L'échec au travail: le paradoxe d'une zèbre!

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Message par xouthos Jeu 12 Avr 2012 - 11:11

Bonjour à tous,

ce message est un peu une bouteille jetée à la mer. Un peu perdue, j'aimerai connaître le parcours professionnel de zèbres qui sont dans ma situation...
Alors voilà, je me lance...

Cela fait un peu plus de 8 ans que je travaille et cela fait 8 ans que je suis en souffrance perpétuelle. Je me sens totalement décalée, je ne comprends pas les règles qui régissent le monde de l'entreprise. Bossant vite et bien, consciencieuse, douée d'une grande capacité d'adaptation, ma hiérarchie est toujours très contente de moi.... au début! Eh oui! car très vite, au bout de qq mois, les choses se gâtent: je deviens gênante car je fais de l'ombre à ma hiérarchie ou parce que je mets en défaut son incompétence... ou bien parce que je m'ennuie très vite si le travail est répétitif et manque de challenges. Je change tous les 2 ans de poste ou de société, la situation devenant alors insupportable pour moi.

Aujourd'hui, je constate que les personnes qui réussissent dans une société ne sont pas forcément bons techniquement, ne font pas vraiment avancer les affaires, mais sont de très bons communicants (ou devrais-je dire d'excellents vendeurs de voiture... qui vous vendraient une épave de R5 pour le prix d'une Ferrari, en vous disant que vous faîtes une super affaire et avec le seul argument que les 2 voitures sont rouges!). Ben moi, je ne peux pas. Je ne peux pas rentrer dans ce moule, je ne peux pas duper les gens, leur mentir, écraser les autres... et ce qui me fait le plus mal, c'est de voir que la hiérarchie adore ce genre de profil et se laisse berner à ce point (à croire qu'en gravissant les échelles d'une société, les managers déposent une partie de leur cerveau à chaque barreau!).

Je suis ingénieur, spécialisée dans le management des coûts et des délais de projets. Arrivée il y a 4 mois dans une boîte pour un poste important, je suis actuellement arrêtée pour burn out. Le poste important pour lequel j'ai signé mon embauche, on ne me l'a jamais donné. On m'a mise sur un poste de petite main, de débutant, à faire l'esclave pour un hiérarchique incompétent qui voulait briller sans trop d'effort et avec le travail d'autrui. J'ai osé lui dire non. J'ai osé m'opposer à son management par la terreur. J'ai décidé d'aller voir les RH qui ont convenu que mon poste n'était pas du niveau de celui qui m'avait été promis à l'embauche et qui ont reconnu à demi-mot que ce chef avait de graves problèmes relationnels... Mon soulagement n'a été que de courte durée car aujourd'hui, c'est moi qui suis mise sur le banc des accusées, qui suit (encore plus) rétrogradée, parce que moi, je n'ai pas le bon réseau... Je suis écoeurée.

Cette situation, extrême, cette fois-ci, m'a fait prendre conscience du fait que je n'étais pas faite pour ce boulot et surtout pour ce type de fonctionnement (une grosse boîte, une hiérarchie arrivée là par copinage, pas d'écoute de l'être humain). Mais voilà, je suis complètement paumée. Que faire de ma vie? Cette question est d'autant plus d'actualité que, même si ma "zébritude" était "suspectée" depuis qq années, je n'ai eu le courage de faire le test de QI qu'il y a 1 mois: ce fût un gros choc pour moi, car cela légitimait (enfin) mon envie d'autre chose... sans pour autant m'apporter les réponses!
J'aimerai me tourner vers un métier d'aide aux autres (thérapeute, coach...): quelqu'un est-il passé par un parcours du mm type que le mien? à savoir un poste d'apparence intéressant mais avec un mal-être important, un décalage trop important entre sa vision des choses et la demande de l'entreprise? Comment vous-êtes vous sortis de cette situation? Et ceux qui ont décidé de changer radicalement de vie professionnelle, comment avez-vous fait et comment l'avez-vous vécu? Enfin, pour ceux qui on choisit un travail dans le domaine "psy"/"aide à la personne", par quels organismes êtes-vous passés?

Merci d'avoir pris le temps de me lire et merci d'avance de votre témoignage...


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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 11:32

Coucou

J'ai été trois ans ingénieur, comme toi, dans une grosse boîte.

Je réussissais bien, mais je vivais mal ce boulot. Impression d'être inutile, faire gagner de l'argent à un patron que je ne connais pas, etc.

Je me suis orienté vers l'humanitaire. Je me sens beaucoup plus accompli : travailler pour quelqu'un plutôt que travailler pour soi m'a beaucoup aidé.

Mais ce n'est pas la solution miracle non plus: j'ai toujours la bougeotte à changer de poste comme toi tous les 2 ans, toujours la même sensation de décalage, etc. Mais, quand même, un apaisement certain quant à l'utilité de mon travail.

Bon courage, ton parcours comme le mien sont ultra-typiques ici et tu trouveras au moins du réconfort Smile

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Message par bepo Jeu 12 Avr 2012 - 11:45

Je suis dans une situation professionnelle (plutôt non professionnelle) similaire à la tienne.
J'en suis encore par contre à hésiter entre le fait que j'ai un manque par rapport aux autres (manque de lucidité, de sens des responsabilités, d'esprit d'initiative et de sens des réalités, d'agressivité, manque de blindage de maturité) et le fait que j'ai une spécificité.
Pour ma part je ne connais même pas mon QI, même si j'ai quelques éléments qui me permettre d'espérer un résultat éloigné de la moyenne.
Cela dit reste encore à déterminer si oui ou non, un QI élevé est vraiment un élément qui interdit de jouer au poker avec la vie. Le poker est fondamentalement malhonnête et nécessite d'être un bon vendeur de voiture. Mais manifestement il faut aussi un certain recul, une certaine intelligence pour être un bon joueur de poker. D'ailleurs il y avait sur le forum un joueur de Poker qui semblait avoir un certain succès (j'ai oublié qui). J'ai pas vraiment réussi à percer le mystère de sa personnalité et j'ai aussi papillonné ailleurs sur le forum.

Sinon concernant un job dans le domaine de la psychologie ou du coaching, en dehors d'une formation de faculté qui te permettrait alors d'avoir une fonction qui se rapproche de fonctionnariat, tu risque d'être fréquemment confrontée à des gens qui vivent le même genre de difficultés que tu as toi même vécu. Sauf qu'ils te demanderont des solutions !! Le coach est quelqu'un qui doit vendre une R5 rouillée pour une Ferrari en espérant que cette acquisition fera l'effet de la plume de Dumbo l'éléphant.

Bref, je sais que je n'ai pas un discours très encourageant.
Je vais donc attendre comme toi les réponses que d'autres vont pouvoir apporter au interrogation que provoquent ce genre de reconversion, et les motivations sous jacentes.

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Message par xouthos Jeu 12 Avr 2012 - 12:33

Si ma situation au boulot n'était si catastrophique, je n'aurais pas fait ce test de QI. C'est parce que je commençais à douter de moi, de mes capacités, sans cesse rabaisser par un chef tyrannique et incompétent, que j'ai décidé d'en avoir le coeur net et avancer.

Le résultat a été bien au-delà de mes espérances, mais surtout, il m'a permis d'avoir confiance (un minimum) en moi, mon ressenti et mes attentes.
Je pourrais très bien jouer au poker: j'ai menti pendant des années à mon entourage, mes amis, mes collègues, ma famille, pour paraître "normale", et dans la "moyenne". J'ai donc fait des choix pour ressembler à tout le monde et essayer de m'intégrer socialement.
Des années de faux-self, voilà ce que cela donne. Et je le paye aujourd'hui car je ne supporte plus de vivre ainsi. Un jour, la machine casse, on pose les choses à plat et on se dit qu'il (enfin) se dire la vérité.

J'ai envie d'aider les autres. Je ne suis ni mère Térésa, ni Lady Di... et je ne souhaite pas revivre mes problèmes au travers des autres. Je suis juste convaincue de pouvoir apporter qqchose à des gens qui en ont besoin... :-)

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 17:01

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Message par xouthos Jeu 12 Avr 2012 - 17:36

Bonjour White Rabbit,

tu as vraiment retranscrit ce que je vivais et ressentais. Mais alors comment faire? Comment arriver jusqu'à l'âge de la retraite sans s'être épuisée à survivre dans cette jungle?
Paradoxalement, ma hiérarchie m'a toujours reconnu "une grande capacité d'adaptation": marrant, non? En fait, je surcompensais, je me suradaptais par peur de décevoir, par manque de confiance en moi, par challenge, aussi.
Au final, je n'obtenais aucune satisfaction et recommençais ailleurs...

As-tu changé de voie professionnelle? As-tu réussi à trouver une solution sur du long terme?

Quant aux tests de personnalités, j'en fait quelques uns quand j'étais étudiante, sans grand succès. En fait, il y a plein de métiers qui me plaisent, des métiers "basiques" comme tu dis, où le rapport aux gens est plus vrai. Mais voilà, j'aime beaucoup de choses! Il faudrait que je sois fleuriste pendant 2 ans, coiffeuse pendant 6 mois, archéologue pendant 3 ans, psy pendant 4 ans... bref, rien de simple! lol

Saurais-tu où je pourrais faire ces fameux tests?

Juste pour info, j'ai fait un de ces tests de personnalité lors d'un recrutement pour une grande compagnie européenne. Le résultat tombé, j'ai été convoquée par la responsable du recrutement m'expliquant qu'il y avait un problème car il y avait une inéquation entre mon âge et le type de personnalité (très forte, autonome, challengeuse) qui en découlait... du coup, j'ai été recalée!

