Exercices de style
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Proposition de recyclage du Papillon d'Andersen
Elles sont en grand nombre et le choix dans une telle quantité est embarrassant. Le coloriste s'oriente tout droit vers son nuancier de verts . Il jette son dévolu sur une pastille d'aquarelle bleu-vert que les anglais nomment aussi "viridian". Lorsque les artistes emploient ce ton là, à chaque touche posée ils se demandent :
"est ce du bleu ou bien est ce du vert ?"
La réponse du nuancier voisin est la bonne. Le coloriste l'interroge :
"Dites-moi, je vous prie, camaïeu de rose, avec une telle couleur, comment différencier la prairie du ciel dans mon image ?"
Mais il ne daigna pas lui répondre. Il était mécontent de ce qu'il l'avait appelé camaïeu de rose , alors qu'il était magenta, ce qui n'est pas du tout la même chose.
Lorsqu'il vit qu'il gardait le silence, il partit en direction du nuancier jaune. Boutons d'or et citrons semblaient s'y épanouir et le chant des Canaris en émaner.
Il décida alors d'abandonner viridian et nuancier de vert au profit du jaune.
Mais les couleurs lui parurent trop viles, trop criardes et elles gardaient une parenté avec le vert.
Toutes rivalisaient d'éclat, mais les boîtes de pastilles s'ouvraient aujourd'hui pour être humectées puis se craqueler à l'abandon des lendemains.
Alors le coloriste tomba sur une pastille isolée de blanc cassé, si délicat .
Cette pastille n'est pas une couleur, mais on peut dire qu'elle est toutes les couleurs, tant elle appelle chacune d'elles à exister en son sein !
"Nous pouvons fort bien ne peindre qu'en blanc !" se dit-il. Et ajouta :
"Ce n'est pas tout de peindre ; encore faut-il la liberté, un rayon de lumière ; Il n'y a rien à attendre de toutes ces couleurs stagnantes dans leurs pots, se dit l'artiste ; elles sont trop déterminées pour être créatives."
"est ce du bleu ou bien est ce du vert ?"
La réponse du nuancier voisin est la bonne. Le coloriste l'interroge :
"Dites-moi, je vous prie, camaïeu de rose, avec une telle couleur, comment différencier la prairie du ciel dans mon image ?"
Mais il ne daigna pas lui répondre. Il était mécontent de ce qu'il l'avait appelé camaïeu de rose , alors qu'il était magenta, ce qui n'est pas du tout la même chose.
Lorsqu'il vit qu'il gardait le silence, il partit en direction du nuancier jaune. Boutons d'or et citrons semblaient s'y épanouir et le chant des Canaris en émaner.
Il décida alors d'abandonner viridian et nuancier de vert au profit du jaune.
Mais les couleurs lui parurent trop viles, trop criardes et elles gardaient une parenté avec le vert.
Toutes rivalisaient d'éclat, mais les boîtes de pastilles s'ouvraient aujourd'hui pour être humectées puis se craqueler à l'abandon des lendemains.
Alors le coloriste tomba sur une pastille isolée de blanc cassé, si délicat .
Cette pastille n'est pas une couleur, mais on peut dire qu'elle est toutes les couleurs, tant elle appelle chacune d'elles à exister en son sein !
"Nous pouvons fort bien ne peindre qu'en blanc !" se dit-il. Et ajouta :
"Ce n'est pas tout de peindre ; encore faut-il la liberté, un rayon de lumière ; Il n'y a rien à attendre de toutes ces couleurs stagnantes dans leurs pots, se dit l'artiste ; elles sont trop déterminées pour être créatives."
Dernière édition par Guillemette de Troll le Mer 25 Juin 2014 - 11:40, édité 2 fois (Raison : surlignages extraits originaux / et petit apport lexical.)
Invité- Invité
Re: Exercices de style
Honoré de Balzac, Seraphîta a écrit: À Madame Éveline de Hanska, née comtesse Rzewuska.
Madame, voici l'oeuvre que vous m'avez demandée : je suis heureux, en vous la dédiant de pouvoir vous donner un témoignage de la respectueuse affection que vous m'avez permis de vous porter. Si je suis accusé d'impuissance après avoir tenté d'arracher aux profondeurs de la mysticité ce livre qui, sous la transparence de notre belle langue, voulait les lumineuses poésies de l'Orient, à vous la faute ! Ne m'avez-vous pas ordonné cette lutte, semblable à celle de Jacob, en me disant que le plus imparfait dessin de cette figure par vous rêvée, comme elle le fut par moi dès l'enfance, serait encore pour vous quelque chose ? Le voici donc, ce quelque chose. Pourquoi cette oeuvre ne peut-elle appartenir exclusivement à ces nobles esprits préservés, comme vous l'êtes, des petitesses mondaines par la solitude ? ceux-là sauraient y imprimer la mélodieuse mesure qui manque et qui en aurait fait entre les mains d'un de nos poètes la glorieuse épopée que la France attend encore. Ceux-là l'accepteront de moi comme une de ces balustrades sculptées par quelque artiste plein de foi, et sur lesquelles les pèlerins s'appuient pour méditer la fin de l'homme en contemplant le choeur d'une belle église.
