Un autre zèbre
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Un autre zèbre
Bonjour à tous et à toutes,
Je vous écris ce message pour me présenter un peu. Je m'appelle Florent, j'ai 29 ans, je vis à Paris. Ma passion est la littérature: je lis, j'écris.
Je me suis découvert zèbre il y a quelques jours, grâce à l'article de Sylvie Kerviel du Monde qui m'a incité à lire le livre fameux de Jeanne Siaud-Facchin. A chaque page, j'ai eu l'impression de lire simplement mon mode de fonctionnement sur tout un tas de "détails" qui n'avaient jamais été assemblés pour faire sens. Comme plusieurs personnes ici, cela a changé ma vie! La vision de mon existence, de ma personnalité, mon rapport aux autres. Tout a fait sens d'un seul coup. Comme la plupart, je ne me suis pas retrouvé dans le côté "mon dieu, quelles capacités extraordinaires j'ai!" car on ne les voit pas; mais bien plutôt dans la description psychologique et existentielle d'une personnalité construite avec cette activité cérébrale alternative... "Mais qu'est-ce qui cloche avec moi? Pourquoi c'est si compliqué? Pourquoi je ne peux pas vivre les choses simplement? Etre simplement avec les autres? " etc. Bref, cela ne fait aucun doute pour moi d'être zèbre. Je vous passe tous les détails qui le justifierait.
Ma petite histoire:
Jamais on n'a évoqué à mon sujet la possibilité d'être "enfant précoce" ou "surdoué". Même si on me disait très vif, rapide, intelligent... J'ai suivi une scolarité normale donc, sans sauter de classe. J'ai bien réussi à l'école sans faire d'efforts d'apprentissage mais avec, chaque jour, chaque heure un effort énorme pour aller à l'école, tenter de m'intéresser, d'être attentif. Je me suis ennuyé quasiment toute ma scolarité. J'ai réussi à m'adapter "en surface" à ce que l'on me demandait, mais je restais fondamentalement inadapté au système scolaire rébarbatif, qui ne me stimulait pas alors que j'étais hyper curieux de tout. Comme beaucoup de zèbres je crois: j'ai voulu tout faire par moi-même "du coup". Un peu à l'écart car essayant de trouver des choses qui me correspondent (lecture, jeux en solitaire, activités personnelles qui me plaisait plus que tout ce qui est en groupe) tout en cherchant à m'insérer dans les "habitudes des autres", sans y parvenir tellement je m'y ennuyais rapidement, à désespérer. J'étais un "intello", on me disait parfois "bizarre", en tout cas "à part" mais pas forcément avec rejet.
J'ai eu des amis toute ma scolarité. Même si je me sentais différent d'eux et assez seul, je n'ai pas eu le sentiment d'être rejeté comme certains autres zèbres, de façon violente et parfois dramatique, à ce que j'ai lu. Mon rapport avec les autres était (et est) problématique: j'y arrivais, puis plus, y avait des hauts e t des bas, je me posais 36 000 questions à ce sujet. Comme beaucoup, je préférais la compagnie des "grands" et des adultes (encore aujourd'hui).
Mais d'autres éléments de mon histoire m'ont fait longtemps penser que c'était à ceux-là que je devais d'être différent: homosexualité et décès de mon père lorsque j'étais ado. je me sentais en marge, enfermé dans le "secret" puis dans le deuil, tout en étant qualifié par les autres de personne très mature et forte. En fait, même si cela a accentué certains traits de caractères et impressions, ils n'expliquaient pas tout, je m'en rends compte à présent.
ma vie sentimentale est épanouie, j'ai eu pas mal de petits copains et d'expériences plus ou moins intenses. Je suis en couple depuis huit ans avec un homme génial. Je ne pense pas qu'il soit zèbré, mais est très doué, à l'écoute, drôle, créatif, etc. Il m'a beaucoup aidé dans des moments difficiles. On est très indépendants et très libres, tout en vivant ensemble et en étant très proches et complices.
