Rêves d'Ours
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Re: Rêves d'Ours
Deux jours d’ingérence et d'examen indirect de mon travail, de corrections et de contre ordres incohérents. Se soumettre ou se démettre.
Agressions.
Réunion de direction avec lynchage vulgaire écœurant et sordide d'un responsable en congés.
Je suis parti avant la fin, une réunion ailleurs qui me tenait à cœur. Tenter d'être malgré tout.
Trahisons.
Qu'ont-ils dit de moi, mes indics n'en ont rien voulu dire ce matin : bon signe... Le plus brutal, parvenu et primaire vient d'organiser un putsch, il est désormais le grand vizir et permet au calife de n'assumer que ce qu'il lui plait, laissant les basses œuvres s'exécuter. Le fauve est lâché.
Lâchetés.
Mon assistante chérie (probablement en partie HP et barrée Aspi), écœurée elle aussi, vient de faire déposer dans la bonne corbeille son CV auprès d'une collectivité locale. Au moins m'aura-t-elle prévenue.
Solitudes.
Gentillesse et accueil, mais en costumes sociaux. Peu de sensations, beaucoup de mental, passé à côté de la réunion.
Étrangetés.
Des vibrations trop connues, les rames qu'il faut sortir, les peurs de dire, les sables mouvants dans lesquels on s'enfonce, demain qui s'annonce en demi, quart, dixième, pouième de vie, réassurances inaccessibles.
Paniques.
La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
J'ai appris à apprécier ce texte chanté par Pascal Grimaldi, mais elle est en réalité de Léo Ferré ; alors place au maître.
Je vais fermer ma porte.
Agressions.
Réunion de direction avec lynchage vulgaire écœurant et sordide d'un responsable en congés.
Je suis parti avant la fin, une réunion ailleurs qui me tenait à cœur. Tenter d'être malgré tout.
Trahisons.
Qu'ont-ils dit de moi, mes indics n'en ont rien voulu dire ce matin : bon signe... Le plus brutal, parvenu et primaire vient d'organiser un putsch, il est désormais le grand vizir et permet au calife de n'assumer que ce qu'il lui plait, laissant les basses œuvres s'exécuter. Le fauve est lâché.
Lâchetés.
Mon assistante chérie (probablement en partie HP et barrée Aspi), écœurée elle aussi, vient de faire déposer dans la bonne corbeille son CV auprès d'une collectivité locale. Au moins m'aura-t-elle prévenue.
Solitudes.
Gentillesse et accueil, mais en costumes sociaux. Peu de sensations, beaucoup de mental, passé à côté de la réunion.
Étrangetés.
Des vibrations trop connues, les rames qu'il faut sortir, les peurs de dire, les sables mouvants dans lesquels on s'enfonce, demain qui s'annonce en demi, quart, dixième, pouième de vie, réassurances inaccessibles.
Paniques.
La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
J'ai appris à apprécier ce texte chanté par Pascal Grimaldi, mais elle est en réalité de Léo Ferré ; alors place au maître.
- Spoiler:
- La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j'en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre
Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au raz des rocs qui se consument
Ö l'ange des plaisirs perdus
Ö rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ö parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tans
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieux de granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D'où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles
Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d'infini...
Quand la mer bergère m'appelle
Je vais fermer ma porte.
Dernière édition par Ours le Dim 21 Juil 2013 - 21:44, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Je me suis enivré hier soir.
Le rhum n'a su brûler que ma bouche,
L’intérieur de la tête est inaccessible,
Même cela je n'ai pas réussi.
Trois heures de sommeil plus tard, le thé.
Même pas mal de tête,
Mais mal dans le cœur, dans l'âme,
Mal à l'humain.
Lâcheté de l'ivresse,
Peur des démons,
Peut-être n'est-ce pas le dernier tunnel,
Alors retenir son geste
Et au fond, en avoir le regret.
Le rhum n'a su brûler que ma bouche,
L’intérieur de la tête est inaccessible,
Même cela je n'ai pas réussi.
Trois heures de sommeil plus tard, le thé.
Même pas mal de tête,
Mais mal dans le cœur, dans l'âme,
Mal à l'humain.
Lâcheté de l'ivresse,
Peur des démons,
Peut-être n'est-ce pas le dernier tunnel,
Alors retenir son geste
Et au fond, en avoir le regret.
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Coucou.... dans la même trampe....
Bizz à toi....
Bizz à toi....
Lemniscate le papillon- Messages : 6348
Date d'inscription : 29/06/2012
Age : 55
Localisation : Gard
Re: Rêves d'Ours
C'est parti d'un poème sur Facebook, à propos d'un chêne. Piuis comme le poème sonnait particulièrement à mes oreilles et ailleurs, j'ai cherché quelques extraits.
Et cela m'a beaucoup parlé ; j'aurai pu croire qu'il parlait de moi :
"Il se sentait alors de taille à tout faire, et à d'autres moments il était capable de tout oublier et de rêver avec un attendrissement et un élan nouveaux chez lui, d'écouter la pluie ou le vent, de contempler fixement une fleur ou le courant de la rivière : il ne comprenait rien et il sentait tout, emporté par un mouvement de sympathie, de curiosité, de volonté de comprendre, entraîné de son propre moi vers un autre, vers l'univers, le mystère et le sacrement, vers la beauté douloureuse du jeu du monde phénoménal."
Le Jeu des Perles de Verre - Hermann HESSE
Et l'extrait suivant a ouvert une porte de compréhension qui jusqu'alors m'était inaccessible dans toutes celles que m'avait montré Mjöllnir (salutations au passage). Il me semble bien, vrai, cohérent, sage de suivre ce chemin.
"(...) Pour un homme conscient, il n'était aucun, aucun autre devoir de se chercher soi-même, de s'affirmer soi-même, de trouver en tâtonnant son propre chemin, quel qu'il fût. Cette révélation qui était le fruit de ma rupture avec Pistorius m'ébranla fortement. souvent, je m'étais plu à jouer avec les images de l'avenir. Souvent j'avais rêvé de rôles qui devaient m'être assignés, comme poète peut-être, ou comme prophète ou comme peintre. Tout cela en vain ! Pas plus qu'un autre, je n'étais ici-bas pour composer des poèmes ou pour prêcher, ou pour peindre. Tout cela était accessoire. La vraie mission de chaque homme était celle-ci : parvenir à soi-même. Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'étais pas son affaire ; oui, c'était en fin de compte dérisoire ; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de la vivre entièrement. Tout le reste était demi-mesure, échappatoire, fuite dans le prototype de la masse et peur de son propre moi. L'idée nouvelle, terrible et sacrée, se présenta à mon esprit, tant de fois pressentie, peut-être souvent exprimée déjà, mais vécue seulement en ce moment même. J'étais un essai de la nature, un essai dans l'incertain, qui, peut-être, aboutirait à quelque chose de nouveau, peut-être à rien ; laisser se réaliser cet essai de sein de l'Inconscient, sentir en moi sa volonté, la faire entièrement mienne, c'était là ma seule, mon unique mission.
