Nouveau parmi vous

Bonjour à toutes et à tous. Je m'appelle Max, j'habite à tours (37), j'ai 21 ans et je suis étudiant en médecine.

J'ai su que j'étais HP à 8 ans lorsque ma mère m'avait emmené faire des tests. J'avais un résultat de 136. Je trouvais ça plutôt cool sur le moment, comme si j'allais pouvoir continuer à être premier de ma classe sans rien faire. Hélas tout ne s'est pas passé comme ça, a 10 ans j'ai commencé à m'intéresser à la musique. La musique est très vite devenu ma raison d'être et elle passait avant tout. Pendant toute ma scolarité au collège, je ne pensais qu'à la musique en permanence, je jouais de la guitare dès que je pouvais et j'ai donc commencé à devenir moins bon en cours.

Arrivé au lycée j'ai fais ma crise d'adolescence tres violemment, plus rien allait avec ma famille, j'ai fais une série de TS qui m'ont valu plusieurs semaines d'hôpital. La même année je me suis complètement dé-socialisé me mettant à l'écart de ma famille et de mes autres connaissances, mis à part une amie qui deviendra ma copine pendant plus de 4 ans. Après ma première au lycée vis à vis duquel j'avais un comportement complètement anarchique inadmissible pour l'administration, je me suis déscolarisé. J'ai passé une année entière a travailler la guitare.

L'année suivante j'ai travaillé comme agent de sécurité en magasin pendant 8 mois en passant mon bac en candidat libre. J'ai investi tout mes salaires dans la musique, découvrant le piano par la même occasion. Juste après mon bac je me suis inscrit en première année de médecine, que j'ai raté de peu pour la retaper donc cette année.

Et là où je vois l'utilité des discutions que je pourrais avoir sur ce forum, c'est que cette année et plus particulièrement en ce moment même, je suis dans une situation insupportable. Le début de l'année se passait très bien jusqu'en décembre. En effet, lors d'une petite soirée avec d'autres étudiants, je me suis retrouvé devant un piano accompagné d'un guitariste à jamer sur du jazz pendant au moins 3h d'affiler. Bref, grosse partie de plaisir. Le type avait un groupe, il m'a proposé de m'y joindre. Sauf que depuis que j'ai rejoins ce groupe, je leur ai apporté toute une section harmonique de pianos et d'orgue, chose tres rare dans les groupes de la région, et le groupe a pris énormément d'ampleur, jusqu'à ce qu'un producteur décide de nous faire signer sur son label.

Le problème c'est que du coup j'ai très peu travaillé ce semestre et de plus en plus je me dit que mon année est foutue, chose que je ne peux pas me permettre. En plus de ça je me met à rêver d'une carrière de la musique, vu la façon dont je me suis introduit dans le milieu sans le vouloir, je me dit que si je pouvais consacrer 100% de mon temps à la musique, je pourrais peut être vraiment avoir une vie qui m'intéresse, parce que si je veux faire médecine c'est plus pour faire plaisir a mon père bien que ça assurerais mon avenir. Du coup je me trouve dans une situation que je n'arrive pas à gérer. j'ai des concerts toutes les deux semaines, un concours de médecine dans 1 mois et demi, un enregistrement d'album dans deux mois, que des choses qui sont pas compatibles. Et le stress que ça engendre me met physiquement en danger puisque j'ai tendance à décompresser en m'anesthésiant avec des somnifères pour fuir la réalité, au point de devenir presque un zombie en permanence.

Voilà pour ce qu'il y a a savoir sur moi et sur mes difficultés.

Bienvenue

Ton avenir dans la musique semble très prometteur . Tu n'as pas moyen de lever le pied sur les études en faisant comme les étudiants salariés : une année sur deux ans ? Quitte à te repositionner dans ton parcours universitaire ?

Bienvenue en tous cas, et bon courage pour tout ça

Bonjour à toi et au risque de répéter, bon courage... En as-tu "parlé vrai" avec tes parents? On a beau être "grand"...

Bienvenue

bienvenue.

Salut ! Bienvenue !

Bienvenue ici!

Comme le dit LouiseLune, si tu cherches à "assurer ton avenir" comme tu le dis, fais autre chose que médecine!



Bref, je ne veux pas commencer par une réprimande, mais penses-y!

