A l'Esperluette.
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Re: A l'Esperluette.
Patate a écrit:
- c'était donc ça cette odeur :XD:
- J'aimerais faire chier...:
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: A l'Esperluette.
On ne parle pas tous du même précédent, j'ai fait quelques essais. Va falloir être précis. Faire des sondages. Consulter le peuple.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Je propose que tu nous mettes les avatar ici avec des numéros et on vote.
(Peut-on aussi proposer ?)
(Peut-on aussi proposer ?)
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
C'est cool, il peut me servir aussi, cet avatar...
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: A l'Esperluette.
J'ai bien aimé voir Gimli en vrai, batteur des muppets, vous exagérez je trouve Je lui avais écris un MP, mais j'ai angoissé et l'ai effacé...
Merci pour le lien vers Belle de jour, d'ailleurs! Je savais pour cette image avec Pierre Clémenti, que je trouve si beau à cet âge. Je ne connais pas le roman, mais perso, d'une certaine façon, je trouve que Séverine a de la chance dans ce film malgré le côté tragique, et j'ai parfois eu envie de l'imiter.
Téléchat, j'adorais aussi, même si il y avait quelque chose qui me plongeait dans une nostalgie sans fond dans le générique. J'étais fascinée par les Gluons et cette façon d'interroger l'âme des matières et des objets, merci Patate pour cette retrouvaille!
Je ne connais le yi-king qu'en surface, mais j'aime que Solasido nous fasse découvrir sa musicalité.
A bientôt
Merci pour le lien vers Belle de jour, d'ailleurs! Je savais pour cette image avec Pierre Clémenti, que je trouve si beau à cet âge. Je ne connais pas le roman, mais perso, d'une certaine façon, je trouve que Séverine a de la chance dans ce film malgré le côté tragique, et j'ai parfois eu envie de l'imiter.
Téléchat, j'adorais aussi, même si il y avait quelque chose qui me plongeait dans une nostalgie sans fond dans le générique. J'étais fascinée par les Gluons et cette façon d'interroger l'âme des matières et des objets, merci Patate pour cette retrouvaille!
Je ne connais le yi-king qu'en surface, mais j'aime que Solasido nous fasse découvrir sa musicalité.
A bientôt
Dernière édition par neurone-indolent le Sam 25 Jan 2014 - 19:49, édité 4 fois (Raison : mise en forme + fautes la honte)
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Lol Ainaelin, surtout que t'es bien grand, il verrait loin sur tes épaules
Neurone-indolent, j'ai adoré l'avatar photo de monsieur, mais il avait changé et reellment mis le roux des muppet (je me permettrais jamais de critiquer le physique ^^)
C'est pas forcément des photos d'avatar mais en cherchant je suis tombée dessus et ca me faisait rire. Faut que je partage avec vous, obligée !!
Neurone-indolent, j'ai adoré l'avatar photo de monsieur, mais il avait changé et reellment mis le roux des muppet (je me permettrais jamais de critiquer le physique ^^)
C'est pas forcément des photos d'avatar mais en cherchant je suis tombée dessus et ca me faisait rire. Faut que je partage avec vous, obligée !!
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
T'inquiète Parisette, je me doutais et voulais juste charrier Gimli comme il a fait avec Bliss et Deneuve hier (j'ai même pas eu le temps de voir l'avatar avec le roux des muppets, chuis deg)
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Avant la soirée, à boire, sans ou avec alcool Parler assoiffe
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
neurone-indolent a écrit: Je lui avais écrit un MP, mais j'ai angoissé et l'ai effacé...
Oh !
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
J'aime bien les avatars proposés.
Quant à ma photo en avatar, il faut être réaliste, je ne peux pas assumer tous les besoins de ce forum.
(L'humilité est une vertu que quand on croit qu'on l'a, on ne l'a déjà plus.)
Quant à ma photo en avatar, il faut être réaliste, je ne peux pas assumer tous les besoins de ce forum.
(L'humilité est une vertu que quand on croit qu'on l'a, on ne l'a déjà plus.)
