L'école : douleur ou lieu d'épanouissement ?

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Message par AF Ven 1 Avr 2011 - 10:02

Moi, je suis un rebelle incontournable de l'éducation nationale car dès le départ, on a voulu me formater...Or, moi, on ne me formate pas, un point c'est tout ! Rolling Eyes
Tellement rebelle au système éducatif que cela s'est vu dès le départ au cp avec des notations catastrophiques. Rebelle aussi à ce système car j'ai eu des problèmes de vue et de surdité qui m'ont handicapé le début de mon existence en m'imposant de travailler qu'avec trois sens, ce qui fait que j'ai déjà démarré avec un sacré handicap pour apprendre et c'est à la faute en partie de l'éducation nationale qui n'avait pas fait son travail dans la transmission des dossiers. Evil or Very Mad

Rebelle à l'éducation nationale car il me fallait de l'expérimentation, de la réflexion, de la créativité, du concret...Mais certainement pas être une machine à réciter bêtement leurs "conneries" ! Plus à la marge de l'éducation, j'en suis la représentation vivante et concrète.
Le pire dans tout cela, c'est que je plaisais vachement aux femmes donc à mes institutrices malgré cette rebellion incessance.
Il y en a d'ailleurs une, mon maîtresse de CE1, qui parle toujours de moi avec admiration...Il faut dire à quel point je l'ai marqué ! Razz

Tout cela pour dire que jusqu'à l'âge de 13 ans, je n'avais goût à rien à l'enseignement. J'étais nul partout sauf en sciences où je me tapais systématiquement 20/20 ce qui avait la raison d'agacer ces mêmes instituteurs et institutrices car ils y comprenaient rien ! Rolling Eyes Quand mon instituteur de CM2 posait une question piège en culture générale, j'étais presque toujours celui qui détenait la réponse, ce qui avait la raison d'agacer mes camarades de classe, surtout les têtes de classe, qui n'y comprenaient rien ! Je passais vraiment pour un falsificateur, un trublion du troisième type, un extraterrestre quoi ! alien

C'est réellement durant mes deux ans de Cours Hattemer (un cours par correspondance fort réputé) que je vais m'éclater car je vais pouvoir exploiter tout mon temps libre à la maison pour organiser mon enseignement comme bon me semble ! Smile La méthode d'enseignement du français notamment, radicalement différente dans ces cours, va me donner goût à notre langue et je vais alors décoller en Français d'une façon surprenante. En sortie de ces deux ans, je ne suis plus le même...Transfiguré !

Mon père sait comment je fonctionne et comprend qu'il me faille du concret pour maintenir ce niveau d'excellence.
Il va donc m'orienter vers une carrière technologique en me faisant entrer au Lycée Jules Richard, l'un des lycées parisiens les plus réputés en microtechniques car il y a un examen d'entrée de sélection pour y mettre les pieds. Examen d'entrée que je réussi à mon immense surprise. C'est le début d'une renaissance car je fais enfin des études qui me fascinent vraiment. L'enseignement pratique, tant dans les matières tehnologiques que générales me vont comme un gant. C'est la première fois que je me retrouve dans le peloton de tête d'une classe (tantôt 4ème; puis 2ème). Cela n'empêche pas mon profil atypique d'être remarqué, pointé du doigt par mes camarades et d'être la cible d'un certain bizuttage. Je serai encore et toujours à l'écart des autres mais désormais, c'est vivable car je réglai désormais mes comptes sur la feuille de cours ou les contrôles ! Very Happy

Je vais revivre de nouveau l'enfer à partir de la première d'adaptation me menant jusqu'au bac STI car on commence de nouveau à me vendre de la théorie abstraite et pour moi, c'est invivable ! Mad Heureusement, les matières techniques sont toujours là pour me permettre de m'exprimer et montrer mon potentiel sous-jacent qui ne se reflète pas dans les matières générales. J'obtiens mon BAC STI de justesse. Fatigué par les microtechniques, amoureux de dessin technique, marre des microtechniques et de l'usinage, créativité importante, je m'oriente vers un BTS de Conception de Produits Industriels. Le meilleur BTS qui soit pour ma personnalité.

Dans ce BTS, les matières générales sont toujours un blocage (sauf la partie littéraire) mais en technique (Dessin, logiciels, connaissances générales, cotation,...), tout le corps enseignant s'accorde à dire que je suis le meilleur élément de ma session. Je m'épanouis très visiblement. Mais je pense que la meilleure récompense à mes efforts sera mon thème de fin d'études sur un appareil à suivre le soleil, preuve absolue de ma personnalité de zèbre avec la félicitation du jury pour la qualité de mon rapport ainsi que ma prestation orale. Fatigué par l'enseignement et sachant que après, je serai vraiment limité par mon niveau en maths, je conclu ma scolarité ici.

Depuis bien sûr, ma carrière professionnelle n'est pas sans évoquer ma personnalité de zèbre à travailler avant tout sur du concret par expérimentations.

En clair, l'école ce fut l'enfer de l'abstrait jusqu'à ce que l'on me donne la possibilité de m'illustrer sur du concret...
Nous sommes tous zèbres...Avec nos particularités. Wink

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Message par poppy Ven 1 Avr 2011 - 10:52

PauluZ a écrit:
Maly a écrit:Lettres classiques.

On va bien s'entendre Wink

oh ben purée, on est combien comme ça???
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Message par poppy Ven 1 Avr 2011 - 10:58

Ben pour moi, je ne me rappelle de rien...
L'école, c'est le grand blanc, si ce n'est l'attente, et la solitude. Une espèce de grand bug!

On m'a dit rêveur, bon en classe; mais, à y repenser je n'étais pas dedans du tout. C'est drôle, j'ai l'impression de n'avoir commencé à vivre (enfin, à devenir quelqu'un qui réfléchit) que lorsque j'ai pu me concentrer sur une seule matière, en faculté ! Tout s'est organisé, et j'ai pu faire pleins de liens dans ce que j'apprenais.

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Message par poppy Ven 1 Avr 2011 - 11:06

Limule a écrit:L'école...Si je pouvais la résumer en un mot, ce serait "formatage".
Même si tous les enseignants ne sont pas comme ça, la plupart appliquent ce précepte, contre lequel je butais à chaque fois.

Tu sais, Limule, c'est pas évident l'enseignement! Imagine un gamin, en face de toi, qui part dans toutes les directions; tu sens qu'il a du potentiel, tu voudrais bien prendre le temps de comprendre ce qu'il veut dire, de partir avec lui dans ses délires, fulgurants, incontrôlables!

Mais derrière, il y a les zouaves qui s'impatientent; il y a le cours à respecter, le timing, là où tu veux arriver, les programmes...

En fait, c'est pas tant l'école qui formate les élèves, je trouve, ce sont plutôt les élèves qui formatent la classe, et la classe qui formate chacun d'entre eux. Dans le fond, une classe, c'est jamais qu'un groupe, et c'est triste à dire, mais ce n'est pas un assemblage d'individus différents, considérés chacun dans leur différence!
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Message par Limule Dim 3 Avr 2011 - 20:09

Bonjour Poppy,

Tu sais, Limule, c'est pas évident l'enseignement! Imagine un gamin, en face de toi, qui part dans toutes les directions; tu sens qu'il a du potentiel, tu voudrais bien prendre le temps de comprendre ce qu'il veut dire, de partir avec lui dans ses délires, fulgurants, incontrôlables!

Mais derrière, il y a les zouaves qui s'impatientent; il y a le cours à respecter, le timing, là où tu veux arriver, les programmes...

En fait, c'est pas tant l'école qui formate les élèves, je trouve, ce sont plutôt les élèves qui formatent la classe, et la classe qui formate chacun d'entre eux. Dans le fond, une classe, c'est jamais qu'un groupe, et c'est triste à dire, mais ce n'est pas un assemblage d'individus différents, considérés chacun dans leur différence!

J'étais bien consciente de n'être pas "la seule" en classe, d'ailleurs j'étais très discrète et je ne me mettais que rarement en avant, consciente de la jalousie que mon statut pouvait susciter, ou suscitait carrément. Je comprenais bien tout cela.
Ce qui me révoltait, était le parti-pris de certains enseignants, qui était contre mon avance. J'ai eu affaire à des professeurs qui m'ont sciemment cassée, soit en ignorant ma participation (en cours d'allemand, classe de huit élèves, moi qui lève la main pour répondre et la prof -qui adorait me reprendre dès que je faisais une faute, qui m'ignora délibérément, le message était bien passé), soit en dévalorisant mon travail -prétendre que j'étais "mauvaise" dans la matière par ex, alors que j'étais tête de classe..., soit en appliquant une méthode qui est que l'élève n'a pas à réfléchir mais à recracher bêtement ce qui lui est enseigné ; dès lors, si tu exposes une théorie différente, ta réponse ne vaut rien. Alors que la question posée est une question ouverte et qui demande simplement d'argumenter son point de vue.
En, clair, à l 'école on ne cherche pas à t'apprendre à réfléchir ou à te faire développer cette capacité, c'est même plutôt l'inverse. On t'apprend à mettre ton intelligence en veille et à faire ce que l'on te dit, ni plus ni moins.

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Message par AF Dim 3 Avr 2011 - 20:44

Limule a écrit:[...] soit en appliquant une méthode qui est que l'élève n'a pas à réfléchir mais à recracher bêtement ce qui lui est enseigné ; dès lors, si tu exposes une théorie différente, ta réponse ne vaut rien. Alors que la question posée est une question ouverte et qui demande simplement d'argumenter son point de vue.
En, clair, à l 'école on ne cherche pas à t'apprendre à réfléchir ou à te faire développer cette capacité, c'est même plutôt l'inverse. On t'apprend à mettre ton intelligence en veille et à faire ce que l'on te dit, ni plus ni moins.

cheers Voilà pourquoi, l'école, c'était mon pire moment...Une envie continuelle de prendre l'autorité du professeur pour une cible ! tongue
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Message par poppy Dim 3 Avr 2011 - 21:15

Limule a écrit: [...] certains enseignants (étaient) contre mon avance. J'ai eu affaire à des professeurs qui m'ont sciemment cassée, soit en ignorant ma participation ([...] la prof -qui adorait me reprendre dès que je faisais une faute, qui m'ignora délibérément [...] ), soit [...] (en prétendant) que j'étais "mauvaise" dans la matière par ex, alors que j'étais tête de classe..., soit en appliquant une méthode qui est que l'élève n'a pas à réfléchir mais à recracher bêtement ce qui lui est enseigné [...]
En, clair, à l 'école on ne cherche pas à t'apprendre à réfléchir ou à te faire développer cette capacité, c'est même plutôt l'inverse. On t'apprend à mettre ton intelligence en veille et à faire ce que l'on te dit, ni plus ni moins.

Il y a une phrase qui m'a marqué beaucoup:
"Apprendre à lire, écrire, compter est important; apprendre à sentir, penser ne l'est pas moins" . Ce n'est pas exactement cette phrase là, mais bon...

