Je ressemble un peu aux zèbres et certains jours c'est dur ! Comment se faire aider ?

Bonjour,
Je viens de m'inscrire sur ce site.
Comment suis-je arrivée ici ?
Un jour où je trainais à la fnac j'ai vu un bouquin posé sur une table. C'était : Trop intelligent pour être heureux. Je me suis dis : "Qu'est ce que c'est que cette ânerie et quel est le prétentieux qui peut écrire ça ?!". J'ai tourné le livre, lu la dernière page de couverture, puis feuilleté le livre et lu quelques paragraphes et je me suis dis : bizarre, bizarre... on dirait que ça me ressemble. C'était il y a plusieurs mois. J'ai acheté ce livre, je l'ai dévoré et il est maintenant au fond de la bibliothèque.
J'ai eu l'impression de me retrouver dans ce livre mais je ne fais pas une fixation sur ça et je ne me soucie pas de savoir si je suis vraiment zèbre.

Par contre, j'ai l'impression que ce qui chez moi ressemble aux zèbres me gêne et me rend mal à l'aise dans mes relations au boulot.
A un moment je me disais simplement que la personne que j'avais en face de moi n'était pas motivée où qu'elle ne voulait pas faire d'effort pour comprendre ou bosser. Et puis, avec le temps j'ai vraiment l'impression de ne pas fonctionner comme les autres et que les autres fonctionnent à 2 à l'heure.

L'an dernier j'ai fait un bilan de compétences dans le cadre d'un congé formation.
La consultante avait été très étonnée de mes résultats aux tests de personnalités et tests de logique que j'avais fait en beaucoup moins de temps que le temps accordé. J'ai eu de bons résultats aux tests et elle m'a fait un graphique en m'expliquant comment se répartit la population et elle m'a expliqué que je fais partie des 2% supérieur.
Dans le compte rendu de fin de bilan elle a noté :
"profil intellectuel marqué par un potentiel fort qui vous situe bien au dessus de la moyenne statistique de référence... Besoin de stimulation intellectuel... Profil large à la fois cartésien et intuitif... Logique, organisée, rigoureuse... Pensée intuitive qui crée une ouverture vers des démarches plus créatives et innovantes... Pensée analytique... Forte capacité de travail... Faible tolérance à la monotonie... Aptitudes relationnelles... Valeurs humaines d'entraide...... "

Suite à un problème de santé qui m'avait affaibli je me suis plains auprès de mon endocrino d'une perte de mémoire. Il m'a envoyée chez un neurologue spécialiste de la mémoire qui est souvent invité par les médias pour parler d'Alzheimer. Il m'a fait passer des tests de mémoire et j'étais convaincue d'avoir des résultats minables parce que j'ai toujours l'impression de ne pas arriver à me concentrer et mon cerveau va dans tous les sens (j'ai l'impression de me poser 5 questions à la seconde). En entrant dans l'hôpital j'avais peur que le médecin m'annonce que j'étais Alzheimer (à 36 ans !) et qu'il décide de m'hospitaliser pour me soigner dès la fin du rdv ! Finalement, il a arrêté le test avant la fin et m'a dit : "c'est bon, pas de soucis, je ne veux plus vous voir, vous avez une mémoire bien supérieure à la moyenne". C'était une découverte pour moi et je doute encore de ses affirmations car j'ai souvent l'impression de ne pas retenir grand chose.

Je vois qu'ici certains se disent surdoués. Personnellement, je ne pense pas être surdouée.
Par contre, ce dont je suis sûre c'est que j'ai de plus en plus de mal à gérer ces traits de ma personnalité qui ressemblent à celle des zèbres et je ressens le besoin d'être accompagnée et aidée pour arriver à le vivre mieux au quotidien.

Pourriez-vous me dire auprès de qui je peux me tourner. Un psychiatre, un psychologue ?
A quoi peut servir cet accompagnement ? Et comment ça se déroule ?

Merci pour les conseils que vous pourrez me donner.

Bonjour calou,

Moi non plus je ne me sens pas surdouée.
Mais faut appeler un chat un chat
Je préfère dire, et je pense que tu préfèreras aussi, que je suis une HPI HPE
(haut potentiel intellectuel et émotionnel).
Perso, je ne vis pas vraiment mal la partie intellec que j'ai toujours comparé (maintenant que j'y pense) à de la curiosité naturelle, une soif d'apprendre.
Ce qui m'est plus difficile à gérer, et semble être aussi ton cas, c'est la partie émotionnelle.
Inscrite depuis peu, je constate que c'est la bête noire ... ou les rayures noires ^^ ... de chaque zèbre ici.
Je cherche aussi un accompagnement mais c'est loin d'être évident pour les adultes

Re Ecoful,

N'ai pas peur de faire part de ton point de vue, tu as surement toi aussi des choses très intéressantes à dire même si elles peuvent te paraître bêtes.
Ici personne ne juge personne, nous sommes entre zèbres

Hum, c'est étrange, la modestie, hein ?... Ça vous fait dire "non non non, je ne suis pas comme ça, mais... vous voyez, ça, et puis ça ? Ça fonctionne pareil, alors..."