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Message par Thaïti Bob Jeu 12 Avr 2012 - 17:59

Idem que vous tous, sauf que pour moi, je n'ai même pas encore osé sauter dans ce bain malpropre !
Diplômé ingénieur en juin dernier, ça fait un an que je ne fais rien. Trop peur de tomber sur une boîte au fonctionnement pourri. Trop peur de devoir vivre ce que tu vis. Impossible de rentrer dans un grand groupe sans contacts ou ce fameux mot qui m'horripile "réseau". Le reste, c'est des boites de "Consulting = intérim pour ingénieur où l'on n'est qu'un outil loué à l'entreprise, par un manager de carrière qui n'y connait rien en technique. La seule façon d'exercer mon métier rêvé semblerait me condamner à devenir le "jeune cadre dynamique" que j’abhorre.

J'avais créé un petit fil autour de mon profil, où je détaille une peu plus ce que je ressens. Mon stage en entreprise s'est pourtant plutôt bien déroulé, sauf que je suis tombé sur un maitre de stage chef de bureau technique, encore plus timide que moi, qui du coup centralisait tout autour de lui et régnait en maitre sur son royaume le bureau d'etudes. Il faisait regner une ambiance vraiment pas folle en gros. A la fin il me dit : "ouai t'était bon mais si je devait t'embaucher je te prendrai pas, t'es trop timide ça peut pas marcher dans le milieu".

http://zebrascrossing.forumactif.org/t5392-vertige-des-possibles

2 pitites remarques :
-Le poker, c'est pas du tout que du bluff ou du mensonge, il y a aussi l'énorme partie "statistique", il y a des bouquins de 800 pages de statistiques de poker, qu'il s'agit d'apprendre par coeur pour évaluer son jeu et le jeu des autres, à chaque situation. Donc mieux vaut être intelligent et rationnel.
- Un psy m'a dit très récement, alors que je lui faisais part aussi de mon envie de me reconvertir vers un metier humanitaire : "fais gaffe, ya des gens ils font de l'humanitaire des années durant, puis arrivé à la retraite, ils s'appercoivent qu'il n'en ont pas puisque leur statut ne les faisait pas cotiser ! ". Est ce vrai ?


Ah oui et créer ta boite tu y as pensé ?
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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 18:30

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Message par Cyril Jeu 12 Avr 2012 - 19:56

C'est étonnant de vous voir faire le même constat, je me sens un peu seul au travail quand j'en parle Shocked

Ingénieur dans une grosse boite, j'hallucine régulièrement devant une impossible réalité : oui, il suffit d'être un bon communiquant et/ou un bon commercial pour être apprécié, grimper et obtenir les postes que l'on désire. Sauf à tomber sur les bonnes personnes, il ne suffit pas d'être compétent dans ce type de boite, au contraire on préfère éviter de te déplacer pour te garder chez soi, sous la main.

Quand j'en parle avec mes collègues, entre les "oui, c'est normal", les "je suis d'accord, mais c'est comme ça que ça fonctionne donc voilà fais pareil" et les "mais qu'est-ce que t'es naïf ! Tu croyais quoi ?" je me sens un peu en décalage cyclops

Comme toi xouthos, je fui tout ce qui est commercial. Impossible pour moi de me trouver dans ce rôle ! Comment on peut réussir à vendre un produit en travestissant la réalité et la vérité ?!

J'ai également la bougeotte et je ne reste jamais plus d'un an, deux ans grand maximum sur le même poste. L'arrêt d'un poste arrive quand je commence à me dire "qu'est-ce que je peux faire (d'intéressant) aujourd'hui ?". Se poser cette question est déjà le début de la fin pour moi Laughing

La solution actuelle pour moi est un travail très intéressant dans une équipe très sympathique. Mais jusqu'à quand ? Et bien ... jusqu'au prochain poste Very Happy (d'ailleurs, j'ai peur de ne plus trouver de postes intéressants au bout d'un moment ...)
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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 22:33

Complètement idem pour moi, j'aurais pu l'écrire. J'ai déjà expliqué ma situation dans le fil sur le burn out.
Je suis arrivée en burn out quasiment pour la même raison.

Je n'ai pas de solution mais vu que je suis 10 mois plus loin que toi et que j'ai croisé plusieurs personnes en burn out :

* sois toi même quoiqu'il en soi (c'est pas plus douloureux en fait, ça ne rend pas les choses plus faciles mais au moins tu es toi même)
* oui ce qui marche en entreprise c'est de suivre les codes d'entreprise à la ligne, surtout ne pas en dévier, surtout ne pas faire une remarque même constructive, surtout ne pas avoir une idée;
* je le faisais encore la remarque ce soir : ce qui est le plus important c'est de serrer des mains, participer au drink du nouvel an, copiner avec les bonnes personnes et aller aux réunions; Le reste est secondaire
* méfie toi de ton côté sauveur du monde, perfectionnisme
* ne travaille que avec/pour quelqu'un/une boite qui partage tes valeurs


Perso pour le moment il est hors de question que je travaille dans ce milieu à nouveau vu que je ne comprends pas les codes justement, et que me taire, fermer les yeux sur la bêtise, réfréner mes idées spontanées, etc, c'est juste devenu hors de question. D'autant plus que le rythme ne me convient pas du tout non plus.

Pour le coaching je pense qu'il y a des formations privées, voir sur le net c'est à la mode.

Sinon je suis d'avis qu'on a tout à fait le droit de ne pas faire une carrière linéaire dans la même boite. Je ne vois pas en quoi c'est négatif car c'est porteur d'expérience ; de plus en notre époque "de crise" rester longtemps au même endroit devient rare. voir ce que tu veux prouver à ce niveau et à qui ..

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 22:39

* sois toi même quoiqu'il en soi (c'est pas plus douloureux en fait, ça ne rend pas les choses plus faciles mais au moins tu es toi même)
* oui ce qui marche en entreprise c'est de suivre les codes d'entreprise à la ligne, surtout ne pas en dévier, surtout ne pas faire une remarque même constructive, surtout ne pas avoir une idée;
* je le faisais encore la remarque ce soir : ce qui est le plus important c'est de serrer des mains, participer au drink du nouvel an, copiner avec les bonnes personnes et aller aux réunions; Le reste est secondaire

1/ et 2/ 3/ ne sont-ils pas contradictoires ?
Pour ma part, j'arrive à vivre 1/ à un prix élevé : ne pas suivre 2/ et omettre 3/.
Je ne suis pas sûr que ça marche dans beaucoup d'endroits. ça a marché parce que la boutique préfère bénéficier des conséquences positives de 1/ pour le travail.
Pour le moment.
Et quand 1/ ne sera plus possible ? Je partirai, de toute façon les deux autres me tueraient en peu de semaines.

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Message par Choops Jeu 12 Avr 2012 - 23:19

Je me reconnais aussi dans ces descriptions. D'autant plus que je suis dans le conseil et écouter mes clients me demandent parfois d'arriver à "arrêter mon cerveau" pour avoir la patience de les écouter sans les brusquer... C'est fatiguant, frustrant et source d'aucune reconnaissance de la part de ma hiérarchie. D'autant plus que je me vois mal leur expliquer pourquoi j'attends de la reconnaissance sur le fait que je m'oblige moi même à devenir stupide pour arriver à faire mon travail. Pas sure que ça passerait très bien... ;-) Bref, c'est pas gagné.

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Message par ouimais Jeu 12 Avr 2012 - 23:33

Ya pas à dire cela fait quand même du bien de vous lire...
Je ne sais pas si je suis zèbre mais j'aurai pu écrire ce que vous écrivez.

Aussi dans une grande entreprise et même constats. Ce qui me "révulse" le plus, voir dans le jeu de la majorité...jeu qui me donnerai presque envie de vomir.

Cette hypocrisie, ces petites mesquineries, ce manque d'humanité je dirai bien cette médiocrité (mais je sais que c'est méprisant). Aux moments des promotions cette ambiance malsaine ou tout le monde observe ce que tout le monde va obtenir... Je préfère rester dans mon bureau dans ces moments la.
Le pire, cette façon qu'on les gens de dire à qui veut l'entendre qu'ils travaillent pour l'intérêt de l'entreprise alors qu'ils ne pensent qu'à leur propre intérêt.
En plus les gens qui sont les pires dans ce domaine je les "sens" à plein nez au bout de deux trois jours ... Avec les plus extrêmes (j'allait dire les plus "gerbant" désolé de ne pas être plus nuancé), je ressens presque un malaise entre mon interlocuteur et moi.

J'ai eu la chance il n'y a pas longtemps de travailler avec une responsable (très) zèbre c'était incomparable (Je sais que je ne peux pas généraliser et que mon exemple est à prendre avec des énormes pincettes). De plus je la soupçonne d'avoir embauché des collaborateurs pour la plupart à son image. Trois ans ou j'étais heureux d'aller travailler... ambiance, respect de chacun, travail en équipe pour créer au final quelque chose dont on était tous fier, plaisir des plus anciens de me transmettre leur savoir et plaisir pour moi de le recevoir. Une responsable qui m'avait dit un jour que ce qu'elle aimait c'était de pouvoir faire progresser son équipe (et qui le pensait) ...
Quand elle a été remplacé j'ai eu le malheur de m'exprimer avec sa remplaçante comme je le faisais avec elle (me suis pas adapté assez vite Mad )... je ne vous raconte pas le délire.... Bon allez devant votre insistance je raconte quand même What a Face ... Je n'ai jamais eu autant l'impression de parler un langage aussi différent de mon interlocuteur. Comme si elle donnait à chacun de mes mots un sens différent. Depuis je me suis repris je vous rassure...cela ne servait à rien...