éditer la fin de l'homme en contemplant le choeur d'une belle église.
Je suis avec respect, Madame, votre dévoué serviteur,
DE BALZAC.
Paris, 23 août 1835.
Je propose de reprendre cette lettre (dont les littéraires ici présents me diront comment qualifier ce préambule à la nouvelle de Balzac ) en lui donnant un ton orgueilleux. Je ne sais pas si je respecte la consigne mais vous me direz si cela vous inspire.
Invité- Invité
Re: Exercices de style
Je ne suis pas certain d'avoir compris parfaitement le sens du texte, ni même de la règle, mais j'essaye quand même
Versailles, 24 juin 2014.
À Madame Guillemette de Troll, née simple comtesse Zébreska.
Madame, j'ai pris le temps de rédiger l'oeuvre que vous m'avez demandée : soyez heureuse, puisqu'en vous la dédiant, de pouvoir par moi vous donner un témoignage de l'intérêt que je vous porte. Si je suis bêtement accusé d'impuissance après avoir tenté d'arracher aux profondeurs de la mysticité ce livre qui, sous la transparence de notre belle langue, voulait les lumineuses poésies de l'Orient, à vous la faute ! Ne m'avez-vous pas supplié cette lutte, semblable à celle de Jacob, en me disant avec audace que le plus imparfait dessin de cette figure par vous rêvée, comme elle eusse pu l'être par moi dès l'enfance, serait encore pour vous un fameux quelque chose ? Le voici donc, ce ridicule quelque chose. Pourquoi cette oeuvre ne peut-elle appartenir exclusivement à ces nobles esprits préservés, comme vous vous targuer de l'être, des petitesses mondaines par la solitude ? Ceux-là ne sauraient y imprimer la mélodieuse mesure qui manque et qui en aurait fait entre mes mains de poètes la glorieuse épopée que la France attend encore. Mais ceux-là l’accueilleront de moi comme une de ces balustrades sculptées seulement par un virtuose en manque d'amusement, et sur lesquelles les pèlerins s'appuient pour méditer la fin de l'homme en contemplant le choeur d'une belle église.
Idéaliser la fin de l'homme en contemplant le choeur d'une belle église?
Je suis avec regret, Madame, votre obligé bienfaiteur.~dell'Artyul
Yul- Messages : 4076
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Re: Exercices de style
Nous voici donc avec deux exercices en cours (sans compter qu'on peut reprendre librement les textes déjà proposés, arborescence quand tu nous tiens !), la tirade de Dom Juan et la lettre de Balzac (si l'on y associe un nouveau style).
Je voulais aussi féliciter Guillemette pour avoir librement interprété la consigne d'Arkange. C'était en effet une voie à laquelle nous aurions pu penser. Les fleurs sont devenues des couleurs... À ce compte, on pourrait d'ailleurs dire que La Fontaine avait fait un exercice de style par anticipation sur le texte proposé, dans ses fables Le Héron (thème des poissons) et La Fille (thème des maris) !
Je voulais aussi féliciter Guillemette pour avoir librement interprété la consigne d'Arkange. C'était en effet une voie à laquelle nous aurions pu penser. Les fleurs sont devenues des couleurs... À ce compte, on pourrait d'ailleurs dire que La Fontaine avait fait un exercice de style par anticipation sur le texte proposé, dans ses fables Le Héron (thème des poissons) et La Fille (thème des maris) !
Pieyre- Messages : 20908
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Re: Exercices de style
Arkange a écrit:Pour le style, inspiré par l'acte de « nettoyage » qui a été effectué sur ce fil, je propose la censure et j'y joint la notion de recyclage. Il s'agit donc d'effectuer des coupures dans le texte original en en modifiant le sens à son gré, puis d'utiliser ces coupures pour former un ou plusieurs autres textes.
A vrai dire je n'ai aucun mérite car la règle du recyclage me semblait n'inclure que l'apport narratif (j'y ai réfléchi et je me suis dit que si l'on ne conservait pas le style original, les coupures perdaient leur intêret, finalement il s'agissait plus pour moi d'adopter un peu le style du conte) Oui pour la similarité avec ces fables si ce n'est que j'ai tout de même conservée toutes les coupures telles quelles.
dell' Artyul : je pensais à transformer le ton déférent de l'expéditeur en ton arrogant (c'est peut-être plus efficace qu'orgueilleux).
Dernière édition par Guillemette de Troll le Mar 24 Juin 2014 - 20:03, édité 1 fois (Raison : modification consigne)
Invité- Invité
Re: Exercices de style
Ouaips ben non, je suis perdu.
Yul- Messages : 4076
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Re: Exercices de style
- @dell'Artyul :
essaie de relever dans la lettre originale tous le lexique qui marque le respect, la soumission, la considération, l'estime etc et tu prends le contrepied. J'avoue que c'est moins évident qu'il n'y paraît car bien sûr Balzac ne s'exprime pas comme un toutou à sa comtesse ! Mais un exemple :
"demander" devient "supplier" et "dédier", "accorder" et ainsi de suite.
