medecine

Voilà une petite question sur laquelle j'aimerais être renseigné: j'ai passé (sans problèmes) le cap de la PCEM1, donc joie, bonheur, climax attendus... ce qui n'a pas été le cas. Je me suis senti soulagé, oui, mais j'ai l'impression de ne pas aimer ces études, ni d'ailleurs une part respectable des etudiants de ma promo ( pour des raisons toutefois bassement sociales: non, mère ne m'a pas offert de coupé sport pour mon bac et non, je n'ai pas les moyens de louer un appart cosy pour un demi millier d'Euros le mois; je ne leur reproche pas d'avoir de l'argent (s'ils en ont il serait idiot de ne pas en profiter) mais plutôt d'insisiter aussi lourdement parfois, puisque les etudes coutent deplorablement très chers à nos geniteurs ou a nous-memes)). Mes amis m'ont aujourd'hui appris que j'étais "toujours aussi bizarre" lorsque j'hésitais sérieusement à choisir de continuer dans la medecine avec "un si bon classement", d'où une très grande gène pour moi qui me permets de douter du serieux des etudes médicales (mon reve: sortir en courant de l'ambiance opppressante de la salle ou nous sommes rangés selon "le mérite" ( le resultat au concours qui manifestement va determiner toute notre vie) et voler tout droit en fac de physique/maths, ou les 2^^ ou philo? Lettres?)lorsque mes amis ont travaillé d'arrache-pied pour aboutir à un classement un peu moins bon. Mais c'est justement ce problème: j'ai toujours détesté engloutir des connaissances sans les comprendre, si aucune logique ne permet de retenir la donnée ( saviez-vous que le ligament collateral du genou mesure 5 cm ?? Quel interet?) et c'est malheureusement la seule chose qu'exige la P1 qui rend pourtant trèèèèèès fiers une poignée de louches carabins qui pensent dès demain pouvoir soigner Alzeihmer et Parkinson à la lumière de leur connaissance quasi prophétique et millénaire de l'homme et de son corps. J'aimerais donc beaucoup savoir si certaines creatures parmi vous ont fait/font ou connaissent des zebres qui sont passés par là, s'ils ont réussi a oublier les questions obsédantes qui arrivent necessairement lorsqu'on aborde un sujet a priori aussi vaste et dense que le corps ( qui parvient, et c'est un tour de force, a devenir ennuyeux, banal et terne lorsqu'on le larde de science latine, en multipliant les nomenclatures jusqu'a la nausée pour se couvrir du vernis trouble d'une science prétentieuse (" depuis 1973, le teres minor est le petit rond" dixit un de mes profs d'anat); un autre point qui m'interesse: la relation entre la matière et l'esprit considérée sous l'angle de la neurologie: comment la matière donne t elle le non-matériel? Les rapports entre le cerveau et le sujet,...), s'ils ont reussi à s'épanouir, s'il est fréquent de rencontrer un zebre dans les couloirs de l'hopital et si naturellement vous avez quelques conseils à me donner . Presentement je suis dans le flou le plus total et je sens très nettement le retour de la depression ( signes avant coureurs: yeux rouges, besoin de musique deprimante, et vaticination intensive depensée en délires verbaux quasi paroxystiques ( je couvre d'invectives grecolatines des pages entières sans resultat apparent)).mon stage infirmier dans 3 semaines: peut etre une motivation? ( je m'excuse de multiplier ainsi les parenthèses)

Ton sujet me touche particulièrement car il me renvoie à mes propres choix. J'ai toujours été au minimum un bon élève. Parfois très bon, parfois excellent et sans trop travailler (avec le malaise que ça peut créer par rapport à d'autres qui travaillaient beaucoup pour des résultats similaires ou moindre, comme tu le décris). Je n'aimais pas l'école, je m'y ennuyais mais je considérais qu'y réussir alors que j'en avais les capacités était le minimum filial que je pouvais donner à mes parents.

J'ai donc suivi la filière scientifique parce que je ne savais pas trop quoi faire et que c'était celle qui donnait le plus d'opportunités professionnelles. Mais bon dieu, moi qui aimait les maths et la physique, que je trouvais toutes ces formules arides et inutiles ! Tout ce temps qu'il fallait (ou que j'aurais dû) consacrer à travailler sur du formel alors que ma vie d'adolescent se déroulait maintenant, que l'amour était de loin la chose qui me faisait le plus vibrer, que la plupart des gens étaient ignorants de ce qui était l'essentiel, qu'il avaient des connaissances totalement impuissantes à les épanouir, qu'il vivaient pour produire un curriculum vitae qu'ils trouveraient vide de sens à la quarantaine, et qui les laisseraient amers d'être passé à coté de leur vie tout ce temps...

