Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
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miwako
WaterShed
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Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
Le but de ce thème n'est pas dresser un inventaire ou de compiler des témoignages en vu d'une publication (:-)) mais de permettre à des parents, des adolescents ou des personnes travaillant avec des ados surdoués de mieux comprendre, analyser et percevoir les subtilités zébriques de cet âge là.
Si certains préfèrent se protéger des regards, nous pouvons transférer ce thème dans la partie "A l'abri des regards".
Quelles étaient vos sensations, votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Aviez-vous conscience d'une différence avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Ou bien, vous ne voulez pas vous souvenir de cette période et vous ne répondrez pas : taper NVPS (Ne Veut Pas se Souvenir).
Si certains préfèrent se protéger des regards, nous pouvons transférer ce thème dans la partie "A l'abri des regards".
Quelles étaient vos sensations, votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Aviez-vous conscience d'une différence avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Ou bien, vous ne voulez pas vous souvenir de cette période et vous ne répondrez pas : taper NVPS (Ne Veut Pas se Souvenir).
Invité- Invité
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
Dernière édition par Water' le Sam 29 Jan 2011 - 15:09, édité 1 fois
WaterShed- Messages : 303
Date d'inscription : 25/03/2010
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
par certains aspects ca ressemble un peu a watershed. je n'etais pas "dépistée". (pour peu que je sois réelement un zebre...je me fait a l'idée, petit a petit)
au collège, j'etais la bizarre, la sans amis, celle dont on dit "c'est une paumée" (étrange cette phrase si on y reflechis bien...). je ne m'interessait pas a la mode, aux garçons, a la musique qui passait sur NRJ ; je devorais des tonnes de livres, 8 ou 9 par semaine. la madame du CDI me connaissait bien et elle m'avait donné une "dérogation spéciale" pour que je puisse emprunter plus d'un livre à la fois. cette personne reste un tres bon souvenir...
les gens de ma classe m'ont apris, par contre, que c'etait "pas la classe" de faire ses devoirs ; là j'ai un peu honte mais ca m'a influencée et c'est a ce moment là que j'ai perdu toute capacité de travail... aujourd'hui je ne sais plus "réviser" ou juste faire mon boulot sans me poser de question.
à mon arrivée au college (apres un déménagement) ils m'ont apris que "trainer" avec certaines personnes pouvait etre mauvais pour ta réputation. là je les ai envoyé gravement chier et j'ai fréquenté les personnes que je voulais comme je l'ai toujours fait (la méga gothique du coin, et une autre fille bizarre qui me ressemblait, mais ca les autres ne le savaient pas encore...) ; ils m'ont confirmé que c'etait une mauvaise idée en me metant a l'eccart, moi aussi. (pas une grande perte vous me direz...) ce que je retient de cette époque c'est une grande solitude (récréations seule avec un livre, car avec ces autres filles on ne se parlait que de temps en temps), un décalage car je me m'interessait pas du tout a ce qui les passionnait, et eux venaient me voir avec un ton de pitiée et des phrases comme "pourquoi tu lis autant de livres?" "pourquoi tu t'habille pas un petit peu plus à la mode?" (c'est tres humiliant quand ca vient de la "fille populaire" du coin et que tu sais qu'elle te dis reelement ca pour t'aider... faire pitié c'est quelque chose que je n'ai jamais suporté)
mes notes etaient correctes (pas excelentes car je ne foutait rien, mais j'ai décroché en math a un moment en ma moyenne est tombée aux alentours de 9 ; ensuite j'ai revisé deux semaines avec mon pere et je suis passée a 17,5 au brevet... je suis assez fiere de ca ^^ merci papounet).
coté histoires d'amour, on imagine facilement que c'etait impossible. de toute facon ca ne m'interessait pas trop et je ne comprenais pas comment ca pouvait tous les agiter à ce point...
lycée : j'etais toujours moi-meme, c'est a dire pas "normale". vers la fin du college j'ai abandonné l'idée de m'adapter et de me faire des amis, et je me suis repliée sur moi meme avec beaucoup de fierté et un amour propre défaillant mais qui refusait d'etre blessé par quiconque a part moi. donc au lycée j'etais seule et tres bien comme ca, j'assumait mes centres d'interet et mes bizarreries et je m'occupait toute seule dans mon coin, et bizarrement certaines personnes se sont raprochées de moi... ils me disaient toujours "t'es bizarre" mais gentillement cette fois. c'etait des personnes qui avaient leurs petits grains elles aussi... ou en tout cas un esprit ouvert. je me souvient d'avoir bien rigolé une ou deux fois en cours.
j'ai choisis ES moi aussi, pour le coté "varié" des matieres, pas cloisonné, avec un raisonement pas trop binaire (comme en math meme si j'aimais bcp ca) je crois que je voulais comprendre le monde de la maniere la plus complete possible : histoire, geographie, economie, sociologie, sans oublier le reste (physique, chimie, biologie, litterature philosophie et langues, il y a tout dans ce bac là, c'est vraiment formidable!!)
coté amoureux ca ne m'interessait toujours pas tellement mais j'ai rencontré une personne, et ca c'est imposé petit a petit... un autre zebre, peut etre le premier que j'ai rencontré (et je ne l'ai pas analysé comme ca sur l'instant, j'ai juste pensé "quelqu'un comme moi, quelqu'un qui me comprends...") ca a été formidable, de rencontrer quelqu'un qui m'accepte et a qui je plaise, exactement comme j'etais. on s'aimait enormément. ca c'est terminé au bout d'un moment, les sentiments ont faibli, mais je ne garde pas d'amertume de cette histoire...
la suivante a été encore plus forte mais a fini dans une véritable boucherie de mon petit coeur qui ne s'est jamais guéris.
bref pour faire un bilan : un décalage permanent avec les autres, quasi impossibilité de me faire des amis jusqu'a ce que je rencontre des gens à l'esprit plus ouvert. un coté enfantin à m'emerveiller facilement, à etre crédule, a m'évader dans de belles histoires... mais aussi trop "mature" ,aucun interet pour ce qui plaisait aux jeunes de mon age (gouts musicaux, vestimentaires, télévisuels etc). attirée immédiatement par les autres "freacks" (je n'ai eu que des amis comme ca si j'y reflechis, d'autres bizarres comme moi). une volonté d'etre acceptée au début, avec des efforts de mon coté, puis finalement un rejet en bloc de tous ces "cons" : j'ai decidé d'etre moi meme et seule. (et du coup j'ai eu autour de moi la creme de la creme des personnes...)
coté amoureux pas d'interet pour "les mecs" ; en fait je pense que c'est parce que j'avais besoin de relations profondes et intellectuelles, ce que je ne pouvais pas avoir avec les gens autour de moi ; parfois on me demandais si je trouvais un garcon mignon et je disais que je ne savais pas, vu que je ne le conaissais pas. les autres filles se moquaient de moi et me traitaient de bébé, mais c'etait vraiment ce que je ressentais...
au collège, j'etais la bizarre, la sans amis, celle dont on dit "c'est une paumée" (étrange cette phrase si on y reflechis bien...). je ne m'interessait pas a la mode, aux garçons, a la musique qui passait sur NRJ ; je devorais des tonnes de livres, 8 ou 9 par semaine. la madame du CDI me connaissait bien et elle m'avait donné une "dérogation spéciale" pour que je puisse emprunter plus d'un livre à la fois. cette personne reste un tres bon souvenir...
les gens de ma classe m'ont apris, par contre, que c'etait "pas la classe" de faire ses devoirs ; là j'ai un peu honte mais ca m'a influencée et c'est a ce moment là que j'ai perdu toute capacité de travail... aujourd'hui je ne sais plus "réviser" ou juste faire mon boulot sans me poser de question.
à mon arrivée au college (apres un déménagement) ils m'ont apris que "trainer" avec certaines personnes pouvait etre mauvais pour ta réputation. là je les ai envoyé gravement chier et j'ai fréquenté les personnes que je voulais comme je l'ai toujours fait (la méga gothique du coin, et une autre fille bizarre qui me ressemblait, mais ca les autres ne le savaient pas encore...) ; ils m'ont confirmé que c'etait une mauvaise idée en me metant a l'eccart, moi aussi. (pas une grande perte vous me direz...) ce que je retient de cette époque c'est une grande solitude (récréations seule avec un livre, car avec ces autres filles on ne se parlait que de temps en temps), un décalage car je me m'interessait pas du tout a ce qui les passionnait, et eux venaient me voir avec un ton de pitiée et des phrases comme "pourquoi tu lis autant de livres?" "pourquoi tu t'habille pas un petit peu plus à la mode?" (c'est tres humiliant quand ca vient de la "fille populaire" du coin et que tu sais qu'elle te dis reelement ca pour t'aider... faire pitié c'est quelque chose que je n'ai jamais suporté)
mes notes etaient correctes (pas excelentes car je ne foutait rien, mais j'ai décroché en math a un moment en ma moyenne est tombée aux alentours de 9 ; ensuite j'ai revisé deux semaines avec mon pere et je suis passée a 17,5 au brevet... je suis assez fiere de ca ^^ merci papounet).
coté histoires d'amour, on imagine facilement que c'etait impossible. de toute facon ca ne m'interessait pas trop et je ne comprenais pas comment ca pouvait tous les agiter à ce point...
lycée : j'etais toujours moi-meme, c'est a dire pas "normale". vers la fin du college j'ai abandonné l'idée de m'adapter et de me faire des amis, et je me suis repliée sur moi meme avec beaucoup de fierté et un amour propre défaillant mais qui refusait d'etre blessé par quiconque a part moi. donc au lycée j'etais seule et tres bien comme ca, j'assumait mes centres d'interet et mes bizarreries et je m'occupait toute seule dans mon coin, et bizarrement certaines personnes se sont raprochées de moi... ils me disaient toujours "t'es bizarre" mais gentillement cette fois. c'etait des personnes qui avaient leurs petits grains elles aussi... ou en tout cas un esprit ouvert. je me souvient d'avoir bien rigolé une ou deux fois en cours.
j'ai choisis ES moi aussi, pour le coté "varié" des matieres, pas cloisonné, avec un raisonement pas trop binaire (comme en math meme si j'aimais bcp ca) je crois que je voulais comprendre le monde de la maniere la plus complete possible : histoire, geographie, economie, sociologie, sans oublier le reste (physique, chimie, biologie, litterature philosophie et langues, il y a tout dans ce bac là, c'est vraiment formidable!!)
coté amoureux ca ne m'interessait toujours pas tellement mais j'ai rencontré une personne, et ca c'est imposé petit a petit... un autre zebre, peut etre le premier que j'ai rencontré (et je ne l'ai pas analysé comme ca sur l'instant, j'ai juste pensé "quelqu'un comme moi, quelqu'un qui me comprends...") ca a été formidable, de rencontrer quelqu'un qui m'accepte et a qui je plaise, exactement comme j'etais. on s'aimait enormément. ca c'est terminé au bout d'un moment, les sentiments ont faibli, mais je ne garde pas d'amertume de cette histoire...
