est-il envisageable qu'un zèbre ne sache pas chialer ?

parmi les les questions qui me font douter de mon éventuelle zébritude, il en est une qui me pèse depuis trop longtemps :


je ne pleure pas

quasiment jamais. je pense me souvenir du jour où j'ai fermé les vannes, j'avais 16ans. depuis, seuls quelques décès et séparations ont réussi à m'extirper quelques larmes (on négligera les oignons qui n'ont qu'une action mécanique).

du coup, je passe souvent pour quelqu'un d'insensible... ce qui est loin d'être le cas. quand ça va pas je me ferme, je me recroqueville, ça me fait une boule là, et des fois une autre ici. j'ai des spasmes et des tremblements, je serre tellement les dents que j'en ai bientôt bousillé tout le stock. je peux à l'occasion taper des poings ou de la tête contre les murs, hurler, exploser tous les objets qui se présentent à ma porté, prendre la voiture pour aller faire des rallies en plein centre ville et/ou me défonser la gueule jusqu'à saturation... mais pas la moindre larme, et ça rajoute à ma souffrance.

en fait, c'est comme si je pleurais. mais à l'intérieur. et comme si chaque larme était une bille de plomb qui venait se déposer au fond de mon être pour n'en jamais sortir.



parfois, j'envie ma chérie qui, en bonne zébrette, éclate en sanglots au moindre tourment. comme ça doit être bon ! quel soulagement ça doit être...



d'où le titre de ce topic : est-il envisageable qu'un zèbre ne sache pas chialer ?

Je connais ça.
ça m'arrive de pleurer, mais toujours quand je suis seul, genre en voiture, et une fois par an tout au plus, quand vraiment la tension est telle que tout se déchire brutalement.
Le reste du temps, il est facile de voir que je me sens mal, que je voudrais pleurer, relâcher, laisser tomber : je ne suis même pas capable de donner le change et d'arborer un beau masque souriant en plastique. Mais je ne pleure pas. Ce qui signifie que la tension reste et même s'aggrave.

En fait, c'est la relation larmes/empathie qui te bloque ?... Parce que sinon, je ne vois vraiment pas en quoi le manque de larmes pourrait signifier que tu es ou n'es pas zébré... Pour moi ça n'est absolument pas lié. Enfin, oui et non. Le repli total sur soi, sans laisser (sans POUVOIR laisser) s'exprimer la tristesse, la colère, la mélancolie, l'émotion qui prend aux tripes, bah... Ça me paraît très zèbre aussi, hein.

Je vous conseille "The Holiday", avec Cameron Diaz dont le personnage n'arrive pas à pleurer, malgré le fait qu'elle soit en pleine rupture et qu'elle soit très triste et en colère. Elle n'a plus pleuré depuis ses 13 ou 14 ans, si ma mémoire ne me joue pas des tours.

Et aussi le manga "Kimi Wa Pet", même genre d'héroïne (mais avec, en plus, une histoire vraiment géniale, avec un pitch de départ à la con : un jeune homme trouvé blessé et inconscient dans un carton devant chez elle, qui n'a nulle part où aller et qui, sur un coup de tête provoc', devient l'animal de compagnie de l'héroïne...).

Je suis persuadée que ça ne veut pas dire que vous êtes insensibles, l'un ou l'autre. Juste qu'un élément, à un moment donné (z'êtes tous les deux des hommes, alors peut-être le "sois un homme, mon fils, les hommes ça ne pleure pas" ?), a dû vous bloquer tellement fort sur la question que ne pas pleurer est devenu la seule option envisageable ?...

gloumi a écrit:
d'où le titre de ce topic : est-il envisageable qu'un zèbre ne sache pas chialer ?

Bien sur !

