Un beau couple de savants fous
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Lena
Petitagore
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Un beau couple de savants fous
Vous avez certainement déjà entendu parler des fans de Harry Potter, de ces mômes a priori normaux qui peuvent oublier de s'alimenter pendant plusieurs jours si on leur met entre les mains quelques tomes de l'oeuvre de J. K. Rowling. Il paraît qu'il sont ainsi des dizaines de millions à pouvoir vous expliquer en détail, avec passion et pendant des heures, ce que désignent les mots Dumbledore, Quidditch, Hogwarts, que sais-je. Grand bien leur fasse, mais on trouve aussi sur la planète des foules encore bien plus nombreuses (dont je fais d'ailleurs partie) qui n'y connaissent absolument rien et même s'en fichent complètement. Tragédie de l'incompréhension.
Eh bien, figurez-vous qu'il existe aussi (quoique en nombre nettement plus restreint) des gens que les documentations informatiques passionnent autant que Harry Potter enthousiasme les mômes. Certains sont tellement atteints qu'à leurs yeux, les noms mystérieux de GNU/Linux, C++, PostScript, Perl, AWK et Erlang sont évocateurs d'au moins autant de magie qu'Azkaban et Voldemort pour les gniards.
Depuis quelque temps, je suis en relations suivies avec un de ces phénomènes -- que nous appellerons ici le professeur Kufi Fukira. Il n'est pas plus japonais que moi, et si je lui attribue ce pseudonyme asiatique (élaboré à partir de son vrai nom par une ingénieuse bidouille informatique comme je les aime... mais dont je ne vous parlerai pas ici), c'est uniquement pour respecter un anonymat qu'il préfère conserver jusqu'à nouvel ordre.
Kufi (je vais l'appeler par son prénom fictif, puisque dans la vraie vie nous nous tutoyons) est sans l'ombre d'un doute un type très intelligent, un surdoué comme disent les psys, un bargeot comme disent les gens normaux (ceux qui n'ont rien d'exceptionnel, ne lisent pas Harry Potter et se fichent de savoir comment fonctionne un ordinateur). Comme tous les surdoués-bargeots (à commencer par moi, d'ailleurs), Kufi s'intéresse à des trucs et des machins très compliqués dont la planète entière se contrefout, avec une prédilection marquée pour les maths et l'informatique. À la surprise générale, le malheureux a bien rarement l'occasion de parler de ce qui l'intéresse avec quelqu'un qui consente seulement à l'écouter. Ce qui est vraiment fort injuste, car c'est un garçon sympathique et de bonne compagnie.
Je l'ai rencontré il y a déjà quelques années au Salon des jeux mathématiques (qui est pour ce genre de bargeots l'équivalent du rayon "Littérature jeunesse" de la Fnac pour nos chères têtes blondes). Moi, j'ai consenti à l'écouter. Honnêtement, sans comprendre beaucoup plus que des bribes de ce qu'il me racontait -- mais rien que comme ça, j'étais déjà très proche du confident idéal qu'il cherchait désespérément depuis des années, surtout en comparaison des neuf dixièmes et demi de la population qui meurent d'ennui dès que le malheureux Kufi essaie de transmettre sa science mathématique. Nous nous sommes découvert un intérêt commun pour l'informatique et la traduction en beaux listings imbitables de théories mathématiques -- même si, en ce qui me concerne, je me limite à celles qu'on m'a enseignées au collège. Du coup, Kufi s'est mis en tête de collaborer avec moi sur un projet mathématico-informatique, n'importe lequel du moment que j'y travaillerais aussi. Il a montré pour cela tellement d'enthousiasme qu'il m'a presque convaincu d'essayer: il y a peu d'honneurs que j'apprécie autant que ceux que je suis parfaitement conscient de ne pas mériter!
Au moins sur les plans mathématique et informatique, Kufi Fukira est beaucoup plus instruit, vif et compétent que moi. Même hors de ces domaines, je crains de lui devoir un compliment dont je suis particulièrement avare: je le soupçonne d'être carrément plus intelligent que moi -- ce qui me fait faire la grimace. En général, les gens plus intelligents que moi m'inspirent plus facilement l'exécration (j'en suis affreusement jaloux) que l'admiration. Hélas pour moi, Kufi est modeste et, comme je suis un gentleman, cela m'ôte la dernière possibilité que j'avais de le mépriser. Je ne peux donc pas l'envoyer promener: outre que ce serait injuste et impoli, ce serait vraiment du gâchis de ne rien faire d'un tel talent qui ne rêve que d'être employé, même pour pas un rond.
Je ne suis pas aussi branché maths que lui, très loin de là, mais je me souviens quand même assez bien de mes cours de trigo de quatrième et de troisième -- et Kufi partage avec moi l'idée qu'on peut déjà construire beaucoup de choses intéressantes sur ces bases relativement simples. Jusque là, ça va.
Côté informatique, ça paraissait démarrer assez bien aussi, du fait que nous utilisons l'un et l'autre des outils d'usage courant dans le petit monde des logiciels libres. Il m'est arrivé d'écrire des listings en langage C++ avec l'éditeur de texte emacs, puis de les transformer en programmes exécutables avec le compilateur GCC... Vous ne comprenez rien à ce galimatias, chers lecteurs inexistants, et je ne vous le reprocherai certes pas, sachez juste que ce sont les Voldemort et Azkaban du petit monde de Linux (ô ombre du grand Richard Stallman, ne me foudroie pas: je sais qu'il faut dire GNU/Linux; c'est mes lecteurs qui ne le savaient pas, ils viennent seulement de l'apprendre en lisant cette parenthèse -- et après l'avoir lue ils continuent de s'en moquer éperdument, mais c'est un autre problème). Vous ne connaissez rien à tout ça mais moi si, et c'est justement ce qui me différencie de vous aux yeux de l'éminent Kufi Fukira.
Donc, côté informatique, ça démarrait bien entre nous, mais ça s'est vite gâté car Kufi et moi avons nettement des personnalités informatiques aux antipodes l'une de l'autre. Mon anticonformisme cherche à exprimer ce que mon maigre talent algorithmique peut avoir de spécifique à l'aide d'outils aussi standard que possible (dans l'espoir toujours déçu que quelque autre informaticien plus compétent que moi perfectionne un jour ce que j'aurai grossièrement entamé). Dans une attitude rigoureusement symétrique, la modestie de Kufi l'amène à ne chercher aucune gloriole personnelle, mais au contraire à essayer d'utiliser à fond ce qu'a produit l'intelligence de parfaits inconnus dont il décrète par principe et à vrai dire sans aucun examen qu'ils ont certainement travaillé avec compétence et talent.
Dit comme ça, ça donne l'impression que nous sommes parfaitement complémentaires. Pas sûr. Moi, j'exècre les documentations informatiques, qui me tombent des mains (et Dieu sait pourtant si je m'en suis déjà enfilé des quantités); Kufi, lui, se jette dessus avec avidité, exactement comme les troupeaux de gniards sur la saga Harry Potter.
Moi, quand on me met en présence d'un bouquin informatique de six cents pages, je commence par vérifier qu'il est écrit en bon français, muni d'un index détaillé et d'une table des matières intelligible, et si c'est le cas mon seul souci devient de le lire en diagonale pour identifier dedans, en y passant aussi peu de temps que possible, les quinze ou vingt pages qui me permettront de faire un tout petit poil mieux des choses que j'ai déjà appris à faire il y a longtemps. Si je ne trouve pas assez vite, je laisse tomber en me disant que vu que j'ai atteint l'âge vénérable de cinquante-deux ans en me passant de ces bidouilles, c'est sans doute que je peux continuer.
Kufi, lui, scanne Internet comme s'il était Google à lui seul, dévore de A à Z les huit cents écrans anglophones de toutes les docs informatiques les plus rebutantes qu'il peut y rencontrer, et dès qu'il y trouve un truc un tant soit peu nouveau (c'est-à-dire dont la planète entière s'était très bien passée jusque là), aussitôt il considère comme une mission sacrée de le tester, de l'employer et de construire quelque chose dessus. Je suppose que Dieu a placé des gens comme Kufi Fukira dans l'écosystème informatique pour l'édification de la civilisation, mais je ne suis pas sûr que ce faisant il leur ait vraiment fait un cadeau.
Kufi est susceptible de s'intéresser aux techniques informatiques les plus absconses exactement pour les raisons qui me conduisent à les fuir. Alors que moi, je cherche d'abord dans toute technologie nouvelle ce qui ressemble à ce que je connais déjà par ailleurs, parce que ça m'aide à trouver mes repères, lui se jette avec avidité sur tout ce qu'il y a de plus inhabituel et de plus spécifique, et même ne s'intéresse qu'à ça. Cet esprit de pionnier et de défricheur est très utile aux anthropologues et aux explorateurs, mais en informatique c'est un excellent moyen pour perdre un temps infini dans le fin fond des impasses des incompatibilités et des projets sans lendemain.
