J'essaie aujourd'hui de corriger cet amour immodéré de la solitude.

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Message par Olifaxe Mar 12 Fév 2013 - 23:31

https://www.zebrascrossing.net/t9696-suis-je-un-zebre

Je commence ce post par un lien sur le premier que j'ai posté pour vous rendre entièrement compte de moi. Celui-çi en est pour ainsi dire une suite en tant qu'il renferme toujours le même questionnement : suis-je un zèbre ?. Ou plutôt, est ce que ce que je suis et que je m’apprêtes à vous exposer du mieux possible, peut s'expliquer par la zébritude.  

J'ai quelque part la conviction qu'on ne peut se dévoiler qu'à deux types de personnes : ces gens qui vous sont les plus proches et les parfaits inconnus. Les premiers vous aiment trop pour vous juger et le jugement des autres ne peut vous atteindre.

Ainsi donc, je suis venu à ce questionnement parce que j'ai toujours été d'une solitude polaire. J'ai aujourd'hui 25 ans, j'arrive au crépuscule de mes études et à l'aube de ma vie professionnelle et je n'ai réussi à me lier pour de bon qu'à une demi-dizaine de personnes en tout. Mon frère, trois ou quatre autre personnes dont je peux dire qu'elles ont été, au moins à un moment, des amis.

Mon isolement a commencé d'aussi loin que je m'en souvienne. Il y a au départ une explication, j'ai été, comme je le raconte dans le sujet en liens, très très malade étant petit. Je suis né à l'article de la mort et c'est une grande chance d'avoir survécu. Bref, à l'âge où les gamins courent partout, je ne courrais pas, ou trop peu. Vous savez comme les gamins sont cruels à cet âge, j'étais l'objet de moqueries et j'allais chercher l'isolement. Mais il y avait plus, les autres m'ont vite paru bête, sans intérêt, ils parlaient de chose de gamins, de foot, de jeux de bille, je n'ai jamais réussi à m'y intéresser.

Cette isolement est devenu ma maison, durant tout le primaire et une bonne partie du collège, je passais des récrés entières comme un autiste à faire sans fins le tour de la cour de récré en étant dans mon monde. J'étais déjà curieux à l'époque, je m’intéressais aux animaux et à l'Univers, à l'astrophysique.

Il y a quelques anecdotes qui montrent comme j'étais exclu du groupe. L'une des plus fameuse est ce jours durant les années collège (il me semble en 4e mais je n'en suis vraiment pas sur), nous avions un DST -devoir sur table, contrôle hebdomadaire de deux heures qui portait chaque semaine sur une matière différente, par roulement- de physique. On avait été prévenu trop tard au gout des gens de ma classe et la dynamique du groupe créa un consensus pour "faire grève" et de rendre copie blanche. C'était à l'époque ma meilleure matière, je faisais mon contrôle tranquillement tandis que les autres causaient avec la pionne, je rendais ma copie. J'appris plus tard que j'avais été le seul, que j'avais obtenu 15 ou 16 et tout les autres 00/20 et trois heures de colle. Ce doit être mon plus grand coup d'éclat individualiste. Mais cette acté n'était même pas militant. Je m'explique.

Depuis le primaire donc et jusque très récemment, depuis en vérité que j'ai pris la résolution d'identifier le mal et d'y mettre un terme, je n'ai tout simplement pas calculé les autres. Je découvris à partir du lycée, voir même de la 3e, les joies de la lectures, et je cessais de tourner en rond pour passer mes récré au CDI à lire ce qui me tombait sous la main. Les autres étaient le papier peint au mur, les arbres de la forêts, je sentais et je sens toujours une barrière entre eux et moi.
En vérité, les vicissitudes de l'adolescence étant ce qu'elles sont, le seul vrai manque d'autre que j'ai jamais ressenti avec violence c'est celui des filles, mais c'est un autre problème que je n'aimerais pas exposer même aux habitants des planètes d'Alpha du Centaure.

Je ne suis pourtant pas Asperger, je sais très bien identifier le sens des expressions des gens, je suis même assez observateur. Simplement je me retrouve dans ce que disent beaucoup de zèbres, c'est à dire être constamment dans sa tête, avoir des associations d'idées qui sont font très vite et pas dans le même sens que le commun des mortel. Je sors ce que j'ai à dire, sans avoir considéré toute les conséquences du fait que les gens ne sont pas avec moi dans ma tête et n'ont ni les même références ou association d'idée. Sans trop mesuré non plus l'effet que ça pourrait produire, je me sens alors souvent en société comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, moins en vérité depuis quelques mois. Mais je n'arrive toujours pas à m’intéresser aux papoteries du quotidien, causer des banalités est pour moi d'un ennui abyssale. J'ai énormément de mal avec la conversation non-informative.

