Les zèbres sont-ils tous des scanneurs ?

Un 86% de oui total ou partiel... ce chiffre n'a évidemment aucune valeur scientifique vu le lieu, la méthode et le nombre de réponses collectées. Mais au niveau très personnel, ça questionne quand même.

Hobbes a écrit:Un 86% de oui total ou partiel... ce chiffre n'a évidemment aucune valeur scientifique vu le lieu, la méthode et le nombre de réponses collectées. Mais au niveau très personnel, ça questionne quand même.

Je crois que c'est pour ça que les sondages internet c'est le mal. Avec le titre du sujet, les personnes concernées vont plus venir dessus que les autres, et parmi les personnes lisant le sujet, celles concernées par le scan vont à mon sens aussi plus souvent voter/répondre que les autres.

Bref, j'ai peur que ça donne de fausses impressions plus qu'autre chose au final.

S'il y avait eu 89% de non, je me serais aussi étonné. Le chiffre n'est pas une fin en soi, mais une façon rapide de décompter des "moi aussi". Le but est peut-être celui de ce forum... de sentir moins seul dans sa spécificité.

Je suis juste allé lire la définition faite en début de topic du "scanneur", car j'allais d'emblée répondre "oui, tout à fait" lorsque je me "vois" entrer dans une grande surface alimentaire/bricolage/ameublement et que je passe dans tous les rayons ou presque pour "inventorier" visuellement leur contenu, ce qui parfois devient même un exercice relaxant, me permettant de me projeter via certains articles dans de nouveaux/anciens projets

Bon ... j'ai quand même répondu "oui, totalement ..." car la définition au final me colle quand même en très grande partie.
Pour ce qui est de multiplier les projets et de les perdre en très grande partie en cours de route je relativise de plus en plus ... je pense que mieux on connaît/prends en compte/maîtrise sa zébritude plus ou pourra efficacement choisir, suivre et gérer ses projet, et les mener à bien.
Cela passe justement par le fait de pouvoir "partager" sur un pied d'égalité ses projets avec d'autres Z, pour passer du "solo" au "projet d'équipe" (ou d'équipage ) ... à suivre donc

Je me reconnais totalement dans cette description. J'ai tellement de centres d'intérêts, dont deux passions qui me suivent partout, mais dont je n'arrive pas à dire laquelle me passionne le plus, que je me fais un horaire mental pour pouvoir jouir de tout ce qui m'intéresse. Et quand je me met à une activité ou une recherche en particulier, je pense à tout ce que je pourrais faire d'autre et je voudrais pouvoir me dédoubler. Je passe par des phases où je tout d'un coup, je veux faire de la couture et créer mes propres patrons, une semaine après c'est fini. Il y a eu la photo, je me suis acheté un super appareil, j'ai lu plein de trucs là-dessus et je me suis lassée, le maquillage artistique, apprendre à créer des sites web, faire de la bande dessinée, les rpg sur forum, apprendre la guitare, ouvrir un café artistique... Mais finalement la période d'excitation et de «je peux faire tout ce que je veux !» passe rapidement et je me lasse rapidement... Ce qui m'a fait penser pendant un temps que j'étais peut-être bipolaire, mais les symptômes ne correspondaient pas très bien (ce qui m'a fait chercher plus loin et aboutir ici).

Je perçois de passer ma vie dans un seul job comme une vision de l'enfer. Mais en même temps j'envie mes amis qui savaient tous quoi faire de leur vie et qui ont maintenant un travail dans lequel ils sont heureux et bien partis pour y faire leur vie. J'ai toujours eu un tas d'intérêt et de domaines d'études qui me fascinait, mais aucun métier.

Toute la journée à l'école, je pense à ce que je pourrais faire d'autre, j'ai des flash de projets de dessins et d'écriture, alors j'ai un cahier pour noter ce qui me passe par la tête que je traîne avec moi, ou bien, j'ouvre un document word en marge de ce que je suis en train de faire et j'y note des idées (pendant que dans une fenêtre web, je regarde un documentaire sur youtube).

Quand même, récemment, j'ai décidé de me discipliner et de me donner à fond dans une activité pour la faire avancer, me forçant à en faire un peu tous les jours, c'est l'écriture dans le but de publier un jour. Mais à côté, je suis quand même toujours en train d'essayer d'apprendre des nouveaux trucs. En ce moment, c'est peut-être anodin pour certains, mais c'est de mieux comprendre l'informatique, je veux savoir comment fonctionne la programmation, comment on passe d'une série de 1 et de 0 à un interface graphique comme on en connait, et je veux connaître linux et sa différence d'avec les autres systèmes d'exploitation.