Soit tu prends le truc dans son ensemble, soit tu en ignores la totalité, non ? Tu ne peux pas dire "je ne suis pas comme ça MAIS certaines parties dérangeantes y ressemblent et ça me gêne". Acceptes que tu sois différent-e et que tu doivent traiter la globalité de ta différence avec le même regard.

Bon courage !

Je m'avance peut-être, mais je pense que beaucoup de zèbres diagnostiqués comme tels ne disent pas qu'ils sont surdoués pour se vanter ou dire "je suis surdoué, fin de la discussion", mais plutôt pour mettre un nom sur leurs différences. En tout cas, en ce qui me concerne, j'aurai bien voulu avoir "cette étiquette" juste pour me dire qu'en fin de compte, rien ne clochait chez moi et que je n'avais pas besoin de tenter de m'adapter aux autres pour pouvoir prétendre à une normalité.

Pour ta mémoire, je te comprends. Quand j'apprends quelque chose, que ce soit en cours ou autres, ça ne me vient pas à l'esprit de me dire que j'ai retenu telle ou telle chose. Et lors d'épreuves, je ne me rends même pas forcément compte d'avoir retenu des informations puisque je réponds aux questions sans y réfléchir. Je lis l'énoncé que déjà je rédige la réponse.

Mais les autres semblent se rendre compte de mes facultés puisqu'à chaque fois qu'on a une épreuve, juste avant, je ne compte plus le nombre d'élèves qui me demandent soit de répondre à leurs dernières interrogations sur les éléments à réviser, soit si je pense qu'il y aura tel exercice dedans. Ce qui fait que souvent, soit pour la première situation, j'essaie d'expliquer, mais personne (ou presque) ne me comprend, soit pour la deuxième situation, je lâche un "mais tu sais, je ne suis pas le prof, je ne suis pas dans sa tête".

Beaucoup trouverait ça flatteur que tout le monde vienne me poser des questions, mais quand on obtient de bons résultats sans réfléchir, c'est assez fatiguant et frustrant quand tu vois que les autres s'attendent à ce que tu leur transmette le savoir.

Botan,

Je pense absolument comme toi pour le premier paragraphe

r'Eve Zèbre a écrit:Bonjour calou,

Moi non plus je ne me sens pas surdouée.
Mais faut appeler un chat un chat
Je préfère dire, et je pense que tu préfèreras aussi, que je suis une HPI HPE
(haut potentiel intellectuel et émotionnel).
Perso, je ne vis pas vraiment mal la partie intellec que j'ai toujours comparé (maintenant que j'y pense) à de la curiosité naturelle, une soif d'apprendre.
Ce qui m'est plus difficile à gérer, et semble être aussi ton cas, c'est la partie émotionnelle.
Inscrite depuis peu, je constate que c'est la bête noire ... ou les rayures noires ^^ ... de chaque zèbre ici.
Je cherche aussi un accompagnement mais c'est loin d'être évident pour les adultes

En ce qui concerne la partie "émotionnelle" je ne sais pas bien à quoi fait référence ce point. Je sais que je suis du type "hyper sensible", je suis facilement affectée par les événements autour de moi ou par les difficultés des gens. Mais je pense que c'est un ensemble de choses : un trait de caractère et des problèmes endocriniens dont la spécificité est de rendre les gens très sensibles et fragiles.

Pour moi, c'est seulement au boulot que ça coince. Avec mes amis je ne me sens pas différente et tout va bien.

Saphodane a écrit:Hum, c'est étrange, la modestie, hein ?... Ça vous fait dire "non non non, je ne suis pas comme ça, mais... vous voyez, ça, et puis ça ? Ça fonctionne pareil, alors..."

Soit tu prends le truc dans son ensemble, soit tu en ignores la totalité, non ? Tu ne peux pas dire "je ne suis pas comme ça MAIS certaines parties dérangeantes y ressemblent et ça me gêne". Acceptes que tu sois différent-e et que tu doivent traiter la globalité de ta différence avec le même regard.

Bon courage !