Quand je rencontre des gens, c'est souvent dans le cadre de travaux de groupe, j'arrive à obtenir leur estime professionnelle, j'arrive à obtenir l'estime intellectuel des gens quand je parle de l'actualité ou de la politique -ça me passionne-, mais c'est tout. Il n'y a pas de liens plus personnel qui se créent au delà du débat d'idée ou de la politesse élémentaire.  

J'ai appris récemment qu'il faut laisser les gens dans l'ignorance et dans la merde plutôt que de leur donner l'impression qu'on est plus savant qu'eux, parce que ça les vexe. Que le fait d'avoir tort ou raison ne change rien à l'affaire. Je fais des efforts pour me convaincre que les autres ne sont pas tous des cons ou des salops.

Voila donc, pour revenir au questionnement initial, vous aurez tout le loisir de lire dans mon post de présentation comme j'ai pu lire, comme je suis curieux d'à peu près tout, comme j'aime apprendre et comprendre ect...

En attendant, deux interprétations sont possibles, celle de la convergence ou de la concurrence entre les effets de ma maladie infantile et celle d'une éventuelle zèbritude. On m'a dit -et je les remercie par ailleurs- que ce pouvait être l'un ou l'autre. Je dirais que ce peut être effectivement soit l'un, soit l'autre, soit les effets combinés des deux.  

Merci de me dire ce que vous en pensez.


Dernière édition par Olifaxe le Ven 20 Sep 2013 - 22:13, édité 1 fois
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Message par cramique Mer 13 Fév 2013 - 11:33

Merci pour ce partage Smile
Je n'ai pas été malade dans l'enfance mais je me reconnais pourtant dans ton parcours. Sauf que dans ma petite enfance j'étais très sociable, je rassemblais même parce qu'on me trouvait originale. Une fois la petite enfance terminée : le désert social jusque l'âge adulte (et même plus honnêtement). Idem les événements de la classe se passaient sans moi, je ne parlais pas et on ne me parlait pas, pour les exos de groupe on me casait avec le groupe auquel il manquait un membre, et je lisais énormément dans la cour de récré. Cependant j'ai chaque fois eu une copine quand même.

Est-ce que tu en souffres actuellement ? Parce que rencontrer des gens je pense que ça s'apprend à tout âge. Avec la difficulté qu'il faut en rencontrer dont l'univers résonne en nous. Etre trop curieux fait passer pour 'bizarre' , et c'est malheureux. J'adore les gens curieux et qui 'étalent leur sciences' Very Happy

Sinon je trouve dommage que les enseignements et le personnel scolaire n'interviennent pas dans les solitudes enfantines ou adolescente de ce type. Je me souviens de prof qui me souriaient avec pitié ou fermaient les yeux. Alors qu'à cet âge c'est une souffrance même si on a un monde intérieur, que de se sentir différent. J'aimerais un apprentissage de la différence quelle qu'elle soit au sein de écoles .. Rêve pieu ...

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Message par Olifaxe Mer 13 Fév 2013 - 23:32

Merci d'avoir répondu.

Quant à savoir si ça me fait souffrir, je dirai simplement qu'à part la problématique de la solitude amoureuse, ça ne me fait ni chaud ni froid, et que c'est bien cela le problème.
Je ne ressens qu'un sentiment de fête manquée, de nostalgie, au sens d'un regret d'un idéal jamais connu et probablement fantasmé.

Savoir si je suis un zèbre ou pas à deux enjeux. Il s'agit de savoir si ce que je suis est réversible ou pas. Si je peux y changer quelque chose.

Comme énormément de monde içi, je ne suis pas venu chercher un club de la race des seigneurs destinées à revendiquer sa juste place à la tête du gouvernement mondial, ou je ne sais quelle connerie élitiste de ce genre. Ce n'est pas un sentiment de supériorité mais ce sentiment d'irréductible altérité avec mes contemporains, ce sentiment de venir d'une autre planète, de ne pas comprendre, de ne pas être compris, de ne pas trop vouloir comprendre non plus qui m'a conduit à me poser la question de la douance, après m'être posé celle de la schizophrénie, de l'autisme et quelques autres "troubles de la personnalité".