la suivante a été encore plus forte mais a fini dans une véritable boucherie de mon petit coeur qui ne s'est jamais guéris.
bref pour faire un bilan : un décalage permanent avec les autres, quasi impossibilité de me faire des amis jusqu'a ce que je rencontre des gens à l'esprit plus ouvert. un coté enfantin à m'emerveiller facilement, à etre crédule, a m'évader dans de belles histoires... mais aussi trop "mature" ,aucun interet pour ce qui plaisait aux jeunes de mon age (gouts musicaux, vestimentaires, télévisuels etc). attirée immédiatement par les autres "freacks" (je n'ai eu que des amis comme ca si j'y reflechis, d'autres bizarres comme moi). une volonté d'etre acceptée au début, avec des efforts de mon coté, puis finalement un rejet en bloc de tous ces "cons" : j'ai decidé d'etre moi meme et seule. (et du coup j'ai eu autour de moi la creme de la creme des personnes...)
coté amoureux pas d'interet pour "les mecs" ; en fait je pense que c'est parce que j'avais besoin de relations profondes et intellectuelles, ce que je ne pouvais pas avoir avec les gens autour de moi ; parfois on me demandais si je trouvais un garcon mignon et je disais que je ne savais pas, vu que je ne le conaissais pas. les autres filles se moquaient de moi et me traitaient de bébé, mais c'etait vraiment ce que je ressentais...
miwako- Messages : 369
Date d'inscription : 16/04/2010
Age : 39
Localisation : Alsace
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
En ayant assez de l'étude des guerres (foutu Blocus...), je viens parcourir ce forum et découvre ce post pas très fournit. Je viens y mettre ma petite contribution.
1. Quelles étaient vos sensations, votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Venant tout juste de sortir de cette période, je peux divisé cette période en deux. La première fut l'époque jusqu'à mais 14ans, époque de l'école où je jouais l'idiote de service dès que je m'entendais pas avec le prof, donc niveau sensation, c'était celle d'être qqun d'anormal car je m'ennuyait fermement à l'école mais était toujours amie avec l'intello de la classe. J'avais l'attitude et les pensées noirs d'un zèbre qui s'ignore.
La seconde époque fut celle où, j'ai enfin réussit à convaincre mes parents que je ferrais le Jury central (En Belgique, il s'agit de présenté les examens des 3 dernières de l'enseignement secondaire sans passé par une école mais en étant chez soit à le préparer seul), pour faire accepter j'ai retrouvé des papiers datant de mes 16 mois et 3 ans qui me disaient surdoué/HP/EIP. Mes parents n'ayant jamais fait attention a cela et ayant juste cherché tous les moyens pour répondre à mes demandes non-stop d'apprendre.
J'ai alors, fait un stage de méthodologie dans une association belge pour HP, qui ne m'a rien appris, qui m'a dégouté de cette association mais qui m'a permis de rencontré d'autre gens comme moi et là ce fut la grande révélation. Et là, par la création d'un forum et de nombreuse amitié je me suis enfin sentie bien.
2.Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Mes relations avec d'autre ado à l'école : lamentable sauf deux amis qui avait 3 ans en plus que moi. D'ailleurs j'ai toujours été avec les plus grand à l'école ou a jouer la nounou chez les petits.
Sinon, les autres ado avec qui je m'entendais s'avèrèrent tous Zebre par la suite. Et ceux que j'avais découvert avec des rencontres de HP, c'était tout aussi bien.
Avec les parents, mon père ce fut dur, il a mit longtemps avant d'accepté que je ne rentrais pas dans le moule traditionnel. Par contre, ma mère (qui est également Zèbre), ce fut toujours l'entente parfaite.
Le reste de la famille, cela dépend, soit les relations étaient impossible car j'étais la petit donc l'ignare soit au contraire, ça ce passait bien car malgré la différence de plus de 7 ans entre mon plus jeunes cousins et moins j'étais dans toutes leurs aventures et conversations. Et puis ça aide, d'avoir d'autre zèbre dans la famille/
3. Aviez-vous conscience d'une différenced avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Oui, depuis la 1er primaire (CP) je me sentait différente des autres enfants sur à l'école mais ça allait beaucoup mieux dans les activités para-scolaire car j'étais toujours avec des personnes plus âgées que moi.
Elle s'exprimait par des attitudes très négative des autres de mon âge (rejets, violence verbale, harcellement,...) et de mon côté par une grand gout de la solitude. Avec les personnes plus âgées, on contraire cela se passait très bien, car j'avais l'avantage de ne pas paraitre mon âge et était donc parfaitement intégrée dans des groupes 5-10 ans plus âgés que moi.
4.Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
J'étais au courant, car on m'en parlais et que c'était familiale mais je ne me rendait pas réellement compte de ce que c'était avant de découvrir certain livre. Et mes relations sociales, n'étant que avec d'autre zèbre ou des personnes plus âgées ce ne fut pas un problème.
5. Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Des grandes passions (Egypte, voyage, Japon, Histoire, généalogie, élevage de chat, géologie, la voile, la lecture...) qui m'ont fait ne pas m'ennuyer à l'école et qui comble mon envie de savoir.
6. Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
Dépression fortement présente mais surtout du a mon énormément sensibilité.
Déscolarisation : une grande bataille heureusement gagnée.
Phobie scolaire : plus que présente. En résumé, 6 mois d'absence par an de l'école pour cause de maladie (je tombais malade le lundi et guérissais le vendredi à 16H ou malade les jours ou je n'appréciais pas le prof/cours)
7.Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme quelqu'un qui a murit beaucoup plus vite que les autres et qui a du en payer les conséquences : peu de relation sociale comment s'intéressé à des personnes qui ne s'intérêt qu'aux garçons, vêtement, jet 7, stars,... alors que j'apprécie la culture, les petites joies (qu'est qu'on a rit de moi qui adorait allé a Disney m'émerveillé comme un enfant), les questions d'adultes?
Comme qqun qui a toujours été plus sensible que les autres et d'incompris par la majorité.
Comme qqun qui a tenté de fuir tous ces gens de son âge qui la rejetaient, qu'est que j'étais mieux avec les grands ou a m'occupé des plus jeunes. Qu'il était bon ce temps, ou il suffisait d'allé voir les gens un peu plus âgées pour se sentir comme les autres! Mais qui a finit par admettre la différence avec les autres et se mêlé de temps à autres à eux mais également qui n'as conservé autour d'elle que des personnes qui me comprennent (pas forcément des zèbres, même si la plupart le sont).
Ps: désoler pour l'orthographe, j'ai hérité de pas mal de soucis(TDA, Hyperactivité,...) pour caché ma zébritude dont une assez forte dyslexie et dysorthogaphie.
Voilà un peu de réponse pour toi Leica
1. Quelles étaient vos sensations, votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Venant tout juste de sortir de cette période, je peux divisé cette période en deux. La première fut l'époque jusqu'à mais 14ans, époque de l'école où je jouais l'idiote de service dès que je m'entendais pas avec le prof, donc niveau sensation, c'était celle d'être qqun d'anormal car je m'ennuyait fermement à l'école mais était toujours amie avec l'intello de la classe. J'avais l'attitude et les pensées noirs d'un zèbre qui s'ignore.
La seconde époque fut celle où, j'ai enfin réussit à convaincre mes parents que je ferrais le Jury central (En Belgique, il s'agit de présenté les examens des 3 dernières de l'enseignement secondaire sans passé par une école mais en étant chez soit à le préparer seul), pour faire accepter j'ai retrouvé des papiers datant de mes 16 mois et 3 ans qui me disaient surdoué/HP/EIP. Mes parents n'ayant jamais fait attention a cela et ayant juste cherché tous les moyens pour répondre à mes demandes non-stop d'apprendre.
J'ai alors, fait un stage de méthodologie dans une association belge pour HP, qui ne m'a rien appris, qui m'a dégouté de cette association mais qui m'a permis de rencontré d'autre gens comme moi et là ce fut la grande révélation. Et là, par la création d'un forum et de nombreuse amitié je me suis enfin sentie bien.
2.Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Mes relations avec d'autre ado à l'école : lamentable sauf deux amis qui avait 3 ans en plus que moi. D'ailleurs j'ai toujours été avec les plus grand à l'école ou a jouer la nounou chez les petits.
Sinon, les autres ado avec qui je m'entendais s'avèrèrent tous Zebre par la suite. Et ceux que j'avais découvert avec des rencontres de HP, c'était tout aussi bien.
Avec les parents, mon père ce fut dur, il a mit longtemps avant d'accepté que je ne rentrais pas dans le moule traditionnel. Par contre, ma mère (qui est également Zèbre), ce fut toujours l'entente parfaite.
Le reste de la famille, cela dépend, soit les relations étaient impossible car j'étais la petit donc l'ignare soit au contraire, ça ce passait bien car malgré la différence de plus de 7 ans entre mon plus jeunes cousins et moins j'étais dans toutes leurs aventures et conversations. Et puis ça aide, d'avoir d'autre zèbre dans la famille/
3. Aviez-vous conscience d'une différenced avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Oui, depuis la 1er primaire (CP) je me sentait différente des autres enfants sur à l'école mais ça allait beaucoup mieux dans les activités para-scolaire car j'étais toujours avec des personnes plus âgées que moi.
Elle s'exprimait par des attitudes très négative des autres de mon âge (rejets, violence verbale, harcellement,...) et de mon côté par une grand gout de la solitude. Avec les personnes plus âgées, on contraire cela se passait très bien, car j'avais l'avantage de ne pas paraitre mon âge et était donc parfaitement intégrée dans des groupes 5-10 ans plus âgés que moi.
4.Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
J'étais au courant, car on m'en parlais et que c'était familiale mais je ne me rendait pas réellement compte de ce que c'était avant de découvrir certain livre. Et mes relations sociales, n'étant que avec d'autre zèbre ou des personnes plus âgées ce ne fut pas un problème.
5. Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Des grandes passions (Egypte, voyage, Japon, Histoire, généalogie, élevage de chat, géologie, la voile, la lecture...) qui m'ont fait ne pas m'ennuyer à l'école et qui comble mon envie de savoir.
6. Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
Dépression fortement présente mais surtout du a mon énormément sensibilité.
Déscolarisation : une grande bataille heureusement gagnée.
Phobie scolaire : plus que présente. En résumé, 6 mois d'absence par an de l'école pour cause de maladie (je tombais malade le lundi et guérissais le vendredi à 16H ou malade les jours ou je n'appréciais pas le prof/cours)
7.Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme quelqu'un qui a murit beaucoup plus vite que les autres et qui a du en payer les conséquences : peu de relation sociale comment s'intéressé à des personnes qui ne s'intérêt qu'aux garçons, vêtement, jet 7, stars,... alors que j'apprécie la culture, les petites joies (qu'est qu'on a rit de moi qui adorait allé a Disney m'émerveillé comme un enfant), les questions d'adultes?
