Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
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Waka
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Mairon
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Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Edit [mémo pour moi : penser à réécrire ma présentation si je participe un peu de nouveau ici].
Dernière édition par Mairon le Dim 15 Fév 2015 - 18:48, édité 3 fois
Mairon- Messages : 231
Date d'inscription : 20/08/2012
Localisation : France
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Bienvenue Mairon
non... je vais pas te sauter dessus à ton arrivée !!! mais tu viens dans ta présentation, souligner d'une expérience très différente, cette manière de non penser qui m'est chère, mais qui m'interroge encore...
je vais laisser cette arborescence se développer en moi avant te te brancher
puisse tu faire de belle rencontres
non... je vais pas te sauter dessus à ton arrivée !!! mais tu viens dans ta présentation, souligner d'une expérience très différente, cette manière de non penser qui m'est chère, mais qui m'interroge encore...
je vais laisser cette arborescence se développer en moi avant te te brancher
puisse tu faire de belle rencontres
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Bienvenu
(oui je fais court, mais j'ai pas de question à poser ou d'analyse à faire, tu as tout dit )
(oui je fais court, mais j'ai pas de question à poser ou d'analyse à faire, tu as tout dit )
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Bienvenue mairon
L'écriture automatique c'est vraiment formidable, j'en suis un grand adepte aussi
L'écriture automatique c'est vraiment formidable, j'en suis un grand adepte aussi
Gaga Marmotton- Messages : 270
Date d'inscription : 04/07/2012
Age : 36
Localisation : Tournai (Belgique)
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Mairon a écrit:Donc cela va seulement faire "quelques pages" : ce n'est plus un sujet de présentation mais une autobiographie ! ... Désolé, sur Internet, je suis assez expansif...
J'en ai fait 7 pages dans ma version Word et je leur ai tout balancé sur le forum... alors t'en fais pas, ils sont habitués!
En tout cas, captivante présentation qui est bien plus positive qu'on pourrait le penser dans les dernières lignes, et qui me parle bien.
L'avantage des zèbres, surtout les fortement zébrés comme toi, c'est qu'ils ont un cerveau assez puissant pour s'analyser lui-même et éventuellement se (re)programmer.
L'inconvénient, c'est qu'il leur est beaucoup plus difficile de trouver ses semblables. La statistique y est pour quelque chose, mais pas seulement: le vécu importe énormément. Ici, sur ce forum fortement concentré, on trouve à peu près toutes les nuances sur une échelle allant de "la vie de zèbre est invivable" à "j'ai un cadeau de la nature qui m'ouvre des portes".
Dans la vraie vie, on peut donc également se tromper en voyant un homme très fortement dépressif dont la seule présence jette un poids sur l'assistance, ou une jeune femme superficielle qui accapare l'attention avec son bavardage. En réalité, derrière les deux se cachent peut-être des zèbres qui vivent différemment leur zébritude.
Et si "solitude" et "isolation" sont deux mots différents, c'est parce qu'il est possible de vivre sa solitude sans être isolé. Cette aptitude que nous avons à comprendre très rapidement une quantité impressionnante (pour les non zèbres) de choses et à nous intéresser à des sujets extrêmement variés peut, à mon sens, nous permettre également de trouver nos places dans le monde "plus ordinaire".
Et je dis bien "nos places" au pluriel, car il est certain que nous ne sommes entiers qu'entre zèbres (et encore... nous sommes très différents et nous ne nous aimons pas toujours...) et que nous avons l'immense chance de pouvoir appartenir à plusieurs autres groupes, définis par des centres d'intérêt, par exemple. Comme si nous vivions plusieurs vies, en somme.
Le bonheur du zèbre n'est pas dans le pré des zèbres qui se comparent les rayures; il est dans sa capacité à franchir les barrières qui séparent les différents prés de chevaux.
Bienvenue, et au plaisir de te relire!
je me suis inscrite sur ce forum pour te répondre
bonjour Mairon,
Voici ce que je pense des renseignements fournis dans ta lettre :
tu as besoin de synthétiser tes idées, ce qui est normal à ton âge. Tu t'es trompé d'études mais tu as eu raison : tes études te serviront à gagner l'argent qui te permettra par la suite de travailler dans le domaine de ton choix. Les études servent à gagner de l'argent, pas à étudier. Pour étudier, il faut une vie. Pour vivre, il faut de l'argent. Ton raisonnement est parfait, continue comme ça. Cependant, il est normal alors que tes études ne t'apportent pas la vie : elles t'apportent l'argent.
Ton métier d'enseignant t'apportera donc la même chose et si tu lui demande en plus de t'apporter la vie, tu seras dépressif : un enseignant qui vit son métier ne fait pas fortune ou alors sur le tard. Je peux t'expliquer cela dans un livre, mais là, je n'ai pas le temps. En bref, je veux dire que le programme scolaire ne permet pas l'expansion de la pensée. Mais il permet de gagner un salaire. Si on l'utilise à vivre une expérience profonde, on reçoit les fruits de son travail sur le tard : quand on a vécu son expérience et qu'on en récolte le savoir. C'est mon cas en quelque sorte. Mais mon cas n'est pas le sujet de cette lettre. Je ne cherche pas à communiquer sur mon cas. C'est toi qui m'intéresse.
Côté sexe, les gens comme toi que j'ai observés avaient tous reçu un coup sur la tête et le vivaient très bien : soit par une vie sexuelle débridée, soit par une abstinance sexuelle heureuse. Cela n'a rien à voir avec l'intellect, mais avec les liaisons nerveuses entre l'amygdale et le cortex si j'ai bien compris les experts. C'est définitif et vraiment, le sexe si ça rendait heureux, on n'en parlerait pas autant. En tout cas pas de sexe, ça rend parfaitement heureux. Mais il ne faut pas le dire parce que les psychiatres ne comprennent pas.
Voilà à présent ce que je pense de ta lettre :
Ton type d'intelligence n'est ni meilleur ni pire que celui des autres, mais différent. Ne nous intéressons pas aux autres, nous ne voulons pas écrire une encyclopédie. Intéressons-nous à ton type d'intelligence. Est-il normal, c'est à dire dans la norme : non. Est-il pathologique, c'est à dire qui fait souffrir : non. Tu souffres par ta jeunesse, pas par ton intelligence. Ta souffrance est parfaitement normale et touche tout le monde : se lancer dans la vie, c'est difficile.
Nous devons distinguer deux aspects aux études : l'aspect financier que tu perçois très bien et que je n'ai jamais perçu. L'aspect d'expansion du savoir que j'ai toujours perçu et que tu perçois mal parce que tu es jeune. Ta difficulté se situe là. Il ne faut pas répéter facilement de tête des morceaux de musique, comme on te le demande à l'école et comme tu auras à l'enseigner ( sauf si on veut gagner de l'argent dans un concert ou comme professeur). Il faut composer ta musique à toi (c'est à dire vivre et t'instruire de tes expériences). Plus tard, après la composition, il faudra vendre ta musique pour gagner de l'argent en composant. Le bonheur est là. Je peux expliquer, mais il me faudrait rédiger des Fables de La Fontaine. Je suis d'ailleurs en train de le faire par ailleurs, mais j'en ai encore pour quelques années. Je prends ici la musique comme exemple, mais il peut s'agir de théorêmes mathématiques, de formules chimiques, de politique, de poésies, d'armement, d'images, d'agriculture, de famille, de médecine, etc.
Tu n'es pas introverti : tu est extraverti sur le papier. C'est à dire que tu parles par écrit pour mieux te comprendre et mieux te faire comprendre. L'introverti ne parle pas.Je suis comme toi, c'est plus simple et en plus on perd moins de temps à expliquer : il y a un dictionnaire pour cela. Ma fille est extravertie en dessin. D'autre sont extravertis en danse ou en maths. Ce n'est pas une maladie mentale, ni une personnalité difficile, c'est une expertise différente de celle du psychiatre, c'est tout. Il ne comprend donc pas.
Parler de neurodiversité est une idée intéressante mais utopique. Elle attire la jalousie ou la compétition. Chacun se sent à la fois concerné et attaqué, pourquoi ? Parce qu'il vaudrait peut-être mieux parler de neuronorme. Là tout le monde comprend : elle ne concerne personne.
