LEs pires choses que vous avez faites pour vous insérer socialement.

La liste que je pourrais dresser me donne le vertige.

En maternelle et primaire (lorsque j'étais au plus proche de moi-même) je passais les journées à fixer des points imaginaires ou bien à jeter mon regard (à qui le lancerait le plus loin possible ?) par la fenêtre. Les récréations me servaient à observer les fourmilières dans les parterres de lavandes ou bien à m'occuper des pigeons blessés. Parfois je pouvais aller jusque sur le pont passant au-dessus de la rivière et je m'asseyais, la tête posée contre les barreaux à m'amuser du comportement des ragondins et à explorer de mes yeux la faune et flore locale. Je m'assurais également que mes "congénères" ne maltraitaient pas les coccinelles. Bénéfice d'être extrêmement sage : on me laissait régulièrement partir dans le grand parc et alors je cherchais à débusquer divers champignons et je ramassais en automne les plus belles feuilles. Je m'asseyais sur un muret en pierre, laissant mon environnement s'emparer de moi pour me fondre à travers lui. Souvent je déambulais dans la cour en tournant autour des arbres et en faisant des trajectoires qui produisaient un certain nombre de pas voulus et je chantonnais en vers. J'avais compris dès mes 4 ans que les gens n'étaient pas comme moi et qu'il ne servait à rien d'essayer de les intégrer dans mon quotidien. Chacun serait plus heureux ainsi. Mes fourmilières chéries piétinées par ces autres enfants me lacéraient le coeur et je ne voulais pas m'infliger ça.

Lasse d'être bouc-émissaire, j'ai plié un jour (toute fin de primaire). Je n'éprouvais pas de rancoeur envers ces autres mais j'étais fatiguée. Puisque nous ne pouvons pas être en dehors du groupe et que la demie teinte n'a pas le droit d'exister : il faut être avec le groupe.

Le simple fait de m'être adaptée est certainement la pire chose que j'aie faite. Dans un sens très large. D'autant plus que je crois fermement que l'adaptation n'est pas nécessaire au final : vivre c'est imposer sa façon d'être et ceux qui ne sont pas contents peuvent passer leur chemin (attention : hors contextes professionnels etc où je conçois la nécessité d'une linéarisation des comportements afin d'éviter les gros conflits qui nuiraient au but principal + nécessité d'avoir une ligne de conduite interne un minimum afin d'avoir le b.a-ba par exemple enfant il ne me serait pas venu à l'idée d'aller taper sur quelqu'un spontanément je ne suis pas une imbécile). Suivre ses idéaux et ce qui nous épanouit et, spontanément, on s'attire entre personnes ayant beaucoup en commun. Se perdre de vue restera, dans tout ce que j'ai pu observer, la pire chose qui puisse se produire dans une vie humaine. Je ne me suis jamais perdue de vue (cependant je m'étais éloignée de moi, forcément, toujours un prix à payer bien évidemment) mais quand je vois l'énergie déployée pour des choses qui me paraissaient si fades j'ai un grand rire mélangeant tout plein d'émotions diverses. je rêvais à la nature sans discontinuer.

C'est un beau partage, merci.

Même quand j'étais un monstre, c'est encore moi qui pleurais.

Suivre ses idéaux et ce qui nous épanouit et, spontanément, on s'attire entre personnes ayant beaucoup en commun.

Tu crois ?
C'est ce que j'ai l'impression de faire, et pourtant je me sens et je suis toujours aussi seule.

A suivre les autres, ma vie s'est arrêtée...

fumer...

et c'est encore le cas.

me droguer.

ça j'ai arrêté.

C'est terrible d'être aussi intelligent et de devoir se limiter, mais c'est aussi un enseignement. L'humanité n'est pas encore prête pour beaucoup de choses.

Alors je pratique la méditation et la CNV. À la fois très loin, à la fois très proche. Un exercice difficile mais qui apporte beaucoup de bien.

Aimer être complètement abruti par la fumette et contempler des "amis" zombis dans le canapé... Il fallait vraiment se renier pour vouloir s'intégrer.