Comme qqun qui a toujours été plus sensible que les autres et d'incompris par la majorité.
Comme qqun qui a tenté de fuir tous ces gens de son âge qui la rejetaient, qu'est que j'étais mieux avec les grands ou a m'occupé des plus jeunes. Qu'il était bon ce temps, ou il suffisait d'allé voir les gens un peu plus âgées pour se sentir comme les autres! Mais qui a finit par admettre la différence avec les autres et se mêlé de temps à autres à eux mais également qui n'as conservé autour d'elle que des personnes qui me comprennent (pas forcément des zèbres, même si la plupart le sont).
Ps: désoler pour l'orthographe, j'ai hérité de pas mal de soucis(TDA, Hyperactivité,...) pour caché ma zébritude dont une assez forte dyslexie et dysorthogaphie.
Voilà un peu de réponse pour toi Leica
Assez de soupe!- Messages : 322
Date d'inscription : 30/05/2010
Age : 35
Localisation : Belgique
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
En relisant Miwako, je fais 2-3 ajouts
Quelque similitude en plus :
- Lecture : c'était un à deux livres par jour (résultat encore ajd ma chambre est tapissée de livre et ressemble à un champ de bataille vu les tranchées de livres allant du sol jusqu'à quasi le plafond.
- Choix d'études : je changeais chaque année de filaire pour avoir des matières à récupéré et espérer ne pas trop m'ennuyer.
Et une différence
- Relation amoureuse : 2 relations avec mes deux meilleurs amis de qq mois (une à 14 ans et l'autre à 19), entre les deux une longues périodes de manipulation par un autre homme et pour finir depuis mes 20 ans, une vrai histoire d'amour avec comme par hasard un zèbre.
Quelque similitude en plus :
- Lecture : c'était un à deux livres par jour (résultat encore ajd ma chambre est tapissée de livre et ressemble à un champ de bataille vu les tranchées de livres allant du sol jusqu'à quasi le plafond.
- Choix d'études : je changeais chaque année de filaire pour avoir des matières à récupéré et espérer ne pas trop m'ennuyer.
Et une différence
- Relation amoureuse : 2 relations avec mes deux meilleurs amis de qq mois (une à 14 ans et l'autre à 19), entre les deux une longues périodes de manipulation par un autre homme et pour finir depuis mes 20 ans, une vrai histoire d'amour avec comme par hasard un zèbre.
Assez de soupe!- Messages : 322
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Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
Je réponds mais j'aurais eu tendance à répondre au premier abord "NVPS".
Je ne m'aimais pas, j'étais vraiment mal, ça a été l'une des périodes les plus difficiles de ma vie.
Très bonnes relations avec les profs, dans l'ensemble, mauvaises avec les autres ados, avec mes camarades de classe. Avec mon père, ça alternait. Avec ma mère, c'était tellement difficile que j'ai fini par mettre 500 km de distance pour terminer mes études, sinon, l'une de nous pétait un fusible. J'aimais bien l'école, le lycée, sauf ma dernière année de prépa.
Non seulement j'en avais conscience mais elle était difficile à ne pas remarquer, parce que j'avais de l'avance scolaire. Du coup, il y avait un énorme décalage, d'âge, de maturité, de goûts... Je préfère ne pas parler de la conséquence la plus douloureuse de cette avance
Mais sinon, ça m'a valu pas mal de moqueries, de railleries, de la part de petites c... qui se croyaient les reines du monde.
Au rayon des conséquences douloureuses, la difficulté à supporter la prépa qui est allée croissante pendant ces trois ans. Avec le recul, c'était des années super enrichissantes. Mais humainement, il y a un ensemble de facteurs qui a fait que j'ai eu beaucoup de mal à tisser des liens.
J'étais au courant mais pour ce qui est des relations sociales... Je suis toujours aussi nulle.
Oui, énormément. J'ai essentiellement gardé les langues anciennes, la généalogie, l'apprentissage des langues, la lecture, l'écriture... Que des intérêts courants chez les ados
La dépression et moi, c'est une longue histoire d'amour qui a commencé vers seize ans mais qui couvait bien avant. Je ne sais pas si j'en ai vraiment été guérie depuis. J'ai eu des périodes de calme, suivies de périodes de rechutes. Mais à chaque fois que j'étais/je suis dedans, ce n'est pas à moitié. Elle ne m'empêche pas entièrement de vivre et j'ai réalisé des choses importantes en étant en période de dépression, mais ça m'a pompé une énergie folle. Surtout que, chez moi, elle se double avec une anxiété pathologique, et le mélange des deux est assez carabiné, comme en ce moment. Je suis tenue à bout de bras par les médicaments, ça ne m'empêche pas de faire ce que j'aime, mais j'aurais aimé ne pas tomber dedans.
Comme une petite c... Ou comme quelqu'un de profondément décalé et mal dans sa peau, ce qui a été la source de beaucoup de problèmes. Décalée, mûrissant en décalage total avec les autres, devenue adulte un peu par la force des choses après avoir été ado alors que mes camarades de classe devenaient progressivement adultes... Ce décalage a préfiguré la personnalité que j'ai peu à peu construite, et qui est toujours en décalage. Mais j'assume beaucoup mieux mon décalage maintenant qu'avant.
leica a écrit:Quelles étaient vos sensations, votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Je ne m'aimais pas, j'étais vraiment mal, ça a été l'une des périodes les plus difficiles de ma vie.
Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Très bonnes relations avec les profs, dans l'ensemble, mauvaises avec les autres ados, avec mes camarades de classe. Avec mon père, ça alternait. Avec ma mère, c'était tellement difficile que j'ai fini par mettre 500 km de distance pour terminer mes études, sinon, l'une de nous pétait un fusible. J'aimais bien l'école, le lycée, sauf ma dernière année de prépa.
Aviez-vous conscience d'une différence avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Non seulement j'en avais conscience mais elle était difficile à ne pas remarquer, parce que j'avais de l'avance scolaire. Du coup, il y avait un énorme décalage, d'âge, de maturité, de goûts... Je préfère ne pas parler de la conséquence la plus douloureuse de cette avance
Mais sinon, ça m'a valu pas mal de moqueries, de railleries, de la part de petites c... qui se croyaient les reines du monde.
Au rayon des conséquences douloureuses, la difficulté à supporter la prépa qui est allée croissante pendant ces trois ans. Avec le recul, c'était des années super enrichissantes. Mais humainement, il y a un ensemble de facteurs qui a fait que j'ai eu beaucoup de mal à tisser des liens.
Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
J'étais au courant mais pour ce qui est des relations sociales... Je suis toujours aussi nulle.
Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Oui, énormément. J'ai essentiellement gardé les langues anciennes, la généalogie, l'apprentissage des langues, la lecture, l'écriture... Que des intérêts courants chez les ados
Quid de la dépression ?
La dépression et moi, c'est une longue histoire d'amour qui a commencé vers seize ans mais qui couvait bien avant. Je ne sais pas si j'en ai vraiment été guérie depuis. J'ai eu des périodes de calme, suivies de périodes de rechutes. Mais à chaque fois que j'étais/je suis dedans, ce n'est pas à moitié. Elle ne m'empêche pas entièrement de vivre et j'ai réalisé des choses importantes en étant en période de dépression, mais ça m'a pompé une énergie folle. Surtout que, chez moi, elle se double avec une anxiété pathologique, et le mélange des deux est assez carabiné, comme en ce moment. Je suis tenue à bout de bras par les médicaments, ça ne m'empêche pas de faire ce que j'aime, mais j'aurais aimé ne pas tomber dedans.
Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme une petite c... Ou comme quelqu'un de profondément décalé et mal dans sa peau, ce qui a été la source de beaucoup de problèmes. Décalée, mûrissant en décalage total avec les autres, devenue adulte un peu par la force des choses après avoir été ado alors que mes camarades de classe devenaient progressivement adultes... Ce décalage a préfiguré la personnalité que j'ai peu à peu construite, et qui est toujours en décalage. Mais j'assume beaucoup mieux mon décalage maintenant qu'avant.
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
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Dernière édition par synapse le Dim 23 Jan 2011 - 15:59, édité 1 fois
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
he ben , quelquepart ça me "rassure " de vous lire ( moi pas seule).
sensations /ressentis : a la fois insouciance et réflexions .
relation avec les autres ados :a cet age moi non plus je ne comprenais pas certain(e)s garçons et filles de mon age , je les voyais "flirter" et j'observais ça avec l'oeil du naturaliste qui regarde les danses nuptiales des oiseaux , en me disant "mais bon sang , il/elles ne voient pas que c'est du cinéma pour plaire ?" et eux me voyaient effectivement comme "une petite fille "qui n'a pas encore l'age pour ça , ah ah ah "(alors que j'étais moins prude que beaucoup d'autres)...je n'écoutais pas sheila et je ne lisais pas salut les copains (ouais , c'est pas récent ), j'étais plutot solitaire , mon vrai ami était mon vélo .
conscience d'une différence avec les autres ? ben curieusement , non . je ne pensais pas que j'étais différente , je n'analysais pas la situation .
en même temps j'avais conscience d'une certaine intelligence mais j'avais aussi conscience de ne pas être "un génie" non plus ...
Étiez-vous au courant de votre surdouement : a cette époque ça n'existait pas .
relation avec l'école :à la fois banale et agréable , le milieu scolaire était moins "toxique "pour moi que le milieu familial , et j'aimais étudier . je réussissais bien quand la relation au prof me stimulait . sinon je commençais par travailler assez pour avoir de bonnes notes puis je faisais ce qu'il fallait pour avoir la moyenne , mais pas forcément plus , je n'ai jamais vu l'intérêt d'être en tête de peloton .
centres d'interêt : le velo en balade , la photo , la nature (les animaux surtout ) l'anti-psychiatrie a 17 ans , un coup de foudre ....
dépression : certainement (en troisième quand nous avions eu une "rédac" avec comme titre "si vous aviez pu choisir l'époque de votre naissance laquelle auriez vous choisie ?" j'avais répondu "si j'avais eu le choix je ne serais pas née " avant de choisir une époque et de développer , histoire de ne pas avoir un zero ....
Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
une personne aux caractéristiques mélangées d'enfant (sensible )et d'adulte (responsable) qui aurait pu se développer mieux que je ne l'ai fait si j'avais eu comme interlocuteurs des adultes "fiables" .
j'ai l'impression que je n'ai pas vécu d'adolescence telle qu'elle est décrite dans les livres ...
mon parcours a été "bizarre" , je n'ai pas pu "m'appuyer" /"compter" sur l'aide d'adultes qui se préoccupent vraiment d'aider un jeune a se développer (comme on entretient et surveille la croissance d 'une plante en la tutorant s'il le faut , en lui apportant l'engrais dont a besoin le sol où elle pousse , en dégageant l'espace autour pour que le soleil lui arrive un peu ...)
mais je comprends que ça n'était pas facile pour eux : ils voyaient
une enfant fragile hypersensible ayant des facilités a l'école , aucun ne voyait l'adulte responsable déjà présent , ça leur était impossible , pour eux , c'était incompatible .
j'aime beaucoup ce qu'écrit elnumaem ailleurs :
"elle m'expliquait toujours les raisons de pourquoi elle ne me laisse pas faire ça et pas faire ci, et pourquoi ça et pourquoi ci. Aussi, elle était très bavarde, et on parlait déjà de tout ce qui correspondait aux fameuses questions existentielles, Dieu, les raisons de vivre, etc... Et sincèrement, ça a été extrêmement bénéfique, tant pour assouvir ma soif de réponses, tant pour fonder dès lors les bases de mes valeurs encore conservées aujourd'hui, et tant pour allier ma puérilité candide et naïve avec les forces d'une personnalité qui sait vivre et se battre dans une société je ne sais combien lointaine de l'idéal apposé par l'enfant innocent que j'étais. Cela m'a aidé également dès lors à ériger mon esprit critique, et je n'hésitais plus à remettre en doute la parole des adultes et des institutrices (je n'ai eu que des maîtresses en primaire), mais sachant malgré tout garder ma langue par "un début de sagesse" (ou de diplomatie).
Après, je dois admettre que je me suis battu pour accumuler les droits, et pour que ma mère poule admette ma maturité, et mon sérieux, en me considérant comme un égal, en arrêtant d'essayer de m'infantiliser.
Appliquer sa maturité, il me semble que c'est très important, justement pour s'épanouir."
je pense quand même que pour que l'enfant cherche a assumer sa maturité il lui faut un minimum de "bon terreau" pour ça . mais ce trait là , l'espèce de "maturité/sagesse" mélangée a la grande "naiveté /innocence" est difficile a appréhender pour les adultes , tout simplement pour eux c'est (j'espère que désormais on pourra parler a l'imparfait )
inimaginable .
sensations /ressentis : a la fois insouciance et réflexions .
relation avec les autres ados :a cet age moi non plus je ne comprenais pas certain(e)s garçons et filles de mon age , je les voyais "flirter" et j'observais ça avec l'oeil du naturaliste qui regarde les danses nuptiales des oiseaux , en me disant "mais bon sang , il/elles ne voient pas que c'est du cinéma pour plaire ?" et eux me voyaient effectivement comme "une petite fille "qui n'a pas encore l'age pour ça , ah ah ah "(alors que j'étais moins prude que beaucoup d'autres)...je n'écoutais pas sheila et je ne lisais pas salut les copains (ouais , c'est pas récent ), j'étais plutot solitaire , mon vrai ami était mon vélo .
conscience d'une différence avec les autres ? ben curieusement , non . je ne pensais pas que j'étais différente , je n'analysais pas la situation .
en même temps j'avais conscience d'une certaine intelligence mais j'avais aussi conscience de ne pas être "un génie" non plus ...
Étiez-vous au courant de votre surdouement : a cette époque ça n'existait pas .
relation avec l'école :à la fois banale et agréable , le milieu scolaire était moins "toxique "pour moi que le milieu familial , et j'aimais étudier . je réussissais bien quand la relation au prof me stimulait . sinon je commençais par travailler assez pour avoir de bonnes notes puis je faisais ce qu'il fallait pour avoir la moyenne , mais pas forcément plus , je n'ai jamais vu l'intérêt d'être en tête de peloton .
centres d'interêt : le velo en balade , la photo , la nature (les animaux surtout ) l'anti-psychiatrie a 17 ans , un coup de foudre ....
dépression : certainement (en troisième quand nous avions eu une "rédac" avec comme titre "si vous aviez pu choisir l'époque de votre naissance laquelle auriez vous choisie ?" j'avais répondu "si j'avais eu le choix je ne serais pas née " avant de choisir une époque et de développer , histoire de ne pas avoir un zero ....
Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
une personne aux caractéristiques mélangées d'enfant (sensible )et d'adulte (responsable) qui aurait pu se développer mieux que je ne l'ai fait si j'avais eu comme interlocuteurs des adultes "fiables" .
j'ai l'impression que je n'ai pas vécu d'adolescence telle qu'elle est décrite dans les livres ...
mon parcours a été "bizarre" , je n'ai pas pu "m'appuyer" /"compter" sur l'aide d'adultes qui se préoccupent vraiment d'aider un jeune a se développer (comme on entretient et surveille la croissance d 'une plante en la tutorant s'il le faut , en lui apportant l'engrais dont a besoin le sol où elle pousse , en dégageant l'espace autour pour que le soleil lui arrive un peu ...)
mais je comprends que ça n'était pas facile pour eux : ils voyaient
une enfant fragile hypersensible ayant des facilités a l'école , aucun ne voyait l'adulte responsable déjà présent , ça leur était impossible , pour eux , c'était incompatible .
j'aime beaucoup ce qu'écrit elnumaem ailleurs :
"elle m'expliquait toujours les raisons de pourquoi elle ne me laisse pas faire ça et pas faire ci, et pourquoi ça et pourquoi ci. Aussi, elle était très bavarde, et on parlait déjà de tout ce qui correspondait aux fameuses questions existentielles, Dieu, les raisons de vivre, etc... Et sincèrement, ça a été extrêmement bénéfique, tant pour assouvir ma soif de réponses, tant pour fonder dès lors les bases de mes valeurs encore conservées aujourd'hui, et tant pour allier ma puérilité candide et naïve avec les forces d'une personnalité qui sait vivre et se battre dans une société je ne sais combien lointaine de l'idéal apposé par l'enfant innocent que j'étais. Cela m'a aidé également dès lors à ériger mon esprit critique, et je n'hésitais plus à remettre en doute la parole des adultes et des institutrices (je n'ai eu que des maîtresses en primaire), mais sachant malgré tout garder ma langue par "un début de sagesse" (ou de diplomatie).
Après, je dois admettre que je me suis battu pour accumuler les droits, et pour que ma mère poule admette ma maturité, et mon sérieux, en me considérant comme un égal, en arrêtant d'essayer de m'infantiliser.
Appliquer sa maturité, il me semble que c'est très important, justement pour s'épanouir."
je pense quand même que pour que l'enfant cherche a assumer sa maturité il lui faut un minimum de "bon terreau" pour ça . mais ce trait là , l'espèce de "maturité/sagesse" mélangée a la grande "naiveté /innocence" est difficile a appréhender pour les adultes , tout simplement pour eux c'est (j'espère que désormais on pourra parler a l'imparfait )
inimaginable .
Invité- Invité
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
Alors très ému, surpris et fier que l'on reprenne un bout de mes messages (de cette façon là)... Merci...
Comme les questions ne me plaisent pas trop dans leur découpage, je vais donner une réponse qui correspondraient notamment plutôt aux premières. Et je ne me sens pas de me voir rétrospectivement de manière objective, par conséquent je ne saurais répondre à cette question: Quoi de plus normal, cette période d'adolescence n'est pas loin derrière faisant partie d'un autre "moi" plus jeune, mais c'est mon présent...
Deuxièmement, bien que faisant partie du forum, je ne suis pas testé, ce sont les similitudes et les approches qui ne me sont point inconnues intérieurement qui m'ont connecté et laissé sur le fil avec les gens du forum... Disons, que je ne connais pas beaucoup de personnes qui me ressemblent, et comme je l'avais dit à Sarah Connor, je ne suis pas capable de fonder une catégorie où de vrai échanges et partages sont réalisables à un seul individu (en l'occurrence moi), et il se trouve, que je me complais bien ici, avec des personnalités qui me semblent plus proches que dans la vraie vie, où des tas d'énergumènes me la pourrissent, et , il me semble, il n'y a aucune compréhension dans un sens comme dans l'autre.
D'un autre côté, je le dois un peu à ma double, triple, quadruple, quintuple vie, et mon côté sensiblement solitaire...
Le solitaire s'est éveillé depuis le début d'enfance, où jusqu'à sept ans, j'étais enfant unique, et par mes problèmes majeurs d'adaptation qui empirèrent cette solitude, maintenant forcée, et qui était finalement devenue une habitude. J'y dois au moins mes capacités à accéder au bonheur seul, en le puisant au fond de moi, et d'avoir énormément réfléchi sur nombres de points, existentiels, psychologique, social, philosophique même (sans le savoir), spirituel, intellectuel et scientifique en général, moi, mon esprit et mon âme étaient mes "meilleurs amis". Beaucoup sont au courant que je suis un féru de foot, c'est durant cette période là, que je m'y suis mis pour me faire accepter, et pour ne pas me laisser distancer par les autres : je voulais juste être plus fort qu'eux dans tous les domaines, ce qui finalement ne m'a rien apporté socialement. Mais comme les autres se moquaient de moi en faisant remarquer le contraire, c'est la seule envie que j'éprouvais. J'étais un enfant sage et gentil, et j'ai dû apprendre à me battre, physiquement, moralement, et psychologiquement; tellement que j'ai fini par changer. C'est dommage diraient certains. Mais ne pas se laisser écraser par les autres, et avoir les capacités de le faire, est important pour être accepté, et pour survivre dans cette société de "loups" et souvent "affamés", qui se nourrissent des plus faibles et des solitaires.
Je ne pouvais pas parler de mon adolescence sans passer par la case "cause" et "réactifs", pour arriver au "produit" actuel... Donc, après ces évènements là, j'ai commencé à prendre la mesure des différences entre moi et les autres. Pendant un certain moment, par logique, j'hésitais : "Suis-je plus intelligent que tous les autres", ou "Suis-je plus bête que tous les autres, ce qui fait que j'ai une compréhension troublée, et que finalement je n'ai aucun mérite à calculer plus vite que ceux-ci." Même si j'étais conscient que ce n'était ni l'un ni l'autre, je devais trancher. Durant 4 ans, de 11 ans, à maintenant, j'ai testé, j'ai manipulé, j'ai fait mes propres constats sociologiques, j'ai appris à jouer avec les masques, et à m'en servir comme arme, j'ai un peu noirci à ce niveau là, mais j'ai su garder de la sagesse, et de l'intelligence morale et éthique. Après les comparaisons, je pencherais plutôt sur la première possibilité. Mais si jamais un test me prouverait le contraire? Un choc intersidéral : je n'ai jamais eu de déséquilibre mental, j'ai toujours su rester stable malgré certains passages dit très, très difficiles par les gens normaux : Suis-je prétentieux?, C'est un défaut, que je ne saurai pas inscrire sur mon front, mais qui me semble évident. Alors, si toute ma vie se chamboulait justement en me prouvant que je suis bête, je pense que pour la première fois de ma vie, je serai bon pour une cure, avec accompagnement psychologique en soutien, avec les visites de clowns à l'hôpital pour me rappeler ce que je serai...