Le doute est mal vu actuellement car il est synonyme de perte de temps. C'est mal compter. C'est mélanger indécision et doute. Le doute est créateur de solution. L'indécision est refus de solutions. Si tu refusais les solutions, tu ne les chercherais pas comme tu le fais dans ta lettre. Tu connais donc le doute et non l'indécision. Le doute surgit uniquement lorsqu'on a le choix. C'est donc un privilège et non un handicap. Plus le choix est vaste plus le doute est grand. D'où l'intérêt de synthétiser ses idées. Voilà le travail que tu dois faire pour te sentir mieux. Concrètement cela signifie que la tortue sera lente, mais arrivera plus vite que le lièvre. Le doute, c'est la carapace de choix qu'une pensée complexe pose dans notre tête. Ce n'est pas un signe d'intelligence, mais de compétence. Je ne pinaillerai pas sur la différence entre intelligence et compétence, il me faudrait réécrire toute la psychanalyse. Loin de moi cette idée. Je veux seulement mentionner ici que les tests d'intelligence sont une vaste foutaise. Un pêcheur de harengs possède une compétence intellectuelle que je n'ai pas. Et il est peut-être bien nul en test, qu'importe puisqu'il sait ce que je ne sais pas. Ce que je lui demande, au pêcheur de hareng, c'est ça compétence : j'aime manger du hareng. Foin donc de l'intelligence, parlons de compétences. Tu verras, tout iras mieux dans ta vie dès lors. Et dans celle des autres aussi. Par exemple, j'ai arrêté mes études le jour où le prof de physique nous a dit qu'un atome coupé en deux, ça ne donnait pas deux demi-atomes. J'avais trouvé ma voie : un enfant coupé en deux, ça ne donne pas deux demi-enfants (jugement du roi Salomon si ma mémoire est exacte). Mais cette étude de la vie m'ayant occupé quelques années, je ne la relaterai pas dans cette lettre.
Quand on ne trouve pas ce qu'on cherche dans les livres, cela veut dire qu'il faut écrire des livres. Ne t'inquiète pas sur les possibilité de trouver de l'occupation en ce monde : tu verras vite que tout ce que tu touches est à construire. Nous vivons dans une humanité naissante qui doit tout apprendre et tout créer. Autant dire tout de suite que le panurgisme et l'autruchisme n'y sont d'aucun intérêt si ce n'est de ne pas se fatiguer à réfléchir aux choses pour lesquelles nous ne sommes pas compétents. Par exemple, un écrivain, s'il veut pêcher du poisson aura beaucoup à apprendre en panurgeant le pêcheur de harengs. Afin de couper court aux railleries de tes petits camarades, je vais expliquer ici pourquoi je parle de cet animal. D'abord parce qu'il est pollué et que ça me contrarie, alors j'y pense. Ensuite parce que ça fait biblique et que ce livre a eu du succès, je panurge donc les meilleurs écrivains de tous les temps. Enfin, parce que c'est un dur métier qui m'épate totalement d'être pêcheur.
Non, ce n'est pas une déviance psychiatrique nommée fétichisme, de parler du hareng. Chacun dans sa compétence ou ses compétences (notons ici qu'on ne dit pas les intelligences, ce qui prouve bien qu'on ne sait pas de quoi on parle car la vérité n'a jamais une seule facette) fréquente donc alternativement des gens du fond des bois qui pensent neuf ou des gens du sommet de la pyramide qui pensent pointu. J'emploie des termes compréhensibles pour le grand public, mais si on veut pinailler, je peux m'y amuser le jour ou j'aurai le temps. Je parle ici pour les pinailleurs, pas pour les autres, évidemment. Comme j'ai l'habitude d'écrire, je sais à qui je m'adresse en ces mots qui n'ont rien à voir avec le sujet de cette lettre. Ces gens n'ont rien à faire dans ma vie. j'avais juste le temps de leur écrire deux phrases en passant. A présent, pensons à toi.
Vouloir être normal est une norme. Tout le monde dans le monde est à fond au boulot pour atteindre cette norme, sauf les gens malades. C'est à cela qu'on reconnaît une maladie : ne pas avoir la notion de la norme. Ce n'est pas ton cas. Ce n'est pas le mien. Par contre je me demande si n'avoir que la notion de la norme ne serait pas une petit problème quand même, mais cela n'est pas le sujet de cette lettre. Cette question pourrait cependant occuper pas mal de psychiatres.
En fait tu as toutes les qualités pour devenir un écrivain. Mais de quoi ? L'écriture c'est vaste... Dans le monde des écrivains, tu es quelconque car tu es jeune, mais très prometteur si tu travailles beaucoup. Il te faut travailler ton style et tes conclusions. Bref apprendre à connaître ton public et tes vérités. C'est à dire observer et synthétiser. Ton problème n'est donc pas du tout un problème de communication, mais de fouilli et d'introspection. Quand on se regarde, on ne regarde pas les autres. Quand on regarde les autres, on ne se regarde pas. Ici, la philosophie bouddhiste pourrait t'aider. Je parle des textes initiaux assez difficiles d'accès (je crois que ça s'appelle samskya, un nom comme cela, c'est très très ancien. Rien à voir avec ce qu'on voit à la télé. Il existe un livre qui allie le texte initial et la traduction. Je ne me rappelle plus les références. Ne lis pas les notes d'explication, elles n'ont pas compris)
La distraction est offerte à tout le monde par la Nature. Mais il ne faut pas confondre la vacuité de l'esprit et la surcharge de l'esprit qui produisent toutes les deux de la distraction. Dans ton cas, puisque c'est celui qui nous intéresse, je ne parlerais pas de distraction mais d'attraction ailleurs. Tu es de par ton âge devant un éventail de choix et cela crée de la distraction pour tous les gens de ton âge. Après, les projets se font plus clairs et la concentration arrive. Etre jeune n'est pas encore une maladie, tu as de la chance : tu n'es pas malade de jeunesse.
Le perfectionnisme doit se mesurer sous un angle relatif. Comme on mesure la vue. Si on te demande de voir comme une chouette, ne va pas chez l'ophtalmologue, il ne peut rien pour toi. Si on te demande de voir comme une taupe, c'est plus simple. Si tu vois ce qu'il te faut, inutile de perdre ton temps à t'améliorer. Si tu veux voir au microscope, il est utile de perdre ton temps à construre ton outil ou à l'acheter (c'est là la voie que tu as choisie par tes études). Si tu veux voir les étoiles, apprends plutôt à compter qu'à regarder. Je n'y connais rien en lunettes cependant. Qu'est-ce que le perfectionnisme ? Je ne sais pas. Une élucubration de quelqu'un qui avait du temps à perdre au lieu de bosser son sujet dans les coins : il a créé un mot imparfait dont on ne comprend pas la portée. En tout cas moi, je ne comprends pas ce mot.
L'écriture automatique est un sujet dont il ne faut pas parler. Les gens croient au diable. C'est dangereux. Les gens, pas le diable. Le diable écrit assez rarement paraît-il, mais bon...
Dans ta lettre, rien ne laisse penser que tu cherches des amis : des gens pour dépenser de l'argent, du savoir, du temps, de l'énergie ou pour en gagner. Si tu as une autre définition scientifique de l'amitié, je suis toute ouïe. Dans ta lettre, tout me laisse penser que tu cherches tes ancêtres. Mais cela n'est pas un sujet public et cette lettre est publique. Les ancêtres contrarient très souvent les papas et les mamans des jeunes. Vois par toi-même plutôt sur cette piste. Un ami, c'est quelqu'un avec qui on fait quelque chose. Un ancêtre c'est quelqu'un qui nous donne raison d'agir comme nous le faisons. Même si tout le monde pense qu'on a tort. A condition bien sûr que l'ancêtre ait eu raison : c'est facile à voir chez lui.
