Voyage initiatique

par Invité Dim 16 Déc 2012 - 19:22

Voici une définition que j'ai trouvée sur un site:
"Le principe du voyage initiatique est d’apporter un plus à celui qui
le vit, de lui permettre de gravir un échelon dans la connaissance des
autres, du monde, et par-dessus tout, de soi-même, du Soi en soi.

Dans le voyage initiatique, le voyageur aspire à se fondre dans la
culture de l’autre, se fond à autrui. Par ce parcours, il viendra à
rompre avec son quotidien et ses habitudes; donc il osera remettre en
question ses pratiques et ses pensées et s’imprégner de celles des
autres.

Ce qui distingue le voyage initiatique d’un autre voyage, c’est
l’ouverture aux rencontres et aux imprévus qui vont permettre une
découverte intérieure, un éveil, une meilleure connaissance de soi.

Dans le voyage initiatique, le voyage occupe une place privilégiée,
car il favorise la contemplation et la paix intérieure. Il est souvent
le reflet des paysages intérieurs et des ambiances"

Je voudrai faire ce voyage.
comment ou pourquoi? je n en sais rien. Ce voyage n implique pas forcement d aller tres loin, la mouvance se fait en soi, au contact des autres.

Quel serait pour vous le ou els voyages initiatiques qui combleraient vos attentes et aspirations qui vous feraient changer de vie, rompre avec celle ci?

Moi je chercher l idée s impose de plus en plus a moi.
je dois partir. Ou quand comment pourquoi ? je sais pas

et vous?

par Satisu Lun 17 Déc 2012 - 22:09

Cette définition est juste, hum fantasmatique? J'en ai des "convulsions" mental.
Mais pas du même point de vu que le tien, plutôt inversé, j'en ai déjà pratiqué plusieurs, mais qui n'allait que dans un seul sense, moi vers autrui, et pourquoi pas un jours l'inverse ? Un véritable fantasme vraisemblablement irréalisable dans l'immédiat. =)

par Invité Lun 17 Déc 2012 - 22:12

je ne comprends pas satisu.
le sens que je donne a un voyage initiatique c est aller de moi, vers moi, en regardant les autres, ou en me regardant, en apprenant de tout ce qui se passe autour de moi.
oui on peut le faire ici et maintenant
mais je pense avoir besoin de m échapper pour le faire au mieux...

par Satisu Mar 18 Déc 2012 - 22:44

Oui, mais non. Mais enfait oui ! Quand je me livre a ces pratiques c'est de de moi a moi en effect, mais c'est moi qui m'initie a l'autre on va dire, point l'inverse. Bref, parfois s'échapper aide, mais ne fait pas fuir un problème juste le distancer quelque peut !

par Roland7 Jeu 20 Déc 2012 - 22:19

Le voyage initiatique ultime, c'est la vie.

Il peut être autant intérieur qu'extérieur.

Certains ont besoin de voyager concrètement, de changer d'horizon (de pays, de milieu, de champs d’expérience, de connaissance, ...). Ceux là se connaîtront/découvriront à travers relations, échanges, ils développeront un large espace de compétences, de connaissances sur le monde les cultures, quelque soit le champ qu'ils explorent ...
D'autres cultiveront toujours plus ou moins le même jardin, mais en en approfondissant sans cesse la perception, sous de multiples et différents angles. Ceux là, à travers la compréhension de plus en plus profonde d'une thématique en viendront à comprendre les processus et les fonctionnements de principe de toute chose, y compris d'eux-mêmes ...

Découvrir un pays, apprendre une nouvelle langue, s'intéresser à un art nouveau, débuter une psychothérapie, cultiver son jardin (réel ou symbolique !), développer la qualité de nos relations, notre capacité à aimer, à créer, notre conscience d'un aspect quelconque du réel, tout cela, vécu avec intensité, profondeur, conscience peut être initiatique ...

Ce qui fait que quelque chose, une pratique, une expérience est "initiatique", est l'énergie, l'attitude intérieure, l'ouverture et la motivation profonde que l'on y met ... la foi, et la confiance que l'on ressent en s'engageant, qui n'enlève pas pour autant les doutes et les interrogations ...
Cela peut être recherché, mais cela ne peut pas être "fabriqué", parce que c'est une rencontre intime et secrète (y compris pour une part, à nous-même), une conjonction qui vient à son heure, entre une nécessité intérieure forte (une exigence et un besoin, un désir profond, une aspiration aussi) et un élément de la réalité extérieure qui est en résonance, qui "répond", et permet l'incarnation et la projection de ce qu'on porte en soi, et qui fera "écho", aussi bien dans nos erreurs que dans nos vérités, pour nous faire progresser "en conscience", en connaissance (de soi et de cet autre), et en amour/connections avec nous-même et avec cet autre ...

Initiatique veut dire pour moi : transformant, faisant évoluer notre conscience de nous-même et du monde ...
Cela veut dire aussi, d'une certaine manière, commencer à "rentrer à la maison" (une maison intérieure profonde, indéracinable, pleine d'amour et de sagesse), désirer vouloir retrouver, le paradis "perdu" que l'on porte en soi depuis toujours, la source secrète de notre vie (celle d'où nous sommes partie et qui est notre destination finale) ... C'est commencer à accepter que la soif de bonheur que l'on porte en soi, à un sens, un but, une finalité ... et se mettre en route pour le(s) découvrir ...

Un proverbe africain dit (de mémoire) : "S'il y a soif, c'est que l'eau pour l'étancher existe".

Nous avons la possibilité de porter à une telle incandescence nos aspirations profondes, non sans luttes et combats, non sans peur et courage, qu'elles peuvent alors s'accomplir en nous !

Une initiation formelle n'est souvent que le début d'un véritable chemin initiatique !
Quelques réflexions à la volée ! Bonne soirée.

par Fata Morgana Jeu 17 Jan 2013 - 9:42

La vie elle-même est ce voyage, et pour mieux dire, ce pélerinage. C'est dans la façon d'interpréter les évènements qui ponctuent ce voyage que peut apparaître une fécondité ontologique. Si nous avons conscience d'être parvenus à un certain point dans notre vie, le sens se trouve dans la conscience que ce point se situe sur une ligne. Nous percevons, pour certains d'entre nous une sorte d'amer à l'horizon de notre existence, un tropisme puissant comme un impératif catégorique qui nous meut. La lecture que nous pouvons faire de notre expérience de vie, si elle se fait sur un mode symbolique peut s'enrichir d'un sens initiatique que l'attention soutenue rend perceptible. La vie a un sens à proportion qu'elle a une direction à suivre. En général, la rupture avec l'environnement quotidien est un préalable à une mise en chemin. Être peut devenir notre chef d'œuvre, notre merveille artisanale. J'ai toujours été frappé par ce passage concernant Abraham: " Il quitta sa terre et sa parenté sans savoir où il allait." Autrement dit, c'est suite à une rupture initiale que se forge un destin.
Nos particularités, si elles sont aigües nous contraignent à rechercher au loin - qui peut être le fond de soi - "une terre et une parenté" nouvelles. (Un retour vers les "initias"...) Il y faut une sorte de souvenir de ce qui sera, il y faut une détermination sans faille, il y faut une sorte de "foi" qui professe qu'au terme de cette pénible rupture avec notre milieu, qui peut être continue tout au long d'une vie, il y a une finalité.
Une finalité ontologique. Un delta dans lequel s'évasera notre être.
Personnellement, j'appelle ce point de transposition complête et essentielle de ma vie mon "Enfin".
L'idéal d'une vie libre et champêtre impose le nomadisme. Le nomade intérieur marche seul et silencieux d'un monde à l'autre, de moi en moi, jusqu'à prendre une dimension universelle.

par Introitus Jeu 27 Juin 2013 - 0:52

il est étonnant, ce n'est pas la première fois,
que j'ai envie de 'partir', de "m'arracher' de là...
Cela me reprend ces temps....
J'aurais envie de tout quitter
pour aller, me laisser aller....
je ne saurais dire où....
mais aller, se laisser aller, voilà!

Une envie de me défaire de tout,
car je pense de moi, ne rien avoir/à voir!

Aller voir ailleurs où je suis,
car je ne me vois pas, ou que trop peu...