Toujours est il, qu'au niveau de mes relations (attention grande révélation, en principe je ne suis pas très bavard, on ne dirait pas, pas vrai?), comme dit précédemment, j'accumule "plusieurs vies" avec des statuts, et intégration sociale différents : -Au lycée, après une vie superficielle à être aimé de tous, je suis revenu du côté "moi" de la force; je suis Mon solitaire...
-Au terrain de foot, je suis un gars respecté par les autres joueurs, je suis devenu une figure de mon quartier, et ça je le dois à mon niveau acquis dans ce superbe sport. Je n'arrête pas de serrer des mains, une vie superficielle, je parle mal, et mes interlocuteurs, sont des immigrés, des arabes, des vieux blacks de 40 ans qui crament les voitures, les gens des cités, les joueurs en club, et même de CFA. C'est très sympathique, mais je ne cache pas, que ce n'est pas vraiment ce que je suis, une racaille à la batte qui se gave au foot...
-En ville, je suis changeant selon ma compagnie, il est rare que je sois proche de "moi", sauf dans les librairies, bibliothèques, pubs (et "pubs de conférence"...), et salles de conférence, et chez certains amis (au nombre hallucinant de trois, pour les vrais...).
-A la maison, tout dépend où je me trouve : Chez mon père, c'est spécial, il y a un froid qui fait que je ne peux pas être moi sans contrepartie qui est sous forme de dilemme; et chez ma mère, tout va bene, là, j'applique ma maturité, je suis adulte, et parfois même, ma mère et moi inversons les rôles... Je vis une vie chaleureuse...
-Et ailleurs, tout dépend du lieu, des gens, de la situation, des éléments présents, etc...
Ca va faire le deuxième gros pâté sur ma vie que j'envoie, j'espère ne pas saouler (si c'était le cas, vous liriez pas^^), mais j'ai du mal à faire court, quand on pose des questions comme cela, il y a tellement d'éléments importants à prendre en compte, que je ne peux pas résumer bêtement les grandes lignes d'une partie de ma vie sans agréments, cela serait fade sinon...Et sans intérêts. Et encore, là, j'ai pas fini!, disons que je vais m'arrêter quand même... Oui, il faut. Sinon, je vais réfléchir à faire une autobiographie...
Comme les questions ne me plaisent pas trop dans leur découpage, je vais donner une réponse qui correspondraient notamment plutôt aux premières. Et je ne me sens pas de me voir rétrospectivement de manière objective, par conséquent je ne saurais répondre à cette question: Quoi de plus normal, cette période d'adolescence n'est pas loin derrière faisant partie d'un autre "moi" plus jeune, mais c'est mon présent...
Deuxièmement, bien que faisant partie du forum, je ne suis pas testé, ce sont les similitudes et les approches qui ne me sont point inconnues intérieurement qui m'ont connecté et laissé sur le fil avec les gens du forum... Disons, que je ne connais pas beaucoup de personnes qui me ressemblent, et comme je l'avais dit à Sarah Connor, je ne suis pas capable de fonder une catégorie où de vrai échanges et partages sont réalisables à un seul individu (en l'occurrence moi), et il se trouve, que je me complais bien ici, avec des personnalités qui me semblent plus proches que dans la vraie vie, où des tas d'énergumènes me la pourrissent, et , il me semble, il n'y a aucune compréhension dans un sens comme dans l'autre.
D'un autre côté, je le dois un peu à ma double, triple, quadruple, quintuple vie, et mon côté sensiblement solitaire...
Le solitaire s'est éveillé depuis le début d'enfance, où jusqu'à sept ans, j'étais enfant unique, et par mes problèmes majeurs d'adaptation qui empirèrent cette solitude, maintenant forcée, et qui était finalement devenue une habitude. J'y dois au moins mes capacités à accéder au bonheur seul, en le puisant au fond de moi, et d'avoir énormément réfléchi sur nombres de points, existentiels, psychologique, social, philosophique même (sans le savoir), spirituel, intellectuel et scientifique en général, moi, mon esprit et mon âme étaient mes "meilleurs amis". Beaucoup sont au courant que je suis un féru de foot, c'est durant cette période là, que je m'y suis mis pour me faire accepter, et pour ne pas me laisser distancer par les autres : je voulais juste être plus fort qu'eux dans tous les domaines, ce qui finalement ne m'a rien apporté socialement. Mais comme les autres se moquaient de moi en faisant remarquer le contraire, c'est la seule envie que j'éprouvais. J'étais un enfant sage et gentil, et j'ai dû apprendre à me battre, physiquement, moralement, et psychologiquement; tellement que j'ai fini par changer. C'est dommage diraient certains. Mais ne pas se laisser écraser par les autres, et avoir les capacités de le faire, est important pour être accepté, et pour survivre dans cette société de "loups" et souvent "affamés", qui se nourrissent des plus faibles et des solitaires.
Je ne pouvais pas parler de mon adolescence sans passer par la case "cause" et "réactifs", pour arriver au "produit" actuel... Donc, après ces évènements là, j'ai commencé à prendre la mesure des différences entre moi et les autres. Pendant un certain moment, par logique, j'hésitais : "Suis-je plus intelligent que tous les autres", ou "Suis-je plus bête que tous les autres, ce qui fait que j'ai une compréhension troublée, et que finalement je n'ai aucun mérite à calculer plus vite que ceux-ci." Même si j'étais conscient que ce n'était ni l'un ni l'autre, je devais trancher. Durant 4 ans, de 11 ans, à maintenant, j'ai testé, j'ai manipulé, j'ai fait mes propres constats sociologiques, j'ai appris à jouer avec les masques, et à m'en servir comme arme, j'ai un peu noirci à ce niveau là, mais j'ai su garder de la sagesse, et de l'intelligence morale et éthique. Après les comparaisons, je pencherais plutôt sur la première possibilité. Mais si jamais un test me prouverait le contraire? Un choc intersidéral : je n'ai jamais eu de déséquilibre mental, j'ai toujours su rester stable malgré certains passages dit très, très difficiles par les gens normaux : Suis-je prétentieux?, C'est un défaut, que je ne saurai pas inscrire sur mon front, mais qui me semble évident. Alors, si toute ma vie se chamboulait justement en me prouvant que je suis bête, je pense que pour la première fois de ma vie, je serai bon pour une cure, avec accompagnement psychologique en soutien, avec les visites de clowns à l'hôpital pour me rappeler ce que je serai...
Toujours est il, qu'au niveau de mes relations (attention grande révélation, en principe je ne suis pas très bavard, on ne dirait pas, pas vrai?), comme dit précédemment, j'accumule "plusieurs vies" avec des statuts, et intégration sociale différents : -Au lycée, après une vie superficielle à être aimé de tous, je suis revenu du côté "moi" de la force; je suis Mon solitaire...
-Au terrain de foot, je suis un gars respecté par les autres joueurs, je suis devenu une figure de mon quartier, et ça je le dois à mon niveau acquis dans ce superbe sport. Je n'arrête pas de serrer des mains, une vie superficielle, je parle mal, et mes interlocuteurs, sont des immigrés, des arabes, des vieux blacks de 40 ans qui crament les voitures, les gens des cités, les joueurs en club, et même de CFA. C'est très sympathique, mais je ne cache pas, que ce n'est pas vraiment ce que je suis, une racaille à la batte qui se gave au foot...
-En ville, je suis changeant selon ma compagnie, il est rare que je sois proche de "moi", sauf dans les librairies, bibliothèques, pubs (et "pubs de conférence"...), et salles de conférence, et chez certains amis (au nombre hallucinant de trois, pour les vrais...).
-A la maison, tout dépend où je me trouve : Chez mon père, c'est spécial, il y a un froid qui fait que je ne peux pas être moi sans contrepartie qui est sous forme de dilemme; et chez ma mère, tout va bene, là, j'applique ma maturité, je suis adulte, et parfois même, ma mère et moi inversons les rôles... Je vis une vie chaleureuse...
-Et ailleurs, tout dépend du lieu, des gens, de la situation, des éléments présents, etc...
Ca va faire le deuxième gros pâté sur ma vie que j'envoie, j'espère ne pas saouler (si c'était le cas, vous liriez pas^^), mais j'ai du mal à faire court, quand on pose des questions comme cela, il y a tellement d'éléments importants à prendre en compte, que je ne peux pas résumer bêtement les grandes lignes d'une partie de ma vie sans agréments, cela serait fade sinon...Et sans intérêts. Et encore, là, j'ai pas fini!, disons que je vais m'arrêter quand même... Oui, il faut. Sinon, je vais réfléchir à faire une autobiographie...
Invité- Invité
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
Où en est le projet de publication original ?
Evidemment, je ne sais pas si les témoignages sont encore requis, mais faute d'avoir le coeur au débat je vais me borner à disserter sur le sujet le mieux maîtrisé de mon pauvre répertoire (aux côtés de la mythologie scandinave et de l'art de la remise au 30 février): mon moi-même individuel à moi.
1. Quel était votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Varié. J'étais traversée d'un très riche répertoire d'émotions, intenses comme celles-ci peuvent l'être lorsqu'on n'en a encore aucune forme de maîtrise. Malheureusement pour moi, la mémoire humaine encode mieux la douleur morale que le bien-être du même nom. Je savais à l'époque décrire très précisément ce qui différenciait l'expérience émotionnelle de la tristesse de celle de la nostalgie, du désespoir, de la déception, de la culpabilité, de la honte, de l'embarras, du vague-à-l'âme, du malaise, de la souffrance morale, de l'humiliation, là où je n'avais qu'un terme regroupant l'ensemble du répertoire émotionnel positif : la joie (et peut-être sa variante plus durable : le bonheur).
C'était une période où la "gravité enfantine" établissant le ressenti immédiat comme seul niveau de réalité existant, sans recul, commençait à s'accompagner de cognitions plus structurées, d'une capacité d'auto-observation et de communication autour de ce même ressenti. La conséquence positive de la prise de conscience d'une situation problématique est qu'on peut en parler. L'inconvénient, c'est qu'on cesse de la supporter, car elle n'apparaît dès lors plus aussi "naturelle" qu'auparavant => ouverture sur la révolte, mais aussi sur l'effondrement en règle lorsqu'on découvre que, oui, il est possible de cesser de fonctionner.
La croyance en l'aspect fluide et naturel de l'existence humaine ("tout est possible, les choses se dérouleront par étapes, avec facilité, et il n'est pas possible de ne pas s'insérer dans la dynamique du vivant") s'est fendillée avant de se rompre complètement vers 17 ans, aboutissant à une peur existentielle majeure : suis-je capable de survivre seul dans le monde ? Ais-je les ressources morales suffisantes pour assurer mes besoins primaires (se nourrir, posséder une sécurité minimale) et secondaires (confort). Sans même mentionner l'accomplissement, sommet ultime d'un pyramide en bas de laquelle on se serait senti tomber à l'approche de l'âge adulte.