Alors que faire tel est quand même la question ? Personnellement je crois que j'ai de la chance je fais un travail varié et qui me passionne car il est entièrement technique, très peu de réunions, de jeu de pouvoir puisque bien qu'étant correctement payé je suis au bas de la hiérarchie dans mon service. Du moment que ce que j'ai réalisé fonctionne personne ne me demande comment j'ai procédé (et d'ailleurs la plupart s'en fout).

j'essaye de me tenir à certains principes.

- Toujours (lorsque c'est possible) accepter des postes qui m'intéressent. Malheureusement cela implique une évolution professionnelle quasi nulle. Mais si j'y réfléchi froidement sans y superposer le regard de la société, après tout quel importance de toujours vouloir gagner plus, vouloir plus de pouvoir ? Quand on voit que quelque soit le niveau de salaire la grande majorité est insatisfaite, cela fait réfléchir... (bien évidemment je suis conscient qu'il faut un minimum et que ce n'est que parce que j'ai ce minimum que je peux avoir un tel discours).
Bon je n'arrive pas encore à me détacher de la "reconnaissance sociale" que donne un poste à responsabilité mais je vais y arriver (en tous cas c'est un de mes objectifs).

- Quand la situation ne me convient plus aller faire autre chose (la ou je bosse je peux relativement facilement changer de domaine), diplôme...

- Essayer de voir ce qui me plait dans mon travail et me tenir aussi éloigné que possible (j'ai la chance de pouvoir a peu près le faire) de ce qui me révulse ...
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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 23:56

Fusain a écrit:
* sois toi même quoiqu'il en soi (c'est pas plus douloureux en fait, ça ne rend pas les choses plus faciles mais au moins tu es toi même)
* oui ce qui marche en entreprise c'est de suivre les codes d'entreprise à la ligne, surtout ne pas en dévier, surtout ne pas faire une remarque même constructive, surtout ne pas avoir une idée;
* je le faisais encore la remarque ce soir : ce qui est le plus important c'est de serrer des mains, participer au drink du nouvel an, copiner avec les bonnes personnes et aller aux réunions; Le reste est secondaire

1/ et 2/ 3/ ne sont-ils pas contradictoires ?
Pour ma part, j'arrive à vivre 1/ à un prix élevé : ne pas suivre 2/ et omettre 3/.
Je ne suis pas sûr que ça marche dans beaucoup d'endroits. ça a marché parce que la boutique préfère bénéficier des conséquences positives de 1/ pour le travail.
Pour le moment.
Et quand 1/ ne sera plus possible ? Je partirai, de toute façon les deux autres me tueraient en peu de semaines.


En effet c'est paradoxal. J'ai tenu deux et trois par besoin de bosser et pour l'expérience aussi en ayant l'impression de monter sur scène de théâtre à chaque réunion. Donc oui maintenant c'est n° 1 mais je ne bosse plus What a Face
Quand je travaille une grosse part de mon salaire part en médicaments, séances de relaxation ou de sophrologie, médecins, psy, etc. Donc je n'ai même pas vraiment l'attrait du salaire. Quand je ne travaille pas je vais bien mieux. Mon choix est fait.
Chaque fois que je lis ce genre de discussion j'espère une proposition de solution Sad Parce que être coach pour moi c'est aider les gens à entrer dans un moule en flattant son côté sauveur. Oui je dis ça un peu cash, chacun fait ce qu'il veut pourvu que cela lui convienne, mais je trouve aussi paradoxal que moins la société se porte bien et plus le métier de coach en toute sorte de choses se développe.

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Message par Invité Ven 13 Avr 2012 - 0:05

ouimais a écrit:
J'ai eu la chance il n'y a pas longtemps de travailler avec une responsable (très) zèbre c'était incomparable (Je sais que je ne peux pas généraliser et que mon exemple est à prendre avec des énormes pincettes). De plus je la soupçonne d'avoir embauché des collaborateurs pour la plupart à son image. Trois ans ou j'étais heureux d'aller travailler... ambiance, respect de chacun, travail en équipe pour créer au final quelque chose dont on était tous fier, plaisir des plus anciens de me transmettre leur savoir et plaisir pour moi de le recevoir. Une responsable qui m'avait dit un jour que ce qu'elle aimait c'était de pouvoir faire progresser son équipe (et qui le pensait) ...
Quand elle a été remplacé j'ai eu le malheur de m'exprimer avec sa remplaçante comme je le faisais avec elle (me suis pas adapté assez vite Mad )... je ne vous raconte pas le délire.... Bon allez devant votre insistance je raconte quand même What a Face ... Je n'ai jamais eu autant l'impression de parler un langage aussi différent de mon interlocuteur. Comme si elle donnait à chacun de mes mots un sens différent. Depuis je me suis repris je vous rassure...cela ne servait à rien...



Je le tiens d'un psychiatre renommé spécialisé dans la souffrance au travail : quand on pose une question à son supérieur hiérarchique, ou qu'on lui suggère une solution pratique pour le travail quotidien (rien de révolutionnaire donc et naturel pour moi), on le met face à ses incapacités car on souligne le fait qu'il n'y a pas pensé tout seul. Donc on l'énerve. Et donc c'est logique qu'il soit destructeur (peu importe les façons de l'être). En gros c'est de notre faute si ça ne marche pas What a Face Je ne suis pas encore tout à fait revenue de cette théorie d'ailleurs Mad

J'ai demandé deux fois au psychiatre en question comment j'aurais dû agir alors, il n'était pas content et ne m'a pas répondu.

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Message par Thaïti Bob Ven 13 Avr 2012 - 1:47

c.f. la Loi de Parkinson, très bien interprétée aussi par Bernard Werber dans L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu :
La loi de Parkinson veut que plus une entreprise grandit, plus elle engage des gens médiocres et surpayés. Pourquoi ? Tout simplement parce que les cadres en place veulent éviter la concurrence. La meilleure manière de ne pas avoir de rivaux dangereux consiste à engager des incompétents. La meilleure façon de supprimer en eux toute velléité de faire des vagues est de les surpayer. Ainsi les castes dirigeantes se trouvent assurées d’une tranquillité permanente. A contrario, selon la loi de Parkinson tous ceux ayant des idées, des suggestions originales ou des envies d’améliorer les règles de la maison seront systématiquement éjectés. Ainsi, paradoxe moderne, plus l’entreprise sera grande, plus elle sera ancienne, plus elle entrera dans un processus de rejet de ses éléments dynamiques bon marché, pour les remplacer par des éléments archaïques onéreux. Et cela au nom de la tranquillité de la collectivité
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Message par Invité Ven 13 Avr 2012 - 6:30

Mouais, si c'était aussi simple, aucune entreprise ne pourrait grandir au-delà d'une taille critique relativement peu élevée.
De même, le "supérieur qui écrase tout ce qui vient d'en bas" est un modèle courant, mais pas universel, autrement il n'y aurait jamais de progrès, nulle part... On rencontre aussi bien le modèle très fort pour s'emparer des idées du dessous et les présenter comme les siennes. C'est d'ailleurs sa prérogative et le fonctionnement normal.
ça m'est arrivé dans un job que j'ai brièvement eu il y a 3 ans; j'étais engagé pour mettre au point un truc, sur informatique, qui réponde à de grandes interrogations existentielles. Embauché pour un court CDD, par une responsable de niveau N. Je fais le truc. Le directeur, de niveau N+1 ou 2, le prend et va le présenter aux grands chefs des niveaux N+4, 5... C'est très bien, ça répond très bien à la question, il est félicité, tout. Il n'a pas prétendu l'avoir fait : il a juste déclaré que ses services l'avaient fait comme cela était demandé.
Mais c'est quand même lui qui est félicité pour être parvenu à ce résultat. Et personne, hormis N et moi, ne sait qui a réalisé ce machin. Quant à lui, il n'y est pour rien. C'est N qui a élaboré le cahier des charges et qui m'a recruté et c'est moi qui ai fait.
C'est le fonctionnement normal. Mais ça a un côté déroutant.

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Message par ouimais Ven 13 Avr 2012 - 6:55

Je le tiens d'un psychiatre renommé spécialisé dans la souffrance au travail : quand on pose une question à son supérieur hiérarchique, ou qu'on lui suggère une solution pratique pour le travail quotidien (rien de révolutionnaire donc et naturel pour moi), on le met face à ses incapacités car on souligne le fait qu'il n'y a pas pensé tout seul. Donc on l'énerve. Et donc c'est logique qu'il soit destructeur (peu importe les façons de l'être)

Je comprends que confronté à une nouvelle idée notre interlocuteur soit amené à se "remettre en cause" (Cela m'est par exemple déjà arrivé de me dire face à une idée brillante "ah oui j'aurai pu/du ? y penser").

En revanche j'ai du mal à être d'accord avec le "donc on l'énerve". Je me demande si cet "énervement" n'est pas fonction du degré d'incompétence de l'interlocuteur. J'ai l'impression que plus on est compétent dans un poste donné plus il est facile d'accepter les idées que l'on n'a pas eu (parce qu'il arrive souvent que se soit nous qui ayont ces "bonnes" idées).

@Thaiti Bob : je trouve que la loi de Parkinson telle qu'expliquée par ton lien ne correspond pas tout à fait à l'interprétation qu'en fait Bernard Werber. En outre je suis assez d'accord avec Fusain pour dire que ce modèle n'est quand même pas universel.