En fait, je trouve que c'est dur de faire penser les gens. C'est facile, de se dire: "je vais t'apprendre plein de choses: le sinus, le cosinus, le fonctionnement du corps, la grammaire, les langues..." Mais une fois qu'il a pris en compte qu'il n'a de pouvoir que sur le recrachage, qu'est-ce qu'il reste au prof? Quand on voit qu'en plus, dans une classe, un discours de prof "parle" (dans le sens "ça me parle", "je comprends") à 10% de la classe (3 élèves sur 30); que les leçons ne sont pas apprises, et que tout le travail mené ne sert à rien; que les élèves sortent du collège en en sachant moins que lorsqu'ils y sont entrés (constat personnel...Crying or Very sad )... Ben...
Qu'est-ce qu'il reste, quand on s'aperçoit que ni les leçons, ni la pensée ne fonctionne ?
"Dites, madame, comment pouvez-vous justifiez que vous nous êtes utile?
- Petit imbécile, en te montrant que vous n'êtes pas à la hauteur de mes attentes! Ce n'est pas à ça que je veux servir! Ce n'est pas l'image positive de moi que vous me renvoyez! Vous me renvoyez mon échec, vous me renvoyez l'image d'un imposteur, ou à défaut d'une prof nulle ! Bande de c..."
- Madame, est-ce que vous pouvez nous montrer des énigmes et nous faire réfléchir dans votre cours de LV ?
- Oui, j'ai deux énigmes pour l'année. La 1ère: je suis verte et j'ai une cape, qui suis-je? La 2e: Try to understand what I say. Bon pour le reste, il faut que je repense complètement la philosophie de mon enseignement, la construction de tous mes cours, que je refasse tous mes polys, et les évaluations itous, et vu que j'ai un certain âge et que j'en ai assez de m'investir, pour demain, ça ira ? Oh, mince, je devais faire mes courses ce soir. Bon, ben désolée, une prochaine fois?
- Bon, on fait un débat, alors? Comme ça on pourra réfléchir.
- Non, vous allez encore parler, et quand ça parle, ça dégénère, et je ne contrôle plus rien. Alors déjà que j'ai pas une grande estime de moi... Si en plus ça ne sert à rien, vu que en France on a considéré longtemps que l'oral c'était une perte de temps !

C'est drôle, je voudrais ajouter maintenant:
"- Madame, ça vous fait quoi de savoir qu'il y a potentiellement 3 zèbres dans la classe, qui sont en train de mourir d'ennui, et 27 normaux-pensants (voire non-pensants) ? Et vous, à quel groupe appartenez-vous? "

Je pense que tu auras perçu un certain degré de découragement dans mes paroles...

Sinon, je te renvoie aussi à ce lien du GAPPESM, sur les "enfants-Guépards"... Tu connais?
http://gappesm.net/test/Ressources/guepard/

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Message par LuKs Dim 3 Avr 2011 - 21:59

C'est fou à quel point je me reconnais dans se que tu dis AF, j'aurais pu donner à peut près les mêmes anecdotes, j'ai aussi fait une seconde technologique pour faire du concret, mais j'ai par contre après rejoint la S sciences de l'ingénieur, où je me suis bien ennuyé, et révolté contre l'obscurantisme de l'ingénurie No

Mais maintenant ça va beaucoup mieux, j'ai une bien meilleur estime pour l'éducation en France, et ce depuis mon entrée par concours dans une grande école d'arts appliqués publique, où je n'ai été sélectionné que pour ma personnalité, ma façon de pensé, n'ayant aucune expérience dans l'art..
Là tout à changé, on ne nous demandait plus d'apprendre bêtement mais de bouleverser les choses, de révéler nos capacités, de les accroitre et de les cultiver, afin de donner le meilleur de nous même, le tout dans un enseignement hétéroclite.
En fait, ce que j'ai presque envie de dire, c'est qu'il faudrait que tous les zèbres soient redirigés dans un enseignement d'arts appliqués, là où l'ouverture d'esprit et la sensibilité son grandement les bienvenues !
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Message par Lili Lun 4 Avr 2011 - 1:02

Lieu d'épanouissement. Ou plutôt d'apprentissage, d'évolution. Du positif, en tout cas.

Cet avis surprendrait ceux qui m'ont connue alors.

L'école a été un enfer pour moi.

Malgré tout je la considère comme un passage bénéfique qui m'a fait grandir... A l'école, on apprend à vivre avec les autres. Si je n'avais pas été forcée à le faire très tôt dans la cour de l'école, je ne me serais jamais habituée à la vie en société. C'est sûr, la vie scolaire comme j'en rêvais, sans récréations, sans enfants, baignant dans l'univers adulte, le seul qui me rassurait, aurait été bien confortable... Adaptée... Supportable. Mais ça ne m'aurait pas rendu service.

Ce que je n'y ai pas appris, en revanche, c'est le goût de l'effort.

Je me souviens que je m'ennuyais beaucoup ; en quatrième, je ne comprenais pas pourquoi le professeur répétait -horreur- chacune de ses phrases. En terminale et plus tard à la fac, c'est moi qui répétais le cours pour le reste de la classe. En CM1, j'attendais la fin des cours pour demander à mon père de me les réexpliquer à sa manière ; il le faisait si bien, de manière si ludique ! A côté de ça, j'ai toujours vu la performance, les notes, la progression au sein de la scolarité comme une formalité. Je m'en sortais... Très bien au début : tête de classe en primaire, au début du collège... En quatrième, je suis devenue moyenne et encore un peu plus en seconde. Mais peu importe : je m'en sortais.

J'avais déjà bien assez à faire avec les brimades de mes pairs. rabbit

Aujourd'hui je garde une certaine rancoeur vis-à-vis des méthodes d'apprentissage. Souvent, je me sentais capable d'accomplir ce que l'on me demandait... Jusqu'à ce que l'on me donne la technique détaillée. Là, je tentais de la suivre religieusement, je me perdais dans les étapes, je rendais un travail médiocre... Tout ça parce que j'étais consciencieuse et obéissante. Je me souviens aussi que lors des travaux en groupe, personne ne m'écoutait car mon avis différait de celui de la majorité... Or il s'avérait bien souvent que j'avais la bonne réponse. J'ai donc appris à me taire et, de préférence, à faire cavalier seul.
Bon, je parle de rancoeur mais en vrai, c'est plutôt de l'amertume. Je n'en veux à personne sinon à moi. Comment voulez-vous vous adapter à chaque petit cas particulier ? Suis-je d'ailleurs un cas particulier ? J'aurais dû comprendre. J'aurais dû m'adapter. C'est ma faute.

Je suis assez d'accord avec l'idée que l'école n'apprend pas réellement à penser par soi-même et ne valorise pas les personnalités sensibles, artistiques, originales, décalées mais comment dire... L'école est un système. Un système qui ne peut être parfait. Comme dirait l'autre, "c'est le pire des régimes systèmes à l'exception de tous les autres". Je vois un peu le programme et l'environnement scolaires comme un socle sur lequel on bâtit sa personnalité, ses réflexions. C'est une base, un début. Le passage à l'âge adulte comporte un bon nombre de questionnements existentiels qui ne manqueront pas, je pense, de lancer la machine.
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Message par Simplet Lun 4 Avr 2011 - 1:51

Pour moi il y'a eu deux époques : avant que je réalise pourquoi l'ecole fonctionnait avec des methodes qui m’étaient inadaptés et après, avec une limite située à la fin du collège.

La première epoque je travaillais, j'etais en tête de classe et je souffrais de me sentir inadapté ainsi que d'être légèrement chahuté par mes gentils petits camarades.

La deuxième époque je ne travaillais plus que le minimum nécessaire pour ne pas être remarqué ce qui me laissait toujours en tête de classe, et je m'ennuyais considérablement (depuis regarder les nuages par une fenêtre me rend nostalgique). Accessoirement j’étais quasi invisible aux yeux des autres ce qui m'arrangeait bien (je trainais dans le groupe des exclus, en gros deux trois personnes à l'ecart du groupe des garçons, changeant chaque année, sans tisser vraiment de lien).

A cause de ça j'ai manqué de veritables relations sociales, étant l'equivalent d'un fantome sur les bancs de la fac (deuxième rangée, le plus à droite dans la colonne de gauche...toujours la même place... le visage pâle le regard vide... bouh !), et me suis enfoncé dans cet état.

Epanouissant non, instructif certainement mais encore heureux vu le temps que j'y ai passé.

Quant à douloureux, autant qu'instructif, tout aussi inévitable à mes yeux dans la configuration de l’éducation nationale.
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Message par Betapi Lun 4 Avr 2011 - 11:25

@simplet: très belle réflexion que celle que tu viens de donner ici, j'ai un souvenir qui me revient qui illustre ton propos et qui colle aussi à d'autres témoignages: en DST de mathématiques j'ai plusieurs fois perdu beaucoup de points pour avoir utilisé un théorème qui n'était pas au programme qui, bien que mathématiquement juste, n'était pas ce que le professeur attendait de moi. L'école de la République fonctionne sur un modèle monolithique, elle formate plus qu'elle ne développe et ne laisse aucune place à l’imagination ni à la créativité. Ce mode d'enseignement correspond tout à fait aux 80% des élèves mais pas aux 15% qui sont en échec et aux 5% qui réussissent très bien (qui a dit "Zèbres" dans le fond?).

Au fond l'école reste sur une logique de masse où on mesure la performance d'un lycée au pourcentage de réussite au baccalauréat, au final l'école détruit plus qu'elle ne crée au sens où par son mode de fonctionnement inhibe tout volonté créatrice et coupe pour toujours de nombreuses personnes de certaines matières particulièrement intéressantes comme les mathématiques ou la physique; la philosophie est l'exemple le plus frappant: elle est tellement mal enseignée au lycée que plus personne ne veut y toucher par la suite, la simple évocation d'un auteur suffit à rappeler ces souvenirs malheureux.

Si l'école devait (un peu) changer il faudrait qu'elle commence par replacer en son centre l'enfant et l'adolescence en lui donnant le gout de la curiosité, je pense que si autant d'adolescents sont mal dans leurs peaux c'est parce que privés de volonté créatrice et de curiosité ils se retrouvent sans but dans la vie.

Cependant il serait facile de taper aussi gratuitement sur le système scolaire (primaire et secondaire entendons nous bien l'Université n'a rien à voir avec cela), l'école a tout de même le mérite de rendre le savoir accessible à tous permet à celui qui, même issu d'un milieu social difficile, est motivé de pouvoir s'en sortir. L'école et l'Université sont gratuites dans notre pays c'est un grande chance dont nous devons nous souvenir.

Pour conclure je dirais que l'école est suffisante pour la majorité des gens mais ne permet pas à ceux qui sont un peu hors de la ligne jaune (au dessus ou en dessous d'ailleurs) de s'en sortir correctement.

