Où et comment apprenez-vous ?

Je me pose ( des questions, OUI, on sait ) : deux questions.

- Les sources que j'utilise pour apprendre : comme j'ai la flegme et peu d'argent, je lis tout ce que je peux sur Internet. Quand j'ai un peu d'argent, j'ai tellement de livres que j'aimerai lire que je ne les achète pas. Et je me dis que dans les livres aussi, on peut dire n'importe quoi. Connaissez-vous un bon moyen de vérifier nos sources d'apprentissages ? J'ai failli tenter des études de journalisme, je pense qu'on apprend à trier ses sources dans ce genre de formation ? Ou alors je viens ici demander vos avis, car je sais les zèbres beaucoup plus critiques et perfectionnistes à ce sujet, en espérant qu'ils soient aussi délicats dans leur recherche de sens de leur vie.

- Comment je sais que j'ai appris : A partir de quel moment je considère que j'ai appris ? Quand j'ai ingéré une quantité folle d'informations diffuses et diverses, tout confrontés inconsciemment, pour en faire une sorte de porridge personnel ?

And you ?

Idem Internet, formations, livres (de la bibliothèque = bonne source !), ami calé dans sa branche. Les infos validées sont celles publiées dans les revues scientifiques, ou encore publiées dans des ouvrages avec une bibliographie sérieuse en fin de livre et dont l'auteur peut justifier ses connaissances (soit par un cursus, soit par des recherches, etc). Après je dirais que c'est à force de suivre un domaine qu'on arrive à se faire une opinion sur le sérieux ou pas d'une info. Sur Internet il faut rester méfiant. Mais ça dépend ce que tu étudies aussi.

Pour apprendre: internet ou les livres, c'est un peu le même principe. J'adooore wikipedia et toutes les revues scientifiques sur internet (avec le proxy de l'université on a accès a presque tout..)

Il y a les discussions et débats avec des amis... ou avec des gens rencontrés par hasard dans des cafés ou à la librairie (rare mais c'est arrivé). Et dans les discussions je "teste", j'extrapole, je fais un peu jouer la dialectique.

Comment savoir qu'on a appris: oulalala il faudrait d'abord savoir ce qu'est connaître. Tout de suite les grandes questions épistémologiques. J'aurais plusieurs réponses . Je dirais pour faire court: quand on a le sentiment de comprendre ou d'être en mesure d'expliquer un truc ou de le mettre en rapport avec d'autres trucs pour critiquer un aspect d'un discours ou un argument.

wikipedia il faut se méfier, regarder les discussions aussi. Mais je l'utilise comme base aussi

cramique a écrit:wikipedia il faut se méfier, regarder les discussions aussi. Mais je l'utilise comme base aussi

Oui il faut regarder les discussions et les références

Je trouve qu'en science, c'est généralement d'un bon niveau. En maths et en physique en particulier.

En philo, et dans les sciences humaines, il faut rester conscient que toute source d'information est le plus souvent le point de vue, valable, d'une subjectivité. Bref, au delà des données factuelles vérifiables, c'est l'articulation d'un discours qui se donne à réfléchir qui est intéressant. Dans ce sens-là, ce n'est pas si important qui a écrit l'article dans le mesure où il me fait penser, et chercher d'autres éléments à d'autres sources.
Reste le problème des données factuelles vérifiables mais que j'ignore... je connais quelqu'un dont un ami s'était amusé à changer le nom d'un obscure personnage du moyen-age absolument inconnu de tous.. pour à la place écrire son propre nom et ainsi montrer que wikipedia n'était pas fiable.. Donc oui prudence sur les faits ultra-pointus si personne n'en a discuté. En même temps ce n'est pas ce genre de faits que je retiens dans ma tête...

Partout,
toujours seul.

Wise a écrit:Partout,
toujours seul.

Un vrai autodidacte !

Pour moi, le savoir est une relation au monde donc aux autres. Apprendre c'est déjà ne plus être seul.

Un vrai solipsiste qui se considérerais comme seul existant au monde, ne pourrait rien apprendre car pour lui il n'y aurait rien à apprendre.
Bon j'extrapole un ti-peu tes paroles pour provoquer un sens que tu n'y as pas nécessairement mis

J'apprends un peu partout, que ce soit dans les livres (bon ça, c'était plus enfant avec les encyclopédies pour les petites têtes blondes, maintenant je fais un peu sur la lecture à proprement parlé ayant l'habitude de recevoir rapidement des informations et en lisant ce qui est destiné aux adultes, on se perd dans des détails dont je n'en ai fichtrement rien à cirer pour rester polie), sur le net quand il s'agit d'apprendre à manipuler des logiciels ou encore dans des animés/jeux vidéos. On me sort souvent la remarque comme quoi on voit tout de suite que je lis beaucoup parce que mon vocabulaire diffère des jeunes de mon âge. Oui, d'accord, alors, ce que les autres considèrent comme du vocabulaire "littéraire", je l'ai appris principalement du côté Yu-Gi-Oh/Pokémon et autres œuvres japonaises de la fin des années 90.