Welcome !

A lire ton message, il me semble évident que la musique t'intéresse plus que la médecine. Question : pourquoi donc continues-tu la médecine ?

Bienvenue!!!!!!

Ah la musique...
Y'en a qui n'ont pas la chance de la pratiquer ni même de l'approcher de près ou de loin, et qui rêvent de ce qui t'arrive...
Y'en a aussi qui pratiquent et qui bossent dessus depuis leur enfance, et ils rêvent aussi de ce qui t'arrive..
Ya ceux qui tentent, ceux qui tentent pas.. ceux qui y pensent sans y croire, ceux qui y croient, etc etc etc...

Au final, on fait le vide, et qu'est-ce qu'il reste?
Soi.
Donc autant vivre pour soi.
Des choix on est obligé d'en faire tout au long de la vie.
Des bons et des mauvais.
Mais il faut en faire.

Courage!!!!

Plein de pensées pour toi!

Merci pour votre accueil.

En fait si je continue médecine, c'est parce pour plusieurs raisons. Déjà ça m'intéresse quand même. Moins que la musique certes, mais il y a encore 6 mois mon opinion sur la musique était que ça ne serait jamais rien d'autre qu'un divertissement pour moi et que faire médecine ne m'empêcherais pas. Bien au contraire, en fait j'avais une grosse frustration avec la musique qui venait du fait que je m'intéresse à des musiques qui n'ont aucun potentiel commercial. Et la musique, surtout lorsqu'on essaye de faire des efforts de créativité, ça coûte très cher. Je pensais donc que faire quelque chose d'autre professionnellement me permettrait de financer ma passion et j'avais pensé à médecine parce que ça m'intéresse pas mal et puis peut être aussi parce que mon père est médecin et que j'ai l'impression que je n'ai jamais eu trop le choix.

Seulement la donne a vraiment changé depuis que je me suis inscrit en médecine. Je me suis mis au piano depuis mon entrée à la fac c'est à dire il y a deux ans environ. Et voilà que je suis sur le point de signer un contrat de production avec un producteur. Ce que ça change en pratique, c'est qu'il y a encore 6 mois j'avais besoin de débourser des centaines d'euros pour un enregistrement studio et qu'aujourd'hui on me propose de financer l'album de mon groupe pour un investissement qui avoisine les 20 000 euros pour une semaine et que je vais même être rémunéré pour ça. Je ne fais rien d'autre que les parties claviers avec ce groupe dont le style n'est pas exactement mon idéal artistique, néanmoins, même si je suis le membre du groupe le plus récent et le moins investi, il y a un truc qui m'a pas mal donné confiance récemment. En effet, j'ai rencontré mon futur producteur seul à seul samedi dernier parce que je voulais lui proposer d'embaucher un ami ingénieur du son pour travailler sur l'album du groupe. Et pendant notre entretient il m'a énormément complimenté sur ce qu'il avait entendu de mon travail avec le groupe et sur ma façon de jouer. Pourtant il a la réputation d'être très exigeant avec les autres artistes qu'il a signé. Et il m'a aussi plus ou moins laissé entendre qu'en signant avec lui je serais peut être amené à travailler sur pas mal d'autres projets en qualité de musicien de studio, puisqu'il n'avait pas beaucoup de pianistes-organistes polyvalents sous la main et que c'était très demandé par les artistes pour les réalisation d'albums d'à peu près tous les styles.

Du coup j'ai clairement l'opportunité de tenter une carrière musicale en tant que musicien studio et pourquoi pas d'essayer de me faire un nom dans le milieu et à terme de produire mes propres créations. Mais c'est un pari risqué et mes parents dont je dépend encore financièrement n'y croiraient pas une seule seconde et risque de tout faire pour s'y opposer à commencer par cesser de m'aider financièrement le temps que j'arrive à vivre de mes propres revenus. Mon père me l'a déjà répété plusieurs fois, il lui est impensable que je fasse autre chose que médecine.

premièrement: WAAAAAAAAAAAHHHH!!!

deuxièmement: t'es majeur.

C'est vrai que je suis majeur, mais ça ne règle pas tous les problèmes. Et j'ai encore au fond de moi un petit peu de méfiance envers l'idée de vivre de la musique. Je n'y ai tellement pas cru à un seul instant, que je dois avoir besoin de temps pour me décider.