L’enjeu ensuite est la problématique de la culpabilité, il serait quelque part rassurant de penser que tout cela est du en partie à une anormalité. C'est une pensée lâche car comme on dit "C'est pas parce que c'est pas ta faute que c'est pas ton problème", mais tout de même. Et quel renversement de savoir que ce mur qui se dresse entre les autres et moi depuis toujours est du à quelque chose qui commence par "sur-". Et quel soulagement de trouver finalement la planète à laquelle on appartient !
Il n'y a içi aucune originalité, ce sont des réactions que l'on lit dans tous les post du forum ou presque.

La perspective de n'être que quelqu'un de tout à fait normal au final à ceci de terrifiant qu'elle ouvrirait la culpabilité noire de n'avoir pas bouger mon cul pendant tant d'année. C'est la seule souffrance que je ressens, le sentiment, comme je l'ai dit, d'avoir manqué la fête par lâcheté ou par paresse. Paralysé par le dilemme du hérisson.

Il y a une personne avec qui je suis le plus cruel et la plus intraitable, c'est moi même.

Ce qui me pousse aussi à venir içi est que l'une des seule personne chez qui je n'ai pas senti cette barrière est précisément une zebrette, que j'y est trouvé une sorte de semblable. Comme elle le dit et comme je me reconnait "je n'aime pas les humains, je ne m’intéresse qu'à ceux qui ont un grain de folie et un brin de génie". Elle m'a reconnu cela. Et voila, ça ouvre des perspectives.

J'ai la vague impression que les seuls gens avec qui j'arrive à me lier ont une certaine tolérance à l'anormalité, à la bizarrerie. Pour différentes raisons, soit qu'ils soient hors normes eux-même, soit qu'ils aient une épaisseur, un bagage ou une intelligence qui leur permettent d'en faire abstraction.

Pour le rôle des profs, j'ai du mal à imaginer ce qu'ils peuvent bien faire les pauvres. Qu'un gamin soit solitaire dans la cour, il n'y peuvent rien, quelle "formation" devraient-ils recevoir ? C'est une affaire entre les gamins. C'est au gamin solitaire de renouveler le choix perpétuel de se renier pour rejoindre le groupe ou de rester dans son monde. Observe, apprends, et tait toi, si tu veux vivre, dit un dicton latin. Et bien voila.

PS : Je ne sais si c'est ça la pensée arborescente, mais quand je commence à écrire je vois cinq routes s'ouvrir devant moi dans le raisonnement et à chaque embranchement trois nouvelles et c'est un réel effort de rester sur le chemin principal et rester cohérent.
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Message par cramique Jeu 14 Fév 2013 - 11:08

Et bien si, les profs de primaire peuvent aller vers les gamins et leur faire remarquer qu'un autre gamin est tout seul, idem en cas de moquerie, ou de taquineries. C'est le moment d'une leçon sur les différences (Je connais deux personnes très marquées par les brimades enfantines).

Ce que je veux dire sinon c'est : si cela te convient comme ça d'être seul : alors tout va bien Smile
Mais on dirait que ça ne te convient pas sinon te poserais-tu cette question ?
La nostalgie que tu ressens n'est-elle pas due au fait que tu souhaiterais (pour un tas de raisons dont une vie plus 'simple' avec les autres) être 'normal' ? Je connais ce sentiment aussi, parce que les autres semblent heureux dans leurs interactions, et que j'en suis exclue. Mais pourtant on sait que leurs interactions ne nous conviennent pas et qu'on ne passerait pas un bon moment. Donc je dirais qu'il faut faire un deuil de ça et chercher ses propres amis, copains, dans les gens qui nous ressemblent (comme cette zébrette).

Idem je n'accroche qu'avec des gens différents et réciproquement eux s'accrochent à moi. Les gens différents sont plus intéressants je trouve, même si j'ai été proche de gens 'normaux'. Il y a plus d'intensité dans la relation avec les gens proches de moi.