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Message par enzèbrée Lun 4 Avr 2011 - 11:49

Pour moi il y a un avant la 6ème et un après la 6ème. Avant la 6ème, j'étais heureuse d'aller à l'école, autant pour apprendre que pour revoir mes ami(e)s.
Puis, petit à petit, c'est devenu l'enfer, surtout au niveau de la socialisation. Je perdais mes copines les unes après les autres. je me sentais très seule, je n'étais pas appréciée, je ne comprenais pas les centres d'intérêts des autres et ils ne comprenaient pas les miens. j'étais taxée d'intello, vous connaissez. Niveau scolarité, ça allait, mais de moins en moins bien. J'avais du mal à trouver un intérêt pour ce que nous apprenions. Moi qui étais passionnée par certains sujets qu'on ne faisait que survoler...
J'ai fait ma rentrée au lycée fermement décidée à ce qu'il en soit autrement avec mes pairs, que je sois populaire. Je me suis donc construit un faux-self parfait qui a très bien fonctionné. La seule chose, c'est que je me détestais et que je me sentais très mal. J'ai laissé chuter mes notes et était très fière (pas vraiment au fond de moi) de l'"avertissement travail" reçu au premier trimestre de Seconde. J'avais des copines, mais je m'ennuyais. J'ai eu la chance de devenir amie avec une fille surdouée (waouh !), mais qui était plus âgée et qui est donc partie à la fac. Je continuais de la voir en-dehors du lycée, heureusement. Niveau scolarité, la plupart des cours ne m'intéressaient pas. Je faisais beaucoup de dessins, de jeux sur mes cahiers.
A la fac, j'ai choisi un domaine que je ne connaissais pas du tout (théâtre et cinéma) et c'est là que j'ai pris le plus de plaisir. J'ai appris plein de choses intéressantes et j'ai fait beaucoup de pratique. L'ambiance était en plus vraiment sympa.
Puis j'ai changé de filière (grande école) et là je me suis morfondue pendant trois ans (d'ailleurs j'ai manqué beaucoup de cours ou alors je n'assistais qu'à la moitié). Trois longues années d'un ennui terrible où j'en savais plus que les profs (ou du moins plus que ce qu'ils nous apportaient en cours) du fait que je suis très autodidacte dès lors qu'un sujet m'intéresse... Du coup, je passais beaucoup de temps à regarder (détailler) les autres élèves ou le prof... je n'en revenais pas comme les autres semblaient passionnés par ce qu'on leur apportait...
Du coup, je pense que pour qu'un cours m'intéresse, il faut que ne maîtrise pas le sujet, mais que le sujet m'interpelle. Ce qui est difficile car lorsqu'un sujet m'interpelle, je ne peux m'empêcher de me renseigner... Bref, il faut que j'apprenne à prendre juste ce qu'on me donne... non en fait je crois que ce n'est pas possible... j'aurais l'impression d'avoir le cerveau ramolli...

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Message par LuKs Lun 4 Avr 2011 - 19:49

@Lili: Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il s'agit d'un système normalisant pas si mal orchestré pour que les personnes ayant de petites capacités puissent tout de même trouver leur voie, que les gens "normaux" puissent s'épanouir, et que les personnes ayant de plus grande capacités aient un effort d'adaptation à faire.

Mais j'en veux tout de même vraiment à l'école, s'il est normal d'adhérer aux us de la société, de s'ennuyer lorsque d'autres n'arrivent pas à suivre, le fait de stigmatiser les élèves différents, je l'ai très mal vécu.

Ça a commencé au CP, où la maitresse faisait chanter à toute la classe "jean de la lune" lorsque je m'échappais dans mes pensées, jusqu'à en faire un squetch pour le spectacle de fin d'année.

En 5°, ma prof de français adorais me charrier, me dire que j'étais nul, que je ne retenais rien aux règles, et que je finirais dans les chantiers, ma prof de bio s'arrachait les cheveux parce que je ne retenais QUE les anecdotes ou le fonctionnement, jamais les noms importants, et j'ai failli redoubler.
Mon surnom que m'avait donné ma classe à ce moment là, "mon ami Sam" (film sur un trisomique), fut brillamment proposé par ma prof de français.

C'est à ce moment là que mes parents ont voulu me rassurer et m'ont fait passer un test de QI, je me croyais plus bête que les autres, étant considéré comme un extraterrestre trisomique, et ne comprenant strictement rien au fonctionnement social de mes camarades..

Après, j'ai continué à souffrir à l'école jusqu'en 3°, où je suis devenu le meilleur pote d'un mec 'populaire" dans le collège, qui m'a apprit les comportements à avoir avec les autres, et m'a permit de m'épanouir en société.

Aujourd'hui, tout ceci est très loin, je suis très bien dans ma peau, ai pleins de supers amis, et m'épanoui énormément dans mon travail, même si je suis toujours très sujet à l'ennui, ai du mal à me faire comprendre et que même étant "un mec" il m'arrive ne pas pouvoir m'empêcher de pleurer devant un tableau, ou même une situation pouvant paraitre anodine devant des amis..

Bref, je ne crois pas que l'éducation nationale soit "le pire des régimes systèmes à l'exception de tous les autres", regardons nos amis suédois qui ont parfaitement comprit que pour qu'il y ait une cohésion sociale il faut qu'il y ai une acceptation des différences en chacun..
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Message par poppy Lun 4 Avr 2011 - 21:52

Pour moi qui suis dans l'Education nationale depuis peu (et peut-être plus pour très longtemps...), vous ne pouvez pas imaginer le découragement que je peux ressentir à lire vos posts.

En tant que Z, je me suis décarcassé pour mes élèves. J'ai dévoré Philippe Meirieu, mais pas trop pour garder le temps d'agir. En 5 ans, j'ai repensé complètement l'enseignement qu'on me proposait, j'ai refusé les cours où chacun ne puisse pas s'épanouir, lutté contre des tuteurs obtus, contesté des jugements personnels et illégaux sur mon fonctionnement de Z, recherché le moyen de faire intervenir la vie dans la classe, ce lieu que l'on dit "hors du monde", repensé mes modes d'évaluation pour qu'elle soit stimulante et non stigmatisante, fait des tutorats bénévoles pour aider des élèves à réaliser des projets qu'on élaborait ensemble, adapté mon enseignement aux facultés de mes élèves, toujours attentif au bien-être de mes élèves dans la classe; j'ai fait des plans, des bilans, des comptes-rendus, des projets, Q-sorts, et autres questions individuelles, je me suis remis en question, j'ai suivi ma classe, toujours en prof responsable du "être bien ensemble", dans une espèce de démocratie participative ou de méthode Freinet (illusoire au collège). J'ai refusé enfin de cautionner la manière de parler de certains de mes collègues envers les élèves.
Sans scrupule, j'ai mis et remis des zéros à d'excellents élèves qui ne fichaient rien, d'autres sont parvenus à des moyennes de 18 alors qu'ils plafonnaient sous la moyenne, grâce à leurs efforts ; ma principale et des parents m'ont appelé pour me demander des comptes. J'ai entendu de la part d'une "tête de classe" : "comment c'est possible qu'une telle ait un 18 de moyenne alors qu'elle m'arrive même pas à la cheville?"

En butte à l'agressivité de gamins stupides, à une passivité monolithique, au mépris de certains élèves, aux insultes de "PD" ou "NTM" gravées dans le bois, aux résultats plus décevants encore, maintenant que je m'aperçois du peu que j'apporte à mes élèves; dévoré d'aigreur, nourri à la colère, je me demande comment rester dans cet environnement toxique sans devenir ce prof terrible que vous décrivez.

Et pourtant, j'ai décelé la possible présence d'un élève Z - celui-là même dont je parlais au dessus. Que vais-je faire?
"Ecoute, mon vieux, tu vas t'ennuyer. Très probablement, voici ce qui va se passer : j'ai beau faire tous les efforts que je voudrai, te proposer des évaluations particulières en toute liberté; que tu me rendes les travaux que tu veux, sous la forme que tu veux, au rythme que tu veux, pourvu que ce soit sur les cours que je t'apporte (parce que bon, il y a toujours le programme, j'ai pas le choix); mais j'ai beau avoir repensé mes cours pour en faire des choses attrayantes, qui te donne envie de réfléchir: je suis jamais qu'un prof au milieu d'autres profs dans un environnement de profs, et si tu décroches, je peux rien y faire. Donc tu vas finir l'année de façon catastrophique, et l'année prochaine ce sera pire, et comme ça jusqu'à ta sortie du système scolaire."
A côté de ça, des gamins qui ne comprennent rien au fonctionnement scolaire "Ben je parle pas, je discute" "Oui, monsieur, je me tais, ouais, et j'te disais donc..." " Ben non, j'ai pas mes affaires, ben non, j'sors pas"... entraînent les gamins qui peuvent se faire un dossier d'orientation solide sur la pente glissante du défaitisme et de l'orientation forcée. Mon Z avec.

Et on se retrouve comme ça, au bout de 4 ans, avec un constat alarmant que les gamins auraient mieux fait de rentrer chez eux au lieu de venir à l'école.

Alors, je ressens en plein votre colère et votre aigreur d'ancien(ne) élève, et je n'ai plus envie d'être soumis à ça. Je sais que ces profs, ce n'était pas moi. Et pourtant. Devant ma capacité à changer les choses, et devant celle de mes élèves (inversement proportionnelle à la mienne) à considérer que je suis une bête à tuer dès lors que j'agis pour les faire penser et apprendre, et que cela passe nécessairement par une phase de coercition, eh bien! comme un rat, plein de honte et de déception, je quitte le navire.

Alors je dis:
VIVE L'ECOLE, VIVE LA SOCIETE ET VIVE LE SYSTEME SCOLAIRE!

Et M.....







Je me suis efforcé de toujours respecter mes élèves, et aujourd'hui je suis à saturation, devant leur attitude cynique
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Message par poppy Lun 4 Avr 2011 - 21:55

poppy a écrit:Je me suis efforcé de toujours respecter mes élèves, et aujourd'hui je suis à saturation, devant leur attitude cynique

lol! je me suis loupé, c'est déjà dit. "Cynique", oui, mais c'est le mot pour un gamin d'il y a quatre ans. Depuis, je n'en ai pas revu. Aujourd'hui, c'est plutôt autre chose.
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Message par ciao Jeu 7 Avr 2011 - 10:37





Dernière édition par particule le Jeu 7 Avr 2011 - 15:43, édité 2 fois (Raison : parceque je radote..)

ciao

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Message par anais Jeu 7 Avr 2011 - 12:50

comme quoi il existe à la fois des "élèves inadaptés scolaire" et des profs "inadaptés scolaire"....
c'est quand même hyper violent de se prendre dans la tronche "vous êtes inadaptés scolaire" j'ai eu droit une fois à "me prenez pas pour une c****, c'est depuis la maternelle que ça va pas chez vous et que vous n'êtes rien d'autre qu'une perturbatrice, alors oui ça me donne le droit d'affirmer que vous n'y arriverez pas et que vous n'avez rien à faire ici, on a pas besoin de gens comme vous ici"; bilan à part se dire que si on n'y arrive pas c'est de sa faute bah on peux pas faire grand chose...
et quand bien même on tombe sur des enseignants qui cherche à comprendre et à aider ils ne peuvent pas faire grand chose ils ont les mains liées... c'est en partie pour ça que je n'aurais pas mon diplôme malgré trois ans de travail et en plus à cause d'une matière annexe à mon domaine...et si on explique la particularité de notre fonctionnement c'est parfois encore pire "bah voilà vous venez de nous démontrer par A+B que vous n'avez rien à faire là"
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Message par Christelle Jeu 7 Avr 2011 - 21:20

poppy a écrit:Pour moi qui suis dans l'Education nationale depuis peu (et peut-être plus pour très longtemps...), vous ne pouvez pas imaginer le découragement que je peux ressentir à lire vos posts.