Il y a aussi les séries télévisées qui m'apprennent certains trucs, surtout si elles sont basées sur le milieu médical. Et enfin, j'apprends "sur le tas". Je me souviens qu'à huit ans, j'étais hospitalisée, et ma perfusion a commencé à sonner parce qu'elle était débranchée depuis trop longtemps. Ma mère, qui paniquait, ne voulait pas appuyer sur le bouton sur lequel je lui disais d'appuyer, elle préférait faire confiance à une infirmière. L'infirmière est venue et a fait exactement ce que j'avais au préalable expliqué à ma mère. Mais bien sûr, on ne m'avait jamais trop expliqué comment fonctionnait ces machines, c'est à force de les voir faire telle manipulation pour tel problème que j'ai mémorisé. Maintenant, je suis sûre que je serai incapable de refaire la même chose.

Wise a écrit:Partout,
toujours seul.

+2

Wise a écrit:Partout,
toujours seul.

Pareil, au feminin.

Quoi que je nuancerai le "apprendre". Je decortique ou j'assimile (pour pas dire gober) de maniere quasi instantanee.
Comme dis sur un topic en parlant de ma facon de creer/comprendre un dessin, souvent je le decortique dans ma tete, trouvant les etapes clefs, comment utiliser un materiel, une couleur, texture, mais c'est tellement rapide que je n'ai plus qu'a appliquer ce que je pressens, ma phase de reel apprentissage passe par la retranscription de ce que j'ai ingurgite.
Il me suffit de lire pour savoir, d'ecrire pour apprendre, de le vivre pour comprendre.
Et etre a tendance hypermnesique ajoute un avantage de poid.
Et etre livre a soi meme des son plus jeune age et avoir le mode de vie qui fut le mien a permis de developper ca jusqu'a le rendre naturel.

Apres, je sais que si je veux aller vraiment plus vite, il me faut un "maitre" a qui je pourrais poser toutes les questions que je voudrais sur le sujet de mon choix et que je pourrais observer a loisir. C'est comme si j'aspirais en dedans de moi le savoir ambiant.

Eclair Fou a écrit:Il y a aussi les séries télévisées qui m'apprennent certains trucs, surtout si elles sont basées sur le milieu médical. Et enfin, j'apprends "sur le tas". Je me souviens qu'à huit ans, j'étais hospitalisée, et ma perfusion a commencé à sonner parce qu'elle était débranchée depuis trop longtemps. Ma mère, qui paniquait, ne voulait pas appuyer sur le bouton sur lequel je lui disais d'appuyer, elle préférait faire confiance à une infirmière. L'infirmière est venue et a fait exactement ce que j'avais au préalable expliqué à ma mère. Mais bien sûr, on ne m'avait jamais trop expliqué comment fonctionnait ces machines, c'est à force de les voir faire telle manipulation pour tel problème que j'ai mémorisé. Maintenant, je suis sûre que je serai incapable de refaire la même chose.

C'est un peu le soucis des séries médicales, elles fabriquent des docteurs à tour de bras

Plus sérieusement, le soucis des autodidactes en médecine (c'est-dire des millions de personnes en France qui regardent régulièrement House/Grey's/Urgences, ça fait un paquet de patients), c'est d'une part bien entendu leur nombre dû à la diffusion massive de ces "sources de savoir", mais c'est surtout que quand ils lisent/entendent 100%, et qu'ils en comprennent 2 ou 20%, ils ont l'impression d'avoir retenu l'essentiel (moi y compris, mais j'essaie d'être conscient du phénomène et d'en tenir compte).

Le problème relativement spécifique à la médecine à mon sens, c'est que ce sentiment est exacerbé par l'expérience personnelle (on connait son corps, sa maladie, forcément mieux que les autres). Par ailleurs, en médecine, tout n'est qu'interactions. Un patient diabétique qui est persuadé de connaitre le diabète sur le bout des doigts parce qu'il en souffre depuis 30 ans n'a pas le début du commencement de la compréhension des mécanismes et conséquences de sa maladie (pour cela il lui faudrait avoir étudié pendant des années la diabétologie bien entendu, mais aussi l'endocrinologie en général, la cardiologie, la néphrologie, l'ophtalmologie, l'immunologie, l'immunopathologie, les maladies de système, la génétique - et bien d'autres spés - et surtout les interactions constantes, multiples et arachnéennes entre toutes).

Un autre soucis, accessoirement, est la nature même du savoir. Un autodidacte linguiste est moins dangereux pour lui et les autres qu'un autodidacte pilote de ligne ou chirurgien cardiaque

Je me souviens, après bouclé le module cardio à la fac, j'étais persuadé d'être totalement "fonctionnel" pour gérer des patients cardio. J'ai pris une énorme baffe en commençant le module endocrino, qui m'a appris autant en cardio que le module cardio lui-même

En bref: Comprendre ce que raconte Dr House n'est pas comprendre comment il construit son raisonnement, et tu aurais aussi bien pu te tuer en faisant joujou avec ta seringue électrique

ⓗⓞⓤⓢⓔ a écrit:
Un autre soucis, accessoirement, est la nature même du savoir. Un autodidacte linguiste est moins dangereux pour lui et les autres qu'un autodidacte pilote de ligne ou chirurgien cardiaque

En bref: Comprendre ce que raconte Dr House n'est pas comprendre comment il construit son raisonnement, et tu aurais aussi bien pu te tuer en faisant joujou avec ta seringue électrique

Ces series comportent toujours des erreurs.
Je suis d'accord avec ton commentaire Dr House.
Il est préférable d'éviter de jouer avec les seringues électriques ou les pompes a perfusion !

Absolument

Des erreurs (souvent de traduction) mais surtout aucune explication sur le mécanisme de la pensée...

Un peu comme si après avoir entendu un garagiste sortir de son atelier 50 fois en s'essuyant les mains et en disant "mouais, c'est le cardan", je me pensais capable de diagnostiquer une panne et de prendre la mesure idoine

Cela me rappelle quelque chose ....
Mon père était garagiste !

Oui, je sais bien que les séries télévisées comportent des erreurs et qu'il faut faire attention à ce qu'on manipule, d'ailleurs, à voir parfois le personnel soignant qui font eux-mêmes des erreurs. On a failli me donner une mauvaise perfusion une fois, heureusement que j'étais attentive. Pas que ça m'aurait tuer de l'eau salée au lieu de glucose, mais bon.

Après, les séries médicales, ça va pour bluffer quand on a 5-6 ans du genre je connais des termes compliqués et un peu à ce qu'il se rapporte, toi pas. Surtout avec Dr House où les trois quarts des épisodes ramènent à la théorie des maladies auto-immunes.

Du sérum phy ne t'aurait certainement pas tuée, non

Les maladies autoimmunes n'ont rien de théoriques

Je relance le topic hors du champ médical si vous voulez bien.
J'aime apprendre, yes sir, et c'est pour ça que j'ai cliqué sur ce fil.
Comme vous, ça vient d'où ça peut : sources gratuites, mes amies. Google, Wikis, Cours en ligne...
Et plutôt seule, malheureusement, parce que de master ès omniscience point n'ai rencontré.

Un hic cependant, qui motive ce message : j'ai un mal fou à me concentrer sur un truc à la fois. Je n'arrive pas à lire (philo, maths, anthropologie, physique, chimie...) plus de quelques minutes, ça me met les nerfs en pelote. Faut que je bouge, et que tout ce qui git bêtement accélère un coup pour atterrir direct dans mon cerveau, je ne parviens pas à prendre le temps de déchiffrer tous ces mots (qui redondent souvent!), et pourtant je suis plutôt rapide! Il me semble que les théories, systèmes, analyses qui se répandent sur des pages et des pages ont oublié leur rasoir (d'Ockham) et j'ai beau savoir que c'est profondément inutile, ça m'ENERVE! Z'avaient pas à écrire si ils savaient pas ce qu'ils voulaient dire! Précision m*rde!

Donc je gobe ce que je grappille de-ci de-là, mais éparses et superficielles qu'elles sont, mes connaissances restent confuses et imprécises et j'ai l'impression de ne rien savoir réellement. Le seul moyen pour moi d'aller un peu plus au fond des choses, c'est la perspective de l'enseignement qui m'oblige à être parfaitement claire et aussi exhaustive que possible (question de déontologie). Mais honnêtement, malgré tout le cœur que j'y mets, c'est encore un labeur au sens étymologique du terme.

Ma question donc : COMMENT VOUS FAITES?

Partout.

Livres, surtout.
Internet.
Dans une (très) moindre mesure, des échanges.
Surtout, la vie.

je me reconnais dans ta description de l'apprentissage Thoma , j'ai la même problématique , les choses m’intéressent mais j'ai du mal à me plonger dedans. J'ai même l'impression d'être hyperactive , je voudrais que le savoir imprégne mon cerveau le plus rapidement possible. c'est frustrant et ça part dans tout les sens.

Principalement sur Internet et plus précisément sur des plateformes comme Coursera, EdX etc et dans une moindre mesure sur les sites spécialisés ( beaucoup d'information, je pars dans tous les sens ).

Et parfois je fais une folie et je m'achète un bouquin spécialisé maisd ça coûte super cher

je regarde peu la TV, donc le web, un peu les livres
je regarde surtout les documentaires, en ce moment je fais une fixation sur les différentes espèces de requins, du mégalodon aux différents requins actuels, en fait mes passions changent à peu près tous les jours

Bonjour j'apprends mes cours à voix haute en marchant dans ma chambre. Ma mémoire est plus auditive que visuelle et j'ai besoin de bouger quand j'apprends un cours.
Je sais qu'il est important de faire fonctionner tout ces types de mémoires différentes
Mon hypermnésie me joue parfois des tours, je compile tout.
C'est parfois difficile, les connexions neuronales sont rapides et je perds le fil de mes idées facilement sans arriver à me concentrer sur quelque chose en particulier.