@Fusain j'ai très souvent rencontré le modèle piqueur d'idées que tu décris très bien et qui se vante de quelque chose qu'il n'a pas fait.
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Message par Invité Ven 13 Avr 2012 - 9:03

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Message par ouimais Ven 13 Avr 2012 - 9:23

@ White Rabbit : penses-tu qu'il y ai une corrélation entre le fait que cela se passe mieux et la taille de l'entreprise ?
Pour la personnalité des responsables je suis d'accord avec toi.
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Message par Invité Ven 13 Avr 2012 - 11:18

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Message par Invité Ven 13 Avr 2012 - 20:21

ouimais a écrit:
Je le tiens d'un psychiatre renommé spécialisé dans la souffrance au travail : quand on pose une question à son supérieur hiérarchique, ou qu'on lui suggère une solution pratique pour le travail quotidien (rien de révolutionnaire donc et naturel pour moi), on le met face à ses incapacités car on souligne le fait qu'il n'y a pas pensé tout seul. Donc on l'énerve. Et donc c'est logique qu'il soit destructeur (peu importe les façons de l'être)

Je comprends que confronté à une nouvelle idée notre interlocuteur soit amené à se "remettre en cause" (Cela m'est par exemple déjà arrivé de me dire face à une idée brillante "ah oui j'aurai pu/du ? y penser").

En revanche j'ai du mal à être d'accord avec le "donc on l'énerve". Je me demande si cet "énervement" n'est pas fonction du degré d'incompétence de l'interlocuteur. J'ai l'impression que plus on est compétent dans un poste donné plus il est facile d'accepter les idées que l'on n'a pas eu (parce qu'il arrive souvent que se soit nous qui ayons ces "bonnes" idées).


Je l'ai "testé" dans une association de personnes volontaires normalement sans hiérarchie et normalement ouverts. Et bien j'ai revécu la même chose drunken : un gars s'est énervé très fort juste parce que je demandais une explication (que j'ai le droit de demander c'est dans les status) sur un point financier non expliqué. Quelques mois plus tôt une autre personne est passée pour "pinailleuse" (j'adore ce mot je l'ai adopté depuis Very Happy) parce qu'elle posait des questions et suggérait trop d'idées, il a été éjecté de façon violente.. Sachant quand même que tout le monde constate que le groupe fonctionne difficilement et qu'il y a bcp de déçus, moi à leur place j'aurais été contente. Et c'est ça le hic je pense : la plupart des gens fonctionnent de façon x, avec satisfaction, donc il n'est pas nécessaire pour eux de changer quoi que ce soit. Nous nous fonctionnons X² et aussi y³, bref différemment, donc comme d'hab le fameux décalage et la frustration qui en découle. En effet je pense que c'est une constante ici, on est ouvert à la différence d'idées même si comme tu dis elle peut nous surprendre aussi; disons qu'on passe au-dessus et qu'on retient l'idée au final. Et aussi il me semble que nous sommes constructifs, et nous pas juste dans le fonctionnement, le ronronnement.

Mais cette fois je n'ai pas voulu changer le monde et je suis partie pour rebondir ailleurs avec des gens qui fonctionnent comme moi Smile Par contre j'ai maintenant conscience que l'agressivité peut venir de là.


Sinon il parait, j'avais vu une émission sur le sujet, que dans des entreprises différentes ça fonctionne mieux. Je me souviens du cas d'une entreprise où on commençait doucement le lundi par un petit déj, et où les chefs avaient un espace de travail semblable aux autres, et où un coiffeur et un masseur passaient de temps en temps. Bon je reste méfiante avec ça (que demande t 'on en échange) mais les deux patrons étaient des déçus de l’entreprise.

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Message par ouimais Ven 13 Avr 2012 - 21:34

@Cramique : en fait je crois que j'avais mal compris ton message. J'avais zappé que le psy expliquait bel et bien le pourquoi de cet énervement. Donc oui comme je le disais je fais exactement le même constat que toi cet "énervement" est lié majoritairement aux "incapacités" (ce que j'appel incompétence).

Et c'est ça le hic je pense : la plupart des gens fonctionnent de façon x, avec satisfaction, donc il n'est pas nécessaire pour eux de changer quoi que ce soit. Nous nous fonctionnons X² et aussi y³, bref différemment, donc comme d'hab le fameux décalage et la frustration qui en découle. En effet je pense que c'est une constante ici, on est ouvert à la différence d'idées même si comme tu dis elle peut nous surprendre aussi; disons qu'on passe au-dessus et qu'on retient l'idée au final.

Je n'avais pas vu le problème sous cet angle, je vais essayer d'observer Suspect

Ceci dit en écrivant il me vient une des raisons qui fait que peut être mon interlocuteur réagit mal (mais je ne sais pas si vous partagez ce problème).
Lorsque j'évoque une idée ou même une solution comme j'ai beaucoup tendance à douter, j'évoque également les limites de ma solution ainsi que ces fameux doutes (même si la solution me parait grosso modo "bonne"). Je crois que je le fais dans le but que mes interlocuteurs vérifient la validité de celle ci. Mais à la réflexion je crois que cela les inquiète surtout. Comme si je "supprimai" leur solution pour proposer quelque chose dont je ne suis pas sur à 100 % (je ne suis jamais sur à 100%!). Une sorte de transmission du doute donc... Comme j'ai l'impression qu'ils sont moins enclin au doute que moi (pas sur mais bon...(grrr encore un doute Very Happy )) ils ont peut être moins l'habitude de le gérer et réagissent avec violence.

En lisant ton message je m'interroge également sur la raison qui fait que nous (euh j'ai du mal à dire nous et me compter dedans mais bon vu que je fonctionne comme ça sur ce point je ne peux pas dire autrement !) soyons comme tu le dis "ouvert à la différence d'idée" (d'ailleurs chez moi c'est plus que cela je pense. Quand quelqu'un grâce à une bonne idée résous un problème que j'avais du mal à solutionner de manière "élégante" cela "m'émerveille" presque...) et pas les "autres". Je ne voie pas le lien entre le fait d'être ouvert et le fait de fonctionner différemment.

Pour ma part j'attribuerai mon ouverture non pas à la différence de fonctionnement mais plus au fait que quand je cherche à résoudre un problème j'envisage plusieurs solutions afin de trouver la meilleure (c'est peut-être cela que tu voulais dire avec x2 y3 ?). J'ai conscience que la solution n'est pas unique. Mais je ne pense pas que les "autres" (ceux qui ne sont pas ouvert à la différence d'idées) procèdent différemment non ? Bref cela ne me parait pas une raison suffisante.

Sinon il parait, j'avais vu une émission sur le sujet, que dans des entreprises différentes ça fonctionne mieux. Je me souviens du cas d'une entreprise où on commençait doucement le lundi par un petit déj, et où les chefs avaient un espace de travail semblable aux autres, et où un coiffeur et un masseur passaient de temps en temps. Bon je reste méfiante avec ça (que demande t 'on en échange) mais les deux patrons étaient des déçus de l’entreprise.

Cela serai intéressant (peut être dans un autre post ?) de savoir pourquoi, bref les solutions à apporter. Ce qui me ramène à l'idée de White Rabbit.

Spoiler:

@white Rabbit :

Maintenant, il y a aussi une mentalité bien particulière qui s'est répandue, en accord avec les caractéristiques de la société dans laquelle nous vivons. Et personnellement, c'est précisément cette mentalité là que j'évite.

Si tu veux développer cela m'intéresse. Personnellement j'y mettrais bien sur l'individualisme qui engendre un "je travail pour moi sans tenir compte (et souvent au détriment) de l'intérêt de l'entreprise".

Sinon sur l'influence de la taille de l'entreprise d'accord avec ce que tu dis. J'y ajouterai peut être également ce que disait un autre intervenant. Le fait que dans une petite entreprise il y ai moins de postes qui font plus ou moins doublons peut sans doute sensiblement diminuer les tensions.
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Message par Invité Sam 14 Avr 2012 - 11:34

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Message par Invité Sam 14 Avr 2012 - 12:04

@ whiterabbit : je partage des caractéristiques.

J'ai été frappée par le goût du conflit de la plupart des gens, du besoin de garder une preuve ( => on passe systématiquement par le mail), l'explication d'une erreur par l'autre ("ce n'est pas de ma faute c'est x"), du manque de communication de base (=> j'ai bcp communiqué car pour moi c'était la première raison de malentendus qui empêchaient un travail constructif), de la peur de dire les choses, surtout par écrit, de la façon dont on revient sur ses prises de position de peur de devoir les assumer, le manque de bon sens aussi (qu'on retrouve partout dans la société selon moi) Il est vrai que j'étais dans un milieu "spécial" mais j'élargis à mes autres expériences pro.


Ce qui peut me faire vraiment du mal c'est de voir le manque de conscience entre autre pro des gens. Faire tout à moitié, cacher une part du travail, s'engager à prendre un dossier et ne jamais s'en occuper, ne pas tenir compte des autres, etc. Attention je suis d'avis (encore plus après le burn out) que chacun travaille à son rythme et à ce qu'il préfère, mais même avec ces propositions il y a du je m'en foutisme incroyable, comme si rien jamais n'était important. Je ne peux travailler que correctement (et j'ai réglé mon problème de perfectionnisme donc il ne s'agit pas de ça). Souvent je me dis que dans l'Affaire Dutroux, des enfants sont morts parce qu'ils ont disparus lors du début des vacances d'été et parce qu'on a bien entendu des cris mais qu'on a eu la flemme d'aller fouiller plus loin. Ça me semble résumer une certaine mentalité qu'on retrouve partout, on est vite content, on dit hypocritement aux gens que c'est bien, etc, alors que le travail est juste moyen ou juste fait. Que ce soit dans l'entreprise ou ailleurs je ne vois pas comment progresser vers un objectif de cette façon. Mais bon je pinaille Very Happy

@ouimais : Les autres procèdent différemment car "nous" (j'ai aussi du mal à me mettre dans le nous Wink ) avons un cerveau qui fonctionne différemment (on pense dans plusieurs directions à la fois, plus globalement et plus vite). C'est logique et donc je ne leur en veux pas de fonctionner de la façon qui leur convient. Par contre c'est frustrant et je souhaite trouver des solutions pour vivre correctement avec les autres malgré tout (vu que les hp sont minoritaires dans un monde fait par la majorité). Pour le moment je n'ai que l'idée de travailler avec (et non pas pour) une personne proche de ce que je suis. Ou encore de travailler seule (mais j'hésite pour plusieurs raisons). Quoi qu'il en soit c'est difficile à mettre en œuvre, même au niveau d'un entretien d'embauche.