Donc, j'ai voulu être cohérent avec moi-même, j'ai fait ce que je considère être mon premier choix d'adulte, j'ai changé d'orientation. Aujourd'hui encore je ne le regrette pas, mais je n'en ferai pas un conseil. J'ai eu besoin de ça pour m'épanouir (j'étais hanté de questions philosophiques), et aucun obstacle particulier n'empêchait de le faire sinon qu'il fallait assumer " de vouloir me la couler douce". Tu pourrais peut-être concilier les deux, assurer ton avenir "financier" et assouvir ta soif de connaissance "qui ont du sens" par ailleurs ?

A titre comparatif, j'ai fait des études longues ( deug, licence, maitrise plus 3 années de préparation capes/cafep/agreg ) en histoire/géographie et on nous gavait aussi de connaissances à la tonne inutiles pour 95% au métier d'enseignant. Les concours étaient horriblement durs dans sens ou il y avait peu de places. J'ai fini par faire des remplacements et j'ai alors compris que les concours étaient stupides dans leur conception même : sélection par l'endurance et la mémorisation massive, aucun cours de pédagogie, aucun contact avec la réalité du métier. Je trouve même cela criminel. Je garde une certaine amertume pour cette période, un ressentiment vis à vis d'un système absurde qui envoi à l'abattoir des jeunes gens enthousiastes. Pendant plusieurs années j'ai eu du mal à passer devant la Sorbonne sans ressentir de la colère et l'envie de faire sauter ce fichu bâtiment pour ce qu'il représentait.
Non seulement le système scolaire pourtant de très bonne qualité ou j'ai évolué n'a rien repéré de ma zébritude mais en plus le système universitaire ma fait perdre de nombreuses et précieuses années.
Donc il n'y a pas qu'en médecine apparemment ou les choses sont mal ressenties.

Hanscast,

Je comprends bien le vide de sens que tu ressens.

Et aussi, accroches-toi, parce que c'est grâce à des personnes comme toi, que je peux encore faire confiance à tes toubibs (certains sont désespérants...).

Par ailleurs, la suggestion finale de Prosopeion n'est pas sans sagesse.

Enfin, comment te sentirais-tu si tu t'imaginais chercheuse en neuroscience dans quelques années ?

Un peu de patience, l'enseignement prendra du sens petit à petit, c'est un tout qui malheureusement ne tient pas en une année... tu es néanmoins obligée d'en passer par là.

Tout d'abord merci a tous d'avoir pris le temps de lire ma petite plainte et d' y avoir répondu ( "je te comprends": c'est si simple et si rare! merci!). Prosopeion, vous avez parfaitement saisi ce problème important pour moi qu'est mon "avenir financier" ( qui m'empêche, et j'ai honte de le dire, de vouloir me consacrer exclusivement à la recherche fondamentale ou à la medecine humanitaire notamment parce que je souhaite soutenir financièrement ma famille lorsque les retraites misérables ne satisferont plus les besoins des vivants ( assez proche du minimum filial que vous evoquiez, meme si il n'était pas necessairement question d'argent)) ( je me permets cette petite question peut être impertinente: vous avez poursuivi des études de philo? una utre égelement: je ressentirai donc la fameuse crise de la quarantaine ( CV vide de sens)?). En ce qui concerne les connaissances extrascolaires, j'ai pu récupérer cette année par internet des pages et des pages (et des pages) de cours dans les disciplines qui m'intéressent qui m'ont comblé et beaucoup soutenu lorsque mon moral chutait ( et encore une bonne réserve pour la suite, j'ai découvert wikisource et l'IMSLP pour la musique ) (toute la beauté de la physique se révèle après le lycée malheureusement). J'ai pu accompagner un membre de ma famille lors d'une consultation chez le medecin aujourd'hui à qui j'ai posé plusieurs questions: pour lui, toute la theorie ressassée en fac est inutile ( comme Hariseldon le fait remarquer pour toutes les filières apparement, je m'excuse d'avoir égoistement centralisé le problème sur mon parcours personnel); la medecine ne commence que dans la rencontre avec le patient ( merci Vague pour l'externat ( j'ai recherché sur le site indiqué mais pas encore trouvé) et bien sur b&w pour ces remarques qui me touchent beaucoup (mais je suis un garçon^^ meme si je donnerais tout pour etre mon avatar ( Oh Greta! Divine!)) : J'avoue que la majorité des gens se plaint avec raison de l'incompétence tenace de certains medecins ( aux urgences avec ma mère qui a le pied cassé:
" Quoi?
-je crois qu'elle a le pied cassé
(le medecin (??) effleure avec repulsion ledit pied, ma mère dit "aïe" naturellement)
- ah bein oui, c'est cassé"
fin du diagnostic et de la visite; egalement quelques auscultations a travers le T Shirt) qui s'explique,je pense par les quelques éléments qui interviennent ici: une cupidité parfois ( l'excellent exemple du médecin qui multiplie les interventions et la chirurgie en passant négligemment à coté du problème. Combien de temps tiendra mon sens de la justice et de la compétence professionnelle?) mais surtout une formation universitaire basée presque exclusivement sur la memorisation (mais puisque chaque patient est unique, quel est l'intérêt d'apprendre de cette facon? Normalisation peut etre pour evaluer les candidats sur une supposée égalité)). DOnc mon projet est aujourd'hui de subir avec le sourire ( auquel vous participez beaucoup depuis quelques jours), ou sans ,les années de fac en attendant la veritable formation qui je l'espère vaudra le coup ( et puis c'est un rève très ancien: je voulais lorsque j'étais tout petit construire un satellite rempli de produits miraculeux qui aurait désinfecté le monde en 4'33^^; puis la folie SIDA que je voulais combattre avec mes connaissances de primaire! Bel optimisme que le temps desagrège bien vite). D'ailleurs je me permets une petite anecdote sur ma journée: en sortant du cabinet j'ai insisté pour aller chez un ami boucher que j'ai délesté de kilos de viscères (je crois bovins) que j'ai disséqué chez moi: croyez-moi, le contact direct avec ces organes est autrement plus interessant que leur description^^ Voilà peut être ce qui me manque et que vous aviez découvert: le concret, le "sens" dont vous parliez Prosopeion. Espérons que nos futurs dirigeant prendront plus à coeur les demandes particulières des zebres à venir en matière d 'éducation.... Merci encore à vous