J'ai oublié de préciser: faut pas m'écouter, je dis que des conneries
Du temps t'en as (7 ans c'est ça?)..

En tout cas courage!!!!!!!!!!!!!!!!!!

plus que 11 ans pour la spécialité qui m'intéresse...

"mon père me l'a déjà répété plusieurs fois, il lui est impensable que je fasse autre chose que médecine."

c'est TA vie..! peux tu mettre sur glace ces etudes de medecine? donner une chance à ta carrière musicien, puis, reprendre la medecine plus tard?

ben j'ai déjà pas mal d'années de retard à cause de mon parcours chaotique et médecine c'est très long, j'en ai déjà fait 2 ans donc c'est pas si simple à prendre comme décision.

Mon avis sur ta vie (ohlala j'ai honte de donner mon avis alors que la mienne est à la ramasse) c'est que tu n'en as qu'une et qu'elle ne durera que très peu de temps quoi qu'il arrive.

Alors veux vivre dans le risque qu'elle soit pas mal et à beaucoup bosser ? J'imagine qu'un médecin spécialiste n'a pas trop de temps pour les loisirs après. Alors même une fois diplômé qu'en feras tu de ta passion ?

Mes parents m'ont forcé à faire l'école hôtelière parce qu'en 3è fallait m'orienter, on m'avait déjà fichu dehors sorti de 4è et ma 3è n'a pas été meilleure dans le 2nd collège.

Moi j'aimais passionnément les voitures, mon oncle (très proche de la famille) etait directeur d'une grosse boite de distribution de pièces de rechange et le plus grand lycée destiné à l'auto et la moto dans la ville d'à coté (Argenteuil, on choisit pas toujours certes).
Ils ont trouvé qu'un enfant (unique) garagiste, carrossier ou distributeur de pièces, ça faisait pas bien. Ils m'ont foutu à l'école hôtelière de Paris, j'ai mis 3 ans à avoir un BEP et je me suis fait virer... J'ai fait 4 ans de plus dans un LEP à Clichy pour aller au BTS.
J'ai beau leur cracher ce que je viens d'écrire à la tête aujourd'hui mais ils ne m'écoutent pas, ils sont fiers de dire que le petit est PROFESSEUR et n'admettent pas ma détresse, tu vois j'ai même pas ce remerciement.
Je vogue maintenant professionnellement, j'ai été directeur, patron, essayé l'automobile mais personne ne veut d'un cuisinier dans l'automobile. Le mieux que je puisse trouver à faire c'est comme aujourd'hui prof de cuisine.
Tous les matins quand je me déguise en cuisinier, je me regarde et je vois tant de regrets de ne pas avoir su (pu) m'imposer.

Comme moi à l'époque tu as un peu plus le choix que tu ne l'imagines. Ce qui faut c'est choisir si tu sous-traite tes décisions à la sagesse de tes parents ou si tu veux risquer le bonheur d'être un artiste...

salut et bienvenue !
si je peux me permettre un conseil, fais partir les choses de toi ! ne les fais pas pour les autres...
de toutes façons, à un moment c'est le prod qui va te demander de choisir...
c'est un choix cornélien, comme souvent les choix, mais pense à dans 20 ans quand tu seras ds un cabinet à voir et entendre en permanence les même choses...tu regretteras surement de n'avoir pas fait le "bon" choix...en même temps si tu fais de la zique c'est pas sûr que tu manges tous les jours...mais tu auras la banane et rencontreras des gens qui comme toi ont la passion...
soit tu choisis en bon père de famille,(avec le risque de ne pas arriver au bout) soit tu choisis le fun, et c'est un peu se jetter ds le gd bain sans savoir nager...il faut que tu te trouve une bouée (en l'occurence un moyen de survivre sans tes parents)

Je pense qu'on peut faire les deux mais que cela demande une priorisation et des calendriers distincts . Il est mieux de sécuriser un choix qu'on considère comme risqué par un diplôme ou une compétence pro reconnue et vendable (quitte à revoir le sujet de la formation, ingé du son ? pour mutualiser compétence pro et apprentissage).

Mais surtout assumer ses propres choix et pas ceux de ses parents même si c'est parfois terriblement compliqué.