La mémoire ne dépend pas du programme scolaire mais des sentiments. Elle s'attache à notre coeur et non à notre cerveau. Sauf bien sûr en cas de maladie. Les maladies de la mémoires font souffrir la société plus que les autres maladies. Je note ici que tous les malades de la mémoire que j'ai observés étaient en réalité malades de solitude, mais ça il ne faut pas le dire, alors je ne le dis pas. La mémoire est à l'âme ce que la vue est au corps. Vue = système optique + cerveau + objet d'observation + lumière + outil de vue+++++
Quand on aura compris la Vue, on comprendra peut-être la mémoire-plurielle. Je ne suis pas compétente pour en parler. Si quelqu'un sait, qu'il m'enseigne... Je n'en jugerais donc pas. D'ailleurs je ne juge pas. Je parle en jeune qui a beaucoup vécu. Je vais aller m'installer bientôt de l'autre côté de l'océan, histoire de ne pas m'ennuyer ici.
Si tu veux m'écrire, je peux te répondre une fois par semaine, mais uniquement sur mail. Je parle bien évidemment sous pseudonyme et t'encourage à en faire autant. A plus peut-être. Je n'ai pas le temps de relire cette lettre. C'est donc un brouillon, excuse-moi pour les imperfections. Je suis sûre qu'un pinailleur qui lira ce courrier va dire qu'on ne s'excuse pas mais qu'on demande des excuses. Eh bien pas moi : je m'excuse moi-même car j'ai droit à l'erreur, voilà. Je rappelle que c'est à toi que j'écris et à personne d'autre, mais comme tu as porté le sujet devant le public, je respecte ton choix. Tu dois avoir tes raisons. Par la suite, si ton choix est de poursuivre cette conversation, je te demanderai la plus grande discrétion : la jalousie c'est plus dangereux que le mépris. Habituellement j'inspire beaucoup plus de mépris que dans cette lettre, mais je ne m'inquiète pas, certains seront peut-être nombreux à mépriser quand même, même s'ils ne le diront peut-être pas cause que chais pas parce que j'ai la tête ailleurs, tu vois ? Cordialement
Voici ce que je pense des renseignements fournis dans ta lettre :
tu as besoin de synthétiser tes idées, ce qui est normal à ton âge. Tu t'es trompé d'études mais tu as eu raison : tes études te serviront à gagner l'argent qui te permettra par la suite de travailler dans le domaine de ton choix. Les études servent à gagner de l'argent, pas à étudier. Pour étudier, il faut une vie. Pour vivre, il faut de l'argent. Ton raisonnement est parfait, continue comme ça. Cependant, il est normal alors que tes études ne t'apportent pas la vie : elles t'apportent l'argent.
Ton métier d'enseignant t'apportera donc la même chose et si tu lui demande en plus de t'apporter la vie, tu seras dépressif : un enseignant qui vit son métier ne fait pas fortune ou alors sur le tard. Je peux t'expliquer cela dans un livre, mais là, je n'ai pas le temps. En bref, je veux dire que le programme scolaire ne permet pas l'expansion de la pensée. Mais il permet de gagner un salaire. Si on l'utilise à vivre une expérience profonde, on reçoit les fruits de son travail sur le tard : quand on a vécu son expérience et qu'on en récolte le savoir. C'est mon cas en quelque sorte. Mais mon cas n'est pas le sujet de cette lettre. Je ne cherche pas à communiquer sur mon cas. C'est toi qui m'intéresse.
Côté sexe, les gens comme toi que j'ai observés avaient tous reçu un coup sur la tête et le vivaient très bien : soit par une vie sexuelle débridée, soit par une abstinance sexuelle heureuse. Cela n'a rien à voir avec l'intellect, mais avec les liaisons nerveuses entre l'amygdale et le cortex si j'ai bien compris les experts. C'est définitif et vraiment, le sexe si ça rendait heureux, on n'en parlerait pas autant. En tout cas pas de sexe, ça rend parfaitement heureux. Mais il ne faut pas le dire parce que les psychiatres ne comprennent pas.
Voilà à présent ce que je pense de ta lettre :
Ton type d'intelligence n'est ni meilleur ni pire que celui des autres, mais différent. Ne nous intéressons pas aux autres, nous ne voulons pas écrire une encyclopédie. Intéressons-nous à ton type d'intelligence. Est-il normal, c'est à dire dans la norme : non. Est-il pathologique, c'est à dire qui fait souffrir : non. Tu souffres par ta jeunesse, pas par ton intelligence. Ta souffrance est parfaitement normale et touche tout le monde : se lancer dans la vie, c'est difficile.
Nous devons distinguer deux aspects aux études : l'aspect financier que tu perçois très bien et que je n'ai jamais perçu. L'aspect d'expansion du savoir que j'ai toujours perçu et que tu perçois mal parce que tu es jeune. Ta difficulté se situe là. Il ne faut pas répéter facilement de tête des morceaux de musique, comme on te le demande à l'école et comme tu auras à l'enseigner ( sauf si on veut gagner de l'argent dans un concert ou comme professeur). Il faut composer ta musique à toi (c'est à dire vivre et t'instruire de tes expériences). Plus tard, après la composition, il faudra vendre ta musique pour gagner de l'argent en composant. Le bonheur est là. Je peux expliquer, mais il me faudrait rédiger des Fables de La Fontaine. Je suis d'ailleurs en train de le faire par ailleurs, mais j'en ai encore pour quelques années. Je prends ici la musique comme exemple, mais il peut s'agir de théorêmes mathématiques, de formules chimiques, de politique, de poésies, d'armement, d'images, d'agriculture, de famille, de médecine, etc.
Tu n'es pas introverti : tu est extraverti sur le papier. C'est à dire que tu parles par écrit pour mieux te comprendre et mieux te faire comprendre. L'introverti ne parle pas.Je suis comme toi, c'est plus simple et en plus on perd moins de temps à expliquer : il y a un dictionnaire pour cela. Ma fille est extravertie en dessin. D'autre sont extravertis en danse ou en maths. Ce n'est pas une maladie mentale, ni une personnalité difficile, c'est une expertise différente de celle du psychiatre, c'est tout. Il ne comprend donc pas.
Parler de neurodiversité est une idée intéressante mais utopique. Elle attire la jalousie ou la compétition. Chacun se sent à la fois concerné et attaqué, pourquoi ? Parce qu'il vaudrait peut-être mieux parler de neuronorme. Là tout le monde comprend : elle ne concerne personne.
Le doute est mal vu actuellement car il est synonyme de perte de temps. C'est mal compter. C'est mélanger indécision et doute. Le doute est créateur de solution. L'indécision est refus de solutions. Si tu refusais les solutions, tu ne les chercherais pas comme tu le fais dans ta lettre. Tu connais donc le doute et non l'indécision. Le doute surgit uniquement lorsqu'on a le choix. C'est donc un privilège et non un handicap. Plus le choix est vaste plus le doute est grand. D'où l'intérêt de synthétiser ses idées. Voilà le travail que tu dois faire pour te sentir mieux. Concrètement cela signifie que la tortue sera lente, mais arrivera plus vite que le lièvre. Le doute, c'est la carapace de choix qu'une pensée complexe pose dans notre tête. Ce n'est pas un signe d'intelligence, mais de compétence. Je ne pinaillerai pas sur la différence entre intelligence et compétence, il me faudrait réécrire toute la psychanalyse. Loin de moi cette idée. Je veux seulement mentionner ici que les tests d'intelligence sont une vaste foutaise. Un pêcheur de harengs possède une compétence intellectuelle que je n'ai pas. Et il est peut-être bien nul en test, qu'importe puisqu'il sait ce que je ne sais pas. Ce que je lui demande, au pêcheur de hareng, c'est ça compétence : j'aime manger du hareng. Foin donc de l'intelligence, parlons de compétences. Tu verras, tout iras mieux dans ta vie dès lors. Et dans celle des autres aussi. Par exemple, j'ai arrêté mes études le jour où le prof de physique nous a dit qu'un atome coupé en deux, ça ne donnait pas deux demi-atomes. J'avais trouvé ma voie : un enfant coupé en deux, ça ne donne pas deux demi-enfants (jugement du roi Salomon si ma mémoire est exacte). Mais cette étude de la vie m'ayant occupé quelques années, je ne la relaterai pas dans cette lettre.