Ah bah voilà...n'ai point vu les accords au masculin

Mais c'est la faute à Greta, qui m'a neutralisé le cerveau gauche, arf !

Et c'est très noble de penser à soutenir sa famille, quand l'heure viendra.

Hanscast a écrit: Prosopeion, vous avez parfaitement saisi ce problème important
le concret, le "sens" dont vous parliez Prosopeion.

Mais, mais...
J'ai toujours 20 ans (dans ma tête) (ou bien j'ai toujours eu la trentaine, c'est selon).
Je te libère donc du respect dû aux anciens, tu peux me tutoyer.

PS : Je réponds à tes questions par MP.

Salut Hanscat !

Je suis passée par ces études-là. Et, oui : j'ai eu à croiser d'autres zèbres dans les couloirs des hôpitaux. Notamment le peloton des majors de notre promotion était constitué de 4 zèbes reconnus, et 1 outsider. On aurait du être 5 zèbres (1 homme, 4 femmes), mais on a perdu l'une de nos camarades en 3ème année.

J'ai dit zèbres reconnus car pour les autres (étudiants, professeurs, encadreurs médecins et infirmiers à l'hôpital) , après nous avoir vus progressé pendant toutes ces années, il était évident pour eux que nous étions des surdoués. Nous on s'en fichait, on se contentait d'être ce que nous étions, on n'avait pas le temps _ trop de choses sans sens à apprendre coeur _ de réfléchir à comment les gens nous voyaient.

Jusqu'à aujourd'hui, je me demande comment l'outsider a fait pour se retrouver dans le peloton de tête. Ah ça y est, j'ai trouvé : il devait être le plus intelligent des non z de la promotion

Sinon, comme a déjà dit quelqu'un, tu trouveras le contentement quand tu vas commencer à "soigner" réellement. Faut rester fixé sur le but à atteindre

PS : l'une des z du peloton était ma "presque " meilleure amie, du au fait qu'on fonctionnait sur le même mode, mais y a des traits de son caractère pour lesquels je l'aurais bien étranglée

J'ai un parcours un peu similaire à Prosopéion, je crois, sauf que les questions que j'ai pu me poser ne m'ont pas amenée à me réorienter, simplement à regarder au-delà des études, ce que m'inspirait le travail qui allait suivre, à affiner mes choix en fonction de ça.

Si tu as envie de soigner les gens, je pense que tu devrais poursuivre, même si les études ne te conviennent pas.

Personnellement j'ai toujours eu du mal avec les médecins, justement parce qu'ils récitent la plupart du temps leur ( vieux) bouquins , parce que quand on ne rentre pas dans les cases qu'ils ont apprises, ils ne cherchent pas vraiment plus loin, voire se vexent ou sont dans le déni. Il vaut mieux être dans la moyenne avec eux sinon....
Bref, je me suis toujours dit que de la façon dont ils sont sélectionnés, il ne devait pas y avoir beaucoup de personnes fines et avec bcp d'intuition et de sensibilité, l'esprit ouvert et en recherche mais plutôt des personnes capables d'ingurgiter en un minimum de temps un maximum de notions absurdes....
Alors si parmi eux, il y a des gens comme je les rêve, c'est un peu dommage qu'ils abandonnent....
Je suis sure qu'avec le temps et la progression dans les études, tes spécificités feront la différence, que tu pourras apporter un vrai plus par rapport à la majorité de tes collègues tout en faisant quelque chose qui te plait...