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Message par ouimais Sam 14 Avr 2012 - 16:34

Avertissement :
D'une manière générale j'ai du mal à "coller" des étiquettes qui me paraissent si négative sur les autres. Je me pose souvent la question de savoir si les "autres" ne sont pas avant tout victimes de la société (c'est à dire d'eux même en tant qu'être humain). Par exemple un "égoïste " n'est pas forcément né comme cela, il l'est peut-être devenu par la "force des choses".
D'autre part, et cela vous l'avez déjà dit, les comportements dépendent grandement des personnes, de l'entreprise, du service, de la charge de travail et que sais-je encore. Je tiens à dire que je rencontre des situations ou j'ai plaisir à travailler.
Enfin je ne suis pas exempt de mes propres défauts.

Je suis d'accord avec vos observations, dit avec mes mots cela donne.

Ce qui me frappe dans l'entreprise :

- Le besoin de se sentir tout puissant, d'avoir du pouvoir qui me semble de prime abord assez primaire.

- Le refuge dans la rationalisation pseudo-scientifique : je suis également choqué par la propension à s'abriter derrière des chiffres ou des "procédures ISO" qui au final alourdissent le travail plus qu'elles ne le simplifie.
D'ailleurs sur le nombre de personnes qui utilisent ces chiffres, je suis surpris par le peu qui ont vraiment conscience des chausses trapes dans lesquelles ils risquent de tomber.

- La concurrence/défiance envers l'autre qui n'est pas la pour collaborer à la réalisation d'un projet commun porteur de sens mais un "ennemi". L'autre qui n'est pas un collaborateur de la même entreprise, mais le "concurrent" du service d'a côté. L'autre qui n'est pas le collègue de travail du même service mais le "concurrent" du bureau d'à côté.
Lors de réunions, chacun propose ses solutions de manière à minimiser le coût de SON propre travail au lieu de tenter de minimiser le coût global du travail pour l'entreprise.
Cette impossibilité d'avoir une vue objective de telle ou telle solution parce que chacun veut en "faire le moins possible" et à tendance à mentir sur la difficulté réelle de sa tache m'a toujours beaucoup embêté.
Cette défiance, ce manque de travail ensemble qui se traduit également comme le dit Cramique par le "traçage" (mot préféré de certains responsables et que personnellement je déteste) de toutes nos actions (mails, paperasse ....).

- La prise en compte de ses actes sur le court terme bien évidemment et non sur le long terme. Ce qui comme le point précédent diminue "l'efficacité de l'entreprise". (Au final la rentabilité est diminuée dans le temps par l'action à court terme et dans "l'espace" par le manque de collaboration).

- Refus ou manque de conscience ou "masquage !" (je ne sais pas) de ses propres limites. Je ne comprends pas que les gens ne soient pas capable de tout simplement dire : "pour l'instant : je ne sais pas".

- Manque de conscience que l'autre ne fonctionne pas forcément comme nous et refus du fonctionnement de l'autre (manque d'empathie notamment).

- Incapacité à séparer l'affectif de "l'objectif" (et je ne suis pas mieux de ce coté !)

- Je m'en foutisme généralisé. Les gens acceptent de faire le travail tout en sachant que ce ne sera pas possible. Par la suite ils comptent sur la défaillance des autres ou rejettent la responsabilité sur les autres pour masquer leur incapacité. J'ai souvent énervé certains parce qu'il comptaient sur le fait que je ne réussisse pas à faire ma partie pour masquer le fait qu'ils ne savaient pas faire la leur ! Une fois ma partie faite ils étaient tout embêtés !

- Confusion des valeurs : oui je suis d'accord avec WhiteRabbit même si j'ai moi même beaucoup de mal avec cela en ce moment.

J'aimerai bien maintenant reprendre chaque point de ma liste et essayer de comprendre pourquoi je ne suis pas tout à fait pareil vis à vis de chacun de ces points mais cela me prendrait trop de temps !

@WhiteRabit : les problèmes de l'entreprise que j'arrive à rapprocher du fonctionnement de notre société.
- Individualisme/egoisme/egocentrisme.
- Sentiment d'être tout puissant refus de la faiblesse et je dirai également de la différence bien entendu, ce besoin de niveler, de rendre égale des choses qui ne le sont pas.
- Vision à court terme, société du tout tout de suite, ...
- (Nécessité ? de se) réfugier derrière des chiffres. Peut être cela provient-il d'un besoin de simplification pour pouvoir comprendre notre monde ?

Bon en fait je me rend compte que j'allais reprendre toute ta liste. Donc oui je suis d'accord avec toi. En même temps je trouve cela tout à fait normal finalement puisque la société comme les entreprises sont faites par les êtres humains.

Je crois également que les gens ne font pas preuve de beaucoup de lucidité et que la plupart se contentent finalement d'appliquer inconsciemment le modèle existant. Je suis bien placé pour en parler en fait car jusqu'il n'y a pas longtemps il y avait en moi cette "cassure" entre la volonté de se fondre dans ce modèle et mes valeurs profondes qui ne sont pas en adéquation avec ce dernier (d'ailleurs je me demande si tu n'as pas fait un peu exprès d'en parler !). J'ai encore beaucoup de mal aujourd'hui à me "détacher" de ce modèle dans lequel je ne me reconnais absolument pas mais c'est en cours ...

Je pense d'ailleurs que de plus en plus de personnes n'acceptent pas et que comme je le disait au début de mon message, ils sont plus victime qu'autre chose. J'ai l'espoir qu'eux aussi ils commencent à s'en rendre compte

@Cramique : OK je(nous ! ? Very Happy ) fonctionne différemment et je l'accepte (pas le choix). Je n'en veux à personne non plus ! Je comprends ta quête et je pense qu'il s'agit d'un cheminement éminemment personnel. Je pense pour ma part avoir trouvé quelques pistes que j'évoquait plus haut dans ce "fil" et je tiens quand même à dire que je ne suis pas malheureux au travail.

Sinon dans le message précédent je me posait plus la question du pourquoi : j'ai conscience que je ne réfléchi pas forcément comme tout le monde mais qu'est-ce qui dans cette manière de réfléchir explique que nous acceptions de nous tromper alors que les autres ne le supportent pas. D'ailleurs, en acceptant l'hypothèse que je sois zèbre, est-ce vraiment un trait de caractère purement zèbre ?

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Message par Invité Sam 14 Avr 2012 - 19:19

Je reviendrai répondre plus en détail mais en gros :
Les caractéristiques que vous décrivez me semblent pouvoir pratiquement se résumer en une formule : le triomphe de la cupidité. La cupidité, volonté de se gaver sans fin de ressources et de plaisirs, physiques et individuels, libérée, "décomplexée", sans tabous, et ne tolérant aucune entrave, quitte à pondre des avalanches de théories économiques ou philosophiques pleines de grands mots qui, au fond, se résumeraient en sept : "Oui mais moi je veux me gaver".
La volonté de toute puissance, la pseudo-rationalisation, à mon avis, sont à peine plus que symptômes et outils au service de ce seul et unique objectif : se gaver. Dans le sens qu'on veut, dans le registre de langue qu'on veut, dans tous à la fois.

Vous avez peut-être remarqué ces pubs où le jeu de la typo et des couleurs font ressortir "MOI JE" (moi je veux vite, moi je veux tout de suite, moi d'abord, etc). Le "moi je veux" du gamin de 4 ans mal élevé qui pique son caprice est érigé en seul et unique système, "horizon indépassable".

Maintenant, ce n'est pas parce que le système économique nous impose ce machin comme horizon indépassable qu'on est obligé d'y souscrire. Ni de considérer a priori que tous "les autres" en sont de dociles esclaves.

Sinon dans le message précédent je me posait plus la question du pourquoi : j'ai conscience que je ne réfléchi pas forcément comme tout le monde mais qu'est-ce qui dans cette manière de réfléchir explique que nous acceptions de nous tromper alors que les autres ne le supportent pas. D'ailleurs, en acceptant l'hypothèse que je sois zèbre, est-ce vraiment un trait de caractère purement zèbre ?

Non. Ce n'est ni propre aux Z ni commun à tous les Z...

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Message par xouthos Dim 15 Avr 2012 - 9:58

Je rebondis sur ce que dit Ouimais et mm si je suis relativement d'accord avec son analyse, j'y mettrai qq bémols.

En effet, dans mes différents jobs, j'ai eu l'occasion de faire de grosses boîtes, des boîtes de taille moyenne et une grande administration.. et mm si le besoin de satisfaire son ego comme un gamin de 3 ans est le phénomène le plus récurrent dans la hiérarchie ou dans la case des "jeunes cadres dynamiques", il y a qq mm un grand nombre de personnes qui acceptent le système, pour avoir la paix, par facilité, par fainéantise. Effectivement, bcp de gens ne savent pas dire "je ne sais pas" mais énormément disent "je n'ai pas le temps". Bcp de gens autour de moi ont un poil dans la main gros comme un baobab et n'ont franchement pas envie de se casser la tête. Alors qd toi, tu arrives, motivée pour faire avancer ton projet (et pas ta carrière), avec plein d'idées et d'énergie, ben.. c'est la cata! Car quoiqu'en disent les beaux discours des RH ou de la big hiérarchie, la boîte n'a pas envie d'avancer car ça obligerait à changer, à se remettre en question... et personne n'en a réellement envie!
Très naïve en début de carrière, je me suis calée sur ce genre de discours pour choisir mes boîtes, me disant que c'était super de trouver une infra où on motivait les gens à trouver de nouvelles idées. Raté!...