(...) Or, celui qui, véritablement, ne veut rien d'autre que sa destinée, n'a plus de semblables ; il reste seul, comme Jésus à Gethsémani, entouré seulement des espaces glacés de l'univers. Il y a eu des martyrs qui se sont fait crucifier volontiers, mais ils n'étaient pas des héros. Ils n'étaient pas délivrés. Ils voulaient quelque chose de cher et d'intime. Ils avaient un modèle ; ils avaient un idéal. Mais celui qui ne veut que sa destinée n'a plus ni modèle, ni idéal, ni rien de cher et de consolant autour de lui. Et ce serait ce chemin-là qu'il faudrait prendre. Des hommes comme vous et moi sont bien solitaires, mais ils possèdent le compensation secrète d'être autres, de se rebeller, de vouloir l'impossible. A cela aussi il faut renoncer quand on veut parcourir son chemin jusqu'au bout. Il faut arriver à ne vouloir être ni un révolutionnaire, ni un exemple, ni un martyr. C'est inconcevable.
Oui, c'était inconcevable, mais on pouvait en rêver, on pouvait le pressentir. Parfois, dans mes heures de solitude, j'en avais l'avant-goût. Alors je regardais en moi et je voyais l'image de ma destinée. Je contemplais ses yeux fixes. Qu'ils fussent pleins de sagesse ou de folie, qu'ils exprimassent l'amour ou la perversité la plus profonde, peu importait. Il ne fallait rien choisir, rien vouloir. Il ne fallait vouloir que soi, que sa propre destinée. C'est en cela que Pistorius m'avait servi de guide sur une partie de mon chemin.
Ces jours-là, j'errais comme un aveugle. La tempête grondait en moi. Chacun de mes pas était danger. Devant moi, je ne voyais que l'obscurité de l'abîme où se perdaient tous les chemins. Et, en moi, je voyais l'image du guide qui ressemblait à Demian et dans les yeux duquel était inscrite ma destinée.
J'écrivis sur un morceau de papier : « Un guide vient de m'abandonner. Je suis dans les ténèbres complètes. Seul, je ne puis faire un pas. Viens à mon secours ! »
j'avais l'intention d'envoyer ces lignes à Demian, mais j'y renonçai. Chaque fois que je voulais le faire, cela m'apparaissait puéril et dénué de sens. Mais je savais la petite prière par coeur et souvent, je la prononçait mentalement. Elle m'accompagnait constamment. Je commençai à pressentir ce qu'est la prière.(...) "
Demian - Hermann HESSE
Et cela m'a beaucoup parlé ; j'aurai pu croire qu'il parlait de moi :
"Il se sentait alors de taille à tout faire, et à d'autres moments il était capable de tout oublier et de rêver avec un attendrissement et un élan nouveaux chez lui, d'écouter la pluie ou le vent, de contempler fixement une fleur ou le courant de la rivière : il ne comprenait rien et il sentait tout, emporté par un mouvement de sympathie, de curiosité, de volonté de comprendre, entraîné de son propre moi vers un autre, vers l'univers, le mystère et le sacrement, vers la beauté douloureuse du jeu du monde phénoménal."
Le Jeu des Perles de Verre - Hermann HESSE
Et l'extrait suivant a ouvert une porte de compréhension qui jusqu'alors m'était inaccessible dans toutes celles que m'avait montré Mjöllnir (salutations au passage). Il me semble bien, vrai, cohérent, sage de suivre ce chemin.
"(...) Pour un homme conscient, il n'était aucun, aucun autre devoir de se chercher soi-même, de s'affirmer soi-même, de trouver en tâtonnant son propre chemin, quel qu'il fût. Cette révélation qui était le fruit de ma rupture avec Pistorius m'ébranla fortement. souvent, je m'étais plu à jouer avec les images de l'avenir. Souvent j'avais rêvé de rôles qui devaient m'être assignés, comme poète peut-être, ou comme prophète ou comme peintre. Tout cela en vain ! Pas plus qu'un autre, je n'étais ici-bas pour composer des poèmes ou pour prêcher, ou pour peindre. Tout cela était accessoire. La vraie mission de chaque homme était celle-ci : parvenir à soi-même. Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'étais pas son affaire ; oui, c'était en fin de compte dérisoire ; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de la vivre entièrement. Tout le reste était demi-mesure, échappatoire, fuite dans le prototype de la masse et peur de son propre moi. L'idée nouvelle, terrible et sacrée, se présenta à mon esprit, tant de fois pressentie, peut-être souvent exprimée déjà, mais vécue seulement en ce moment même. J'étais un essai de la nature, un essai dans l'incertain, qui, peut-être, aboutirait à quelque chose de nouveau, peut-être à rien ; laisser se réaliser cet essai de sein de l'Inconscient, sentir en moi sa volonté, la faire entièrement mienne, c'était là ma seule, mon unique mission.
(...) Or, celui qui, véritablement, ne veut rien d'autre que sa destinée, n'a plus de semblables ; il reste seul, comme Jésus à Gethsémani, entouré seulement des espaces glacés de l'univers. Il y a eu des martyrs qui se sont fait crucifier volontiers, mais ils n'étaient pas des héros. Ils n'étaient pas délivrés. Ils voulaient quelque chose de cher et d'intime. Ils avaient un modèle ; ils avaient un idéal. Mais celui qui ne veut que sa destinée n'a plus ni modèle, ni idéal, ni rien de cher et de consolant autour de lui. Et ce serait ce chemin-là qu'il faudrait prendre. Des hommes comme vous et moi sont bien solitaires, mais ils possèdent le compensation secrète d'être autres, de se rebeller, de vouloir l'impossible. A cela aussi il faut renoncer quand on veut parcourir son chemin jusqu'au bout. Il faut arriver à ne vouloir être ni un révolutionnaire, ni un exemple, ni un martyr. C'est inconcevable.
Oui, c'était inconcevable, mais on pouvait en rêver, on pouvait le pressentir. Parfois, dans mes heures de solitude, j'en avais l'avant-goût. Alors je regardais en moi et je voyais l'image de ma destinée. Je contemplais ses yeux fixes. Qu'ils fussent pleins de sagesse ou de folie, qu'ils exprimassent l'amour ou la perversité la plus profonde, peu importait. Il ne fallait rien choisir, rien vouloir. Il ne fallait vouloir que soi, que sa propre destinée. C'est en cela que Pistorius m'avait servi de guide sur une partie de mon chemin.
Ces jours-là, j'errais comme un aveugle. La tempête grondait en moi. Chacun de mes pas était danger. Devant moi, je ne voyais que l'obscurité de l'abîme où se perdaient tous les chemins. Et, en moi, je voyais l'image du guide qui ressemblait à Demian et dans les yeux duquel était inscrite ma destinée.