Invité- Invité
Re: Exercices de style
- @Guillemette:
- C'est ce que j'ai essayé de faire, mais j'ai essayé aussi de mesurer, j'avais peur d'être excessif
C'est dur comme exercice pour moi d'équilibrer les notions
Yul- Messages : 4076
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Localisation : Dieppe
Re: Exercices de style
- @dell'Artyul:
- c'est évident pour personne puisqu'en effet la lettre est subtile, c'est tout de même Balzac l'écrivain dans cette correspondance mais ça peut être intéressant de prendre un parti plus iconoclaste sur le ton satirique, lâche-toi !
Invité- Invité
Re: Exercices de style
Je suis navrée @Alphonsine , ta consigne personnelle m'avait complètement échappée ! Et oui elle était intéressante ! (d'autant pour moi qui n'ait de connaissance des classiques que lacunaire ^^) Alors comme personne ne s'est lancé voici ma proposition de procès de l'inconstance ("remix" inconstance / non exclusivité )
Quoi ? tu veux qu'on se désagrège sous le coup du premier objet qui nous ferait nous méprendre, que l'on renonce à Nous pour tous ces "bellâtre", et que ta vue se démultiplie ? La belle chose de vouloir se piquer d'un fausse tolérance d'être inclusive, de s'épanouir pour toujours dans une passion plurielle, et de sans cesse renaître à tous les "mignons" alentours qui vous peuvent accrocher les yeux ! Non, non : l'inconstance n'est bonne que pour des hypocrites ; tous les charmes ont droit de visite, mais le privilège de me rencontrer doit dérober aux autres les prétentions qu'ils ont tous sur ton cœur. Seule ta beauté me ravit car je la trouve partout en toi, et je cède facilement à cette douce brûlure dont elle nous entraîne. J'ai beau ne pas être marié, l'amour que j'ai pour ma belle engage mon âme au point de mépriser les autres ; je consacre mes yeux à tous tes mérites, et dispense à chacune ses politesses et les pensions où la nature nous oblige. Car, quoi qu'il en soit, je ne puis verser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable ; et dès qu'un visage me sollicite, si beau soit-il, je ne lui offre au mieux qu'une inclinaison de la tête. Les rencontres passagères, après tout, ont des charmes illusoires, et tout le plaisir de l'amour est dans la constance. On goûte une douceur extrême à voir croître, par cent hommages, le cœur de sa jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à favoriser les mouvements d'âme par de doux orgasmes, la retenue passée d'une âme qui se livre de tout coeur, main dans la main sans opposer résistance, à vaincre les principes dont elle se fait une fierté et la mener doucement où elle avait profondément envie aller. Et lorsqu'on devient roi, il n'y a plus rien à dire, ni à souhaiter sinon de perpétuer tout le beau de la passion qui ne fait que commencer, et nous nous éveillons dans la sérenité d'un tel amour, nul objet nouveau ne vient désorienter notre désir, car tous les charmes en Un sont déjà présents à notre coeur et l'attrait d'une nouvelle conquête ne représente plus rien. Enfin il n'est rien de si fort que de signer l'armistice des multiples annexes, et j'ai sur ce sujet l'ambition du conquérant, qui s'engage pour le combat de sa vie, pour qui l'amour fusionnel est le seul souhait. Il n'est rien qui puisse arrêter la constance de mon désir : je me sens un cœur à aimer ta personne toute entière ; et comme tout autonomiste convaincu, ma contrée est si riche qu'elle se suffit à elle-même.
Quoi ? tu veux qu'on se désagrège sous le coup du premier objet qui nous ferait nous méprendre, que l'on renonce à Nous pour tous ces "bellâtre", et que ta vue se démultiplie ? La belle chose de vouloir se piquer d'un fausse tolérance d'être inclusive, de s'épanouir pour toujours dans une passion plurielle, et de sans cesse renaître à tous les "mignons" alentours qui vous peuvent accrocher les yeux ! Non, non : l'inconstance n'est bonne que pour des hypocrites ; tous les charmes ont droit de visite, mais le privilège de me rencontrer doit dérober aux autres les prétentions qu'ils ont tous sur ton cœur. Seule ta beauté me ravit car je la trouve partout en toi, et je cède facilement à cette douce brûlure dont elle nous entraîne. J'ai beau ne pas être marié, l'amour que j'ai pour ma belle engage mon âme au point de mépriser les autres ; je consacre mes yeux à tous tes mérites, et dispense à chacune ses politesses et les pensions où la nature nous oblige. Car, quoi qu'il en soit, je ne puis verser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable ; et dès qu'un visage me sollicite, si beau soit-il, je ne lui offre au mieux qu'une inclinaison de la tête. Les rencontres passagères, après tout, ont des charmes illusoires, et tout le plaisir de l'amour est dans la constance. On goûte une douceur extrême à voir croître, par cent hommages, le cœur de sa jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à favoriser les mouvements d'âme par de doux orgasmes, la retenue passée d'une âme qui se livre de tout coeur, main dans la main sans opposer résistance, à vaincre les principes dont elle se fait une fierté et la mener doucement où elle avait profondément envie aller. Et lorsqu'on devient roi, il n'y a plus rien à dire, ni à souhaiter sinon de perpétuer tout le beau de la passion qui ne fait que commencer, et nous nous éveillons dans la sérenité d'un tel amour, nul objet nouveau ne vient désorienter notre désir, car tous les charmes en Un sont déjà présents à notre coeur et l'attrait d'une nouvelle conquête ne représente plus rien. Enfin il n'est rien de si fort que de signer l'armistice des multiples annexes, et j'ai sur ce sujet l'ambition du conquérant, qui s'engage pour le combat de sa vie, pour qui l'amour fusionnel est le seul souhait. Il n'est rien qui puisse arrêter la constance de mon désir : je me sens un cœur à aimer ta personne toute entière ; et comme tout autonomiste convaincu, ma contrée est si riche qu'elle se suffit à elle-même.
