Bonsoir ! J'essaie de comprendre ce que je fais là ^^
2 participants
Page 1 sur 1
Bonsoir ! J'essaie de comprendre ce que je fais là ^^
Bonsoir à tous !
Tout d'abord je suis ravie de découvrir ce forum pour de bon, je m'y étais inscrite sur un coup de tête pour lire certains sujets, avant de mettre cette histoire de zèbritude avec la poussière, sous le tapis - c'est un peu l'histoire de ma vie ! Que je m'en vais vous évoquer en long et en large , merci à ceux qui auront le courage de se coltiner ce pavé !
Pour l'état civil ^^, j'ai vingt ans, accessoirement je suis une femme, et le déclic a commencé doucement il y a un peu plus d'un an, quand une amie attentionnée m'a fourgué comme ça, avec l'air de ne pas y toucher, Trop intelligent pour être heureux ?, livre qui m'a d'abord rebuté (je déteste le jargon de vulgo-psy et les bouquins à sensation), mais que j'ai fini par lire d'une traite en pleurant (littéralement) toutes les larmes de mon corps ... Puis re-poussière sous le tapis jusqu'aujourd'hui !
En effet, depuis l'âge de 3-4 ans, j'ai une vague idée de la douance : instituteurs de maternelle attentifs + parents émerveillés par les dons de leur petit prodige, le sujet a été abordé plus d'une fois pendant ma petite enfance, sans que ma famille ne songe sérieusement à "me faire examiner" malgré des conseils itératifs du corps enseignant, mais j'ai été élevée par des gens très relax qui ne voyaient pas en quoi cela me poserait le moindre problème si c'était avéré, qui se méfiaient des modes (au milieu des années 1990 les gosses avaient tous un psy pour une raison x ou y...) et surtout, pourquoi envoyer voir un médecin un enfant parfaitement heureux et tranquille, et pourquoi faire sauter des classes et faire passer des tests quand tout va très bien ? En toute sincérité, je les remercie. Et hop, la poussière sous le tapis.
La souffrance (un bien grand mot, avec le recul ^^...disons les aspects négatifs de la chose) est venue plus tard, en début de primaire et jusqu'à la fin du lycée : isolement d'abord très bien vécu - voire inconscient : j'étais très bien dans ma bulle ^^ puis grand sentiment de solitude face à l'unité de mes petits camarades dont je ne partageais ni les goûts, ni les jeux, ni les aspirations... cela doublé d'une détresse disproportionnée lors d'engueulades voire de ruptures avec les rares amis que je m'était faits. Mes parents (à mon avis eux-mêmes bien zèbrés sans le savoir ni s'en soucier) comptaient plus que tout au monde pour moi.
Quand j'écris tout cela, j'ai un vague sentiment d'imposture, car rétrospectivement il me coûte beaucoup d'efforts pour retrouver ces souffrances, ces détresses, bien réelles, moi qui aujourd'hui résume mon enfance comme une période relativement joyeuse et insouciante, avec ses hauts et ses bas comme n'importe quelle autre, et même riche en découvertes, je m'intéressais à tout, j'avais un enthousiasme débordant, et "peut être - mais toute seule" je m'amusais beaucoup...