En fait, tu te fais fusiller très rapidement par tes chefs qui voient que t'es bien plus capables qu'eux et que tu remets leur poste de chef en question. Les collègues de la mm génération te voient comme une rivale et ils vont tt faire pour t'écraser ou te piquer tes idées afin de se mettre en valeur. Enfin, les collègues qui ont décider de faire le dos rond en attendant la retraite te trouvent sympa au début mais comment à se méfier de toi quand ils voient que tu bosses bcp et bien, décides de faire avancer le système, et donc que la hiérarchie risque de remettre en cause les façons de procéder et donc leur petite tranquillité...

Avec la mentalité actuelle qui règne dans les entreprises et à laquelle seule une minorité s'oppose (à leur risque et péril), je me dis que si nous devions revivre un conflit tel que la 2nde guerre mondiale, on aurait du mal à trouver qq résistants! mais que de collabos!...
Les gens ont trop besoin de consommer pour exister, ont trop besoin d'avoir un titre qui claque sur leur carte de visite: trop d'ego, trop d'envie, manque de lucidité sur nos vrais besoins... J'étais comme ça aussi, et il y aura tjs des restes, mais mon besoin de liberté est trop fort pour accepter ces conditions de pensée unique.


@Ouimais: je suis hyper susceptible... j'ai horreur que l'on me dise que je me trompe! Par contre, oui, je l'accepte (en râlant, pour la forme ;-) ) si on me démontre que j'ai eu tort. Le problème, c'est que, dans la grande majorité des cas, quand on me dit que j'ai tort, ben, c'est faux... Soit l'autre n'a rien compris au schmilblick, soit il regarde à très court terme alors que j'ai 2 crans d'avance.... Alors je le vis plutôt mal d'avoir des chefs crétins (comme c'est le cas actuellement).

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Message par Invité Dim 15 Avr 2012 - 10:39

Car quoiqu'en disent les beaux discours des RH ou de la big hiérarchie, la boîte n'a pas envie d'avancer car ça obligerait à changer, à se remettre en question... et personne n'en a réellement envie!

C'est amusant, parce que selon les belles théories économiques du Modèle unique du moment, si on ne fait pas tout cela, l'entreprise crève rapidement. Serait-ce qu'on nous ment ? scratch Il y a aussi qu'on aime beaucoup imposer la remise en question et le changement aux autres. Mais pas à soi.

Sinon, pour le reste, c'est marrant de noter que le clash vient à chaque fois de la projection sur l'autre de son propre modèle.
Toi ("toi" générique, ce n'est pas une interpellation à un posteur précis) tu arrives avec ton envie de bien faire, de faire fructifier tes talents dans la boutique, de construire, de créer. Tu imagines de bonne foi que chez ton employeur, c'est pareil chez tout le monde puisqu'en théorie, on est là pour ça.
Et ben non ! Blang !

De leur côté : "eux" ils rêvent carrière, pouvoir, courbe ascendante, montée dans la hiérarchie et fric. Forcément, ils sont persuadés que tout le monde est comme eux, "toi", inclus ! Que tu as les dents qui raient le lino de la cave, que ton énergie, ton dynamisme, tes compétences, tu ne les déploies qu'au service de la quête d'argent et de pouvoir "et vite, là tout de suite". Bref, que tu vas faire ce qu'ils feraient à ta place...

On ne fait plus l'effort de se mettre à la place des gens quand on essaie de les penser. On les met à la nôtre. On ne met plus les pieds dans leurs chaussures, on fait rentrer notre cerveau dans leur tête et on prétend "les comprendre", "deviner leurs intentions" etc.
Le choc est inévitable.

Reste que le pire, le plus déprimant est de conclure à des espèces de généralités sur l'humanité, sans espoir. Dans ces boîtes étouffées par la pensée unique, on trouve assez souvent, çà et là, des personnes qui rêvent d'air frais mais qui n'arrivent pas à s'approcher des fenêtres... Ils n'attendent parfois qu'une personne de plus pour faire nombre et obtenir des avancées. Des fois, ça prend du temps. Dans mon job actuel, il m'a fallu 3 ans pour faire accepter l'idée, par exemple, que si on était surchargés au-delà du dicible c'était parce que "qui trop embrasse, mal étreint"... Voulant tout faire (c'est une association) on faisait tout, mais mal et en s'usant à une vitesse folle. Trois ans. Trois ans à le répéter, le montrer, et trouver enfin des échos chez d'autres qui le ressentaient sans oser le dire, des appuis chez des nouveaux arrivés, et ensemble (pas moi tout seul, certes non) le faire reconnaître et changer de système. Et ça marche...

Je pense que des fois, ça vaut le coup de s'accrocher et de croire qu'il y a des personnes qui ne sont pas dans ces systèmes pesants et toxiques, les chercher, se fédérer à elles ou les fédérer. Si on part du principe qu'il n'y en a pas, on ne les verra même pas.

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Message par xouthos Dim 15 Avr 2012 - 12:08

Faire changer les choses: j'y crois toujours et m'y emploie aussi, mais 3 ans, c'est long. Je me serais consumée d'ici là...

Je suis arrivée il y a qq mois dans une grosse boîte qui se dit en "pleine mutation". Je suis tombée sur un projet merdique, avec un chef incompétent et malsain, propulsé à ce poste par réseau et léchage de bottes.
Ce type manage par la terreur toutes ses troupes. Le turn over est très important sur ce projet et personne ne veut y aller. Officiellement car c'est un projet avec bcp de pression. Officieusement, parce que le manager te suce jusqu'à la dernière goutte de ton sang, tyrannise tout le monde et que tout doit se passer comme il le décide, mm si c'est néfaste pour le projet (mais bon pour sa carrière).
Je n'ai pas accepté cet état de soumission dans lequel il y a essayé de me mettre dès le début. Il a essayé de trouver toutes les failles possibles pour me mettre à ses pieds. Il n'a réussi à me tenir que le temps de ma période d'essai....
Et j'en ai eu marre de cet état d'assujettissement et de stress dans lequel il me mettait, pour des choses qui n'en valaient pas la peine en plus.... puisqu'il n'a aucun sens des priorités!
Cette belle et généreuse boîte se vantant de prendre soin du bien-être au travail de ses salariés, d'être pour l'égalité homme/femme et la reconnaissance de la valeur "travail" et refusant catégoriquement toute attitude de harcèlement, j'ai donc décidé de mettre les pieds dans le plat pour moi et mes collègues, qui me regardaient du coin de l'oeil en me traitant de folle mais avec l'envie d'être enfin débarrassés de ce monstre.
Bref, je suis allée voir la médecine du travail puis les RH. Tous m'ont soutenue, tous m'ont dit avoir un dossier sur ce type mais que cela n'avait jamais pu aller plus loin car les gens avaient peur. Tous comptaient sur moi pour être la chef de file dans la dénonciation d'un harceleur patenté. On m'a également assuré qu'on allait me changer de projet pour ne plus être confrontée à lui et qu'on allait me donner un poste au niveau de celui qui m'avait été proposé à l'embauche mais que mon cher chef n'avait jamais voulu me donner.
Donc, voilà, je me dis que c'est bien et que les choses bougent... hehehe... ma joie fût de courte durée.
En effet, une semaine après, une RH me contacte pour me dire qu'ils ont discuté avec mon chef, que c'est pas si évident, que les torts sont peut-être partagés (je demande des arguments que je n'ai évidemment pas...), qu'ils ne peuvent pas me proposer autre chose qu'un poste de XXX. Poste que je refuse car 1) je me retrouve encore plus dégradée dans mon travail et 2) car je reste sous l'emprise de ce connard par voie détournée (car je serais dans le service d'une de ses copines, en matriciel avec lui... donc mm histoire).
Bref, ce type a fait joué de son réseau, et du rang des victimes, je me retrouve au banc des accusés. Je suis complètement lâchée par les gens qui, initialement, m'avaient demandé de monter un dossier contre ce petit dictateur.
Dans de telles conditions, comme veux-tu faire changer le système? Parce que mm si j'ai l'air d'encaisser le coup, ce n'est pas le cas. Ces 4 mois de conditions de travail épouvantables ont failli me coûter mon couple, mes nerfs et le peu de confiance en moi si durement acquise... Aujourd'hui, je veux être positive et me dire que cette expérience doit me permettre d'avancer, mais dans une autre voie professionnelle cette fois, mais je me sens abattue et humiliée. L'hypersensibilité des zèbres est mise à dure épreuve...


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Message par Invité Dim 15 Avr 2012 - 12:53

Je ne vais pas te contredire... avant ce que je vis actuellement, j'occupais le même genre de poste dans une autre région. J'y ai expérimenté le harcèlement moral par un PN. J'ai résisté un an et craqué : dépression, 6 mois d'arrêt, je recevais des LRAR de menaces de poursuites. J'ai dû partir et changer de région. C'est en présentant ces courriers à l'inspection du travail de ma nouvelle région que j'ai appris, parce que l'inspecteur l'a dit, que de tels courriers constituaient des actes de harcèlement, en plus d'être, juridiquement parlant, des menaces totalement en l'air, fictives, bidon.
Dans ces conditions, il faut fuir, c'est évident.
Simplement, en arrivant dans un nouveau boulot, il faut arriver à se dégager de tout ça et ne pas croire que cela ne peut QUE recommencer. Ce qui nécessite de se convaincre qu'on n'était pas coupable (or le harcèlement comme tu le dis fort bien consiste à culpabiliser la victime), mais aussi que l'autre n'est pas obligatoirement un harceleur en quête d'une proie. (En fait, les deux sont liés. On s'attend d'autant plus à être broyé qu'on se sent coupable, et donc méritant un tel traitement. On en conclut donc que l'autre "aurait tort de se priver".

