ni l'envie, ni l'argent.
Je compte toutefois aller courir avec un ami, de temps à autre. Plutôt pour ma santé, car outre le café-clope, je n'ai (encore une fois !) pas vraiment le temps, ni l'envie, ni l'argent, de faire des repas complets et équilibrés. Je mange mal et à des horaires complètement déréglés. Le verdict est sans appel : beaucoup de mal à m'endormir, et en décalage "complet" sur mes journées... "
Ben je t'encourage, va à ton rythme, pas d'exigence de performance, écoute ton corps, redémarre lentement, mais je peux t'assurer qu'à la longue le corps pèse sur l'esprit, le dynamisme voire la santé mentale. Et je peux aussi t'assurer que ça aide bien plus qu'on le pense, tout du moins que je ne le pensais après ma période "légume".
Eluent- Messages : 42
Date d'inscription : 03/03/2012
Age : 50
Localisation : Paris
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Salut, je ne pourrait pas beaucoup écrire parce que la je suis en classe avec 35 personnes qui me regardent en se demandant pourquoi je pleure. Eh bien ton témoignage me rappelle à quel point notre destinée est sombre, que se soit personnellement, émotionnellement, professionnellement,... En fait la seule chose que j'ajouterai c'est que nous sommes destinés à cette existence "dark" et on a beau faire tout ce que l'on peut, elle nous rattrape toujours et la traque me s'arrêtera probablement jamais. Désolée je devrais tenter de vous remonter le moral mais je vous dois l'honnêteté alors voilà, je sais que je suis fataliste, désolée...
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
GaiaXIX et à the-Art-of-Falling-Apart:
N'oubliez pas que le fumier aide les fleurs à pousser.
(Désolée je ne suis pas vraiment poète, juste réaliste.)
N'oubliez pas que le fumier aide les fleurs à pousser.
(Désolée je ne suis pas vraiment poète, juste réaliste.)
Catre- Messages : 1984
Date d'inscription : 14/09/2011
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Non merci pour ça , perso j'adore les métaphores.
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Hum, désolé, je n'avais pas vu que le topic avait été déterré !
En tout cas, merci pour les (nouveaux) témoignages.
Il est vrai que je suis plutôt exigeant avec moi-même et c'est relativement vrai, Legion, que j'ai été habitué à plus de réussite.
À l'école, forcément, en tant que zèbre (jusqu'à la fin du collège, après c'était fini...). Au lycée, sur le plan sentimental, ça marchait bien ! ...dont je n'ai hélas pas profité par timidité (et j'aurais dû, j'avais du succès !).
Alors c'est sûr, on pige pas pourquoi avant il n'y avait aucun problème, et subitement ? Bon à l'école, et nul d'un coup d'un seul ? Tu plais aux filles et paf! d'un coup d'un seul tu es un chat noir ? Jamais compris et je cherche encore à comprendre...
Après, pour ce qui est de s'autoriser à être heureux, je me dois de préciser une chose importante : j'arrive à être heureux et épanoui quand j'ai la sensation que les choses bougent.
Quand je rencontre de nouvelles personnes, quand je tente de nouvelles choses, quand j'entre dans une nouvelle classe... j'ai la banane ! ...mais quand la source est tarie et qu'il faut retourner dans l'attente avec ses espoirs déchus...
Ces dernières semaines (pour ceux qui l'auront peut-être lu ailleurs), j'ai fait un "nervous breakdown", comme dirait les Tontons Flingueurs. On se lève un matin et sans savoir pourquoi, on n'arrive plus à rien, on n'y croit plus...
Reste que la journée, j'arrive à garder le moral et à faire la façade du mec épanoui et sociable... mais ça reste une façade, quand vient le retour à l'appart' vide et à l'attente...
Gaia XIX, il y a de ça, cette impression d'être rattrapé quoi que l'on fasse... en étant optimiste, il y a parfois des bonnes surprises. Le problème, c'est qu'on n'est jamais vraiment préparé et on passe son temps à "louper"...