2.Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Mes relations avec les autres adolescents, en s'inscrivant directement dans la lignée de mes relations avec les autres enfants, ont d'emblée été désastreuses : pour des prétextes futiles (à l'école primaire) puis bientôt sans plus de prétexte du tout (à l'école secondaire), j'ai subi une mise à l'écart très évidente (ostracisme généralisé se répandant d'une classe à une autre comme par un principe de conduction) accompagnée de brimades quotidiennes, de réactions de dégoût à l'idée de me côtoyer ou de me toucher, etc. Bref, l'illustration parfaite du renforcement de la cohésion de groupe par choix d'un mouton noir, rien de nouveau sous le soleil. Cependant, l'aspect généralisé du phénomène, et le fait qu'il se soit spontanément mis en place sans que je puisse (à l'époque du moins) en identifier les causes, a eu en cette période de grande fragilité identitaire pour conséquence d'implanter en moi la croyance que je devais présenter un élément repoussant pour les autres, et que tout élan vers moi relevait du masochisme. Bref.
En primaire, ma relation avec l'école était bonne : j'avais un grand respect de l'institution, et un ensemble de croyances positives quant à ce qu'elle pouvait m'apporter. De fait, j'ai très vite étouffé l'ennui pour me conformer aux exigences. Je vivais les examens comme des défis plus ou moins stimulants, même si exceller, durant l'enfance, n'avait pas de sens particulier car "faire" était sans exception synonyme de "réussir". L'échec n'avait pas de réalité. L'entrée à l'école secondaire a progressivement changé la donne : non seulement l'ennui est devenu de plus en plus évident, mais le degré de travail préparatoire requis est allé croissant. Or, je n'avais jamais appris à préparer longuement quelque chose qui ne m'intéressait pas. Objectivement, mes notes n'ont baissé que légèrement dans certaines matières, mais j'ai pour la première fois pris conscience de la possibilité de l'échec. Aussi, j'ai choisi à ce moment-là l'excellence académique comme unique mode de valorisation sociale (puisque ma relation a autrui était un secteur bouché). Les deux mis ensemble ont fondé l'explosif mélange de paresse et de perfectionnisme qui me plonge aujourd'hui encore dans un état de fébrilité douloureuse à l'approche d'une mise à l'épreuve (avec tout le cocktail de dévalorisation, de punition physique, et de mal-être inutile que cela suppose).
La relation aux professeurs a été contrastée : certains m'ont valorisée et soutenue, la majorité m'a purement et simplement ignorée (en me demandant ouvertement de me taire si je connaissais la bonne réponse "pour laisser réfléchir les autres"), et une minorité m'a prise en grippe (me reprochant ma marginalité, ou me soupçonnant d'arrogance).
La relation à la famille (c'est à dire mes parents) était bonne : probablement zèbres aux aussi, ils sont aujourd'hui encore mes seuls vrais interlocuteurs, aptes à me suivre et à me comprendre. Cependant, les problèmes personnels de ma mère avec qui je vivais une relation très fusionnelle ont été, à l'adolescence, source de souffrance et d'inquiétude exagérées => pas de grand drames objectifs, mais l'idée du drame ou la crainte du drame suffisent à lui donner une réalité. Je percevais ma situation familiale comme beaucoup plus précaire et déséquilibrée qu'elle l'était en réalité. Grosse source de mal-être, grande culpabilité ressentie à l'égard de mes parents.
3. Aviez-vous conscience d'une différenced avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Aurais-je voulu l'ignorer que l'attitude des autres adolescents me la jetait quotidiennement en pleine face, cette différence. Je les trouvais profondément immatures dans la manière qu'ils avaient d'être incapable de justifier, d'argumenter leurs comportements. Leur irrationalité me faisait peur. Nos centres d'intérêts divergeaient à l'époque très fortement (j'aimais encore lire quand j'étais à l'école, je dessinais beaucoup, rêvassais souvent, j'ai très vite été fascinée par la richesse foisonnante des mots de la langue, je savais fonctionner sur différents registres, de l'humour léger à la discussion profonde et n'entendais rien à cette sexualité qui semblait les passionner). Par la suite, dans mes relations avec les étudiants à l'université, la différence a persisté sous une forme plus subtile : un effet de mise à distance à peine conscient de ma personne, des sympathies très distantes, lorsqu'elles existaient. Aussi, j'ai longtemps déploré le manque de curiosité des autres à l'égard d'autrui et du monde, leur sensibilité très basse aux détails qui me marquaient, l'absence de questionnement un tant soit peu philosophique, anthropologique ou social, ou, lorsque celui-ci existait, sa forme très sommaire, sa logique parfois complètement erronée, etc.
Les conséquences ont été, en effet, douloureuses : rancœur, solitude, repli sur soi, développement de phobies sociales, désespoir de trouver des personnes possédant l'intelligence, la fantaisie et l'humilité nécessaire à ce que je prenne enfin un plaisir sincère (et non pas une sorte de "satisfaction de survie") à les côtoyer, etc.
4.Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
J'ai été zebro-testée à l'âge de 14 ans, et ça a effectivement bouleversé pas mal de choses : je me suis soudainement sentie toute puissante et ai pris la ferme décision de quitter l'école, définitivement. Chose faite. Donc, mes relations sociales sont passées du stade de "problématiques" à "inexistantes". Belle erreur, mais ce n'est pas avec des regrets qu'on réécrit l'histoire.
Après avoir eu pleinement le temps d'éprouver que la douance n'était pas qu'un pré riant où déployer son esprit supérieur (ah non, tu crois ?), j'ai dû attendre 19 ans pour reconnaître pleinement qu'un fonctionnement mental différent pouvait induire des difficultés inattendues, que je n'étais pas le "monstre" repoussant pour autrui, mais une personne en laquelle autrui n'arrive pas à se reconnaître, et qui donc n'est pas sécurisante pas sur un plan relationnel. Cette prise de conscience a été une avancée majeure sur le chemin de l'acceptation, elle a fait reculer mon incompréhension vis-à-vis de cette singularité dont j'avais de longue date la prescience, et m'a délestée du poids de la culpabilité inutile vis à vis de certains éléments que j'imputais à une défaillance personnelle.
Aujourd'hui, je ne m'oblige plus à fréquenter des personnes avec lesquelles aucune entente sincère n'est possible, car je reconnais qu'il existe une différence irréductible ne relevant pas de la mauvaise volonté de l'un ou de l'autre.
5. Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Tout ce qui liait entre eux les mots pour mieux délier la langue. Impérialiste à la solde du Petit Robert, j'aimais apprendre des termes inconnus pour les annexer au royaume de mon vocabulaire, nommer les choses le plus précisément possible comme pour en avoir la compréhension la plus intime, laisser résonner dans mon esprit la musicalité silencieuse du verbe. Pédant, peut-être, mais vrai. Toujours d'actualité.
Les jeux vidéo ont été une excellente façon pour moi de dédoubler ma vie et de nourrir mon imaginaire. Ils ont toujours cette fonction de voyage semi-intérieur aujourd'hui.
Je m'intéressais à l'Orient, aussi, à l'époque. Romantique dans un sens que le "Sturm und Drang" n'aurait pas désavoué, j'ai eu ma période orientaliste : je fantasmais l'ennui fiévreux des harems, la route des caravane, l'errance de l'érudit. Me renseignais sur les belles heures de l'orient médiéval, sur l’Andalousie, le vaste empire ottoman. Toutes ces choses.
6. Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
J'ai tout essayé. Je conseille pas. Plus sérieusement, oui, j'ai traversé deux épisodes dépressifs (un à 14 ans, essentiellement somatique, où je n'avais pas d'idées noires mais un immense sentiment de fatigue), l'autre à 17 (l'exact inverse, très peu somatique, mais alors en matière d'idéesnoires stupides, de mal-être et de laisser-aller, on a eu tous les classiques du genre). La première fois, m'en suis sortie après deux-trois mois en changeant radicalement de vie (on quitte l'école, on s'éloigne de la cause de stress, on essaie de s'en sortir tout seul, c'est stimulant). La seconde, bon sang, ça s'est compté en années. Belle saloperie. (Je suppose que la prochaine étape du "parcours découverte", c'est la dépression mélancolique avec prostration. J'ai hâte ! ><)
Déscolarisation, oui et non : j'ai quitté l'école pour préparer "par mes propres moyens" les examens du jury d'état. Je n'ai jamais manqué un seul de ces examens et ai terminé ma "scolarité" dans les temps. Mais pas à l'école. Avec tout ce que cela suppose comme apprentissage de la sociabilité.
Phobie sociale, oui, ce qu'on nomme le "trouble évitant", apparu vers 15 ans, jamais parti depuis. La particularité de cette peur est d'être particulièrement incompréhensible pour tout le monde : à l'heure actuelle, j'ai appris à plus ou moins m'en sortir avec les relations interpersonnelles directes, mais pas du tout avec les relations à distance. Donc, je ne réponds qu'avec beaucoup de difficulté aux mails (quand j'y arrive) et ai horreur du téléphone, perspective qui me liquéfie. Ça n'aide pas à développer des relations de long terme.
7.Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme une adolescente tourmentée, hypersensible, fragile, trouvant refuge dans l'imaginaire, ayant fait de mauvais choix.
Passionnant tout ça, hein ? -_- Non, non, ne me remerciez pas pour cette brillante démonstration de mon utilité, c'est avec plaisir. J'adore noyer mes interlocuteurs dans une mer de mots sans autre fonction que de remplir le verre à moitié vide de mon existence. Santé !
Evidemment, je ne sais pas si les témoignages sont encore requis, mais faute d'avoir le coeur au débat je vais me borner à disserter sur le sujet le mieux maîtrisé de mon pauvre répertoire (aux côtés de la mythologie scandinave et de l'art de la remise au 30 février): mon moi-même individuel à moi.
1. Quel était votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
Varié. J'étais traversée d'un très riche répertoire d'émotions, intenses comme celles-ci peuvent l'être lorsqu'on n'en a encore aucune forme de maîtrise. Malheureusement pour moi, la mémoire humaine encode mieux la douleur morale que le bien-être du même nom. Je savais à l'époque décrire très précisément ce qui différenciait l'expérience émotionnelle de la tristesse de celle de la nostalgie, du désespoir, de la déception, de la culpabilité, de la honte, de l'embarras, du vague-à-l'âme, du malaise, de la souffrance morale, de l'humiliation, là où je n'avais qu'un terme regroupant l'ensemble du répertoire émotionnel positif : la joie (et peut-être sa variante plus durable : le bonheur).
C'était une période où la "gravité enfantine" établissant le ressenti immédiat comme seul niveau de réalité existant, sans recul, commençait à s'accompagner de cognitions plus structurées, d'une capacité d'auto-observation et de communication autour de ce même ressenti. La conséquence positive de la prise de conscience d'une situation problématique est qu'on peut en parler. L'inconvénient, c'est qu'on cesse de la supporter, car elle n'apparaît dès lors plus aussi "naturelle" qu'auparavant => ouverture sur la révolte, mais aussi sur l'effondrement en règle lorsqu'on découvre que, oui, il est possible de cesser de fonctionner.