Quand on ne trouve pas ce qu'on cherche dans les livres, cela veut dire qu'il faut écrire des livres. Ne t'inquiète pas sur les possibilité de trouver de l'occupation en ce monde : tu verras vite que tout ce que tu touches est à construire. Nous vivons dans une humanité naissante qui doit tout apprendre et tout créer. Autant dire tout de suite que le panurgisme et l'autruchisme n'y sont d'aucun intérêt si ce n'est de ne pas se fatiguer à réfléchir aux choses pour lesquelles nous ne sommes pas compétents. Par exemple, un écrivain, s'il veut pêcher du poisson aura beaucoup à apprendre en panurgeant le pêcheur de harengs. Afin de couper court aux railleries de tes petits camarades, je vais expliquer ici pourquoi je parle de cet animal. D'abord parce qu'il est pollué et que ça me contrarie, alors j'y pense. Ensuite parce que ça fait biblique et que ce livre a eu du succès, je panurge donc les meilleurs écrivains de tous les temps. Enfin, parce que c'est un dur métier qui m'épate totalement d'être pêcheur.
Non, ce n'est pas une déviance psychiatrique nommée fétichisme, de parler du hareng. Chacun dans sa compétence ou ses compétences (notons ici qu'on ne dit pas les intelligences, ce qui prouve bien qu'on ne sait pas de quoi on parle car la vérité n'a jamais une seule facette) fréquente donc alternativement des gens du fond des bois qui pensent neuf ou des gens du sommet de la pyramide qui pensent pointu. J'emploie des termes compréhensibles pour le grand public, mais si on veut pinailler, je peux m'y amuser le jour ou j'aurai le temps. Je parle ici pour les pinailleurs, pas pour les autres, évidemment. Comme j'ai l'habitude d'écrire, je sais à qui je m'adresse en ces mots qui n'ont rien à voir avec le sujet de cette lettre. Ces gens n'ont rien à faire dans ma vie. j'avais juste le temps de leur écrire deux phrases en passant. A présent, pensons à toi.
Vouloir être normal est une norme. Tout le monde dans le monde est à fond au boulot pour atteindre cette norme, sauf les gens malades. C'est à cela qu'on reconnaît une maladie : ne pas avoir la notion de la norme. Ce n'est pas ton cas. Ce n'est pas le mien. Par contre je me demande si n'avoir que la notion de la norme ne serait pas une petit problème quand même, mais cela n'est pas le sujet de cette lettre. Cette question pourrait cependant occuper pas mal de psychiatres.
En fait tu as toutes les qualités pour devenir un écrivain. Mais de quoi ? L'écriture c'est vaste... Dans le monde des écrivains, tu es quelconque car tu es jeune, mais très prometteur si tu travailles beaucoup. Il te faut travailler ton style et tes conclusions. Bref apprendre à connaître ton public et tes vérités. C'est à dire observer et synthétiser. Ton problème n'est donc pas du tout un problème de communication, mais de fouilli et d'introspection. Quand on se regarde, on ne regarde pas les autres. Quand on regarde les autres, on ne se regarde pas. Ici, la philosophie bouddhiste pourrait t'aider. Je parle des textes initiaux assez difficiles d'accès (je crois que ça s'appelle samskya, un nom comme cela, c'est très très ancien. Rien à voir avec ce qu'on voit à la télé. Il existe un livre qui allie le texte initial et la traduction. Je ne me rappelle plus les références. Ne lis pas les notes d'explication, elles n'ont pas compris)
La distraction est offerte à tout le monde par la Nature. Mais il ne faut pas confondre la vacuité de l'esprit et la surcharge de l'esprit qui produisent toutes les deux de la distraction. Dans ton cas, puisque c'est celui qui nous intéresse, je ne parlerais pas de distraction mais d'attraction ailleurs. Tu es de par ton âge devant un éventail de choix et cela crée de la distraction pour tous les gens de ton âge. Après, les projets se font plus clairs et la concentration arrive. Etre jeune n'est pas encore une maladie, tu as de la chance : tu n'es pas malade de jeunesse.
Le perfectionnisme doit se mesurer sous un angle relatif. Comme on mesure la vue. Si on te demande de voir comme une chouette, ne va pas chez l'ophtalmologue, il ne peut rien pour toi. Si on te demande de voir comme une taupe, c'est plus simple. Si tu vois ce qu'il te faut, inutile de perdre ton temps à t'améliorer. Si tu veux voir au microscope, il est utile de perdre ton temps à construre ton outil ou à l'acheter (c'est là la voie que tu as choisie par tes études). Si tu veux voir les étoiles, apprends plutôt à compter qu'à regarder. Je n'y connais rien en lunettes cependant. Qu'est-ce que le perfectionnisme ? Je ne sais pas. Une élucubration de quelqu'un qui avait du temps à perdre au lieu de bosser son sujet dans les coins : il a créé un mot imparfait dont on ne comprend pas la portée. En tout cas moi, je ne comprends pas ce mot.
L'écriture automatique est un sujet dont il ne faut pas parler. Les gens croient au diable. C'est dangereux. Les gens, pas le diable. Le diable écrit assez rarement paraît-il, mais bon...
Dans ta lettre, rien ne laisse penser que tu cherches des amis : des gens pour dépenser de l'argent, du savoir, du temps, de l'énergie ou pour en gagner. Si tu as une autre définition scientifique de l'amitié, je suis toute ouïe. Dans ta lettre, tout me laisse penser que tu cherches tes ancêtres. Mais cela n'est pas un sujet public et cette lettre est publique. Les ancêtres contrarient très souvent les papas et les mamans des jeunes. Vois par toi-même plutôt sur cette piste. Un ami, c'est quelqu'un avec qui on fait quelque chose. Un ancêtre c'est quelqu'un qui nous donne raison d'agir comme nous le faisons. Même si tout le monde pense qu'on a tort. A condition bien sûr que l'ancêtre ait eu raison : c'est facile à voir chez lui.
La mémoire ne dépend pas du programme scolaire mais des sentiments. Elle s'attache à notre coeur et non à notre cerveau. Sauf bien sûr en cas de maladie. Les maladies de la mémoires font souffrir la société plus que les autres maladies. Je note ici que tous les malades de la mémoire que j'ai observés étaient en réalité malades de solitude, mais ça il ne faut pas le dire, alors je ne le dis pas. La mémoire est à l'âme ce que la vue est au corps. Vue = système optique + cerveau + objet d'observation + lumière + outil de vue+++++
Quand on aura compris la Vue, on comprendra peut-être la mémoire-plurielle. Je ne suis pas compétente pour en parler. Si quelqu'un sait, qu'il m'enseigne... Je n'en jugerais donc pas. D'ailleurs je ne juge pas. Je parle en jeune qui a beaucoup vécu. Je vais aller m'installer bientôt de l'autre côté de l'océan, histoire de ne pas m'ennuyer ici.
Si tu veux m'écrire, je peux te répondre une fois par semaine, mais uniquement sur mail. Je parle bien évidemment sous pseudonyme et t'encourage à en faire autant. A plus peut-être. Je n'ai pas le temps de relire cette lettre. C'est donc un brouillon, excuse-moi pour les imperfections. Je suis sûre qu'un pinailleur qui lira ce courrier va dire qu'on ne s'excuse pas mais qu'on demande des excuses. Eh bien pas moi : je m'excuse moi-même car j'ai droit à l'erreur, voilà. Je rappelle que c'est à toi que j'écris et à personne d'autre, mais comme tu as porté le sujet devant le public, je respecte ton choix. Tu dois avoir tes raisons. Par la suite, si ton choix est de poursuivre cette conversation, je te demanderai la plus grande discrétion : la jalousie c'est plus dangereux que le mépris. Habituellement j'inspire beaucoup plus de mépris que dans cette lettre, mais je ne m'inquiète pas, certains seront peut-être nombreux à mépriser quand même, même s'ils ne le diront peut-être pas cause que chais pas parce que j'ai la tête ailleurs, tu vois ? Cordialement
Dernière édition par marie :) le Mer 22 Aoû 2012 - 7:40, édité 1 fois
marie :)- Messages : 183
Date d'inscription : 21/08/2012
Age : 64
Localisation : Semi-nomade
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Merci à vous tous !
Merci. Il faudra que j'aille lire la tienne !
Si j'ai indiqué quelques excuses par rapport à la longueur, c'est par prudence, et peut-être une prudence excessive ici. Sur d'autres forums, et même sur des forums où contribuent nombre de personnes de qualité, les "longs" messages développés peuvent être mal vus... Ici, bien sûr, c'est différent.