J'écrivis sur un morceau de papier : « Un guide vient de m'abandonner. Je suis dans les ténèbres complètes. Seul, je ne puis faire un pas. Viens à mon secours ! »
j'avais l'intention d'envoyer ces lignes à Demian, mais j'y renonçai. Chaque fois que je voulais le faire, cela m'apparaissait puéril et dénué de sens. Mais je savais la petite prière par coeur et souvent, je la prononçait mentalement. Elle m'accompagnait constamment. Je commençai à pressentir ce qu'est la prière.(...) "
Demian - Hermann HESSE
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Solitude nocturne en bord de route
Dernière édition par Ours le Lun 22 Juil 2013 - 17:52, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Une lecture, quelques extraits, ré-assemblés.
Étonnante cohérence de l’œuvre ou résonance en moi...
Il va falloir que j'y fasse quelque chose.
Cioran, peut-être ?
Mots incendiaires
Jetés à la face
D’un monde muet
Cris et sanglots
Murés par le silence
Soleil évanoui
Dans l’essaim de la nuit-----L’Ombre et la nuit
Nous ressemblons
A ces oiseaux désemparés
Que le vent déporte
De tempête en tempête
Et qui s'élancent
A l'assaut du soleil
Pour retomber calcinés
Dans une poussière de sang.-----L’Ombre et la nuit
Amour que je ne peux chanter
Toi mon linceul et ma proie d’ombre
Mon havre de détresse
Mon rivage d’amertume
Ma prison
Ma nuit
Mon soleil dévasté
Amour prisonnier
Des tentacules de l’angoisse
Je deviens fou à essayer
De t’unir à mes jours atroces-----Derniers poèmes
Recherche acharnée
D’une inaccessible pureté
Située au-delà
Des pistes humaines
Envol éblouissant
Dans le sillage
Des poètes maudits
Puis la chute
[...]
Qu’il est court le chemin
Qui mène de la plus haute étoile
Aux cellules verrouillées
Des cliniques psychiatriques-----L’Ombre et la nuit
Quand je mourrai
Demain s’il se peut
Enterrez-moi
Dans une terre humide
Et lourde de chaleur
Que la voûte de planche
Étoile mon sommeil
Que personne ne pleure
Moi qui ne sus pas vivre
Je pourrai enfin m’élever
Dans la nuit au son clair-----Derniers poèmes
Mort chaleureuse
Dispensatrice unique d’apaisement et d’oubli
Sous tes ailes déployées j’irai me réfugier
Comme un vagabond
Qui trouve enfin sa patrie
Après des années d’errance
Dans le labyrinthe du désespoir-----Autres poèmes, «Adieu»
Francis Giauque (1934-1965)
Étonnante cohérence de l’œuvre ou résonance en moi...
Il va falloir que j'y fasse quelque chose.
Cioran, peut-être ?
Mots incendiaires
Jetés à la face
D’un monde muet
Cris et sanglots
Murés par le silence
Soleil évanoui
Dans l’essaim de la nuit-----L’Ombre et la nuit
Nous ressemblons
A ces oiseaux désemparés
Que le vent déporte
De tempête en tempête
Et qui s'élancent
A l'assaut du soleil
Pour retomber calcinés
Dans une poussière de sang.-----L’Ombre et la nuit
Amour que je ne peux chanter
Toi mon linceul et ma proie d’ombre
Mon havre de détresse
Mon rivage d’amertume
Ma prison
Ma nuit
Mon soleil dévasté
Amour prisonnier
Des tentacules de l’angoisse
Je deviens fou à essayer
De t’unir à mes jours atroces-----Derniers poèmes
Recherche acharnée
D’une inaccessible pureté
Située au-delà
Des pistes humaines
Envol éblouissant
Dans le sillage
Des poètes maudits
Puis la chute
[...]
Qu’il est court le chemin
Qui mène de la plus haute étoile
Aux cellules verrouillées
Des cliniques psychiatriques-----L’Ombre et la nuit
Quand je mourrai
Demain s’il se peut
Enterrez-moi
Dans une terre humide
Et lourde de chaleur
Que la voûte de planche
Étoile mon sommeil
Que personne ne pleure
Moi qui ne sus pas vivre
Je pourrai enfin m’élever
Dans la nuit au son clair-----Derniers poèmes
Mort chaleureuse
Dispensatrice unique d’apaisement et d’oubli
Sous tes ailes déployées j’irai me réfugier
Comme un vagabond
Qui trouve enfin sa patrie
Après des années d’errance
Dans le labyrinthe du désespoir-----Autres poèmes, «Adieu»
Francis Giauque (1934-1965)
Dernière édition par Ours le Lun 22 Juil 2013 - 17:49, édité 1 fois (Raison : mise en page et complément)
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Ah, C'est la vie de ELP ! J'adore ! Et que de souvenirs...
Il y a celle-là aussi, ressuscitée par Quentin Tarantino
Plus joyeux que Francis Giaucque, le Chuck !
Il y a celle-là aussi, ressuscitée par Quentin Tarantino
Plus joyeux que Francis Giaucque, le Chuck !
Re: Rêves d'Ours
For what it’s worth: it’s never too late to be whoever you want to be. I hope you live a life you’re proud of, and if you find you’re not, I hope you have the strength to start over again.
F. Scott Fitzgerald
Chercher la cohérence, malgré tout, entre soi et soi, entre soi et l'extérieur, entre soi et l'autre, entre soi et les autres, entre soi et les évènements ; sans mollir, sans tricher, sans se vendre, sans punir ni se punir.
Ne jamais fermer la porte, sauf aux caractères ressentis comme toxiques et encore, plutôt distancer que bannir.
F. Scott Fitzgerald
Chercher la cohérence, malgré tout, entre soi et soi, entre soi et l'extérieur, entre soi et l'autre, entre soi et les autres, entre soi et les évènements ; sans mollir, sans tricher, sans se vendre, sans punir ni se punir.
Ne jamais fermer la porte, sauf aux caractères ressentis comme toxiques et encore, plutôt distancer que bannir.
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
j'appelle ça la cohérence cardiaque... vitale maintenant il me semble dans l'air du temps... mais comme ç'est difficile parfois...
Re: Rêves d'Ours
Sur le chemin montant
Qui passe au pays d'Arwen
Entre le diable et le vent
Juste au soleil couchant
De par le bord de l'étang
Elle est entrée au domaine
Elle serrait en marchant
Dessous un manteau de laine
Un gilet brodé d'argent
On lui donnait seulement
Même pas seize ans, pour autant
Que la mémoire me revienne
Elle disait : Fallait que je m'en aille
Elle disait : Tout me fait mal, dedans
J'ai brûlé mon cœur de paille
Avec les feux de la Saint-Jean
Je lui aurais bien parlé, pourtant...