Je vais me mettre au Wushu, qui devrait être plus constructif

Qu'est ce que la CNV ? Conscience ... ???

uais moi aussui j ai boukou fuimé de la druogue

CNV = Communication Non Violente.
https://www.youtube.com/watch?v=bIjRxdN-kL8

mais le pire, j'en suis convaincu, est d'obéir aveuglément.

là c'est un monde qui n'a aucune raison qui devient le quotidien, un monde sans monde.

beaucoup de gens sont dans ce monde sans monde.

ainsi ces gens se sentent dans une solitude qui n'a pas de mesure.

Ainsi je pratique la méditation et la CNV.

Raymond 12 ans a écrit:uais moi aussui j ai boukou fuimé de la druogue

et du coup tu ne sais plus écrire français

Vilaine Marie-Jeanne...

Moi j'étais sobre et je regardais les copines rouler sous la table.
Voir j'ai ramassé des vomis. Pour ensuite entendre la copine se plaindre qu'elle n'avait pas d'amis. Ben oui, j'étais pas dans le coup, moi, petite fille trop sage.

Chuna56 a écrit:Tu crois ?
C'est ce que j'ai l'impression de faire, et pourtant je me sens et je suis toujours aussi seule.

Oui, je le crois vraiment ! Peut-être que c'est plus difficile dans ton cas IRL (campagne --> moins de gens qu'en ville donc moins de chance de croiser les personnes qui iraient bien avec nous, etc) mais sur internet tu ne penses pas ? Je trouve que tu fais partie d'un joli noyau fort de ce forum où vous avez tous l'air de vraiment vous apprécier et c'est beau à voir.

Gentille fille sage, c'est dans les pires trucs, pour toi ? Pour moi, oui.
Tout ça pour ça, en plus ! (Sous-entendu: "aucune reconnaissance").

@Stigide : tu as raison. Ya des gens formidables ici, qui me permettent de me sentir moins seule les jours où ça me pèse vraiment.

@Hortense : ah, oui, le gentille... trop gentille...
Trop gentille, mais bien pratique, hein.

PERDRE MON AME

après mûre réflexion, c'est probablement ce que j'ai perdu de plus cher.

je l'ai retrouvée depuis quelques années.

Ainsi je pratique la méditation et la CNV.

Même quand j'étais un monstre, c'est encore moi qui pleurais.

ça me fait penser à un dessin que j'avais fait en cours d'allemand en première année d'études (de sciences), tellement je me sentais mal. J'avais fait une bête difforme qui pleurait. Je l'avais montré à mon coloc de chambre d'étudiant qui était aussi un copain de longue date, en lui disant : tu vois, ça, c'est moi en cours d'allemand.
L'horreur.

Pour me sentir inséré socialement, j'ai fait des trucs pas cool aussi. J'ai utilisé certains comme des bouche-trous, pour pas avoir l'air seul. C'est pas cool pour eux, mais à un moment, c'est ça ou tu pètes un câble. Et puis, finalement, tu t'attaches quand même à eux, ils t'évitent un sacré pétrin... (ou quelque chose que tu considères comme tel)

C'est fou quand même cette pression sociale, ça a l'air de rien, mais ça peut faire faire n'importe quoi.

Il y a un certain nombre d'année, j'avais lu un article sur une femme japonaise. Je retrouve pas l'histoire précise sur le net. C'était un groupe de mamans, et elle avait tué la meneuse du groupe, car elle lui en faisait baver, je ne sais plus exactement en quoi. D'après l'article, l'opinion publique avait été en faveur de la brimée (et tueuse), parce qu'une majorité s'y retrouvait.

C'est vrai que, comme vous êtes plusieurs à le dire, le pire reste encore la négation de ce qu'on est pour plaire au groupe. C'est pire que si on te forçait physiquement je me demande.

Trop gentil et qui sait même plus pourquoi il est gentil, ça me parle aussi. Du coup aujourd'hui je suis plus inconditionnellement gentil, faut pas déconner, et d'ailleurs je sui même méchant des fois, ça fait du bien, mais bon faut que je fasse gaffe qd même. J'espère en fait que c'est juste un contrecoup, et que ça va s'équilibrer vers du gentil mais qui se laisse pas faire non plus...



PS désolé Jérémy, je te suis on dirait

Invité a écrit:Ah ouais, l'insertion sociale... c'est important ça, ça permet de créer des liens, durables, constructifs, de se rendre utile, d'échanger, de créer un "tissu social" quoi... Ben moi, j'ai jamais eut très chaud.

Euh moi non plus