Difficile de changer des choses dans un système tellement sclérosé.
Change de branche et viens rejoindre le corps des instit !
Tu ne pourras pas y changer lemonde, mais tu pourras vraiment quelque chose pour les élèves de ta classe, sans avoir trop de comptes à rendre, ni trop de collègues à supporter !
En tant d'instit, j'ai vraiment l'impression j'agis utilement et comme je le souhaite. Je peux expliquer à mes élèves Z qu'ils le sont mais que c'est possible à gérer, je peux agir efficacement avec mes élèves en difficulté...
Donc s'il te plaît, ne quitte pas l'Education nationale, nous sommes trop peu nombreux ! Very Happy
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Message par enzèbrée Ven 8 Avr 2011 - 0:18

Poppy, des profs qui se remettent en question, qui réfléchissent à comment faire mieux et qui le font, y'en a vraiment besoin... (j'apprécie beaucoup Meirieu et Freinet aussi). J'entends à quel point c'est souvent difficile, mais même si tes efforts semblent parfois vains, je me dis que tu auras certainement aidé des enfants tout de même (on ne sait pas toujours ce qu'on apporte réellement...). Car parfois, il ne faut pas grand chose pour redonner le plaisir d'apprendre... la base, c'est le respect, c'est clair... et si en plus on a des profs passionnés par ce qu'ils font et qui savent transmettre leur amour pour leur matière, avec une pédagogie active qui permet à chacun de trouver son compte... après si la situation te ronge trop de l'intérieur et que la seule solution pour que tu ailles mieux, c'est que tu quittes le navire, alors faut penser à toi aussi... Je pense que quand on ne va pas bien et qu'on n'y croit plus vraiment, on ne peut pas s'attendre à ce que sa classe aille bien... fais-toi un peu confiance aussi... Wink
Courage !

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Message par Granny Ven 8 Avr 2011 - 0:55

poppy a écrit:(...) Et on se retrouve comme ça, au bout de 4 ans, avec un constat alarmant que les gamins auraient mieux fait de rentrer chez eux au lieu de venir à l'école.
(...) comme un rat, plein de honte et de déception, je quitte le navire. (...)

Je comprends ta désillusion. Si tu choisissais de suivre la voie qu'indique Christelle et d'écouter la sagesse d'Enzèbrée, tu pourrais peut-être poursuivre ton idéal pédagogique à l'école Galilée http://www.ecolegalilee.fr/ Elle a été ouverte en septembre 2010 pour les jeunes élèves Z !
J'ignore où en est cette école en ce début de fin d'année. Il faudrait savoir si les instits qui s'y trouvent en ont tiré les satisfactions qu'ils espéraient.
Mais c'est une des pistes intéressantes à explorer avant de lâcher prise. Si tu veux, tiens-nous au courant. Tu n'es plus seul.

INFO
En Belgique, quatre professeurs sur dix quittent le métier avant leur cinquième année d'enseignement.

Granny

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Message par poppy Ven 8 Avr 2011 - 14:38

Merci à toutes les trois, Christelle, Granny et Enzébrée, pour vos messages.
Ils me touchent beaucoup.

Je ne sais plus du tout où j'en suis pour l'instant, mais je me console en me disant que de toutes façons, c'est pas moi qui aurai la réponse! "Que sera sera"...

Comme ça fait du bien aussi de te lire: "tu n'es plus seul", Granny!

Merci !!!
Long hug
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Message par Christelle Ven 8 Avr 2011 - 19:38

Oui, tu n'es pas seul mais par contre, je ne suis pas d'accord avec toi sur un point : toi seul as la réponse !
Car c'est ta vie et ce sont tes choix !
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Message par Wilfrid Ven 8 Avr 2011 - 19:51

Ah non, je raconterai pas mon passé scolaire, une horreur, une erreur. Une douleur!!

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Message par anais Ven 8 Avr 2011 - 22:01

NoName a écrit:Ah non, je raconterai pas mon passé scolaire, une horreur, une erreur. Une douleur!!

c'est une démarche difficile et il ne faut pas se forcer à la faire, pour autant revenir sur cette période peux s'avérer très intéressant (douloureux malgré tout je te l'accorde volontiers) on peux parfois comprendre une partie de son évolution par exemple...
Après on peux aussi y repenser et tenter de mettre des mots dessus sans passer par la case "je le raconte sur le forum" ça dépend des gens, j'ai nier mon passé ma scolarité intégralement pendant très longtemps, aujourd'hui j'y réfléchis je me rappelle de certaines choses et c'est même cette réflexion qui m'a amené ici, je pense que ça m'a bouffé la vie de l'avoir enfouie si profondément...
Je n'ai aucun conseils à donner tu me dira 'et tu aura raison !) mais mon expérience personnelle me donne juste envie de te dire de ne pas fermer cette porte définitivement, elle est dure à ouvrir et c'est vrai que c'est particulièrement douloureux de le faire mais in fine ça peux t'apporter beaucoup Wink
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Message par Blueprint Sam 9 Avr 2011 - 13:53

Que d'histoires ! *_*

L'école, ah, l'école ! J'ai réclamé à corps et à cri d'y aller quand ma mère m'aurait bien gardé plus longtemps. Le jour de l'inscription je ne voulais pas rentrer chez moi attendre les quelques mois qu'il fallait. La maternelle c'était merveilleux. Tout le monde était fascinant, surtout la maitresse et mes copains. Déménagement. Puis le CP, merveilleux le CP, avec la maîtresse que je ne quittais plus, les récrés dans la classe à recopier des recettes de cuisine sur un beau cahier de brouillon !
J'ai dit à ma mère "à l'école, je m'ennuie, je chante dans ma tête"... le combat de mes parents contre la prof qui refusait de me faire sauter une classe. On a eu gain de cause. J'ai fait 1er trimestre de CP et je suis rentré en CE1 en janvier. La veille des vacances, celle qui serait pour quelques mois ma meilleure amie est venue me voir, Jennifer, elle était grande, en CE1 comme les autres déjà. Elle m'a dit "tu sais c'est difficile le CE1".
Je crois que la prof a fait faux pas là. Comme elle ne voulait pas trop que je saute le CP, le compromis c'était que les après-midi piscine des CE1, je les passais à m'ennuyer avec ceux de mon âge.
La primaire ça allait encore, des bonnes notes partout. Quelques amis, qui n'en étaient pas vraiment mais je n'y prêtais pas encore assez attention. Sixième, terrible chance, collège test de je-ne-sais-plus-quelle-méthode, mais fabuleuse. Activités, cours de bio dans la forêt à la place du dessin...
Puis le déménagement, le début de la fin, le terrible collège, les bagarres, les ennemis, tout le monde contre moi, la cinquième et la chute libre. Ma meilleure amie ? La prof de français, la documentaliste, chaque année. Mais les mauvaises notes partout, math, anglais (la prof avait officiellement renoncé à ce que je parle un jour), géométrie, toutes les sciences dures liguées contre moi, sauf en rédac, en trucs spontanés, en trucs qu'on apprend pas. Vous savez bien qu'on ne peut pas apprendre, on ne peut que comprendre. Du moins c'est comme ça que je le vois. La rébellion ; j'ai même amené un cadavre de serpent en classe pour faire... Quoi au juste ? J'ai fait peur. Le pitre marchait plus, alors...
En seconde, 3 de moyenne en math. J'ai jamais redoublé, je me tenais trop droit face au prof, peut-être. Puis je suis parti, terminale aux States, retour et Bac en candidat libre obtenu par hasard (merci l'anglais), puis découvrir le reste du monde, j'ai fuit tout le temps, chaque année ailleurs, les cours jamais achevés, une pile de premières années de fac, CAP Cuisine, ça j'ai réussi ! Puis j'ai trouvé. Maintenant j'étudie par correspondance. Pas de profs, pas d'élèves, une pile de connaissance à saisir dans l'ordre que je choisis. Le pied, quoi. bounce
(Enfin, j'attends toujours la dernière minute... Plus que trois dissertations pour lundi. Environ. Oh et des stats. Aucune chance que je 'whip' ça par contre.) ^^
Puis mes amis m'aiment mieux à distance.

Tiens, question, du coup j'ai du passer le test quelque part entre mes 16 et 18 ans, c'est catégorie adulte, oui ?


Dernière édition par Blueprint le Lun 11 Avr 2011 - 8:03, édité 1 fois
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Message par Rootless Dim 10 Avr 2011 - 22:17

"L'école : douleur ou lieu d'épanouissement ?"

Lieu d'épanouissement ! Nan je déconne... Very Happy

Douleur? Pas exactement, un vide existentiel et une mauvaise estime de soi.

Les raisons: pour bien se construire une personne a besoin d'affection, d'acceptation sociale, d'être valorisée et de surmonter des défis motivants, ce qui devient vite impossible à l'école quand on a à faire à un enfant hypersensible qui apprend trop vite et moins doué pour les interactions sociales.

Le manque d'affection c'est une carence propre aux sociétés nord-européennes et à la France (et donc à leurs écoles) qui privilégient la distance dans la communication (plus "civilisée") au détriment de l'affect et de ses manifestations spontanées (considérées comme primaires, puériles ou impolies).
Avec une grande carence affective pendant son développement une personne est très fragilisée et pour longtemps.

L'école ce n'est pas qu' académique.Et je comprends pas que les paroles et les gestes bienveillants soient si difficiles à donner et à recevoir, sûrement à cause de cette froideur qui paraît tellement naturelle par éducation.


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Message par poppy Lun 11 Avr 2011 - 14:03

Rootless a écrit:Et je comprends pas que les paroles et les gestes bienveillants soient si difficiles à donner et à recevoir, sûrement à cause de cette froideur qui paraît tellement naturelle par éducation.

Voici ce que j'entends communément dans les salles des profs et entre profs néotitulaires, friands de conseils avisés:
"il ne faut pas sourire avant le mois de novembre"... ou bien "faut pas sourire du tout. Jamais."
eeeeeeeeeeeett, l'incontournable:
" Tu vas te faire bouffer".

Seul contre tous, comment fait-on pour tenir?
Un de mes collègues m'a même dit (et je trouve cela assez juste): "Quand on commence dans l'éducation nationale, c'est comme quand on va à la guerre. On te donne une mitraillette, et pendant que tu cours, au milieu des copains qui tombent, quelqu'un te dit, au milieu des balles: "bon, là c'est pour tirer, là c'est pour recharger. Si tu veux, t'as des grenades, et, non, ça justement il fallait pas le faire, et ça non plus. Et hop. T'eees mooort! " "
lol!

Pour moi, j'avais tellement de pression à la première heure de cours, que j'ai failli tomber dans les pommes devant mon maître de stage qui, avec bienveillance et tout rempli de l'Esprit de la sainte Institution, m'a dit que "je n'aurais pas dû faire comme ça, que la première heure c'était essentiel, que ça forgeait ton autorité et ton rapport à la classe pour le reste de l'année, et qu'il ne fallait surtout pas la louper"... Evil or Very Mad
Oups! Qu'est-ce que j'ai fait? Ca y est, j'ai raté ma vie... Je devais me faire respecter par mes élèves, et aussi par mes collègues... J'ai l'air d'un faible, ils se sont moqués de moi... Je n'ai plus qu'à crever dans un coin...

Pour reprendre et compléter ce que disait Christelle (enfin, je crois que c'est toi, Christelle, ou Enzébrée ou Granny) concernant les démissions de profs en Belgique, ce n'est pas mieux en France. Un prof sur trois démissionne dans les trois ans. Et puis il y a les autres, qui arrêtent plus tard...