Bien entendu, Kufi ne veut pas seulement utiliser ces bidouilles dans son coin comme il avait presque toujours été contraint de le faire jusqu'ici, il préférerait de loin faire ça avec moi. Pas tant, je pense, pour profiter de mon maigre talent que pour avoir au moins à ses côtés quelqu'un qui comprenne l'intérêt de son travail...
Il y a quand même un léger facteur d'optimisme dans cette histoire. Kufi ayant tendance à aller beaucoup plus loin que moi dans tous les domaines, ça lui donne paradoxalement une légère faiblesse par rapport à moi: celle d'être encore nettement plus barge (et pourtant, tous mes commensaux vous confirmeront que ce n'est déjà pas peu dire et que dans le genre "savant fou", j'ai moi-même quelques sérieuses prédispositions). Dans notre intérêt mutuel, je vais donc essayer de profiter du très léger surcroît de lucidité que cela me confère pour l'empêcher de nous embarquer tous deux dans un projet par trop irréalisable. Mais ça n'est pas gagné: si je ne nous trouve pas un projet excessivement difficile, jamais je ne le convaincrai de venir m'y prêter main forte... Résultat des courses, je nous crois bien partis pour employer des techniques auxquelles personne ne bite rien pour aboutir à des résultats dont personne ne comprendra l'intérêt.
Intelligence is a curse.
Eh bien, figurez-vous qu'il existe aussi (quoique en nombre nettement plus restreint) des gens que les documentations informatiques passionnent autant que Harry Potter enthousiasme les mômes. Certains sont tellement atteints qu'à leurs yeux, les noms mystérieux de GNU/Linux, C++, PostScript, Perl, AWK et Erlang sont évocateurs d'au moins autant de magie qu'Azkaban et Voldemort pour les gniards.
Depuis quelque temps, je suis en relations suivies avec un de ces phénomènes -- que nous appellerons ici le professeur Kufi Fukira. Il n'est pas plus japonais que moi, et si je lui attribue ce pseudonyme asiatique (élaboré à partir de son vrai nom par une ingénieuse bidouille informatique comme je les aime... mais dont je ne vous parlerai pas ici), c'est uniquement pour respecter un anonymat qu'il préfère conserver jusqu'à nouvel ordre.
Kufi (je vais l'appeler par son prénom fictif, puisque dans la vraie vie nous nous tutoyons) est sans l'ombre d'un doute un type très intelligent, un surdoué comme disent les psys, un bargeot comme disent les gens normaux (ceux qui n'ont rien d'exceptionnel, ne lisent pas Harry Potter et se fichent de savoir comment fonctionne un ordinateur). Comme tous les surdoués-bargeots (à commencer par moi, d'ailleurs), Kufi s'intéresse à des trucs et des machins très compliqués dont la planète entière se contrefout, avec une prédilection marquée pour les maths et l'informatique. À la surprise générale, le malheureux a bien rarement l'occasion de parler de ce qui l'intéresse avec quelqu'un qui consente seulement à l'écouter. Ce qui est vraiment fort injuste, car c'est un garçon sympathique et de bonne compagnie.
Je l'ai rencontré il y a déjà quelques années au Salon des jeux mathématiques (qui est pour ce genre de bargeots l'équivalent du rayon "Littérature jeunesse" de la Fnac pour nos chères têtes blondes). Moi, j'ai consenti à l'écouter. Honnêtement, sans comprendre beaucoup plus que des bribes de ce qu'il me racontait -- mais rien que comme ça, j'étais déjà très proche du confident idéal qu'il cherchait désespérément depuis des années, surtout en comparaison des neuf dixièmes et demi de la population qui meurent d'ennui dès que le malheureux Kufi essaie de transmettre sa science mathématique. Nous nous sommes découvert un intérêt commun pour l'informatique et la traduction en beaux listings imbitables de théories mathématiques -- même si, en ce qui me concerne, je me limite à celles qu'on m'a enseignées au collège. Du coup, Kufi s'est mis en tête de collaborer avec moi sur un projet mathématico-informatique, n'importe lequel du moment que j'y travaillerais aussi. Il a montré pour cela tellement d'enthousiasme qu'il m'a presque convaincu d'essayer: il y a peu d'honneurs que j'apprécie autant que ceux que je suis parfaitement conscient de ne pas mériter!
Au moins sur les plans mathématique et informatique, Kufi Fukira est beaucoup plus instruit, vif et compétent que moi. Même hors de ces domaines, je crains de lui devoir un compliment dont je suis particulièrement avare: je le soupçonne d'être carrément plus intelligent que moi -- ce qui me fait faire la grimace. En général, les gens plus intelligents que moi m'inspirent plus facilement l'exécration (j'en suis affreusement jaloux) que l'admiration. Hélas pour moi, Kufi est modeste et, comme je suis un gentleman, cela m'ôte la dernière possibilité que j'avais de le mépriser. Je ne peux donc pas l'envoyer promener: outre que ce serait injuste et impoli, ce serait vraiment du gâchis de ne rien faire d'un tel talent qui ne rêve que d'être employé, même pour pas un rond.
Je ne suis pas aussi branché maths que lui, très loin de là, mais je me souviens quand même assez bien de mes cours de trigo de quatrième et de troisième -- et Kufi partage avec moi l'idée qu'on peut déjà construire beaucoup de choses intéressantes sur ces bases relativement simples. Jusque là, ça va.
Côté informatique, ça paraissait démarrer assez bien aussi, du fait que nous utilisons l'un et l'autre des outils d'usage courant dans le petit monde des logiciels libres. Il m'est arrivé d'écrire des listings en langage C++ avec l'éditeur de texte emacs, puis de les transformer en programmes exécutables avec le compilateur GCC... Vous ne comprenez rien à ce galimatias, chers lecteurs inexistants, et je ne vous le reprocherai certes pas, sachez juste que ce sont les Voldemort et Azkaban du petit monde de Linux (ô ombre du grand Richard Stallman, ne me foudroie pas: je sais qu'il faut dire GNU/Linux; c'est mes lecteurs qui ne le savaient pas, ils viennent seulement de l'apprendre en lisant cette parenthèse -- et après l'avoir lue ils continuent de s'en moquer éperdument, mais c'est un autre problème). Vous ne connaissez rien à tout ça mais moi si, et c'est justement ce qui me différencie de vous aux yeux de l'éminent Kufi Fukira.
Donc, côté informatique, ça démarrait bien entre nous, mais ça s'est vite gâté car Kufi et moi avons nettement des personnalités informatiques aux antipodes l'une de l'autre. Mon anticonformisme cherche à exprimer ce que mon maigre talent algorithmique peut avoir de spécifique à l'aide d'outils aussi standard que possible (dans l'espoir toujours déçu que quelque autre informaticien plus compétent que moi perfectionne un jour ce que j'aurai grossièrement entamé). Dans une attitude rigoureusement symétrique, la modestie de Kufi l'amène à ne chercher aucune gloriole personnelle, mais au contraire à essayer d'utiliser à fond ce qu'a produit l'intelligence de parfaits inconnus dont il décrète par principe et à vrai dire sans aucun examen qu'ils ont certainement travaillé avec compétence et talent.
Dit comme ça, ça donne l'impression que nous sommes parfaitement complémentaires. Pas sûr. Moi, j'exècre les documentations informatiques, qui me tombent des mains (et Dieu sait pourtant si je m'en suis déjà enfilé des quantités); Kufi, lui, se jette dessus avec avidité, exactement comme les troupeaux de gniards sur la saga Harry Potter.
Moi, quand on me met en présence d'un bouquin informatique de six cents pages, je commence par vérifier qu'il est écrit en bon français, muni d'un index détaillé et d'une table des matières intelligible, et si c'est le cas mon seul souci devient de le lire en diagonale pour identifier dedans, en y passant aussi peu de temps que possible, les quinze ou vingt pages qui me permettront de faire un tout petit poil mieux des choses que j'ai déjà appris à faire il y a longtemps. Si je ne trouve pas assez vite, je laisse tomber en me disant que vu que j'ai atteint l'âge vénérable de cinquante-deux ans en me passant de ces bidouilles, c'est sans doute que je peux continuer.