Le livre de JSF m'a permis de me dire que je n'étais pas seul à fonctionner comme ça, que ma pensée torrentielle, immaîtrisée (pour le meilleur et pour le pire) n'était pas le fruit d'une tare mais d'un excès qui pourrait être bénéfique. De même, je peux enfin réfléchir plus sereinement à mon rapport aux autres. Soulagement, reprise de confiance en soi. J'ai bien conscience d'être dans une phase d'euphorie qui suit cette réconciliation avec soi et je me doute qu'elle ne durera pas (alors j'en profite!). Pour autant, cette prise de conscience, cette mise en mot ( et remise en marche pour ainsi dire) m'a véritablement libéré de quelque chose d'indicible, de lourd et d'empêchant. Je suis convaincu que cela m'aidera à mettre les choses à leur place dans les passages difficiles et sombres que l'on peut traverser (et qui prennent chez les zèbres des proportions immenses).
De cela, j'en ai parlé rapidement à ma mère au téléphone, elle est toujours à l'écoute et m'a posé quelques questions, était très enthousiaste et veut lire le livre. J'en ai parlé à mon meilleur ami qui m'a aussi interrogé et m'a fait part de ce qu'il savait à ce sujet. Et avec mon compagnon, aucun problème, on en rigole beaucoup même. Rien n'a changé avec eux, je leur fais confiance. J'ai deux soeurs à qui je vais en parler à un moment ou à un autre. Cela va être plus difficile. L'une est psychologue et m'a dit un jour à propos d'une de ces patientes dite "enfant surdouée" (qui s'en vantait tellement et qui après avoir fait des tests ne l'était soi-disant pas... je ne sais pas quoi en penser) qu'elle (ma soeur) n'y croyait pas... Mais on est très proche et on se comprend bien (zèbre elle aussi? peut-être), donc je pense qu'elle pourrait m'écouter et comprendre, voire changer de position! Je vais peut-être ainsi participer à la transformations des mentalités, youpi.
Pour ma part je n'aime pas du tout le terme de "surdoué" qui n'exprime pas du tout la réalité psychique vécue et qui véhicule beaucoup de préjugés qui ne tendent qu'à déprécier l'image des zèbres. Mais bon, il a le mérite de rassembler les animaux égarés. Le terme de "zèbre" est mignon et dédramatisant, assez efficace "entre nous" mais manque à mon avis d'exigence conceptuelle pour des études psychologiques, psychanalytiques approfondies,et surtout pour exprimer à tous la réalité de ce que nous vivons.
Je ne souhaite absolument pas passer de test. Pour moi, il ne s'agit pas d'une mesure ou d'un score mais d'un état, d'un rapport au monde, à l'existence, aux autres et à soi. Un fonctionnement cognitif différent qui induit des façons et mode d'être et d'agir différentes. J'irais même jusqu'à dire que ce n'est pas une question d'intelligence, car ça, je ne sais toujours pas ce que cela signifie clairement. Ce qui me plairait peut-être en revanche c'est une sorte de diagnostique, qu'on me dise juste "oui ou non". Ce serait plus pour avoir une prise de discussion, pour m'assumer et être assuré aux yeux de personnes qui n'y croiraient pas, plutôt que pour moi, car je sais/sens ce qu'il en est. Mais bon, je crois qu'avec le temps, je ne ressentirai plus ce besoin.
Un mot sur ce site et les discussions du forum: je suis enthousiaste et surpris par la cordialité, l'humour et le sérieux mêlés, la simplicité des échanges. Bravo et merci.
J'ai attendu toute ma vie un certain déclic qui me ferait voir le monde complètement autrement et me permettrait de vivre à fond les choses qui me paraissent essentielles, d'être de plain-pied dans mon existence: j'ai cru que ça allait être ma vie d'étudiant à Paris, mon premier appart, un grand amour, une vie de couple, ou travailler, puis me mettre exclusivement à l'écriture. Mais à chaque fois, elle n'arrivait finalement pas cette révolution: "non, ce n'est pas ça qui va tout changer". Puis je n'y croyais plus du tout: "un tel déclic, ça n'existe pas, ta vie n'est pas un roman." J'en étais résigné; après tous mes efforts, je me disais "eh bien non, la vie c'est comme ça: elle est fade, compliquée, ennuyeuse et vide, vide, vide, désespérément vide..."
Eh bien non, ce déclic a eu lieu. Je me retrouve, il y a du plein et quelque chose commence.
Merci de m'avoir lu & salutations!
Je vous écris ce message pour me présenter un peu. Je m'appelle Florent, j'ai 29 ans, je vis à Paris. Ma passion est la littérature: je lis, j'écris.
