Le zèbre, l'albatros et la tortue.

Présentation Zebra crossing

Zèbres, dites-vous? Ah bon, si vous voulez. Ça semble sympathique.

Et que diriez-vous d’albatros?

Le vilain petit canard, qui avait honte de sa différence et subissait les moqueries et reproches de son entourage s’est finalement révélé être un élégant cygne. Il avait donc souffert de ce qu’il était jusqu’à ce qu’il réalise que ses point de comparaison n’étaient pas de son espèce! Et si je n’étais pas ce vilain petit canard que je pense trop souvent, et si je n’étais même pas un cygne? Et si j’étais plutôt un albatros. Non seulement je ne suis pas de la même espèce que mon entourage, mais en plus, leur environnement n’est pas le mien, leur monde n’est pas le mien. On me demande de me déplacer sur terre, alors que je suis faite pour planer sans fin au-dessus des mers, tel cet Albatros de Baudelaire, que vous connaissez sans doute, mais que je me permets tout de même de reproduire ici :

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Notre intellect, notre sensibilité, notre créativité, notre… zébritude, serait-elle ces ailes de géant qui nous empêchent de marcher parmi la foule? Combien de fois ai-je voulu me les couper, ces ailes, par honte de ma maladresse et par peur de prendre mon envol!

Albatros, donc. Zèbre aussi, si vous le dites. Mais tortue, aussi.

Ce surnom gentiment moqueur m’a d’abord été attribué par mes parents. Perdue dans mes rêveries et contemplations, dans mes analyses et théories, absorbée que j’étais par mon monde intérieur et par la découverte du monde extérieur, j’étais toujours en retard, je perdais tout. Un surnom gentiment moqueur, oui, mais derrière lequel se cachaient aussi une exaspération, des reproches. Quand, ensuite, je subissais les moqueries de mes collègues de classe, quand je n’arrivais pas à m’intégrer aux groupes, c’est dans ma carapace de tortue que j’ai appris à me réfugier. Et maintenant que j’ai appris à accepter mon rythme et ma différence, j’aime bien cette tortue, symbole, pour moi, d’un ancrage rassurant à la terre, d’une sagesse découlant de la réflexion et de la contemplation, d’une lenteur qui finit tout de même par dépasser le lièvre, d’une longévité sereine.

Zèbre? Oui, sans doute. Et je serai heureuse de participer à vos échanges sur la zébritude, d’apprendre de vos expériences et, peut-être, d’en inspirer certains avec les miennes. Mais ne comptez pas sur moi pour faire partie du troupeau. Je suis avant tout une tortue qui commence à ouvrir ses ailes.

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Indestructible, perdue dans le ciel, au-delà des tempêtes, tu ne peux que voler et jamais marcher.
Envol toi, envol nous.
L'avantage de l'Albatros c'est qu'il ne se fait pas manger par les lions, il s'adapte mieux à son environnement.
Quand aux tortues, la soupe fait avec leur chair est exquise...

Welcome à vous.

Bienvenue.

L'idée de l'albatros est dans le livre de Kermadec. Je ne l'ai plus exactement en tête, donc je n'irai pas plus loin.
Et la tortue (de mer) me plait beaucoup. Avançant lentement, à tirer sa carapace, regardant d'un air bizarre toutes ces bêtes terrestres qui s'agitent autour d'elle,
ayant en tête l'immensité de l'océan.

Je n'ai pas encore lu ce fameux livre. Je vais m'y mettre un de ces jours.

Merci à tous les deux pour votre accueil

Bienvenue à toi Mekinacic

Je viens juste compléter le zoo, après le zèbre, la tortue et l'albatros...

Pour reprendre les mots de Christel Petitcollin : également chien (pour la loyauté, entre autres), chat (pour l'indépendance et le besoin de solitude), et hamster (celui que je préfère ! pour avoir des idées qui collent à la tête et tourner sans cesse dans notre petite roue intérieure)

Ah oui! Je suis bien d'accord!

On pourrait en rajouter quelques-uns, en étant un peu créatifs...

Je propose :

- marmotte : dans mon besoin de solitude, j'ai carrément des périodes (quelques jours) où je me replie totalement sur moi-même, dans ma tanière comme je l'appelle (ma chambre), pour retomber sur mes pattes

- lionne : le côté battant, qui ne lâche jamais...courageux serait le mot

- papillon : cette façon de s'éparpiller parfois, d'avoir mille et une idées en tête, de vouloir tout faire pour au final ne rien faire...papillonner

Ah... papillon.... je me reconnais certainement dans ça!

Marmotte? Dans mon cas, c'est plutôt ours. ;-)

Lionne : ah ça, j'aimerais bien, mais ça me fait totalement défaut

Ah oui, j'aurais pu mettre ours aussi, c'est vrai
Mais j'ai plutôt l'habitude de dire loup solitaire en ce qui me concerne, ou plutôt louve solitaire....