Le suicide d'un proche à petit feu. Que faire ?

Qui ne tente rien n'a rien, et comme je ne sais absolument pas quoi faire dans ma situation actuelle je viens demander des suggestions si vous en avez...

Mon père donc a semble-t-il baissé les bras par rapport à l'existence : il ne prend plus ses médicaments, a repris la bouteille, ne voit plus de médecins, alors qu'il a fait un AVC. Il reste enfermé dans sa chambre, ou va au travail mais visiblement ça se passe mal, et si on lui en parle il nous dit que c'est lui que ça regarde.

Je crois qu'il n'a aucune vision de l'avenir et se laisse dériver, sans envie. Il a un quotidien assez déprimant, mais ne fait rien pour en changer.
Je ne l'accuse pas en disant ça, le côté "mais prends-toi en main" quand on va mal je l'ai assez (mal) vécu pour ne pas pratiquer sur d'autres.

Seulement, du coup, comment faire quand c'est l'autre qui a toutes les cartes en main mais n'a pas la force ni l'envie de jouer encore ?

Ma soeur commence à en avoir marre de le voir s'enfoncer comme ça, elle s'épuise à essayer de le relever, elle lui apporte à manger, elle discute avec lui...Ma mère et mon autre soeur elles le laissent dans son coin. Et moi je lui téléphone peu et j'habite loin. Je lui ai proposé de venir nous voir à plusieurs reprises mais je crois que là encore il n'a pas l'élan nécessaire pour ça (pourtant ça lui serait très bénéfique de respirer un peu hors de son quotidien moisi).

Voilà en gros le topo ; si ça peut donner des idées à quelqu'un...je suis preneuse !

http://www.barbery.net/psy/suicide/lisezceci.htm

Voici un lien qui t'aidera à comprendre le processus du suicide.

Ensuite, je pense qu'il faut y aller franchement et ne pas avoir peur de dire les choses. Prends du temps et vas le voir, même si tu habites loin! Tu te rends compte, s'il se tue et que tu n'y es pas allé, ce que tu risques de ressentir, pour le restant de tes jours? Pardon, si je blesse, mais c'est trop grave pour ne pas dire les choses carrément. Et puis, ta soeur ne devrait pas être la seule à se battre, car elle va s'épuiser.

Ensuite, ton père devrait lire ce que je t'ai envoyé. Quitte à ce que quelqu'un le lui lise. Dans des situations comme ça, je pense que l'électrochoc devient nécessaire pour secouer les esprits! Mais tout en douceur quand même.

Puis, il existe des gens très à l'écoute comme sos suicide qui peuvent être de bons appuis et conseils.
Il est très important que ton père continue à penser qu'il a encore le choix de vivre, car comme il est dit dans le texte que je t'ai envoyé, le suicide est un non-choix. On pense qu'il n'y a plus que la Mort. Et surtout, chacun doit veiller à ne pas avoir de regret ensuite, au cas où... Parler et surtout communiquer. Garder un lien, d'amour...

L'EMDR est une bonne therapie. Documentes-toi dessus. Saches aussi qu'un livre contenant l'integralité de son protocole existe dans le commerce (Francine Shapiro).
C'est a mes yeux ce qu'il y aurait de plus efficace dans ce cas. Et tu peux eventuellement le faire toi meme s'il refuse d'aller vour un emdr-therapeute.

bonjour,
je suis désolée pour toi.
pour ma part je pense qu'il faut avant tout s'assurer que l'on sait au plus profond de son coeur qu'on ne peut rien faire.
et se protéger.
après seulement et naturellement tu feras Le Mieux.
pensées pour toi dans ce passage très douloureux.

Je vais regarder pour l'EMDR tout de même. La dernière fois que je l'ai appelé il était très distant et ne voulait parler de rien, depuis je fais comme si de rien n'était en prenant soin de ne pas l'appeler mais je ne peux pas m'empêcher de penser que tandis que ma petite vie roule, que mon quotidien est agréable, il y a de fortes chances pour qu'à l'autre bout de la France lui soit dans le marasme le plus total. Et que bien sûr il n'appellera pas au secours.

J'aimerais qu'il vienne passer du temps ici, dans un climat sain, avec son petit-fils, mais j'ai bien peur qu'il voie plus les inconvénients (ne pas pouvoir boire, fumer, comme il l'entend) que les avantages étant donné qu'il se retire de la vie.

Il faut que je me repenche dessus ; ça n'est pas en fermant les yeux que ça ira mieux.

Je partage l'opinion de dessein.
C'est d'ailleurs le leitmotiv de toute intervention de secourisme. Éviter le sur-accident.

C'est quelque-chose que l'on oublie trop souvent surtout lorsqu'il s'agit des parents. On s'adapte au détriment de soi, alors que la position d'enfant voudrait l'inverse.
Donc il faut effectivement agir mais dans la stricte mesure de ce qui est supportable.

Cela dit il est très difficile de déterminer à quel point tu es directement concernée par la problématique de ton père.
Dans une même famille les stratégies de protection sont très diverses. Parfois intervenir est vital, parfois au contraire cela ne peut que réouvrir des blessures.

Bon courage (c'est banal mais probablement le plus pertinent)

Cherokee je viens seulement de lire aujourd'hui de lire le message que tu as écrit. Je suis bénévole au sein de l'association créée par des membres de ZC, je fais de l'écoute téléphonique pour les personnes suicidaires ou en mal être. Je n'ai malheureusement pas de méthode miracle mais d'une discussion peut naître quelques pistes utiles. N'hésite pas à me contacter par MP, je pourrais aussi te donner mon numéro de téléphone. Bon courage
A bientôt
Gasta

je suis d'accord avec qwerty et dessein.

Ce n'est pas forcément une bonne idée de le faire venir chez toi...ça peut créer des conflits si lui ne peut arrèter de boire ou de fumer (et s'il est dépendant c'est normal qu'il ne le puisse pas).

Tu dis que ton père a toutes les cartes en main, mais tu ne connais pas son jeu, il a sûrement ses raisons de ne plus vouloir jouer. Je pense qu'il faudrait une personne extérieure à la famille pour l'aider....mais s'il ne veut pas...c'est difficile.

http://www.institutdevictimologie.fr/actualites_1.html