Je me suis découvert zèbre il y a quelques jours, grâce à l'article de Sylvie Kerviel du Monde qui m'a incité à lire le livre fameux de Jeanne Siaud-Facchin. A chaque page, j'ai eu l'impression de lire simplement mon mode de fonctionnement sur tout un tas de "détails" qui n'avaient jamais été assemblés pour faire sens. Comme plusieurs personnes ici, cela a changé ma vie! La vision de mon existence, de ma personnalité, mon rapport aux autres. Tout a fait sens d'un seul coup. Comme la plupart, je ne me suis pas retrouvé dans le côté "mon dieu, quelles capacités extraordinaires j'ai!" car on ne les voit pas; mais bien plutôt dans la description psychologique et existentielle d'une personnalité construite avec cette activité cérébrale alternative... "Mais qu'est-ce qui cloche avec moi? Pourquoi c'est si compliqué? Pourquoi je ne peux pas vivre les choses simplement? Etre simplement avec les autres? " etc. Bref, cela ne fait aucun doute pour moi d'être zèbre. Je vous passe tous les détails qui le justifierait.
Ma petite histoire:
Jamais on n'a évoqué à mon sujet la possibilité d'être "enfant précoce" ou "surdoué". Même si on me disait très vif, rapide, intelligent... J'ai suivi une scolarité normale donc, sans sauter de classe. J'ai bien réussi à l'école sans faire d'efforts d'apprentissage mais avec, chaque jour, chaque heure un effort énorme pour aller à l'école, tenter de m'intéresser, d'être attentif. Je me suis ennuyé quasiment toute ma scolarité. J'ai réussi à m'adapter "en surface" à ce que l'on me demandait, mais je restais fondamentalement inadapté au système scolaire rébarbatif, qui ne me stimulait pas alors que j'étais hyper curieux de tout. Comme beaucoup de zèbres je crois: j'ai voulu tout faire par moi-même "du coup". Un peu à l'écart car essayant de trouver des choses qui me correspondent (lecture, jeux en solitaire, activités personnelles qui me plaisait plus que tout ce qui est en groupe) tout en cherchant à m'insérer dans les "habitudes des autres", sans y parvenir tellement je m'y ennuyais rapidement, à désespérer. J'étais un "intello", on me disait parfois "bizarre", en tout cas "à part" mais pas forcément avec rejet.
J'ai eu des amis toute ma scolarité. Même si je me sentais différent d'eux et assez seul, je n'ai pas eu le sentiment d'être rejeté comme certains autres zèbres, de façon violente et parfois dramatique, à ce que j'ai lu. Mon rapport avec les autres était (et est) problématique: j'y arrivais, puis plus, y avait des hauts e t des bas, je me posais 36 000 questions à ce sujet. Comme beaucoup, je préférais la compagnie des "grands" et des adultes (encore aujourd'hui).
Mais d'autres éléments de mon histoire m'ont fait longtemps penser que c'était à ceux-là que je devais d'être différent: homosexualité et décès de mon père lorsque j'étais ado. je me sentais en marge, enfermé dans le "secret" puis dans le deuil, tout en étant qualifié par les autres de personne très mature et forte. En fait, même si cela a accentué certains traits de caractères et impressions, ils n'expliquaient pas tout, je m'en rends compte à présent.
ma vie sentimentale est épanouie, j'ai eu pas mal de petits copains et d'expériences plus ou moins intenses. Je suis en couple depuis huit ans avec un homme génial. Je ne pense pas qu'il soit zèbré, mais est très doué, à l'écoute, drôle, créatif, etc. Il m'a beaucoup aidé dans des moments difficiles. On est très indépendants et très libres, tout en vivant ensemble et en étant très proches et complices.
Le livre de JSF m'a permis de me dire que je n'étais pas seul à fonctionner comme ça, que ma pensée torrentielle, immaîtrisée (pour le meilleur et pour le pire) n'était pas le fruit d'une tare mais d'un excès qui pourrait être bénéfique. De même, je peux enfin réfléchir plus sereinement à mon rapport aux autres. Soulagement, reprise de confiance en soi. J'ai bien conscience d'être dans une phase d'euphorie qui suit cette réconciliation avec soi et je me doute qu'elle ne durera pas (alors j'en profite!). Pour autant, cette prise de conscience, cette mise en mot ( et remise en marche pour ainsi dire) m'a véritablement libéré de quelque chose d'indicible, de lourd et d'empêchant. Je suis convaincu que cela m'aidera à mettre les choses à leur place dans les passages difficiles et sombres que l'on peut traverser (et qui prennent chez les zèbres des proportions immenses).
