help ! CDI ? or not , quelle choix de vie ? telle est la question

help les zèbres !!! voici quelques unes de mes préoccupations du moment....
dans ma "vie d'avant", j'étais dans un ville que j'aimais, j'avais un job qui m'éclatait (mes deux chefs etant HPI, on s'entendait plutot bien), j'avais le droit de m'exprimer, de créer, de proposer, et c'etait bien. mais précaire.
En dehors du boulot, plein d'amis, du sport à gogo, des histoires sentimentales ici et là, une vie de couple mais oui mais non.
Dans ma nouvelle vie (depuis le mois de Juin) : on me propose un CDD à l'arrache d'un an, pile sur mes compétences. OK, je monte sur Paris, je m'ennuie tant dans mon job qu'au dehors... (dire que je devais partir en tant que logisticienne à Haiti dans une grosse ONG)

Et puis la semaine dernière le grand chef me recoit pour me parler "d'avenir", un CDI, avec à la clé un poste à responsabilité dans mon domaine. Moais... situation délicate et génante, je n'ai pas su quoi lui dire.... il avait l'air au moins aussi embété que moi.
Comment lui dire que oui, c'est sur que çà a l'air passionnant présenté comme çà, mais que je m'ennuie, que la mentalité fonctionnaire c'est pas pour moi, que la solution à leurs problèmes de gestion, je l'avais dès mon arrivée, et que... ben je ne sais pas !
que la vie parisienne je ne m'y suis pas encore faite, que j'aspire à plein de choses, mais que bon... au final, c'est quoi la vie, dis moi msieur, toi qui a toujours tout miser sur ton boulot?

Je ne peux décemment pas lui dire que je compte les mois avant la "libération" (M-5) , je prévois un voyage de plusieurs mois, j'ai besoin de me retrouver, de voir du pays, de m'enrichir intellectuellement et de réflechir sur les choses.

Parce que je ne peux pas être partout, parce que je ne sais plus ce que je veux à court,et moyen terme... biensur, à terme, je veux fonder une famille, avoir une maison en bord de mer ou à la campagne,être heureuse.
mais d'ici là je fais quoi ?
où est ma vie ? avec qui ? où je suis vraiment ?
pourquoi je ne reperds pas mes 10 kg qui me reste à perdre pour "me retrouver" ?
pourquoi je suis en ce moment dans cette vie qui est tout ce que je rejettais ?

et puis, l'autre jour j'etais presque prête à dire oui, à ce CDI et là j'hésite encore... projection de vie avec menottes en quelque sorte... mais relativise voyons, c'est "juste" un emploi stable. oui j'ai besoin de stabilité mais je la fuis aussi... tout s'entremêle se synthèse,désynthétise, reconstruit, croise, décroise, s'entremêle et la seule chose que je trouve à faire c'est de procrastiner et de faire encore plus de sport pour "moins" penser ...
j'évite mon chef, je ne prends pas de décision, je repousse

bonjour Elooo,

Je vois à peu près quelles peuvent être tes interrogations car j'ai exactement les mêmes en ce moment, à l'exception que je n'ai pas encore trouvé LE domaine professionnel dans lequel je pourrais ne pas m'ennuyer... (en fait moi je verrais bien ma vie remplie de voyages et de découvertes, par exemple apprendre dans un domaine puis partir voyager quelques temps pour ensuite revenir et ré-apprendre autre chose pour repartir et ainsi de suite. Cela reste utopique...le monde d'aujourd'hui ne permet pas de faire ça ). J'ai aussi envie de construire quelque chose avec quelqu'un mais c'est tellement le bordel (pardon pour ce mot peu élégant) dans ma tête que je ne sais pas par où commencer...

D'après ce que j'ai pu lire dans ton message, tu deviendrais fonctionnaire titulaire si tu acceptais ce poste, ce qui pourrait te permettre de prendre des disponibilités pour voyager par exemple (je sais de quoi je parle je suis également fonctionnaire...).
Si tu acceptes ce poste et que tu te rends compte que ce n'est vraiment pas possible, tu auras toujours la possibilité de démissionner. En prenant les choses sous cette optique tu te sentiras peut être moins "menottée".

En lisant tes lignes, je comprends ce qu'un ami très cher (qui est probablement hqi) m'a expliqué, malgré ses profondes envies de fonder une famille, de construire quelque chose tant personnellement que professionnellement il a peur de l'engagement sous toutes ces formes.
Ça le tétanise. Son besoin de liberté est si grand qu'il l'empêche de faire ce dont il a vraiment envie, un peu comme si il était esclave de ça, il en souffre beaucoup. Bref... pardonnes moi je dévies du sujet de départ.