Kufi, lui, scanne Internet comme s'il était Google à lui seul, dévore de A à Z les huit cents écrans anglophones de toutes les docs informatiques les plus rebutantes qu'il peut y rencontrer, et dès qu'il y trouve un truc un tant soit peu nouveau (c'est-à-dire dont la planète entière s'était très bien passée jusque là), aussitôt il considère comme une mission sacrée de le tester, de l'employer et de construire quelque chose dessus. Je suppose que Dieu a placé des gens comme Kufi Fukira dans l'écosystème informatique pour l'édification de la civilisation, mais je ne suis pas sûr que ce faisant il leur ait vraiment fait un cadeau.
Kufi est susceptible de s'intéresser aux techniques informatiques les plus absconses exactement pour les raisons qui me conduisent à les fuir. Alors que moi, je cherche d'abord dans toute technologie nouvelle ce qui ressemble à ce que je connais déjà par ailleurs, parce que ça m'aide à trouver mes repères, lui se jette avec avidité sur tout ce qu'il y a de plus inhabituel et de plus spécifique, et même ne s'intéresse qu'à ça. Cet esprit de pionnier et de défricheur est très utile aux anthropologues et aux explorateurs, mais en informatique c'est un excellent moyen pour perdre un temps infini dans le fin fond des impasses des incompatibilités et des projets sans lendemain.
Bien entendu, Kufi ne veut pas seulement utiliser ces bidouilles dans son coin comme il avait presque toujours été contraint de le faire jusqu'ici, il préférerait de loin faire ça avec moi. Pas tant, je pense, pour profiter de mon maigre talent que pour avoir au moins à ses côtés quelqu'un qui comprenne l'intérêt de son travail...
Il y a quand même un léger facteur d'optimisme dans cette histoire. Kufi ayant tendance à aller beaucoup plus loin que moi dans tous les domaines, ça lui donne paradoxalement une légère faiblesse par rapport à moi: celle d'être encore nettement plus barge (et pourtant, tous mes commensaux vous confirmeront que ce n'est déjà pas peu dire et que dans le genre "savant fou", j'ai moi-même quelques sérieuses prédispositions). Dans notre intérêt mutuel, je vais donc essayer de profiter du très léger surcroît de lucidité que cela me confère pour l'empêcher de nous embarquer tous deux dans un projet par trop irréalisable. Mais ça n'est pas gagné: si je ne nous trouve pas un projet excessivement difficile, jamais je ne le convaincrai de venir m'y prêter main forte... Résultat des courses, je nous crois bien partis pour employer des techniques auxquelles personne ne bite rien pour aboutir à des résultats dont personne ne comprendra l'intérêt.
Intelligence is a curse.
Re: Un beau couple de savants fous
Etant moi-même tombée dans le chaudron du p'tit Harry, en son temps (pas les films et in english les bouquins, on va pas bouder son plaisir non plus ;-) ... m'est venue envie de mettre mon grain de sel :-)
J'ai pas tout compris le pourquoi du comment mais j'ai ADORE lire ce que tu viens d'écrire ... je sais juste que j'eus un amoureux futur astrophysicien, que je l'aurais écouté pendant des heures sans rien comprendre tellement ce qu'il décrivait était ... poétique (tidjû pourquoi c'est pas un prof comme ça que j'ai eu en math, j'aurais pas plus compris sans doute, mais je me serais moins fèche !), par contre, lui était totalement hermétique à la foultitude d'histoires que j'avais en magasin ... ça n'a donc pas durer longtemps ;-)
Bon, ça n'a pas fait avancer le schmilblick, en même temps ce n'était pas le but, c'est donc tout de même bien réussi :-)
... amusez-vous bien ... le jeu, c'est la vie (wow, comme j'ai de grandes sentences bien tournées là de si bon matin pfiuuuu)
J'ai pas tout compris le pourquoi du comment mais j'ai ADORE lire ce que tu viens d'écrire ... je sais juste que j'eus un amoureux futur astrophysicien, que je l'aurais écouté pendant des heures sans rien comprendre tellement ce qu'il décrivait était ... poétique (tidjû pourquoi c'est pas un prof comme ça que j'ai eu en math, j'aurais pas plus compris sans doute, mais je me serais moins fèche !), par contre, lui était totalement hermétique à la foultitude d'histoires que j'avais en magasin ... ça n'a donc pas durer longtemps ;-)
Bon, ça n'a pas fait avancer le schmilblick, en même temps ce n'était pas le but, c'est donc tout de même bien réussi :-)
... amusez-vous bien ... le jeu, c'est la vie (wow, comme j'ai de grandes sentences bien tournées là de si bon matin pfiuuuu)
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
Résultat des courses, je nous crois bien partis pour employer des techniques auxquelles personne ne bite rien pour aboutir à des résultats dont personne ne comprendra l'intérêt.
C'est beau ça.
Vivent les savants fous.
Re: Un beau couple de savants fous
Très très jolie présentation. C'est amusant de voir que ton style de présentation ressemble (sur certains aspects) au mien (non non, je ne fais pas de pub au passage... bon allez, si: cliquez ici)
On en a déjà parlé, mais je te re-recommande de lire (bon d'accord, c'est écrit en anglais mais l'anglais scientifique est relativement abordable)
- Knuth: The TeXbook et The Art of Computer Programming (je n'ai lu que le TeXbook mais ça me suffit pour dire qu'il a une prose remarquable pour raconter l'informatique). Si tu hésites toujours, voici une interview qui a de quoi convaincre un curieux .
- Doumont: Trees, Maps, and Theorems. Ou comment changer sa vision de la communication lorsqu'il s'agit de transmettre des idées... Quelques liens en vrac pour présenter le coco: le document compagnion d'une d'une conférence sur les CV's efficaces donnée par lui dans ma fac, une de ses rares conférences disponibles sur le net et qui parle de communication d'un scientifique vers un non-scientifique, le site de son livre et le site de son entreprise. (mp si tu souhaites commander le livre parce que je sais l'avoir au rabais )
- Structure and Interpretation of Computer Programs: un livre écrit au MIT et disponible gratuitement en ligne. Ca parle de langages de programmation et de techniques générales. Je n'ai que feuilleté les premières pages, mais on me l'a vivement conseillé lorsqu'on souhaite apprendre la programmation dans un cadre moins restrictif que celui d'un langage particulier.
On en a déjà parlé, mais je te re-recommande de lire (bon d'accord, c'est écrit en anglais mais l'anglais scientifique est relativement abordable)
- Knuth: The TeXbook et The Art of Computer Programming (je n'ai lu que le TeXbook mais ça me suffit pour dire qu'il a une prose remarquable pour raconter l'informatique). Si tu hésites toujours, voici une interview qui a de quoi convaincre un curieux .
- Doumont: Trees, Maps, and Theorems. Ou comment changer sa vision de la communication lorsqu'il s'agit de transmettre des idées... Quelques liens en vrac pour présenter le coco: le document compagnion d'une d'une conférence sur les CV's efficaces donnée par lui dans ma fac, une de ses rares conférences disponibles sur le net et qui parle de communication d'un scientifique vers un non-scientifique, le site de son livre et le site de son entreprise. (mp si tu souhaites commander le livre parce que je sais l'avoir au rabais )
- Structure and Interpretation of Computer Programs: un livre écrit au MIT et disponible gratuitement en ligne. Ca parle de langages de programmation et de techniques générales. Je n'ai que feuilleté les premières pages, mais on me l'a vivement conseillé lorsqu'on souhaite apprendre la programmation dans un cadre moins restrictif que celui d'un langage particulier.
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Un beau couple de savants fous
Je viens ici, frère, alors que je m'apprêtais à rentrer avec mes gros sabots à l'endroit d'où tu viens d'être banni. Je t'en remercie, d'ailleurs, pour m'avoir épargné les coups de crosse et la couronne d'épine. Ayant émis une petite objection sur un point de détail (dieu n'est-il pas injuste avec le serviteur des deux talents?), j'y avais été discrètement cité par une croyante (mais non bigote) avec qui je suis en relation. Voyant les (absences de) réactions, j'ai notifié à la copine que je ne souhaitais pas poursuivre le (l'absence de) dialogue même par son intermédiaire. Je suis retourné voir une fois ou deux pour voir. J'avais remarqué ton intervention précédente, déjà iconoclaste, mais n'avais pu la relayer faute de temps. In fine, je m'apprêtais à faire une irruption, pas aussi fracassante que la tienne, juste pour dire : chrétiens, soit , je respecte, "zèbres", ne conteste. Ce qui m'embête, c'est que je ne vois nullement l'intersection des deux. Apparemment, ce n'est pas incompatible. Mais comment l'un (inter)agit sur l'autre et vice versa, je n'ai pas vu.
Dernière édition par licorne à zébrures le Sam 24 Aoû 2013 - 11:17, édité 1 fois (Raison : Version allégée, j'ai pas ton courage.)