Pour nuancer cela, je trouve que l'expérience apporte quand même de la sérénité face à la classe. Il y a des profs sympas, qui aiment leur boulot. On ne voit plus une classe comme une masse informe, d'où partent des agressions cachées, mais comme un ensemble d'individus, avec chacun sa personnalité et ses difficultés propres.

Cependant, cette bataille n'est jamais gagnée, et une classe peut se transformer en gargouille protéiforme.

D'ailleurs, vois ce qu'on fait de l'éducation nationale à la télévision:
on est très souvent loin de l'Instit ou de Etre et avoir, sans parler du discours politique, qui nous abreuve de solutions miracles! Même les séries, un peu trash, sont souvent édulcorées. Un meurtre, c'est bien, c'est beau, ça fait de l'effet; on se dit: "heureusement qu'il n'y en a pas à l'école, c'est trop méchant! " Mais les petits meurtres à coups de mots, à coups de gestes, il y en a chaque jour, et on se défend, prof ou élève, comme on peut. On est plutôt dans La journée de la jupe, par exemple... Confrontés à une méchanceté, une violence, une bêtise dont on n'aperçoit, on ne conçoit même pas les limites...


Récemment, une étude a même montré qu'un élève sur dix fait office de bouc émissaire, recevant coups et insultes à chaque sortie de cours... Sur un petit collège, 300 élèves, ça fait 30 élèves. Dis-toi que, à chaque fois que tu passes devant une école, tu peux essayer de situer dans le bâtiment où se trouve la classe des boucs émissaires...

Un geste bienveillant, tu as raison, ne coûte pas grand-chose. Et je vais dans ton sens quand tu dis qu'il en faudrait davantage à l'école. Cependant, les gestes d'incivilité, les insultes et agressions (sans parler des gestes plus pernicieux que suscite le mépris, ou du terrible refus d'une classe de s'apercevoir que tu es là), envers les profs mais aussi envers les autres élèves, finissent par contaminer toute attitude bienveillante, et il faut beaucoup d'énergie et de force pour endurer tout cela sans sombrer à son tour...
Crying or Very sad

" Pardonne à ton ennemi!
C'est ce que nous enseignent les Ecritures, mais c'est aussi ce qui le rendra encore plus furieux... " (Oscar Wilde)
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Message par poppy Lun 11 Avr 2011 - 14:04

Very Happy
Ooups!
Je sens que je vais plomber sacrément l'ambiance...
lol!
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Message par poppy Lun 11 Avr 2011 - 14:12

Bon allez, j'y vais un peu fort, c'est vrai.
Embarassed

Simplement je voudrais insister sur le ressenti d'un prof face à une classe.

Quand on est passif, noyé dans la classe, face à lui, on est caché, on risque moins.
Lui, on ne sait pas ce qu'il a vécu avant, et comment il prend les choses. Il a son faux-self, lui aussi, mais qui craque aux entournures, car un élève sent très vite le prof qui a un masque et celui qui est authentique. Le bon prof, c'est celui qui s'assume complètement dans sa vie.

il me semble que les profs insensibles ou peu sensibles, peu investis dans leur travail, vivent beaucoup mieux l'éducation que ceux qui ont les élèves à coeur...

"Un bon prof, c'est un prof vivant" disait mon maître de stage...
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Message par enzèbrée Lun 11 Avr 2011 - 14:29

poppy a écrit:

il me semble que les profs insensibles ou peu sensibles, peu investis dans leur travail, vivent beaucoup mieux l'éducation que ceux qui ont les élèves à coeur...


je ne sais pas si j'aurais utilisé ces termes (peut-être "moins sensibles" ou "moins engagés"), mais je comprends ce que tu veux dire pour avoir ressenti la même chose... Rolling Eyes

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Message par Granny Lun 11 Avr 2011 - 17:46

On est plutôt dans La journée de la jupe, par exemple... Confrontés à une méchanceté, une violence, une bêtise dont on n'aperçoit, on ne conçoit même pas les limites...
Les choses de l'école ont bien changé depuis le livre de ce bon vieux Paul Guth, Le naïf aux quarante enfants (1955) et le film qu'il a inspiré (1957), Les risques du métier (1967) avec Jacques Brel ou Le maître d'école (1981) avec Coluche.
Dans Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972), Johnny Halliday n'avait qu'une réplique mais une réplique savoureuse où Jean Yanne maniait une fois de plus magistralement la rosserie.
Bien sûr, il y a toujours eu des maîtres chahutés ou sévères ou charismatiques.

Ce qui a changé, ce sont les faits de société. Avec le bouquin Je suis comme une truie qui doute de Claude Duneton (1976), les profs ont commencé à réagir. Certaines écoles comme les Maisons de la Légion d'Honneur et d'autres peut-être moins illustres, qui répondent à d'autres critères, te montrent d'autres choix possibles comme dans cet article du Figaro
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/09/01/01016-20090901ARTFIG00677-l-offensive-des-partisans-de-l-ecole-traditionnelle-.php

Le docu-fiction Le Pensionnat de Chavagnes (2004) a été regardé sur M6 par 6,2 millions de téléspectateurs et a suscité un mouvement de curiosité inattendu.

Ce forum n'est pas le lieu pour défendre l'une ou l'autre valeur en matière d'éducation. Je respecte ta liberté. Ces vacances de printemps sont un bon moment - quels que soient tes choix - pour décider "stop" ou "encore". Bon courage.




.


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Message par Louloute Lun 11 Avr 2011 - 18:31

J'aime beaucoup ton intervention Poppy. J'ai deux amies dans l'éducation nationale, une institutrice et une professeure au collège ; ça fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles de la deuxième, je ne sais pas exactement comment elle s'en sort, pas professionnellement parlant mais humainement parlant par rapport à ses élèves.
Par contre, je ramasse ma première amie à la petite cuillère régulièrement, et c'est sa première année...Elle a l'impression d'être débordée : le travail de préparation, les inspections, la tenue de la classe, la préparation des séances, l'organisation du soutien scolaire (je précise, elle enseigne en maternelle ; oui, j'ai bien dit cours de soutien scolaire).
Donc, la gestion "humaine" des élèves est difficile : elle a tellement peur de se laisser déborder par sa classe, de ne pas avoir d'autorité et donc de ne pas pouvoir appliquer son programme et donc d'être critiquée et jugée mauvaise prof...qu'elle en devient froide avec les enfants, alors qu'elle les adore. Elle en souffre beaucoup, mais elle ne trouve pas encore le juste milieu. Elle a failli être arrêtée pour surmenage car elle passe ses nuits à taper des fiches de préparation, et ça se ressent sur sa patience en classe.
Voilà, petit mot très optimiste pour dire que l'école va mal, les enseignants autant que les élèves. Mais en avoir conscience, n'est-ce pas, c'est déjà un pas énorme...
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Message par poppy Lun 11 Avr 2011 - 21:40

@ Granny: pour moi, le choix est déjà fait. Je suis en attente pour un autre travail. Merci en tout cas pour toutes les références que tu nous donnes, je te vois bien documentée!!
Pour le reste, tu as raison: ce topic n'est pas le lieu d'une discussion sur les valeurs de l'école... Et je me suis suffisamment appesanti sur mon cas... J'ai honte!! Embarassed

@ Louloute: Pour consoler ton amie (hum hum), dis-lui qu'elle n'est pas la seule, et que ses collègues-femmes font les choux gras des médecins psychiatres, qui les reçoivent régulièrement pour burn out... Surtout quand elles sont mères au foyer...
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Message par Rootless Lun 11 Avr 2011 - 23:23

L'école c'est (aussi et surtout) devenu la grande garderie gratuite des parents démissionnaires.

Il y a toujours un débat qui oppose des radicaux avec d'un côté les nostalgiques de l'école du "par coeur " et des coups de règles sur les doigts comme Brighelli (auteur de La fabrique du crétin) et les peace&love qui sont pas redescendus de leur petit nuage des années 70 et de son plein emploi, qui rejettent toute notion d'autorité et de discipline (rétrograde selon eux) qui rêvent d'un grand espace ludico-festif où des ados en plein âge bête seraient auto-responsables et apprendraient sans effort et en jouant.

En fait il faudrait combiner le sens de l'effort et de l'auto-discipline et une relation d'accompagnement qui fait mûrir et avancer l'élève sans le materner.Combiner les nouvelles technologies et faire des cours plus pratiques sans tomber dans le jeu où on n'apprend rien et pour moi les seuls qui ont réussi à le faire c'est les finlandais (et peut-être d'autres pays du même style)...Sérieusement je m'explique pas comment ça marche et je crois que ça marche que chez eux. Je crois que c'est ce qu'on a voulu faire en France et c'est parti en live.


Dernière édition par Rootless le Lun 11 Avr 2011 - 23:24, édité 1 fois (Raison : un mot en trop)
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Message par Catre Dim 25 Sep 2011 - 15:55

L'école va mal oui, mais j'ai une question, en France, est-ce que vous avez autant de problème d'hyperactif?

Au Québec, les médecins se vantent qu'on est plus en mesure de détecter les enfants qui sont hyperactifs que n'importe où sur la planète et que c'est pour cette raison qu'on vend plus de ritalin! J'ai entendue ça à la radio cette semaine et je suis en tabarn... bip!

Pourquoi est-ce qu'on ne change pas le "mode d'emploi" de l'école??? S'il y a autant d'enfants hyperactifs ce n'est peut-être pas un trouble mais une évolution, s'est-on posé la question?

L'école est en retard sur ces enfants-là et au lieu s'adapter à ces enfants, elles les drogues et les pharmacies font de l'argent! On est en train de "fucker" des générations nouvelles!
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Message par Invité Dim 25 Sep 2011 - 17:10

Disons que l'hyperactif, si j'ai bien compris, ne posera pas réellement souci voire passera presque inaperçu, s'il est dans un environnement sécurisé affectivement.
Ou alors c'est une conclusion perso d'après observations sur plusieurs enfants de ce genre.

Or actuellement, notre environnement devient au contraire de plus en plus ouvert au stress, à la violence verbale, violence psychologique, ou violence tout court. Tout le monde stresse plus ou moins, ou bien côtoie des stressés qui vont émettre des violences externes puisqu'ils sont mal en eux.

Et ces hyperactifs sont souvent aussi hyperémotifs, ce qui complique la tâche, car ils ressentiront puissance 10 000 le moindre effet. Seront aussi en communication décalée parfois, ce qui corse encore davantage leur besoin de sécurité affective.

Ils ont aussi besoin de s'écarter des autres pour se sentir bien, et aujourd'hui, c'est comme dit ailleurs, garderie toute la journée, matin avant l'entrée, puis cantine, puis études le soir. Ils ne peuvent souffler à aucun moment ces mômes hyperactifs, et surchargent toute la journée, tous les jours. Les cantines sont surbondées.

Quand on regarde à quel moment un hyperactif devient décelable, ou signalé, c'est chaque fois lorsque l'environnement maison ou école devient insécurisé pour lui, à son niveau d'hypersensibilité. Et une fois enclenché, le phénomène prend vite de l'ampleur et mettra du temps à se canaliser. Si du moins on tente de lui remettre un environnement adéquat. Si rien n'est perçu en ce sens, qu'il reste dans la violence subie (pas forcément réelle vue de l'extérieur, mais bien palpable pour cet enfant), alors ce sera encore pire.