En gros ce que je te conseille dans l'immédiat, c'est d'envisager d'accepter le poste, ce qui t'apportera un confort financier (ben oui il faut y penser aussi...) et puis dès que tu le peux tu prends une dispo pour te retrouver ou te trouver . (je sais ce que tu vas me dire : "oui mais je m'ennuie", à cette remarque je n'aurais pas de solution immédiate car je n'en ai pas encore trouvé qui fonctionne pour moi )
Si tu y parviens (et je te le souhaite de tout coeur), tu pourras alors faire ce dont tu as vraiment envie.

Faire un choix est un exercice difficile, l'envie et la raison sont en constante opposition, il faut donc réussir à concilier les deux, c'est là qu'est l'os...

J'espère que mes propos ne sont pas trop confus...j'ai du mal à trouver les bons mots pour retranscrire les choses aussi fidèlement qu'elles sont ressenties, c'est un exercice difficile aussi.

Quoi que tu décides, j'espère que cela t'apportera

Moi je te dirais bien de mettre a profit ces 5 derniers mois de missions pour preparer l avenir dont tu reve..ne peux tu pas a nouveau partir pour ton ONG?

Just do it

Ne t enferme pas tu le regretteras toute ta vie et tu finiras de toute façon par partir;

Vis, je t en conjure....

Salut elooO,

Je suis bien incapable de te dire quoi faire, bien sûr puisque que seule toi prendra cette décision au final. Alors je peux te faire part de mon expérience puisque que je ne suis jamais resté plus de deux ans dans une entreprise, et ça fait trente ans que ça dure.

J’ai eu principalement des emplois à contrats précaires, intérim, CDD et parfois des CDI. Comme toi, à chaque fois, les CDI me faisaient peur. Pris par mes obligations familiales (j’ai eu cinq enfants), j’ai presque toujours dit oui, et toujours je l’ai regretté.

Comme toi (enfin presque), lorsque l’occasion d’un CDI se présentait, je sentais comme une chaine qui s’attachait à mes pieds. Ce sentiment si particulier pesait sur mon état d’esprit dans le travail et forcement, un moment ou à un autre, la crise explosait. Mon sentiment d’être enfermé influait sur mes relations avec la hiérarchie qui déjà n’étaient pas très bonnes. Comme en plus, j’avais du mal à comprendre ce qu’on peut trouver de si rassurant dans un emploi qui ne se renouvelle pas, savoir qu’aucune amélioration que celle dépendant de mon chef ne pouvait venir, ça me glaçait et je partais au boulot en marche arrière. Rien de plus terrible que sentir cette spirale funeste quand il s’agit de passer ta semaine dans un lieu où tu comptes les jours à l’envers. Depuis, je sais que jamais plus je n’accepterai cette forme de contrat, pas bon pour ce que j’ai. C’est vrai que parfois j’ai accepté des CDI en sachant très bien que je démissionnerai, il faut avoir le courage de le faire parce que faire face à la réaction de la boite et à la durée du préavis est lourd parfois, ils ne te lâchent pas comme ça en général !

La liberté d’être est dans le pouvoir de dire non. Il parait que dans ta situation, dire oui te pèse et dire non te tente. Pense à ta liberté, ce qui sera le plus en adéquation avec ton sentiment intérieur. Et seul toi face à toi sais ce qui est bon pour ton avenir professionnel, mais surtout pour toi.

Bien sûr que si tu dis non, tu sentiras une angoisse terrible d’avoir à te retrouver dans une situation précaire, peu rassurante par les temps qui courent, mais une occasion qui s’en va en ouvre une large possibilité d’autres, peut-être bien meilleures, mais peut-être pires aussi. Le prix de la liberté est élevé c’est certain, mais celui de faire ce qui te contraint est pire, destructeur, enfin selon moi, soyons clair, c’est ma vision, je ne veux pas te faire croire que je veux te dire de faire comme je fais, ces propos ne sont que le fruit de mon expérience.

Je te souhaite de trouver le chemin de ce qui te convient le mieux, de prendre la décision qui te correspond le mieux en sachant entendre ce que ton instinct (cette boussole magnifique) t'indiquera.

Bon courage.

merci pour vos messages !
a vous 3, vous avez compilé les 3 facettes majeures de ce que je ressens ces derniers temps.... et donc je reste le 4eme pilier de la chose : l'indécision.
j'ai retourné tout cela dans tous les sens sans parvenir à une décision tangible (et qui dure plus de qq heures....)
la "bonne" nouvelle, c'est que mes chefs ne reviennent pas à la charge pour le moment... je prends ce temps gagné pour voir si déjà, je peux avoir une opportunité hors de Paris et peut être retrouver mon confort affectif (amis, etc) parce que "PARIS" un des paramètres-menottes en plus du gros mot "CDI"
l'option : "non" est mon option spontanée, et comme vous l'avez si bien décrite, l'option "liberté", l'option "je-ne-cède-pas-à-la-pression-de-la-société-et-des-autres" = autre maille des menottes
et puis va t'en faire un arbitrage quand tout le monde te dit que c'est une super opportunité etc... bref

Lettrine : c'est cela meme que je n'arrive à discerner : raison et envie

Fée de boreve : si je pourrais repartir... pour le moment, çà reste dans un coin de ma tête... ya un décalage entre gérer des envois urgents au Mali ou au Soudan, réparer des jeep etc et mettre son tailleur pour aller travailler dans un bureau tout propre et aseptisé dans une belle tour à la Défense...