Invité- Invité
Re: Exercices de style
je propose de transposer la lettre de Balzac en modifiant l'expéditeur et le destinataire, à savoir un enfant à sa mère.
(désolée je me suis laissée inspirée mais ne tenez pas compte de mon texte, je souhaiterais lire d'autres versions)
(désolée je me suis laissée inspirée mais ne tenez pas compte de mon texte, je souhaiterais lire d'autres versions)
- ma version du sujet:
Maman, voici le dessin que tu m'as demandé. Je suis content de te le donner, car cela me permet de te renvoyer toute l'affection que tu me portes. Si tu me juges encore malhabile dans mon effort de décoller cette pellicule de réel afin de l'appliquer à la surface de ma feuille vierge à grands traits de feutres, ben c'est ta faute, maman ! C'est toi qui me dit depuis que j'ai appris à me servir des feutres, que le dessin le plus raté sera toujours un cadeau infiniment plus joli qu'une photo. Le voici donc ce petit quelque chose, pourquoi ce dessin que j'ai fait tout seul dans ma chambre, ne peut appartenir qu'à un papa ou a une maman ? Parce qu'ils savent y voir toute la richesse à venir, celle que la France attend encore de ses enfants. Ce temps futur, mes mains d'adulte ne le décevront pas. Car mon plus beau dessein est de sauver mon pays !
Invité- Invité
Re: Exercices de style
Je relance le sujet avec un nouveau texte, Spleen de Baudelaire.
Il s'agit de le transposer en style joyeux.
- Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Il s'agit de le transposer en style joyeux.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
Quand la soupe à l'oignon a besoin d'un croûton,
Et qu'on n'a plus chez soi qu'un peu de pain de mie,
Et que le dentier du vieil oncle Gaston
Verse des postillons sur la soupe ennemie ;
Quand le bol est changé en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une grosse souris,
S'en va de mon potage et de son goût fétide
En se cognant la tête sur son plafond pourri ;
Quand le gratin se fend en infâmes traînées
D'une prison d'emmental surplombant le brouet,
Et que les râclements de mes quatre mémés
Dissolvent la mixture au fond de leurs gosiers,
Leurs caniches d'un coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel leurs affreux hurlements,
Ainsi que des cabots errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et mon oncle Edouard, sans tambours ni musique,
Lance alors un gros pet, las ! et adieu l'Espoir
De sauver ce repas, même en mode cynique
Suivant des yeux le vol d'un gros moucheron noir.
Et qu'on n'a plus chez soi qu'un peu de pain de mie,
Et que le dentier du vieil oncle Gaston
Verse des postillons sur la soupe ennemie ;
Quand le bol est changé en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une grosse souris,
S'en va de mon potage et de son goût fétide
En se cognant la tête sur son plafond pourri ;
Quand le gratin se fend en infâmes traînées
D'une prison d'emmental surplombant le brouet,
Et que les râclements de mes quatre mémés
Dissolvent la mixture au fond de leurs gosiers,
Leurs caniches d'un coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel leurs affreux hurlements,
Ainsi que des cabots errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et mon oncle Edouard, sans tambours ni musique,
Lance alors un gros pet, las ! et adieu l'Espoir
De sauver ce repas, même en mode cynique
Suivant des yeux le vol d'un gros moucheron noir.
Invité- Invité
Re: Exercices de style
Merci pour cette interprétation drolatique ! Cela faisait un moment que je sujet n'avait pas été relancé.
Il reste juste maintenant à prolonger avec un autre style, ou à proposer un nouveau texte et un style associé.
Il reste juste maintenant à prolonger avec un autre style, ou à proposer un nouveau texte et un style associé.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
Bon, alors c'est moi qui prolonge, avec le début de la Genèse, dans la traduction de Crampon :
Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Dieu dit : « Que la lumière soit ! » et la lumière fut.
Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.
Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres nuit.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
Style : il s'agit de transposer et d'amplifier le texte en retraçant la genèse d'un projet personnel.
Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Dieu dit : « Que la lumière soit ! » et la lumière fut.
Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.
Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres nuit.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
Style : il s'agit de transposer et d'amplifier le texte en retraçant la genèse d'un projet personnel.
Dernière édition par Pieyre le Mer 23 Sep 2015 - 22:23, édité 1 fois
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
C'était un défi un peu délicat : se mettre à la place de Dieu... oui mais juste comme créateur, et il y a nombre de créations envisageables.
Quand j'étais petit, tout petit, au point que je ne m'en souviens plus, il y a des choses qui me gênaient et je cherchais à les éviter; il y a des choses qui me plaisaient, et je cherchais à les atteindre. Je me constituais en percevant les choses et en me les représentant.