Enfin bon, pour l'heure, j'ai choisi de partir un week-end pour me changer les idées. Je prends le TGV demain 8h pour une petite escapade de deux jours, ça me videra la tête
En tout cas, merci pour les (nouveaux) témoignages.
Il est vrai que je suis plutôt exigeant avec moi-même et c'est relativement vrai, Legion, que j'ai été habitué à plus de réussite.
À l'école, forcément, en tant que zèbre (jusqu'à la fin du collège, après c'était fini...). Au lycée, sur le plan sentimental, ça marchait bien ! ...dont je n'ai hélas pas profité par timidité (et j'aurais dû, j'avais du succès !).
Alors c'est sûr, on pige pas pourquoi avant il n'y avait aucun problème, et subitement ? Bon à l'école, et nul d'un coup d'un seul ? Tu plais aux filles et paf! d'un coup d'un seul tu es un chat noir ? Jamais compris et je cherche encore à comprendre...
Après, pour ce qui est de s'autoriser à être heureux, je me dois de préciser une chose importante : j'arrive à être heureux et épanoui quand j'ai la sensation que les choses bougent.
Quand je rencontre de nouvelles personnes, quand je tente de nouvelles choses, quand j'entre dans une nouvelle classe... j'ai la banane ! ...mais quand la source est tarie et qu'il faut retourner dans l'attente avec ses espoirs déchus...
Ces dernières semaines (pour ceux qui l'auront peut-être lu ailleurs), j'ai fait un "nervous breakdown", comme dirait les Tontons Flingueurs. On se lève un matin et sans savoir pourquoi, on n'arrive plus à rien, on n'y croit plus...
Reste que la journée, j'arrive à garder le moral et à faire la façade du mec épanoui et sociable... mais ça reste une façade, quand vient le retour à l'appart' vide et à l'attente...
Gaia XIX, il y a de ça, cette impression d'être rattrapé quoi que l'on fasse... en étant optimiste, il y a parfois des bonnes surprises. Le problème, c'est qu'on n'est jamais vraiment préparé et on passe son temps à "louper"...
Enfin bon, pour l'heure, j'ai choisi de partir un week-end pour me changer les idées. Je prends le TGV demain 8h pour une petite escapade de deux jours, ça me videra la tête
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Bon week-end alors et je suis sincèrement désolée d’être encore si noir dans mes remarques, j’espère ne pas t'avoir déprimé,...
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Nullement, je t'ai envoyé un MP d'ailleurs, ça m'a même paradoxalement permis de nuancer légèrement le tableau.
Tu as 17 ans, j'en ai 23. Si je fais le "pont" entre les deux, je me rend compte que j'ai AUSSI vécu beaucoup de belles choses.
Mais ce qui ressort principalement, hélas, c'est les occasions manquées. Sans doute ça qui m'a amené ici...
Les occasions manquées. Tellement d'occasions manquées, de perches loupées ! Par peur, par crainte, par timidité...
Maintenant que j'ai compris la leçon et que je suis prêt à croquer les fruits de la vie et saisir toutes les chances... ben! j'ai l'impression qu'il n'y a plus de fruit sur l'arbre et que les trèfles à quatre feuilles sont passés à la tondeuse !
Tu as 17 ans, j'en ai 23. Si je fais le "pont" entre les deux, je me rend compte que j'ai AUSSI vécu beaucoup de belles choses.
Mais ce qui ressort principalement, hélas, c'est les occasions manquées. Sans doute ça qui m'a amené ici...
Les occasions manquées. Tellement d'occasions manquées, de perches loupées ! Par peur, par crainte, par timidité...
Maintenant que j'ai compris la leçon et que je suis prêt à croquer les fruits de la vie et saisir toutes les chances... ben! j'ai l'impression qu'il n'y a plus de fruit sur l'arbre et que les trèfles à quatre feuilles sont passés à la tondeuse !
Re: Un parcours chaotique : besoin d'aide et d'avis...
Salut TAOFA !
c'est marrant, pour le côté scolaire j'ai vécu quelque chose de très similaire. La différence avec toi c'est que je n'ai jamais passé mon bac et que je ne suis jamais allée en fac. J'ai tenté une école de couture mais j'ai craqué à force d'être avec une bande de fille de 15 ans au QI plutôt léger...
