Le véritable anonymat...

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Message par Aethos Mer 11 Déc 2013 - 12:03

Le temps passe et je réalise de mieux en mieux les choses qui m'arrivent et elles me font puissamment sourire en ce moment...

L'anonymat... une question centrale dans la formation de l'identité individuelle... qui suis-je si même les autres l’ignorent? Vous avez, en la personne de votre humble serviteur, un exemple par la chair...

Mon précédent boulot: je recroise un boss durant un festival, il veut me présenter à un pote à lui " Je te présente...heu...Merde j'ai oublié son prénom...Enfin bref, un type pas banal, quelqu'un qu'on oublie pas! " LOL...

Mon actuel boulot après 3 ans...: mon nom de famille ressemble à s'y méprendre à un prénom d'un collègue... après 3 ans... tout le monde m'appelle par son prénom...

En fait, partout ou je suis passé, même chez la psy... Je suis celui que l'on ne peut ignorer... mais je suis celui qu'on oublie... ;-) En effet, je n'ai jamais cherché à valoriser ce que je faisait ou avait fait à des fins personnelles... du coup je parle rarement de mon boulot, de mes petits trucs à moi comme écouter les autres, les chérir, les aider... à mon échelle comme je le peux... mais assez systématiquement... J'ai parfois l'impression d'avoir cette capacité de disparaitre à loisir ;-)

Hop, je fais accoucher quelqu'un d'une plus grande conscience de lui-même et pouf... je disparais... c'est tellement perturbant parfois que c'en est comique.

Du coup en ce moment je me demandais vraiment s'il est si important de se souvenir de qui a fait quoi... Prenons Mandela par exemple... Je ne crois pas que ce type ait œuvré dans sa vie pour que l'on se souvienne de son nom... Je crois que son rêve le plus cher était de faire se souvenir les gens qu'il n’était qu'humain, comme nous tous et que nous toutes et tous pouvions faire ce qu'il a fait. La chose extraordinaire qu'à réussi Mandela, c'est l'échelle à laquelle il a du œuvrer tant c’était la merde autour de lui... Mais ce qu'il a fait nous sommes toutes et tous capables de le faire aussi... Il faut juste s'en donner les moyens... Mais Mandela, comme tous les autres disparaitra dans les limbes de l'histoire... à moment toutes et tous seront oubliés... pas ce pourquoi ils ont fait les choses...

Je ne sais pas s'il est si important de se souvenir de qui a fait quoi... mais bien plutôt que le BONNE chose soit faite, peu importe par qui... Je suis quelqu'un qui cède ma place à plus compétent que moi si je considère que le bien plus grand en ressortira... Je n'oublie pas souvent les gens, même si je ne pense pas à eux... je me souviens des prénoms parfois des noms aussi... mais surtout de ce qui a été fait... et surtout pourquoi...POUR QUOI.... le sens de leurs actes...

Ma psy me disait: " vous avez quelque chose de brillant dedans, assez rare...mais vous l'ignorez encore"... Vraiment? Et alors? JE vais le vendre ce truc, parce que des cons m'ont dit qu’on vivait dans un système néolibéral? Non ce truc je le donne et je sais précisément qu'il est là, depuis le début... je le donne et je ne le vends pas...et comme je ne le vends pas...personne n'a les moyens de l'acheter... Cela a un nom... SIMPLE, SIMPLISSIME... un nom que personne n'oublie et que toutes et tous ont à la bouche tout le temps: la VIE!

Bizarrement on m'a dit souvent que je n'étais pas responsable, pas soigneux, négligeant... C'est vrai... dès que j'ai à faire à un objet, une possession, un bien, un service... Je n'attache que de l'importance qu'au rapport que j'entretiens à l'objet... Et je dois dire que je ne suis pas trop attaché aux objets... ;-) Prenons par contre le cas d'un sujet, ou tout être vivant dont le degré de conscience varie en fonction de son espèce, de son inné et de son acquis... Là tout est différent... je traite avec la VIE...ce fameux truc brillant que nous avons tous dedans... Alors là, là je devient carrément soigneux et maniaque... Je mets mes mains en coupelle et protège la flamme, coute que coute... Car alors seulement je me souviens de la vraie valeur.... celle qui ne se quantifie pas... la VIE!