Laisser ce corps marcher, le voir marcher
le voir libre, vivre.
M'occuper à prendre soin de lui,
de tout ce qu'il fait pour moi.

Je pense que ma raison profonde d'un tel voyage,
c'est de me voir, libérée de tout ce merdier que je traine,
que je me farde sur le dos, que je porte,
et qui m'insupporte que je ne supporte plus,
tout ce que je m'impose....
et qui ne semble pas faire partie de moi.
Tout mon être au plus profond semble ne plus vouloir sup-porter cela.
Aller trouver ce qui fait et est l'essentiel: mon essentiel!
A vrai dire, je ne sais plus ce que je suis, ni comment....
d'une certaine façon.
"les autres" ont toujours été le modèle d'exemple,
et ma vision a donc toujours été faussée,
'au travers de'...

Je ne sais pas si je peux prendre cette décision,
car je ne sais pas sur quel point mon changement peut s'effectuer...
étant donné que mon dilemme est intérieur
j'ai peur de me découvrir pire que ce que je suis!
C'est terrible, je suis horrible avec moi!

par anianka05 Jeu 27 Juin 2013 - 9:13

Prendre son sac à dos et laisser ses pas faire le reste. C'est ce que mon petit frère a fait. Sacrés résultats!

par Invité Mer 3 Juil 2013 - 19:20

Fée de Boreve a écrit:Je voudrai faire ce voyage.

Moi je chercher l idée s impose de plus en plus a moi.
je dois partir. Ou quand comment pourquoi ? je sais pas

A défaut de répondre directement à tes présents questionnements, je peux par contre raconter mon propre voyage initiatique et ainsi t'indiquer le contexte, l'état d'esprit, les raisons qui m'ont amené à me décider...

Allez, je me lance, ça va peut-être être assez long, avec des détails qui n'auront peut-être que peu d'importance pour les autres, mais il y a tellement à dire sur l'immence richesse des éléments et évènements qui se sont déroulé en permanence durant tout ce voyage...le mot "magique" prend vraiment ici tout son sens, véritablement, et on ne revient plus le même, définitivement !
C'est d'ailleurs à cela qu'on sait que ce fut un voyage initiatique, et également la raison pour laquelle on ne peut l'envisager que si on est véritablement prêt à basculer dans un autre fonctionnement, prêt à tout abandonner au sens de "en mesure de se détacher du tout précédent".
Ce voyage particulier n'est en fait que la suite logique de nos premiers pas déjà entrepris sur notre propre chemin de compréhension, une étape à mon sens, juste essentielle et nécessaire pour tout candidat(e) à la libéralisation profonde, véritable et définitivement acquise en toute circonstance pour le reste de sa vie.

Le bon kifff quoi:!: Exclamation

LE CONTEXTE :

- 1er février 2001, j'aménage dans une nouvelle maison à 30 km au nord de Bordeaux avec l'amie de l'époque, pour nous situer à mi-distance de nos boulots respectifs.

- 3 février 2001, un samedi de mémoire, comme un éclair, tout devient super clair, en fait je ne ressens plus d'attirance particulière envers mon amie, juste un respect neutre. Je lui expose mon point de vue, la fin de notre relation de couple, on échange sereinement pendant 2 heures et on se sépare paisiblement. La plupart de nos affaires étaient toujours en cartons !
On dépose le préavis de 3 mois en suivant, qui nous entraine jusqu'à début juin.

- 12 avril 2001, c'est le dernier jour du nouveau taf que j'avais commencé 4 mois auparavant, celui-là même qui avait entrainé le déménagement.
De là, je me questionne sur mon nouveau lieu de vie : Réaménager vers le centre de Bordeaux et retrouver un nouveau taf, j'ai déjà fait, et cette recopie ne me motive pas du tout.
C'est l'époque où j'étais intrigué par certains évènements que la vie me présentait, des concours de circonstances, coïncidences étranges et particulières, synchronicités (dont je ne connaissais pas le terrme à l'époque), j'avais réussi à lire il y a peu un bouquin intitulé "Le hasard n'existe pas", prêté par ma mère quelques années auparavant.
Le pays basque français m'attirait beaucoup, j'y avais fait quelques brèves escales durant mes précédentes années sur Bordeaux. Je sentais de plus en plus que cette destination allait être incontournable, en tout cas, chaque cogitage de projet de vie me ramenait à cette région.
Petit bilan du cogitage : Retour sur mes terres natales bretonnes inenvisageable, potentiellement grillé professionnellement sur la place de Bordeaux à l'époque où je ne savais pas me taire (et mêlé à un peu de paranoïa également), aucun intérêt à reprendre un logement sur Bordeaux juste avant l'été, et une autonomie financière de plusieurs mois suite à la fin de mon contrat.