Je crois que tant que tu ne trouveras pas la raison pour laquelle tu es ici (sur Terre j'insinue), tu ne trouveras jamais le repos. Tu auras beau t'agiter dans tous les sens, voir des psys, passer tes diplômes, si tu fais tout ça sans raison ta vie n'auras jamais aucun sens.
Déjà si je peux me permettre, je pense que tu devrais oublier les psys. Personnellement j'en ai eu des tonnes, et au final je me porte bien mieux depuis qu'ils ne sont plus dans ma vie. Leur raisonnement n'est pas toujours le meilleur... C'est bien si tu as des évènements à régler, mais si tu l'as déjà fait (comme l'accident), c'est pas eux qui vont t'apprendre à vivre ou à trouver un sens à ta vie. Tu pourras continuer à te réfugier chez eux, à continuer à prendre de la drogue pour oublier, mais je crois que ton vrai problème c'est trouver pourquoi tu es là.
Avant ma vie n'avait pas de sens. Je ruminais mes expériences passées (viols sur 4 ans), accumulait les TS, les psy, les hospitalisations, et tout ça n'avait aucun sens... Mais finalement un jour tout s'est éclairé, et tout s'est accordé comme du papier à musique. Tout était devenu logique, clair, sensé. Depuis plus aucune TS, et mes souvenirs me pèsent moins, je me sens plus légère.
C'est à chacun de nous d'en faire l'expérience, personne ne peut imposer sa vision des choses, mais par contre je peux t'encourager à t'orienter vers cette recherche. Elargir ton champs en essayant d'avoir des lectures que tu n'aurais jamais pensé avoir, juste pour prendre conscience d'autres manières de penser, loin de ton éducation.
Le fait de voir plus loin te liberera (je pense) automatiquement de quelques liens qui sont coincés autour de toi.
c'est marrant, pour le côté scolaire j'ai vécu quelque chose de très similaire. La différence avec toi c'est que je n'ai jamais passé mon bac et que je ne suis jamais allée en fac. J'ai tenté une école de couture mais j'ai craqué à force d'être avec une bande de fille de 15 ans au QI plutôt léger...
Je crois que tant que tu ne trouveras pas la raison pour laquelle tu es ici (sur Terre j'insinue), tu ne trouveras jamais le repos. Tu auras beau t'agiter dans tous les sens, voir des psys, passer tes diplômes, si tu fais tout ça sans raison ta vie n'auras jamais aucun sens.
Déjà si je peux me permettre, je pense que tu devrais oublier les psys. Personnellement j'en ai eu des tonnes, et au final je me porte bien mieux depuis qu'ils ne sont plus dans ma vie. Leur raisonnement n'est pas toujours le meilleur... C'est bien si tu as des évènements à régler, mais si tu l'as déjà fait (comme l'accident), c'est pas eux qui vont t'apprendre à vivre ou à trouver un sens à ta vie. Tu pourras continuer à te réfugier chez eux, à continuer à prendre de la drogue pour oublier, mais je crois que ton vrai problème c'est trouver pourquoi tu es là.
Avant ma vie n'avait pas de sens. Je ruminais mes expériences passées (viols sur 4 ans), accumulait les TS, les psy, les hospitalisations, et tout ça n'avait aucun sens... Mais finalement un jour tout s'est éclairé, et tout s'est accordé comme du papier à musique. Tout était devenu logique, clair, sensé. Depuis plus aucune TS, et mes souvenirs me pèsent moins, je me sens plus légère.
C'est à chacun de nous d'en faire l'expérience, personne ne peut imposer sa vision des choses, mais par contre je peux t'encourager à t'orienter vers cette recherche. Elargir ton champs en essayant d'avoir des lectures que tu n'aurais jamais pensé avoir, juste pour prendre conscience d'autres manières de penser, loin de ton éducation.
Le fait de voir plus loin te liberera (je pense) automatiquement de quelques liens qui sont coincés autour de toi.
Lyak- Messages : 24
Date d'inscription : 07/04/2012
Localisation : Lyon
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