On ne l'a pas vue longtemps
S'en est allée comme sa peine
Au dernier jour du printemps
De longs cheveux d'enfant
Suivait le fil du courant
De la rivière aux dolmens
Elle disait : Fallait que je m'en aille
Elle disait : Tout me fait mal, dedans
J'ai brûlé mon cœur de paille
Avec les feux de la Saint-Jean
Je lui aurais bien parlé, pourtant...
Qui passe au pays d'Arwen
Entre le diable et le vent
Juste au soleil couchant
De par le bord de l'étang
Elle est entrée au domaine
Elle serrait en marchant
Dessous un manteau de laine
Un gilet brodé d'argent
On lui donnait seulement
Même pas seize ans, pour autant
Que la mémoire me revienne
Elle disait : Fallait que je m'en aille
Elle disait : Tout me fait mal, dedans
J'ai brûlé mon cœur de paille
Avec les feux de la Saint-Jean
Je lui aurais bien parlé, pourtant...
On ne l'a pas vue longtemps
S'en est allée comme sa peine
Au dernier jour du printemps
De longs cheveux d'enfant
Suivait le fil du courant
De la rivière aux dolmens
Elle disait : Fallait que je m'en aille
Elle disait : Tout me fait mal, dedans
J'ai brûlé mon cœur de paille
Avec les feux de la Saint-Jean
Je lui aurais bien parlé, pourtant...
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Ce matin, 10h00.
Devant une façade de maison de village qui ne paie pas de mine.
A quoi bon, depuis mardi matin et plus encore depuis mardi soir ; à quoi bon.
Visiter.
Si ce n'est pas cher, c'est qu'il y avait une raison, bien sur.
Faire des projets, des travaux, pour qui, pour quoi.
Une maison à zèbre, organisée, équipée pour...
Mais accueillir qui désormais ?
Des images joyeuses dévalent la rue du village et s'ébrument au moment où je les saisis.
Alors, ne se fier qu'à son instinct.
Reprendre le joug ; avancer.
Se limiter à l'intelligence du buffle.
Réfléchir, c'est déjà désobéir, désobéir à sa décision.
Il n'empêche :
Devant une façade de maison de village qui ne paie pas de mine.
A quoi bon, depuis mardi matin et plus encore depuis mardi soir ; à quoi bon.
Visiter.
Si ce n'est pas cher, c'est qu'il y avait une raison, bien sur.
Faire des projets, des travaux, pour qui, pour quoi.
Une maison à zèbre, organisée, équipée pour...
Mais accueillir qui désormais ?
Des images joyeuses dévalent la rue du village et s'ébrument au moment où je les saisis.
Alors, ne se fier qu'à son instinct.
Reprendre le joug ; avancer.
Se limiter à l'intelligence du buffle.
Réfléchir, c'est déjà désobéir, désobéir à sa décision.
Il n'empêche :
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Il n'empêche, je suis à l'arrêt.
J'ai les boussoles folles.
Elle disait "j'ai déjà trop marché,
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,
Trop lourd de peines"
Elle disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.
C'est plus la peine"
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur.
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur.
Le vent n'a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là
Le soir de ses vingt ans
Le soir où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc.
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur.
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur.
Francis Cabrel - C'était l'hiver
J'ai les boussoles folles.
Elle disait "j'ai déjà trop marché,
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,
Trop lourd de peines"
Elle disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.
C'est plus la peine"
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur.
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur.
Le vent n'a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là
Le soir de ses vingt ans
Le soir où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc.
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur.
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur.
Francis Cabrel - C'était l'hiver
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Je voulais simplement te dire
Que ton visage et ton sourire
Resteront près de moi, sur mon chemin
Te dire que c'était pour de vrai
Tout c'qu'on s'est dit, tout c'qu'on a fait
Qu'c'était pas pour de faux, que c'était bien
Faut surtout jamais regretter
Même si ça fait mal, c'est gagné
Tous ces moments, tous ces mêmes matins
J'vais pas te dire qu'faut pas pleurer
Y'a vraiment pas d'quoi s'en priver
Et tout c'qu'on n'a pas loupé, le valait bien
Peut-être on se retrouvera
Peut-être que peut-être pas
Mais sache qu'ici bas, je suis là
ça restera comme une lumière
Qui m'tiendra chaud dans mes hivers
Un petit feu de toi qui s'éteint pas
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Oui, merci Maj.
Tout est dit dans ce morceau, la musique, son interprétation, sa gestuelle. Je sais que cela agace certains, mais moi cela me fait comprendre, cela m'ouvre à la musique qu'elle joue.
Pas de pathos, de la sensibilité et de la dignité.
Tout est dit dans ce morceau, la musique, son interprétation, sa gestuelle. Je sais que cela agace certains, mais moi cela me fait comprendre, cela m'ouvre à la musique qu'elle joue.
Pas de pathos, de la sensibilité et de la dignité.
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
krapo a écrit:
- pub:
https://www.dailymotion.com/video/xx5v26_un-ours-lave-sa-fourrure-dans-une-machine-a-laver_fun
Avec beaucoup de retard, j'ai regardé.
J'avais besoin de sourire, merci.
