la réalité vs la réalité perçue/ressentie
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la réalité vs la réalité perçue/ressentie
Hier j'ai croisé une ancienne collègue avec laquelle je n'ai pas travaillé directement mais que je voyais chaque jour.
Elle me dit que toute son équipe me regrette car "c'était bien mieux quand j'étais là".
Le contexte est j'ai craqué au boulot à cause d'une personne qui a tout fait pour, et que j'ai aussi assisté à ses tentatives ou réussites de destructions d'autres personnes, le tout avec un brin de harcèlement sexuel diffus .. Si on me voyait sur tous les fronts pour les projets pro, j'étais complètement isolée socialement : je mangeais seule, je prenais une pause seule etc. (Le détail est sur le post sur le burn out)
Une autre personne, quelques semaines avant que je ne parte m'avait aussi dit que "tout le monde m'appréciait".
J'ai du mal à recevoir ces phrases qui sont pourtant sincères je le sens bien .. Je pense que mon travail était apprécié, certains qualités aussi (la rigueur, le respect de mes engagements) parce qu'elles étaient bien utiles aux autres. Mais en discutant avec cette ex collègue je me rends compte que tout le côté humain malsain de l'entreprise est complètement nié même si elle reconnait de petites incohérences structurelles. Ça revient à dire que si cette personne se sent bien dans l'entreprise ( sans doute parce qu'elle s'y est investie moins que moi ou toute autre raison), alors tout va bien. Et donc la réalité perçue l'emporte sur la réalité et on s'en fiche si les autres vont mal tant qu'on va bien soi. Je trouve ça pernicieux dans le cadre d'un milieu de harcèlement et de manipulation (réel : avant d'être la cible j'en ai vus d'autres l'être, j'en ai défendus certains, j'ai cherché leur compagnie quand on les isolait exprès pour contrer le truc, et c'est pour ça que je suis devenue la cible à mon tour). Je trouve que cette façon de réduire mon départ de la société à "dommage on t'aimait bien" c'est effacer le problème de fond, problème de fond qui contribue d'ailleurs à ce que la société aille mal et à ce que la majorité des gens s'y sente mal. Si je n'étais pas bien entourée par une psychologue je pense que je pourrais me dire que ce que j'ai vécu ou ce dont j'ai été témoin n'est pas si grave, que c'est moi qui n'ai pas su voir qu'on m'appréciait dans le fond, que j'aurais pu m'accrocher encore plus longtemps, etc.
Ces deux collègues et moi avons vécu la même réalité professionnelle même si le néfaste n'est pas leur chef direct comme moi. Elles le côtoient tous les jours.
Ce message ne se veut pas spécialement réactif, j'ai juste pris conscience que c'est super facile de garder des œillères pour ne pas (se) bousculer, ne pas se dire qu'on aurait pu être différemment pour ne pas perdre la personne qu'on apprécie justement. Sans tomber dans le règlement de compte j'ai quand même fait un résumé de la réalité que MOI j'avais vécue et j'ai précisé que non ce n'est pas moi qui suis partie mais que je me suis fait licenciée très abruptement (le contraire circule dans l'entreprise). Elle m'a aussi dit qu'elle ne pensait pas que le néfaste l'était autant tout en reconnaissant qu'elle le voyait peu, rapidement et qu'elle n'avait pas un contact pro avec lui aussi intime que moi. Où comment réécrire l'histoire ...
Je trouve difficile dans ce genre de situation de ne pas tomber dans la revanche (et dresser un portrait à charge du néfaste), de ne pas me justifier aussi .. J'essaie de n'entendre que le positif. Mais je sens que tout est en train d'être effacé, nié
Je le partage ici car ce type de nuance est compris ici, justement.
Elle me dit que toute son équipe me regrette car "c'était bien mieux quand j'étais là".
Le contexte est j'ai craqué au boulot à cause d'une personne qui a tout fait pour, et que j'ai aussi assisté à ses tentatives ou réussites de destructions d'autres personnes, le tout avec un brin de harcèlement sexuel diffus .. Si on me voyait sur tous les fronts pour les projets pro, j'étais complètement isolée socialement : je mangeais seule, je prenais une pause seule etc. (Le détail est sur le post sur le burn out)
Une autre personne, quelques semaines avant que je ne parte m'avait aussi dit que "tout le monde m'appréciait".
