Journal des humeurs de Poulpe à rayure

Il est étonnant comme quoi chaque geste de la vie quotidienne peut m'être pénible. Le geste dont je parle en l'occurrence est "prendre sa douche". Il n'y a rien de plus simple que de prendre sa douche. Ce n'est pas en soi désagréable, au contraire. Alors quelle force d'inertie m'empêche de me doucher. Pourquoi, juste à l'idée de me doucher, j'angoisse un peu. C'est complètement irréaliste.
La question n'est pas de prendre ou non sa douche, c'est à quel point je la prendrai tard.
Il y a, à bien réfléchir, quelque chose d'angoissant dans la douche. Se doucher est le rituel d'entrée dans la journée. Ne pas se doucher, c'est faire durer éternellement le levé. Je peux comprendre que vivre une journée angoisse. Tout s'explique.
Il ne me manque plus que de comprendre pourquoi mes journées m'angoissent à ce point là. Bon je vais me doucher.

Je tente de suivre un peu le forum mais je n'y arrive pas. J'ai du mal à lire ce que disent les autres. J'ai du mal à lire les longs textes. J'ai perdu le fil des quelques sujet que j'ai créé.
Bref, aujourd'hui, je tente de passer l'angoisse d'agir. Je me suis lavé, habillé, c'était déjà assez dur maintenant, il faut passer l'angoisse d'agir en général. Une petite boule au ventre. J'ignore complètement pourquoi bouger, se mettre en mouvement est si dur pour moi.

Sortir, marcher, faire une grande balade en se concenrtant sur une respiration ample, avec l'idée que l'on travaille à soi-même...

Merci du conseil Mégalopin. Je n'en aurais pas été capable seul mais malgré tout ma mère m'a tiré de ma tanière à coup de fourche pour m'emmener faire une balade. Cela plus un médoc, ça m'a calmé un peu. Mais bon, l'angoisse monte de nouveau ce soir. Soyons lyrique. Elle est terrible et insidieuse, lancinante, rampante, vicieuse. C'est l'angoisse.

Pov' tit 'poulpe...

Mais TU n'es pas tes angoisses....

des soleils et des soleils!

tiens, toi qui aimes les russes!

http://liveweb.arte.tv/fr/video/Jorge_Luis_Prats_et_L_Orchestre_de_Paris_interpretent_Rachmaninoff/

Merci pour vos messages Zofie et Mégalopin.

Je me permet de copier avec son autorisation ce que m'a envoyé Zzitaratouille en mp :

Alors, je me permets de partager ce qui m'a fait du bien.

- Arrêter de culpabiliser. Il est interdit de culpabiliser. Je ne fais pas assez de choses, je ne suis pas assez bien, j'ai fait du mal aux gens, je fais mal des choses, je suis méchant et mauvais .. STOP ! Il faut savoir que toute pensée est du délire. Les pensées négatives, il ne faut pas les écouter. Et les pensées positives, tu as le droit de les écouter, puisqu'elles te font du bien ^^
Arrêter de culpabiliser, parce que tu fais de ton mieux. Dans tous les cas.


- Le sport : c'est très important d'en faire. Juste sortir un peu, se balader. Ou 20 minutes de jogging. N'importe quoi, juste une activité, elle peut êter modérée, bien sûr ! Par exemple, ne décide pas ce soir de courir le marathon de paris qui a lieu demain ;-)

- Concernant l'angoisse du soir : tu peux rester tout seul dans ton lit, à angoisser, à attendre que ça passe. Un truc pour relativiser les gros moments d'angoisse : se dire que ça va passer. Si, tu vois bien, ça passe toujours ,et t'es toujours vivant après ;-)
Biologiquement parlant, les hormones sécrétées par l'angoisse mettent entre 20min et 1h à partir. Quand on trouve une occupation agréable, ou une compagnie agréable, ça passe plus vite. Le tout est de casser le cercle vicieux de l'angoisse.

