Perplexe !

Un peu perdu ! Une amie essaye de me convaincre que je suis un zèbre et je dois donc m’interroger sur mon identité. Un être à part, je le suis, mais ne le sommes-nous pas tous à notre manière ? Surdoué en tout cas pas, doué sans doute mais ne le sommes-nous pas tous dans une discipline ou dans une autre, souvent sans en être conscient ? Indécis sur le chemin à emprunter dans tous les domaines sauf en amour, le seul où justement on ne peut pas décider seul…une vie de zèbre est-elle enviable ?

Ni mieux ni pire qu'une autre, on ne choisit pas. Il faut juste l'accepter si c'est le cas et faire avec.

Alors bienvenue Elegius, balades toi sur le forum, si tu te reconnais dans les expériences d'autres membres c'est peut être le début d'une piste ...

Quand tu te regardes dans un miroir, est-ce que tu vois une sorte de cheval avec des rayures ?

Si oui, bienvenue parmis nous. Sinon, bienvenue parmis nous.

Je partage ta perplexité... mais déjà, rien que le fait de s’interroger et de prendre le temps de venir ici... c'est qu'il y a un doute.

Je ne pense pas être particulièrement géniale non plus, pas totalement idiote, c'est clair, mais surdouée ?...hmmm... Mais la façon dont je pense et me comporte sont bizarres paraît-il et ce depuis toujours.

Alors ici, il y aurait d'autres êtres bizarres et, cerise sur le gâteau, un explication à cette étrangeté. J'avais cessé d'y croire... peut-être ai-je eu tort ?

Bonne ballade elegius !

oui nous sommes tous différents
lorsqu'on m'a évoqué que je pouvais être surdouée, j'ai d'abord pensé non je suis pas vraiment doué, et puis en cherchant sur internet je me suis tellement reconnue dans les caractéristiques que, ma foi, cela est devenu en l'espace de quelques heures une évidence.
En fait tout dépend ce qu'on entend par surdoué !! Continue ta quête !

j'aurai pu naître muet, je parle très mal lol de toute façon ce n'est pas ce qui importe, ça ne change rien aux valeurs qu'un homme doit défendre

Un dépistage précoce de la zébritude devrait être obligatoire dès les premières années de vie :-)

Se méfier des dépistages précoces et obligatoires, et surtout de ce qui en est fait ... chaque médaille a son revers et l'enfer est pavé de bonnes intentions ...

Se faire estampillé "surdoué" dès la petite enfance, ça pourrait être un gros risque pour un(e) gamin(e) : pression des parents, isolement du groupe, etc. A moins que les caractéristiques liées à la zébritude ne soient pleinement comprises et acceptées pour ce qu'elles sont. Mais la société se méfie des originaux, de ceux qui pensent et agissent en dehors des codes.

Je plaiderais plus pour une meilleure information de ce qu'est la zébritude auprès des enseignants, des psys, etc. Après, il faut aussi que l'entourage du petit zèbre accepte la chose. Surdoué, super mais tout ce qui va avec...

Pour ma génération et le mileu dont je suis issue (catho bourgeois de province), même être déclarée intelligence supérieure était déjà une tare... enfin pour une fille. Cécile Bost explique bien cela dans son livre. Bonjour la galère et la honte ! J'espère que c'était un temps que les moins de vingt ans n'auront plus à connaître, sur ce chapitre là du moins !

elegius a écrit:Un dépistage précoce de la zébritude devrait être obligatoire dès les premières années de vie :-)

Ah non, par pitié !
Déjà avec la pression intrinsèque au caractère obligatoire on aurait un taux de faux négatifs effarants. Ensuite, avec les parents derrière avides d'apprendre que leur merveille du monde est un génie, bonjour le massacre ! Massacre, je pèse le mot...
Il y a quelques mois, j'ai lu qu'un député britannique fort bien intentionné, s'avisant de ce que les surdoués sont surreprésentés dans les prisons de sa Gracious Majesty (de fait, ils y sont 2 à 3 fois plus nombreux que dans l'ensemble de la population), avait préconisé un tel dépistage, afin que les surdoués, chez qui il ne voit que le risque plus élevé de criminalité, soient enfermés dès leur plus jeune âge pour une durée indéterminée, afin de protéger d'une manière ou d'une autre (éducation censée neutraliser les risques de dérive ou réclusion à vie) la population contre ces terrifiants aliens.
Voilà jusqu'où va la pression de la norme autour de la détection, alors par pitié, n'oublions jamais que le premier commandement c'est de vivre, avant même de se connaître, s'identifier, s'étiqueter ! Vu le degré de paranoia épouvantable qui fait suffoquer l'Occident moderne, se revendiquer différent, c'est déjà risquer les procédures répressives.