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
C'est un plaisir. Surtout maintenant, d'aucun a eu la fine idée de m'offrir un juicer, un jouisseur: Cette machine fait sans bruit du jus de n'importe quoi: feuilles, fruits, racines; herbes ou salades, carottes ou gingembre, citrons avec leur peau! Je teste, goûts, couleurs, effets...
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Whaouuuu super Odime, hésite pas à venir décrire ces décoctions magiques sur plantes étonnantes si ça te dit (faut d'ailleurs que j'y retourne pour parler de la mandragore, je procrastine depuis une semaine...)
Cueillette des simples, tacuinum sanitatis, 14eme siècle
Cueillette des simples, tacuinum sanitatis, 14eme siècle
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
[img][/img]
Paul Quinsac, La fontaine de jouvence.
Paul Quinsac, La fontaine de jouvence.
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Plus trivial : http://www.1001cocktails.com/cocktails/1101/recette-cocktail-parisette.html
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Un lait grenadine, trop chou
(Odime tu pourrais discrètement rajouter du Gin, j'ai l'autorisation de mes parents)
(Odime tu pourrais discrètement rajouter du Gin, j'ai l'autorisation de mes parents)
Dernière édition par ~Parisette~ le Sam 25 Jan 2014 - 20:55, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Discret
Mélange
Mélange
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Bonjour, chère Odime. Il me semble oublier trop souvent de vous dire combien vous comptez pour moi.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
C'est 5 hommes ET 5 femmes, hein, pas 5 personnes, tous sexes confondus. Je préfère préciser quand même au cas où...
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: A l'Esperluette.
Mignon. Un peu moins, l'humour coréen
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Hahaha, la brigade des jus! Sauver le monde avec un jus de mangue sans mangue, il est trop fort, je m'abonne à sa chaîne parce que la terre est bleue comme une orange.
Fructifiante fin de matinée à tous
Vortumnus (Vertumno), Arcimboldo, 1590
Fructifiante fin de matinée à tous
Vortumnus (Vertumno), Arcimboldo, 1590
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
L'homme le plus "sale" du monde est iranien: 80 ans, dernière douche il y a 60 ans:
http://lesaviezvous.info/80-ans-pas-de-douche-voici-lhomme-le-plus-sale-du-monde
http://lesaviezvous.info/80-ans-pas-de-douche-voici-lhomme-le-plus-sale-du-monde
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Perdus, les points de repère!
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Point de repaire.
Ballade
Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent,
En mon païs suis en terre lointaine ;
Lez un brazier friçonne tout ardent ;
Nu comme ung ver, vestu en president ;
Je ris en pleurs, et attens sans espoir ;
Confort reprens en triste desespoir ;
Je m’esjouys et n’ay plaisir aucun ;
Puissant je suis sans force et sans povoir,
Bien recueilly, débouté de chascun.
Rien ne m’est seur que la chose incertaine,
Obscur, fors ce qui est tout évident ;
Doubte ne fais, fors en chose certaine ;
Science tiens à soudain accident ;
Je gaigne tout, et demeure perdent ;
Au point du jour, diz : « Dieu vous doint bon soir ! »
Gisant envers, j’ay grant paour de cheoir ;
J’ay bien de quoy, et si n’en ay pas un ;
Eschoicte attens, et d’homme ne suis hoir,
Bien recueilly, debouté de chascun.
De riens n’ay soing, si metz toute ma paine
D’acquerir biens, et n’y suis pretendant ;
Qui mieulx medit, c’est cil qui plus m’attaine,
Et qui plus vray, lors plus me va bourdant ;
Mon ami est qui me fait entendant
D’ung cygne blanc que c’est ung corbeau noir ;
Et qui me nuyst, croy qu’il m’aide à povoir.
Verité, bourde, aujourd’uy m’est tout un.
Je retiens tout ; riens ne sçay concepvoir,
Bien recueilly, debouté de chascun.
L’ENVOI
Prince clement, or vous plaise savoir
Que j’entens moult et n’ay sens ne sçavoir ;
Parcial suis, à toutes lois commun.
Que fais-je plus ? Quoy ?
Les gaiges ravoir,
Bien recueilly, debouté de chascun.