Factotum : merci pour ton partage d'expérience, c'est vrai que l'option "non" comporte aussi à saut dans le vide

comme à beaucoup ici, tes réflexions / dilemmes me parlent, donc je me permets d'apporter mon grain de sel :

d'abord il ne faut pas perdre de vue que "ne pas choisir" ou "être indécis" c'est aussi faire un choix finalement, enfin je veux dire que ça a des conséquences également, donc ce n'est pas une vraie solution de repli ou de stand-by (ne rien faire c'est faire)

ensuite pour l'aspect "Paris", je t'avoue que moi ça m'a mis au moins 2 ans avant de supporter la vie ici, donc ça peut valoir le coup de se donner le temps, et surtout "donner une chance à l'endroit", et ça demande des efforts aussi, d'inventer à paris la vie que tu voudrais, ou bien si paris ne le permet pas (ex pour moi : j'ai besoin de montagnes, et à paris y'a pas moyen) dans ce cas ré-inventer et re-visiter ta version d'une vie qui te plairait (ex profiter réellement de tous les avantages de paris au lieu de subir la ville et les gens). Ca peut aider de faire une liste des choses que tu aimes et/ou t'intéressent, et de voir ensuite ce que cet endroit a à offrir (et/ou en parler avec des zèbres parisiens qui peuvent te donner des idées de pistes à creuser). Moi je me dis que je ne vivrais pas à paris toute ma vie, donc il faut être sure de ne pas regretter ne pas avoir fait ceci ou celà quand j'en avais l'occasion.

pour ce qui est des menottes, je compatis totalement, et je sais que par exemple je me sens rapidement suffoquer, dans une situation de type "à durée indéterminée", mais en même temps "indéterminée" ne veut justement pas dire "pour toujours", et au final le potentiel d'enfermement d'une situation dépend du pouvoir qu'on lui donne. On n'est jamais vraiment attaché au radiateur, sauf si we give up on ourselves (euh, disons "on arrête d'être exigeant avec et pour soi même"), donc prendre un CDI n'est pas le bagne, la torture c'est :
_ tous les jours de ce cdIIII, penser à cette fin qui n'arrive pas
_ se contenter d'une situation qui ne te convient pas, pour cause de "flemme de chercher ailleurs" ou "oui mais j'ai des RTT" ou "oui mais ça va inquiéter mes parents" où je ne sais quoi d'autre.
Et donc ces deux choses là dépendent uniquement de toi, et de la perception que tu décides d'avoir de cet engagement.

Voilà donc, mon grain de sel, avec un chouia de poivre.
A bientôt peut être si tu viens parfois aux rencontres à Paris !

Manifestement tu n'as pas envie de ce poste. Tout ce qui te ferais aller vers cette options, ce n'est pas toi, c'est des critères dictés par une raison qui viens d'ailleurs, d'une projection sociétale.
Choisir c'est renoncer.
J'ai l'impression que tu n'es pas si indécise que ça. Tu sais parfaitement ce dont tu as envie mais tu pense que ce n'est pas raisonnable.
Et si tu t'en cognais du "raisonnable" ?

Juste une petite réflexion en passant.
Un jour où j'avais grand faim, j'ai accepté un CDI - non sans sueurs froides.
J'ai aussi vu les menottes se dessiner autour de mes poignets, pourtant dans les faits, j'étais libre.
Comme me l'a dit une amie, CDI ne veut pas dire Coincé Définitivement Ici.
Le contrat est une négociation, un CDI ça se rompt - aujourd'hui il y a les ruptures conventionnelles, bien pratiques.
On ne donne pas son âme quand on signe un contrat de travail, on propose ses compétences en échange d'un salaire.
Une des façons de prendre du recul dans ces situations est de rester centré sur le contrat, de se dégager de l'affectif.
Qu'est-ce qu'on me propose concrètement ? Quels sont les faits, les textes, les clauses ? Etc.

Bon courage pour prendre ta décision.

merci tout le monde

çà y est j'ai enfin tranché... çà sera sans moi pour ce contrat là.... je commencais à rever de menottes littéralement, et puis les choses ont l'air de bougé en dehors de cette entreprise (genre on m'a contactée pour autre chose etc)
et puis, le mot du chef à ma collègue : " çà y est, j'ai ferré la petite" en parlant de moi... ben c'est mon mot de fin

elooO a écrit:merci tout le monde

" çà y est, j'ai ferré la petite"

édifiant ...