Tu sais quoi Fusain? ça ne m'étonnes pas une seconde que les zèbres britanniques finissent en prison vu le système educatif qu'ils se tapent... Si tu n'entres pas ds la moule, on te fiche dans une salle à part avec les cancres et les fouteurs de m*rde et on t'ignore... C'est précisément ce qui est arrivé à mon conjoint quand il y était, l'école avait décrété qu'il ne savait pas lire parce qu'il n'osait pas le faire à voix haute devant toute la classe.
Je connais un petit zèbre écossais qui s'en sort bien en première primaire (5-6ans), mais commence à s'ennuyer... L'instit l'a décrété hyperactif sans même proposer de passer par un psy et sa mère a dit "amen" sans chercher à comprendre... Quand je lui dit qu'Aaron gagnerait à passer un test afin qu'elle puisse comprendre son fonctionnement, ça la saoule...Elle préfère lui gueuler dessus... Le père du petit a noyé sa zébritude dans les drogues dures et l'alcool et passe régulièrement quelques semaines en taule, mais si je dis ça à la mère, elle rétorque que c'est impossible...
Je suis d'accord avec la totale absurdité d'un test systématique et obligatoire, mais il faut que les professionnels de l'éducation et les psys soient formés à ces particularités, les comprennent et puisse les expliquer aux parents, qui eux, devrait s'ouvrir un peu l'esprit :/
Y a du chemin à parcourir...

Note que la stat sur la surreprésentation des Z en prison est valide aussi en France où le système éducatif est encore un petit peu moins déliquescent et brutal en règle générale.

Et "l'argument" est toujours le même : "si ça permet de sauver ne serait-ce qu'une seule vie" (sous-entendu de bon bourgeois assis et votant bien, et qui risquerait un jour d'être assassiné par un criminel HQI) "alors n'a-t-on pas le devoir sacré de prendre cette mesure" - même si la mesure est absolument n'importe quoi - en l'occurrence, arracher à leurs familles et isoler de la bonne société des centaines de milliers de très jeunes enfants, quand même. ça ne le faisait pas sourciller, le monsieur...

Pour côtoyer les 2 systèmes scolaires, je trouve qu'on est quand même un peu mieux lotis en France, mais en effet, il y a du boulot à faire pour que les mentalités changent...
Je n'ai pas trop de mal à comprendre que des zèbres mal dans leur peau puissent passer du côté obscur, c'est humain de vouloir "se venger" d'une société qui nous rejette... Même si au final, ils se font presque plus de mal à eux-même qu'aux autres la plupart du temps...
J'en connais pas mal qui sont à la rue aussi, par choix j'entends...et se font mettre en prison pour l'hiver :S

Encore moins que les autres "animaux", on ne peut pas mettre tous les zèbres dans le même panier. Ils sont tous différents et ils évoluent dans des milieux différents. Il est dès lors difficile d'instaurer un système que l'on puisse appliquer à tous. Et il n'y a pas d'autre système "aimable" ou bienveillant que celui qui peut relier et comprendre dans une relation individuelle.

Exactement. Le système devrait prendre chacun avec ses particularités propres et s'adapter... Voilà qui aurait à faire dans le post "quels sont vos rêves"...

Les zèbres ne peuvent-ils compter que sur un appui mutuel et non sur le monde extérieur dans la mesure où ils sont indomptables et qu'on ne peut les apprivoiser ? Mais ont-ils assez d'instinct pour reonnaître et aider ceux qui sont le plus dissimulés ?