J'ai du mal à recevoir ces phrases qui sont pourtant sincères je le sens bien .. Je pense que mon travail était apprécié, certains qualités aussi (la rigueur, le respect de mes engagements) parce qu'elles étaient bien utiles aux autres. Mais en discutant avec cette ex collègue je me rends compte que tout le côté humain malsain de l'entreprise est complètement nié même si elle reconnait de petites incohérences structurelles. Ça revient à dire que si cette personne se sent bien dans l'entreprise ( sans doute parce qu'elle s'y est investie moins que moi ou toute autre raison), alors tout va bien. Et donc la réalité perçue l'emporte sur la réalité et on s'en fiche si les autres vont mal tant qu'on va bien soi. Je trouve ça pernicieux dans le cadre d'un milieu de harcèlement et de manipulation (réel : avant d'être la cible j'en ai vus d'autres l'être, j'en ai défendus certains, j'ai cherché leur compagnie quand on les isolait exprès pour contrer le truc, et c'est pour ça que je suis devenue la cible à mon tour). Je trouve que cette façon de réduire mon départ de la société à "dommage on t'aimait bien" c'est effacer le problème de fond, problème de fond qui contribue d'ailleurs à ce que la société aille mal et à ce que la majorité des gens s'y sente mal. Si je n'étais pas bien entourée par une psychologue je pense que je pourrais me dire que ce que j'ai vécu ou ce dont j'ai été témoin n'est pas si grave, que c'est moi qui n'ai pas su voir qu'on m'appréciait dans le fond, que j'aurais pu m'accrocher encore plus longtemps, etc.
Ces deux collègues et moi avons vécu la même réalité professionnelle même si le néfaste n'est pas leur chef direct comme moi. Elles le côtoient tous les jours.
Ce message ne se veut pas spécialement réactif, j'ai juste pris conscience que c'est super facile de garder des œillères pour ne pas (se) bousculer, ne pas se dire qu'on aurait pu être différemment pour ne pas perdre la personne qu'on apprécie justement. Sans tomber dans le règlement de compte j'ai quand même fait un résumé de la réalité que MOI j'avais vécue et j'ai précisé que non ce n'est pas moi qui suis partie mais que je me suis fait licenciée très abruptement (le contraire circule dans l'entreprise). Elle m'a aussi dit qu'elle ne pensait pas que le néfaste l'était autant tout en reconnaissant qu'elle le voyait peu, rapidement et qu'elle n'avait pas un contact pro avec lui aussi intime que moi. Où comment réécrire l'histoire ...
Je trouve difficile dans ce genre de situation de ne pas tomber dans la revanche (et dresser un portrait à charge du néfaste), de ne pas me justifier aussi .. J'essaie de n'entendre que le positif. Mais je sens que tout est en train d'être effacé, nié
Je le partage ici car ce type de nuance est compris ici, justement.
Invité- Invité
Re: la réalité vs la réalité perçue/ressentie
Chaqu'un sélectionne les informations, et en retient que certaines et pas d'autres.
(on enregistre tres peu de choses en fait, on efface quasiment tout).
La souffrance n'est pas une réalité externe existant et mesurable, c'est un ressenti interne.
chaqu'un a son ressenti, on ne vit pas la souffrance des autres.
on ignore donc la souffrance des autres.
il faut être sincère et dire que l'on souffre.
(attention je n'ai pas dit se plaindre, mais expliquer calmement sa souffrance, dire aux autres que la situation est insupportable pour nous).
je comprends ce que tu ressens, l'injustice, on connait bien ça nous les z.
(et puis haine, colère, envie de rétablir la vérité...) ne te fais pas plus de mal, préserve toi.
dis toi simplement que tu n'étais pas à ta place parmis eux.
(on enregistre tres peu de choses en fait, on efface quasiment tout).