Pour tous, améliorer l'environnement et sa sécurité affective, est un enjeu de taille.
Cela concerne aussi les quartiers difficiles, pas seulement l'école. Et le burn-out au boulot.
Cadre sécurisé et non stressant, encourageant l'évolution positive, donnant des outils, ou les fabriquant.

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Message par Invité Dim 25 Sep 2011 - 20:05

Je rebondis là dessus : je compte me reconvertir dans la prévention des RPS : risques psychosociaux, formateur sur le sujet justement, c'est moi ou j'aurais sans doute pas mal de clients potentiels ici ? Sérieux ?

Sinon pour moi la scolarité fut plutôt synonyme de douleur, quelque chose de plutôt sourd je crois, pas de flagrant. Je confiais peu de chose à mes parents.
J'étais pourtant dans une école privée, avec discipline, encadrement religieux, cadre plutôt stricte, ce qui était d'un certain point de vue sécurisant, de plus le niveau des enseignants était bon.
Malheureusement c'était une école de garçons, j'avais peu d'amis et en général d'autres enfants a part, j'étais plutôt timide, peu sûre de moi, assez grand et costaud pour mon age mais pas du tout porté à la brutalité typiquement enfantine, très maladroit et embarrassé en sport (les séances de barre fixe étaient une vrai torture et les profs de sport peu compatissants), pas intéressé du tout par le foot ou les bagarres, je comprenais assez mal la violence typique de cet age. Je fut souvent sujet de moqueries car je prenais assez mal les moqueries justement donc c'était un cercle vicieux. En même temps j'ai sans doute eu le malheur, primo de préférer les profs dont j'admirais le savoir de certains, ce qui me faisait sans doute passer pour un fayot en plus j'étais poli et plutôt respectueux du règlement, secondo de ne pas avoir de résultats exceptionnels je ne pouvait donc même pas passer pour une "tête" de classe et tertio je n'ai jamais mis les choses au point en collant une bonne raclée à un de mes tourmenteurs, devant tout le monde, histoire de faire un exemple (un des grands regrets de ma vie, si je pouvais changer le passer, c'est sans doute l'un des principaux évènements que je changerais).
Bref il y avait sécurité du règlement mais pas sécurité émotionnelle. On nous a fait beaucoup et souvent bien travaillé, avec de la méthode, je doute que la génération d'adolescents actuelle dans le public puisse tenir le rythme ou nous allions alors. Les seuls fois ou j'ai fait preuve de violence c'est en plaquant au mur un gas qui je soupçonnait fortement de m'avoir piquer des papiers de jeu de rôle que j'avais dans mes affaires, avec dessus quelques informations assez personnelle, et la seconde fois j'ai balancé un bon coup de pied dans le tibia (pas très masculin ça) a un de mes rares "amis" qui m'avait trahi. D'ailleurs il fut aussi surpris par ma réaction que plié par la douleur, cela ne m'a pas empêché d'aller me dénoncer moi même préventivement quelques minutes plus tard, de toute façon je savais que cela se saurait et j'ai reconnu les faits, vu que j'étais un élève avec une bonne réputation d'obéissance le problème fut régler sans trop de soucis.
Pendant des années avant cela quand on me provoquait ou l'on se moquait de moi, je tournais en rond dans la cour, en grand cercle, jusqu'a ce que mes tourmenteurs se lassent. Je m’accrochais à quelques lignes d'une traduction latine ou un invité dans une villa romaine était refoulé par un serviteur brutal et ou l'invité expliquait qu'il ne s'abaisserait pas a insulter ou violenté le dit serviteur même si celui ci le méritait, car c'était déchoir qu'agir ainsi. J'ai sans doute du balancer cela à mes tourmenteurs quelques fois ce qui n'a sans doute fait que mettre de l'huile sur le feu.
Une autre fois aussi et là par contre je suis assez fier de moi, lors d'un voyage en car, un petit gros, costaud, chez de bande, m’asséna sans raison un coup à la machoir alors que j'étais dans une position rendant impossible une riposte. Plutôt que d'aller me plaindre, sans témoin cela ne servait a rien, j'attendais que la nuit passe et le lendemain matin, alors qu'il était avec ses 2 sous-fifres, je pris mon courage à deux mains, me plantait devant lui et lui dit en gros, que si c'était tout ce qu'il avait à balancer, y avait pas de quoi se vanter.
Il m'a semblé qu'après il me fuyait un peu, en tout cas il ne m'emmerda plus jamais.
Par contre, l'établissement était tenu pas des "frères des écoles chrétiennes" et l'on nous présenta le christianisme d'un point de vue beaucoup plus positif et sacrément moins culpabilisant que ce que l'on enseigna à mon père par exemple, et ça c'est bien.

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Message par Catre Lun 26 Sep 2011 - 15:29

Kara a écrit:Disons que l'hyperactif, si j'ai bien compris, ne posera pas réellement souci voire passera presque inaperçu, s'il est dans un environnement sécurisé affectivement.

Peut-être que tu as raison, que ce n'est pas nécessairement dû à une nouvelle sorte de génération d'enfants comme je pensais, mais bien dû au stress grandissant de notre époque qu'on découvre de plus en plus d'hyperactifs...

Pour tous, améliorer l'environnement et sa sécurité affective, est un enjeu de taille.
Cela concerne aussi les quartiers difficiles, pas seulement l'école. Et le burn-out au boulot.
Cadre sécurisé et non stressant, encourageant l'évolution positive, donnant des outils, ou les fabriquant.
[/quote]

Je suis entièrement d'accord avec toi Kara, mais ça prendra du temps, beaucoup de temps avant que les médecins pensent moins à l'argent et décident de faire comprendre aux gens que ce ne sont pas les ritalins ou les antidépresseurs qui sont les bons outils pour nous sécuriser et nous encourager vers une évolution positive.

Néanmoins, je garde un petit espoir.
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Message par Rus In Urbe Lun 26 Sep 2011 - 18:13

Rootless a écrit:Combiner les nouvelles technologies et faire des cours plus pratiques sans tomber dans le jeu où on n'apprend rien et pour moi les seuls qui ont réussi à le faire c'est les finlandais (et peut-être d'autres pays du même style)...Sérieusement je m'explique pas comment ça marche et je crois que ça marche que chez eux. Je crois que c'est ce qu'on a voulu faire en France et c'est parti en live.
On ne peut pas vraiment comparer la France et la Finlande. Cette dernière est un petit pays de 5 millions d'habitants avec une forte homogénéité ethnique, culturelle et sociale. En plus le finnois s'écrit comme il se prononce, ce qui facilite l'apprentissage de la lecture... Il faudrait étudier la question plus en profondeur, mais je pense qu'il y a trop d'inégalités entre les enfants en France. Je ne sais pas...
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Message par NauT île Lun 27 Fév 2012 - 23:55

arggh j'adore apprendre mais je déteste le système tu as une note si tu sais. Alors partie comme ça au fur et a mesure de ma scolarité moins j'en faisais mieux c'était le pire c’était quand un livre été imposer a coup sure je le lisais pas. J'ai jamais du vraiment forcer pour apprendre ce qui m 'intéressais! J'ai ensuite arrêtée l'ecole au milieu de ma première ou je passée mes recrés a pleurer dans les wc .Avant d'arriver à l'ecole je faisais des malaises bouffes chaleurs transpirations, maux de ventre horrible le coeur qui s'emballe. Au début j'ai cru que c'etait du faite que je soit interne j'ai donc essayer d'avoir un appartement et là j'ai culpabiliser encore plus parce que ma famille faisait tout pour moi et moi ça n'allait toujours pas . Résultat des courses 2 belles années de dépressions severes avec comme objectifs dormir et surtout pas sortir de sa microsphere . J'ai donc travaillé dans l'entreprise de mon pere quelques temps ensuite il ma licencié je me suis retrouvé au chomage. Là - de 26 ans ils vous lachent pas j'ai eu le malheur de dire que j'aimais m'occuper des gens qu'ils m'avaient deja inscrite pour le concours d'auxilliaire de vie le lendemain je suis allée le passer les mains dans les poches et là merde je l'ai eu et de la 9 mois de formation ou ont te vend du reves pour au final nettoyer des wc il y'a pas de sous metiers mais bon. J'ai travaillé par la suite 2 ans auprés de personnes agées a domicile et mon empathie à pris le dessus il a fallut que j'arrete puis le metier ne me plaisait pas . J'ai voulu alors reprendre mes etudes j'ai atterri en fac (entre faut dire ma psy et moi avons fait du bon boulot) pour passer une equivalence au bac que j'ai obtenu. Une fois ce diplome en poche l'an dernier j'ai voulu tenter la fac de psycho jai tenu 1 mois j'ai demandé une réorientation en fac d'histoire de l'art j'ai tenu un mois aussi au final je suis en cap de marqueterie !! j'arrive pas à aller vers des diplômes plus qualifiants ça me fait trop peur. Car l'UN de mes gros défault c'est de tout vouloir savoir avant d'avoir appris !!! Suspect
De plus même avec des diplomes en poches je pense toujours que mes formations ne sont pas complète et ça me paralyse.
Voila que je raconte ma vie parsemé de moultes fautes
je vais pas le relire, ni même pour une fois trop refelchir sinon ce poste finira comme beaucoup d'autre avec la fameuse touche SUPPR'
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L'école : douleur ou lieu d'épanouissement ? - Page 2 Empty Re: L'école : douleur ou lieu d'épanouissement ?