En tout cas, ce que je ressens, c'est que j'ai non seulement une tendance à la réflexivité, mais peut-être parfois surtout "plusieurs niveaux" de réflexivité, pour ainsi dire, de manière imagée. Récemment, un de mes professeurs a mis en avant le caractère analytique poussé de mes raisonnements, dans mon mémoire de fin de master par exemple ; cela m'est assez naturel, je dirais. Cette tendance à l'hyper-réflexivité peut être à la fois un atout et un défaut, puisque cela peut me conduire parfois à l'impasse et nourrir mon manque de confiance en moi... Mais je sais aussi que c'est sans doute l'un des éléments qui m'a "sauvé" durant l'enfance. Je ne suis pas génial en ce qui concerne la compréhension intuitive des codes sociaux, mais j'ai fini assez rapidement par comprendre qu'il était absolument nécessaire de créer un masque dans les situations sociales, de ne pas être complètement (voire de n'être que très peu, parfois) moi-même dans pas mal de circonstances. Je m'étonne encore que les choses se soient si bien passées dans mon enfance et au début de mon adolescence, étant donné que mon tempérament naturel est en réalité moins adapté à la vie sociale normale qu'on pourrait le penser en me voyant... Parce qu'au fond, je suis vraiment un étrange petit bonhomme, mais seul mon entourage familial connaît vraiment une partie de ces aspects bizarres. Mes aspects "très différent" et "dans la lune" apparaissent par contre très clairement dans les vidéos prises durant mon enfance, et encore un peu à l'adolescence (dans les situations où je n'avais pas besoin de me contrôler ou de mettre un masque). Enfin bon, je divague, mais je suis très intéressé si quelqu'un a la même expérience.
*
Concernant ton message Marie (j'hésite entre le vouvoiement et le tutoiement) : tout d'abord, merci de m'avoir lu et d'avoir écrit une longue réponse... Cependant, je me demande s'il n'y a pas quelques malentendus par endroits, peut-être dus au fait que mon message est, bien sûr, un résumé lacunaire, mais j'avoue avoir été surpris par certains éléments de ta réponse.
Je ne vois pas trop bien pourquoi je me serais trompé d'études... Concernant la direction de mes études, je n'ai eu ou n'ai que trois problèmes : le premier a été le choix, étant donné que j'aimais et que j'aime encore énormément plusieurs matières, mais qu'une spécialisation est nécessaire. Ce problème du choix ; récemment, j'ai pu le dépasser parce que j'ai eu toute liberté dans mes recherches pour dépasser les frontières entre histoire et littérature, et entre les différentes littératures nationales. L'équipe de recherche à laquelle je vais être affilié d'ici un an en tant que doctorant, si tout se passe bien, est multidisciplinaire ; peu de situations sont aussi stimulantes pour quelqu'un comme moi.
Le deuxième problème, c'est le risque de dispersion que j'ai essayé de décrire dans mon message initial, consécutif au fait que je reste évidemment attaché à ces autres voies possibles et que cela peut me détourner quelque peu de mes obligations. Heureusement, j'arrive à tourner cette situation à mon avantage. En tant qu'étudiant en littérature, je suis de toute manière amené constamment à utiliser les autres sciences humaines ; et même lorsque mes intérêts me portent vers des domaines plus éloignés, je suppose que c'est, en définitive, toujours enrichissant. Il faut juste que je ne me disperse pas trop.
Le troisième problème, c'est la capacité d'adaptation. Dès le lycée déjà, il était évident aux yeux de certains de mes professeurs qu'il fallait que je me tourne vers la recherche dans le supérieur. Cependant, l'enseignant-chercheur est, bien sûr, aussi enseignant, et je suis moins à l'aise avec cette facette du métier ; les tâches administratives, l'aspect social ou collaboratif, ne sont pas, j'imagine, mes points forts.
Je comprends peut-être le qui pro quo en lisant la suite de votre message : lorsque je parlais de mes morceaux de piano, c'est un de mes loisirs et une de mes étrangetés. J'adore me mettre au piano, reproduire les morceaux que j'entends (il faudra un jour que je re-apprenne à lire les partitions, j'ai à peu près oublié), improviser les miens, étendre mes morceaux personnels préférés (qui rappellent la musique minimaliste, que j'aime bien - Wim Mertens, Philip Glass, Simeon Ten Holt, etc.). J'ai une mémoire assez bonne dans ce domaine : il y a quelques jours, j'ai soudainement reproduit une dizaine de morceaux que je n'avais pas joué depuis cinq ans au moins. Il est fort dommage que ma mémoire soit moins efficace dans d'autres domaines. J'ai sans doute raté un coche par rapport à la musique, mais si l'on commence à raisonner de la sorte, j'ai aussi raté le coche par rapport à l'anglais, à l'histoire, à la géographie, à l'urbanisme, à l'espagnol, et à quantité d'autres choses. Ce qui ramène au problème du choix : il est impossible de cumuler tout cela universitairement parlant, et malheureusement les contraintes du monde et de la vie font qu'on ne peut pas, à moins d'avoir des capacités bien supérieures aux miennes, explorer autant que l'on voudrait tous les sujets intéressants où dans lesquels l'on atteindrait un haut niveau de compétences. Selon ma prof d'anglais de 2ème année de prépa, j'aurais très bien pu devenir angliciste ; j'avais des résultats équivalents ou meilleurs à ceux qui se dirigeaient vers cette voie, et j'adore l'anglais (j'ai malheureusement un mauvais accent, mais sinon, ma maîtrise de la langue n'a rien à envier aux bilingues, et en fait, quoique sur le plan pratique je ne le sois pas vraiment, j'ai pu constater qu'en matière de connaissance profonde ce n'était pas le cas). Deux ans avant, j'avais obtenu, au baccalauréat, la note maximale en espagnol... mais il a fallu choisir, et je n'ai pas pu poursuivre vers cette voie-là...
Je n'ai peut-être pas suffisamment précisé que je voulais enseigner dans le supérieur : il est certain que ma place n'est pas dans le secondaire, à part si vraiment nécessaire (obtenir un poste à l'université peut-être long, et il faut bien manger), je serais alors un très mauvais prof, malheureux, et une torture pour les élèves. Le supérieur, notamment avec l'aspect recherche, est différent.
La question n'est pas que j'aurais besoin d'argent pour ensuite travailler dans le domaine de mon choix. Je vais travailler dans un domaine de mon choix, mais qui est seulement l'un des nombreux domaines dans lesquels j'aurais pu travailler, en atteignant sans doute un niveau similaire. Ce qui n'est vraiment problématique, ou plutôt pas si on considère de manière réaliste le monde et la société, mais je suppose que, dans l'idéal, mon cerveau se sentirait plus complet s'il n'avait pas été exposé à cette nécessité du choix... mais nous sommes à des éons d'un type de société qui permettrait aux cerveaux de se rassasier de la sorte de tout le savoir !
Je n'ai pas le problème de ne pas comprendre l'aspect "expansion du savoir", au contraire, je suis une bête à traiter de l'information (je dis traiter à dessein, comme il m'apparaît que mon cerveau adore se nourrir de données, et semble considérer comme un peu secondaire parfois de les retenir, il aime plutôt à les malaxer, à les ré agencer, à les utiliser de manière utile, mais sans vraiment les accumuler - d'où le fait que l'expression dont on m'affublait au collège et au lycée, celle d'encyclopédie vivante, était déplacée en ceci que je suis davantage du côté de l'encyclopédiste que de son lecteur surdoué qui la retiendrait toute entière), à explorer des horizons d'idée, et à créer. Je suis apparemment taillé pour la recherche en sciences humaines.
Écrivain, je vise à l'être depuis tout petit ; pour l'instant, je suis un écrivant. Si j'ai un problème sur ce point, c'est qu'il ne m'est pas vraiment ouvert d'écrire des textes à grand lectorat, des textes relevant de genres usuels, etc. Je ne peux pas vraiment me mettre à la place de quelqu'un de normal, écrire un roman dont les personnages seraient vraiment différents de moi et tendraient davantage vers la normalité, ce qui m'a toujours posé des problèmes pour mes projets d'écriture moins exigeants, en fantasy par exemple. J'ai davantage d'espoir de publier des textes fortement "littéraires", et par conséquent réservés à un public restreint.