Bon, j'ai pu avoir un peu plus de précisions sur mon avenir, j'ai vu mon producteur hier et mon père aujourd'hui.

En ce qui concerne ma rencontre avec mon producteur, j'ai été très rassuré. Le courant passe très bien et même en dehors de ça, il a l'air très pro. Le fait qu'il parle argent sans aucun tabou pourrait choquer certains artistes, mais en même temps son travail est de rendre son investissement rentable et de permettre à tous les acteurs de l'aventure de pouvoir vivre de cette activité. Il a donc clairement en tête de tout faire pour que mon travail soit rémunéré correctement qu'il s'agisse des séances d'enregistrement, des concerts ou de la perception des droits d'auteur. Il m'a aussi encouragé à relire les contrats dans leur ensemble (7 au total pour environ 50 pages de charabia juridique incompréhensible) quitte à me faire aider pour y comprendre, et qu'il préférait que je soit d'accord avec toutes les clauses en les ayant comprises. Je suis donc sensé le revoir dans un mois avec les contrats. Par ailleurs le fait qu'il ait déjà eu pas loin de 2000€ de frais d'avocats uniquement pour rédiger les contrats de mon groupe sans même être sur que nous signerons, montre qu'il est motivé et qu'il a intérêt à travailler sérieusement derrière pour ne pas avoir fait ça en vain.

En ce qui concerne mon père, je lui ai parlé de ce contrat, de mon opportunité, et il avait l'air plutôt agréablement surpris, mais a quand même tenu a me rappeler que ma priorité était de réussir mon concours de cette année, en me faisant bien comprendre que de toutes façons, je ferais médecine et rien d'autre. Il me reste un mois avant le concours et le problème c'est que même en me donnant à fond, j'ai peu de chances de le réussir de toutes façons étant donné le retard que j'ai pris ce semestre. Mon problème vient de là en grande partie, parce que si je réussissais le concours, j'aurais peut être plus de légitimité pour choisir, paradoxalement, ayant fait mes preuves. Si j'échoue, ce qui se produira inévitablement, je cours à la catastrophe.

En ce qui concerne mon père, je lui ai parlé de ce contrat, de mon opportunité, et il avait l'air plutôt agréablement surpris, mais a quand même tenu a me rappeler que ma priorité était de réussir mon concours de cette année, en me faisant bien comprendre que de toutes façons, je ferais médecine et rien d'autre.

Il y a un truc qui me gêne : qui choisit TES priorités ?

+1 sur Lanza... Et un autre chose qui me gêne: il croit vraiment qu'on peut mener de front une carrière musicale et des études de médecine?

Très bonne question. Je pense que c'est avant tout le contexte. C'est sur qu'un mois avant un concours qui m'a demandé deux années de préparations intenses, c'est difficile de lacher d'un coup. Je pense que la donne ne sera plus la même après les résultats et que je ne suis pas a deux mois près.

Et puis non, je pense pas du tout pouvoir concilier les deux. C'est le choix qui me pose problème. Surtout que pour le moment je n'ai qu'une des deux propositions qui soit offerte, et que c'est vraiment celle que je n'avais jamais envisagé sérieusement. Et ça me trouble un peu.

Saisir les opportunités quand elles se présentent.
Bon ok, il faut en refuser pour savoir ce que ça fait que de se planter. Mais ça peut coûter cher.

Quand on est face à un choix, l'option que l'on veut vraiment suivre, au fond de soi, est souvent (toujours ?) la plus difficile.

Oui je comprend. Le point positif c'est que mon producteur a bien saisi mon problème aussi, c'est pour ça qu'il ne veut pas me forcer la main et qu'il n'envisage pas de me faire prendre une décision avant d'en avoir fini avec mon concours. J'ai plus qu'un mois à me torturer l'esprit sans avoir tous les éléments nécessaires pour me décider.

M'est avis que les éléments, tu les as, en tout cas, c'est mon ressenti, à te lire.
Mais qu'il faut démêler un peu tout ça.

Courage !

thingfish a écrit:j'ai vu mon producteur hier et mon père aujourd'hui.

(mode pythie de comptoir )

Toi aussi, ça te fait sursauter ?

Bienvenue !