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
Tiens? C'est gentil de m'écrire, mais c'est une drôle d'idée de le faire ici...licorne à zébrures a écrit:Je viens ici, frère, alors que je m'apprêtais à rentrer avec mes gros sabots à l'endroit d'où tu viens d'être banni.
Je n'ai pas été banni, je doute d'ailleurs que ça aurait vraiment été fait, mais je n'avais assurément pas le sentiment d'être bienvenu donc j'ai préféré m'en aller... J'étais d'ailleurs arrivé par erreur, si je m'étais rendu compte que je m'exprimais sur un salon "principalement biblique" je me serais tenu à l'écart.
Eh bien moi, je ne respecte pas forcément. Etudier les textes sacrés pour bien s'appliquer à ne pas entendre ce que pourrait dire sa conscience, ça me paraît d'abord absurde, mais en plus ça m'est assez franchement antipathique. C'est en tout cas aux antipodes de ma façon d'envisager la spiritualité... et à moi aussi, ça paraît une façon assez étrange d'employer sa grande intelligence si tant est qu'on en ait une... Je pense qu'en l'occurrence c'est très possiblement le cas, mais je pense aussi que quand on s'en sert aussi mal, on n'est guère digne de la garder vu qu'on donne l'impression de chercher à s'en défaire...In fine, je m'apprêtais à faire une irruption, pas aussi fracassante que la tienne, juste pour dire : chrétiens, soit , je respecte, "zèbres", ne conteste. Ce qui m'embête, c'est que je ne vois nullement l'intersection des deux. Apparemment, ce n'est pas incompatible. Mais comment l'un (inter)agit sur l'autre et vice versa, je n'ai pas vu.
Les zèbres sont des gens bizarres -- moi compris. La plupart du temps, ces gens bizarres sont intéressants. Mais les zèbres dogmatiques, bof bof bof.
En tout cas, merci de ton mot et à un de ces jours.
Re: Un beau couple de savants fous
Quel bonheur de lire ta prez et de nous faire entrer dans l'esprit torturer des chercheurs geek. Tu dis que tout le monde s'en fout ? Eh bien pas moi, déjà et pourtant, je suis loin d'être une experte, je ne suis même pas une débutante en informatique, à tes yeux, je dois même être une larve Mes connaissances s'arrêtent au langage html, css, et j'ai fait quelques débuts avec PHP, mais bon sang, tout ça m'intéresse, je trouve que c'est fascinant et je trouve aussi que les chiffre 0 et 1 comme unique langage d'un ordi, c'est fascinant. ça me dépasse complètement et c'est pour ça que c'est fascinant ! J'aimerai en connaître un peu plus sur C++ (c'est le seul de ceux que tu cites dont je me souvienne :p), mais comme j'avais essayé PHP et que ça demandait quand même un minimum d'investissement pour bien capter le truc, ça m'a un peu démotivée pour aller plus loin et explorer la programmation. Maintenant, j'ai un peu peur d'y remettre le nez. Bref
Ton parallèle avec Harry Potter est tout simplement sublime !
Et ta dernière phrase me plait vraiment car elle me fait penser à un de mes personnages (non je ne suis pas skizo, hein ?), la lucidité en moins "Résultat des courses, je nous crois bien partis pour employer des techniques auxquelles personne ne bite rien pour aboutir à des résultats dont personne ne comprendra l'intérêt" Je crois bien qu'il dirait face à cette phrase : le seul intérêt valable de le faire est que j'y trouve mon propre intérêt, et si tout le monde n'y comprend rien, je m'en fou royalement, de toute façon, ce sont tous des crétins !
Et là, je réalise que tu as écrit ta prez le 11 aout de l'année dernière, un an avant la mienne, ce qui n'a pas d'intérêt hormis pour moi-même, ou pas...
Et dernière chose, Merci à Licorne d'avoir remonté ce fil même si je ne capte pas tout de ce que vous vous racontez -ou ai choisi de ne pas tout comprendre-. Une prez comme ça, ça vaut le détour quand même !
Au fait, vu que de l'eau a coulé, vous avez avancé dans votre désir de faire quelque chose dont tout le monde se ficherait bien ?
Ton parallèle avec Harry Potter est tout simplement sublime !
Et ta dernière phrase me plait vraiment car elle me fait penser à un de mes personnages (non je ne suis pas skizo, hein ?), la lucidité en moins "Résultat des courses, je nous crois bien partis pour employer des techniques auxquelles personne ne bite rien pour aboutir à des résultats dont personne ne comprendra l'intérêt" Je crois bien qu'il dirait face à cette phrase : le seul intérêt valable de le faire est que j'y trouve mon propre intérêt, et si tout le monde n'y comprend rien, je m'en fou royalement, de toute façon, ce sont tous des crétins !
Et là, je réalise que tu as écrit ta prez le 11 aout de l'année dernière, un an avant la mienne, ce qui n'a pas d'intérêt hormis pour moi-même, ou pas...
Et dernière chose, Merci à Licorne d'avoir remonté ce fil même si je ne capte pas tout de ce que vous vous racontez -ou ai choisi de ne pas tout comprendre-. Une prez comme ça, ça vaut le détour quand même !
Au fait, vu que de l'eau a coulé, vous avez avancé dans votre désir de faire quelque chose dont tout le monde se ficherait bien ?
Audace- Messages : 155
Date d'inscription : 11/08/2013
Age : 45
Localisation : Toulouse
Re: Un beau couple de savants fous
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Dernière édition par licorne à zébrures le Jeu 29 Aoû 2013 - 9:55, édité 1 fois (Raison : j'aime dialoguer)
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
On a envie de savoir : mais où en est ce projet ?
Moi j'adore rencontrer des gens plus intelligents que moi, je me sens bête, je ne sais pas quoi dire, mes neurones bloquent, ça me déstabilise, ça me repose
Ce qu'il y a de bien, chez les gens très intelligents et très passionnés par ce qu'ils font, c'est cette façon d'être dans leur monde. Quand ils en parlent, c'est génial, c'est émouvant, c'est beau, pas la peine de comprendre dans le détail, il suffit d'écouter et de regarder.
Comme ça :
J'aime beaucoup te lire, Petitagore, tu es un conteur, le conteur des savants fous.
Moi j'adore rencontrer des gens plus intelligents que moi, je me sens bête, je ne sais pas quoi dire, mes neurones bloquent, ça me déstabilise, ça me repose
Ce qu'il y a de bien, chez les gens très intelligents et très passionnés par ce qu'ils font, c'est cette façon d'être dans leur monde. Quand ils en parlent, c'est génial, c'est émouvant, c'est beau, pas la peine de comprendre dans le détail, il suffit d'écouter et de regarder.
Comme ça :
J'aime beaucoup te lire, Petitagore, tu es un conteur, le conteur des savants fous.
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
Oh comme c'est bizarre la résurrection de ce fil! J'aimerais bien partager avec les trois pelés et le tondu qui le lisent les nouvelles de mon projet fumeux, qui a en effet considérablement avancé depuis que j'ai écrit le premier post de ce fil. Mais là, je ne suis pas chez moi et je ne peux pas très facilement publier les images informatiques qui pourraient rendre mes délires moins incompréhensibles... J'essaie et je vous tiens au courant!
- Si vous voulez vous en dégoûter tout de suite...:
- Le thème de ce magnifique projet est la division fractale pseudo-aléatoire des triangles isogonoïdes, au moyen de listings en langage Haskell. En termes moins abscons, ça consiste à faire ceci:
- dessiner un triangle;
- le découper en plein de sous-triangles;
- appliquer deux couleurs sur ces sous-triangles pour faire apparaîtres des taches rouges sur un fond jaune (par exemple);
- recommencer la démarche sur chacun des sous-triangles, pour qu'un sous-triangle jaune comporte de petites taches rouges et un sous-triangle rouge de petites taches jaunes.
Croyez-le si vous voulez, mais le projet en est désormais à un stade où ces images ressemblent à des coquilles d'oeufs d'oiseaux, toutes mouchetées, oh que c'est zouli.
Re: Un beau couple de savants fous
Ton projet est en rapport avec ton jeu?
imposteur- Messages : 644
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Re: Un beau couple de savants fous
Je rêve, il y en a un qui comprend de quoi je parle...imposteur a écrit:Ton projet est en rapport avec ton jeu?
OUIII! C'est la même idée à la base, mais cette fois ce n'est plus un jeu à jouer sur une cinquantaine de cases, c'est une démonstration susceptible de porter sur des téraoctets de données.
Et le pire, c'est que ça marche...
Re: Un beau couple de savants fous
Bon, ça vous paraît peut-être pas très beau, mais je vous assure qu'il en faut du boulot pour arriver à produire ce superbe motif moucheté...