- 11 mai 2001, un jeudi (je m'en souviendrais longtemps) : Je fais l'état des lieux de sortie, toutes mes affaires ont été stockées chez un ancien client, mon courrier est transférée chez une copine de confiance qui est chargée de me le gérer, m'apeller si besoin.
Me reste ma voiture, chargée d'une tente, de fringues, nourriture, un tel portable et ma planche de body-board !
Je dis au revoir à mon ex qui a souhaité être présente à mon départ.
Direction : Le Pays Basque à l'aventure !!!!

LE VOYAGE INITIATIQUE :

- 11h30 : Départ. Le temps est doux, ensoleillé, quelques très légers nuages blancs en altitude, pas un brin de vent, tout est super calme, les feuilles des arbres ne chuchotent même pas, un de ces rares moments de silence et d'immobilité total.
Toute la nature autour de moi semble comme retenir son souffle, me montrant qu'elle est certes bien là en pleine vie, présente, mais qu'elle est également en train de m'observer et en attendant que je monte dans ma voiture, démarre et commence à partir avant de reprendre son souffle ! Je me souviens encore parfaitement de l'odeur de cet instant...
Sur l'autoroute au sud de Bordeaux, je file en direction de Bayonne. Je regarde dans mon rétro et me dis que je viens de quitter cette ville, cette vie depuis 6 ans; je prends réellement conscience à ce moment-là que j'ai supprimé tout moyen pour retourner y vivre directement au cas où j'envisageais de stopper cette aventure, je suis désormais contraint d'avancer droit devant moi, dans cet inconnu total et juste imprévisible, sans liberté et possibilité de retour immédiat confortable ! Petite montée de flip, radoucie rapidement par le fait que je ne peux, de toute façon, plus faire "machine arrière" de toute façon.
Ma principale crainte à l'époque était non pas de me retrouver seul, mais de ne pas avoir la possibilité d'entrer en contact avec des personnes. Les heures qui suivront me montreront l'exact contraire !!!!!

- 17h30 : Je me trouve un camping au nord de Bayonne, installe ma tente et m'apprête à préparer le diner. Et là je me dis : Non, ce n'est pas le bon moyen de rencontrer des personnes. Comme par hasard, il n'y avait que des néerlandais en camping-car dans ce camping et je ne parle pas cette langue, et aucune envie de baragouiner des phrases bateau en english de base !
Je décide donc d'aller sur le Petit-Bayonne, la charmante partie historique. En marchant, je passe devant une restauration rapide locale. Là, je me rapelle que j'ai faim, demi-tour, je commande et m'assiers devant le comptoir.
S'ensuit alors une discussion avec la serveuse, j'étais le seul client. Je lui indique ce que je fait là, mon projet, elle me dit 2-3 mots de sa vie.
Au moment de régler, elle me tend un papier avec son n° de tel en me disant :
" Tout seul ici sans connaitre personne, tu dois certainement avoir besoin de rencontrer du monde. Tiens, voici mon tel, tu peux m'apeller dans 2 jours, je serais dispo samedi. Je te présenterai mon ami, il habite à 2 pas d'ici."
Après l'avoir remerciée chaleureusement, je rentre au camping, en me remémorant ce qui vient de m'arriver ! C'est juste énorme pour moi, je n'en reviens même pas, suis très surpris d'un tel résultat positif et immédiat face à mes pires craintes du moment, et ce, avec un telle facilité totalement déconcertante pour un gars qui cherchait toujours à construire et créer les choses et relations pour obtenir ce qu'il voulait.
Cette nuit-là, je m'endormirai ponctuellement bien rassuré sans cogitage extrême, c'était déjà ça de gagner !