De cela, j'en ai parlé rapidement à ma mère au téléphone, elle est toujours à l'écoute et m'a posé quelques questions, était très enthousiaste et veut lire le livre. J'en ai parlé à mon meilleur ami qui m'a aussi interrogé et m'a fait part de ce qu'il savait à ce sujet. Et avec mon compagnon, aucun problème, on en rigole beaucoup même. Rien n'a changé avec eux, je leur fais confiance. J'ai deux soeurs à qui je vais en parler à un moment ou à un autre. Cela va être plus difficile. L'une est psychologue et m'a dit un jour à propos d'une de ces patientes dite "enfant surdouée" (qui s'en vantait tellement et qui après avoir fait des tests ne l'était soi-disant pas... je ne sais pas quoi en penser) qu'elle (ma soeur) n'y croyait pas... Mais on est très proche et on se comprend bien (zèbre elle aussi? peut-être), donc je pense qu'elle pourrait m'écouter et comprendre, voire changer de position! Je vais peut-être ainsi participer à la transformations des mentalités, youpi.
Pour ma part je n'aime pas du tout le terme de "surdoué" qui n'exprime pas du tout la réalité psychique vécue et qui véhicule beaucoup de préjugés qui ne tendent qu'à déprécier l'image des zèbres. Mais bon, il a le mérite de rassembler les animaux égarés. Le terme de "zèbre" est mignon et dédramatisant, assez efficace "entre nous" mais manque à mon avis d'exigence conceptuelle pour des études psychologiques, psychanalytiques approfondies,et surtout pour exprimer à tous la réalité de ce que nous vivons.
Je ne souhaite absolument pas passer de test. Pour moi, il ne s'agit pas d'une mesure ou d'un score mais d'un état, d'un rapport au monde, à l'existence, aux autres et à soi. Un fonctionnement cognitif différent qui induit des façons et mode d'être et d'agir différentes. J'irais même jusqu'à dire que ce n'est pas une question d'intelligence, car ça, je ne sais toujours pas ce que cela signifie clairement. Ce qui me plairait peut-être en revanche c'est une sorte de diagnostique, qu'on me dise juste "oui ou non". Ce serait plus pour avoir une prise de discussion, pour m'assumer et être assuré aux yeux de personnes qui n'y croiraient pas, plutôt que pour moi, car je sais/sens ce qu'il en est. Mais bon, je crois qu'avec le temps, je ne ressentirai plus ce besoin.
Un mot sur ce site et les discussions du forum: je suis enthousiaste et surpris par la cordialité, l'humour et le sérieux mêlés, la simplicité des échanges. Bravo et merci.
J'ai attendu toute ma vie un certain déclic qui me ferait voir le monde complètement autrement et me permettrait de vivre à fond les choses qui me paraissent essentielles, d'être de plain-pied dans mon existence: j'ai cru que ça allait être ma vie d'étudiant à Paris, mon premier appart, un grand amour, une vie de couple, ou travailler, puis me mettre exclusivement à l'écriture. Mais à chaque fois, elle n'arrivait finalement pas cette révolution: "non, ce n'est pas ça qui va tout changer". Puis je n'y croyais plus du tout: "un tel déclic, ça n'existe pas, ta vie n'est pas un roman." J'en étais résigné; après tous mes efforts, je me disais "eh bien non, la vie c'est comme ça: elle est fade, compliquée, ennuyeuse et vide, vide, vide, désespérément vide..."
Eh bien non, ce déclic a eu lieu. Je me retrouve, il y a du plein et quelque chose commence.
Merci de m'avoir lu & salutations!
fiurenzu- Messages : 6
Date d'inscription : 17/05/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Un autre zèbre
Salut et bienvenue !
Comme d'autres ça me fait bizarre de te dire bienvenue parce que je suis là que depuis hier, et moi aussi j'ai eu ce déclic grâce à l'article du Monde.
Je réagis particulièrement à ton message parce qu'il m'a fait, d'une certaine manière, chaud au cœur. Il y a un bien être, une confiance en toi qui émane de tes lignes, qui est super réjouissante. Si tu as l'occasion de lire ce que j'ai moi même écrit pour me présenter, tu verras que contrairement à toi je ne suis que très moyennement convaincue d'être zèbre, ce qui entraine tout un tas de questions... Mais j'adore ta façon de régler la question, dire que le côté "zèbre" faute de mieux défini "une relation au monde, à l'existence, aux autres et à soi". Je le "sens" profondément comme ça. Je n'ai toujours pas lu ce bouquin (je vis en Roumanie, il met l'temps pour arriver grrrr .