Les choses arrivaient de tous côtés, comme à partir de rien. Je ne parvenais pas à percevoir au delà d'un corps inconcevable. Mais j'y pensais, à distance de moi-même.
Je réfléchis à la souffrance, et je ressenti que j'étais moi, et que l'autre n'était pas moi.
Et je sus que réfléchir était bon; et je séparais la conscience de la connaissance.
Je compris la conscience comme faire, et la connaissance comme être.
Et il y eut de l'oubli, et il y eut du souvenir; ce fut ma première présentation.
Style : projet informatique.
Quand j'étais petit, tout petit, au point que je ne m'en souviens plus, il y a des choses qui me gênaient et je cherchais à les éviter; il y a des choses qui me plaisaient, et je cherchais à les atteindre. Je me constituais en percevant les choses et en me les représentant.
Les choses arrivaient de tous côtés, comme à partir de rien. Je ne parvenais pas à percevoir au delà d'un corps inconcevable. Mais j'y pensais, à distance de moi-même.
Je réfléchis à la souffrance, et je ressenti que j'étais moi, et que l'autre n'était pas moi.
Et je sus que réfléchir était bon; et je séparais la conscience de la connaissance.
Je compris la conscience comme faire, et la connaissance comme être.
Et il y eut de l'oubli, et il y eut du souvenir; ce fut ma première présentation.
Style : projet informatique.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
au bout du bout du monde fut crée le PC
mais moi j'étais ignare et je l'ai démonté
pourquoi ? mais bien sur pour comprendre
les disques durs , cherchant les disques tendres
mais je n'ai rien compris ..je me suis dis tant pis!
je n'comprends rien ici, rien en plus à la vie
alors je me suis mise aux langues HTLM
étant peu polyglotte ce fut l' échec quand même
n'arrivant plus à rien j'ai demandé à Dieu
le regardant en face et bien droit dans les yeux
Peux tu faire un programme avec plein de CD
qui serait à donner à toute l'humanité
tel un mode d'emploi, mode d'emploi de la vie
parce que c'est ce que je voulais mais j'n'ai pas réussi....
style : à la Audiard
mais moi j'étais ignare et je l'ai démonté
pourquoi ? mais bien sur pour comprendre
les disques durs , cherchant les disques tendres
mais je n'ai rien compris ..je me suis dis tant pis!
je n'comprends rien ici, rien en plus à la vie
alors je me suis mise aux langues HTLM
étant peu polyglotte ce fut l' échec quand même
n'arrivant plus à rien j'ai demandé à Dieu
le regardant en face et bien droit dans les yeux
Peux tu faire un programme avec plein de CD
qui serait à donner à toute l'humanité
tel un mode d'emploi, mode d'emploi de la vie
parce que c'est ce que je voulais mais j'n'ai pas réussi....
style : à la Audiard
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Exercices de style
C'est qui Audiard ? Nooon ne me tapez pas !
Liloumoi- Messages : 93
Date d'inscription : 29/11/2013
Age : 25
Localisation : Bled paumé à côté d'une ville inconnue... Ah non ça c'était avant
Re: Exercices de style
http://www.topito.com/top-21-des-repliques-cultes-signees-audiard
http://www.babelio.com/auteur/Michel-Audiard/4873/citations
http://evene.lefigaro.fr/citations/michel-audiard
Cela devrait être suffisant... pour en inventer d'autres.
http://www.babelio.com/auteur/Michel-Audiard/4873/citations
http://evene.lefigaro.fr/citations/michel-audiard
Cela devrait être suffisant... pour en inventer d'autres.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
Bon Mon gars t'as pas crée la terre, ni les cieux... Un fait... Celui qui l'a fait on l'appelle Dieu... Et il a fait un peu plus qu'inventer le fil à couper le beurre...
Comme ta caboche; le tout était informe et vide, le noir enveloppait chacun de nos "abîmes", l'esprit du gars en question, et pas le tien ducon; circulait: tournait au dessus des flots...
Et ce mec dit; Que la Lumière (tu vois de quoi on parle?) soit, et crois-moi elle fut...
Et LUI, à bien capté qu'elle était bonne, tellement qu'il l'a séparé de la noirceur des ténèbres...
Va savoir pourquoi il a appelé ça jour, la noirceur nuit...
Et la galère fut: un soir, un matin, on appelle ça le premier des jours... Pigé?
Comme ta caboche; le tout était informe et vide, le noir enveloppait chacun de nos "abîmes", l'esprit du gars en question, et pas le tien ducon; circulait: tournait au dessus des flots...
Et ce mec dit; Que la Lumière (tu vois de quoi on parle?) soit, et crois-moi elle fut...
Et LUI, à bien capté qu'elle était bonne, tellement qu'il l'a séparé de la noirceur des ténèbres...
Va savoir pourquoi il a appelé ça jour, la noirceur nuit...
Et la galère fut: un soir, un matin, on appelle ça le premier des jours... Pigé?
Itteranum- Messages : 90
Date d'inscription : 04/11/2015
Age : 54
Localisation : Liège Belgique
Re: Exercices de style
Très bien ! Tu as juste oublié de nous donner un nouveau style, ou mieux un nouveau texte avec ce style.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
Juste...