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Nos absents - Grand Corps Malade
C´est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte
Qu´elle crée en nous une présence qui nous rend faible ou nous supporte
C´est ceux qu´on a aimés qui créent un vide presque tangible
Car l´amour qu´on leur donnait est orphelin et cherche une cible
Pour certains on le savait, on s´était préparé au pire
Mais d´autres ont disparu d´un seul coup, sans prévenir
On leur a pas dit au revoir, ils sont partis sans notre accord
Car la mort a ses raisons que notre raison ignore
Alors on s´est regroupé d´un réconfort utopiste
À plusieurs on est plus fort mais on n´est pas moins triste
C´est seul qu´on fait son deuil, car on est seul quand on ressent
On apprivoise la douleur et la présence de nos absents
Nos absents sont toujours là, à l´esprit, dans nos souvenirs
Sur ce film de vacances, sur ces photos pleines de sourires
Nos absents nous entourent et resteront à nos côtés
Ils reprennent vie dans nos rêves, comme si de rien n´était
On se rassure face à la souffrance qui nous serre le cou
En se disant que là où ils sont, ils ont sûrement moins mal que nous
Alors on marche, on rit, on chante, mais leur ombre demeure
Dans un coin de nos cerveaux, dans un coin de notre bonheur
Nous, on a des projets, on dessine nos lendemains
On décide du chemin, on regarde l´avenir entre nos mains
Et au cœur de l´action, dans nos victoires ou nos enfers
On imagine de temps en temps que nos absents nous voient faire
Chaque vie est un miracle, mais le final est énervant
Je me suis bien renseigné, on n´en sortira pas vivant
Il faut apprendre à l´accepter pour essayer de vieillir heureux
Mais chaque année nos absents sont un petit peu plus nombreux
Chaque nouvelle disparition transforme nos cœurs en dentelle
Mais le temps passe et les douleurs vives deviennent pastel
Ce temps qui, pour une fois, est un véritable allié
Chaque heure passée est une pommade, il en faudra des milliers
Moi, les morts, les disparus, je n´en parle pas beaucoup
Alors j´écris sur eux, je titille mes sujets tabous
Ce grand mystère qui nous attend, notre ultime point commun à tous
Qui fait qu´on court après la vie, sachant que la mort est à nos trousses
C´est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte
Qu´elle crée en nous une présence qui nous rend faible ou nous supporte
C´est ceux qu´on a aimés qui créent un vide presque infini
Qu´inspirent des textes premier degré
Faut dire que la mort manque d´ironie
C´est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte
Qu´elle crée en nous une présence qui nous rend faible ou nous supporte
C´est ceux qu´on a aimés qui créent un vide presque tangible
Car l´amour qu´on leur donnait est orphelin et cherche une cible
Pour certains on le savait, on s´était préparé au pire
Mais d´autres ont disparu d´un seul coup, sans prévenir
On leur a pas dit au revoir, ils sont partis sans notre accord
Car la mort a ses raisons que notre raison ignore
Alors on s´est regroupé d´un réconfort utopiste
À plusieurs on est plus fort mais on n´est pas moins triste
C´est seul qu´on fait son deuil, car on est seul quand on ressent
On apprivoise la douleur et la présence de nos absents
Nos absents sont toujours là, à l´esprit, dans nos souvenirs
Sur ce film de vacances, sur ces photos pleines de sourires
Nos absents nous entourent et resteront à nos côtés
Ils reprennent vie dans nos rêves, comme si de rien n´était
On se rassure face à la souffrance qui nous serre le cou
En se disant que là où ils sont, ils ont sûrement moins mal que nous
Alors on marche, on rit, on chante, mais leur ombre demeure
Dans un coin de nos cerveaux, dans un coin de notre bonheur
Nous, on a des projets, on dessine nos lendemains
On décide du chemin, on regarde l´avenir entre nos mains
Et au cœur de l´action, dans nos victoires ou nos enfers
On imagine de temps en temps que nos absents nous voient faire
Chaque vie est un miracle, mais le final est énervant
Je me suis bien renseigné, on n´en sortira pas vivant
Il faut apprendre à l´accepter pour essayer de vieillir heureux
Mais chaque année nos absents sont un petit peu plus nombreux
Chaque nouvelle disparition transforme nos cœurs en dentelle
Mais le temps passe et les douleurs vives deviennent pastel
Ce temps qui, pour une fois, est un véritable allié
Chaque heure passée est une pommade, il en faudra des milliers
Moi, les morts, les disparus, je n´en parle pas beaucoup
Alors j´écris sur eux, je titille mes sujets tabous
Ce grand mystère qui nous attend, notre ultime point commun à tous
Qui fait qu´on court après la vie, sachant que la mort est à nos trousses
C´est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte
Qu´elle crée en nous une présence qui nous rend faible ou nous supporte
C´est ceux qu´on a aimés qui créent un vide presque infini
Qu´inspirent des textes premier degré
Faut dire que la mort manque d´ironie
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Souris ours.
Elle est vie. Elle est pulsion de vie.
Elle vit en toi comme en moi. Il y a une énergie qui est là et que l'on ressent.
Et si elle est morte, c'est parce qu’elle ne voulait pas mourir.
Paradoxe.
Elle n'aurait jamais supporté une vie fade.
Tu l'aurai vu vivre avec une personne par convenance sociale ou par désespoir de ne pouvoir faire autrement ?
La vérité est qu'elle nous a tous changé.
On s'en rends compte.
On le sait.
Maintenant, pleurer, oui, je pleure.
Mais je me demande pourquoi je pleure.
Est-ce que je pleure pour moi ou est-ce que je pleure pour elle.
Et là, je l'a vois souriante, son air goguenard se moquer de moi comme elle pouvait le faire, la chipie.
Me dire, " mais au lieu de me pleurer, vois plutôt ce que tu peux faire pour changer toi même maintenant ta vie. "
Je t'ai remis sur les rails de la vie mon gars, alors roule, tu sais le faire.
Bouge toi mon gars.
Comme tous changement c'est les phases de transition qui sont dures.
A nous de faire de cette énergie des choses, des actions à son image, simplement.
Elle est vie. Elle est pulsion de vie.
Elle vit en toi comme en moi. Il y a une énergie qui est là et que l'on ressent.
Et si elle est morte, c'est parce qu’elle ne voulait pas mourir.
Paradoxe.
Elle n'aurait jamais supporté une vie fade.
Tu l'aurai vu vivre avec une personne par convenance sociale ou par désespoir de ne pouvoir faire autrement ?
La vérité est qu'elle nous a tous changé.
On s'en rends compte.
On le sait.
Maintenant, pleurer, oui, je pleure.
Mais je me demande pourquoi je pleure.
Est-ce que je pleure pour moi ou est-ce que je pleure pour elle.
Et là, je l'a vois souriante, son air goguenard se moquer de moi comme elle pouvait le faire, la chipie.
Me dire, " mais au lieu de me pleurer, vois plutôt ce que tu peux faire pour changer toi même maintenant ta vie. "
Je t'ai remis sur les rails de la vie mon gars, alors roule, tu sais le faire.
Bouge toi mon gars.
Comme tous changement c'est les phases de transition qui sont dures.
A nous de faire de cette énergie des choses, des actions à son image, simplement.
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Mis En Pate Unchained a écrit:
Et là, je l'a vois souriante, son air goguenard se moquer de moi comme elle pouvait le faire, la chipie.
Me dire, " mais au lieu de me pleurer, vois plutôt ce que tu peux faire pour changer toi même maintenant ta vie. "
Je t'ai remis sur les rails de la vie mon gars, alors roule, tu sais le faire.
Bouge toi mon gars.
Sourire, oui, je vais sourire.
Parce qu'au final je vais vivre et même si je n'en ai pas franchement envie, refuser serait la déshonorer et cela n'est pas admissible.
Nous en avons longuement témoigné hier et sois bien remercié de la paix que tu as apporté sur mon incompréhension.
Elle aura fait partie des gens qui m'ont redonné vie.
Maintenant, il faut que j'en fasse quelque chose.
Le "Je t'ai remis sur les rails de la vie mon gars, alors roule, tu sais le faire. Bouge toi mon gars" est le pendant de la photo merveilleuse et tellement signifiante car elle est universelle pour tous ceux qui l'ont approchée en sincérité qu'Arkange a publié cette nuit vers 3h00 sur le fil de Laurie.
"Bouge toi mon gars" et je t'envoie "un baiser d'accompagnement car je serai à côté de toi puisque je ne puis être avec toi".
Mis En Pate Unchained a écrit:Maintenant, pleurer, oui, je pleure.
Mais je me demande pourquoi je pleure.