A l'adolescence, les choses se sont un peu corsées, car la crise a été violente, le paradis enchanté de l'enfance m'apparaissait comme une mascarade et, gamine, je m'acharnais sur mes pauvres géniteurs, omnirévoltée et omnisensible en même temps ; je précise cela car c'est l'âge où ma détresse (encore un grand mot) a pris un vrai poids, parce qu'on écoutait ce que je disais, et que je commençais à mettre des mots (radicaux, violents, durs) sur ce que je ressentais. A cette époque là je me suis forgée une énorme carapace émotionnelle, j'étais particulièrement cynique, méprisante, taxant tout comportement ou propos de bien pensance, de cucul-la-pral', de vide etc. selon le cas ; j'étais intransigeante, mais parallèlement à cela je tenais énormément aux quelques rares personnes que j'aimais, et que j'aimais et aime toujours d'une façon inconditionnelle, totalement confiante, absolue. L'échec relationnel (conflit, rupture, désaccord) me fait d'ailleurs toujours beaucoup de mal - la partie rationnelle de mon être prend tout de suite du recul face à ces broutilles, mon être intégral en revanche ^^... écartelée ! Sur le plan intellectuel, la même chose s'est produite à une moindre échelle : ayant pris sur moi de sortir de mon mutisme à la sortie du collège, où les humiliations subies m'ont donné un (micro) sentiment de revanche, je me suis mise à davantage socialiser, sortir, me faire des "copains"... rentre dans le moule ? Je me suis vue plus ouverte et tolérante, avec beaucoup d'expériences à vivre avec d'autres jeunes, et l' """avance""" intellectuelle que j'avais sur bon nombre de mes camarades, qui m'a gênée beaucoup, un peu, puis plus du tout a tout simplement fini par... disparaître, je m'en rends compte maintenant ; je ne sais pas si d'autres ont vécu la même chose, mais je sais clairement que j'ai arrêté progressivement de mettre ma tête en branle pour un oui ou pour un non, de me poser un demi-milliard de questions sur des choses très simples et à m'intéresser systématiquement, avidement sur des choses (dites) très compliquées... Une phase de normalisation, en somme.
Aujourd'hui, je suis bien perplexe de me retrouver une fois de plus face à ces éternelles questions, avec une détresse redoublée par le temps que j'ai "perdu", les dernières années écoulées étant un peu l'insouciance de l'enfance vécue plus tard à défaut d'avoir été une "vraie" enfant à l'âge voulu. Je me retrouve dans des situations où on me demande sérieusement, à l'âge adulte, de faire mes preuves (études, boulot), et où le challenge est soit très simple et m'ennuie (notamment mes études) soit chargé (par moi seule) d'une difficulté insurmontable (mon avenir professionnel, le relationnel du "monde des adultes" et du "monde du travail")... Je vis avec quelqu'un qui sent très bien ces tensions sans que l'on en parle vraiment ensemble, et que je soupçonne très fortement d'être à peu près dans la même situation (avec un paquet d'années supplémentaires) ; ces non-dits accroissent mon accablement, d'ailleurs, car autant je peux parler de ces "décalages" qui peuplent ma vie avec certains amis (en choisissant soigneusement mes mots), autant j'ai la prescience de marcher sur des œufs dès que ce genre de sujets pourraient être abordés avec lui...
Bref, tout cela est un peu confus, et bien long, je m'en arrête ici. Je ne sais pas très bien où j'en suis et ce que je vais faire (des tests ? remettre la poussière sous le tapis ? la première option me rebute, la seconde m'est désormais impossible...), toujours est-il que je compte bien dévorer ce forum dorénavant !
Alors à un de ces quatre
Tout d'abord je suis ravie de découvrir ce forum pour de bon, je m'y étais inscrite sur un coup de tête pour lire certains sujets, avant de mettre cette histoire de zèbritude avec la poussière, sous le tapis - c'est un peu l'histoire de ma vie ! Que je m'en vais vous évoquer en long et en large , merci à ceux qui auront le courage de se coltiner ce pavé !
Pour l'état civil ^^, j'ai vingt ans, accessoirement je suis une femme, et le déclic a commencé doucement il y a un peu plus d'un an, quand une amie attentionnée m'a fourgué comme ça, avec l'air de ne pas y toucher, Trop intelligent pour être heureux ?, livre qui m'a d'abord rebuté (je déteste le jargon de vulgo-psy et les bouquins à sensation), mais que j'ai fini par lire d'une traite en pleurant (littéralement) toutes les larmes de mon corps ... Puis re-poussière sous le tapis jusqu'aujourd'hui !