Beaucoup de personnes autour de moi me disent que je suis modeste alors c'est peut-être le cas.
Pour moi, savoir si je suis zèbre ou non n'a pas d'importance. Si pour être aidée ou accompagnée (parce que j'en ressens le besoin ces derniers temps) il faut passer par un diagnostic, je ne suis pas opposée à le faire.
Mais pour moi le résultat ne changera pas grand chose à ma demande : zèbre ou pas zèbre, la situation est la même : je me sens en décalage au boulot et ça commence à me miner et ça me mine tellement que j'ai tendance à me dire que quelques uns de mes collègues sont nuls et qu'ils ne sont vraiment pas à leur place. Et c'est cette pensée qui me gêne vraiment car ce sont mes collègues, je ne suis pas leur chef, je n'ai aucun droit de les juger alors ce n'est pas correct de ma part de porter ce jugement sur eux.
Avant la restructuration j'avais 2 personnes dans mon service (j'étais leur supérieure hiérarchique) et lorsque les évaluations annuelles arrivaient c'était une horreur pour moi car je devais les juger, leur mettre des notes et définir leur augmentation de salaire. Pfiou, je me faisais violence pour le faire ! Peut-être que c'est mon côté humaniste qui m'empêche de juger les gens, je les prends comme ils sont avec leurs qualités et leurs défauts.
Aujourd'hui, je me trouve dans la situation inverse : je n'ai ni le droit ni le besoin de les juger et pourtant je me retrouve à penser du mal sur eux et leur capacités !

Mais oui calou c'est exactement cela.
HPE = hyper sensible ou hyper douillet ^^
Dans ton cas le facteur émotionnel est dans le travail, comme moi , ce qui joue c'est "l'impulsivité", le fait qu'ils ne comprennent pas aussi vite t'énerve et te laisse penser qu'ils sont nuls.
Mais peut être comprennent ils différement ce que tu expliques puisque jsutement tu penses les choses différement (en arborescence).
Beaucoup de problèmes dans le travail pour les zèbres.
Tu as la chance d'être à un poste de "responsable". Mais si tu étais à un poste "inférieur" tu sentirais bien plus cette différence.
Obligée de dire oui amen même si tu n'es pas d'accord.
Ok c'est idem pour les autres dans la vie mais l'hypersensibilité du zèbre fait qu'il éprouve bien plus fort et vit bien plus mal tout cela.
Ah ! je viens de lire qu'aujourd'hui justement tu es dans la situation inverse.
Et bien voilà donc !
Non tu ne juge pas, c'est ton mode de fonctionnement, de penser, d'assimilation des informations qui est différent.
Tu es en décalage c'est certain, je le suis aussi et c'est pour cela que cela passe mal dans le travail. Nous nous exprimons "mal" ou n'arrivont pas à faire passer nos idées ...
Souvent cela est pris pour de la "prétention", énerve (surtout les responsables) ce qui engendre des conflits et nous fait vivre un enfer.
Soit ils pensent qu'on est plus intelligents et qu'on veut prendre leur place soit ils pensent qu'on se fou de leur trogne, soit qu'on est complètement débile. Au final, que nous n'avons pas notre place chez eux.
Quelque part c'est vrai, puisque nous avons 3 coups d'avance (je ne sais plus où j'ai lu cela), il est difficile de marcher dans une société qui avance pas à pas.
Non ils ne sont pas nuls, c'est toi qui es rapide

r'Eve Zèbre a écrit:
Tu as la chance d'être à un poste de "responsable". Mais si tu étais à un poste "inférieur" tu sentirais bien plus cette différence.
Obligée de dire oui amen même si tu n'es pas d'accord.

Tu sais, même en étant cadre je ne suis pas toujours d'accord avec mes chefs. Mais j'ai appris à prendre les choses avec détachement.
Quand je ne suis pas d'accord, je le dis ou je l'écris à mes supérieurs, je leur exprime mes doutes et je leur dis que malgré cela je ferai ce qu'ils me demandent. Bien sûr, je fais super gaffe aux mots employés.
Et quand je fais les trucs qui ne me plaisent pas où sur lesquels je ne suis pas d'accord je me dis : "Ce sont les devoirs de la journée, fais-les comme à l'école, tu auras ton A+ pour l'évaluation annuelle !".
Et hop, ça me soulage...

Pas mal les dessins. Je me reconnais plus dans le 1er car j'ai la chance d'être dans une boîte où le management est plutôt bon. Il n'y a que les gens qui sont à mon niveau hiérarchique qui me saoulent.

Bref, avec tout ça, comment on fait pour se sentir mieux ? Faut-il se faire accompagner par un psychologue, un psychiatre, un médecin du travail ?

Je crois que c'est la meilleure solution. Mais ce n'est que mon avis.
Perso je n'ai pas trouver de solution miracle jusqu'à présent.

S'accepter différent même si je le sais ça me gêne et je ne vois pas comment transformer cette gêne en quelque chose de positif ??? Pas sûr que positif soi le bon terme non plus !

Oui mais (j'adore les mais ^^) faut bien qu'on trouve notre "bonheur" qq part.
Il doit bien y avoir un métier plus adapté pour nous par exemple.
De le trouver serait du positif pour moi.