Je suis celui que l'on ne peut ignorer, je suis celui qu'on oublie... je suis celui qui vous aime et je suis celui qui se souvient de vous...
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Message par Bibo Mer 11 Déc 2013 - 12:38

N'est-ce pas la définition de quelqu'un d'inclassable ?
Ta richesse te rends inclassable donc difficilement identifiable.
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Message par Invité Mer 11 Déc 2013 - 12:48

Très instructif et touchant ce que tu viens d'écrire, tu es un peu comme un hobbit au yeux des hommes.

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Message par Invité Mer 11 Déc 2013 - 12:49

La vraie question est : es tu heureux de cet état de fait ?

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Message par Aethos Mer 11 Déc 2013 - 13:10

Je suis profondément heureux... mais je deviens triste de la tristesse des autres... Mais aujourd'hui je sais que ce n'est pas la mienne et de tout temps je crois que j'ai su que je pouvais leur montrer ce truc brillant qu'ils avaient dedans ;-)

Si j'avais posé mon séant sur mon besoin de reconnaissance, d'appartenance et d'estime... je serais mort depuis longtemps... D'ailleurs, je me souviens très bien d’une jeune défenestrée à 13 ans et demi qui écrivait à ses parents qu'elle était bien trop heureuse pour vivre ici bas ;-)

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Message par Ise Jeu 12 Déc 2013 - 9:17

Bonjour Aethos,
C'est si vrai ce que tu dis...
J'ai aussi ce sentiment : on me dit que je dégage quelque chose d'extraordinaire, et puis dans la réalité je suis seule...
Alors je me raccroche à une nouvelle évidence dans ma vie : la vacuité, que tu m'as apprise  Very Happy 
J'en ai parlé à ma psy, lui disant à quel point le fait de me dire que rien non rien n'est vraiment là me libère... Merci encore
Toujours un immense plaisir de te lire : ta sincérité, la finesse de ton analyse, tes observations, tes sentiments dévoilés...  Merci ! 
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Message par Zenji Jeu 12 Déc 2013 - 10:28

Plus je vieilli, plus je me réconcilie avec ma relation aux "gens". Je les aime avec plus d'équanimité, d'une manière compassionnelle et détachée. Mon rapport à autrui y gagne en sérénité et humour bienveillant. Mais pas en passion !
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Message par Ise Jeu 12 Déc 2013 - 10:32

C'est ça Zenji. Et tu crois que ça manque la passion ? Pour moi non. J'ai tant vécu dans la colère que cet apaisement est une renaissance pour moi et pour mon entourage.
C'est comme si j'entrais dans le monde des "sages" !!!  Very Happy 
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Message par Aethos Jeu 19 Déc 2013 - 11:51

C'est drôle... la vacuité n'a rien ôté à mes passions... à ma passion... la VIe encore et encore... toujours changeante, jamais acquise... la vacuité n'est douloureuse qu'en fonction du rapport que l'on entretien à elle et n'est, à l'heure actuelle pour moi , que formelle ;-)

Ma passion... mon envie irrésistible de jouir de la vie, avec les gens, de rire aux éclats et de m'ancrer toujours plus fortement dans ce sol qui invariablement se dérobera toujours sous mes pieds... Non mes amis, la fin n'est pas triste... elle est... c'est tout.
Et les gens que je côtoie aujourd'hui me manque déjà tant ils sont beaux et fragiles dans leur temporalité.

Ce en quoi je dois le plus déranger les gens, c'est bien que je peux leur dire: je te suis acquis ;-) Car je ressens profondément que les choses se passent précisément comme elles le doivent et je ne contrôle qu'une chose... moi-même. Et dans ce fameux "lâcher prise"... Cet espèce de non-lieu ou tout est choix de ne pas choisir... Je me répète sans cesse combien la VIE est simplement belle...