En effet, depuis l'âge de 3-4 ans, j'ai une vague idée de la douance : instituteurs de maternelle attentifs + parents émerveillés par les dons de leur petit prodige, le sujet a été abordé plus d'une fois pendant ma petite enfance, sans que ma famille ne songe sérieusement à "me faire examiner" malgré des conseils itératifs du corps enseignant, mais j'ai été élevée par des gens très relax qui ne voyaient pas en quoi cela me poserait le moindre problème si c'était avéré, qui se méfiaient des modes (au milieu des années 1990 les gosses avaient tous un psy pour une raison x ou y...) et surtout, pourquoi envoyer voir un médecin un enfant parfaitement heureux et tranquille, et pourquoi faire sauter des classes et faire passer des tests quand tout va très bien ? En toute sincérité, je les remercie. Et hop, la poussière sous le tapis.
La souffrance (un bien grand mot, avec le recul ^^...disons les aspects négatifs de la chose) est venue plus tard, en début de primaire et jusqu'à la fin du lycée : isolement d'abord très bien vécu - voire inconscient : j'étais très bien dans ma bulle ^^ puis grand sentiment de solitude face à l'unité de mes petits camarades dont je ne partageais ni les goûts, ni les jeux, ni les aspirations... cela doublé d'une détresse disproportionnée lors d'engueulades voire de ruptures avec les rares amis que je m'était faits. Mes parents (à mon avis eux-mêmes bien zèbrés sans le savoir ni s'en soucier) comptaient plus que tout au monde pour moi.
Quand j'écris tout cela, j'ai un vague sentiment d'imposture, car rétrospectivement il me coûte beaucoup d'efforts pour retrouver ces souffrances, ces détresses, bien réelles, moi qui aujourd'hui résume mon enfance comme une période relativement joyeuse et insouciante, avec ses hauts et ses bas comme n'importe quelle autre, et même riche en découvertes, je m'intéressais à tout, j'avais un enthousiasme débordant, et "peut être - mais toute seule" je m'amusais beaucoup...
A l'adolescence, les choses se sont un peu corsées, car la crise a été violente, le paradis enchanté de l'enfance m'apparaissait comme une mascarade et, gamine, je m'acharnais sur mes pauvres géniteurs, omnirévoltée et omnisensible en même temps ; je précise cela car c'est l'âge où ma détresse (encore un grand mot) a pris un vrai poids, parce qu'on écoutait ce que je disais, et que je commençais à mettre des mots (radicaux, violents, durs) sur ce que je ressentais. A cette époque là je me suis forgée une énorme carapace émotionnelle, j'étais particulièrement cynique, méprisante, taxant tout comportement ou propos de bien pensance, de cucul-la-pral', de vide etc. selon le cas ; j'étais intransigeante, mais parallèlement à cela je tenais énormément aux quelques rares personnes que j'aimais, et que j'aimais et aime toujours d'une façon inconditionnelle, totalement confiante, absolue. L'échec relationnel (conflit, rupture, désaccord) me fait d'ailleurs toujours beaucoup de mal - la partie rationnelle de mon être prend tout de suite du recul face à ces broutilles, mon être intégral en revanche ^^... écartelée ! Sur le plan intellectuel, la même chose s'est produite à une moindre échelle : ayant pris sur moi de sortir de mon mutisme à la sortie du collège, où les humiliations subies m'ont donné un (micro) sentiment de revanche, je me suis mise à davantage socialiser, sortir, me faire des "copains"... rentre dans le moule ? Je me suis vue plus ouverte et tolérante, avec beaucoup d'expériences à vivre avec d'autres jeunes, et l' """avance""" intellectuelle que j'avais sur bon nombre de mes camarades, qui m'a gênée beaucoup, un peu, puis plus du tout a tout simplement fini par... disparaître, je m'en rends compte maintenant ; je ne sais pas si d'autres ont vécu la même chose, mais je sais clairement que j'ai arrêté progressivement de mettre ma tête en branle pour un oui ou pour un non, de me poser un demi-milliard de questions sur des choses très simples et à m'intéresser systématiquement, avidement sur des choses (dites) très compliquées... Une phase de normalisation, en somme.