Et c'est même la première fois qu'il me monte autant de larmes en 50 ans. Mais je ne sais pas pourquoi. Après tout, quelques heures, un long moment de tendresse bien sage, ... il n'y a pas de quoi fouetter un chat, ni même cocher son carnet d'adresse ! Et pourtant...
Je ne peux pas en dire plus qu'il n'en ait été déjà dit. Alors, ce qu'il faut faire :
Mis En Pate Unchained a écrit:Comme tout changement c'est les phases de transition qui sont dures.
A nous de faire de cette énergie des choses, des actions à son image, simplement.
Bien à toi.
Prenons soin de nous, en quelque sorte, cette Femme nous aura rappelé notre mission d'homme.
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
renarde20 a écrit:
Ours a écrit:Se limiter à l'intelligence du buffle.
Réfléchir, c'est déjà désobéir, désobéir à sa décision.
Mis En Pate Unchained et d'autres et une autre a écrit:"mais au lieu de me pleurer, vois plutôt ce que tu peux faire pour changer toi même maintenant ta vie.
Je t'ai remis sur les rails de la vie mon gars, alors roule, tu sais le faire.
Bouge toi mon gars."
Donc
Décision prise.
Accord conclus.
La MAZ est en route.
Reste à retrousser les manches pour les travaux importants, lui trouver un nom, bâtir un plan d'action, ......
Même pas peur !
Banzaï !
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
YALLAH.....
Tu vois c'est comme cette nuit aprés le tonnere, les orages, la pluie.... vient le beau temps...et le soleil..
du courage.... bizzz
Tu vois c'est comme cette nuit aprés le tonnere, les orages, la pluie.... vient le beau temps...et le soleil..
du courage.... bizzz
Lemniscate le papillon- Messages : 6348
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Re: Rêves d'Ours
- Spoiler:
- Cayenne c'est fini
Pas d'veine trop de soucis
Cayenne c'est fini
Plus de lettre de mon amie
Ce n'est peut-être qu'un oubli
Cayenne c'est fini
Y' en a qui s'aiment jusqu'au martyr
Où y a d'la chaîne y a pas d'plaisir
Les matons m'ont maté
J'ai plus d'quoi me r'lever
Cayenne bon bon bon bon
Cayenne bon bon bon bon j'ai compris
Cayenne bon bon bon bon c'est fini
Cayenne
D'puis l'temps qu'j'attends ma r'mise de peine
Y a d'la gangrène dans mes souv'nirs
Vaut mieux en finir quand ça traîne
J'ai pas envie d'moisir ici
Cayenne c'est fini
Cayenne c'est bien fini
Allez les mecs… au goulot
Hey les mecs… au goulot !
et qu'ça saute !
Cayenne c'est fini
J'emmène au Paradis
La mauvaise graine de mes soucis
Qui a fleuri à Cayenne
Cayenne captivité pas bon
Cayenne tentative d'évasion
Cayenne mais prison quadrillée
Cayenne nické par les képis
Cayenne des matons décatis
Cayenne quasiment déphasé
Cayenne plaidoirie kamikaze
Cayenne l'avocat dégouté
Cayenne lui manquer quelques cases
Cayenne système pénitencier
Cayenne condamné l'accusé
Cayenne à purger lourde peine
Casser des cailloux à Cayenne
Casser des cailloux à Cayenne
Casser des cailloux à Cayenne
- Spoiler:
- Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'il du voisin
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'il du voisin
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Touche à tout sauf à la moustiquaire
Touche à tout juste bon à m'amadouer
Un jour j'ai vu une chaise
toute seule sur le trottoir
Une putain de belle chaise toute noire en fer
Avec des lanières de plastique tendues
Une vraie chaise de bar à putes
une chaise à l'état brut
Qui avait dû en voir et en recevoir des culs
Des gros lourdingues à fessier mou
Des p'tits malingres reserrés du trou
Ou des jolis voluptueux qui vous attirent le bout des yeux
Pour mieux leur passer les menottes
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'il du voisin
Mais va savoir a c'moment-là
J'avais perdu le goût de m'asseoir
Et d'amarrer ma solitude
Mon cafard et mes habitudes
A celles des piliers d'abreuvoir
J'en ai eu marre d'les voir s'écrouler sur eux-mêmes
En s'raccrochantà des histoires qui tiennent pas d'bout
Ces pt'titres histoires qui vous entrainent
Au fil des heures des jours des soirs des s'maines
De soirs pisseux en matins blêmes
Direct au trou
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Touche à tout sauf à la moustiquaire
Touche à tout juste bon à m'amadouer
- Spoiler:
- La nuit promet d´être belle
Car voici qu´au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d´une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers,
Courrez au cimetière.
Prévenez de ma part mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages
Voici mon message :
Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes, tenue du suaire obligatoire
Lutins, lucioles, feux-follets, elfes, faunes et farfadets
Effraient mes grands carnassiers
Une muse un peu dodue
me dit d´un air entendu :
" Vous auriez pu vous raser"
Comme je lui fais remarquer
Deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate,
Elle me lance un œil hagard et vomit sans crier gare quelques vipères écarlates
Vampires éblouis par de lubriques vestales
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries
Infernal appétit de frénésie bacchanales
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie
Satyres joufflus, boucs émissaires, gargouilles émues, fières gorgones
Laissez ma couronne aux sorcières et mes chimères à la licorne
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition
L´air tellement accablé
Qu´on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession
S´il ne laissait, malicieux
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d´un bond
Dans un concert de jurons
Disant d´un ton pathétique
Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peines
À ceux qu´ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d´eux-mêmes
Dédain suprême
Mais, déjà, le ciel blanchit
Esprits, je vous remercie
De m´avoir si bien reçu
Cocher, lugubre et bossu
déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d´ail
Qui déshonorent mon portail
Et me chercher sans retard
l´ami qui soigne et guérit
la folie qui m´accompagne
Et jamais ne m´a trahi :
Champagne...
- Spoiler:
- Tu es la beauté qui s'ignore
Oubliée dans la nuit des temps
Au fond de son île au trésor
Et qui attend le conquérant
Qui te délivrera du sort
Où t'ont jetés les impuissants.
Tu es la beauté qu'on agresse
Quand elle se montre au grand jour
En abandonnant ses richesses aux déshérités de l'amour
Sans jamais attendre en retour le semblant d'une caresse.
Tu es la beauté insoumise
Rebelle comme un cri d'enfant
Qui brandit sa rage de vivre
Face à la masse des morts vivants
Sous la violence de leurs bêtises.
Tu es la beauté flamboyante
Qui rougit le ciel au matin comme le sang
Sur la chemise du bourreau ou de l'assassin.
Tu es la beauté que j'adore
Car elle m'a appris à aimer
Et à comprendre la laideur
Qui est le miroir où je peux contempler
Ma VE RI TE !