Alors pendant ces moments, tu as le droit de faire des folies. Moment d'angoisse -> hop, j'a le droit de faire une folie, par exemple, sortir sur mon balcon en t shirt alors qu'il fait froid et fumer une petite clope en écoutant de la musique.
Ce sont des mini-folies, mais ça fait du bien.
Ou alors : faire un tout ! Moment d'angoisse -> hop, tu bouges, tu changes d'air, tu changes d'endroit, vite !

Ou encore : appeler quelqu'un. Bien sûr, dans ces moments de boule au ventre, on a du mal à être léger, alors tu peux juste appeler quelqu'un, et lui dire "oh ,bah j'avais juste envie d'entendre ta voix" .. Comme ça, tu ne plombes pas l'autre avec ton angoisse ... Et tu n'as pas peur d'appeler parce que tu sais que tu ne dérangeras pas l'autre ;-)

- Prendre soin de soi : avoir zéro confiance et soi et zéro estime de soi, je connais bien ... Alors ça passe par des trucs tous bêtes comme : bien ranger son lieu de vie. Se préparer et être bien habillé pour sortir. Faire quelque chose qui nous plait : prendre du temps pour dessiner un peu. Parler de la pluie et du beau temps avec un inconnu rencontré dans la rue. N'importe quoi est utile pour l'estime de soi.
On ne peut pas vivre sans amour propre : ce n'est pas de l'égocentrisme, c'est simplement de l'amour propre. il est très important que toutes tes actions aillent dans ce sens : te respecter, savoir ce qui te convient, et améliorer ton estime de toi -même.

- se décrocher de l'ordinateur : c'est pratique pour apaiser l'angoisse, mais ouh la la ... qu'est ce qe c'est pratique pour procrastiner ! Alors fixe toi, par exemple, une demi journée sans ordinateur ! rien du tout ^^
Ou une soirée, sans ordinateur

- Prendre le temps. S'écouter. En ce moment, tu ne vas pas très bien. Bon, ça va passer.
Prends du temps pour toi.
Va à ton rythme.

Savoure ce que tu fais. Toutes ces petites choses précieuses.

- papa+maman : un moment d'angoisse ? si quelqu'un est là, tu peux en profiter pour discuter avec lui de choses légères. PAs de l'angoisse: car plus on parle de quelque chose, plus le problème s'amplifie/ Tu peux parler : de la famille, de ta journée, d'un truc entendu à la radio ou à la télé.
Pour sortir de l'angoisse, l'idée c'est d'avoir une présence à côté de soi pour se détourner soi -même des pensées noires, parce que s'en extraire tout seul, c'est difficile.

Et puis, n'hésite pas à être confiant : tu fais de ton mieux. Aujourd'hui, tout te parait difficile parce que tu e déprimé, mais ensuite, en faisant des choses qui te plaisent, et en suivant ton propre système de plaisir déplaisir, ça va s'améliorer.

De bons conseils non ?

Bonjour cher Poulpe à rayure,
présentement dans mon atelier avec tous les ''looks'' grimaçants de mes tableaux, illustrant ce que je perçois de la profondeur de l'inconscient, le mien et celui de ceux et celles que je côtoie de près ou de loin. La rencontre avec tous mes vieux démons, ennemis et alliés à la fois.
Big hug pour toi!

( Poulpi, ce ne sont pas des conseils, ce sont des idées.
Donner des conseils à quelqu'un c'est lui sous-entendre qu'on ne le considère pas comme un adulte.
Je te fais confiance pour bien t'occuper de toi, tu sais ;-) )

L'angoisse continue à faire son chemin. Elle reste globalement à un niveau constant mais bien présente.
Ce qui me soucie ces temps-ci, c'est le dessin, je ne dessine pas assez à mon goût même si je commence à re dessiner réellement par plaisir et non par obligation. Je suis assez obsédé par un problème : mes dessins ne sont pas assez précis. Dans un même temps, je ne les trouve pas assez vivant, deux choses qui peuvent aller de pair, mais compliqué à développer de front.
J'ai du mal à me satisfaire de mes dessins, de ce que je fais. De fait, je n'étais pas très bon dans ma classe d'art avec des notes très médiocres. Et ce n'était pas faute d'effort, suis-je donc bête ?