Du coup, en lisant tous ces questionnements de vie, de chemins, toutes ces questions que les gens se posent sur leurs relations aux autres, j'ai l'impression de plus être cette fille qui pense toujours trop et qui foire ses relations avec les autres parce qu'elle cérébralise tout.
C'était super jouissif de lire ton message, vraiment. Parce que tu parles de toutes ces données parallèles pas faciles à gérer, l'homosexualité et le deuil, qui longtemps ont justifié ton sentiment d'être différent, entouré mais avec un sentiment de solitude... Longtemps j'ai moi aussi mi sur leur compte "tout ça". Avant de comprendre et encore plus maintenant avec le côté zèbre qui ouvre un tout nouveau champ de réflexion, que toutes ces données font partie de nous, mais ne peuvent jamais constituer des "excuses" ou, c'est pas le mot juste, disons des "raisons d'aller mal" ou d'être en vrac à l'intérieur. Ce sont juste des explications qui aident sur le chemin, et ta façon d'aborder les choses m'enchante complètement je dois dire.
Moi aussi j'ai été très surprise au début de la qualité des échanges ici, des conseils judicieux, et de comment dire... Chaque fois que je ressentais un truc ces quatre derniers jours, je me rendais compte que le truc existait déjà sur le forum. Ton message est pourtant celui qui m'a le plus marquée. Par la proximité des parcours, et ta façon d'être bien dans tes pompes qui rejoint un poil ce que je ressens, la plupart du temps. Comme tu dis, nous ne sommes jamais à l'abri des moments difficiles qui se convertissent (j'ai toujours du mal à dire pour nous), en fossé sans fond.
Et là dessus, je te rejoins complètement quand tu dis que trouver une proximité de fonctionnement avec d'autres, "savoir" en fait, va t'aider dans ces moments, je souscris. Pour moi, d'une certaine manière, c'est savoir que je ne suis pas folle, ou bizarre, ou trop compliquée. Même si encore une fois plus le temps passe et plus je me dis que je ne suis pas franchement zèbre. Je me retrouve pourtant dans tout ce que tu dis de tes relations aux autres.
Je trouve ça génial que ton entourage réagisse de cette façon. Vu ce que tu dis de ces gens importants qui t'entourent, tu as l'air d'être une belle personne (je suis toujours super touchée par les belles personnes . Personnellement, les gens qui suivent "mes progrès" vers le mieux, ont eu peur que je me cache derrière ça pour me donner des raisons d'être mal dans mes pompes. Après trois jours d'isolement je vois où ils voulaient en venir.
Mais la réconciliation avec soi, c'est un truc que j'essaye d'atteindre depuis des années, et je sais que je suis vraiment sur le bon chemin, et je suis sûre que cette révélation va m'aider, quoique je sois au bout du compte.
Pour finir, et parce que ton histoire de "déclic" a aussi fait écho chez moi. J'ai attendu ce déclic hyper longtemps, persuadée petite qu'il arriverait avec l'âge adulte, les études, les rencontres "vraies", le premier amour, l'adaptation à la France etc. Toujours eu l'impression de courir après ma vie. Et je l'ai ressenti moi aussi en lisant ce forum, ces articles etc., même si j'ai eu/j'ai toujours très peur de me tromper. Tes lignes me rassurent vachement, en me disant qu'au fond peu importe, si on s'y reconnait ça suffit, qu'on identifie enfin la relation aux autres et à soi qu'on croyait si différente... Et d'autres ici et là, qui disent qu'on ne se retrouve pas sur ce forum par hasard. Après juste, une chose, voyant personnellement venir le moment où l'euphorie va descendre (ça commence pour moi), je crois que comme tous les déclics qu'on a attendu et par lesquels on a été déçus, il est bon de se dire que ce n'est qu'une chose de plus dans la lecture de ce que nous sommes. Je suis d'accord que c'est une grille de lecture nouvelle qui amène à reconsidérer un tas de choses, mais après trois jours de cogitation intenses, je mesure tout le poids de la première réaction de mon père, que j'avais pas super bien prise dans mon océan de doutes, qui m'a dit très tranquillement : "bon, on se calme, ne t'emballe pas, prends du recul, au fond même si tu l'es ça changera quoi ?". J'avais envie de lui hurler que ça changerai tout, parce qu'enfin je me vois comme je suis et pas comme je voudrais être (comme les autres). Maintenant, je crois que j'ai compris ce qu'il essayait de me dire. Lire les expériences des autres ici m'a beaucoup aidée à y voir clair.