La croyance en l'aspect fluide et naturel de l'existence humaine ("tout est possible, les choses se dérouleront par étapes, avec facilité, et il n'est pas possible de ne pas s'insérer dans la dynamique du vivant") s'est fendillée avant de se rompre complètement vers 17 ans, aboutissant à une peur existentielle majeure : suis-je capable de survivre seul dans le monde ? Ais-je les ressources morales suffisantes pour assurer mes besoins primaires (se nourrir, posséder une sécurité minimale) et secondaires (confort). Sans même mentionner l'accomplissement, sommet ultime d'un pyramide en bas de laquelle on se serait senti tomber à l'approche de l'âge adulte.
2.Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Mes relations avec les autres adolescents, en s'inscrivant directement dans la lignée de mes relations avec les autres enfants, ont d'emblée été désastreuses : pour des prétextes futiles (à l'école primaire) puis bientôt sans plus de prétexte du tout (à l'école secondaire), j'ai subi une mise à l'écart très évidente (ostracisme généralisé se répandant d'une classe à une autre comme par un principe de conduction) accompagnée de brimades quotidiennes, de réactions de dégoût à l'idée de me côtoyer ou de me toucher, etc. Bref, l'illustration parfaite du renforcement de la cohésion de groupe par choix d'un mouton noir, rien de nouveau sous le soleil. Cependant, l'aspect généralisé du phénomène, et le fait qu'il se soit spontanément mis en place sans que je puisse (à l'époque du moins) en identifier les causes, a eu en cette période de grande fragilité identitaire pour conséquence d'implanter en moi la croyance que je devais présenter un élément repoussant pour les autres, et que tout élan vers moi relevait du masochisme. Bref.
En primaire, ma relation avec l'école était bonne : j'avais un grand respect de l'institution, et un ensemble de croyances positives quant à ce qu'elle pouvait m'apporter. De fait, j'ai très vite étouffé l'ennui pour me conformer aux exigences. Je vivais les examens comme des défis plus ou moins stimulants, même si exceller, durant l'enfance, n'avait pas de sens particulier car "faire" était sans exception synonyme de "réussir". L'échec n'avait pas de réalité. L'entrée à l'école secondaire a progressivement changé la donne : non seulement l'ennui est devenu de plus en plus évident, mais le degré de travail préparatoire requis est allé croissant. Or, je n'avais jamais appris à préparer longuement quelque chose qui ne m'intéressait pas. Objectivement, mes notes n'ont baissé que légèrement dans certaines matières, mais j'ai pour la première fois pris conscience de la possibilité de l'échec. Aussi, j'ai choisi à ce moment-là l'excellence académique comme unique mode de valorisation sociale (puisque ma relation a autrui était un secteur bouché). Les deux mis ensemble ont fondé l'explosif mélange de paresse et de perfectionnisme qui me plonge aujourd'hui encore dans un état de fébrilité douloureuse à l'approche d'une mise à l'épreuve (avec tout le cocktail de dévalorisation, de punition physique, et de mal-être inutile que cela suppose).
La relation aux professeurs a été contrastée : certains m'ont valorisée et soutenue, la majorité m'a purement et simplement ignorée (en me demandant ouvertement de me taire si je connaissais la bonne réponse "pour laisser réfléchir les autres"), et une minorité m'a prise en grippe (me reprochant ma marginalité, ou me soupçonnant d'arrogance).
La relation à la famille (c'est à dire mes parents) était bonne : probablement zèbres aux aussi, ils sont aujourd'hui encore mes seuls vrais interlocuteurs, aptes à me suivre et à me comprendre. Cependant, les problèmes personnels de ma mère avec qui je vivais une relation très fusionnelle ont été, à l'adolescence, source de souffrance et d'inquiétude exagérées => pas de grand drames objectifs, mais l'idée du drame ou la crainte du drame suffisent à lui donner une réalité. Je percevais ma situation familiale comme beaucoup plus précaire et déséquilibrée qu'elle l'était en réalité. Grosse source de mal-être, grande culpabilité ressentie à l'égard de mes parents.
3. Aviez-vous conscience d'une différenced avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Aurais-je voulu l'ignorer que l'attitude des autres adolescents me la jetait quotidiennement en pleine face, cette différence. Je les trouvais profondément immatures dans la manière qu'ils avaient d'être incapable de justifier, d'argumenter leurs comportements. Leur irrationalité me faisait peur. Nos centres d'intérêts divergeaient à l'époque très fortement (j'aimais encore lire quand j'étais à l'école, je dessinais beaucoup, rêvassais souvent, j'ai très vite été fascinée par la richesse foisonnante des mots de la langue, je savais fonctionner sur différents registres, de l'humour léger à la discussion profonde et n'entendais rien à cette sexualité qui semblait les passionner). Par la suite, dans mes relations avec les étudiants à l'université, la différence a persisté sous une forme plus subtile : un effet de mise à distance à peine conscient de ma personne, des sympathies très distantes, lorsqu'elles existaient. Aussi, j'ai longtemps déploré le manque de curiosité des autres à l'égard d'autrui et du monde, leur sensibilité très basse aux détails qui me marquaient, l'absence de questionnement un tant soit peu philosophique, anthropologique ou social, ou, lorsque celui-ci existait, sa forme très sommaire, sa logique parfois complètement erronée, etc.
Les conséquences ont été, en effet, douloureuses : rancœur, solitude, repli sur soi, développement de phobies sociales, désespoir de trouver des personnes possédant l'intelligence, la fantaisie et l'humilité nécessaire à ce que je prenne enfin un plaisir sincère (et non pas une sorte de "satisfaction de survie") à les côtoyer, etc.
4.Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
J'ai été zebro-testée à l'âge de 14 ans, et ça a effectivement bouleversé pas mal de choses : je me suis soudainement sentie toute puissante et ai pris la ferme décision de quitter l'école, définitivement. Chose faite. Donc, mes relations sociales sont passées du stade de "problématiques" à "inexistantes". Belle erreur, mais ce n'est pas avec des regrets qu'on réécrit l'histoire.
Après avoir eu pleinement le temps d'éprouver que la douance n'était pas qu'un pré riant où déployer son esprit supérieur (ah non, tu crois ?), j'ai dû attendre 19 ans pour reconnaître pleinement qu'un fonctionnement mental différent pouvait induire des difficultés inattendues, que je n'étais pas le "monstre" repoussant pour autrui, mais une personne en laquelle autrui n'arrive pas à se reconnaître, et qui donc n'est pas sécurisante pas sur un plan relationnel. Cette prise de conscience a été une avancée majeure sur le chemin de l'acceptation, elle a fait reculer mon incompréhension vis-à-vis de cette singularité dont j'avais de longue date la prescience, et m'a délestée du poids de la culpabilité inutile vis à vis de certains éléments que j'imputais à une défaillance personnelle.
Aujourd'hui, je ne m'oblige plus à fréquenter des personnes avec lesquelles aucune entente sincère n'est possible, car je reconnais qu'il existe une différence irréductible ne relevant pas de la mauvaise volonté de l'un ou de l'autre.
5. Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Tout ce qui liait entre eux les mots pour mieux délier la langue. Impérialiste à la solde du Petit Robert, j'aimais apprendre des termes inconnus pour les annexer au royaume de mon vocabulaire, nommer les choses le plus précisément possible comme pour en avoir la compréhension la plus intime, laisser résonner dans mon esprit la musicalité silencieuse du verbe. Pédant, peut-être, mais vrai. Toujours d'actualité.
Les jeux vidéo ont été une excellente façon pour moi de dédoubler ma vie et de nourrir mon imaginaire. Ils ont toujours cette fonction de voyage semi-intérieur aujourd'hui.
Je m'intéressais à l'Orient, aussi, à l'époque. Romantique dans un sens que le "Sturm und Drang" n'aurait pas désavoué, j'ai eu ma période orientaliste : je fantasmais l'ennui fiévreux des harems, la route des caravane, l'errance de l'érudit. Me renseignais sur les belles heures de l'orient médiéval, sur l’Andalousie, le vaste empire ottoman. Toutes ces choses.
6. Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
J'ai tout essayé. Je conseille pas. Plus sérieusement, oui, j'ai traversé deux épisodes dépressifs (un à 14 ans, essentiellement somatique, où je n'avais pas d'idées noires mais un immense sentiment de fatigue), l'autre à 17 (l'exact inverse, très peu somatique, mais alors en matière d'idées
Déscolarisation, oui et non : j'ai quitté l'école pour préparer "par mes propres moyens" les examens du jury d'état. Je n'ai jamais manqué un seul de ces examens et ai terminé ma "scolarité" dans les temps. Mais pas à l'école. Avec tout ce que cela suppose comme apprentissage de la sociabilité.
Phobie sociale, oui, ce qu'on nomme le "trouble évitant", apparu vers 15 ans, jamais parti depuis. La particularité de cette peur est d'être particulièrement incompréhensible pour tout le monde : à l'heure actuelle, j'ai appris à plus ou moins m'en sortir avec les relations interpersonnelles directes, mais pas du tout avec les relations à distance. Donc, je ne réponds qu'avec beaucoup de difficulté aux mails (quand j'y arrive) et ai horreur du téléphone, perspective qui me liquéfie. Ça n'aide pas à développer des relations de long terme.
7.Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme une adolescente tourmentée, hypersensible, fragile, trouvant refuge dans l'imaginaire, ayant fait de mauvais choix.
Passionnant tout ça, hein ? -_- Non, non, ne me remerciez pas pour cette brillante démonstration de mon utilité, c'est avec plaisir. J'adore noyer mes interlocuteurs dans une mer de mots sans autre fonction que de remplir le verre à moitié vide de mon existence. Santé !
Re: Surdouement et adolescence : la période 13-19 ans.
Je viens également de sortir récemment de cette période puisque j'ai 21 ans. Je me lance.
1. Quel était votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
J'ai l'impression de ne pas avoir eut d'adolescence, d'avoir passé toutes ces années là en apnée. Je ne me sentais pas mal dans ma peau, et je n'ai jamais pensé que j'avais tord d'être ce que j'étais. Je ne voyais pas pourquoi je devrais calquer mon comportement sur celui des autres. J'avais par contre la sensation de ne pas être à ma place, que le collège et le lycée étaient des périodes transitoires et que je m'épanouirai plus dans le supérieur (ce qui a été en partie le cas). J'ai donc attendu que ça se passe.
2.Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Mes relations avec ma famille ont toujours été idéales. ça m'a d'ailleurs beaucoup aidée à me construire. Avec les jeunes de mon âge c'était une autre histoire. En dehors de mon amie d'enfance, tous mes "copains" (ne parlons pas d'amitié) étaient plus âgés que moi. Je préférai d'ailleurs parler avec les surveillants que de jouer dans la cour de récréation. A 13 ans j'ai quitté mon premier collège (où tout le monde me connaissait depuis la maternelle et s'était habitué à moi) pour arriver dans un nouveau collège. Ces années là ont été très difficiles concernant ma relation avec les autres. Je suis vite devenue la paria du collège. Je ne ressemblais pas aux autres et je ne faisais aucun effort pour leur ressembler, alors je n'étais pas aimée. Je me rappelle de quelques personnes qui s'amusaient à essayer de me provoquer, mais comme cela n'en restait qu'aux mots je laissais couler. Même si mes années collèges ont été très solitaires, je ne crois pas que j'étais malheureuse pour autant. J'appréciais ma solitude.