ROXANE, d'une voix troublée.
Oui, c'est bien de l'amour...
CYRANO
Certes, ce sentiment
Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment
De l'amour, il en a toute la fureur triste !
De l'amour, - et pourtant il n'est pas égoïste !
Ah ! que pour ton bonheur je donnerais le mien,
Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien,
S'il ne pouvait, parfois, que de loin j'entendisse
Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice !
- Chaque regard de toi suscite une vertu
Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu
À comprendre, à présent ? voyons, te rends-tu compte ?
Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ?...
Oh ! mais vraiment, ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux !
Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous !
C'est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste,
Je n'ai jamais espéré tant ! Il ne me reste
Qu'à mourir maintenant ! C'est à cause des mots
Que je dis qu'elle tremble entre les bleus rameaux !
Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles !
Car tu trembles ! car j'ai senti, que tu le veuilles
Ou non, le tremblement adoré de ta main
Descendre tout le long des branches du jasmin !
ROXANE
Oui, je tremble, et je pleure, et je t'aime, et suis tienne !
Et tu m'as enivrée !
CYRANO
Alors, que la mort vienne !
Cette ivresse, c'est moi, moi, qui l'ai su causer !
Je ne demande plus qu'une chose...
CHRISTIAN, sous le balcon.
Un baiser !
Style: En homélie...
Pas l'habitude, premier "post" si trop long n'hésitez pas à couper...
ROXANE, d'une voix troublée.
Oui, c'est bien de l'amour...
CYRANO
Certes, ce sentiment
Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment
De l'amour, il en a toute la fureur triste !
De l'amour, - et pourtant il n'est pas égoïste !
Ah ! que pour ton bonheur je donnerais le mien,
Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien,
S'il ne pouvait, parfois, que de loin j'entendisse
Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice !
- Chaque regard de toi suscite une vertu
Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu
À comprendre, à présent ? voyons, te rends-tu compte ?
Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ?...
Oh ! mais vraiment, ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux !
Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous !
C'est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste,
Je n'ai jamais espéré tant ! Il ne me reste
Qu'à mourir maintenant ! C'est à cause des mots
Que je dis qu'elle tremble entre les bleus rameaux !
Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles !
Car tu trembles ! car j'ai senti, que tu le veuilles
Ou non, le tremblement adoré de ta main
Descendre tout le long des branches du jasmin !
ROXANE
Oui, je tremble, et je pleure, et je t'aime, et suis tienne !
Et tu m'as enivrée !
CYRANO
Alors, que la mort vienne !
Cette ivresse, c'est moi, moi, qui l'ai su causer !
Je ne demande plus qu'une chose...
CHRISTIAN, sous le balcon.
Un baiser !
Style: En homélie...
Pas l'habitude, premier "post" si trop long n'hésitez pas à couper...
Itteranum- Messages : 90
Date d'inscription : 04/11/2015
Age : 54
Localisation : Liège Belgique
Re: Exercices de style
Eh bien ! Non, ce n'est pas trop long, mais c'est de plus en plus difficile ! J'attends avec intérêt un participant digne du défi...
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Exercices de style
Homélie (d'après l'histoire de Cyrano et Roxane)
FEMME INTRODUISANT L'HOMELIE :
Et maintenant mes Frères recueillons nous devant l'histoire de toute faute éloignée,
de l'Amour de Roxane et Cyrano ce jour,
emplissont notre cœur d'un profond sentiment.
PRETRE
Recueillons nous devant cet Amour qui partage,
éloigné de tout Mal, du péché d'égoïsme
Cet Amour qui donne sans attendre en retour
qui rappelle au loin l'Apparition propice
le Don pur du Saint Père, du Fils le sacrifice.
Que cet Amour en nous suscite notre Vertu
Nouvelle Force en nous-même, toi Croyant commences-tu ?
A comprendre à présent le mystère que raconte
cette histoire qui élève l'Ame, où la Lumière monte.
Ecoutez dans le soir mes frères car c'est pour vous
La Force de cet Amour en nos vies est partout
Caché même pour le pécheur, l'âme la plus modeste
Espérez Fils et Filles du Christ car il vous reste
à mourir dans le Christ et renaître par ses mots !
Ses paroles tremblent encore entre les bleus rameaux
Et l'âme mortelle en tremble, feuille entre les feuilles
Oui l'âme mortelle en tremble, et de ses mains elle cueille
le Don Divin qui vient adouber de sa main
Descendre pour nous Sauver, Rose, Céleste Jasmin!
FEMME DE L'HOMELIE
Oui nous tremblons, tes larmes sont nos larmes,
nous sommes dans le Christ unis et décidés
PRETRE
Que la mort du Christ soit symbole de cette force,
qui vient, que le Sang du Christ nous purifie
de nos péchés, Demandez-lui et vous serez exaucez !
PRETRE
Car Ceci est son Corps, car ceci est son Sang
Mes frères ,célébrons avec Lui cette Communion
UN FIDELE:
(Embrasse l'Ostie Consacrée)
FEMME INTRODUISANT L'HOMELIE :
Et maintenant mes Frères recueillons nous devant l'histoire de toute faute éloignée,
de l'Amour de Roxane et Cyrano ce jour,
emplissont notre cœur d'un profond sentiment.