Sinon perso j'assume de dire : là mon cerveau ne suit pas... Par ex quand je ne reconnais pas un visage déjà vu, que je me perds dans un quartier où je suis déjà venue, etc. Parce que à force de lectures, travail psy, je connais mieux mes différences. Donc si un test te légitimerait à tes yeux : fonce. Mais pas besoin (selon moi) pour se reconnaitre différent. En fait ut te vois par le regard des autres mais regarde toi par le tien et tu verras une personne très bien Smile

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Message par mama zèbre Mar 12 Mar 2013 - 14:29

Je suis solitaire aussi. Plus jeune, j'en ai souffert, énormément, car la société nous inculque malgré nous un idéal de vie en société : la nana ou le mec hyper sympa avec plein d'amis. Or je ne me retrouvais pas du tout dans cet idéal.
J'ai toujours eu des amis et j'en ai encore, mais au compte goutte. A l'école ou à l'université, je n'ai jamais été la nana super populaire que tout le monde apprécie. Au contraire, il m'est même arrivé, par moment, de devenir la tête de turc d'un groupe, parce que je dérangeais, par mon attitude et par l'idée, souvent fausse, que les autres se faisaient de moi. Je ne m'intègre jamais dans les groupes. Je fonctionne plutôt en binôme. Au sein d'un groupe, j'ai toujours un ou deux personnes avec qui je m'entends bien, rarement plus. Cette solitude, j'en ai souffert tant que je pensais que c'était un problème. Mais en acquiérant de la maturité, j'ai réalisé que ce n'est un problème que si j'en fais un problème... Je l'apprécie plutot cette solitude. Et les quelques amis que j'ai, sont de vrais amis.

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Message par Olifaxe Jeu 6 Juin 2013 - 9:59

"Je suis solitaire aussi. Plus jeune, j'en ai souffert, énormément, car la société nous inculque malgré nous un idéal de vie en société"

Pardon mais le besoin de compagnie est un besoin parfaitement naturel. Ce n'est pas la société qui le créé. Même les Aspergers, qui ont précisément de grandes difficultés à saisir les interactions sociales, souffrent de solitude.

Après pour le reste, je me reconnait aussi. Se lier qu'au goute à goute, à chaque personne particulière, ne jamais réussir à se fondre dans le groupe sauf içi encore, une ou deux personnes.

Encore une fois, cette originalité est une souffrance. Qu'on soit tenté d'en faire une bannière pour se revendiquer "indépendant d'esprit" est une chose, mais beaucoup de gens içi aurait crever de faire partout de l'autre troupeaux, au moins à un moment de leur vie.

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Message par Olifaxe Mer 3 Juil 2013 - 23:49

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Message par imposteur Jeu 4 Juil 2013 - 0:10

À te lire j'ai envie de te souhaiter bonne route. Parce que le chemin que tu as face à toi est long et ne sera pas toujours agréable. Accroche-toi, il en vaut la peine ce chemin vers la rencontre avec l'Autre.
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Message par Invité Jeu 4 Juil 2013 - 20:24

Ben je me reconnais assez dans ton auto-portrait.

Je n'ai que peu d'amis et ce sont des zèbres (originaux, différents, marrants sans être lourds, étonnants et avec lesquels c'est passé tout de suite). On se comprend totalement.

Je suis comme eux et j'attire à moi pas mal de monde (qui veulent être mes ami(e)s mais pas moi) ce qui m'a fait penser (les autres le pensent aussi) que je suis sociable. Mais en fait, non. Je m'en fiche de voir personne et de bosser seule dans mon bureau (j'ai besoin de voir quelqu'un environ 3 fois par jour 15 mn + déjeuner avec un ami zèbre). Point.

La solitude amoureuse, ça oui... ça m'a fait souffrir jusqu'à présent. Mais là, depuis quelques temps, j'ai renoncé (peut être à tort... mais pour le coup, et comme je remets tout en question en ce moment, je m'interroge si le fait de chercher "l'âme-soeur" était bien encore mon rêve à moi). Depuis que j'ai renoncé, je me sens plus sereine, mieux (j'en parle pas à ma fille par exemple, elle ne comprendrait pas et même mieux, elle l'accepterait pas de voir sa "si jolie maman" rester seule = synonyme de vie ratée).

Perso, ado j'ai voulu faire partie du troupeaux "comme les autres" et être une fille "populaire" qu'on allait aimer, etc.. J'y suis arrivée (pas à faire partie du troupeau mais le reste oui). Ben en fait, je suis toujours seule. Entourée, draguée, blablabla mais seule (intellectuellement déjà).