Au lycée les petits cancres qui s'amusaient à mes dépends n'étaient plus là. Ces années ont été plus paisibles mais pas plus joyeuses. J'avais quelques copains et copines, mais jamais je n'ai pu leur parler vraiment (heureusement je peux le faire aujourd'hui car j'ai rencontré une amie qui est comme moi je crois). Je suis tombée amoureuse.... mais pas lui. Je ne suis pas retombée amoureuse ensuite. J'attends une nouvelle étincelle.
Pour l'école, j'ai perdu à l'âge de 13 ans la rage d'apprendre que j'avais étant plus jeune. Je me contentais d'écouter d'une oreille et de réussir quand même. Je ne me suis pas ennuyée car je savais partir dans les dérives de mon imagination et redescendre quand il y avait quelque chose d'important à écouter. Je trouve le travail scolaire plus pénible à la fac curieusement.
3. Aviez-vous conscience d'une différence avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Je savais qu'il y avait une différence. Ma famille me répétais assez souvent que j'étais une bonne élève, plus mature que les autres. Je mettais donc mes différences, de goût, de comportement etc, sur le compte de ce qu'ils appelaient "maturité". Je pensais que j'étais absolument comme les autres, que j'avais juste lancé ma barque plus loin qu'eux. Jamais je n'ai soupçonné que ma différence pouvait être plus profonde que cela. Je ne me suis posé des questions que plus tard, en faisant le pré test mensa sur lequel j'étais tombé par hasard.
Pour les autres je devais vraiment ressembler à une extra terrestre. D'autant que, comme je ne me liais pas aux autres, je n'apprenais pas les codes sociaux des collégiens. Je n'ai jamais su dans cette période que c'était honteux de se retrouver seule à une table de la cantine par ex. J'appréciais de pouvoir manger et réfléchir seule.
Conséquences: je n'ai pas eu beaucoup d'amis, mais je ne le regrette pas car je n'ai pas l'impression d'avoir manqué grand chose. ça m'a tout de même appris à penser par moi même, à ne pas être influençable.
4.Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
Non pas du tout comme je viens de le dire. Je croyais être sur le même chemin que les autres, mais que j'avais simplement marché plus loin. Quand j'ai pris conscience de mes rayures, et après la longue phase de rejet et de doute, j'ai compris pourquoi mon passé avait été ce qu'il a été. je ne crois pas que ça ai arrangé mes relations avec les gens "normaux", ça me déculpabilise un peu tout de même. J'ai pensé pendant un temps que j'avais un coeur de pierre à me soucier si peu des individus qui ne faisaient pas partie de ma famille.
5. Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Oui. Les arts surtout: la littérature, l'écriture, le dessin et toutes sortes de projets fous. Le tir à l'arc aussi, le seul sport qui ne m'a pas dégoûtée.
6. Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
Je dois avoir un instinct de survie formidable, ou alors peut être est ce ma mère qui m'a appris à être courageuse, mais je n'ai jamais cédé aux pensées noires. J'en ai parfois eu, mais je pensais farouchement que le meilleur était encore devant moi. Finalement j'ai eu raison je crois. Mon désintérêt pour l'école est venu à la fac. Je m'attendais à quelque chose de trop merveilleux pour exister. Je suis donc plus cancre que jamais mais je réussi toujours car je sais me forcer à faire le minimum vital. En revanche j'ai rencontré de vrais amis avec qui je peu parler.
7.Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme une plongeuse en apnée, une fille qui a décidé d'être patiente et d'attendre une meilleure période de la vie. Je précise aussi que j'avais décidé, après mures réflexions, de ne pas faire de crise d'adolescence. ça peut paraître étrange car normalement on ne contrôle pas ces choses là. Je pensais qu'il était stupide de se rebeller contre tout et n'importe quoi simplement parce qu'il était écrit dans la conscience de tous qu'un ado est rebelle. Je pensais aussi qu'on ne devenait pas quelqu'un en martyrisant des parents qui nous aimaient et que ces bêtises de jeunesse, au lieu de former le caractère, ne faisaient que nous mettre des bâtons dans les roues pour plus tard.
En y réfléchissant, au lieu de m'opposer à mes parents, je me suis opposée à tous les autres.
1. Quel était votre ressenti quand vous étiez dans cette période, de 13 à 19 ans ?
J'ai l'impression de ne pas avoir eut d'adolescence, d'avoir passé toutes ces années là en apnée. Je ne me sentais pas mal dans ma peau, et je n'ai jamais pensé que j'avais tord d'être ce que j'étais. Je ne voyais pas pourquoi je devrais calquer mon comportement sur celui des autres. J'avais par contre la sensation de ne pas être à ma place, que le collège et le lycée étaient des périodes transitoires et que je m'épanouirai plus dans le supérieur (ce qui a été en partie le cas). J'ai donc attendu que ça se passe.
2.Quelles étaient vos relations avec les autres adolescents ? Avec l'école ? Avec les parents ou famille ?
Mes relations avec ma famille ont toujours été idéales. ça m'a d'ailleurs beaucoup aidée à me construire. Avec les jeunes de mon âge c'était une autre histoire. En dehors de mon amie d'enfance, tous mes "copains" (ne parlons pas d'amitié) étaient plus âgés que moi. Je préférai d'ailleurs parler avec les surveillants que de jouer dans la cour de récréation. A 13 ans j'ai quitté mon premier collège (où tout le monde me connaissait depuis la maternelle et s'était habitué à moi) pour arriver dans un nouveau collège. Ces années là ont été très difficiles concernant ma relation avec les autres. Je suis vite devenue la paria du collège. Je ne ressemblais pas aux autres et je ne faisais aucun effort pour leur ressembler, alors je n'étais pas aimée. Je me rappelle de quelques personnes qui s'amusaient à essayer de me provoquer, mais comme cela n'en restait qu'aux mots je laissais couler. Même si mes années collèges ont été très solitaires, je ne crois pas que j'étais malheureuse pour autant. J'appréciais ma solitude.
Au lycée les petits cancres qui s'amusaient à mes dépends n'étaient plus là. Ces années ont été plus paisibles mais pas plus joyeuses. J'avais quelques copains et copines, mais jamais je n'ai pu leur parler vraiment (heureusement je peux le faire aujourd'hui car j'ai rencontré une amie qui est comme moi je crois). Je suis tombée amoureuse.... mais pas lui. Je ne suis pas retombée amoureuse ensuite. J'attends une nouvelle étincelle.
Pour l'école, j'ai perdu à l'âge de 13 ans la rage d'apprendre que j'avais étant plus jeune. Je me contentais d'écouter d'une oreille et de réussir quand même. Je ne me suis pas ennuyée car je savais partir dans les dérives de mon imagination et redescendre quand il y avait quelque chose d'important à écouter. Je trouve le travail scolaire plus pénible à la fac curieusement.
3. Aviez-vous conscience d'une différence avec les autres ? Comment s'exprimait-elle ? Quelles en furent les conséquences douloureuses ou positives ?
Je savais qu'il y avait une différence. Ma famille me répétais assez souvent que j'étais une bonne élève, plus mature que les autres. Je mettais donc mes différences, de goût, de comportement etc, sur le compte de ce qu'ils appelaient "maturité". Je pensais que j'étais absolument comme les autres, que j'avais juste lancé ma barque plus loin qu'eux. Jamais je n'ai soupçonné que ma différence pouvait être plus profonde que cela. Je ne me suis posé des questions que plus tard, en faisant le pré test mensa sur lequel j'étais tombé par hasard.
Pour les autres je devais vraiment ressembler à une extra terrestre. D'autant que, comme je ne me liais pas aux autres, je n'apprenais pas les codes sociaux des collégiens. Je n'ai jamais su dans cette période que c'était honteux de se retrouver seule à une table de la cantine par ex. J'appréciais de pouvoir manger et réfléchir seule.
Conséquences: je n'ai pas eu beaucoup d'amis, mais je ne le regrette pas car je n'ai pas l'impression d'avoir manqué grand chose. ça m'a tout de même appris à penser par moi même, à ne pas être influençable.
4.Étiez-vous au courant de votre surdouement ? Est-ce que cette connaissance vous a permis de mieux appréhender les relations sociales ?
Non pas du tout comme je viens de le dire. Je croyais être sur le même chemin que les autres, mais que j'avais simplement marché plus loin. Quand j'ai pris conscience de mes rayures, et après la longue phase de rejet et de doute, j'ai compris pourquoi mon passé avait été ce qu'il a été. je ne crois pas que ça ai arrangé mes relations avec les gens "normaux", ça me déculpabilise un peu tout de même. J'ai pensé pendant un temps que j'avais un coeur de pierre à me soucier si peu des individus qui ne faisaient pas partie de ma famille.
5. Aviez-vous des centres d'intérêts ?
Oui. Les arts surtout: la littérature, l'écriture, le dessin et toutes sortes de projets fous. Le tir à l'arc aussi, le seul sport qui ne m'a pas dégoûtée.
6. Quid de la dépression ? de la déscolarisation ? de la phobie scolaire ou sociale ?
Je dois avoir un instinct de survie formidable, ou alors peut être est ce ma mère qui m'a appris à être courageuse, mais je n'ai jamais cédé aux pensées noires. J'en ai parfois eu, mais je pensais farouchement que le meilleur était encore devant moi. Finalement j'ai eu raison je crois. Mon désintérêt pour l'école est venu à la fac. Je m'attendais à quelque chose de trop merveilleux pour exister. Je suis donc plus cancre que jamais mais je réussi toujours car je sais me forcer à faire le minimum vital. En revanche j'ai rencontré de vrais amis avec qui je peu parler.
7.Comment vous définiriez-vous en vous regardant rétrospectivement ?
Comme une plongeuse en apnée, une fille qui a décidé d'être patiente et d'attendre une meilleure période de la vie. Je précise aussi que j'avais décidé, après mures réflexions, de ne pas faire de crise d'adolescence. ça peut paraître étrange car normalement on ne contrôle pas ces choses là. Je pensais qu'il était stupide de se rebeller contre tout et n'importe quoi simplement parce qu'il était écrit dans la conscience de tous qu'un ado est rebelle. Je pensais aussi qu'on ne devenait pas quelqu'un en martyrisant des parents qui nous aimaient et que ces bêtises de jeunesse, au lieu de former le caractère, ne faisaient que nous mettre des bâtons dans les roues pour plus tard.
En y réfléchissant, au lieu de m'opposer à mes parents, je me suis opposée à tous les autres.
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