Salut, je viens de tomber sur ton sujet qui m'a pas mal interpelé.

En fait je viens également de terminer une p1, sauf que mon classement n'a rien donné. J'ai pourtant travaillé énormément, sans aucune prépa, j'ai eu quelques très bons classements dans certaines matières mais ça n'a pas suffit, probablement à cause du fait que ma véritable passion est et a toujours été la musique et que cette passion m'a toujours pris beaucoup de temps et d'énergie. Quoi qu'il en soit j'ai tout de même été complètement abattu le soir des résultats puisque je pensais réellement passer en p2, surtout que je donnais un concert le soir même pendant lequel j'ai vraiment tiré une tronche d'enterrement. Il a donc fallu que je trouve très vite une autre orientation, ce qui m'a fait prendre conscience que quoi que je fasse, j'aurais toujours le regret de ne pas avoir fait carrière dans ma passion, même si personne dans mon entourage familial ne l'entendait de cette oreille.

J'ai donc appelé mon producteur pour lui demander des tuyaux pour me lancer dans les métiers de la production audiovisuelle. Il m'a alors parlé d'une école à paris, privée mais au top de tout ce qui se fait en la matière. Je me suis présenté au concours d'entrée aussi sélectif que mon ancienne fac de médecine de tours, soit un reçu sur six candidats, et l'examinateur avec lequel j'ai passé l'entretien m'a accepté d'office alors que les résultats ne tombent que dans une semaine. Pendant l'entretien, il a beaucoup insisté sur le fait que visiblement j'étais fait pour travailler dans la musique d'une manière ou d'une autre et que je n'avais aucune raison valable de songer à faire autre chose, que les idées reçues sur le fait qu'il était quasi impossible de faire carrière dans la musique étaient bidon, que tout n'était qu'une question de capacité et de qualité de travail (comme en médecine ou comme partout ailleurs) et que ceux qui s'investissent à fond et qui s'épanouissent dans leur domaine, ont toutes les chances de réussir.

Donc voilà, depuis une semaine, j'ai jamais été aussi heureux, j'ai l'impression que tout le stress que générait l'incertitude sur mon orientation s'est dissipé d'un coup. Je sais enfin que je suis assuré d'aimer ce que je ferais plus tard et de ne pas être condamné à vivre ma vie comme une corvée. Pourtant il m'était impensable d'envisager de faire autre chose que médecine il y a quelques semaines comme en témoignent certains de mes précédents posts. Mais même si je ne regrette pas mes deux années de p1 qui m'ont apporté beaucoup de choses, je considère quand même mon échec au concours comme une des meilleures choses qui me soient arrivé.

Visiblement tu as les capacités de réussir tes études de médecine brillamment, mais si au fond de toi tu ne te sens pas à l'aise dans ce milieu et avec tes futurs collègues (et crois moi, je comprend tout à fait pourquoi), le fait de réfléchir à une autre orientation ne doit pas te faire culpabiliser. Trouve une idée d'orientation alternative en fonction de ce que tu aimes vraiment, pose le pour et le contre par rapport à tes études actuelles, et décide en fonction de ce qui te semble le mieux sans rien négliger. Les études dans lesquelles je me suis finalement lancé sont certes moins prestigieuses, mes parents auraient certes été plus fiers d'avoir un gosse médecin en plus, mais tous ces aspects ne font pas le poids par rapport à mon choix définitif.

Hanscast voilà pourquoi je n ai jamais eu envie de faire médecine comme bon nombre de gens de ma promotion en terminale : assimiler tant de connaissances pour un stupide concours.

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La 1ere année permet de voir pleins d' aspect du corps humain normal superposé par l' oeil de la biophysique, la biochimie, l' histologie, l' anatomie... ce sont des connaissances de bases indispensable avant d' aborder la pathologie. Je suis aussi primante de PCEM1. Ce concours n' est pas stupide.
L' internat, les gardes, la thèse, les travaux et publications, le concours de pH bref ttes les difficulté sont devant toi.

Un chirurgien devra connaitre tous les aspects normaux de fameux ligament latéral interne du genoux.

Pour le SIDA et les connaissances de primaires, en DCEM1,pendant un stage dans une unité de l' INSERM, j' avais observée l' inhibition par leurs ligands de certaines glycoprotéines récepteurs a la surface des macrophages dans la fusion du virus VIH!!! Observations qui avaient qd mm été testé chez des animaux puis des humains...

Tu peux devenir chercheur ds le domaine de ton choix si tu le souhaites mais sache que ce que tu as eu a travailler pour le PCEM1 n' était rien!!!