Des fois je trouve ma curiosité fatigante, mais d'un autre côté, je me dis toujours que si j'avais les moyens, je passerais ma vie à étudier tout ce que je veux, je veux tout connaître, mais comme c'est impossible, il ne me reste qu'à le faire moi-même. C'est comme ça que j'ai appris à utiliser photoshop et à savoir comment fonctionne un appareil photo reflex, à coudre, à dessiner (ça, ça doit être le tout premier truc que j'ai appris par moi-même), à monter un site web fonctionnel (mais je suis pas allée plus loin, ça m'a lassée)... Bref, c'est une malédiction et une bénédiction.

Je ne suis pas testée, alors je ne peux pas dire si c'est une particularité propre aux zèbres ou plus large.

Mais j'aimerais savoir d'où vient le terme de «scanneur»?

abou a écrit:
Mais j'aimerais savoir d'où vient le terme de «scanneur»?

Pour ma part je pensais à l'image de la caisse de sortie d'hypermarché. Avec le scan qui capte les codes barres, et s'intéresse donc un instant à tout ce qui lui passe sous le nez (quitte à s'acharner un peu quand le code est compliqué à déchiffrer).

Je suis du genre à aller voir le régime d'imposition sur le revenu des assistant(e)s maternel(le)s parce que quelqu'un sur un forum aura posé une question dessus, jusqu'à comprendre de quoi il retourne et pouvoir y répondre ; donc ça va dans le tout et n'importe quoi pour moi.

Abou, 
J'hesitais à te mettre le lien vers ce post en réponse à ta présentation, tu l'as trouvé toute seule, c'est encore plus parlant pour moi. Je ne sais pas ton âge, mais tu serais ma sœur jumelle cachée que je n'en serais pas surpris. Je crois même que je vais te laisser répondre aux posts à ma place et n'ajouter que "dito Abou" ;-)

Et pour répondre à ta question: Le terme "Scanneur " nous provient de Barbara Sher dans son livre "I Could Do Anything If I Only Knew What It Was: How to Discover What You Really Want and How to Get It".

Une tendance à scanner, oui. Mais je fais tout ce que je peux pour la domestiquer, au moins dans certains domaines, parce que je sais qu'elle ne me rend pas heureux. Et je finis par y arriver, au moins de temps en temps.

Quand on a des facilités d'apprentissage, c'est addictif de faires des nouvelles choses, parce qu'on est bon à débuter dans un domaine inconnu. C'est grisant toute cette stimulation, ces découvertes à un rythme endiablé, et c'est agréable de sentir la vivacité de son esprit s'exprimer à plein régime ! Mais passé les premières joies rapides et faciles, notre pouvoir magique disparait. Comme tout le monde, on doit faire de vrais efforts pour progresser, qui ne paient que lentement. Alors la tentation est forte de sauter sur la prochaine nouveauté, pour être de nouveau enivré par la vitesse et l'aisance. D'autant qu'à l'inverse des gens "normaux", on n'a pas forcément eu à apprendre l'effort, et on est d'autant plus démunis face à lui.

Pour ma part, quand j'ai compris ce mécanisme, la joie des débuts trop faciles s'est étiolée. D'autant qu'en faisant le bilan, j'étais bien obligé d'admettre que c'était mon addiction aux résultats sans effort qui m'avait fait ne rien faire de ma vie ! Aujourd'hui, j'arrive parfois à me tenir à une tâche de longue haleine ; quand j'y arrive, je suis content non seulement d'obtenir quelques résultats, mais surtout de domestiquer la compulsion qui m'empoisonne tellement, quand je lui laisse toute la place ! Et quand j'y arrive, je peux me livrer à côté aux joies du papillonnage sans mauvaise confiance

Mais j'y repense ... n'est-ce pas aussi un peu le défaut type de ceux qui ne savent pas déléguer ?

On veut tout gérer nous-même car on a aussi été habitués à s'en sortir très bien (voir mieux) ainsi, et on serait devenus incapables d'envisager la possibilité - pour des domaines qu'il ne nous sera pas humainement possible d'intégrer dans les temps qu'on se donne pour le faire - tout simplement de trouver la/les bonnes personnes compétentes à qui s'associer/déléguer/commander ce qui est à faire (on peut extrapoler à tous les domaines, pro/loisirs/maison/...) ?

Woban a écrit:Mais j'y repense ... n'est-ce pas aussi un peu le défaut type de ceux qui ne savent pas déléguer ?

J'ai l'impression que non, que c'est le contraire : ceux qui ne savent pas déléguer terminent tout eux-mêmes (j'ai en tête, comme archétype, Steve jobs), alors que le drame du scanneur, c'est qu'il ne termine rien !

Bon ... je suis alors scanneur par certains côtés - pas par d'autres - mais pour mon cas perso j'en arrivais à cette réflexion, je vais approfondir de mon côté ... ou pas si je zappe, évidement  

En préambule, je ne sais pas si je suis un zèbre.

Je corresponds à tous les points, sauf une nuance pour le dernier, dans la mesure où je ne suis pas énervé, j'estime que c'est à moi de m'y mettre pour faire comme eux.