Je ne pense pas, au contraire. Sans doute dois-je préciser que je connais mieux le terme en anglais, où il est davantage fréquent apparemment de parler d'introverts et d'extraverts, tandis qu'en français les notions d'introvertis et d'extravertis me semblent plus rares... L'introverti se caractérise par le fait qu'il est naturellement porté vers les activités solitaires, qu'il trouve son plaisir dans le fait d'être seul ; la fréquentation des autres, surtout lorsqu'il doit participer à des évènements sociaux, le fatigue, et il recharge ses batteries chez lui, tout seul. Les extravertis au contraire trouvent leur bonheur dans le contact social, aiment les groupes, et supportent mal ou très mal l'isolement. Que je sois un introverti, et fortement, dans cette signification, est sans conteste possible. Le contact social me décharge littéralement. Rien que le fait d'avoir à utiliser le tram pour aller à l'université, puis la nécessité de me trouver dans des groupes qui dépassent ma conception du "bon nombre", me fatigue, voire m'épuise ; retourner chez moi est un soulagement (je ne peux pas me sentir dans un refuge à la bibliothèque universitaire, le simple fait qu'il y ait du monde est plus ou moins troublant, même s'il est sûr que je tolère immensément mieux cela que lorsque je me retrouve dans un troupeau d'anthropoi bruyant).
Le problème, c'est que la plupart des gens tendent à confondre la timidité et l'introversion, et à croire que tout le monde est naturellement extraverti. Il est vrai qu'il y a des extravertis timides, dont la situation peut être fort problématique, mais les "extravertis normaux" ont beaucoup de mal à concevoir qu'il existe des gens pour qui rester chez soi au lieu d'aller à une soirée est tout à fait normal, et bénéfique. J'ai eu pas mal d'illustrations de ce fait, notamment au lycée ou en prépa. Vous savez, ces gens, ces copains et ces connaissances qui veulent vous entraîner à aller en soirée, à boire de l'alcool ou je ne sais quoi encore... Je suis allé à une fête d'anniversaire une fois, et à un rendez-vous préalable à la soirée d'intégration du lendemain pour les 1ères années de prépa (j'étais en 2ème année), et cela a été un ennui total et exaspérant - en plus, qu'est-ce que vous voulez faire avec des gens qui ont plus ou moins bu (et pas vous), alors que vous n'avez que peu de ressemblances avec eux à la base ?
Il est vrai que j'écris pour me comprendre, mais il s'agit là d'une introspection. Je comprends mieux ce que tu veux dire si tu parles d'introspection médiatisée par l'écriture, par les arts, par une activité. Mais j'ai repris à dessein le terme de la psychologie, puisqu'il convient à mon tempérament. Ensuite, autre est la question de l'estimation par les spécialistes ou par la population générale des limites entre le sain et le pathologique...
Je ne pense pas que ce soit complètement vrai. Mes problèmes, au contraire, sont particuliers et touchent statistiquement seulement une minorité de la population jeune. Je n'ai pas vraiment de quoi dire que je souffre objectivement davantage ou moins que les autres ; du moins suis-je dans des conditions extrêmement bénéfiques qui m'empêchent de me plaindre véritablement, étant donné l'ampleur de l'adversité qu'affrontent tellement de gens dans le monde. Il est cependant assez juste de dire qu'une personne normale est bien plus apprêtée pour s'accorder à la société que moi. Ma jeunesse n'entre pas tant que cela en ligne de compte ; mes spécificités et mon mode de fonctionnement, davantage.
Dans mon cas, je suppose que mon asexualité et mon "aromantisme" (supposé) découlent de ma nature, de mon tempérament. Je précise qu'asexuel = qui ne ressent pas d'attirance sexuelle pour les autres, lorsque je l'emploie ; le terme peut être trompeur. Ces deux caractéristiques s'accordent en outre bien avec mon caractère ; j'ose à peine penser ce que serait ma vie, étant donné mon tempérament, si j'étais normal sur ces deux points. Néanmoins, leur caractère socialement anormal et leur rareté sont problématiques. Les personnes se trouvant vers cette extrémité du spectre de la sexualité sont rares, celles qui sont en même temps "aromantiques" le sont encore davantage...
L'introspection n'est pas un problème, non ? Mon message est peut-être un peu fouillis, mais c'est sans doute à cause de son caractère résumé .
Concernant l'amitié : peut-être devrais-tu préciser ce que tu entends ici par "ancêtre"... Ensuite, concernant l'amitié, le mot est utilisé de tant de manières... C'est un vaste sujet...
Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on me contacte par MP pour poursuivre plus en détail la discussion, ou si quelqu'un veut avoir davantage de détails, à condition d'accepter que je puisse mettre pas mal de temps à répondre . Mais je n'ai pas de problème en ce qui concerne le témoignage public, jusqu'à un certain point. Il est tellement intéressant de pouvoir nous comprendre les uns les autres, de voir ce que nous avons en commun, ce qui diffère !
En tout cas, captivante présentation qui est bien plus positive qu'on pourrait le penser dans les dernières lignes, et qui me parle bien.
Merci. Il faudra que j'aille lire la tienne !
Si j'ai indiqué quelques excuses par rapport à la longueur, c'est par prudence, et peut-être une prudence excessive ici. Sur d'autres forums, et même sur des forums où contribuent nombre de personnes de qualité, les "longs" messages développés peuvent être mal vus... Ici, bien sûr, c'est différent.
L'avantage des zèbres, surtout les fortement zébrés comme toi, c'est qu'ils ont un cerveau assez puissant pour s'analyser lui-même et éventuellement se (re)programmer.
En tout cas, ce que je ressens, c'est que j'ai non seulement une tendance à la réflexivité, mais peut-être parfois surtout "plusieurs niveaux" de réflexivité, pour ainsi dire, de manière imagée. Récemment, un de mes professeurs a mis en avant le caractère analytique poussé de mes raisonnements, dans mon mémoire de fin de master par exemple ; cela m'est assez naturel, je dirais. Cette tendance à l'hyper-réflexivité peut être à la fois un atout et un défaut, puisque cela peut me conduire parfois à l'impasse et nourrir mon manque de confiance en moi... Mais je sais aussi que c'est sans doute l'un des éléments qui m'a "sauvé" durant l'enfance. Je ne suis pas génial en ce qui concerne la compréhension intuitive des codes sociaux, mais j'ai fini assez rapidement par comprendre qu'il était absolument nécessaire de créer un masque dans les situations sociales, de ne pas être complètement (voire de n'être que très peu, parfois) moi-même dans pas mal de circonstances. Je m'étonne encore que les choses se soient si bien passées dans mon enfance et au début de mon adolescence, étant donné que mon tempérament naturel est en réalité moins adapté à la vie sociale normale qu'on pourrait le penser en me voyant... Parce qu'au fond, je suis vraiment un étrange petit bonhomme, mais seul mon entourage familial connaît vraiment une partie de ces aspects bizarres. Mes aspects "très différent" et "dans la lune" apparaissent par contre très clairement dans les vidéos prises durant mon enfance, et encore un peu à l'adolescence (dans les situations où je n'avais pas besoin de me contrôler ou de mettre un masque). Enfin bon, je divague, mais je suis très intéressé si quelqu'un a la même expérience.
*
Concernant ton message Marie (j'hésite entre le vouvoiement et le tutoiement) : tout d'abord, merci de m'avoir lu et d'avoir écrit une longue réponse... Cependant, je me demande s'il n'y a pas quelques malentendus par endroits, peut-être dus au fait que mon message est, bien sûr, un résumé lacunaire, mais j'avoue avoir été surpris par certains éléments de ta réponse.
Tu t'es trompé d'études mais tu as eu raison
Je ne vois pas trop bien pourquoi je me serais trompé d'études... Concernant la direction de mes études, je n'ai eu ou n'ai que trois problèmes : le premier a été le choix, étant donné que j'aimais et que j'aime encore énormément plusieurs matières, mais qu'une spécialisation est nécessaire. Ce problème du choix ; récemment, j'ai pu le dépasser parce que j'ai eu toute liberté dans mes recherches pour dépasser les frontières entre histoire et littérature, et entre les différentes littératures nationales. L'équipe de recherche à laquelle je vais être affilié d'ici un an en tant que doctorant, si tout se passe bien, est multidisciplinaire ; peu de situations sont aussi stimulantes pour quelqu'un comme moi.