PRETRE
Recueillons nous devant cet Amour qui partage,
éloigné de tout Mal, du péché d'égoïsme
Cet Amour qui donne sans attendre en retour
qui rappelle au loin l'Apparition propice
le Don pur du Saint Père, du Fils le sacrifice.
Que cet Amour en nous suscite notre Vertu
Nouvelle Force en nous-même, toi Croyant commences-tu ?
A comprendre à présent le mystère que raconte
cette histoire qui élève l'Ame, où la Lumière monte.
Ecoutez dans le soir mes frères car c'est pour vous
La Force de cet Amour en nos vies est partout
Caché même pour le pécheur, l'âme la plus modeste
Espérez Fils et Filles du Christ car il vous reste
à mourir dans le Christ et renaître par ses mots !
Ses paroles tremblent encore entre les bleus rameaux
Et l'âme mortelle en tremble, feuille entre les feuilles
Oui l'âme mortelle en tremble, et de ses mains elle cueille
le Don Divin qui vient adouber de sa main
Descendre pour nous Sauver, Rose, Céleste Jasmin!
FEMME DE L'HOMELIE
Oui nous tremblons, tes larmes sont nos larmes,
nous sommes dans le Christ unis et décidés
PRETRE
Que la mort du Christ soit symbole de cette force,
qui vient, que le Sang du Christ nous purifie
de nos péchés, Demandez-lui et vous serez exaucez !
PRETRE
Car Ceci est son Corps, car ceci est son Sang
Mes frères ,célébrons avec Lui cette Communion
UN FIDELE:
(Embrasse l'Ostie Consacrée)
EtoileduParadoxe- Messages : 336
Date d'inscription : 02/10/2015
Age : 35
Localisation : dans l'univers, dans les étoiles, sous la lune
Re: Exercices de style
Prochain texte:
"Je m’effondre. Place Vendôme à sept heures du matin. Une fille à genoux qui mord sa main ensanglantée. Et qui hurle. Qui hurle une plainte incohérente. Comme si le désespoir avait pris forme. La forme d’un cri. Je crie la fin d’un rêve, je cris la fin du monde. Je crie la fin de l’homme que j’aime et qui s’est planté comme un con, en sortant de boîte, dans sa caisse à cinq cent mille balles qui n’a même pas été foutu de le préserver. Mort sur le coup. Mort. Je crie l’atroce réalité de cette vie de merde qui donne, et qui reprend. Je crie ce qu’on a vécu, ce qu’on aurait pu vivre encore. Je crie ce qu’il est. Était. Ce qu’il aurait pu devenir. Je crie ma détresse, ma douleur, mon amour, mon amour, mon amour... " HELL(film)
Style : Paranormal.
"Je m’effondre. Place Vendôme à sept heures du matin. Une fille à genoux qui mord sa main ensanglantée. Et qui hurle. Qui hurle une plainte incohérente. Comme si le désespoir avait pris forme. La forme d’un cri. Je crie la fin d’un rêve, je cris la fin du monde. Je crie la fin de l’homme que j’aime et qui s’est planté comme un con, en sortant de boîte, dans sa caisse à cinq cent mille balles qui n’a même pas été foutu de le préserver. Mort sur le coup. Mort. Je crie l’atroce réalité de cette vie de merde qui donne, et qui reprend. Je crie ce qu’on a vécu, ce qu’on aurait pu vivre encore. Je crie ce qu’il est. Était. Ce qu’il aurait pu devenir. Je crie ma détresse, ma douleur, mon amour, mon amour, mon amour... " HELL(film)
Style : Paranormal.
EtoileduParadoxe- Messages : 336
Date d'inscription : 02/10/2015
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Re: Exercices de style
Merci pour l'homélie, j'ai beaucoup aimé... ;-)
Dernière édition par Itteranum le Sam 7 Nov 2015 - 16:43, édité 2 fois
Itteranum- Messages : 90
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Localisation : Liège Belgique
Re: Exercices de style
Heureuse que vous ayez aimé, que mon texte vous ait plu.
EtoileduParadoxe- Messages : 336
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Re: Exercices de style
Un vrai plaisir...
" Non pas plus bas... Ne m'attire pas, esprit fantôme à cet heure du matin si je t'ai prié à l'aube, ce n'était pas pour invoquer le malin... Digne Succube à genoux devant moi, ne dévore pas goulue mon âme là présente à toi, certes ensanglanté je te tends la main, mais je te prie à la pitié, préserves mon destin... Tu hurles et dévore mon esprit; d'une plainte incohérente tu fais de mon âme une Impie... De sa noirceur tu fais un gouffre, du désespoir une source du doute... Du cri de celle-ci, la fin du rêve, mon âme fuit et s'oublie, de ma vie un abîme au destin peu amène... L'homme c'est moi, dans la perte et l'oraison; ma stupidité régie comme on élève un hérault... Laisses moi sortir du pentacle... D'argent ne veut finalement qu'en certitude d'une débâcle... Pardonne-moi, non pas la mort, pas la mort laisse-moi... J'ai insulté la vie, quand je t'ai invoqué, cette vie rends la moi je te prie... De l'ordure je veux faire un bouquet... Vivre, vivre laisses-moi être héros de ta gloire... Devenir soupir, instrument; laisses-moi vieillir je t'en prie, être outil du déboire... Crier la détresse en appel, je ferais de la douleur, un drapeau pour les belles... Mon amour, mes amours, mon amours... Venez à moi... Une amie vous attend à un succuleux repas...