C'est ce que j'ai eu envie de répondre immédiatement lorsque j'ai vu le titre... alors je le mets
Je suis pareille, à vrai dire. Pour moi c'est lié à l'orgueil : de trop avoir été blessée (blessures superficielles aux yeux du monde mais météorites à mes yeux, ou plutôt mon coeur d'hypersensible) et pleurant sans cesse dans ma jeunesse; voyant dans mon entourage normo-pensant des gens ne pleurant pas pour un oui pour un non (je dis régulièrement qu'enfant, j'étais une pleurnicheuse) j'ai comme tu le dis si bien "fermé les vannes" à peu près vers 12-13 ans, et cela m'a donné la feinte assurance d'être quelqu'un de fort, une sorte d'estime de moi préfabriquée, pour duper mon entourage (qui n'en a que faire finalement, que je montre mes larmes ou non).
Pour moi, pleurer, c'est la honte, c'est retrouver ce que j'étais enfant : une nulle, incomprise, faible, rémi, jamais consolée évidemment.
Cela dit, je suis persuadée qu'il existe de très bon livres de développement personnel traitant de ce sujet, il faudrait aller voir en bibliothèque...

Pour le moment, cela ne me gêne pas trop, aussi car j'ai eu l'occasion de faire sortir tout cela en thérapie et je pense que c'est très efficace. Alice Miller et Jacques Salomé en parlent dans leurs livres (respectivement Le drame de l'enfant doué et Les mémoires de l'oubli - la nécessité de revivre les émotions enfouies, résultant de blessures, drames, déceptions; pour en être libéré...)

Mais sur les larmes, je n'ai pas encore trouvé de livre - ni cherché.

merde, chuis pas le seul.

vous auriez pas pu me dire que si si, un zèbre c'est forcément une madelaine et basta ?!!!

Fusain a écrit: je ne suis même pas capable de donner le change et d'arborer un beau masque souriant en plastique.

moi non plus, et heureusement parce que sinon, je serais assez stupide pour m'y enfermer définitivement.

Saphodane a écrit:En fait, c'est la relation larmes/empathie qui te bloque ?...

non, c'est le fait de pleurer des billes de plomb à l'intérieur de moi. ça commence à faire lourd, très lourd.

je ne vois vraiment pas en quoi le manque de larmes pourrait signifier que tu es ou n'es pas zébré...

bah, c'est simplement que j'ai lu et vérifié que le zèbre avait la larme facile. mais en fin de compte la larme n'est qu'une réaction parmi d'autres à un débordement émotionnel.

Spoiler:

Je crois que tu as su pleurer et tu dois toujours savoir pleurer.
Mais parfois le besoin de contrôler les choses est si fort et inconscient qu'il prend le dessus et bloque tout.
Expérience depuis des mois de pleurer comme Toi à l'intérieur, de me noyer même, mais de ne plus pouvoir ouvrir les vannes pour vidanger vers l'extérieur. Sentiment dévastateur que si je laissais s'échapper une seule de ces larmes accumulées je ne serai plus capable de m'arrêter, d'assurer mon intégrité, de ne pas imploser. Alors tant que je n'arrive pas à accepter la cause de ces larmes, à y faire face, je me mure à l'intérieur et nie cette tristesse, traitement par le mépris. Nier l'évidence alors qu'on sent sa présence c'est fou mais c'est la seule sortie honorable que je puisse m'accorder pour le moment ...

Faudra pas oublier d'émettre un avis d'alerte orange quand les vannes céderont, tsunami assuré ...

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Storm a écrit:"Ne me secouez pas car je suis pleine de larmes".

Va falloir que je me fasse un TShirt avec cette phrase pour les jours down, histoire de prévenir mon entourage, tellement ce que je ressens très exactement dans ces moments là, quand je n'ai plus de peau et que tout ce qui m'approche et m'effleure m'agresse au plus haut point ...

Merci Storm ...

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Si c'est pas de la télépathie ça ?

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Il y a un processus thérapeutique qui consiste à aller en forêt et frapper un arbre avec une batte de baseball (l'arbre désignant quelqu'un de l'entourage proche - ou moins proche, qui a été vecteur de souffrance). Car les larmes ravalées, cela peut également cacher une grande colère...
Donc laisser sortir la colère, pour pouvoir laisser sortir les larmes... Ceci ayant lieu dans un contexte "hors société" ou tout est permis, ce que l'on ne pourrait naturellement pas se permettre dans la société.

oui je sais, l'arbre n'a rien demandé, mais c'est pour la bonne cause

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Oui ben j'assume à fond mes pensées magiques, j'en suis même fière, sans elles la maison ne tiendrait plus debout depuis bien longtemps !!!!

Je crois que j'ai bouché les vannes il y a longtemps. Parfois la pression est trop forte, et ça suinte quand même, mais en général c'est bloqué.

As-tu le droit de pleurer?

Le droit ?? Bizarre comme question.

Je verse des larmes à chaque fois.

Moi non plus avant ma grossesse, je ne savais pas pleurer...

J'ai arrêté de pleurer quand j'ai eu 6 ans. Je me suis forgée une carapace au début, puis un bon faux-self à l’épreuve des balles. Le temps faisant, j'en suis arrivée à ne plus rien ressentir, plus rien ne me touchais ni le positif, ni le négatif. C'est là que j'ai commencé à me dire que ça devenait un problème parce que ce qui n'était au départ qu'un moyen de défense face à mon hypersensibilité (tout me faisait un mal atroce, tout me blessait même les petites maladresses des autres) est devenu une cage trop étroite.
Maintenant j'arrive à pleurer, mais pas encore tout à fait. Quand les choses sont trop douloureuses, je n'arrive pas encore a lâcher prise.

Je ne dirais pas que c'est une chance de ne pas pleurer parce que ça permet d'évacuer un minimum. Mais moi je fais partie des zèbres qui pleurent énormément et je me tiiiire une balle les jours où j'ai le moral dans les chaussettes parce que le fait de voir une mouche voler peut me faire verser une larme.. C'est assez pénible à la longue, je me sens souvent comme une grosse gamine pleurnichant pour un oui ou pour un non. J'aimerais pouvoir garder un peu plus d'émotions à l'intérieur

C'est possible oui,
Quand j'étais gamin je pleurais pour tout,
Et un jour je devais avoir 10 ans a l'enterrement de ma grand-mère, mon père n'as pas pleurer.
de puis se jour, les vannes sont fermée.
Je ne pleurs plus, jamais.
Et, au combien j'aimerais pouvoir, le fais de ne pas pleuré am poussé a me mutilé,pour évacué.

On passe pour des salaud sans coeur, personne ne comprend, que c'est un bloquage.
On s'engueule beaucoups avec ma copine et chaque fois ou presque elle pleure(c'est une zèbre).
Et moi rien, même en me forçant je n'y arrive pas...

Bonne chance a toutes les zèbres qui ne savent pas pleuré, car c'est ce que je ressent...
Je ne sais pas pleuré

Minijo77 a écrit:Je ne sais pas pleuré

Te larmes ne sortent pas, mais tu pleures toujours à l'intérieur ...
Un deuil peut avoir cette conséquence, on se blinde en niant par peur de s'écrouler et ça bloque tout !
Je pense sincèrement qu'on peut encore pleurer et s'en donnant le droit, en s'accordant un peu de bienveillance et le droit de baisser la garde sans risquer de s'écrouler.

boujour Gloumi,
Ce que tu exprimes est assez courant chez les zèbres hypersensibles.
Blocage, souvent très ancien de l'expression d'une émotion.
Moi j'ai bloqué pendant 30 ans la colère et toutes les émotions afférentes (en partant de la simple irritation...).
J'ai mis beaucoup de temps à dépasser cela. Gros travail sur les émotions, développement personnel et formation en PNL ont eu complètement raison de cela.
Je crois que la première étape est de se focaliser sur l'émotionnel plutôt que sur le symptôme. Ca permet déjà de faire un tri.
On peut pleurer pour plusieurs raisons émotionnelles :
- on est triste (je viens de perdre mon boulot, quelqu'un un décédé, ...)
- on est attendri (ma fille me manque, je croise une petite fille adorable qui me saute dans les bras, ca m'attendrit : me rappelle que me fille me manque et me nourrit de tendresse)
- on se sent impuissant (larmes d'impuissance ou de rage)
Nommer l'émotion que l'on ressent est la première étape. Elle débloque tout le reste du processus émotionnel.
Ca ne dit pas qu'on va pleurer ou pas, mais en tout cas, on va gérer l'émotion, ce qui est le plus important pour ne pas la stocker (en angoisse, stress, ...), comprendre son message et le traiter.
Pour nommer les émotions et savoir les entendre, je ne connais qu'une approche vraiment efficace. Il s'agit du cycle de vie de l'émotion de Michelle Larivey (www.redpsy.com). Il a un super dictionnaire des émotions sur leur site. Pour apprendre le cycle émotionnel il faut acheter son bouquin par contre (la puissance des émotions).
Après, pour les larmes, tu peux être bloqué par une croyance limitante d'un autre âge ie tu peux avoir décidé (consciemment ou insconnsciement que pleurer état interdit).
D'où la question d'invité "as tu le droit de pleurer ?" qu'en PNL on pose sous la forme de "qu'est ce qui t'interdit de pleurer ?". Ces questions peuvent aider à mettre à jour la croyance limitante qui te bloque.
Une croyance limitante est quelques chose du genre "si je pleure, alors on va me prendre pour un faible, alors je serai à la mercie de tout le monde et en danger"
ou "si je pleure, alors je serai pris pour un faible et personne ne m'airera plus".
Ce sont des choses toutes bêtes qu'on s'inscrit dans l'inconscient enfant et qui, complètement obsolètes par la suite nous pourrissent la vie d'adulte mais il est très facile de les débloquer en thérapie brèves.
Courage à toi !
Ilo

Sujet intéressant. J'ai récemment rencontré un homme à qui cela pose un problème de ne jamais pleurer...

Gloumi, les comportements que tu décris me font penser aux borderlines et il me semble que ton impulsivité te met en danger ??? Si tu veux explorer cette piste, il y a aapel.org

En espérant que tes larmes intérieures de plomb se transforment en plumes ;-)

Depuis le décès de ma mère en 99, je n'arrivais pas à pleurer, j'avais déjà mis en place dans l'enfance, une dissociation, un pied dans la vie un pied au delà, qui revenait automatiquement lorsque certains évènements se produisaient .

Suite au diagnostique de bipolarité (nov 2011) et médication ad hoc et une situation particulière, je me suis reconnectée, et je pleure pour un oui ou un non, mais j'aime bien, je me souviens à quel point c'était douloureux de pleurer sans larmes, de gémir comme un animal blessé.

Le 6 mars dernier, j'ai vécu le TSUNAMI, le jour où j'ai vraiment coupé le cordon d'avec ma mère, le jour d'avant, j'étais devant la juge pour enfant concernant le suivie de ma fille dans le cadre d'une AEMO, demandée par mes soins . Et là devant cette juge qui me regardait droit dans les yeux mais avec beaucoup de gentillesse, j'ai eu la sensation physique que je me ré-associé que je passais du côté des parents, j'ai laissé mon enfance là pour enfin être beaucoup plus à l'écoute de mes enfants et que chacun reprennent sa place dans la famille. La nuit suivante fut terrible je n'ai pas dormi j'alternais à très grande vitesse crises de fou rire et moments de dépression terrible ainsi que de la confusion, j'étais tellement mal que je me suis rendu chez mon médecin et me suis littéralement écroulée devant sa porte suffoquant dans mes larmes, la trouille au ventre qu'il ne m'envoi en maison de repos, en fait je faisais, ce qu'il appel un crise de lucidité. Et c'est ainsi que je pleure maintenant dès qu'une émotion monte jusque mes yeux, je ne retiens rien et tant pis si on me voit ^^

Bon je me suis laissé aller à beaucoup écrire mais je laisse ainsi.

je suis une fille
je n arrive pas a pleurer
pour mon divorce j ai pleuré une fois
jamais a des enterrements meme d etres que j adorais
Des fois,au pire, une larme roule mais elle est precedée d une crise d angoisse enorme
les angoisses ont remplacé les larmes
je reve de pleurer pendant une semaine
en fait qd je sens que " ca vient" c comme si je me regardais d en haut et je me disais "mais pff arrete ton cinema merde!"
et du coup je reprends mon aspect calme et gentille

en fait c exactement ca si je me prends a vouloir pleurer, je me dis que c est juste du cinema

je voudrais pouvoir ecouler tout cela laisser partir tout ce que je retiens.. ce serait une vraie delivrance enfin!

et pour le cote comique certains se souviendront peut etre de l episode de friends avec bruce willis et rachel: elle est etonnee qu il n ai jamais pleuré, le force a souvenir de trucs triste.. et voila pdt 15 jours il arrete plus de pleurer pour le moindre brin d herbe

Bref je veux pleurer moi aussi!! ( enfin je veux pas qu il m arrive des choses tristes hein! je veux juste evacuer ce qui c deja passé)

En trente ans, j'ai pleuré 4 fois, et je m'en souviens très bien : deux fois dans les bras d'une femme, à la mort de mon chien, et pendant mon divorce. Certes il m'arrivait d'avoir la larme à l’œil, au cinéma, ou en écoutant de la musique, mais je maitrisais la suite...

Depuis que je suis sur ce forum, et donc que je me reconnais comme Z, les vannes sont lâchées. Je me suis transformé la première semaine en midinette qui pleure pour un rien. Surtout le matin : une chanson, la lecture d'un topic, et c'était parti. La journée aussi, en voiture, il suffisait que je me souvienne de mon passé, proche ou lointain, et je me transformais en madeleine !

Bon, ça va mieux maintenant,, mais je ne retiens plus mes larmes, je sais le bien qu'elles font. Je les réserve par contre un peu plus

Sur ce sujet, j'ai un beau livre à conseiller: "L'enfant qui ne pleurait pas" de Torey Hayden. En plus, il paraît que c'est basé sur une vraie histoire - l'auteur et le narrateur sont d'ailleurs identiques. Et l'enfant en question, une petite fille en très grande difficulté psychologique et sociale, se révèle justement être d'une intelligence largement au-dessus de la moyenne (elle "pulverise" les scores des tests qu'on lui fait passer). Mais alors qu'elle n'a que six ans, elle affirme ne jamais pleurer...

Très belle histoire sur comment on peut se sortir d'une situation presque sans issue, et sur l'engagement d'une institutrice. En revanche, moi, j'ai failli pleurer en lisant ce livre!

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De tuer tout sentiment ? Ou de faire pleurer ta psy ?

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la voir se plaindre dans une larme..?. je n'ai pas bien compris.. ta psy s est plains de ton manque de larme...en pleurant?

l une de celle que j avais rencontre m a dit un jour: " c est dingue vous me parlez de choses tres dures...mais comme si ca ne vous etait pas arrivé a vous. avec un vrai detachement "
bha ca, ca se travaille ma ptite dame! meme les pires trucs qui me sont arrivés, je les dis avec le sourire..le sourire, toujours le sourire

merci pour le nom du bouquin je pense que je vais m y pencher

J'ai quasi pas pleuré jusqu'à mes 8ans, puis de là, jusqu'à 2ans, je savais plus pleurer.

Souvent, quand je rage, j'ai les larmes aux yeux. Mais je sais plus pleurer pour une émotion qui vient de l'intérieur.
Mais je pleure sur commande, théatre oblige, et je mime souvent les gens, donc si ça ris, je ris, si ça pleure, je pleure. Mais je ne ressens pas ces émotions, une fois encore.

Oubliez tout les noms de maladies à la mode qu'on colle aux zèbres à tort c'est une érreur de diagnostique courante comme borderline par exp.

Les sentiments qui sont bloqués, l'impression de ne rien ressentir, c'est juste un robinet qui est fermé depuis longtemps et qui est grippé, rouillé.

Pensez très fort à la chaleur d'une larme qui coule sur la joue, le sentiment de bien être après, imaginez les problèmes qui coulent avec les rivières qui coulent sur vos joues, puis le calme tendre qui en suit.

Moi aussi j'ai mis 10 ans à pleureur et puis ça c'est fait tout seul quand justement j'en ai pris conscience, je me suis autorisé à pleurer. Je me suis dis que cette situation que je vivais était vraiment à pleurer et j'ai eu envie d'essayer parce que ne pas pleurer ne faisait qu'augmenter la pression interne et éloigner le moment du bien être.

Depuis ça va très bien et les larmes qui coulent parfois toutes seules de mes yeux sont de bonnes indicatrices de ce que je dois faire et me soulagent bien.

Là je crois que je vais en écraser une .. de bonheur ;-)

PS: quand on n'a pas eu d'enfance, étant précoce, ça peut être bon de se forcer à tester toutes les choses que l'on a manqué : crier comme un bébé (théorie du cri primal), jouer avec des jouets et s'acheter un nounours (rattrapage, exploration des sensations, possbiliter de jouer avec un enfant, pleurer comme un enfant, sourire comme un enfant), faire des conneries comme un adolescent (là il y a des gens qui bloquent le compteur à tort), etc.., ça prend quelques années mais l'inconscient vous dit merci après ..
= peut être le sujet d'un autre post ?

c'est vrai que je pleure difficilement dans la "vraie vie"...j'y arrive devant un film ou un podium de manifestations sportives à la télé car je me mets à la place des protagonistes (empathie forte chez moi).

Je vais dire un truc un peu cérébral, je vous prie d'avance de m'en excuser, mais bon, ZC est un peu fait pour ça.

J'ai pris la décision d'arrêter de pleurer vers 13 ans pour des raisons que je crains fort d'avoir à qualifier de mystiques (hein? ben oui). Je venais d'avoir un accident assez grave, j'avais craint de mourir et, comme j'étais croyant, je pensais que j'allais rencontrer mon Créateur (riez, riez... moi j'étais un petit nenfant sage et j'écoutais à mes cours de catéchisme). A ma décharge j'avais la fièvre, je cauchemardais, je délirais... Il n'empêche que tout ce que j'avais envie de dire à mon Créateur au milieu de mes larmes de douleur et de désespoir, c'était: "Salaud! Salaud! Dégueulasse! Me faire ça à moi qui suis un si gentil garçon! Tu n'es qu'une brute sans coeur!"

Eh bien, quand j'ai repris mes esprits, j'ai eu honte d'avoir pensé ça, et d'autant plus qu'en y réfléchissant un peu j'étais bien forcé d'admettre que la cause principale sinon même unique de mon accident était mon imprudence. Je me suis dit (avant de me faire observer que ces réflexions étaient stupides, merci de prendre en compte le fait qu'elles émanaient d'un gamin de 13 ans qui pensait venir d'échapper à la mort) que loin d'être un salaud, mon Créateur m'avait fait la grâce tout à fait imméritée de me laisser la vie que j'étais en train de perdre en raison directe de ma connerie, et alors même que je venais de surcroît de l'agonir d'injures et de blasphèmes. J'ai trouvé qu'il eût été obscène de ma part de ne pas me repentir devant une preuve si manifeste de la miséricorde divine... et je me suis promis dans un même mouvement 1) de ne plus jamais pleurer; 2) de ne plus jamais douter de la bonté de Dieu. C'est bizarre mais c'est comme ça: dans ma tête, pleurer et douter de la bonté de Dieu sont deux aspects d'un même blasphème.

Si ça vous paraît un peu chtarbé, rassurez-vous, c'est aussi mon avis... mais ça s'est quand même profondément inscrit dans ma tête et ça y est resté, même beaucoup plus tard quand je suis devenu agnostique. Tout agnostique que je sois, je reste convaincu que pleurer, c'est blasphémer en doutant de la bonté de Dieu... et donc je continue de penser avoir raison de ne pas pleurer. Parfois c'est un peu dur à vivre (quand on se prend un râteau avec les nanas, quand on enterre sa mère), mais globalement je trouve que cette attitude a un certain panache, une certaine allure.

J'essaie de (et en général je réussis à) ne pas pleurer par... noblesse d'âme, pas moins. Les Angliches appellent ça, paraît-il, la stiff upper lip. Oui, refuser de pleurer par respect pour la bonté d'un Bon Dieu auquel en plus on ne croit pas vraiment... je trouve que c'est un sentiment de gentleman, délicieusement suranné mais (j'ose le dire? non? si? allez, si!) noble.

Ou pour le dire en termes moins pompeux: pisse un coup, tu pleureras moins.

Bonsoir à tous,

Je me retrouve beaucoup dans ce que certain d'entre vous ont pu dire et notamment nikoku74... Mais j'aimerai pouvoir mettre un mot sur ce "syndrome", j'espère qu'une communauté de zèbres pourra m'aider!

Cela fait maintenant 10 ans que je ne pleure quasiment jamais (j'ai 26 ans), ma femme ne m'a vu pleurer qu'une fois alors qu'autour de nous, tous les hommes qu'on connait sont sensibles et pleurent régulièrement dans nos bras ou ceux de leur femme. Et pourtant, il suffit que je ressente une émotion forte devant un sport ou même un film pour que mes premières larmes sortent. Alors pourquoi suis je plus empathique dans la vie virtuelle que dans la vie réelle?

Ma femme dit de moi que j'ai un cœur de pierre, est ce lié?

Merci d'avance...

TLC

Je ne pense pas qu'il soit envisageable qu'un zebre ne puisse pas pleurer car par définition le zebre est très (trop) sensible.

En revanche ce qu'il peut se passer c'est que fasse à la souffrance permanente causé par cette sensibilité trop grande un zebre puisse créer une armure et utiliser dans le cas du HPI son intelligence et sa grande lucidité pour raisonner l'émotionnel ! Mais ca quand ca arrive ca tient un moment voir des années mais un jour ou l'autre ca finit par lacher quand l'intelligence n'est plus assez conséquente ou motivé pour faire le garde fou et la patatatra tout ce temps de douleur qui remonte à la surface d'un coup, c'est l'effondrement et surement une phase assez critique de la vie d'un zèbre...

Après il y a les zèbres autiste mais la je ne vais rien dire car je n'y connais rien...

Bref, tout ca pour dire il vaut mieux accepter la souffrance au fur et a mesure plutôt que de tout cumuler pour se faire écraser un matin.

Comme beaucoup d'entre vous, je pleure très peu également. Les larmes peuvent me monter aux yeux, à l'opéra par exemple ou dans des circonstances douloureuses, mais il suffit d'un peu de maîtrise pour leur éviter de couler. Je les y autorise parfois dans ma solitude (s'agirait pas de se montrer vulnérable), simplement pour éviter qu'elles ne s'entassent et ne stagnent jusqu'à impliquer l'écroulement. J'en verse alors quelques-unes en songeant au sublime air de Charlotte dans le Werther de Massenet "Va, laisse couler mes larmes ... Elles font du bien ..."

Sans doute nous sommes-nous progressivement endurcis. Et je ne culpabilise plus désormais de ne rien laisser filtrer extérieurement de mes émotions. Lorsque l'on me dit que je suis froide et insensible, lorsque l'on s'étonne, qu'abordant des sujets plus pénibles j'affiche un large sourire, je me sens au contraire rassurée. Au moins, ils ignorent tout du tumulte intérieur qui me ronge souvent. Ma sensibilité, je ne consens à l'exprimer que devant ceux, rares, à qui j'ai accordé ma confiance et, encore, dans la limite du raisonnable ...

Je devrais chialer, là, et je sais que je ne vais pas y arriver. Mais si mon ressenti se traduisait de manière classique je sangloterais bien comme il faut, là.