Message par vital Mar 28 Fév 2012 - 12:00

Je n'y peux résister...si vous saviez ce que je suis content de lire autant d'histoires qui ressemblent à la mienne!
Aujourd'hui, je suis prof et à chaque conseil de classe ou presque, je me sens seul et étranger dans cet univers.
L'école: ennui et ennui...tout cela ne m'intéressait pas le moins du monde. Trop plat, trop par coeur. Primaire chez des religieux qui me plongeaient dans des peurs viscérales...quelques souvenirs tragico-comiques de coups, premier jour de cm2...bureau renversé et giffles, rebelote en 6eme avec une soeur Marie machin qui me mettait une calotte à chaque réponse fausse...ça pouvait prendre toute l'heure, parfois elle me laissait sur l'estrade pour montrer aux 3emes à quel point de crétinerie j'étais arrivé.... d'humiliations (au cathé...je me souviens que j'avais été montré à la classe comme l'exemple même de l'Ivraie par rapport au Bon Grain)...à l'ennui a succédé assez rapidement mes limites. Très vite considéré comme un imbécile. J'ai passé toute ma vie en échec scolaire. J'ai des trous dans ma bio...des années sans aucun souvenir...malade, la plupart du temps tellement j'y souffrais...et cette mention au fer rouge: crétin!
Dans ma solitude, je savais que je n'étais pas fait pour les idioties qu'on voulait me faire ingurgiter. Je voyais bien aussi que les autres y arrivaient mais qu'ils étaient souvent "assez peu profonds..."( je m'en tiens là..."vous êtes nombreux ici à connaitre cette chanson). Je voulais penser mais pas être gavé comme une oie...je voulais parler littérature...comment le dire quand on est un voyou? un apache? avec des résultats calamiteux? Résultat: redoublements, renvois, orientation en 5eme...en 3eme...3 m22 en 3eme...
Souffrances terribles...je souffrais tellement que j'étais malade en permanence et que pour résister j'étais un vrai monstre dans la cour et en classe. Bagarres, petite délinquance...je ne compte plus les profs que j'ai poussés à bout...Ils l'ont payé cher...
Un petit caïd qui avait mal au ventre.
Un jour, j'ai touché du doigt la limite. Si je continuais ainsi: marginalité et surtout j'avais peur de devenir quelqu'un de mauvais et de bête...toujours cette idée de littérature et de choses nobles...l'esprit...j'en rêvais car je sentais que ça existait...comme ce dieu des Eglises où l'on m'a traîné de force..;et que je ne pouvais voir....qui avait d'être de leur côté...
Race d'Abel, race de Caïn?
Après...autre forme d'enfer...j'ai tout fait pour m'intégrer au cadre scolaire, je n'y suis jamais arrivé...vraiment...pas moyen de rentrer dans la logique ambiante...toujours cette mention de cornichon peu doué pour les études...
Tout a commencé pour moi en fac de lettres...je ne peux dire le plaisir incroyable que j'y ai ressenti...Quand un vrai ponte faisait parler la poudre...mieux que l'amour, le sexe....un immense plaisir physique, réel...mieux que toutes les substances...
A chaque fois que le niveau devenait très relevé, je passais comme une fleur....et pour les trucs attendus, plus à la portée de tout le monde...je n'y arrive pas...j'ai 18 ou 19 quand les autre ont 3...j'ai 7 quand les autres ont tous la moyenne...ça reste vrai encore aujourd'hui...j'ai 40 piges! Je suis encore ce gosse brillant qui n'y arrive pas.
Je me suis autorisé aujourd'hui à passer l'agregation.
Je vais voir un psy pour sortir de ces difficultés avec l'école.
Elle m'annonce au bout de 10 séances: pensée en arborescence+ hypersensibilité+ abstraction+...+...+........................= zèbre.
C'est arrivé il y a 15 jours.
Le ciel m'est tombé sur la tête.
Jamais un prof ne s'est posé la question avant.
Je comprends pourquoi, je suis encore, aujourd'hui le "scrupule", le caillou dans la chaussure de la cohorte de profs...J'y suis en essayant d'être sans doute le prof que je n'ai pas rencontré.
Pff...allez Vital...encore un effort....appuie sur entrée...
Mes prochaines interventions seront plus objectives...
Je m'en excuse.
Je ne relis pas.
J'envoie.

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Message par rv Mar 28 Fév 2012 - 14:12

A tout les profs Zébrés,
merci de devenir les profs
dont on aurait eu besoin étant môme Z

parce qu'ils en souffrent maintenant
et certains adultes en souffrent encore
rv
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Message par vital Mar 28 Fév 2012 - 14:32

Le problème le plus important est pour les non zèbres...qui sont plus nombreux et qui souffrent aussi...

Mais ne poussons pas trop, l'école ce n'est pas l'enfer pour tout le monde...

De plus, j'ai eu des surdoués devant moi...je n'ai pas réussi à tous les aider...pour certains le mal était fait et demeuraient hors de ma portée et bienveillance.

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Message par bepo Sam 28 Avr 2012 - 12:34

Un lien sur l’éducation que je savais pas ou placer.
http://sankore.org/en/article/leducation-consistera-davantage-apprendre-utiliser-et-traiter-linformation-qua-la

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Message par Spread Jeu 19 Juil 2012 - 23:22

Déjà rien qu'à la garderie je ne me sentais pas très bien, je n'avais qu'une seule amie et trouvait les autres franchement pas malins (même le plus âgé de la garderie). Aussi, je ne comprenais pas toujours les explications que me donnaient les adultes, et j'aimais pas vraiment quand ils me prenaient pour une demeurée. J'étais souvent frustrée. J'ai arrêté d'y aller parce que je ne voulais plus faire la sieste (et c'était mieux d'être avec sa maman :3 )
De retour dans mon pays natal, ce fut la catastrophe What a Face
J'ai tout de suite été cataloguée comme bizarre, à cause de mon accent, mes habitudes. La maîtresse me faisait peur, elle ne faisait aucun effort pour me comprendre, les autres me laissaient seule et les CP (ouhh les vilains), se moquaient de moi. Les années suivantes j'ai pu me faire quelques copines, et j'étais relativement bien en classe (on ne faisait pas grand chose, j'avais énormément de temps pour dessiner).
Ensuite ça a commencé à se compliquer... J'avais un peu de mal avec la maîtresse, j'avais du mal à comprendre son système (c'était complètement différent du prof que j'avais eu pendant deux années auparavant), j'ai eu du mal. Mais bon, toujours des excellents résultats, même si j'étais pas super épanouie en cours (cette année là j'ai commencé à être dégoûtée des maths avec les fameuses tables de multiplication).
L'année d'après, au niveau amitié ça a été catastrophique, mes pseudos amies passaient leur temps à se moquer, à me rabaisser, à baver dans mon dos, me faire pleurer etc. Mais sinon, niveau scolaire je me suis sentie plutôt bien, n'étant que cinq on suivait le programme des CM2, et une vieille maîtresse qui m'appréciait, des résultats toujours excellents (en faisant... rien ?). Après, niveau amitié il y eu autant de hauts et de bas, des moqueries encore... Je ne me sentais pas spécialement bien, ma prof d'avant me manquait, ce jeune prof m'ennuyait. Aussi j'ai eu quelques malentendus avec la prof qui venait nous faire science et encore quelques blocages en maths mais je restais la "parfaite élève".
Ensuite au collège j'ai toujours eu d'excellents résultats, toujours la première de la classe, qui posait des questions pertinentes, faisait des remarques intelligentes etc.
Mais j'ai vite été confrontée à des incompréhensions de leur part. Je ne sais pas si c'est parce que je ne m'exprimais pas assez clairement, ou si je pensais des choses auxquelles ils ne pensaient pas et donc, refusaient de voir, ou bien peut-être qu'ils ne comprenaient pas pour une autre raison, parce que c'était trop lointain, abstrait, décalé, j'en sais rien...
J'ai rencontré de plus en plus de soucis en maths, ces deux dernières années étaient de la torture à ce niveau, je n'arrivais pas à saisir, trop abstrait, ou alors je ne comprenais pas l'énoncé dans le bon sens, ou mettait un temps fou à le comprendre parce que ça bouillonnait trop et imaginais trop de manières possibles de comprendre ce qu'on me demandait. Bref What a Face (quoique dans un sens ça me plaisait, autrement je n'éprouvais aucune difficulté et m'ennuyait constamment, là, ça me permettait de réfléchir, même si partait un peu trop dans l'extrême au point de me faire mal).
Sinon je me suis là aussi ennuyée. A part peut-être en SVT quelque fois, quand le prof et ses explications partaient en cacahuète et qu'on sortait, du coup, du programme. La physique m'intéressait beaucoup aussi, le prof nous faisait bien cours (enfin, la lenteur des autres m'exaspérait toujours autant), mais mon blocage en maths prenait parfois le dessus ^^' (mais bon, dans un sens j'aime bien ça, me torturer l'esprit (c'est mon petit côté maso qui ressort) ). Je me suis par contre, éclatée dans les projets d'art-p, et buvais chaque paroles que prononçait la prof (bien que ralentie par les enfantillages des autres, elle arrivait à dire des choses qui m'absorbaient).
Sinon niveau relations amicales, ça continua comme en primaire, voire, devint encore pire ^^'' Encore plus de moqueries, les autres qui à la fois, m'obligeaient à rester (pratique d'avoir l'intello du collège avec soi au moment des contrôles) mais qui en même temps, me laissait de côté et ne me laissait pas prendre part à la discussion, les rares fois où elle a pu m'intéresser "mêle-toi de tes affaires". Enfin, de toute manière, ce qu'elles disaient ne m'intéressait vraiment que très très rarement, et je préférais rester dans ma bulle.

Le lycée ? Je verrai bien à la rentrée, mais je ne me fais pas d'illusions, je ne pense pas que ça changera beaucoup.
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Message par petite-bubulle Jeu 2 Aoû 2012 - 19:05

Moi l'école jusqu'à maintenant... ne me dérangeait pas. Ce n'est pas que je ne l'aimais pas, ni que je l'aimais. Il fallait y aller, un point c'est tout. Et puis j'adore apprendre et ça nous permet de voir ses amis.
Maintenant au lycée c'est devenu une corvée: différence de mentalité, stress du bac...
De plus cet année j'avais un prof que je détestais, donc aucun effort dans cette matière: je suis tombée à 11 de moyenne en histoire-géo.
Mais la soif de connaissance m'aide à me lever le matin (même si finalement souvent je m'ennuie) Wink
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Message par gpl Sam 15 Sep 2012 - 0:55

Pour commencer, je precise que je n'ai passé aucun test et que si cela se trouve, je chie plus haut que mon Q........I
L'ecole... a boire et à gerber....

Maternelle: j'apprends à lire tout seul vers 5ans (ma mere m'avait appris l'alphabet sur un poster vers 2-3ans).

Primaire:sans encombre sans bosser beaucoup: j'apprenais mes lecons en ecoutant mon frangin qui etait dan la meme classe que moi: classe commune de CE2 à CM2. Sur le bulletin scolaire, que des remarques du type: dans quel monde est il; à quoi reve t'il...

College: L'horreur, j'essaye d'etre pote avec ceux du fond de la classe et du coup je me retrouve la tête de turc de mes classes. Point d'orgue: ma mère me fait repiquer pour passer en seconde, et j'obtiens un 4ou 5 à un intero ou j'avais obtenu 20 l'année d'avant (en bio). BEP: L'horreur 2, la suite... 2ans à oublier, dans la continuité du college, j'etais bon dans les trucs logiques et nul dans les trucs betes et de pratiques(ca marchait mais c'etait moche). Pris pour un con. J'ai eu mon brevet en lisant une leçon et en tombant dessus pendant que mon frere bossait depuis paques et obtenait une plus mauvaise note que moi.

Bac STI: L'horreur 3, le recontinueum.... pris avec menace par le directeur du lycée car il restait de la place: si je ne bossais pas, j'etais virer au bout d'un trimestre: rien foutu pendant 3ans (eu mon bac en repeche au bout de2 ans , mais pas d'ecole, oblige de repiquer pour faire un dossier). Idem, tête de turc (même par certains profs), rien foutu. Commence à me faire un pote plus ouvert lors de la 1ere terminale. Par contre, quel deception en 1ere: la seule fois ou j'ai appris ma lecon en histoire, j'ai eu 10 car le prof que j'adorais a pensé que j'avait triché: resultat 10 en bossant car il n'avait pas pu prouver la tricherie inexistante alors que d'habitude, j'avais 13-14 en revisant 5minutes.

BTS Informatique + Mention complementaire: J'y ai été car le pote de ma 1ere terminale y avait été et m'avait dit qu'il n'avait pas une matière dont un prof m'avait degouté. Et la.... ben j'ai trouvé ma voie!!!!!( Même si au bout d'un an, j'ai failli redevenir à cause d'un gars et de mon humour particulier la tete de turc à nouveau...Un mail de reponse à un debut d'agression sur un forum à renverser la situation et mes meilleurs collegues viennent de cette classe aujourd'hui ). J'ai bossé la premiere année et beaucoup moins ensuite. Je m'eclatais dans les algorithmes et les pensés en boucles.
Ma fierté: avoir eu un bts informatique avec plus de 12 de moyenne sans savoir faire un copier-coller en arrivant alors que des cracks en arrivant se sont révélés minable.