- Vendredi 12 mai 2001 : Je me lève à 11h, le temps est gris, mon cerveau est dans le même état. L'euphorie de la veille au soir est redescendue, voir disparue. Je prends mon p'tit-déj l'esprit préoccupé en recogitant sur ma réalité du moment : "N'ai-je finalement pas fait de connerie en me lançant dans cette aventure où je ne maitrise plus rien, où je ne sais même pas ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui ?"

C'est pourtant bien ce jour-ci précisément que ma vie basculera sur cet "AVANT-APRES", dans un état intérieur absolument nouveau qui restera désormais gravé à vie et dont je ne cesserai de retrouver sa permanente compagnie !!!

Après mon p'tit-déj, je laisse ma tente en lieu et place pour aller faire un tour en voiture sur le BAB, Bayonne-Anglet-Biarritz, traverser ces villes pour "sentir" l'ambiance générale. Le temps s'éclaircit peu à peu, la chaleur du soleil s'accumule juste derrière les nuages, près à bondir à la toute première percée d'un nuage.
J'arrive en bord de mer, scrute les vagues du coin pour mes éventuelles futures séance de body. Pas de doute, c'est le bon moment pour aller acheter ma propre combi afin de compléter mon équipement (jusque-là, j'empruntais une ancienne combi de mon ex, elle était maitre-nageuse et moi, je ne savais pas nager à l'époque...pas de hasard !!!). Je trouve la combi qui me va nickel, c'est une somme conséquente pour une activité pas spécialement vitale, mais je m'accorde ce confort, cet "écart" face à mes références éducatives.

Ayant parcouru toute la côte, j'entre maintenant un peu dans les terres, en me disant qu'à cette allure, je vais
faire très rapidement le tour du pays basque...et du coup, que faire après ????? Reflip!!!
En pareille situation, j'avais le réflexe de la cigarette et m'arrête donc au premier village sur la route, La Bastide-Clairence, un charmant petit village pittoresque et typique du coin!
En quittant le buraliste, je lui dis que son village mérite de s'y arrêter quelques jours (sans penser que j'avais envie de le faire)...il me sourit avec reconnaissance.
Je ne savais pas que c'est exactement ce qui allait m'arriver dès les minutes qui suivront !

Au lieu de repartir directement en voiture, je me mets à marcher sous le porche en longeant les habitations, contourne à gauche à l'angle où se situe un atelier/galerie de poterie. D'ailleurs, pour la petite histoire, la potière-céramiste s'appelait Gislaine Potentier ! ça ne s'invente pas !
En passant devant sa porte, je me dis que j'ai le temps, que je n'ai surtout que ça à faire de toute façon, et que, avant de reprendre la voiture, autant oser y entrer, osé lui faire prendre de son temps même si je sais que je ne lui achèterais rien.
Elle était en train de préparer sa galerie en vue d'un vernissage de tableaux prévu le lendemain et tentait en vain de faire fonctionner une lampe halogène sur fil. Voyant cela, je regarde ça et trouve la solution rapidement. Je me souviens encore de son regard étonné par la facilité et rapidité de la réparation. Pour moi, rien de plus facile, ça ne fonctionne pas, je regarde, ça peut se réparer, je répare, ça me fait plaisir, ça rend service et c'est tout.
S'ensuit un papotage, elle me parle de son activité, son vernissage du lendemain... Au bout de 2h, voyant le gros bazar partout dans sa galerie, je lui propose de lui filer un coup de main de rangement. Elle est surprise par ma proposition mais accepte quand je lui dis que de mon côté, j'ai le temps. Et pour cause, je n'avais rien d'autre à faire, ça tombait bien pour moi aussi finalement et ça lui rendait super service.
Le soir, elle avait un repas prévu devant sa galerie (sous le porche, elle habite à l'étage) avec une dizaine d'amis, artistes, dont ses voisins et amis de longue date, elle ancienne infirmière libérale et désormais magnétiseuse, lui, ancien tisserand et actuellement entraineur d'une équipe de volley féminine espagnole. (la frontière n'est pas loin!) Bref, des soixante-huitars à la cool...
Elle m'invite donc à ce diner et me propose de dormir au village si je le souhaite chez ce fameux couple. Là, je me rappelle que j'ai laissé ma tente au camping à 25 km. Un des gars du diner étant déjà arrivé, il me propose spontanément de m'accompagner pour aller chercher ma tente.
Première leçon de vie de ce voyage initiatique : Ce jour-ci, je comprends que désormais, lorsque je quitterai un lieu, je prendrais avec moi toutes mes affaires...CQFD!