La magie, c'est que ce motif quand même passablement compliqué est entièrement défini par un mot de cinq lettres (qui n'est pas le mot de Cambronne; en l'occurrence, ce motif correspond au seul mot "enfin").
La magie, c'est que ce motif quand même passablement compliqué est entièrement défini par un mot de cinq lettres (qui n'est pas le mot de Cambronne; en l'occurrence, ce motif correspond au seul mot "enfin").
Dernière édition par Petitagore le Mar 22 Oct 2013 - 16:00, édité 1 fois (Raison : Mise à jour des adresses des images)
Re: Un beau couple de savants fous
Et quel est le rapport entre tes images et des teraoctets de données?
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
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Localisation : Belgique
Re: Un beau couple de savants fous
Bon, je ne suis pas du tout calée en info et malgré tout, ça m'intéresse encore même après avoir vu ton spoil Bon, heureusement que tu as explicité un peu le thème car sinon, tu m'aurais perdu, mais pas parce que ça ne m'intéressait pas, mais parce que ça m'aurai fait griller les neurones et je me serait sauvée en courant face à mon intelligence de larve. Même les mots de ton thème font planter google ! Je lui ai demandé, pourtant avec gentillesse, que voulait dire "isogonoïdes" et il ne m'a renvoyé que sur une seule pauvre page, celle de ce forum, justement, dans la section astrologie. D'ailleurs, ça me donne envie de connaître tes réflexions détaillées sur les signes du zodiaques, je n'ai pas lu en détail mais je suis curieuse, pour le coup, mais le propos n'est pas là.
Revenons-en à ton merveilleux projet. Après avoir digéré mon ignorance, j'ai l'impression que mon petit cerveau commence à faire certaines connections qui pourraient lui parler. Cependant, cela soulève plein de questions et d'interrogations, alors je vais d'abord te dire ce que je comprends pour être sûre d'avoir compris ce que je pense avoir compris, enfin, si le fait que je comprenne t'intéresse, cela va sans dire, hein ?
Le triangle de base a été coupé en plusieurs triangles, non identiques ni symétriques si je me fie au dessin de gauche (euh, je peux dire dessin ?), qu'est-ce qui a déterminé la coupe ? Cela a été fait aléatoirement avec le mot "enfin" pour base ? (bon, je pose une question dont la modélisation me dépasse)
Ce qui m'amène à la question suivante : comment "enfin" a-t-il pu modéliser tout cela ? (je me demande si le terme modéliser est approprié)
Et enfin, (tiens, on retrouve ce mot...) est-ce que l'image de droite est la conséquence de l'image de gauche (j'en ai l'impression en tout cas) ou y a t-il quelques étapes de "transformation de sous triangles" avant d'arriver à l'image de droite ?
Voilàà pour mes questions, je suis désolée si mes questions sont ridicules et bêtes, puisses-tu être indulgent avec la pauvre larve que je suis
Revenons-en à ton merveilleux projet. Après avoir digéré mon ignorance, j'ai l'impression que mon petit cerveau commence à faire certaines connections qui pourraient lui parler. Cependant, cela soulève plein de questions et d'interrogations, alors je vais d'abord te dire ce que je comprends pour être sûre d'avoir compris ce que je pense avoir compris, enfin, si le fait que je comprenne t'intéresse, cela va sans dire, hein ?
Le triangle de base a été coupé en plusieurs triangles, non identiques ni symétriques si je me fie au dessin de gauche (euh, je peux dire dessin ?), qu'est-ce qui a déterminé la coupe ? Cela a été fait aléatoirement avec le mot "enfin" pour base ? (bon, je pose une question dont la modélisation me dépasse)
Ce qui m'amène à la question suivante : comment "enfin" a-t-il pu modéliser tout cela ? (je me demande si le terme modéliser est approprié)
Et enfin, (tiens, on retrouve ce mot...) est-ce que l'image de droite est la conséquence de l'image de gauche (j'en ai l'impression en tout cas) ou y a t-il quelques étapes de "transformation de sous triangles" avant d'arriver à l'image de droite ?
Voilàà pour mes questions, je suis désolée si mes questions sont ridicules et bêtes, puisses-tu être indulgent avec la pauvre larve que je suis
Audace- Messages : 155
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Re: Un beau couple de savants fous
C'est que... ça bouffe de la place mon bon Môssieur.. mon serveur tiendra pas la chargeimposteur a écrit:Et quel est le rapport entre tes images et des teraoctets de données?
A la fin, c'est tout rouge non ?
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
Dernière édition par 11Road le Ven 24 Avr 2015 - 14:12, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
Question très naïve sans arrière pensée, ni sarcasme, je veux vraiment savoir Je ne suis pas certain d'avoir compris... Tu es parti du principe que le lecteur ne comprendrait pas ce que tu as écrit ? Pourquoi l'écrire, alors ?Il m'est arrivé d'écrire des listings en langage C++ avec l'éditeur de texte emacs, puis de les transformer en programmes exécutables avec le compilateur GCC... Vous ne comprenez rien à ce galimatias, chers lecteurs inexistants, et je ne vous le reprocherai certes pas
Et de toute façon, si ça peut te rassurer, même les non-informaticiens peuvent comprendre ce charabia J'en suis la preuve vivante Et les réponses qui suivent ta présentation montrent bien que je suis bien loin d'être le seul ! Donc tant mieux.
Si si, c'est très beau, ça me fais penser à la carte de fond diffus cosmologique qu'on voit partout en ce moment. Et mine de rien, même si la démarche n'a rien à voir, il aura quand fallu près de 13,7 milliards d'années pour obtenir le cliché (de la naissance de l'univers à celle du satellite Planck...). D'avance bon, courage, ça risque d'être longBon, ça vous paraît peut-être pas très beau, mais je vous assure qu'il en faut du boulot pour arriver à produire ce superbe motif moucheté...
Tout ça pour te souhaiter la bienvenue, même si je suis arrivé bien après toi
Boitachat- Messages : 1754
Date d'inscription : 31/07/2013
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Localisation : Au fond du couloir, à gauche de l'infini.
Re: Un beau couple de savants fous
Ah la la, que c'est triste que je ne sois pas chez moi (je suis en vacances chez ma soeur; vous vous en fichez mais c'est quand même le cas) pour répondre en détail à toutes ces questions passionnantes...
C'est normal, je suis l'inventeur de ce mot... Ce concept fumeux est quand même essentiel pour le projet. Un triangle "isogonoïde" (on pourrait aussi dire "équilatéraloïde", mais ce serait encore plus laid) est un triangle qui, sans être équilatéral, ressemble à un triangle équilatéral en ceci que ses angles ne sont pas exagérément disproportionnés. Disons pour fixer les idées que ses trois angles valent plus de 30 degrés -- ce qui permet d'écarter un paquet de triangles ingérables du genre le triangle formé par les deux yeux d'un touriste japonais sur l'esplanade du Trocadéro et la pointe de la tour Eiffel qu'il regarde: ce triangle a deux angles de 89,999 degrés et un angle tout pitit pitit à la pointe de la tour Eiffel... Selon monsieur Euclide, cette chose est un triangle, mais selon moi, c'est un triangle à la con car il n'est pas isogonoïde, et que sa gestion informatique demande plein de calculs pour aboutir à presque pas de pixels à l'écran. Oh le vilain triangle, berk, j'en veux pas. Moi je veux de bons triangles dodus, replets, j'ai envie de dire rondouillards... des triangles isogonoïdes.Audace a écrit:Même les mots de ton thème font planter google ! Je lui ai demandé, pourtant avec gentillesse, que voulait dire "isogonoïdes" et il ne m'a renvoyé que sur une seule pauvre page, celle de ce forum, justement, dans la section astrologie.
C'est pas mal non plus mais ça n'a aucun rapport!D'ailleurs, ça me donne envie de connaître tes réflexions détaillées sur les signes du zodiaques, je n'ai pas lu en détail mais je suis curieuse, pour le coup, mais le propos n'est pas là.