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Message par 16dims Jeu 4 Juil 2013 - 21:07

Olifaxe a écrit:
Je ne suis pourtant pas Asperger, je sais très bien identifier le sens des expressions des gens, je suis même assez observateur. Simplement je me retrouve dans ce que disent beaucoup de zèbres, c'est à dire être constamment dans sa tête, avoir des associations d'idées qui sont font très vite et pas dans le même sens que le commun des mortel. Je sors ce que j'ai à dire, sans avoir considéré toute les conséquences du fait que les gens ne sont pas avec moi dans ma tête et n'ont ni les même références ou association d'idée. Sans trop mesuré non plus l'effet que ça pourrait produire, je me sens alors souvent en société comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, moins en vérité depuis quelques mois. Mais je n'arrive toujours pas à m’intéresser aux papoteries du quotidien, causer des banalités est pour moi d'un ennui abyssale. J'ai énormément de mal avec la conversation non-informative.

C'est marrant parce que, je vois plusieurs témoignages de zèbres qui évoquent ce problème, mais alors moi c'est limite complètement le contraire. J'ai développé une telle maîtrise de l'indexicalité que je suis capable de faire s'entendre deux personnes qui parlent de la même chose mais qui ne pensaient pas parler de la même chose et inversement, de faire s'engueuler deux personnes qui pensaient parler de la même chose alors qu'elles parlaient de deux choses différentes.

C'est là que je me dis que certains zèbres se gourent peut-être sur la nature de leur problème... Ils n'ont pas remarqué que la plupart des gens font semblant de se comprendre. Et c'est pour ça que marche ! Parce que si les gens "normaux" savaient vraiment de quoi parlent chacun, sans s'imaginer qu'ils ont bien comprit de quoi on parle, mais le monde serait d'une étrangeté très amusante. Alors tu parles de "conversation non-informative", mais c'est exactement ça. Que sont en réalité ces conversation non-informatives ? Ce sont de fausses conversation où les gens tournent en boucle sur eux-même chacun de leur coté et font semblant de s'échanger des choses....

J'intègre personnellement ça dans un plus grand ensemble que j'appelles le "protocole du mensonge". Il y'a le "protocole de vérité" et le "protocole du mensonge". Il faut savoir que les 3/4 de la population de cette planète fonctionne avec le "protocole du mensonge". Si vous arrivez et que vous causez "protocole de verité", il va RIEN BITER à ce que vous lui dite hein, même si vous vous expliquez super clairement: c'est juste parce que "ça passe pas", y'a un "filtre" voyez ?... Par contre, si vous lui racontez de la merde, même n'importe quoi (enfin pas trop quand même) là vous allez voir, vous pourrez entretenir une conversation normale, il ne se rendra compte de rien du tout...

On vous parle de "faux-self", le "faux-self" c'est ce protocole du mensonge...

PS: Si vous participez au "protocole du mensonge", vous vous mettez en position de "croire" à ce "protocole du mensonge"... Si vous ne le pratiquez plus, vous VERREZ TOUT l'envers du décors, il sera beaucoup plus difficile de vous duper.

PS2: La politique repose massivement sur "protocole du mensonge", car les politiciens mentent, en sachant pertinemment que la plupart des gens mentent, ils sont donc implicitement "obligés" de croire les mensonges des politiciens... Enfin... c'est compliqué, vous comprendrez par vous-même. La publicité aussi, si ça marche, c'est grâce à ça...
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Message par Cerise Lun 15 Juil 2013 - 22:36

Je ne comprends pas vraiment l'histoire du "protocole du mensonge". Tu veux dire une sorte d'hypocrisie/exagération socialement acceptée qu'il est bon ton d'entretenir?

Ce message est aussi un "drapal", une alerte cachée Smile. Je me reconnais moi aussi dans les interventions des uns et des autres. La seule solitude qui me fait peur, c'est celle amoureuse.  Comme cramique je m'entends bien quasi qu'avec des gens différents, par contre il peut se passer plusieurs jours sans que la solitude me pèse (du moment qu'elle n'est pas subie).