La souffrance n'est pas une réalité externe existant et mesurable, c'est un ressenti interne.
chaqu'un a son ressenti, on ne vit pas la souffrance des autres.
on ignore donc la souffrance des autres.
il faut être sincère et dire que l'on souffre.
(attention je n'ai pas dit se plaindre, mais expliquer calmement sa souffrance, dire aux autres que la situation est insupportable pour nous).
je comprends ce que tu ressens, l'injustice, on connait bien ça nous les z.
(et puis haine, colère, envie de rétablir la vérité...) ne te fais pas plus de mal, préserve toi.
dis toi simplement que tu n'étais pas à ta place parmis eux.
Re: la réalité vs la réalité perçue/ressentie
Je fais un peu du hors sujet (et je m'en excuse) mais j'ai envie d'écrire ceci :
- Les difficultés dites psychologiques commencent lorsque la réalité telle que nous la construisons dans notre esprit diffère de celle que nous ressentons corporellement, physiquement. D'où l'importance d'être en contact avec son ressenti corporel et de reconnaître, de (se) dire tout ce qu'il y a dans ce ressenti. De se dire sa vérité, au moins à soi. (C'est un minimum "santé mentale").
- Un harceleur s'attaque à une personne isolée ou qu'il essaie d'isoler. C'est le fait que la victime ne dénonce pas du harcèlement dont elle est l'objet qui rend ce harcèlement possible. Le manipulateur essaie d'être le plus vague possible, c'est même la base des techniques de manipulation. (L'agression est indirecte, cachée).
- Ma fille ayant été victime de harcèlement, j'ai pris un avocat. Comme j'étais en train d'écrire un mémorandum sur l'affaire, je lui demandais ce que je pouvais écrire ou pas écrire. Il m'a répondu : tenez-vous en aux faits, n'interprétez rien. Rien n'est plus têtu qu'un fait.
J'avais envie d'écrire cela au cas où cela pourrait être utile à quelqu'un.
Pour répondre plus directement à ton message, je trouve que ce qui t'est arrivé est véritablement honteux et scandaleux. Je peux comprendre (mais comprendre n'est pas accepter - très loin de là) que des personnes encore dans l'entreprise essaient de minimiser les faits passés ou actuels car c'est une façon de réduire une "dissonance cognitive". Reconnaître que la situation est telle que tu la décris tout en sachant que l'on ne fait rien pour intervenir ni pour la changer, c'est se reconnaître comme lâche ou comme complice complaisant.
Les personnes qui sont victimes de harcèlement dans le domaine professionnel sont en général des personnes consciencieuses, honnêtes, impliquées dans leur travail et de grande valeur. (Un je-m'en-foutiste qui échappe au travail comme une anguille ne sera pas victime de harcèlement). Et c'est important qu'elles reconnaissent qu'elles ont été victimes d'une agression même si cette agression avait un caractère caché et que cette agression ne remet en aucune façon en question leur valeur professionnelle.
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- Les difficultés dites psychologiques commencent lorsque la réalité telle que nous la construisons dans notre esprit diffère de celle que nous ressentons corporellement, physiquement. D'où l'importance d'être en contact avec son ressenti corporel et de reconnaître, de (se) dire tout ce qu'il y a dans ce ressenti. De se dire sa vérité, au moins à soi. (C'est un minimum "santé mentale").
- Un harceleur s'attaque à une personne isolée ou qu'il essaie d'isoler. C'est le fait que la victime ne dénonce pas du harcèlement dont elle est l'objet qui rend ce harcèlement possible. Le manipulateur essaie d'être le plus vague possible, c'est même la base des techniques de manipulation. (L'agression est indirecte, cachée).
- Ma fille ayant été victime de harcèlement, j'ai pris un avocat. Comme j'étais en train d'écrire un mémorandum sur l'affaire, je lui demandais ce que je pouvais écrire ou pas écrire. Il m'a répondu : tenez-vous en aux faits, n'interprétez rien. Rien n'est plus têtu qu'un fait.
J'avais envie d'écrire cela au cas où cela pourrait être utile à quelqu'un.