Super repas convivial, avec ses produits locaux.
Je suis donc invité à la suite à prendre un thé chez le couple. S'ensuit une riche discussion sur la vie...et paradoxalement, c'est la femme qui me posera beaucoup de questions et seront en position d'écoute, alors qu'ils tapaient 40 ans de plus !
A 5h du mat!, on décide de stopper la discut pour aller se coucher. Elle me remercie et m'indique alors qu'elle aurait bien aimé avoir tout ce recul et cette "compréhension" sur les évènement de la vie lorsqu'elle avait mon âge (28 à l'époque), que ça lui aurait bien été utile pour affronter la perte de sa mère.
Moi, je venais de perdre mon frangin en moto 9 mois auparavant et avais réussi à en faire le deuil au bout de 6 mois jour pour jour, le 1er février 2001, tout en accompagnant ma mère dans son propre travail de deuil qui lui, durera 9 ans avant qu'elle ne retrouve une certaine sérénité face à la vie et une acceptation !

Je suis donc invité à aller dormir dans le grenier. il y avait déjà quelques matelas ici et là, du foin et un peu de bazar, et pas de fenêtres, juste les ouvertures donnant sur la montagne !!!
Je me couche et me mets à revisualiser tous les évènements de cette fabuleuse journée des plus inatendues !!!!
Je me remémore chaque détail qui a enchainé le suivant, puis le suivant jusqu'à en arriver à ce présent instant où j'entends seulement le bruit des clochettes accrochés aux moutons en contre-bas de la maison, à nouveau dans un calme total, une douce chaleur et sans le moindre brin de vent.

Un moment de paix intense m'envahi alors à cet instant précis...

J'ai à cet instant précis la preuve irréfutable que la Vie est logique, et je viens par la même occasion de trouver un moyen humain et efficace pour en obtenir le nectar le plus riche et le plus kiffant qui soit !!!!
S'ensuit alors en moi, pour la toute première fois de ma vie, ce profond sentiment de TOTALE SERENITE, cette sensation irréfutable de paix intérieure invincible et définitivement acquise.

- Samedi 13 mai 2001 : A mon réveil, j'ai perdu concrêtement ce sentiment de sérénité totale face à la réalité de ma vie et son inconnu. Par contre, je sais désormais qu'un tel état de paix véritable existe bel et bien et peut se vivre humainement. Il ne me reste plus maintenant qu'à chercher les moyens de retrouver cet état de plénitude généralisé et surtout de tenter de la maintenir à flôt le plus longtemps possible.
Je quitte mes hôtes avec de grandes embrassades comme on sait le faire dans le Sud, on a nos numéros de téléphone et j'envisage de les contacter avant de quitter le Pays Basque.
Milieu de matinée, j'enchaine en téléphonant à la serveuse comme prévu. On se donne rdv au Petit-Bayonne et elle me présente une de ses copines, et son ami.
Et là, tout s'enchaine de façon magistrale, comme dans un film...et pour le coup totalement inatendu !!!

Pour résumer, je passerai les 10 prochains jours dans l'appartement de son ami, il me laissera les clés de son appart, bossant dans la restauration le midi et le soir. On se fera tous les 4 quelques soirées bars, quelques promenade-rando. Je serais libre pour aller faire des sessions de body-board...
La magie continue d'opérer !!!!

Au bout de 10 jours, je ressens le besoin de me retrouver seul et décide de quitter les lieux. Ma grande liberté aura éprouvé ces relationnels naissants, je ne les reverrai finalement pas.

- Mercredi 24 mai : Départ du Petit-Bayonne, je trace en direction des montagnes, j'ai envie de me trouver seul face à la nature, loin des être humains. Je naviguerais ainsi pendant 2 jours, installant ma tente au sommet de cols. J'ai souvenir de vents frais, de brouillards épais, même en journée.