J'ai fini mon roman, encore une fois merci pour tes lignes, elle font un très joli écho à l'intérieur de moi. Je t'envoie un grand sourire.
Comme d'autres ça me fait bizarre de te dire bienvenue parce que je suis là que depuis hier, et moi aussi j'ai eu ce déclic grâce à l'article du Monde.
Je réagis particulièrement à ton message parce qu'il m'a fait, d'une certaine manière, chaud au cœur. Il y a un bien être, une confiance en toi qui émane de tes lignes, qui est super réjouissante. Si tu as l'occasion de lire ce que j'ai moi même écrit pour me présenter, tu verras que contrairement à toi je ne suis que très moyennement convaincue d'être zèbre, ce qui entraine tout un tas de questions... Mais j'adore ta façon de régler la question, dire que le côté "zèbre" faute de mieux défini "une relation au monde, à l'existence, aux autres et à soi". Je le "sens" profondément comme ça. Je n'ai toujours pas lu ce bouquin (je vis en Roumanie, il met l'temps pour arriver grrrr .
Du coup, en lisant tous ces questionnements de vie, de chemins, toutes ces questions que les gens se posent sur leurs relations aux autres, j'ai l'impression de plus être cette fille qui pense toujours trop et qui foire ses relations avec les autres parce qu'elle cérébralise tout.
C'était super jouissif de lire ton message, vraiment. Parce que tu parles de toutes ces données parallèles pas faciles à gérer, l'homosexualité et le deuil, qui longtemps ont justifié ton sentiment d'être différent, entouré mais avec un sentiment de solitude... Longtemps j'ai moi aussi mi sur leur compte "tout ça". Avant de comprendre et encore plus maintenant avec le côté zèbre qui ouvre un tout nouveau champ de réflexion, que toutes ces données font partie de nous, mais ne peuvent jamais constituer des "excuses" ou, c'est pas le mot juste, disons des "raisons d'aller mal" ou d'être en vrac à l'intérieur. Ce sont juste des explications qui aident sur le chemin, et ta façon d'aborder les choses m'enchante complètement je dois dire.
Moi aussi j'ai été très surprise au début de la qualité des échanges ici, des conseils judicieux, et de comment dire... Chaque fois que je ressentais un truc ces quatre derniers jours, je me rendais compte que le truc existait déjà sur le forum. Ton message est pourtant celui qui m'a le plus marquée. Par la proximité des parcours, et ta façon d'être bien dans tes pompes qui rejoint un poil ce que je ressens, la plupart du temps. Comme tu dis, nous ne sommes jamais à l'abri des moments difficiles qui se convertissent (j'ai toujours du mal à dire pour nous), en fossé sans fond.
Et là dessus, je te rejoins complètement quand tu dis que trouver une proximité de fonctionnement avec d'autres, "savoir" en fait, va t'aider dans ces moments, je souscris. Pour moi, d'une certaine manière, c'est savoir que je ne suis pas folle, ou bizarre, ou trop compliquée. Même si encore une fois plus le temps passe et plus je me dis que je ne suis pas franchement zèbre. Je me retrouve pourtant dans tout ce que tu dis de tes relations aux autres.
Je trouve ça génial que ton entourage réagisse de cette façon. Vu ce que tu dis de ces gens importants qui t'entourent, tu as l'air d'être une belle personne (je suis toujours super touchée par les belles personnes . Personnellement, les gens qui suivent "mes progrès" vers le mieux, ont eu peur que je me cache derrière ça pour me donner des raisons d'être mal dans mes pompes. Après trois jours d'isolement je vois où ils voulaient en venir.
Mais la réconciliation avec soi, c'est un truc que j'essaye d'atteindre depuis des années, et je sais que je suis vraiment sur le bon chemin, et je suis sûre que cette révélation va m'aider, quoique je sois au bout du compte.