Pour répondre plus directement à ton message, je trouve que ce qui t'est arrivé est véritablement honteux et scandaleux. Je peux comprendre (mais comprendre n'est pas accepter - très loin de là) que des personnes encore dans l'entreprise essaient de minimiser les faits passés ou actuels car c'est une façon de réduire une "dissonance cognitive". Reconnaître que la situation est telle que tu la décris tout en sachant que l'on ne fait rien pour intervenir ni pour la changer, c'est se reconnaître comme lâche ou comme complice complaisant.
Les personnes qui sont victimes de harcèlement dans le domaine professionnel sont en général des personnes consciencieuses, honnêtes, impliquées dans leur travail et de grande valeur. (Un je-m'en-foutiste qui échappe au travail comme une anguille ne sera pas victime de harcèlement). Et c'est important qu'elles reconnaissent qu'elles ont été victimes d'une agression même si cette agression avait un caractère caché et que cette agression ne remet en aucune façon en question leur valeur professionnelle.
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jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: la réalité vs la réalité perçue/ressentie
Wise a écrit:(attention je n'ai pas dit se plaindre, mais expliquer calmement sa souffrance, dire aux autres que la situation est insupportable pour nous).
je comprends ce que tu ressens, l'injustice, on connait bien ça nous les z.
(et puis haine, colère, envie de rétablir la vérité...) ne te fais pas plus de mal, préserve toi.
dis toi simplement que tu n'étais pas à ta place parmis eux.
L'injustice un sentiment qui peut nous suivre partout non pas par la nature d'une entreprise mais bien par notre propre nature d'être ''différent''. Comment l'accepter sans que cela ne réveille la colère puis la tristesse (ou en sens inverse)? Je me réfugie à l'intérieur de moi même, et travaille fort à ne plus écouter mes perceptions qui ne peuvent être expliquées parce que jugées non pertinentes, subjectives ou fausses. Essayer de se faire comprendre peut devenir une perte de temps incroyable!
Je veux y arriver parce que les énergies que je perds avec ces perceptions de mon environnement (humain) pourraient être utilisées à bon escient pour améliorer mon sort. Je veux utiliser ma différence pour mieux m'écouter et chercher l'endroit où je veux être et non plus pour discuter avec d'autres qui ne peuvent connaître mon sentiment d'étrangeté dans le groupe.
L'injustice est et sera pour tous égale et constante (quoiqu'irrégulière), la vie est profondémment injuste souvent; mais ma frustration naît lorsqu'on commet une injustice envers moi alors que je suis toujours en revision de moi-même pour ne pas l'être envers personne.
Mais bon, on y peut rien et nous ne devons pas arrêter de vouloir être justes, coûte que coûte.
J'espère que tu as réussi à surmonter ce moment difficile et que ton nouvel emploi est plus en accord avec toi-même.
Segva- Messages : 345
Date d'inscription : 03/03/2012
Age : 49
Localisation : Dans le coin du cercle
Re: la réalité vs la réalité perçue/ressentie
Merci
Je fais la différence entre le sentiment d'injustice et l'injustice réelle. Dans ma situation je perds mon travail tandis que la personne toxique ne le perd pas et à la limite est renforcé dans son sentiment d'impunité.
J'ai ici aussi le sentiment d'étrangeté, peut-être à cause du virtuel (dont je me méfie des effets) ?
(J'insiste sur le ici aussi). J'ai pas vraiment l'impression que mes difficultés relationnelles sont amenuisées en fait.. Bon peut-être un peu avec certains Par contre je pense que je vois mieux comment je peux être perçue et combien ça peut destabiliser
Je fais la différence entre le sentiment d'injustice et l'injustice réelle. Dans ma situation je perds mon travail tandis que la personne toxique ne le perd pas et à la limite est renforcé dans son sentiment d'impunité.
J'ai ici aussi le sentiment d'étrangeté, peut-être à cause du virtuel (dont je me méfie des effets) ?
(J'insiste sur le ici aussi). J'ai pas vraiment l'impression que mes difficultés relationnelles sont amenuisées en fait.. Bon peut-être un peu avec certains Par contre je pense que je vois mieux comment je peux être perçue et combien ça peut destabiliser
Invité- Invité
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