J'essaye de rattraper mon retard aussi Wink.
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Message par droledezebre07 Jeu 18 Juil 2013 - 18:34

pourquoi corriger cet Amour si dans la solitude tu t'épanouis?  Doit on se forcer à rencontrer des gens superficiels qui n'ont que des dialogues vides de sens ? peut-on, en étant différend trouver la joie et l'exaltation dans des activités que nous trouvons inutiles?  Je cherche moi-même des réponses dans les questions que je te pose.......
personnellement j'aime la solitude et je m'y plais... j'aime partager avec d'autres mais les autres qui ont quelque chose d’intéressant à partager sont rares. Je ne me sens pas à ma place dans les divertissements futiles, j'ai besoin de me sentir vivante, exister, et hélas bien peu de gens sont vivants, ils font semblant dans leur illusion du bonheur, d'exister mais ils ne font que fuir.
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Message par Invité Jeu 18 Juil 2013 - 19:47

16dims a écrit: Alors tu parles de "conversation non-informative", mais c'est exactement ça. Que sont en réalité ces conversation non-informatives ? Ce sont de fausses conversation où les gens tournent en boucle sur eux-même chacun de leur coté et font semblant de s'échanger des choses....

Mais carrément ! je suis tout à faire d'accord avec toi...

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Message par anianka05 Jeu 18 Juil 2013 - 23:19

Je pense comme droledezèbre. Si la solitude t'épanouis et tu t'y éclates vraiment, sincèrement, alors pourquoi aller contre Nature. Mais attention ne deviens pas la mégère/le vieux con de l'immeuble (lol)2nd degré 

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Message par Sayark Ven 19 Juil 2013 - 0:28

Une question que j'ai l'habitude de me poser est la suivante : peut-on réellement aimer la solitude ?
L'Homme depuis l'aube des temps est un animal social douée de la capacité de prendre soin du plus petit que soi, gage de sa conservation aujourd'hui, rester et se complaire dans la solitude n'est-il pas plutôt une forme d'adaptation, de refuge, face aux possibles des relations humaines ?

Je parlerai pour mon cas personnel mais depuis que je suis né, je ne me suis jamais comporté comme un enfant normal, ne communiquant et ne m’identifiant que très peu avec mes camarades, enfant unique, j'ai appris très tôt le faire-semblant pour pouvoir survivre et ne pas me laisser abuser par la cruauté des enfances etc.... à tel point qu'aujourd'hui je n'ai pas vraiment de véritable copain ou ami.
Toutefois, la solitude fût pour moi, un besoin de refuge, j'ai appris à la chérir, je me suis conditionné inconsciemment à la rechercher ( j'ai même pas encore l'audace de participer aux rencontres IRL, c'est dire...), ce lieu d'accalmie au sein des tumultuosités des relations, pour la plupart extrêmement superficielles. ( et ton point de vue m'interpelle par sa véracité 16dims). Nonobstant ce besoin de me ressourcer avec moi même, je ressens constamment l'expression d'un manque, celui de donner, celui d'échanger de façon  bilatérale.
Peut-être qu'il faille jouer, masquer ses pensées et sa personne dans la vie, à partir de là, son chez-soi permet de desserrer l'étreinte pour quelques instants, ce besoin demeure présent car il n'y avait jamais eu de véritable échange et de compréhension mutuelle, seule l'adaptation en société y était de vigueur.

Ne sommes-nous pas conditionné par notre Esprit, depuis les expériences de notre enfance, à quémander davantage de solitude pour nous protéger d'incompréhensions et de déceptions et de nous autoriser une base sécurisante pour grandir ? ( et l'on arrête de grandir à notre mort, pas avant )
Je pense que la solitude chez les HP est le résultat d'un processus séquentiel allant de déception en déception depuis l'enfance, qui se répercute sur les comportements actuels. Ce n'est qu'une adaptation imposée par nos expériences qui,hélas, nous écarte de notre véritable ego pour adopter des comportements stéréotypés protecteurs, de façon même inconscientes.

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Message par droledezebre07 Ven 19 Juil 2013 - 7:09

je suis d'accord que la solitude est un refuge mais à partir du moment qu'on peut s'y épanouir et ressentir de la sérénité, qu'on prend garde tout de même de ne pas arriver à un rejet total, pourquoi considérer ce repli comme malsain?
plus que d'autres nous sommes sensibles, je considère donc ma solitude comme une auto protection essentielle à mon équilibre mental!

ps. l'humain qu'on dit si plein d'humanité et d'amour envers son prochain qui est un animal sociable et vivant en famille.... ne trouvez vous pas que la société est en train de le transformer en animal solitaire?? (lobotomisation par la tv, monde virtuels, dépendance à la technologie, perte des liens réels, des valeurs fondamentales, plaisirs totalement artificiels..)
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J'essaie aujourd'hui de corriger cet amour immodéré de la solitude.  Empty Re: J'essaie aujourd'hui de corriger cet amour immodéré de la solitude.