Au début, l'expérience se retourne contre soi-même parce qu'au moindre mot de travers, les signaux d'alarme s'allument : "oh non, non, ça recommence... C'est donc partout pareil/ma faute..." Mais à ce moment même elle peut servir à discerner : sont-ce vraiment des signaux justes ?

Il faut dire que j'ai eu la chance - quand même plus d'un an après ! - de retrouver un boulot, une mission courte, que j'ai bien réussie et dans un environnement très stressé certes, mais où la qualité du travail était reconnue et respectée... Je venais d'être testé... Tout cela a amorcé une pompe de reconstruction de la confiance... "C'est bien vrai, je suis capable de certaines choses... Je peux me faire confiance..." Et ainsi de suite...

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Message par xouthos Dim 15 Avr 2012 - 13:31

Tu as tout à fait raison dans ta rupture du cercle vicieux du harcèlement.

J'ai lu un jour un article qui disait que les "zèbres" étaient souvent les cibles de harceleur, du fait de leur sensibilité et de leur besoin de "justice" aussi. En ce qui me concerne, c'est plutôt vrai. Le manque de confiance en soi est souvent un trait de caractère commun aux zèbres et on a tendance à se faire broyer par des personnes perverses et mal attentionnées...

Pour l'heure, je suis en arrêt maladie pour burn out avec la boule au ventre en pensant à mon retour dans ce nid de vipères...

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Message par Invité Dim 15 Avr 2012 - 13:42

@ ouimais : Je ne prétendais pas coller une étiquette. La différence de fonctionnement est juste vraie, scientifiquement prouvée. A la base je suis ouverte à tous, bien que j'essaie de me mettre plus de préjugés dans la tête sur le conseil de ma psy. Par ex je n'avais que peu conscience des classes professionnelles, des grades, de l'importance de la hiérarchie au-delà du travail. Serrer à la main à la dame de ménage et au directeur dans la foulée est mal vu, je ne savais pas.. (Ceci dit ça m'étonnerait que je change à ce niveau).

Ce qui se dit ici me "rassure" dans le sens où je me dis que c'est pareil ailleurs. Après je ne comprends pas comment tu peux être bien au travail en constatant tout ça. Où trouves-tu alors ta satisfaction, quelque chose qui tempère ? Est-ce que le travail en lui même t'intéresse vraiment où bien as-tu une vie à côté qui te comble ? Parce que je ne suis pas parvenue à trouver un équilibre à cause de tout ce qui ne me convenait pas.

Je ne sais pas si les gens sont manipulés malgré eux comme tu le suggères.. Disons qu'on nait, se construit, vit dans une société qu'on ne choisit pas et qu'on subit sans doute tous un peu. Je pense que c'est plus facile de ne pas la remettre en question. Et aussi que malgré quelques désagréments plein de gens sont satisfaits d'avoir un travail où se rendre chaque jour (Il y en a aussi qui disent s'ennuyer sans cette activité qui cadre leur vie). En tout cas la majorité ne me semble pas dépérir à force de travail (je veux dire faire une grosse dépression par ex) alors que certains travaux sont vraiment difficiles, abrutissants, selon moi. Je connais aussi une série de gens pour qui l'entreprise est leur "famille", donc il y a un investissement affectif, constructif aussi (statut social) dont je ne suis pas capable car pour moi le travail est avant tout un moyen de gagner ma vie.

je te rejoins sur le fait que la différence ne doit pas être disséquée mais acceptée et utilisée. Chacun z ou pas a une différence et des qualités. Le soucis pour moi est que moi j'accepte la différence mais sans garantie que la mienne le soit aussi. Et bon j'ai le sentiment aussi de porter la différence de tous les autres toutes seule tandis que "eux" portent ensemble la mienne (avec en plus l'effet de groupe qui fait qu'on est plus prompt à isoler, se moquer, se rassurer, etc). Et oui ça dérive vers un problème personnel puisque cela m'empêche de rejoindre une nouvelle structure pour le moment et que même dans ma vie sociale je suis à l'arrêt à cause de ça. Mais l'intérêt de la discussion pour moi ici est de voir comment d'autres personnes s'arrangent de tout ça pour rebondir ou garder leur cap.

@ xouthos : c'est tout à fait ça Smile
J'ai aussi cru que mon énergie allait trouver un écho général, ensuite je me suis repliée vers des particuliers plus motivés, mais dépendant comme moi d'une hiérarchie pas concernée. Là je pense à me lancer seule, avec le bémol que je préfère travailler à plusieurs (mais c'est peut être juste une peur).

Ce que tu racontes de ton expérience se compare à ce que j'ai vécu. J'ai choisi de ne pas mener ce combat ; je pense que ça ne sert à rien (tu le confirmes). Et pourtant je suis aussi persuadée que tant que personne ne se "défend" rien ne peut changer. Oui c'est paradoxal.. Mais je reviens à ce que j'ai écrit ailleurs : le système fonctionne très bien comme ça. Même si ce type que tu décris est tel qu'il est certains doivent trouver un avantage à sa présence. (Et l'égalité homme femme, je rigole doucement, elle n'existe qu'hypocritement partout). D'autres anciens collègues ont déposé une plainte, plusieurs.. A les entendre ils allaient venger le service. Et deux jours plus tard, une fois calmé, ils vont en douce retirer leur plainte. Cette façon de faire je la trouve idiote, et en plus elle diminue le poids que peut avoir une plainte, et enfin elle renforce l'agresseur dans son impunité.

@ fusain : c'est pas faux et pourtant je pense arriver aussi à avoir eu une vue lucide des gens, de leur fonctionnement et de la façon dont fonctionne l'entreprise. Après coup par contre. quand j'entends qu'on cherchez des sous partout pour éviter "la crise", je me dis que en restructurant partout, en repensant le quotidien, rien que ça, on gagne des heures et de l'argent. Mais non on préfère se dire que le coût le plus élevé est le cout salarial, et on vire les gens, à qui on reproche ensuite d'être au chômage. (Et en même temps en écrivant tout ça je me dis que je n'ai pas à me placer en sauveuse du monde, je ne suis ni politicienne, ni économiste Wink )

Bravo pour la confiance retrouvée. Perso maintenant que je sais que rien qu'une question de ma part est prise comme une remise en cause des connaissances d'un supérieur, je me dis que si je bosse ça doit être en regardant mes pieds, faisant la bête, et surtout en me taisant. Je ne suis pas sure de tenir une demi journée :p

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Message par ouimais Lun 16 Avr 2012 - 4:07

Euh... petite précision j'ai plagié la liste de whiteRabit pour voir si j'avais constaté les mêmes choses que lui ! (désolé je n'avais pas fait gaffe qu'on puisse penser que cette liste était de moi)

@xouthos :

En effet, dans mes différents jobs, j'ai eu l'occasion de faire de grosses boîtes, des boîtes de taille moyenne et une grande administration.. et mm si le besoin de satisfaire son ego comme un gamin de 3 ans est le phénomène le plus récurrent dans la hiérarchie ou dans la case des "jeunes cadres dynamiques", il y a qq mm un grand nombre de personnes qui acceptent le système, pour avoir la paix, par facilité, par fainéantise. Effectivement, bcp de gens ne savent pas dire "je ne sais pas" mais énormément disent "je n'ai pas le temps". Bcp de gens autour de moi ont un poil dans la main gros comme un baobab et n'ont franchement pas envie de se casser la tête. Alors qd toi, tu arrives, motivée pour faire avancer ton projet (et pas ta carrière), avec plein d'idées et d'énergie, ben.. c'est la cata! Car quoiqu'en disent les beaux discours des RH ou de la big hiérarchie, la boîte n'a pas envie d'avancer car ça obligerait à changer, à se remettre en question... et personne n'en a réellement envie!

Je suis entièrement d'accord avec cela, ca me parle beaucoup. J'ai justement un responsable qui ressemble pile à ce que tu décris. Tout simplement ca lui est égale si il y des problèmes, cela lui glisse dessus. C'est pour lui avant tout un boulot alimentaire, il aime son petit "train train" et n'éprouve pas le besoin d'améliorer ce qui pourrait être amélioré du moment qu'il est "emmerdé" le moins possible. Pas d'implication dans le boulot pas besoin de "sens" à ce qu'il fait.

En revanche je n'ai jamais eu le problème du chef qui voit que je suis bien plus capable que lui et qui a peur que je lui pique sa place. Je me suis juste trouvé à faire une partie de son travail (toute la partie technique ou il faut réfléchir (enfin à mon sens hein), il s'est gardé la partie "communication" et gestion du quotidien. Comme c'est la partie la plus pénible car peu intéressante cela me convient bien. L'intérêt c'est que nos tâches sont du coup bien "séparées" et qu'il n'y a pas de réelle concurrence entre nous.
Je n'ai pas non plus de problème de concurrence avec mes collègues qui font le même travail que moi (c'est structurel). Après il est clair que ce n'est pas toujours faisable.

@Fusain
Toi ("toi" générique, ce n'est pas une interpellation à un posteur précis) tu arrives avec ton envie de bien faire, de faire fructifier tes talents dans la boutique, de construire, de créer. Tu imagines de bonne foi que chez ton employeur, c'est pareil chez tout le monde puisqu'en théorie, on est là pour ça.
Et ben non ! Blang !