Tu as tout compris, c'est là que se situe le problème et l'algorithme intéressant... Le mot "enfin" est d'abord traduit en une série de bits, laquelle série sert à alimenter un automate cellulaire (ça, tu peux demander à Google ce que c'est), lequel automate sert à créer des checksums PSEUDO-aléatoires (imprévisibles a priori, mais reproductibles indéfiniment), lesquelles checksums on transforme en valeurs, lesquelles valeurs on transforme en points, lesquels points on transforme en segments, lesquels segments on transforme en triangles, lesquels triangles on transforme en patates bicolores (selon la logique de mon jeu Triancey, pas la peine de passer par Google: www.triancey.com). Et puis on recommence et on obtient le triangle moucheté (qui est peut-être aussi une mocheté...).Le triangle de base a été coupé en plusieurs triangles, non identiques ni symétriques si je me fie au dessin de gauche (euh, je peux dire dessin ?), qu'est-ce qui a déterminé la coupe ? Cela a été fait aléatoirement avec le mot "enfin" pour base ? (bon, je pose une question dont la modélisation me dépasse)
Ce qui m'amène à la question suivante : comment "enfin" a-t-il pu modéliser tout cela ? (je me demande si le terme modéliser est approprié)
C'est la même logique qu'on applique aux sous-éléments et à l'ensemble (c'est pour ça que la logique est fractale).Et enfin, (tiens, on retrouve ce mot...) est-ce que l'image de droite est la conséquence de l'image de gauche (j'en ai l'impression en tout cas) ou y a t-il quelques étapes de "transformation de sous triangles" avant d'arriver à l'image de droite ?
Pas du tout, ce sont des questions très pertinentes, le genre que personne ne me pose jamais... Je vais finir par croire que c'est vrai que les zèbres sont des gens curieux et à l'esprit éveillé!Voilàà pour mes questions, je suis désolée si mes questions sont ridicules et bêtes, puisses-tu être indulgent avec la pauvre larve que je suis
Re: Un beau couple de savants fous
La complexité des images produites est susceptible d'être poussée jusqu'à l'infini. Oui, oui, l'infini. En fait, quand je parle de téraoctets de données, c'est juste pour avoir l'air moins frapadingue: le vrai but de la manoeuvre est d'engendrer une complexité infinie, dont l'écran de l'ordinateur ne représentera jamais que de bonnes approximations.imposteur a écrit:Et quel est le rapport entre tes images et des teraoctets de données?
Je crois que cette technique est connue du Bon Dieu, qu'il en use et en abuse, et que quand on a compris ça, on ne le voit plus du tout de la même façon et en particulier on ne lui adresse plus ni les mêmes prières ni les mêmes reproches -- mais là, je quitte l'informatique pour entrer de plain-pied dans la métaphysique où on n'est vraiment pas obligé de me suivre!
Dernière édition par Petitagore le Lun 26 Aoû 2013 - 11:58, édité 1 fois (Raison : charabia)
Re: Un beau couple de savants fous
Par définition, l'infini ne peut jamais être représenté en totalité. En revanche, on peut espérer en représenter:Mary Poppins a écrit:C'est que... ça bouffe de la place mon bon Môssieur.. mon serveur tiendra pas la charge
- la structure générale;
- un aspect précis jusqu'à un certain degré de précision.
Mon projet fumeux espère pousser ces idées aussi loin que la puissance d'un ordinateur actuel le permet, ce qui ne serait déjà pas mal du tout.
Que non point et nenni-da. L'idée est que on a beau fouiller dans une zone jaune, on y trouve toujours un peu (entre un quart et un tiers) de rouge, et on a beau fouiller dans une zone rouge, on y trouve toujours un peu (entre un quart et un tiers) de jaune. Où que l'on zoome, on trouve toujours des détails visibles, même en se limitant à une représentation bicolore; mais bien sûr, ça sera beaucoup plus drôle quand je passerai à une représentation en millions de couleurs (j'y travaille).A la fin, c'est tout rouge non ?
Re: Un beau couple de savants fous
Oh zut, quand tu parlas de teraoctets j'aurais espéré que ton truc aurait eu des conséquences en gestion de base de données ou en traitement de fichiers volumineux… tant pis.
Les fractales ont l'air d'avoir une place très importante dans ta vie. Quand et comment les as-tu découvertes?
Les fractales ont l'air d'avoir une place très importante dans ta vie. Quand et comment les as-tu découvertes?
imposteur- Messages : 644
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Localisation : Belgique
Re: Un beau couple de savants fous
Oh, rien de bien original: j'ai lu un article sur l'ensemble de Mandelbrot il y a longtemps dans Science et Vie Micro. C'était accompagné d'un listing en Basic Applesoft que j'ai pu recopier et faire tourner sur mon Apple IIc (oui, c'était il y a longtemps) avec une lenteur exaspérante. La loi de Moore étant ce qu'elle est, j'ai fait tourner le même listing sur tous mes ordinateurs au fil des ans, et plus la machine est rapide, plus c'est intéressant... On y prend très vite goût.imposteur a écrit:Les fractales ont l'air d'avoir une place très importante dans ta vie. Quand et comment les as-tu découvertes?
Re: Un beau couple de savants fous
.
Dernière édition par licorne à zébrures le Jeu 29 Aoû 2013 - 9:53, édité 1 fois (Raison : dieu ne m'a pas parlé)
Invité- Invité
Re: Un beau couple de savants fous
Merci pour ta définition du triangle isoganoide, si je comprends, c'est un triangle ayant des angles relativement homogènes entre eux, mais n'ayant aucune égalité car cela rendrait le traitement informatique encore plus complexe qu'il ne l'est déjà ?
Alors alors, je suis allée voir le concept de l'automate cellulaire et, bien que je trouve cela fort intéressant, cela me dépasse complètement. Je trouve cependant très intéressant le "jeu de la vie" où les explications ou règles de bases sont très simples mais qui donnent des résultats très divers et complexes (c'est presque poétique de regarder ces cellules et se demander si à la prochaine génération, elle sera détruite ou au contraire, naitra du vide...). Du coup, je me demande comment as-tu formalisé "enfin" en bits, j'aimerai bien voir à quoi ça pourrait ressembler et surtout, arrêter d'y réfléchir, car voilà comment je l'imagine, le mot enfin... (0 = voyelle et 1 = consonne), le nombre de 0 ou de 1 serait fonction de la position de la lettre dans l'alphabet( e = 00000). Bref, c'est un grand n'importe quoi, tu dois t'arracher tes cheveux d’informaticien
Donc, pour en revenir à ton automate, il crée des "sommes de contrôle" (j'ai du mal à comprendre ça, par contre, et mon cerveau rame à 1h du mat, en plus) qui finissent par donner les sous triangles. Question, le grand triangle ou triangle contenant, était là depuis le début ou a été créé avec l'automate ?
Je suis allée voir ton jeu, et en effet, quand on voit le triangle de gauche, on comprend beaucoup de chose quand à ce projet
Pour ma question sur l'image de droite, c'était donc le triangle juste après transformation interne de chaque sous section étant elles-même devenues grand triangle. D'ailleurs, j'imagine qu'à force de transformations des sous sections des sous sections et sous sections, on finirait par voir orange, avec plus ou moins de jaune ou rouge par endroit, non ?
Sinon, pour ta dernière remarque sur les zèbres, ça tombe bien que tu dises ça car je ne sais pas si je suis zèbre, en tout cas, monsieur QI ne me l'a pas encore confirmé, mais je le dirais à mes potes qui savent qu'ils le sont
Ah oui, dernière question, et non des moindres, à quoi sert ce projet ? A quelle question répond-il ? (ou autre chose, si ce n'est pas à une question qu'il répond)
Alors alors, je suis allée voir le concept de l'automate cellulaire et, bien que je trouve cela fort intéressant, cela me dépasse complètement. Je trouve cependant très intéressant le "jeu de la vie" où les explications ou règles de bases sont très simples mais qui donnent des résultats très divers et complexes (c'est presque poétique de regarder ces cellules et se demander si à la prochaine génération, elle sera détruite ou au contraire, naitra du vide...). Du coup, je me demande comment as-tu formalisé "enfin" en bits, j'aimerai bien voir à quoi ça pourrait ressembler et surtout, arrêter d'y réfléchir, car voilà comment je l'imagine, le mot enfin... (0 = voyelle et 1 = consonne), le nombre de 0 ou de 1 serait fonction de la position de la lettre dans l'alphabet( e = 00000). Bref, c'est un grand n'importe quoi, tu dois t'arracher tes cheveux d’informaticien
Donc, pour en revenir à ton automate, il crée des "sommes de contrôle" (j'ai du mal à comprendre ça, par contre, et mon cerveau rame à 1h du mat, en plus) qui finissent par donner les sous triangles. Question, le grand triangle ou triangle contenant, était là depuis le début ou a été créé avec l'automate ?
Je suis allée voir ton jeu, et en effet, quand on voit le triangle de gauche, on comprend beaucoup de chose quand à ce projet
Pour ma question sur l'image de droite, c'était donc le triangle juste après transformation interne de chaque sous section étant elles-même devenues grand triangle. D'ailleurs, j'imagine qu'à force de transformations des sous sections des sous sections et sous sections, on finirait par voir orange, avec plus ou moins de jaune ou rouge par endroit, non ?