Cornélien tout ça

Ca fait presque caricature : "tu seras médecin, mon fils".
D'un autre côté pour un parent c'est sans doute plus rassurant pour l'avenir de son enfant qu'il soit médecin plutôt qu'intermittant du spectacle (mon ainé a 11 ans, je n'ai donc pas encore vécu ça ).

Sinon vu ce que tu décris des examens qui t'attendent, il semble que paradoxalement ton avenir (et accessoirement ton indépendance) soit plus assuré par la signature de ce contrat que par un coup de collier en fac pour un (mauvais) résultat qui à t'écouter est courru d'avance.

Sinon si tu te projette dans ces futurs possibles, que ressens-tu ?
Te sens-tu bien dans la peau du médecin/spécialiste qui aurait pu faire carrière dans la musique ?
Et inversement dans la peau du musicien qui aurait bien quand même faire médecine (pour toi s'entend !) ?
Ecoute ton corps

Ton projet/opportunité Zik est quand même vachement enthousiasmant !

Fanch

bienvenue thingfish ton histoire est digne d'un film de WaltDisney ! ( rien de péjoratif hein )

mon conseil ça serait : avant de te préoccuper de choisir une voie ou l'autre, assure toi d'avoir le choix : BOSSE TON CONCOURS ! Je pense bien que c'est pas facile de se motiver dans un moment pareil, mais lance toi au moins ce défi, tu n'as rien à y perdre.

Sinon si tu te projette dans ces futurs possibles, que ressens-tu ?
Te sens-tu bien dans la peau du médecin/spécialiste qui aurait pu faire carrière dans la musique ?
Et inversement dans la peau du musicien qui aurait bien quand même faire médecine (pour toi s'entend !) ?
Ecoute ton corps Very Happy

Ben en fait j'ai toujours été intéressé par la médecine, je suis tout à fait à l'aise avec l'idée de faire de la recherche et de bosser dans un labo (puisque c'est un peu la spécialité que je vise) et je me suis toujours dit que même si j'adorais plus que tout faire de la musique, je pourrais tout à fait m'épanouir en médecine, à la limite je me suis jamais posé la question de savoir ce que ma famille pouvait penser de mes décisions, puisqu'elles étaient plutôt en accord avec leur avis.

Mais en pratique ça ne se passe pas très bien. Je m'en sors plutôt bien avec l'apprentissage de mes cours, à condition que je m'y mette. Et ça fait deux ans que je me force toujours un peu plus à me plonger dans mes bouquin. Quand j'y parviens, j'ai de plus en plus de mal à rester concentrer et je finis par craquer au bout d'une heure pour me ruer sur mon piano, sur une guitare ou pour composer sur papier. Et quand je fais de la musique je ne suis pas à l'aise, j'ai toujours une boule de culpabilité en travers de la gorge et je me dit: "t'es vraiment en train de faire de la merde" donc je finis par arrêter pour essayer de me forcer à me remettre au boulot. Seulement des fois, je bloque, je me retrouve complètement paumé à fixer le vide pendant dix minutes sans trop savoir quoi faire avant de me ressaisir.