Tu connais Betty Edwards, ''Drawing with the Right Side of the Brain'' et traduit en français, ''Dessiner avec le côté droit du cerveau''? Antidote assuré pour l'angoisse!

Oui, quelle coïncidence ! Je viens de l'emprunter à la bibliothèque. Je le trouve intéressant même si il y a un exercice que je ne comprends pas =_=*.

*Voir syndrôme du zébrâne.

bête??? mais non pas!

laisse donc les angoisses faire leur chemin... ce n'est pas le tien...
ne juge pas tes dessins!

mais dessine, dessine, dessine!!

C'est ahurissant l'effet que ça fait ces exercices. Je l'ai utilisé il y a plusieurs années puis laissé de côté, m'ayant consacrée à d'autres activités dont collage dans mon atelier. Et aux fêtes, je l'ai ressorti pour un projet de portraits et d'auto-portraits, question de me remettre au dessin sans me prendre la tête. Donc affaire à suivre!

Je déprime pas mal. Je me sens nul, je me sens de plus en plus atteint par le syndrome du Zébrâne. Et si les tests étaient une erreur ? Et si j'étais tout simplement bête ? Et si la prochaine fois que je fais des test, on m'annonce, je ne sais pas, un QI de 90 ou 80. Ça serait possible. Il ne devrait pas y avoir de honte à être bête mais bon. Enfin, est-ce que l'on peut affirmer que parce que l'on a un QI bas l'on est bête ? Je ne sais pas.
Malgré tout, ça persiste, je me sens de plus en plus abruiti. Je ne comprend rien de ce que je lis.

Edit : Je me sens complètement vide et à bout de souffle. La boule au ventre. Je ne sais plus vraiment quoi faire. Il parait que j'ai une estime catastrophique de moi même. C'est vrai, je me déteste, je me hais. Mais qu'est ce que j'ai fait pour me rendre aimable ?

Bon, il n'est pas question que j'écrive seulement quand ça va mal. Ça va beaucoup mieux, je me suis remis à dessiner. C'est ma respiration essentielle dans ma vie. Je ne sais pas trop quoi dire d'autre. J'aime voir les lignes évoluer sous mes mains, les voir bouger.
Ce n'est pas toujours facile. Je n'arrive pas à accepter le fait que je sois fini et non illimité. Le fait que j'ai des limites est pour moi inacceptable ! Je suis perfectionniste, orgueilleux. A la fois je suis un bon dessinateur, à la fois je suis un dessinateur extrêmement médiocre. Je ne sais pas de quel côté je balance le plus, j'ai l'impression du côte de la médiocrité.

Ce qui compte le plus c'est quand même de respirer!!

Poulpe Fiction a écrit: Ça va beaucoup mieux, je me suis remis à dessiner. C'est ma respiration essentielle dans ma vie.

Et ben ça fait plaisir à lire !

Fais ce qui est bon pour toi et arrête de te juger.

Du moment que tu le fais c'est bien.

Et c'est tout ;-)

Ressens juste, arrête de penser.

Je ressens le besoin de m'autodétruire au travail. Je me détruis surtout à coup de flemme pour l'instant donc il y a assez peu de risque que je m'autodétruise au travail. Quoique je me met lentement mais sûrement à bosser . J'ai besoin de travailler, mais cela m'inquiète quand même que ce besoin soit mêlé à une notion auto-destructrice.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit. Malheureusement, je ressens surtout le besoin d'écrire quand cela ne va pas, sur ce qui ne va pas, ce qui pourrait faire croire qu'il ne m'arrive que des choses horribles. Et c'est loin de là le cas.
Mais aujourd'hui, l'angoisse me prend. Je prend mon traitement contre l'angoisse mais malgré tout celle ci reste. Je n'arrive pas à déterminer d'où elle vient. Me voilà coincé.