Sinon, pour ta dernière remarque sur les zèbres, ça tombe bien que tu dises ça car je ne sais pas si je suis zèbre, en tout cas, monsieur QI ne me l'a pas encore confirmé, mais je le dirais à mes potes qui savent qu'ils le sont
Ah oui, dernière question, et non des moindres, à quoi sert ce projet ? A quelle question répond-il ? (ou autre chose, si ce n'est pas à une question qu'il répond)
Audace- Messages : 155
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Re: Un beau couple de savants fous
Effectivement, ça ressemble au images du wmap. Sauf que c'est en triangle.
sylveno- Messages : 3360
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Re: Un beau couple de savants fous
C'est cela...Audace a écrit:Merci pour ta définition du triangle isoganoide, si je comprends, c'est un triangle ayant des angles relativement homogènes entre eux
Non, le traitement informatique serait sans doute même plus simple, en revanche les motifs engendrés auraient un aspect informatique, voire répétitif. L'irrégularité permet de démultiplier les détails et leur imprévisibilité., mais n'ayant aucune égalité car cela rendrait le traitement informatique encore plus complexe qu'il ne l'est déjà ?
Non, tu as tout à fait compris. Mon automate cellulaire à moi est moins complexe que celui de John Conway (Conway travaille sur un quadrillage infini, moi sur un simple anneau ne comportant que quelques dizaines de cellules). Pour convertir un mot en bits, j'ai simplement utilisé la codification base64 (il y a sûrement une entrée dans Wikipédia, elle sert entre autres à envoyer des images dans les courriels), qui prend la suite de 64 caractères "ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZabcdefghijklmnopqrstuvwxyz0123456789+/" et attribue à chacun de ces caractères un code numérique entre 0 et 63. Gnia plus qu'à écrire ce code en système binaire avec six bits. "000011" traduit 3, par exemple, et voilà, j'ai tous les 0 et les 1 qu'il me faut pour remplir les dizaines de cases de mon automate cellulaire en anneau.Du coup, je me demande comment as-tu formalisé "enfin" en bits, j'aimerai bien voir à quoi ça pourrait ressembler et surtout, arrêter d'y réfléchir, car voilà comment je l'imagine, le mot enfin... (0 = voyelle et 1 = consonne), le nombre de 0 ou de 1 serait fonction de la position de la lettre dans l'alphabet( e = 00000). Bref, c'est un grand n'importe quoi, tu dois t'arracher tes cheveux d’informaticien
Elémentaire, mon cher Watson.
Très simple. A chaque génération, je compte le nombre de cellules "vivantes" (ou qui contiennent un bit valant 1, si tu préfères). Si ce nombre est pair, ma checksum vaut 0, sinon elle vaut 1. Je le fais un certain nombre de fois sur un certain nombre de générations, et en mettant les checksums bout à bout j'obtiens un nombre binaire du type 1001011, sur 7 bits, représentant donc une valeur entre 0 et 32700 et quelques. Si je divise ce nombre par 32700 et quelques (je ne sais plus la valeur exacte, c'est 2 puissance 7), j'obtiens une valeur décimale entre 0 et 1, qui me fera par exemple une coordonnée X. Je fais pareil pour obtenir une coordonnée Y. Avec mes deux coordonnées, j'ai un point. Avec deux points j'ai un segment. Avec trois segments j'ai un triangle (il faut éliminer les segments qui ne conviennent pas, par exemple s'ils se croisent, mais c'est trivial, mon cher Watson). Etc.Donc, pour en revenir à ton automate, il crée des "sommes de contrôle" (j'ai du mal à comprendre ça, par contre, et mon cerveau rame à 1h du mat, en plus) qui finissent par donner les sous triangles.
Il a été créé avec l'automate, à partir d'un mot-graine du genre "enfin", converti en base64. Ensuite il se subdivise en une cinquantaine de sous-triangles qu'on appelle tout bêtement "enfin0" à "enfin50", et ces suites de caractères deviennent les mots-graines employés pour le traitement de chacun des sous-triangles.Question, le grand triangle ou triangle contenant, était là depuis le début ou a été créé avec l'automate ?
Puisque je vous dis que c'est élémentaire, Watson.
Bravo. Je le suppose aussi, pour être honnête je ne suis pas encore allé aussi loin (les temps de réponse deviennent vite importants et de façon exponentielle: c'est l'inconvénient de s'attaquer à l'infini).Pour ma question sur l'image de droite, c'était donc le triangle juste après transformation interne de chaque sous section étant elles-même devenues grand triangle. D'ailleurs, j'imagine qu'à force de transformations des sous sections des sous sections et sous sections, on finirait par voir orange, avec plus ou moins de jaune ou rouge par endroit, non ?
Ah. La question embarrassante. Je vais peut-être y répondre dans un autre post.Ah oui, dernière question, et non des moindres, à quoi sert ce projet ? A quelle question répond-il ? (ou autre chose, si ce n'est pas à une question qu'il répond)
Re: Un beau couple de savants fous
A quoi ça sert? Pas à grand-chose qu'on puisse facilement transformer en argent, j'en ai peur, mais ça sert quand même:Audace a écrit:Ah oui, dernière question, et non des moindres, à quoi sert ce projet ? A quelle question répond-il ? (ou autre chose, si ce n'est pas à une question qu'il répond)
1) à démontrer qu'il est possible de définir une complexité infinie à partir d'une liste finie d'instructions informatiques.
2) à créer des motifs picturaux très complexes et non répétitifs, servant par exemple à donner un aspect pas trop informatique à une image de synthèse du type de celles qu'emploient les jeux vidéos (en 3D, tout scène est représentée comme un assemblage de tout petits triangles sur lesquels on peut appliquer des "textures", c'est-à-dire des images informatiques; si vous l'ignoriez, eh bien ce n'est plus le cas).
3) à colorier joliment des surfaces non planes comme une coquille d'oeuf, un poisson, un chat, une girafe (ça, le bon Dieu le fait déjà), une voiture Mercedes (ça, le bon Dieu ne le fait pas encore et ça intéresserait peut-être monsieur Mercedes de vendre des bagnoles ayant l'aspect de léopards).
4) à se demander si le bon Dieu connaît la technique et s'il l'emploie. La réponse est oui et, comme je l'ai dit plus haut, quand on l'a compris on ne lui parle plus de la même façon. On se dit qu'il est inutile de l'emmerder en lui demandant de corriger les petits détails, parce que les petits détails, il les fait gérer par des automatismes. On se dit qu'il n'y a plus besoin de se demander s'il a convenablement sauvegardé nos âmes, parce que le but même du système est de simplifier la sauvegarde (la complexité infinie étant engendrée par une série finie d'instructions et un mot-graine très court, il suffit de sauvegarder proprement ces deux derniers éléments et tout le reste peut être reconstitué à volonté). On se dit que Dieu est quand même complètement mégalo et que ce n'est pas parce que sur ce point-là j'ai été créé à son image que ça l'excuse, vu qu'il est impossible de connaître le détail d'une complexité infinie à moins d'avoir l'éternité devant soi; ah mais merde, justement, c'est censé être son cas. On se dit que quand on engendre un segment qui ne convient pas, on s'en fout, y a qu'à le jeter et recommencer jusqu'à ce que ça marche, et que c'est peut-être pour ça que le Bon Dieu passe son temps à créer des humains d'un égoïsme obscène, à les laisser crever et à recommencer.
Watson, n'appelez pas l'asile, je plaisantais.
Re: Un beau couple de savants fous
Merci pour tes réponses éclairantes à toutes mes questions. En effet, ça s'attaque à l'infini ! Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à une histoire que j'avais entendu en cours d'histoire ou de maths, je ne sais plus, sur une personne qui avait apparemment rendu service ou sauvé le roi (et peu importe) et le roi lui avait demandé ce qu'il voulait en récompense, et l'homme avait demandé qu'on prenne un échiquier et qu'on mette dans la première case 1 grain de riz, dans la deuxième 2, dans la troisième 4... Le roi ne put jamais le payer et l'homme évita la mort en feignant l'ignorance... Bref, bref.
Ok pour transformer un mot en bits, la solution existait déjà donc
Et ok pour transformer tout ça en triangle! C'est fou tout ce qu'il faut faire, quand même, pour créer des triangles isogonoides !