En fait, ça fait 11 ans que j'ai commencé la musique, 11 ans que j'essaye de définir ce que ça représente pour moi, et aujourd'hui j'ai à peu près établi les différents aspects qui m'intéressent dans la musique. Grossomodo, le travail de musicien tel que je me le représente est multiple. Il y a le travail de compréhension de la théorie et du concept artistique de la musique, ce travail revient à étudier le solfège, l'harmonie, l'histoire de l'art, connaître, comprendre et interprêter les oeuvres existantes, rechercher une ouverture d'esprit maximale, remettre en question ses propres limites conceptuelles (je pourrais écrire des chapitres entier sur ce que j'appelle "concept" en musique). Ce travail peut se matérialiser concrètement sous la forme d'un travail de recherche et d'enseignement, voir de littérature musicale.
Vient ensuite le travail créatif qui est le plus compliqué à pratiquer et à mettre en oeuvre, celui de la composition. C'est l'application pratique de ce que l'on sait de la technique et de ce que l'on conçoit de l'art, le tout avec comme support des ondes sonores dont les nuances sont infinies (du hautbois à la casserole trouée). J'aimerais m'initier à la composition, mais ça prend un temps fou et je n'en ai pas.
Outre le travail de composition que je compare a celui d'un architecte, il y a le travail d'interprétation que je compare a celui du maçon. Tout l'intérêt de ce travail est de réussir à oublier qu'on manipule un instrument, réussir à penser uniquement aux sons que l'on cherche à produire et l'obtenir immédiatement en oubliant que l'information passe de notre cerveau à nos doigts puis par un instrument, avant de revenir a nos oreilles. Toute la difficulté du travail d'interprétation est d'essayer de réduire ce chemin le plus possible et de ne faire qu'un avec son instrument, comme si il s'agissait de nos propres cordes vocales. Je pense qu'une fois qu'on a saisi ce concept on peut réussir a faire de notre instrument une voie d'accès direct a notre âme, ce que ne font pas la plupart des instrumentistes qui se limitent à l'aspect technique de performance pure et dure, jeu auquel ils ne battront par ailleurs jamais un ordinateur (perspective assez triste). Je pense que mon point fort musicalement, c'est d'avoir compris ça, ce qui me permet de savoir ce que je veux avec un instrument et comment l'obtenir. C'est pour ça à mon avis que je suis sur le point de devenir pianiste professionnel (puisque c'est bien de ça qu'il s'agit avec le contrat) au bout de deux ans de pratique. En gros c'est le travail par lequel je suis susceptible de commencer dans le milieu, c'est la première étape à mon avis, par laquelle je dois passer pour avoir accès aux autres aspects du travail de musicien que j'ai évoqué plus haut. En gros je mettrais mes doigts et ma conception de l'interprétation au service d'artistes qui ont besoin de piano, d'orgue, de guitare ou de basse pour jouer leurs morceaux en studio ou en live, contre rémunération, sans forcément jouer ce qui me fait plaisir en priorité.
Enfin, dans le travail d'artiste, le dernier aspect et peut être le moins intéressant pour moi, correspond a tout le côté relationnel du métier. Gérer des contacts, gérer une promotion, soigner son image publique quitte a s'inventer un personnage. Je n'aspire pas a devenir une bête de scène, mais plutôt un musicien de création. Je n'aime pas avoir à rendre des comptes à un public, malgré qu'il faille admettre que c'est lui qui a le dernier mot et qui nous fait vivre.

En bref, vous aurez bien compris que je suis quand même nettement plus intéressé par la musique que la médecine. Mais, c'est vraiment difficile de s'assurer un avenir dans le domaine artistique et même ces contrats, ne me garantissent strictement pas de réussir. J'ai souvent réfléchi aussi a faire des études de musicologie, faire un parcours pro dans une école de jazz, et tenter d'ouvrir un établissement d'enseignement de la musique avec des méthodes alternatives, vu qu'en tant qu'autodidacte je suis assez révolté par l'enseignement des conservatoires que je trouve beaucoup trop emmerdant voyant la technique comme une fin plutôt que comme un simple moyen d'expression de la créativité. Mais ce projet me semble un peu trop ambitieux dans le contexte actuel.

Bon et bien aux dernières nouvelles j'ai pas eu mon année....

Le bon côté des choses c'est que je vais enfin pouvoir intégrer une école qui m'intéresse vraiment dans l'ingénérie sonore et la production audiovisuelle à Paris. Finalement cet échec qui m'a anéanti sur le coup se révèlera peut être providentiel, mais bon je n'ai pas encore passé les concours d'admission pour les écoles auxquelles je me présente.

A suivre...

et le contrat avec ton prod, tjrs valable ?

Oui ça se précise même, on a commencé à toucher quelques cachets et il nous a mis un ingé-son béton pour la réalisation de notre album cet été, le type bosse entre autre pour fip radio et a bossé sur un album de keziah jones notament et il a l'air très motivé par notre projet et notre musique donc ça avance très bien de ce côté.

YEAAAAAHHHH!!!!!

coool ! voilà des news quelles sont bonnes !
c'est con pour ton année de médecine, mais quelque part tu t'en doutais, non ?
et super que tu t'orientes vers une école qui te plaît vraiment, tes parents te suivent quand même ?

Mes parents n'ont plus le choix, et je crois avoir plutôt réussi à les convaincre. Bon je ne crie pas victoire tant que je n'ai pas la certitude d'être reçu dans ces écoles, mais ça se présente pas trop mal.