Le deuxième problème, c'est le risque de dispersion que j'ai essayé de décrire dans mon message initial, consécutif au fait que je reste évidemment attaché à ces autres voies possibles et que cela peut me détourner quelque peu de mes obligations. Heureusement, j'arrive à tourner cette situation à mon avantage. En tant qu'étudiant en littérature, je suis de toute manière amené constamment à utiliser les autres sciences humaines ; et même lorsque mes intérêts me portent vers des domaines plus éloignés, je suppose que c'est, en définitive, toujours enrichissant. Il faut juste que je ne me disperse pas trop.
Le troisième problème, c'est la capacité d'adaptation. Dès le lycée déjà, il était évident aux yeux de certains de mes professeurs qu'il fallait que je me tourne vers la recherche dans le supérieur. Cependant, l'enseignant-chercheur est, bien sûr, aussi enseignant, et je suis moins à l'aise avec cette facette du métier ; les tâches administratives, l'aspect social ou collaboratif, ne sont pas, j'imagine, mes points forts.
Je comprends peut-être le qui pro quo en lisant la suite de votre message : lorsque je parlais de mes morceaux de piano, c'est un de mes loisirs et une de mes étrangetés. J'adore me mettre au piano, reproduire les morceaux que j'entends (il faudra un jour que je re-apprenne à lire les partitions, j'ai à peu près oublié), improviser les miens, étendre mes morceaux personnels préférés (qui rappellent la musique minimaliste, que j'aime bien - Wim Mertens, Philip Glass, Simeon Ten Holt, etc.). J'ai une mémoire assez bonne dans ce domaine : il y a quelques jours, j'ai soudainement reproduit une dizaine de morceaux que je n'avais pas joué depuis cinq ans au moins. Il est fort dommage que ma mémoire soit moins efficace dans d'autres domaines. J'ai sans doute raté un coche par rapport à la musique, mais si l'on commence à raisonner de la sorte, j'ai aussi raté le coche par rapport à l'anglais, à l'histoire, à la géographie, à l'urbanisme, à l'espagnol, et à quantité d'autres choses. Ce qui ramène au problème du choix : il est impossible de cumuler tout cela universitairement parlant, et malheureusement les contraintes du monde et de la vie font qu'on ne peut pas, à moins d'avoir des capacités bien supérieures aux miennes, explorer autant que l'on voudrait tous les sujets intéressants où dans lesquels l'on atteindrait un haut niveau de compétences. Selon ma prof d'anglais de 2ème année de prépa, j'aurais très bien pu devenir angliciste ; j'avais des résultats équivalents ou meilleurs à ceux qui se dirigeaient vers cette voie, et j'adore l'anglais (j'ai malheureusement un mauvais accent, mais sinon, ma maîtrise de la langue n'a rien à envier aux bilingues, et en fait, quoique sur le plan pratique je ne le sois pas vraiment, j'ai pu constater qu'en matière de connaissance profonde ce n'était pas le cas). Deux ans avant, j'avais obtenu, au baccalauréat, la note maximale en espagnol... mais il a fallu choisir, et je n'ai pas pu poursuivre vers cette voie-là...
Je n'ai peut-être pas suffisamment précisé que je voulais enseigner dans le supérieur : il est certain que ma place n'est pas dans le secondaire, à part si vraiment nécessaire (obtenir un poste à l'université peut-être long, et il faut bien manger), je serais alors un très mauvais prof, malheureux, et une torture pour les élèves. Le supérieur, notamment avec l'aspect recherche, est différent.
La question n'est pas que j'aurais besoin d'argent pour ensuite travailler dans le domaine de mon choix. Je vais travailler dans un domaine de mon choix, mais qui est seulement l'un des nombreux domaines dans lesquels j'aurais pu travailler, en atteignant sans doute un niveau similaire. Ce qui n'est vraiment problématique, ou plutôt pas si on considère de manière réaliste le monde et la société, mais je suppose que, dans l'idéal, mon cerveau se sentirait plus complet s'il n'avait pas été exposé à cette nécessité du choix... mais nous sommes à des éons d'un type de société qui permettrait aux cerveaux de se rassasier de la sorte de tout le savoir !
Je n'ai pas le problème de ne pas comprendre l'aspect "expansion du savoir", au contraire, je suis une bête à traiter de l'information (je dis traiter à dessein, comme il m'apparaît que mon cerveau adore se nourrir de données, et semble considérer comme un peu secondaire parfois de les retenir, il aime plutôt à les malaxer, à les ré agencer, à les utiliser de manière utile, mais sans vraiment les accumuler - d'où le fait que l'expression dont on m'affublait au collège et au lycée, celle d'encyclopédie vivante, était déplacée en ceci que je suis davantage du côté de l'encyclopédiste que de son lecteur surdoué qui la retiendrait toute entière), à explorer des horizons d'idée, et à créer. Je suis apparemment taillé pour la recherche en sciences humaines.
Écrivain, je vise à l'être depuis tout petit ; pour l'instant, je suis un écrivant. Si j'ai un problème sur ce point, c'est qu'il ne m'est pas vraiment ouvert d'écrire des textes à grand lectorat, des textes relevant de genres usuels, etc. Je ne peux pas vraiment me mettre à la place de quelqu'un de normal, écrire un roman dont les personnages seraient vraiment différents de moi et tendraient davantage vers la normalité, ce qui m'a toujours posé des problèmes pour mes projets d'écriture moins exigeants, en fantasy par exemple. J'ai davantage d'espoir de publier des textes fortement "littéraires", et par conséquent réservés à un public restreint.
Tu n'es pas introverti : tu est extraverti sur le papier
Je ne pense pas, au contraire. Sans doute dois-je préciser que je connais mieux le terme en anglais, où il est davantage fréquent apparemment de parler d'introverts et d'extraverts, tandis qu'en français les notions d'introvertis et d'extravertis me semblent plus rares... L'introverti se caractérise par le fait qu'il est naturellement porté vers les activités solitaires, qu'il trouve son plaisir dans le fait d'être seul ; la fréquentation des autres, surtout lorsqu'il doit participer à des évènements sociaux, le fatigue, et il recharge ses batteries chez lui, tout seul. Les extravertis au contraire trouvent leur bonheur dans le contact social, aiment les groupes, et supportent mal ou très mal l'isolement. Que je sois un introverti, et fortement, dans cette signification, est sans conteste possible. Le contact social me décharge littéralement. Rien que le fait d'avoir à utiliser le tram pour aller à l'université, puis la nécessité de me trouver dans des groupes qui dépassent ma conception du "bon nombre", me fatigue, voire m'épuise ; retourner chez moi est un soulagement (je ne peux pas me sentir dans un refuge à la bibliothèque universitaire, le simple fait qu'il y ait du monde est plus ou moins troublant, même s'il est sûr que je tolère immensément mieux cela que lorsque je me retrouve dans un troupeau d'anthropoi bruyant).
Le problème, c'est que la plupart des gens tendent à confondre la timidité et l'introversion, et à croire que tout le monde est naturellement extraverti. Il est vrai qu'il y a des extravertis timides, dont la situation peut être fort problématique, mais les "extravertis normaux" ont beaucoup de mal à concevoir qu'il existe des gens pour qui rester chez soi au lieu d'aller à une soirée est tout à fait normal, et bénéfique. J'ai eu pas mal d'illustrations de ce fait, notamment au lycée ou en prépa. Vous savez, ces gens, ces copains et ces connaissances qui veulent vous entraîner à aller en soirée, à boire de l'alcool ou je ne sais quoi encore... Je suis allé à une fête d'anniversaire une fois, et à un rendez-vous préalable à la soirée d'intégration du lendemain pour les 1ères années de prépa (j'étais en 2ème année), et cela a été un ennui total et exaspérant - en plus, qu'est-ce que vous voulez faire avec des gens qui ont plus ou moins bu (et pas vous), alors que vous n'avez que peu de ressemblances avec eux à la base ?
Il est vrai que j'écris pour me comprendre, mais il s'agit là d'une introspection. Je comprends mieux ce que tu veux dire si tu parles d'introspection médiatisée par l'écriture, par les arts, par une activité. Mais j'ai repris à dessein le terme de la psychologie, puisqu'il convient à mon tempérament. Ensuite, autre est la question de l'estimation par les spécialistes ou par la population générale des limites entre le sain et le pathologique...
Tu souffres par ta jeunesse, pas par ton intelligence. Ta souffrance est parfaitement normale et touche tout le monde : se lancer dans la vie, c'est difficile.
Je ne pense pas que ce soit complètement vrai. Mes problèmes, au contraire, sont particuliers et touchent statistiquement seulement une minorité de la population jeune. Je n'ai pas vraiment de quoi dire que je souffre objectivement davantage ou moins que les autres ; du moins suis-je dans des conditions extrêmement bénéfiques qui m'empêchent de me plaindre véritablement, étant donné l'ampleur de l'adversité qu'affrontent tellement de gens dans le monde. Il est cependant assez juste de dire qu'une personne normale est bien plus apprêtée pour s'accorder à la société que moi. Ma jeunesse n'entre pas tant que cela en ligne de compte ; mes spécificités et mon mode de fonctionnement, davantage.
Côté sexe, les gens comme toi que j'ai observés avaient tous reçu un coup sur la tête et le vivaient très bien : soit par une vie sexuelle débridée, soit par une abstinance sexuelle heureuse.
Dans mon cas, je suppose que mon asexualité et mon "aromantisme" (supposé) découlent de ma nature, de mon tempérament. Je précise qu'asexuel = qui ne ressent pas d'attirance sexuelle pour les autres, lorsque je l'emploie ; le terme peut être trompeur. Ces deux caractéristiques s'accordent en outre bien avec mon caractère ; j'ose à peine penser ce que serait ma vie, étant donné mon tempérament, si j'étais normal sur ces deux points. Néanmoins, leur caractère socialement anormal et leur rareté sont problématiques. Les personnes se trouvant vers cette extrémité du spectre de la sexualité sont rares, celles qui sont en même temps "aromantiques" le sont encore davantage...
Ton problème n'est donc pas du tout un problème de communication, mais de fouilli et d'introspection.
L'introspection n'est pas un problème, non ? Mon message est peut-être un peu fouillis, mais c'est sans doute à cause de son caractère résumé .
Concernant l'amitié : peut-être devrais-tu préciser ce que tu entends ici par "ancêtre"... Ensuite, concernant l'amitié, le mot est utilisé de tant de manières... C'est un vaste sujet...
Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on me contacte par MP pour poursuivre plus en détail la discussion, ou si quelqu'un veut avoir davantage de détails, à condition d'accepter que je puisse mettre pas mal de temps à répondre . Mais je n'ai pas de problème en ce qui concerne le témoignage public, jusqu'à un certain point. Il est tellement intéressant de pouvoir nous comprendre les uns les autres, de voir ce que nous avons en commun, ce qui diffère !
Mairon- Messages : 231
Date d'inscription : 20/08/2012
Localisation : France
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Il a fallu que je vienne ici pour savoir que tu étais un homme ; j'ai été bien trompée par le pseudo persuadée d'avoir affaire à une "Marion" littéraire (oui, le côté littéraire a appuyé l'impression évidemment, éternels clichés !).
J'apprécie ton expression sans faux-semblant dans un sens ou dans un autre : ni fausse modestie ni illusions entretenues, et je te souhaite la bienvenue avec toute la chaleur que je peux dispenser
J'apprécie ton expression sans faux-semblant dans un sens ou dans un autre : ni fausse modestie ni illusions entretenues, et je te souhaite la bienvenue avec toute la chaleur que je peux dispenser
Invité- Invité
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Bienvenu Mairon !
Pareil que Cherokee, j'ai lu tes interventions ici ou là - elles ne passent pas inaperçues - et était persuadé de lire une femme. Le pseudo sûrement... Mais pas uniquement à mon avis
J'ai envie de te poser deux questions : Est-ce que la grande ville du Sud-Ouest est bien celle à laquelle je pense ? Et ta timidité et ton caractère introverti seront ils des freins à participer à des rencontres ?
Pareil que Cherokee, j'ai lu tes interventions ici ou là - elles ne passent pas inaperçues - et était persuadé de lire une femme. Le pseudo sûrement... Mais pas uniquement à mon avis
J'ai envie de te poser deux questions : Est-ce que la grande ville du Sud-Ouest est bien celle à laquelle je pense ? Et ta timidité et ton caractère introverti seront ils des freins à participer à des rencontres ?
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Je repasse par là, juste pour dire que j'apprécie tes contributions sur le forum (apparemment, je ne suis pas la seule, à ce que je vois ^^).
Merci
Merci
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: Pas une présentation, quasiment un témoignage autobiographique, hum...
Pareil que Cherokee, j'ai lu tes interventions ici ou là - elles ne passent pas inaperçues - et était persuadé de lire une femme. Le pseudo sûrement... Mais pas uniquement à mon avis
Mea culpa. Je participe à un certain nombre de forums divers, sous différents pseudonymes, et j'ai aussi une activité sur Internet à mon propre nom (d'où mon souhait de garder un certain anonymat sur la facette publique du forum). Ici, je me suis dit que je pouvais utiliser un pseudonyme venu de l'univers de Tolkien (je suis plongé dans son oeuvre depuis l'enfance)... Plus jeune, il m'est arrivé d'utiliser le pseudonyme de Sauron (ce genre de personnages m'intéresse), mais je me suis assez vite rendu compte que des pseudonymes comme Sauron, Morgoth ou autre, sont désormais quelque peu connotés au-delà de l'allusion directe à Tolkien, et que les autres personnes qui les utilisent sont plutôt dans l'esprit de certains groupes de musique ou de certains mouvements qui ne me correspondent pas vraiment . Pour les curieux, "Mairon" est un mot quenya, signifiant "l'Admirable", le premier nom de Sauron (avant sa chute) [ou plutôt la traduction en quenya de son premier nom dans la langue des Valar, étant donné que, selon les versions, Sauron est déjà passé du côté du mal avant l'arrivée des Elfes à Valinor - désolé pour l'intermède "érudit", j'adore vraiment Tolkien]. Cela ne se prononce donc pas à la française... J'aime bien ce mot et sa sonorité... Mais il est certain que la confusion avec "Marion" est facile à faire !
Le pseudo sûrement... Mais pas uniquement à mon avis.
Je suis assez curieux de savoir quels éléments le laissent penser de vos points de vue .
J'ai envie de te poser deux questions : Est-ce que la grande ville du Sud-Ouest est bien celle à laquelle je pense ? Et ta timidité et ton caractère introverti seront ils des freins à participer à des rencontres ?
Non, c'est l'autre !
Pour le deuxième point, c'est assez compliqué à expliquer... Je préfère largement la relation écrite au fait de se rencontrer IRL, à part si je me rends compte subitement qu'il y a quelqu'un de mon université dans le nombre des personnes avec qui je m'accorderais bien et qui sont présentes ici... Cela va vous paraître étrange ; c'est normal, je le suis. Cela va peut-être s'arranger cette année, mais je ne fonctionne pas très bien à l'université en raison de mon isolement (dû à pas mal de choses). Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que dans l'absolu, je ne recherche pas vraiment de nouvelles amitiés, ni n'en ai "besoin"... à part en ce qui concerne la nécessité de ne pas me sentir "comme je me sens" dans mon fonctionnement quotidien à l'université. Vous voyez que le problème, c'est que cela a partiellement un peu plus trait à une forme étrange de "maternage" qu'à l'amitié... Et donc qu'il y a une forme d'égoïsme ou d'utilitarisme de l'amitié (quelle horreur ! Kant s'effondrerait, je suppose) là-dedans...
Merci
Je suis content si mes messages peuvent être utiles ! Et je suis content de pouvoir participer à des discussions de qualité et intéressantes, avec des personnes qui le sont également.
Mairon- Messages : 231
Date d'inscription : 20/08/2012
Localisation : France
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