Aujourd'hui, je suis bien perplexe de me retrouver une fois de plus face à ces éternelles questions, avec une détresse redoublée par le temps que j'ai "perdu", les dernières années écoulées étant un peu l'insouciance de l'enfance vécue plus tard à défaut d'avoir été une "vraie" enfant à l'âge voulu. Je me retrouve dans des situations où on me demande sérieusement, à l'âge adulte, de faire mes preuves (études, boulot), et où le challenge est soit très simple et m'ennuie (notamment mes études) soit chargé (par moi seule) d'une difficulté insurmontable (mon avenir professionnel, le relationnel du "monde des adultes" et du "monde du travail")... Je vis avec quelqu'un qui sent très bien ces tensions sans que l'on en parle vraiment ensemble, et que je soupçonne très fortement d'être à peu près dans la même situation (avec un paquet d'années supplémentaires) ; ces non-dits accroissent mon accablement, d'ailleurs, car autant je peux parler de ces "décalages" qui peuplent ma vie avec certains amis (en choisissant soigneusement mes mots), autant j'ai la prescience de marcher sur des œufs dès que ce genre de sujets pourraient être abordés avec lui...
Bref, tout cela est un peu confus, et bien long, je m'en arrête ici. Je ne sais pas très bien où j'en suis et ce que je vais faire (des tests ? remettre la poussière sous le tapis ? la première option me rebute, la seconde m'est désormais impossible...), toujours est-il que je compte bien dévorer ce forum dorénavant !
Alors à un de ces quatre
cerfvolant- Messages : 6
Date d'inscription : 11/11/2011
Re: Bonsoir ! J'essaie de comprendre ce que je fais là ^^
Merci majorette !
Je m'étais interdit de lire d'autres posts de présentation avant de poster - sinon je ne l'aurais jamais fait ^^ - mais à la quasi totalité des lectures de ces quelques dernières minutes, je me reconnais avec une émotion indescriptible... peut-être ne suis-je pas la folle que je croyais, qui à force d'effort parvenait à tromper son monde et paraître "saine" et "normale"...
Je m'étais interdit de lire d'autres posts de présentation avant de poster - sinon je ne l'aurais jamais fait ^^ - mais à la quasi totalité des lectures de ces quelques dernières minutes, je me reconnais avec une émotion indescriptible... peut-être ne suis-je pas la folle que je croyais, qui à force d'effort parvenait à tromper son monde et paraître "saine" et "normale"...
cerfvolant- Messages : 6
Date d'inscription : 11/11/2011
Re: Bonsoir ! J'essaie de comprendre ce que je fais là ^^
cerfvolant a écrit:Je vis avec quelqu'un qui sent très bien ces tensions sans que l'on en parle vraiment ensemble, et que je soupçonne très fortement d'être à peu près dans la même situation (avec un paquet d'années supplémentaires) ; ces non-dits accroissent mon accablement, d'ailleurs, car autant je peux parler de ces "décalages" qui peuplent ma vie avec certains amis (en choisissant soigneusement mes mots), autant j'ai la prescience de marcher sur des œufs dès que ce genre de sujets pourraient être abordés avec lui...
Il doit être bien joli ton tapis. J'espère que tu ne marches pas trop dessus alors, tu risquerais de faire des taches...
Bienvenue à toi parmi ici !
Que cet antre choie ta curiosité et tes velléités émancipatrices jusqu'aux nues ! A poil tu ne verras plus de poussière.
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
Age : 39
Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Sujets similaires
» Que fais-je ici?
» Qu'est ce que je fais là ?
» O.S.E.F.
» Qu'est-ce que je fais ici ?
» Qu'est ce que je fais ici?
» Qu'est ce que je fais là ?
» O.S.E.F.
» Qu'est-ce que je fais ici ?
» Qu'est ce que je fais ici?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum