Échecs et surdoués
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Échecs et surdoués
Bon, j'effectuais une recherche sur ... "les zèbres et le conduite automobile": donc, rien à voir avec le jeu d'échecs!! (je voulais voir si ce sujet avait déjà été abordé).
Mais, en tapant "zèbres et ..." je n'ai vu que des sites sur les zébras, marquage au sol ...
Alors, j'ai essayé "surdoués et conduite automobile", et là, le premier lien faisait référence à un fait divers de 1985, dont je me souviens: la mort d'un champion des tournois d'échecs!! A l'époque où il jouait, je voyais un jeune original, très fort, atypique ... j'ignorais ce que "surdoué" voulait dire ... à plus forte raison, "zèbre"!
Mais, je vous invite à lire l'article, certains se reconnaîtront dans la portrait de ce joueur talentueux et anti-conformiste:
Echec et mort d'un surdoué
Par Haget Henri et Leblond Renaud, publié le 21/09/1995
Dans la vie comme sur un échiquier, tout réussissait à Gilles Andruet. Jusqu'au jour où l'on a retrouvé son corps au bord d'une rivière.
La scène se déroule dans le monde feutré des échecs, à Alès, en 1984. Face à face, ce jour-là, deux des meilleurs joueurs français: Bachar Kouatly et Gilles Andruet. Leurs cerveaux fonctionnent à la vitesse de la lumière. La partie dure déjà depuis plusieurs heures. Kouatly, immobile, regard de statue, se concentre. Ou, plutôt, il tente de se concentrer. De l'autre côté de l'échiquier, son adversaire multiplie les mimiques, pèle une orange, se lève, se rassoit, salue l'assistance, commente les coups. Puis il sort une bière et la décapsule bruyamment. Kouatly, sans perdre son flegme: "Maintenant, tu arrêtes ton manège, ou je te fous mon poing sur la gueule..." Andruet: "Chiche!" La partie s'arrêtera là. Le milieu des échecs en tremble encore. Kouatly était chiche.
"Gilles a toujours voulu connaître les limites des gens, dit Kouatly. Il était capable d'aller très loin." Jean-Claude Andruet estime que son fils avait "une facilité naturelle à affronter le danger". Le 22 août, au matin, son corps sans vie a été découvert sur une berge de l'Yvette, dans l'Essonne. Le cadavre était emballé dans un sac plastique. Pas le moindre impact de balle. Aucune marque de coup de couteau. L'ancien champion de France, génial et fantasque, avait été battu à mort. Un mois plus tard, les enquêteurs peinent encore à reconstituer l'itinéraire en zigzag de ce surdoué défroqué.
C'est la mort mystérieuse d'un jeune homme mystérieux. A 37 ans, il ne faisait pas son âge. Petit, rond, la tignasse ébouriffée: derrière ses lunettes de matheux, Gilles Andruet dissimulait un tempérament de poète anarchiste. Le portrait que tracent ses amis n'est qu'une succession d'anecdotes souvent comiques ponctuée de quelques approximations psychologiques. "Il me faisait penser à un être venu d'ailleurs, insaisissable et presque androgyne, dit Virginie Mora, une jeune joueuse d'échecs dont il fut le mentor. Mes parents l'adoraient. Nous l'avons hébergé des semaines entières. Il ne téléphonait pas, n'écrivait jamais. Il apparaissait puis il disparaissait. C'est tout." Ces dernières années, il ne vivait plus que la nuit. Il avait délaissé les tables d'échecs pour celles des casinos. Un jour à Enghien, le lendemain à Istanbul. Son existence échappait à tout le monde. On sait seulement par le bulletin fédéral que sa dernière partie d'échecs remontait au 2 avril 1995. Sa famille elle-même avait renoncé à suivre sa trace.
Gilles Andruet portait un nom célèbre. Son père, Jean-Claude, fut un fameux pilote de rallyes dans les années 70. Séparé de sa femme, dévoré par sa passion de la course, il laissera son fils grandir dans son ombre. Le jeune Gilles est élevé par sa tante. Ballotté de collège en collège, il subjugue ses professeurs par son insolente facilité. "Des comme ça, on en voit un tous les vingt ans", dit à son père le proviseur du lycée Louis-le-Grand. Premier dans toutes les matières, il part au bahut les mains dans les poches, sans livre ni cahier. Quand il ne sèche pas les cours. L'année du bac, on le retrouve à Ajaccio. Son père l'a confié à des amis corses. Gilles habite seul dans un luxueux studio. Quand il en sort, c'est pour aller jouer aux échecs. Contre trois adversaires à la fois. Deux jours avant l'examen, il passe un coup de fil à son père: "Papa, je ne me présente pas: j'ai rien foutu." Papa apprécie modérément. Gilles s'incline. Enfin presque. "Le premier jour, se souvient Jean-Claude Andruet, l'épreuve d'histoire-géo débutait à 8 heures, il est arrivé à 11. Le lendemain, pour les maths, il s'est réveillé à peu près à l'heure. Mais, avant d'aller au lycée, il est parti faire son marché." Il décrochera son bac C avec mention.
Ecrasé par la gloire sportive de son père, Gilles ne pense plus alors qu'à l'épater sur son propre terrain: celui de la compétition. A l'âge de 13 ans, pour la première fois, Jean-Claude Andruet lui avait laissé le volant de sa voiture. C'était en forêt de Fontainebleau. Au bout de la petite ligne droite, il y avait un méchant virage. "Gilles n'avait jamais conduit, raconte Jean-Claude Andruet. Il a accéléré à fond jusqu'à la courbe. Et là, instinctivement, il a mis la voiture en appui, à la limite de l'adhérence. Il n'y a pas un adulte sur cent capable de réussir ça." Gilles Andruet ne passera son permis de conduire qu'à l'âge de 27 ans. Mais, en chemin, il n'a pas perdu son temps.
La passion des échecs le démangeait depuis l'adolescence. Sa science des combinaisons et son besoin d'affirmation feront le reste. Jean-Claude Loubatière, président de la Fédération française de jeu d'échecs, se souvient de sa progression météorique. "En cinq ans, il est passé du rang de modeste joueur de deuxième catégorie à celui de maître international. C'est un exploit rarissime. Il semblait atteint d'une sorte de boulimie. Il disputait des parties de haut niveau presque tous les jours." Gilles Andruet ne se sépare plus de son ordinateur portable, dissèque tous les ouvrages parus sur le sujet depuis un siècle, joue à l'aveugle, en simultané, en semi-rapide, ne dort plus. Lorsqu'il perd un match, la plupart du temps, c'est qu'il est épuisé. A côté de ça, son attitude déroute souvent ses adversaires. Son détachement de façade jure avec l'atmosphère compassée qui baigne les grands championnats. Ses clowneries sont celles d'un Nastase des échecs. On le prend pour un fou. Il veut seulement être roi. En 1988, c'est chose faite. Il devient champion de France. Comme papa au volant de son Alpine. L'histoire est belle. Mais elle ne s'arrête pas là.
A cette époque, les spécialistes lui prédisent une grande carrière internationale. Son père lui-même l'invite à le rejoindre sur la Côte d'Azur pour peaufiner sa condition physique. Une fois, deux fois, dix fois. Gilles, au téléphone, est toujours d'accord. Puis, au dernier moment, il disparaît sans laisser d'adresse. D'ailleurs, il n'en a pas vraiment, d'adresse. Pendant près d'un an, il vit dans sa voiture. Une grosse Rover beige foncé dans laquelle il a entassé pêle-mêle des kilos de vêtements, des disques en pagaille et tous ses bouquins. La nuit, il ne verrouille jamais les portières. Le reste du temps, il fait ses courses dans des stations-service d'autoroute. Là, il est capable de claquer 1 000 francs en cinq minutes. Pour des gamineries: des chemises qu'il ne portera jamais ou des romans improbables qu'il balancera sur la lunette arrière. Son anti-conformisme l'éloigne du circuit fermé des grands maîtres. Il s'occupe désormais de l'équipe de France féminine. Les femmes n'ont jamais été considérées à l'égal des hommes dans le microcosme des échecs. Il veut faire mentir l'establishment. "Lorsqu'une fille commettait une erreur, il était le seul à ne pas lever les yeux au ciel", dit Virginie Mora.
Les défis ont toujours jalonné son existence. "Je veux devenir riche, répétait-il. Gagner beaucoup d'argent sans jamais travailler." La voie est toute tracée. Elle le mène aux tables de black jack. Gilles Andruet s'exerce jour et nuit à la méthode de comptage des cartes inventée par un parieur américain du nom de Ken Uston. Il gave son ordinateur de logiciels importés des Etats-Unis. A ses amis qui s'inquiètent il assène son credo: "Contre la banque, c'est du 51-49." A condition de ne pas faire de faute. Et il n'en fait pas beaucoup. A condition, aussi, de ne pas se laiser prendre. Car le comptage des cartes, qui exige une mémoire phénoménale, est proscrit. Gilles Andruet devient indésirable dans de nombreux établissements. Il décide de s'établir en Belgique, à Ostende. Pourquoi Ostende? "A cause du casino, répond Bachar Kouatly. Les règles du black jack y sont plus souples qu'ailleurs. Il aurait pu habiter sur la Lune pour peu qu'on y installe une salle de jeu."
La nature humaine le fascine. Il se nourrit de cette faune interlope qu'il côtoie aux petites heures du matin. Il arrache des confidences aux aventuriers des tapis verts, se lie d'amitié avec un ancien légionnaire devenu portier de boîte de nuit. Pendant des mois, il cherchera à comprendre comment un homme peut tuer pour de l'argent. "Je ne l'ai jamais vu prendre un taxi sans adresser la parole au chauffeur, dit Virginie Mora. La plupart du temps, il s'asseyait à sa droite. Et il entamait la conversation en lui demandant des nouvelles de sa femme."
Ces derniers temps, Gilles Andruet n'était plus le même. Il était devenu nerveux, trop nerveux. Il disait qu'il se sentait suivi, qu'il avait besoin de 400 000 francs, et vite. Le 23 juillet, il retrouve son père à Mâcon, autour d'un rallye. Cela faisait près d'un an qu'ils ne se parlaient plus. Lassé de payer les contraventions quasi quotidiennes de son fils, l'ancien pilote avait rompu les liens. Ce jour-là, ils ont tout mis à plat. Presque tout. "J'aurais voulu lui dire que je l'aimais", confie Jean-Claude. En le quittant, Gilles a avoué qu'il avait besoin de lui. Il a ajouté qu'il allait changer de vie. "Si tu reprends un volant, papa, prends-moi comme copilote." Ils se sont embrassés. Puis Gilles est reparti vers Paris. Il lui restait encore quelques détails à régler.
Mais, en tapant "zèbres et ..." je n'ai vu que des sites sur les zébras, marquage au sol ...
Alors, j'ai essayé "surdoués et conduite automobile", et là, le premier lien faisait référence à un fait divers de 1985, dont je me souviens: la mort d'un champion des tournois d'échecs!! A l'époque où il jouait, je voyais un jeune original, très fort, atypique ... j'ignorais ce que "surdoué" voulait dire ... à plus forte raison, "zèbre"!
Mais, je vous invite à lire l'article, certains se reconnaîtront dans la portrait de ce joueur talentueux et anti-conformiste:
Echec et mort d'un surdoué
Par Haget Henri et Leblond Renaud, publié le 21/09/1995
Dans la vie comme sur un échiquier, tout réussissait à Gilles Andruet. Jusqu'au jour où l'on a retrouvé son corps au bord d'une rivière.
La scène se déroule dans le monde feutré des échecs, à Alès, en 1984. Face à face, ce jour-là, deux des meilleurs joueurs français: Bachar Kouatly et Gilles Andruet. Leurs cerveaux fonctionnent à la vitesse de la lumière. La partie dure déjà depuis plusieurs heures. Kouatly, immobile, regard de statue, se concentre. Ou, plutôt, il tente de se concentrer. De l'autre côté de l'échiquier, son adversaire multiplie les mimiques, pèle une orange, se lève, se rassoit, salue l'assistance, commente les coups. Puis il sort une bière et la décapsule bruyamment. Kouatly, sans perdre son flegme: "Maintenant, tu arrêtes ton manège, ou je te fous mon poing sur la gueule..." Andruet: "Chiche!" La partie s'arrêtera là. Le milieu des échecs en tremble encore. Kouatly était chiche.
"Gilles a toujours voulu connaître les limites des gens, dit Kouatly. Il était capable d'aller très loin." Jean-Claude Andruet estime que son fils avait "une facilité naturelle à affronter le danger". Le 22 août, au matin, son corps sans vie a été découvert sur une berge de l'Yvette, dans l'Essonne. Le cadavre était emballé dans un sac plastique. Pas le moindre impact de balle. Aucune marque de coup de couteau. L'ancien champion de France, génial et fantasque, avait été battu à mort. Un mois plus tard, les enquêteurs peinent encore à reconstituer l'itinéraire en zigzag de ce surdoué défroqué.
C'est la mort mystérieuse d'un jeune homme mystérieux. A 37 ans, il ne faisait pas son âge. Petit, rond, la tignasse ébouriffée: derrière ses lunettes de matheux, Gilles Andruet dissimulait un tempérament de poète anarchiste. Le portrait que tracent ses amis n'est qu'une succession d'anecdotes souvent comiques ponctuée de quelques approximations psychologiques. "Il me faisait penser à un être venu d'ailleurs, insaisissable et presque androgyne, dit Virginie Mora, une jeune joueuse d'échecs dont il fut le mentor. Mes parents l'adoraient. Nous l'avons hébergé des semaines entières. Il ne téléphonait pas, n'écrivait jamais. Il apparaissait puis il disparaissait. C'est tout." Ces dernières années, il ne vivait plus que la nuit. Il avait délaissé les tables d'échecs pour celles des casinos. Un jour à Enghien, le lendemain à Istanbul. Son existence échappait à tout le monde. On sait seulement par le bulletin fédéral que sa dernière partie d'échecs remontait au 2 avril 1995. Sa famille elle-même avait renoncé à suivre sa trace.
Gilles Andruet portait un nom célèbre. Son père, Jean-Claude, fut un fameux pilote de rallyes dans les années 70. Séparé de sa femme, dévoré par sa passion de la course, il laissera son fils grandir dans son ombre. Le jeune Gilles est élevé par sa tante. Ballotté de collège en collège, il subjugue ses professeurs par son insolente facilité. "Des comme ça, on en voit un tous les vingt ans", dit à son père le proviseur du lycée Louis-le-Grand. Premier dans toutes les matières, il part au bahut les mains dans les poches, sans livre ni cahier. Quand il ne sèche pas les cours. L'année du bac, on le retrouve à Ajaccio. Son père l'a confié à des amis corses. Gilles habite seul dans un luxueux studio. Quand il en sort, c'est pour aller jouer aux échecs. Contre trois adversaires à la fois. Deux jours avant l'examen, il passe un coup de fil à son père: "Papa, je ne me présente pas: j'ai rien foutu." Papa apprécie modérément. Gilles s'incline. Enfin presque. "Le premier jour, se souvient Jean-Claude Andruet, l'épreuve d'histoire-géo débutait à 8 heures, il est arrivé à 11. Le lendemain, pour les maths, il s'est réveillé à peu près à l'heure. Mais, avant d'aller au lycée, il est parti faire son marché." Il décrochera son bac C avec mention.
Ecrasé par la gloire sportive de son père, Gilles ne pense plus alors qu'à l'épater sur son propre terrain: celui de la compétition. A l'âge de 13 ans, pour la première fois, Jean-Claude Andruet lui avait laissé le volant de sa voiture. C'était en forêt de Fontainebleau. Au bout de la petite ligne droite, il y avait un méchant virage. "Gilles n'avait jamais conduit, raconte Jean-Claude Andruet. Il a accéléré à fond jusqu'à la courbe. Et là, instinctivement, il a mis la voiture en appui, à la limite de l'adhérence. Il n'y a pas un adulte sur cent capable de réussir ça." Gilles Andruet ne passera son permis de conduire qu'à l'âge de 27 ans. Mais, en chemin, il n'a pas perdu son temps.
La passion des échecs le démangeait depuis l'adolescence. Sa science des combinaisons et son besoin d'affirmation feront le reste. Jean-Claude Loubatière, président de la Fédération française de jeu d'échecs, se souvient de sa progression météorique. "En cinq ans, il est passé du rang de modeste joueur de deuxième catégorie à celui de maître international. C'est un exploit rarissime. Il semblait atteint d'une sorte de boulimie. Il disputait des parties de haut niveau presque tous les jours." Gilles Andruet ne se sépare plus de son ordinateur portable, dissèque tous les ouvrages parus sur le sujet depuis un siècle, joue à l'aveugle, en simultané, en semi-rapide, ne dort plus. Lorsqu'il perd un match, la plupart du temps, c'est qu'il est épuisé. A côté de ça, son attitude déroute souvent ses adversaires. Son détachement de façade jure avec l'atmosphère compassée qui baigne les grands championnats. Ses clowneries sont celles d'un Nastase des échecs. On le prend pour un fou. Il veut seulement être roi. En 1988, c'est chose faite. Il devient champion de France. Comme papa au volant de son Alpine. L'histoire est belle. Mais elle ne s'arrête pas là.
A cette époque, les spécialistes lui prédisent une grande carrière internationale. Son père lui-même l'invite à le rejoindre sur la Côte d'Azur pour peaufiner sa condition physique. Une fois, deux fois, dix fois. Gilles, au téléphone, est toujours d'accord. Puis, au dernier moment, il disparaît sans laisser d'adresse. D'ailleurs, il n'en a pas vraiment, d'adresse. Pendant près d'un an, il vit dans sa voiture. Une grosse Rover beige foncé dans laquelle il a entassé pêle-mêle des kilos de vêtements, des disques en pagaille et tous ses bouquins. La nuit, il ne verrouille jamais les portières. Le reste du temps, il fait ses courses dans des stations-service d'autoroute. Là, il est capable de claquer 1 000 francs en cinq minutes. Pour des gamineries: des chemises qu'il ne portera jamais ou des romans improbables qu'il balancera sur la lunette arrière. Son anti-conformisme l'éloigne du circuit fermé des grands maîtres. Il s'occupe désormais de l'équipe de France féminine. Les femmes n'ont jamais été considérées à l'égal des hommes dans le microcosme des échecs. Il veut faire mentir l'establishment. "Lorsqu'une fille commettait une erreur, il était le seul à ne pas lever les yeux au ciel", dit Virginie Mora.
Les défis ont toujours jalonné son existence. "Je veux devenir riche, répétait-il. Gagner beaucoup d'argent sans jamais travailler." La voie est toute tracée. Elle le mène aux tables de black jack. Gilles Andruet s'exerce jour et nuit à la méthode de comptage des cartes inventée par un parieur américain du nom de Ken Uston. Il gave son ordinateur de logiciels importés des Etats-Unis. A ses amis qui s'inquiètent il assène son credo: "Contre la banque, c'est du 51-49." A condition de ne pas faire de faute. Et il n'en fait pas beaucoup. A condition, aussi, de ne pas se laiser prendre. Car le comptage des cartes, qui exige une mémoire phénoménale, est proscrit. Gilles Andruet devient indésirable dans de nombreux établissements. Il décide de s'établir en Belgique, à Ostende. Pourquoi Ostende? "A cause du casino, répond Bachar Kouatly. Les règles du black jack y sont plus souples qu'ailleurs. Il aurait pu habiter sur la Lune pour peu qu'on y installe une salle de jeu."
La nature humaine le fascine. Il se nourrit de cette faune interlope qu'il côtoie aux petites heures du matin. Il arrache des confidences aux aventuriers des tapis verts, se lie d'amitié avec un ancien légionnaire devenu portier de boîte de nuit. Pendant des mois, il cherchera à comprendre comment un homme peut tuer pour de l'argent. "Je ne l'ai jamais vu prendre un taxi sans adresser la parole au chauffeur, dit Virginie Mora. La plupart du temps, il s'asseyait à sa droite. Et il entamait la conversation en lui demandant des nouvelles de sa femme."
Ces derniers temps, Gilles Andruet n'était plus le même. Il était devenu nerveux, trop nerveux. Il disait qu'il se sentait suivi, qu'il avait besoin de 400 000 francs, et vite. Le 23 juillet, il retrouve son père à Mâcon, autour d'un rallye. Cela faisait près d'un an qu'ils ne se parlaient plus. Lassé de payer les contraventions quasi quotidiennes de son fils, l'ancien pilote avait rompu les liens. Ce jour-là, ils ont tout mis à plat. Presque tout. "J'aurais voulu lui dire que je l'aimais", confie Jean-Claude. En le quittant, Gilles a avoué qu'il avait besoin de lui. Il a ajouté qu'il allait changer de vie. "Si tu reprends un volant, papa, prends-moi comme copilote." Ils se sont embrassés. Puis Gilles est reparti vers Paris. Il lui restait encore quelques détails à régler.
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Échecs et surdoués
Beaucoup de champions d'échecs célèbres figurent parmi ... les surdoués célèbres!
J'en rechercherai quand j'aurai un peu plus de temps libre ...
Y a t-il, parmi vous des joueurs, d'échecs, ou autres jeux de stratégie???
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Échecs et surdoués
Il y a un fil sur zébra concernant les échecs au permis de conduire. Euh, ça fait déjà un moment de ça, va falloir l'exhumer...
https://www.zebrascrossing.net/t4892-et-le-permis-de-conduire-dans-tout-ca?highlight=Permis+de+conduire
Voilà qui est fait.
https://www.zebrascrossing.net/t4892-et-le-permis-de-conduire-dans-tout-ca?highlight=Permis+de+conduire
Voilà qui est fait.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Échecs et surdoués
Merci Fata!!
Donc, si je comprends bien, ... euh, ben, je ne suis pas seule à être une "nulle" au volant!
J'irai lire le lien, ce soir!
Sélène-Nyx- Messages : 3842
Date d'inscription : 29/04/2012
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