Je pense que c'est une grave erreur de croire que le salut des Z ne peut venir que d'autres Z, et aussi qu'il ne faut pas négliger les efforts que nous avons à faire, nous, pour nous adapter dans une société où nous restons une minorité. Une minorité dont, de plus, une partie s'adapte tellement bien à l'environnement général qu'elle n'a aucune conscience d'appartenir à quelque catégorie particulière que ce soit.
Le repli communautaire, la revendication d'une adaptation unilatérale dans le sens "le système doit s'adapter à nous, c'est la seule condition pour qu'il nous respecte" sont les pires choses qui peuvent nous arriver : nous nous enfermerions dans une attitude négative, voire de martyr, et dans l'attente perpétuellement déçue de quelque chose qui ne viendra jamais.
Chacun est unique, il n'y a pas que les Z à être "particuliers", à avoir des difficultés d'adaptation. Une société ne peut exister que s'il existe un juste équilibre entre le respect de ce que sont ses membres dans leur diversité et l'adaptation desdits membres à une cohésion collective, sans laquelle il n'y a pas de contrat social, pas de vie sociale, pas de collectivité : juste une poussière d'individus totalement centrés sur eux-mêmes, vivant les uns à côté des autres et non les uns avec les autres.

elegius a écrit:Un peu perdu ! Une amie essaye de me convaincre que je suis un zèbre et je dois donc m’interroger sur mon identité.

Je remets le lien vers le wiki, si tu n'y es déjà allé : http://wiki.zebras-crossing.org/doku.php?id=articles:adulte-surdoue

Merci à celles et ceux qui ont su amorcer une discussion à la suite de ma question « Une vie de zèbre est-elle enviable ? ». J’ai évidemment trouvé des propositions de réponses à diverses questions mais pas vraiment à celle que j’ai posée. En y réfléchissant personnellement j’en viens à redire qu’il ne faut pas généraliser. La vie de certains zèbres est sûrement enviable tandis que d’autres souffrent des divers maux spécifique à cet animal. La conclusion, mais ce n’en est peut-être pas une, c’est que j’ai posé une mauvaise question ! La vraie question que je devrais me poser à voix basse, c’est « ma vie est-elle enviable ? »….et je ne sais pas quoi répondre !

L'important n'est il pas de la vivre cette vie qui est la tienne, plutôt que de la comparer à celle du voisin ?
Nous sommes tous unique, donc incomparables, singulier, au bon sens du terme. Accepter ses différences, profiter de celles des autres, partager et s'enrichir mutuellement ...

Je ne sais pas trop quoi répondre à la question "ma vie est-elle enviable ?". Vue de l'intérieur, je ne parviens pas à déterminer de qui l'emporte entre la souffrance et le plaisir qui dépendent de ma marginalité sociale. Vue de l'extérieur, ma vie est sans doute "enviable" parce que je n'ai visiblement pas trop mal réussi ma carrière professionnelle, ma vie familiale et que j'ai toujours à l'abri des soucis financiers. Mais qui, à part ceux, évidemment très nombreux sur la Terre, dont la situation est des plus misérable, a réellement envie de d'abandonner sa vie pour prendre la mienne ou celle de quelqu'un d'autre ? Ne risque-t-on pas de tomber de Charybde e scylla? Car que sait-on du bonheur de l'autre ? Que cache son sourire ou ses larmes ? Et là aussi, comment juger si une vie est heureuse ou malheureuse ? Comment dresser un bilan en mettant la somme des bonheurs en face de celle des malheurs ?....C'est évidemment la condition humaine en général qui est là en question même si les zèbres s'interrogent peut-être plus souvent qu'à leur tour à ce sujet !

faut pas se focaliser dessus ou on tourne en boucle

« …parce qu’il n’y a pas de marchands d’amis », hélas ! Aucun système ne peut légiférer sur l’amour, l’amitié ou la bienveillance qui devraient être les notions de base d’une société harmonieuse et surtout de l’éducation et de l’enseignement. Plus que les autres, les zèbres souffrent souvent d’un isolement affectif dû à une certaine forme d’incompréhension qui les empêche de mettre en valeur leur potentiel. Il ne faudrait toutefois pas les considérer systématiquement comme des infirmes bien que certains atteignent ce stade. Et puis le bonheur –ou le désespoir – de chacun n’est ni mesurable ni comparable.

elegius a écrit:« …parce qu’il n’y a pas de marchands d’amis », hélas !

Non, heureusement !
Parce que nous sommes libres et les autres aussi, de partager nos vies ou pas, à des degrés variés.
Avoir le courage et la force d'apprivoiser et de se laisser apprivoiser, chacun doit faire une partie du chemin et s'investir sans pour autant se perdre, au contraire !
Si cela se monnayait ce serait terrible. Certains le font sûrement déjà ... suis je bête !

Si aucune souffrance n'est mesurable, je suis bien d'accord, il reste important de comprendre que dans l'isolement il y a une grande part du processus qui est actif et sur lequel nous avons le pouvoir d'agir, si nous le voulons ...