Message par anianka05 Ven 19 Juil 2013 - 7:53

Nous sommes des animaux sociables, mais il existe toujours des exceptions. Comme cette lionne qui a perdu ses petits et qui a adopté un bébé himpala, ou le chat pote avec la souris blanche de son maître...

anianka05

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Message par Sayark Ven 19 Juil 2013 - 14:16

droledezebre07 a écrit:je suis d'accord que la solitude est un refuge mais à partir du moment qu'on peut s'y épanouir et ressentir de la sérénité, qu'on prend garde tout de même de ne pas arriver à un rejet total, pourquoi considérer ce repli comme malsain?
plus que d'autres nous sommes sensibles, je considère donc ma solitude comme une auto protection essentielle à mon équilibre mental!  

ps. l'humain qu'on dit si plein d'humanité et d'amour envers son prochain qui est un animal sociable et vivant en famille....    ne trouvez vous pas que la société est en train de le transformer en animal solitaire?? (lobotomisation par la tv, monde virtuels, dépendance à la technologie, perte des liens réels, des valeurs fondamentales, plaisirs totalement artificiels..)

Justement ,je me demande vraiment si l'on peut s'épanouir ( au sens le plus profond du terme ) dans la solitude.
Elle peut demeurer un refuge mais qui nous écarte de notre véritable ego, de notre personnalité dans le but s’accommoder au monde social, malgré l'adversité, ce qui est en soi très dommageable par rapport à tout notre potentialité. ( je ne fais évidemment pas référence aux anachorètes, recherchant volontairement la solitude dans le but projectif d'une quête spirituelle, pour se découvrir )  
D'ailleurs, le simple fait que nous soyons présents sur ce site témoigne justement du refus de notre solitude , de sa régulation en y sollicitant l'échange.
Sauf cas extrême d'autisme ou autres exceptions, l'être humain n'est pas fait pour vivre en restant fermer sur soi-même, d'ailleurs, si l'on considère les HP comme étant des individus hyperesthésiques, les conséquences d'inadaptations depuis l'enfance se retrouvent exacerbées et exagérées, ainsi il n'est pas rare d'avoir affaire à des phénomènes, ce que je trouve dommage puisque c'est au détriment de leurs singularités.
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Message par Olifaxe Ven 16 Aoû 2013 - 22:36

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Dernière édition par Olifaxe le Lun 19 Aoû 2013 - 9:43, édité 2 fois
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Message par Ainaelin Ven 16 Aoû 2013 - 22:52

Bonjour, Olifaxe. Je n'ai pas tout lu. J'ai perdu l'une des choses dont j'ai longtemps été fier : l'envie de lire les longs textes.  J'ai tout de même survolé ton histoire et une chose me vient à l'esprit, que je recommande pas mal en ce moment : as-tu lu Alice Miller (psy allemande morte il y a 3 ans) ? Elle a beaucoup écrit sur les enfants, l'enfance, le passage à l'âge adulte, les relations parents/enfants, etc, et je pense que la lecture de ses ouvrages pourrait éclairer un peu ta lanterne sur cette histoire de confiance en toi.

On en parle un peu sur ce topic : https://www.zebrascrossing.net/t10679-alice-miller-l-avenir-du-drame-de-l-enfant-doue
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Message par Invité Lun 26 Aoû 2013 - 20:52

Olifaxe a écrit:Mais je n'arrive toujours pas à m’intéresser aux papoteries du quotidien, causer des banalités est pour moi d'un ennui abyssale. J'ai énormément de mal avec la conversation non-informative.
Aujourd'hui, moins de 5 min. chrono avec ma soeur aînée...
C'est moi qui appelle.
Conversation... "téléphonée", identique à toutes les autres conversations...
Les conventions et sa recherche de connivence, artificielle, ressentie à la première tonalité de sa voix.
Je lui refuse la mienne...

J'essaie de prolonger mais mon agressivité monte rapidement.
"Bonne soirée"... Ponctuation récurrente bien fragile pour arrêter la torture. Sad
Je raccroche.

Je sais que je vais y repenser. Je le sais bien.
Mais je sais aussi que c'est ainsi.

Console Olifaxe

@Alice Miller:

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