Bonjour Poulpe,

Effectivement je me disais qu'il t'arrivait beaucoup de choses horribles... mais je vois que tu as aussi du positif. C'est une bonne nouvelle.

Je viens de relire mon dernier message. Il est en effet important de s'appliquer à voir le positif. Je ne souhaite pas que mon journal des humeurs ressemble à un immense cahier des doléances.
 
 J'arrive à faire des choses, de l'aikido, des soirées jeu. C'est parfois difficile, mais j'y arrive. Je reste toujours très exigeant envers moi même. Cependant, paradoxalement, je suis très exigeant avec moi sans me fixer beaucoup de contraintes. Je me rend compte que je ne pourrais avancer qu'en me fixant des contraintes.

 Ma thérapie a avancé sur beaucoup de points. Cependant, je reste angoissé, je passe toujours beaucoup tant sur internet à ruminer. Il n'y a qu'une seule solution, se fixer des contraintes. Des contraintes fermes et douces. Cela n'a rien de paradoxal. Je le savais depuis longtemps qu'il fallait des contraintes. Je suis en train de le comprendre. "Yaka" mettre en pratique.

 Professionnellement, je suis perdu, je n'ai pas de véritable possibilité d'emploi pour l'instant. J'aimerais m'insérer rapidement dans le marché du travail, mais je veux avant tout créer des valeurs. Je ne veux pas d'un job con.

 Le dessin reste douloureux. Depuis 6 mois, je ne dessine plus du tout, ou presque plus. Je sais bien qu'elle n'est qu'en sommeil, mais c'est une partie de moi qui est extrêmement douloureuse et sensible. Elle est la quintessence de ce qui me préoccupe. Je me compare toujours beaucoup en ce qui concerne ce domaine. Je ne me rend pas la vie facile, je regarde beaucoup les blogs de jeune premiers. Il en résulte une certaine culpabilité.

 Je souhaite plus que tout remettre l'action au coeur de ma vie. Je m'en suis rendu compte d'une façon assez anodine, je rangeais mes livres, il y en avait beaucoup qui n'avait pas été lus. Les livres ne sont pas fait pour rester sur une étagère mais pour être lus. 

 Hildegard dans la place :

"Yaka" mettre en pratique.

Yack a le faire

Je souhaite plus que tout remettre l'action au coeur de ma vie. Je m'en suis rendu compte d'une façon assez anodine, je rangeais mes livres, il y en avait beaucoup qui n'avait pas été lus. Les livres ne sont pas fait pour rester sur une étagère mais pour être lus.

Très bien ça !

Petit message :

J'ai vécu des choses difficiles d'autres moins. Globalement, j'ai eu de la chance, est-ce que je l'ai parfois provoquée cette chance ? Sûrement. En tout cas, cela reste difficile, mais je suis en vie. Le fait de vivre n'ayant pas pour moi toujours évident, c'est une bonne chose. Je ne me pose plus la question si je vais vivre ou mettre fin à ma vie. La dépression reste là, endormie. J'ai parfois l'impression d'avoir une sorte de fissure à l'intérieur dans mon crâne. Un peu comme un serpent endormi lové au fond de mes entrailles. Il me rongeait de l'intérieur mais il dort, mais aujourd'hui tout mes efforts sont déployés pour que surtout il reste endormi, et cela à jamais et j'ai au final l'impression de vivre dans une sorte d'équilibre et de gérer ma vie comme de la porcelaine, avec la plus grande précaution dans chaque geste. Il m'arrive dans les instants de blessures de sentir à chaque respiration cette fêlure.

Je regarde maintenant avec circonspection cette chose fragile et dérisoire qu'est ma vie comme un instrument de musique dont je ne saurais pas jouer. Je cherche encore comment arriver en tirer la moindre suite de notes s'ordonnant d'une façon plus ou moins harmonique.