Pour finir, et parce que ton histoire de "déclic" a aussi fait écho chez moi. J'ai attendu ce déclic hyper longtemps, persuadée petite qu'il arriverait avec l'âge adulte, les études, les rencontres "vraies", le premier amour, l'adaptation à la France etc. Toujours eu l'impression de courir après ma vie. Et je l'ai ressenti moi aussi en lisant ce forum, ces articles etc., même si j'ai eu/j'ai toujours très peur de me tromper. Tes lignes me rassurent vachement, en me disant qu'au fond peu importe, si on s'y reconnait ça suffit, qu'on identifie enfin la relation aux autres et à soi qu'on croyait si différente... Et d'autres ici et là, qui disent qu'on ne se retrouve pas sur ce forum par hasard. Après juste, une chose, voyant personnellement venir le moment où l'euphorie va descendre (ça commence pour moi), je crois que comme tous les déclics qu'on a attendu et par lesquels on a été déçus, il est bon de se dire que ce n'est qu'une chose de plus dans la lecture de ce que nous sommes. Je suis d'accord que c'est une grille de lecture nouvelle qui amène à reconsidérer un tas de choses, mais après trois jours de cogitation intenses, je mesure tout le poids de la première réaction de mon père, que j'avais pas super bien prise dans mon océan de doutes, qui m'a dit très tranquillement : "bon, on se calme, ne t'emballe pas, prends du recul, au fond même si tu l'es ça changera quoi ?". J'avais envie de lui hurler que ça changerai tout, parce qu'enfin je me vois comme je suis et pas comme je voudrais être (comme les autres). Maintenant, je crois que j'ai compris ce qu'il essayait de me dire. Lire les expériences des autres ici m'a beaucoup aidée à y voir clair.
J'ai fini mon roman, encore une fois merci pour tes lignes, elle font un très joli écho à l'intérieur de moi. Je t'envoie un grand sourire.
mahuana- Messages : 17
Date d'inscription : 16/05/2012
Re: Un autre zèbre
Bonjour fiurenzu, bienvenu à toi !!
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Un autre zèbre
Mahuana,
Merci de ton message chaleureux. J'ai lu ta présentation. je comprends bien tes doutes mais à mon avis ils s'estomperont vite après la lecture du livre de JSF. Eh oui la question "Qu'en faire? Qu'est-ce que ça change?" est primordiale. Mais c'est pour moi la question de la vie même "qu'en faire? qu'est-ce que ça fait ?" Il est bon, je crois, de se sentir vivant pour vivre!
Waka, merci de ton accueil!
Merci de ton message chaleureux. J'ai lu ta présentation. je comprends bien tes doutes mais à mon avis ils s'estomperont vite après la lecture du livre de JSF. Eh oui la question "Qu'en faire? Qu'est-ce que ça change?" est primordiale. Mais c'est pour moi la question de la vie même "qu'en faire? qu'est-ce que ça fait ?" Il est bon, je crois, de se sentir vivant pour vivre!
Waka, merci de ton accueil!
fiurenzu- Messages : 6
Date d'inscription : 17/05/2012
Age : 41
Localisation : Paris
Re: Un autre zèbre
Bienvenue fiurenzu! (De la part d'un autre Florent )
Une petite remarque, je pense qu'il est quand même mieux de finir par passer le test, bien cela puisse être angoissant, pour s'assurer de certaines choses.. m'enfin ce n'est que mon avis.
Mais, de toute façon , ce qui est déjà bien après c'est de participer à des rencontres, on se rend compte qu'on est sur la même longueur d'onde que les autres ,etc... et on passe quelques heures dans une autre dimension
^^.
Sinon, pour avoir un certain nombre de gays dans mes amis, j'ai l'impression qu'on peut trouver beaucoup de points communs dans les difficultés des zèbres et des homo.
Une petite remarque, je pense qu'il est quand même mieux de finir par passer le test, bien cela puisse être angoissant, pour s'assurer de certaines choses.. m'enfin ce n'est que mon avis.
Mais, de toute façon , ce qui est déjà bien après c'est de participer à des rencontres, on se rend compte qu'on est sur la même longueur d'onde que les autres ,etc... et on passe quelques heures dans une autre dimension
^^.
Sinon, pour avoir un certain nombre de gays dans mes amis, j'ai l'impression qu'on peut trouver beaucoup de points communs dans les difficultés des zèbres et des homo.
♪♪ Flodepiano ♪♪- Messages : 279
Date d'inscription : 06/12/2011
Age : 31
Localisation : Lyon
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