- Spoiler:
- Dans la salle d'attente
De la gare de Nantes
J'attends
Un vieux légionnaire
S'endort sur sa bière en chialant
Qu'est-ce que j'donnerais pas pour être au chaud
Dans les bras de cette fille de Saint Malo
Qui serrait son matelot sur le quai
J'ouvre un magazine et je vois
Une jolie p'tite rousse
Qui s'tape une mousse au chocolat
Ses lèvres gourmandes
M'invitent à en prendre avec elle
Rien qu'une cuillère
Avant qu'sa grandmère
Ne revienne
Dans la salle d'attente
de la gare de Nantes
J'attends
Juste le retour du printemps
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
bonjour Ours
j'emprunte la citation de Cabral pour aller la poser sur le fil eco du moment ca fera du bien a tout le monde
merci
j'emprunte la citation de Cabral pour aller la poser sur le fil eco du moment ca fera du bien a tout le monde
merci
dessein- Messages : 3074
Date d'inscription : 24/02/2012
Age : 55
Re: Rêves d'Ours
Inonde-moi, solitude,
Assaillis le dernier bastion de ma vie terrestre
Et détruis le rêve qui me consume.
Et toi, terre, vertigineuse comme un abîme:
Je sais qu'un autre monde
Révèle tous tes secrets
En cette heure lumineuse du matin,
En ce moment qui précède le grand jour de la mort,
Lorsque des voix solitaires m'appelleront pour que je revienne
Renaître dans une autre terre.
Ma solitude se précipite déjà vers sa fin.
Ma vie fut un rêve sans la claire certitude du jour,
Et pour cela je ne suis pas encore maître de la terre.
Mais la vie, jamais, jamais je ne la perdrai.
Tor Jonsson (1916-1951) - Un journal pour mon cœur (Ei dagbok for mitt hjarte, 1951)
Assaillis le dernier bastion de ma vie terrestre
Et détruis le rêve qui me consume.
Et toi, terre, vertigineuse comme un abîme:
Je sais qu'un autre monde
Révèle tous tes secrets
En cette heure lumineuse du matin,
En ce moment qui précède le grand jour de la mort,
Lorsque des voix solitaires m'appelleront pour que je revienne
Renaître dans une autre terre.
Ma solitude se précipite déjà vers sa fin.
Ma vie fut un rêve sans la claire certitude du jour,
Et pour cela je ne suis pas encore maître de la terre.
Mais la vie, jamais, jamais je ne la perdrai.
Tor Jonsson (1916-1951) - Un journal pour mon cœur (Ei dagbok for mitt hjarte, 1951)
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
J'ai fait le "mari", ce week-end. Il peut s'avérer judicieux de réviser ses fondamentaux. Deux soirées, coup sur coup ! Le pied !
J'ai bien révisé, j'ai bien observé, j'ai bien essayé de communiquer.
Que des gens gentils, pas agressifs, bref des gens en partie en vacances, que je connaissais pour la plus part.
Je n'arrivais à accrocher aucune conversation, on aurait dit un poireau oublié au milieu d'un champ.
Qu'est-ce que je me suis embêté… et un peu honte aussi, comme avant.
Mais j'ai un scoop : ce n'étaient pas des zèbres.
A part un : on a parlé musique, Hélène Grimaud, les frères Capucins, Sol Gabata, Dimitri Sokolov,… et Fauré, Bach, Dutilleux, Arvo Part, … et Corelli, et… Puis aviation et vieux avions militaires et La Ferté Allais. On aurait fini par être d'accord sur tout…
Puis sa femme est arrivée vers nous, peut-être étions-nous trop vivants ?
"Hélène Grimaud ? Ah, j'ai vu une interview, il y a quelque temps, c'est celle avec les loups ? Elle est pas un peu bizarre, comme elle parle ?"
CQFD !
J'ai fermé les écoutilles, bien étanches, épuisé et j'ai attendu stoïque que cela finisse, enfin.
Dimanche, j'ai dormi presque tout le temps mais je suis tombé sur un blog et sur cet article.
Alors, bien sûr, il y a l'effet Barnum, mais enfin, c'est toujours troublant.
http://52semaspie.blogspot.fr/2013/06/semaine-6-le-mutisme-selectif-ou-quand.html
(Extrait)
"Je vais vite me sentir surchargée par tous ces stimuli qui m’agressent sans que je puisse les ignorer. Par exemple, lors d’une rencontre sociale : s’il y a trois personnes à ma gauche qui parlent de leur dernier voyage à Punta Cana, je comprends toute leur conversation, puis à ma droite, je capte simultanément la totalité de la conversation d’un autre petit groupe qui discute des premiers pas du petit dernier. Puis aussi tout le reste : le murmure général des autres conversations plus lointaines et plus basses, la musique, un objet qu’on échappe en lançant une exclamation de surprise, des pas qui approchent, des éclats de rire soudains et des voix qui accentuent quelques mots. Dans ce brouhaha général, j’échappe le fil de conversation avec la personne devant moi. Je ne l’entends pas plus fort que les autres bruits et elle s’y dissout. En fait, je dois mettre une énergie titanesque pour continuer de suivre sa conversation. Et cette énergie me rend anxieuse et physiquement épuisée au point d’effondrement.
Immanquablement tous ces bruits, toute cette agitation des gens qui passent devant moi, les enfants qui jouent, je vais me sentir avec un vertige. Je manque d’air, mon ventre se crispe et j’ai une envie criante de hurler et de partir en courant. Je finis même par avoir des tremblements et des claquements de dents. Mais je reste là, je fige, avec mon sourire idiot sur le visage et ce sourire s’estompe de plus en plus, en peu de temps. Mais du dehors, c’est juste une fille peut être gênée, peut-être snob qui ne réagit plus et qui vous ennuie. Moi, j’ai envie de m’effondrer, parce que dans tout ce chahut, je vois pourtant votre incompréhension face à mon absence de réaction. Et j’en souffre énormément. Je suis tout à fait consciente.
Avec le cumulatif de tous ces stimuli, je deviens vite en surcharge. Je me sens m’enfoncer dans un brouillard qui s’épaissit. Le phénomène commence à être documenté en anglais : le « glass wall phenomenon ». À chaque addition de stimuli et de nombre d’individu, je m’enfonce un peu plus. Les bruits sont de moins en moins distincts et je suis k.o. J’ai beau lutter, je ne parviens pas à faire semblant, à converser malgré tout. Il n’y a plus rien, rien qu’un genre de néant intellectuel ponctué de malaises physiques intenses, puis une sensation de détachement, d’un nuage de brume qui s’épaissit."
J'ai bien révisé, j'ai bien observé, j'ai bien essayé de communiquer.
Que des gens gentils, pas agressifs, bref des gens en partie en vacances, que je connaissais pour la plus part.
Je n'arrivais à accrocher aucune conversation, on aurait dit un poireau oublié au milieu d'un champ.
Qu'est-ce que je me suis embêté… et un peu honte aussi, comme avant.
Mais j'ai un scoop : ce n'étaient pas des zèbres.
A part un : on a parlé musique, Hélène Grimaud, les frères Capucins, Sol Gabata, Dimitri Sokolov,… et Fauré, Bach, Dutilleux, Arvo Part, … et Corelli, et… Puis aviation et vieux avions militaires et La Ferté Allais. On aurait fini par être d'accord sur tout…
Puis sa femme est arrivée vers nous, peut-être étions-nous trop vivants ?
"Hélène Grimaud ? Ah, j'ai vu une interview, il y a quelque temps, c'est celle avec les loups ? Elle est pas un peu bizarre, comme elle parle ?"
CQFD !
J'ai fermé les écoutilles, bien étanches, épuisé et j'ai attendu stoïque que cela finisse, enfin.
Dimanche, j'ai dormi presque tout le temps mais je suis tombé sur un blog et sur cet article.
Alors, bien sûr, il y a l'effet Barnum, mais enfin, c'est toujours troublant.
http://52semaspie.blogspot.fr/2013/06/semaine-6-le-mutisme-selectif-ou-quand.html
(Extrait)
"Je vais vite me sentir surchargée par tous ces stimuli qui m’agressent sans que je puisse les ignorer. Par exemple, lors d’une rencontre sociale : s’il y a trois personnes à ma gauche qui parlent de leur dernier voyage à Punta Cana, je comprends toute leur conversation, puis à ma droite, je capte simultanément la totalité de la conversation d’un autre petit groupe qui discute des premiers pas du petit dernier. Puis aussi tout le reste : le murmure général des autres conversations plus lointaines et plus basses, la musique, un objet qu’on échappe en lançant une exclamation de surprise, des pas qui approchent, des éclats de rire soudains et des voix qui accentuent quelques mots. Dans ce brouhaha général, j’échappe le fil de conversation avec la personne devant moi. Je ne l’entends pas plus fort que les autres bruits et elle s’y dissout. En fait, je dois mettre une énergie titanesque pour continuer de suivre sa conversation. Et cette énergie me rend anxieuse et physiquement épuisée au point d’effondrement.
Immanquablement tous ces bruits, toute cette agitation des gens qui passent devant moi, les enfants qui jouent, je vais me sentir avec un vertige. Je manque d’air, mon ventre se crispe et j’ai une envie criante de hurler et de partir en courant. Je finis même par avoir des tremblements et des claquements de dents. Mais je reste là, je fige, avec mon sourire idiot sur le visage et ce sourire s’estompe de plus en plus, en peu de temps. Mais du dehors, c’est juste une fille peut être gênée, peut-être snob qui ne réagit plus et qui vous ennuie. Moi, j’ai envie de m’effondrer, parce que dans tout ce chahut, je vois pourtant votre incompréhension face à mon absence de réaction. Et j’en souffre énormément. Je suis tout à fait consciente.
Avec le cumulatif de tous ces stimuli, je deviens vite en surcharge. Je me sens m’enfoncer dans un brouillard qui s’épaissit. Le phénomène commence à être documenté en anglais : le « glass wall phenomenon ». À chaque addition de stimuli et de nombre d’individu, je m’enfonce un peu plus. Les bruits sont de moins en moins distincts et je suis k.o. J’ai beau lutter, je ne parviens pas à faire semblant, à converser malgré tout. Il n’y a plus rien, rien qu’un genre de néant intellectuel ponctué de malaises physiques intenses, puis une sensation de détachement, d’un nuage de brume qui s’épaissit."
Invité- Invité
Re: Rêves d'Ours
Tellement ce que je ressens, en permanence, quand j'ai plus d'une ou deux personnes en face de moi ...
Sentiment que plus je prends conscience de ce phénomène, plus il s'amplifie, moins j'hyperadapte, plus je fuis, et moins j'en subis les conséquences inéluctables.
Comment faire comprendre ce besoin de confidentialité sans que cela soit perçu comme une éviction par ceux qui ne peuvent faire parti du groupe ?
Comment me respecter et être respectée dans ce qui n'est pas un choix mais une obligation ?
Trouver la juste distance, le juste nombre, pour ne pas être "envahie", pour ne plus me sentir "morcelée" mais conserver une certaine cohésion ?
Sentiment que plus je prends conscience de ce phénomène, plus il s'amplifie, moins j'hyperadapte, plus je fuis, et moins j'en subis les conséquences inéluctables.
Comment faire comprendre ce besoin de confidentialité sans que cela soit perçu comme une éviction par ceux qui ne peuvent faire parti du groupe ?
Comment me respecter et être respectée dans ce qui n'est pas un choix mais une obligation ?
Trouver la juste distance, le juste nombre, pour ne pas être "envahie", pour ne plus me sentir "morcelée" mais conserver une certaine cohésion ?
Re: Rêves d'Ours
Merci pour ce lien Ours...
"Peu importe ce dont vous lui parlez, même si vous lui racontez en détails la mort pénible de votre arrière-grand-oncle. Vous attendez des questions de suivi, des signes empathiques de ma désolation, ils ne viendront peut-être pas. Je ne suis pourtant pas sans cœur. Mais en dedans de moi, je vous comprends. C’est juste que les marchandises se trouvant à l’intérieur du magasin ne sont pas en exposition dans la vitrine."
Ça décrit assez bien cette sensation que j'ai parfois (souvent...) de n'avoir rien écouté ni retenu de ce que m'ont dit les autres alors que je me sens complètement en empathie avec eux sur le moment... J'essaye de ne plus m'en sentir coupable, je sais que ma sincérité est ailleurs, plus énergétique que verbale, plus instantanée que temporelle...
Et rien que cette phrase vaut le détour : "mon hamster mental est définitivement mort, évanoui à côté de sa roulette"
"Peu importe ce dont vous lui parlez, même si vous lui racontez en détails la mort pénible de votre arrière-grand-oncle. Vous attendez des questions de suivi, des signes empathiques de ma désolation, ils ne viendront peut-être pas. Je ne suis pourtant pas sans cœur. Mais en dedans de moi, je vous comprends. C’est juste que les marchandises se trouvant à l’intérieur du magasin ne sont pas en exposition dans la vitrine."
Ça décrit assez bien cette sensation que j'ai parfois (souvent...) de n'avoir rien écouté ni retenu de ce que m'ont dit les autres alors que je me sens complètement en empathie avec eux sur le moment... J'essaye de ne plus m'en sentir coupable, je sais que ma sincérité est ailleurs, plus énergétique que verbale, plus instantanée que temporelle...
Et rien que cette phrase vaut le détour : "mon hamster mental est définitivement mort, évanoui à côté de sa roulette"
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Rêves d'Ours
Mog*why a écrit:.../...
Et rien que cette phrase vaut le détour : "mon hamster mental est définitivement mort, évanoui à côté de sa roulette"
Beaucoup aimé aussi et si bien imagé
Invité- Invité
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