- Samedi 27 mai, au gré des vallées parcourues, de mon isolement total, j'ai à nouveau envie de voir du monde. Je regarde la carte, et cherche la ville la plus proche. Ce sera donc PAU !
Je me gare Boulevard des Pyrénées, un endroit de la ville magnifique. On est sur les hauteurs et de là s'ouvre un gigantesque panorama de la chaine pyrénéenne, et ses sommets encore enneigés : un lieu très beau et rare.
Je prends un verre à l'un de ces nombreux bars situés le long de ce boulevard. Petite marche dans les rues, à me demander ce que j'allais bien pouvoir faire maintenant.....le vide complet !!!! Les montagnes, c'est fait, la mer, trop loin et pas super beau temps, plus envisageable de recontacter les personnes de Bayonne, bref : que faire ???????

Et c'est à cet instant précis de désarroi total mais assumé qu'un nouvel et très heureux hasard de la Vie me convierra à croiser la potière et son amie magnétiseuse dans son fourgon. C'est elles qui me reconnaissent, s'arrêtent, m'indiquent qu'elles vont aller exposer à 2 pas de là le lendemain et que je peux venir avec elles si je le souhaite !
Evidemment, je ne me pose pas de questions...je commence même à être habitué à ces petits signes de la Vie !!!
Je les aiderais à préparer leur expo et passerais le dimanche parmi tous les artistes. La potière fera ce jour-ci de belles ventes et surtout obtiendra un accord pour un projet éducatif. Elle me confiera que j'étais comme son ange-gardien et que ça l'avait remotivée à croire en son affaire !
Après la fermeture de l'expo, je suis invité à diner chez elle. J'y resterai quelques jours, profitant de la mer et de la campagne.

- Un pote breton et sa copine ont prévu de descendre me rejoindre. On passera 1 semaine ensemble. Là, je me rendrais vraiment compte de la différence entre une vie basée sur l'inatendu et ses fabuleux et heureux hasards pleinement enrichissants, d'une vie basée sur le besoin de tout garantir, tout maintenir, tout garder et surtout ne rien perdre.
Fini les bivouacs nature, bonjour le camping sécurisé sans âme ! Adieu les synchronicités de la Vie, bonjour l'ennui de l'accumulation et de la recopie permanente chaque jour ! Terminé les joyeuses rencontres hasardeuses gavées d'énergie constructive et pleine de larges sourires vivants, place à la morosité, la rengaine et au baratinage permanent !
Sauf que désormais, même en restant avec ma nature naïve de base, je ne suis plus dûpe et j'ose croire maintenant que les gens peuvent mentir sous couvert de belles paroles ou pseudo-démonstrations...

Je les ai supporté une semaine, semaine pendant laquelle ils n'arrêtaient pas de me dire qu'ils allaient ensuite descendre en Espagne et bla-bla-bla et bla-bla-bla. Moi, j'en ai eu assez, d'eux pour commencer, puis de mon périple finalement. J'ai décidé de les laisser là pour remonter sur Bordeaux et passer quelques jours chez un couple d'amis. J'apprendrais qu'ils étaient descendus jusqu'à la frontière et rester la journée, avant de remonter direct en Bretagne ! CQFD. Je m'éloignerais également d'eux et de quelques autres très rapidement après, n'ayant plus suffisamment de points communs à partager.

J'avais le sentiment d'avoir fait le tour du périple-aventure, que j'y avais découvert l'essentiel.
J'avais désormais une foi innébranlable en la qualité de la Vie, je savais que j'étais invincible, même face à la mort. Je savais que tout est potentiellement possible et envisageable, qu'il y a toujours une porte de sortie au bout du couloir, et que tant que cette porte ne s'entrouve pas, 'est qu'on peut encore marcher et avancer dans ce couloir sombre, en attendant le soleil retrouvé !
Et surtout, j'avais un tout nouveau projet à mettre en place pour ma vie à venir :

J'AVAIS DECIDE D'ALLER VIVRE ET HABITER DANS UN PETIT VILLAGE EN COEUR DE CES CHERES MONTAGNES PYRENEENNES.

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