Proposition suivante:
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser."
Aldous Huxley
Forme humoristique...
" Non pas plus bas... Ne m'attire pas, esprit fantôme à cet heure du matin si je t'ai prié à l'aube, ce n'était pas pour invoquer le malin... Digne Succube à genoux devant moi, ne dévore pas goulue mon âme là présente à toi, certes ensanglanté je te tends la main, mais je te prie à la pitié, préserves mon destin... Tu hurles et dévore mon esprit; d'une plainte incohérente tu fais de mon âme une Impie... De sa noirceur tu fais un gouffre, du désespoir une source du doute... Du cri de celle-ci, la fin du rêve, mon âme fuit et s'oublie, de ma vie un abîme au destin peu amène... L'homme c'est moi, dans la perte et l'oraison; ma stupidité régie comme on élève un hérault... Laisses moi sortir du pentacle... D'argent ne veut finalement qu'en certitude d'une débâcle... Pardonne-moi, non pas la mort, pas la mort laisse-moi... J'ai insulté la vie, quand je t'ai invoqué, cette vie rends la moi je te prie... De l'ordure je veux faire un bouquet... Vivre, vivre laisses-moi être héros de ta gloire... Devenir soupir, instrument; laisses-moi vieillir je t'en prie, être outil du déboire... Crier la détresse en appel, je ferais de la douleur, un drapeau pour les belles... Mon amour, mes amours, mon amours... Venez à moi... Une amie vous attend à un succuleux repas...
Proposition suivante:
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser."
Aldous Huxley
Forme humoristique...
Itteranum- Messages : 90
Date d'inscription : 04/11/2015
Age : 54
Localisation : Liège Belgique
Challenge accepted
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Pour le suivant: Discours dans un bistrot
Je veux être un président qui d’abord respecte les Français, qui les considère.
Un président qui ne veut pas être président de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien.
Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée.
Moi président de la République, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur.
Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
Moi président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l'avis du Conseil supérieur de la magistrature n'a pas été dans ce sens.
Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes.
Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.
Moi président de la République, j'aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m'expliquer devant un certain nombre d'instances.
Moi président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d'hommes.
Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d'intérêts.
Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu'ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi président de la République, je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d'un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation.
Moi président de la République, j'engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l'énergie, et il est légitime qu'il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens.
Moi président de la République, j'introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections non pas de 2012, mais celles de 2017, car je pense qu'il est bon que l'ensemble des sensibilités politiques soient représentées.
Moi président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue, pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais en même temps je ne m'occuperai pas de tout, et j'aurai toujours le souci de la proximité avec les Français.
L'actuel président de la république
- Spoiler:
- « Pour éviter à tout prix que vos sales gosses refusent de manger leur purée de restes, il ne faut pas s’y prendre à l’ancienne, les méthodes du vieux Robert sont dépassées. Il suffit en effet de faire appel à toutes vos personnalités intérieures, un collectif si puissant que l’idée même de révolte serait inimaginable aux yeux de votre mioche adoré. L’idéal serait de laisser fermenter vos personnalités dès la naissance en en limitant vos aptitudes biologiques innées.
- Spoiler:
- Ensuite, vous poursuivriez le conditionnement en réduisant de manière drastique tout fantasme, pour les ramener à une forme d’aberration sexuelle. Un individu sans cul n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations de diacre, moins il peut procréer celui qui va se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès à votre réservoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre l’autre sexe et toute expérience, que votre non-conformation au grand public anesthésie en vous tout contenu dispersif. Surtout pas de pornographie. Là encore, il faut user de dissuasion et non de violence directe : on ne massera pas allusivement, via la collision, plus de divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est utile et pudique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’humain de procréer. » Aldous Huxley
Pour le suivant: Discours dans un bistrot
Je veux être un président qui d’abord respecte les Français, qui les considère.
Un président qui ne veut pas être président de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien.
Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée.
Moi président de la République, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur.
Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
Moi président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l'avis du Conseil supérieur de la magistrature n'a pas été dans ce sens.
Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes.
Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.
Moi président de la République, j'aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m'expliquer devant un certain nombre d'instances.
Moi président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d'hommes.
Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d'intérêts.
Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu'ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi président de la République, je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d'un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation.
Moi président de la République, j'engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l'énergie, et il est légitime qu'il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens.
Moi président de la République, j'introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections non pas de 2012, mais celles de 2017, car je pense qu'il est bon que l'ensemble des sensibilités politiques soient représentées.
Moi président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue, pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais en même temps je ne m'occuperai pas de tout, et j'aurai toujours le souci de la proximité avec les Français.
L'actuel président de la république
Piotreeuh en personne- Messages : 15
Date d'inscription : 15/12/2015
Age : 31
Localisation : Berne
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