Mais ce qui dérange les gens...c'est que je ne leur suis acquis que dans la limite du temps qui m'est imparti...
Je repense souvent à cette mythique phrase de Gandalf, avant leur arrivée sur le POnt de Khazad Dum...

"Ne sois pas si prompt à dispenser mort et jugement... nombreux sont les morts qui mériteraient la vie et les vivants qui mériteraient la mort... L'important est de savoir quoi faire du temps qui nous est imparti"

Je quote...mais entre gros guillemets, les mots étant très certainement un peu différents dans la VO et la VF...

Beaucoup de gens pense que le bien réside dans la perfection de tout ce qui fut, est ou sera entrepris... Or je leur rappelle toujours doucement que RIEN Rien de ce qu'ils n'ont fait eux-même n'est, ne fut ou ne sera jamais parfait...et qu'ils feraient bien de cesser de juger les autres...et eux-mêmes donc, à l'aune de leur propre notion du bien...la perfection... En somme...tout ce qui ne peut être fait, mais qui se contente d'être...

Je pense pour moi que je me contente de faire le moins de mal possible... et cela me suffit largement... car je sais qu'à défaut de faire le bien des gens, leur soi-disante perfection... je ne peut que tenter de faire le bien... sans jamais y parvenir puisque précisément ils me reprochent de ne pas être parfait! Chose que je ne leur reprocherai jamais JAMAIS... ils le sont à mes yeux, précisément dans leurs imperfections, leur identité irremplaçable et unique...

J'ai entendu trop de gens prétendre se contenter...et jeter leur frustration à la tête des autres... comme si elle était la culpabilité d'autrui... Elle n’est que la leur...cette incapacité, le croient-ils, à contrôler précisément le rapport qu'ils entretiennent à la frustration... Ce qui me rend définitivement triste, c'est que les gens doutent de leur capacités... profonde et colossale, à se gérer eux-mêmes... ils ont tellement peur de la tentation en fait, celle qui fait partir, voir ailleurs, faire des bêtises...

Combien de fois ais-je entendu des gens me dire JE ne suis pas un animal car je pense... et après une redoutable connerie ayant entrainé des dommages collatéraux majeurs et ayant fait s'effondrer l'identité du plus grand nombre me dire... oui mais je suis un animal...j'ai des instincts... ;-)

Mes instincts sont ceux de tous... conservation, survie, protection et sécurité... point barre... personne à ce jour n'a encore réussi à me faire péter suffisamment les plombs pour que j'attente à sa vie... et je ne doute pas de ma capacité à me retenir...quand bien même tout le monde considérerait légitime de prendre la vie de celui qui attente à la notre... Pourtant... Une vie pour une vie...

Accepter la vacuité, ce n'est absolument pas se résigner, c'est, je crois, réaliser que quoi que l'on fasse.. nous partirons pour un ailleurs ou un autrement... mais que la VIE, celle des autres, la notre...est belle...précisément parce qu'elle existe, ici et maintenant et que c'est une chance... redoutable, de pouvoir comprendre alors que toutes et tous ont une valeur identique... la VIE!

Le plus dur je crois est de réaliser les limites qui nous contraignent et c'est bien avant les autres...notre propre corps et notre propre esprit qui nous contraignent. Qui nous enferment... EMPATHIE... la Métempathie... celle qui fait sortir de son corps et de son esprit pour aller en l'autre...en toute chose... Et ressentir encore combien la vie est puissante... et elle trouve toujours son chemin... De la théorie du chaos à celle de l'entropie, en passant par la quantique et le point G ;-)

Je suis si triste d'être heureux... je suis si heureux pour et par les autres... Je suis triste pourtant...d'échouer systématiquement à leur montrer leur beauté et leur valeur...

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