Bon, pour ce qui est du triangle contenant, créé par l'automate, j'imagine que tout ça deviendrait élémentaire pour moi si je "m'amusais" à faire un automate simple, car dans l'exemple donné sur wikipédia (oui, je suis allée chercher au plus simple, mes infos), une des figures représente aussi un triangle. Il doit y avoir la dedans une logique toute logique qui me dépasse (car ne l'ayant pas expérimenté)
Concernant les applications concrètes, j'aime bien celle de la 3D, mais ma question était mal posée. Ce n'est pas tant les applications qui m'intéressent, mais la question de départ, la motivation de départ, ou pour le dire en d'autres termes, la ou les hypothèses de départ qui t'ont conduites à choisir cette formalisation plutôt qu'une autre, celle qui a permis à ton ami de valider cette formalisation plutôt qu'une autre (suffisamment complexe pour que son cerveau y trouve son compte et suffisamment novatrice pour que ton cerveau y trouve le sien -je ne sais pas si je m'exprime bien). N'y voit pas là de la curiosité mal placée mais une réelle curiosité de Recherche avec un grand R, car ayant moi même un fort penchant pour la recherche et donc, pour tout le travail en amont, quand on est encore dans le flou et qu'on tatillonne et qu'on n'a pas encore d'hypothèse bien définie et que seule l'expérimentation (ou confrontation de l'hypothèse à la réalité) peut affirmer, ou non ou permettre d'aller plus loin ou de changer de voie... bref bref, désolée si je ne suis pas claire
A vue de nez, je pense qu'une partie de la réponse à ma question doit se trouver quelque par dans ton explication 1)
Ok pour transformer un mot en bits, la solution existait déjà donc
Et ok pour transformer tout ça en triangle! C'est fou tout ce qu'il faut faire, quand même, pour créer des triangles isogonoides !
Bon, pour ce qui est du triangle contenant, créé par l'automate, j'imagine que tout ça deviendrait élémentaire pour moi si je "m'amusais" à faire un automate simple, car dans l'exemple donné sur wikipédia (oui, je suis allée chercher au plus simple, mes infos), une des figures représente aussi un triangle. Il doit y avoir la dedans une logique toute logique qui me dépasse (car ne l'ayant pas expérimenté)
Concernant les applications concrètes, j'aime bien celle de la 3D, mais ma question était mal posée. Ce n'est pas tant les applications qui m'intéressent, mais la question de départ, la motivation de départ, ou pour le dire en d'autres termes, la ou les hypothèses de départ qui t'ont conduites à choisir cette formalisation plutôt qu'une autre, celle qui a permis à ton ami de valider cette formalisation plutôt qu'une autre (suffisamment complexe pour que son cerveau y trouve son compte et suffisamment novatrice pour que ton cerveau y trouve le sien -je ne sais pas si je m'exprime bien). N'y voit pas là de la curiosité mal placée mais une réelle curiosité de Recherche avec un grand R, car ayant moi même un fort penchant pour la recherche et donc, pour tout le travail en amont, quand on est encore dans le flou et qu'on tatillonne et qu'on n'a pas encore d'hypothèse bien définie et que seule l'expérimentation (ou confrontation de l'hypothèse à la réalité) peut affirmer, ou non ou permettre d'aller plus loin ou de changer de voie... bref bref, désolée si je ne suis pas claire
A vue de nez, je pense qu'une partie de la réponse à ma question doit se trouver quelque par dans ton explication 1)
Audace- Messages : 155
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Re: Un beau couple de savants fous
Je pense qu'il y en a davantage dans la dernière réponse (je suis très atteint, je suis tombé dans la métaphysique quand j'étais tout petit)... mais en fait tout ça se fait graduellement quand on a l'informatique pour passe-temps: on programme un truc parce que c'est dans le manuel d'initiation, puis on se dit qu'en le modifiant un peu on pourrait en faire un autre truc plus rigolo, et encore un autre, et encore un autre... Et au fil des ans on finit par avoir des idées de plus en plus tordues qu'on trouve de plus en plus lumineusement simples, et vu qu'on est capable de les réaliser, on le fait. C'est un peu la même motivation que pour gravir les montagnes: je ne sais pas si ça sert à grand-chose d'aller là-haut, mais le paysage doit quand même être joli et vu que je suis capable d'y aller et que j'ai du temps à tuer, ben je vais y aller, voilà.Audace a écrit:A vue de nez, je pense qu'une partie de la réponse à ma question doit se trouver quelque par dans ton explication 1)
Re: Un beau couple de savants fous
Ah, d'accord, ta motivation est tout simplement dû au voyage que te permet l'informatique. Aucune motivation pour l'humanité, en somme Ah lala, c'est peut-être moi qui ai un problème avec la recherche, alors
Audace- Messages : 155
Date d'inscription : 11/08/2013
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Re: Un beau couple de savants fous
Oh, je serais tout à fait ravi si l'humanité trouvait moyen de faire usage de mes gamberges... mais ce serait sans doute d'une façon que je ne conçois pas très clairement pour le moment. Note que le premier clampin qui a démontré le théorème de Pythagore n'avait probablement pas non plus une idée très nette de ce à quoi ça pouvait bien servir.Audace a écrit:Ah, d'accord, ta motivation est tout simplement dû au voyage que te permet l'informatique. Aucune motivation pour l'humanité, en somme
C'est pas toujours aux mêmes d'avoir des idées intelligentes, et l'humanité a tout à fait le droit d'en avoir à ma place... Elle a même ma bénédiction pour cela (je ne suis pas sûr que ça lui soit très utile, mais c'est de bon coeur).
Re: Un beau couple de savants fous
Dans ma grande série "le fractal pseudo-aléatoire expliqué aux zèbres", voici quelques créations informatiques récentes. Les images contenues dans ce post ont toutes été produites par le même algorithme, chacune sur la seule base d'un seul mot... et d'un paquet de listings (Haskell et Python), toujours les mêmes. Ces images ne contiennent que des couleurs saturées (et donc ni blanc, ni noir, ni gris, ni rose), d'où ce côté un peu pétard et agressif -- qui ne choque guère mes yeux daltoniens.
Le principe est toujours le même. On part d'un triangle équilatéral unicolore (la teinte de départ est aléatoire). On le coupe en quatre. On applique des variantes de teinte minimes sur les quatre sous-triangles situés aux extrémités, et une variante nettement plus importante sur le sous-triangle central. Ensuite de quoi on recommence. Et encore. Et encore. Et encore (la logique fractale, c'est ça). L'amplitude possible des variantes n'est pas toujours la même et, selon les cas, elle a tendance à grandir ou à se réduire en même temps que la surface peinte diminue.
La seule intervention humaine a consisté à choisir ces exemples parmi la multitude des palettes que l'algorithme peut produire (et qui, bien sûr, ne sont pas toujours dignes d'intérêt). Hélas, comme dit plus haut, votre serviteur, qui a opéré ce choix, est daltonien et il a un goût de chiottes...
Voici quand même quelques camaïeus :
Voici ce que mes yeux daltoniens préfèrent, les mouchetures :
Quant aux polychromies qui suivent, je ne sais pas trop quoi en penser :
Vos commentaires non daltoniens sont bienvenus, mais en tout état de cause je vous signale qu'il y a éééénormément de boulot pour en arriver là... Donc, vous payez pas ma tête trop brutalement, siouplaît, ou je sens que je vais pleurer.
Si jamais vous vouliez voir les images de plus près, vous pourriez aller là et cliquer sur chacune d'entre elles.
Le principe est toujours le même. On part d'un triangle équilatéral unicolore (la teinte de départ est aléatoire). On le coupe en quatre. On applique des variantes de teinte minimes sur les quatre sous-triangles situés aux extrémités, et une variante nettement plus importante sur le sous-triangle central. Ensuite de quoi on recommence. Et encore. Et encore. Et encore (la logique fractale, c'est ça). L'amplitude possible des variantes n'est pas toujours la même et, selon les cas, elle a tendance à grandir ou à se réduire en même temps que la surface peinte diminue.
La seule intervention humaine a consisté à choisir ces exemples parmi la multitude des palettes que l'algorithme peut produire (et qui, bien sûr, ne sont pas toujours dignes d'intérêt). Hélas, comme dit plus haut, votre serviteur, qui a opéré ce choix, est daltonien et il a un goût de chiottes...
Voici quand même quelques camaïeus :
Voici ce que mes yeux daltoniens préfèrent, les mouchetures :
Quant aux polychromies qui suivent, je ne sais pas trop quoi en penser :
Vos commentaires non daltoniens sont bienvenus, mais en tout état de cause je vous signale qu'il y a éééénormément de boulot pour en arriver là... Donc, vous payez pas ma tête trop brutalement, siouplaît, ou je sens que je vais pleurer.
Si jamais vous vouliez voir les images de plus près, vous pourriez aller là et cliquer sur chacune d'entre elles.
Dernière édition par Petitagore le Mar 22 Oct 2013 - 15:18, édité 1 fois (Raison : Mise à jour des adresses des images)
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