J'ai eu ma fille juste apres ce bts, ce qui m'a grille les grandes etudes (et encore, y aurait-je été??).

Aujourd'hui, 11ans apres, j'ai fait 3 boites: le point commun, jje pense avoir toujours été une locomotive (comprenait plus vite) même quand je n'y connaissait pas grand chose et le plus jeune. J'ai toujours eu un humour particulier( 2eme-3emedegré), d'abord moqué puis finalement copié... Comme disait un prof plus haut qui disait qu'un prof respecté etait un prof bien dans ses baskets, j'ai commencé à trouver la paix quand j'ai arreté de m'occuper des autres.
Aujourd'hui, je n'ai toujours pas beaucoup de potes, mais au moins, ce ne sont pas des faux et ma phylosophie la dessus: pote avec tout le monde, pote avec personne.
Il me manque sûrement aujourd'hui de faire un test pour savoir si je fais partie des vôtres pour arrêter de me poser des questions du style: pourquoi je suis si solitaire par rapport à mes freres.

gpl

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Message par Noumenie Dysnomie Sam 15 Sep 2012 - 11:37

Quand j'étais petite, du plus loin que je puisse m'en souvenir, j'ai toujours eu des problèmes avec les profs et mes camarades. Il faut prendre en compte que j'ai aussi toujours déménager, genre tout les ans.

J'étais chiante parce que j'étais une "je sais tout" qui était aussi un "pot de glue" et une "miss question" et que j'empêchais la prof d'en placer une pour un cours ou pour un autre élève.
Quand j'ai compris que ça me m'excluais de pleins de choses et que c'était chiant, j'ai essayé de changer ça, en primaire.
A force de déménager, quand on grandit, on constate aussi que ça devient fondamentalement plus dur de s'intégrer aux autres enfants. Surtout qu'ils sont méchants entre eux, comme on le sait tous.
En primaire, j'ai donc souffert. Parce que je me taisais maintenant en classe pour apprendre, mais du coup ça n'allait pas assez vite et je m'ennuyais et avec les autres élèves, j'étais la tête de turc, la seule tête supra blonde-blanche, la "pièce rapportée"...
Et en primaire aussi, j'ai eu mes soucis avec les tests de QI (voir topic adapté sur comment on a découvert ça, je crois)
Du coup, j'ai pas fait de CM2, comme j'ai pas fais une autre classe que j'avais déjà sautée, et j'ai atterrie en 6ieme "bizarre" pour EIP où je me suis éclatée et j'ai refait ma miss-colle-je-sais-tout parce que les profs là bas étaient juste trop top !
Puis je suis revenue dans un collège normal, pire même, un zep, et on m'a fait redoubler parce que soit disant mes résultats ne rimaient à rien et que j'arriverai pas à m'intégrer. Du coup, j'me suis même carrément pas intégré avec les autres. J'me suis même fait lyncher ouvertement par les profs et souvent j'me faisais taper à l'école. J'me suis désintéressé de l'école, moi qui adorait et où ma punition d'avant était : si t'es pas sage tu vas pas à l'école.
J'ai fais en sorte d'avoir toujours entre 10 et 13 de moyenne générale, histoire qu'on me casse pas les noix par les élèves qui étaient au courant de ma douance, parce que mes profs eux même s'amusaient bien à me faire chier avec dès que mes résultats n'étaient pas assez bons pour eux vis à vis de "ça".
En gros si mes résultats dépassaient les 13-15, je me faisais taper par les élèves et si ils dépassaient pas les 13, c'était les profs qui m'humiliaient.
J'ai eu de gros soucis au collège avec eux d'ailleurs. Souvent ma mère était convoquée par un prof et en fait, elle avait droit à un conseil de guerre avec la prof, le CPE, la conseillère d'orientation, l'adjoint ou le principale, l'infirmière qui me demandait si j'étais pas bonne à interner ou si j'avais pas une tumeur pour que je sois comme je suis, etc etc... Souvent on lui demandait de me déscolariser, d'aller ailleurs, de faire l'école à la maison, ou juste pendant plus d'une heure et demi, on essayait de nous faire craquer, de nous dire qu'on allait nous mettre une assistante sociale sur le dos, que ma mère m'éduquait mal, qu'elle était responsable de mon état etc.
Au final, ça nous a surtout unis toutes les deux.
Au lycée, j'ai eu des soucis avec les garçons, qui ont provoqué des soucis de santé, ce qui a fait que des profs, genre celles d'svt et de philo et un d'histoire (en particulier), se permettent réflexions, remarques désobligeantes, mauvaises notes non mérités quoi que je rende, m'accuse de tout et rien même lorsque j'étais absente.
J'ai exulté de joie le jour du dernier exam du bac, de savoir que plus jamais je ne verrai de profs comme ça, puisque je savais que j'allais dans un BTS, avec des pro et pas des profs. Des élèves adultes, et pas des merdeux prétentieux qui font du "j't'aime, j't'aime pu !"... Et puis j'ai déchanté parce que même là bas, j'suis tombé sur des cons Winner même là bas on m'a ressorti mes tests de QI, même là bas ça se chamaillait comme au collège...
Par contre, j'me suis grave fait chier jusqu'à ce que j'arrive au BTS, niveau apprentissage. J'apprenais absolument rien là bas. Rien que je ne sache pas déjà.

Dans tout ces malheurs là, j'ai quand même réussis à me faire quelques ami(e)s, même si on peut plus vraiment se voir parce que je déménage encore souvent ^^"
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Message par Christelle Lun 17 Sep 2012 - 22:15

[/quote]
On ne peut pas vraiment comparer la France et la Finlande. Cette dernière est un petit pays de 5 millions d'habitants avec une forte homogénéité ethnique, culturelle et sociale. En plus le finnois s'écrit comme il se prononce, ce qui facilite l'apprentissage de la lecture... Il faudrait étudier la question plus en profondeur, mais je pense qu'il y a trop d'inégalités entre les enfants en France. Je ne sais pas...[/quote]

Il est vrai qu'en tant qu'instit habitant une campagne non défavorisée culturellement, j'ai cette chance de travailler dans un milieu relatvement homogène, j'ai donc vraiment le temps de m'occuper de chacun de mes élèves, et comble du luxe, ce que j'ai de plus compliqué à "soigner", ce sont les difficultés de rapports sociaux et des manques de confiance en soi (bon là, je ne parle pas des parents ... et encore même si j'en ai des pénibles, je sais que sur ce plan là aussi je suis privilégiée !).
En CM, le manque de confiance en soi est quelque chose de rattrapable, surtout quand j'ai les élèves deux ans (J'ai souvent deux niveaux). Peut-être qu'actuellement mon expérience se rapproche plus de celle d'un instit finlandais que celle d'un de mes collègues en zone sensible (et même très probablement !). Je finirai par bouger car un jour, il faudra que je me confronte à d'autres difficultés, mais pour l'instant, je sais bien que je mange mon "pain blanc".

Je sais très bien que si aucun élève ne sort de ma classe en échec c'est grâce à cette homogénéité : je peux consacrer toute mon attention aux rares élèves qui ont besoin de plus. Donc c'est peut être en effet une composante essentielle du succès de la Finlande...

Mais là je sais qu'on s'éloigne du sujet de ce topic...
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Message par C12H23O2Na Mar 18 Sep 2012 - 8:48

Ah l'école...
Pour ma part, j'ai un vécu un peu plus nuancé : il y a eu des bons moments, mais aussi des mauvais. Ce dont je retiendrais, c'est surtout l'angoisse de réussir : je n'étais pas un très bon élève, et j'ai toujours eu des résultats en dent de scie (j'étais capable de passer de 19 à 3) sans savoir pourquoi - la pire chose qu'on m'ait jamais demandé était "pourquoi tu n'arrives pas à avoir des notes plus régulières ?"... si j'avais su la réponse, je n'aurais pas hésité à la donner ! C'était d'autant plus dur à vivre que mon frère cadet était, lui, un authentique premier de la classe et évidemment on finissait tôt ou tard par nous comparer.
Au niveau des apprentissages, j'ai longtemps regretté (et le regrette encore) de ne pas avoir eu de prof capable de m'expliquer "comment travailler correctement", cela semblait aller de soi pour eux et les autres élèves et ils ne comprenaient pas que ce ne soit pas le cas pour moi. Le résultat, c'est que je me suis toujours senti à la fois très intelligent et très bête, avec l'impression d'être incapable de donner le meilleur de moi-même.
Le système scolaire français dans l'ensemble ne me convenait pas : on ne me laissait pas le temps de comprendre (à ce niveau je suis à l'exact opposé du zèbre qui a besoin d'aller vite, qui comprend tout de suite, moi il me faut plus de temps que la moyenne), on était trop nombreux en classe (source de distraction pour moi) et je n'arrivais pas à me "caler" sur les autres qui ne fonctionnaient pas au même rythme que moi.
Quant aux contenus des cours, c'est pas très compliqué : soit ça m'intéressait et ça marchait (plus ou moins, selon qu'on me laissait suffisamment de temps ou non), soit ça me barbait et je ne pouvais même pas écouter le/la prof en cours (j'ai la tête ailleurs ou je m'endors quand je m'ennuie). J'aurais préféré pouvoir discuter avec les profs plutôt que de devoir rester assis à écouter/gratter, mais ce n'était pas possible.


Dernière édition par C12H23O2Na le Sam 22 Sep 2012 - 12:46, édité 1 fois
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Message par Eclair Fou Sam 22 Sep 2012 - 12:39

En primaire, ce que j'aimais, c'était durant les sorties scolaires, pouvoir discuter avec mes enseignants. Entre la différence d'âge et les connaissances qu'ils avaient en plus que moi, c'était différent que de parler aux autres enfants, il y avait un vrai échange. C'est surtout durant ma dernière année de primaire que j'ai le plus apprécié l'école pour ça et aussi parce que dès qu'on avait fini les exercices fixés par la maîtresse, on pouvait prendre des fiches sur lesquelles on avait des énigmes à résoudre. J'avais toujours tout juste, mais ce travail d'hypothèse, j'adorais. Et aussi, depuis les premières années de l'école, j'avais enfin retrouvé quelqu'un avec qui je m'entendais bien. On passait toutes nos récrés ensembles à s'amuser, pendant que les autres s'intéressaient à la télé-réalité et autres gamines "stars".

Les autres années, depuis la troisième primaire (je crois que le CE 2 en France) je me suis rapidement faite des ennemis, sans même savoir comment. Et l'ennui devenait de plus en plus pesant. Je me souviens qu'en troisième primaire, notre prof nous parlait de multiplication avec les quadrillages et n'ayant aucune feuille à disposition, je ne trouvais rien de mieux que de colorier ma règle rouge avec mon crayon gris. Quand elle fut toute coloriée, je prenais un ciseau et je commençais à enlever la peinture rouge du crayon.

Sans parler des fois où les profs et même une psychologue me disaient que si les autres m'insultaient et me frappaient c'étaient parce que je les provoquais. Ma faute ? Aller en cours et leur dire bonjour. A l'école, il suffit d'un rien pour provoquer les autres.
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