De leur côté : "eux" ils rêvent carrière, pouvoir, courbe ascendante, montée dans la hiérarchie et fric. Forcément, ils sont persuadés que tout le monde est comme eux, "toi", inclus ! Que tu as les dents qui raient le lino de la cave, que ton énergie, ton dynamisme, tes compétences, tu ne les déploies qu'au service de la quête d'argent et de pouvoir "et vite, là tout de suite". Bref, que tu vas faire ce qu'ils feraient à ta place...

Tout à fait d'accord avec cette analyse (Juste un tout petit bémol, je crois que je l'avais compris et que malgré tout certains de mes responsables l'ont compris. Malheureusement même si comprendre aide bien, je ne suis pas sur que cela soit suffisant. Il faut aussi l'accepter ce qui me parait plus difficile).

Nous n'avons pas les mêmes buts et il ne peuvent pas tous le comprendre. Ceci dit même si c'est un inconvénient je vois cela également comme un avantage. Personnellement je ne suis pas à courir vainement après une promotion, à attendre comme mes collègues le chantage à l'augmentation que me fera ma hiérarchie. Je ne demande que des postes qui m'intéressent même si cela ne me permet pas de progresser dans la hiérarchie. Je me suis permis de changer de métier en reprenant des études même si cela m'a freiné dans ma "carrière". Ceci dit ce n'est pas évident pour moi de l'accepter et c'est pour cela que dans un de mes précédents post je rebondissait sur le problème de valeurs dont parlait White Rabbit . C'est ce problème de "reconnaissance" (plus que de rémunération) dont je tente de me détacher.

Pour ce que vous racontez tous les deux en ce qui concerne le courage de se battre contre un petit dictateur, l'histoire ne m'étonne pas. Je n'ai jamais eu à le vivre mais je ne sais pas si je pourrai m'empêcher de faire comme vous.

@Cramique :
Au cas ou, quand je parlais de coller une étiquette je ne pensais pas du tout à toi ni à personne sur ce fil de discussion Smile

je suis hyper susceptible... j'ai horreur que l'on me dise que je me trompe! Par contre, oui, je l'accepte (en râlant, pour la forme ;-) ) si on me démontre que j'ai eu tort. Le problème, c'est que, dans la grande majorité des cas, quand on me dit que j'ai tort, ben, c'est faux... Soit l'autre n'a rien compris au schmilblick, soit il regarde à très court terme alors que j'ai 2 crans d'avance.... Alors je le vis plutôt mal d'avoir des chefs crétins (comme c'est le cas actuellement).
Ahhh ! Je ne suis pas susceptible mais en revanche on me dit têtu Smile Exactement la même chose que toi. Si on me dit que j'ai tord il faut me prouver que j'ai vraiment tord et que l'autre solution proposée est meilleure. Faut pas déconner non plus ! Je n'ai pas envie de me retaper le même boulot (je déteste refaire deux fois la même chose) pour faire les choses moins bien. (je sais que cela peut paraître prétentieux mais tant pis). En revanche j'ai de la chance comme je te l'explique plus bas, j'ai des responsables qui se foutent de la manière dont je fait les choses du moment qu'elles sont faites cheers

Je ne sais pas si les gens sont manipulés malgré eux comme tu le suggères.. Disons qu'on nait, se construit, vit dans une société qu'on ne choisit pas et qu'on subit sans doute tous un peu.
Oui c'est plus dans ce sens la que je l'entendais. Certains sont par exemples égoïste (à mon sens) par manque de courage ou parce qu'ils ne remettent pas en cause les valeurs de la société.

Ce qui se dit ici me "rassure" dans le sens où je me dis que c'est pareil ailleurs.
C'est amusant cela me déprimerait plutôt de savoir que dans la grande majorité des cas c'est pareil; Ceci dit ceux qui sont dans une entreprise ou tout se passe bien ne sont pas venu témoigner et personnellement j'ai eu également de très bonne expérience. En revanche votre façon de voir les choses me fait du bien Smile

Alors qu'est-ce qui fait que je peux être bien au travail ?

Tout d'abord, tout n'est pas aussi rose qu'il y paraît. Il y a des fois ou j'ai du mal également quand je vois la situation.
Ce qui m'aide à le supporter ?

- Certains collègues avec qui je m'entends bien qui pensent la même chose que moi. Comme je le disais il n'y a pas de concurrence (pour des raisons structurelles) avec les collègues qui font le même travail que moi. Ce que je décris concerne plus les strates supérieurs.

- Je fais un travail technique que mes responsables sont incapables de faire et je n'ai pas de compte à rendre sur la manière dont je fais les choses. Etant donné leur peu de connaissance dans le domaine, je peux chiffrer la durée de réalisation du dit travail à peu près comme je le désire, ils ne me contrediront pas tellement ils sont terrorisé d'avoir à dire que les choses ne sont pas faites. Les seules personnes avec qui je dois m'accorder pour faire ce travail ne sont pas en concurrence avec moi.

- J'ai eu pendant trois ans un super chef zèbre (c'est malheureusement fini maintenant et son remplaçant est un boulet mais à peu près bienveillant) et c'était lui qui recrutait mes collègues. Il y avait pas mal de zébrures dans mon équipe. Certains y sont toujours et je continue à voir pas mal de personnes qui ne travaillent plus avec nous. En outre, je ne subis le nouveau responsable que depuis peu de temps et j'ai la perspective de changer d'air à court terme.

- J'ai changé de "branche" plusieurs fois dans mon entreprise (au dépend de ma carrière) et repris des études. A part mon premier emploi, je n'ai fait que des "métiers" qui m'attiraient. Le métier que je fais actuellement je "l'adore" et le trouve très varié. Je ne suis pas trop en contact avec les "strates" supérieures et je ne me tape pas le 10ème de la paperasse que se tapent mes responsables. Je dois assister à une réunion une fois par mois (et je dois dire que c'est éprouvant...).

- J'ai comme perspective d'à nouveau évoluer et donc d'encore changer de milieu prochainement pour finir les études que j'ai repris.

- Je m'estime quelque part chanceux d'être un peu plus libre que certains et de ne pas me battre vainement pour gagner un peu plus dans 10 ans. Je n'ai pas à me donner la peine de cirer des pompes et d'être obséquieux.
Je plains certains d'avoir à stresser chaque fois qu'ils croisent le "grand chef vénéré dans le couloir". Eux aussi subissent l'entreprise à leur manière. Perso cela ne m'émeut pas et j'en suis bien heureux.

- J'essaye de penser à ce que je fais et qui me plaît et je tente de ne pas regarder ce qui me dégoûte (certains diront peut-être que je mets la tête dans le sable, je préfère dire que je vois les choses sous un autre angle Rolling Eyes )

Après oui ce n'est pas forcément facile non plus des fois je vois malgré tout certaines choses qui me révoltent et qui m'énervent. Je n'ai pas encore trouvé de solutions miracle et il faut que j'en parle avec un ou deux collègues qui sont souvent d'accord avec moi.

Le plus dur pour moi actuellement est de me détacher du besoin de reconnaissance de ma hierarchie (mes collègues eux reconnaissent la valeur de mon travail). Pas évident également de voir que certains moins compétent (enfin à mon sens bien sur) et moins impliqués progressent beaucoup plus vite que moi, sont bien mieux considérés et me regardent avec condescendance.
Difficile également de se dire que ma carrière ne sera pas toute tracée mais qu'il faudra qu'à chaque fois je me "batte" pour trouver quelque chose d'intéressant à faire. Ma plus grande peur est d'ailleurs de ne plus trouver de travail intéressant (en gros je ne veux pas faire de "management") malgré le fait que je renonce à avoir une "carrière" (je précise que je gagne suffisamment ma vie et que mon discours serait bien entendu bien différent si je gagnais le SMIC. Je pense qu'il me faut le minimum, mais qu'en revanche il ne me faut pas systématiquement plus que ce que j'ai).


Je te comprends quand tu parles de porter le poids toute seul alors que les autres sont plusieurs, mais j'espère que mon expérience (même si tout n'est pas rose) te donnera des raisons d'espérer.


Dernière édition par ouimais le Lun 16 Avr 2012 - 10:56, édité 3 fois (Raison : anonymisation !)
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Message par Pieyre Lun 16 Avr 2012 - 5:07

Je me reconnais dans beaucoup des points que les personnes qui ont participé à ce sujet ont signalé. Aussi je n'en rajouterai pas dans le témoignage.

Mais il y a quelques éléments que je place à part, parce qu'ils mettent en question les limites de cette catégorie de zèbre à laquelle nous faisons référence entre nous et que certains contestent :

– la compétence et la bonne volonté poussées assez loin, dans une entreprise notamment, qui se soldent paradoxalement par une défiance, voire une mise à l'écart, par le groupe de travail et la hiérarchie;

– une personnalité généreuse et altruiste qui comprend difficilement, et prend mal en compte, le fait que les autres ne le soient pas toujours, – qui vit mal la violence présente dans les actes et les mots d'autres personnes, – qui même se trouve en butte à une violence spécifiquement dirigée contre elle;

– une forte exigence, envers soi-même mais aussi envers les autres, dans un but généreux toujours mais dont les manifestations peuvent indisposer ces autres, voire les heurter.

Tout cela correspond aussi au syndrome d'Asperger. Vous avez peut-être lu ce qu'on en disait, ou vous avez participé, ici :
http://zebrascrossing.forumactif.org/t705p360-traits-autistiques-chez-le-zebre
Il est intéressant de faire les tests.

Par ailleurs je retrouve aussi des éléments dans certaines catégories de personnalité correspondant au test MBTI, qu'on peut trouver ici :
http://zebrascrossing.forumactif.org/t1814-mbti-et-zebres

Voilà : si ça peut nourrir la réflexion.

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