François Villon
Ballade
Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent,
En mon païs suis en terre lointaine ;
Lez un brazier friçonne tout ardent ;
Nu comme ung ver, vestu en president ;
Je ris en pleurs, et attens sans espoir ;
Confort reprens en triste desespoir ;
Je m’esjouys et n’ay plaisir aucun ;
Puissant je suis sans force et sans povoir,
Bien recueilly, débouté de chascun.
Rien ne m’est seur que la chose incertaine,
Obscur, fors ce qui est tout évident ;
Doubte ne fais, fors en chose certaine ;
Science tiens à soudain accident ;
Je gaigne tout, et demeure perdent ;
Au point du jour, diz : « Dieu vous doint bon soir ! »
Gisant envers, j’ay grant paour de cheoir ;
J’ay bien de quoy, et si n’en ay pas un ;
Eschoicte attens, et d’homme ne suis hoir,
Bien recueilly, debouté de chascun.
De riens n’ay soing, si metz toute ma paine
D’acquerir biens, et n’y suis pretendant ;
Qui mieulx medit, c’est cil qui plus m’attaine,
Et qui plus vray, lors plus me va bourdant ;
Mon ami est qui me fait entendant
D’ung cygne blanc que c’est ung corbeau noir ;
Et qui me nuyst, croy qu’il m’aide à povoir.
Verité, bourde, aujourd’uy m’est tout un.
Je retiens tout ; riens ne sçay concepvoir,
Bien recueilly, debouté de chascun.
L’ENVOI
Prince clement, or vous plaise savoir
Que j’entens moult et n’ay sens ne sçavoir ;
Parcial suis, à toutes lois commun.
Que fais-je plus ? Quoy ?
Les gaiges ravoir,
Bien recueilly, debouté de chascun.
François Villon
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Pour ceux qui sont sous la pluie, cinéma. Un film simple et beau : http://full-stream.net/1094-je-vais-bien-ne-ten-fais-pas.html
(Puis, il y a Mélanie Laurent, idéal gimlesque.)
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Faut reconnaitre que le mec qui se trouverait au bout d'un regard pareil ...
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Je me demande qui est le trouducul qui a imaginé emballer les morceaux de sucre individuellement. C'est incroyable comme ce mec aura réussi à me gâcher la vie. D'autant que le papier est collé comme si l'avenir du monde en dépendait.
Du goudron et des plumes, siouplé.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Je peux imaginer un casting pour toi Gimli, mais qu'en dira Madame?
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Théorie de l’univers au petit déjeûner
L’univers a la bouche close.
L’univers plisse les yeux.
L’univers n’en a jamais vraiment fini
avec ses travaux d’équations.
Un instant amusé par notre faculté d’errance,
il s’est pris de sympathie pour une boussole
exubérante, que certains,
bien informés ici,
appellent poésie.
Dominique Sorrente
L’univers a la bouche close.
L’univers plisse les yeux.
L’univers n’en a jamais vraiment fini
avec ses travaux d’équations.
Un instant amusé par notre faculté d’errance,
il s’est pris de sympathie pour une boussole
exubérante, que certains,
bien informés ici,
appellent poésie.
Dominique Sorrente
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
C'est vrai que Madame Gimli est vachement cool! Mieux vaut peut-être garder cette perle plutôt que de faiblir pour quelques gourgandines.
Fusionnante soirée
M.C. Escher
Fusionnante soirée
M.C. Escher
Dernière édition par neurone-indolent le Dim 26 Jan 2014 - 22:16, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Le spectre que parfois je rencontre riait.
Le spectre que parfois je rencontre riait.
— Pourquoi ris-tu ? Lui dis-je. — Il dit : — Homme inquiet,
Regarde.
Il me montrait dans l'ombre un cimetière.
J'y vis une humble croix près d'une croix altière ;
L'une en bois, l'autre en marbre ; et le spectre reprit,
Tandis qu'au loin le vent passait comme un esprit
Et des arbres profonds courbait les sombres têtes :
— Jusque dans le cercueil vous êtes vains et bêtes.
Oui, gisants, vous laissez debout la vanité.
Vous la sculptez au seuil du tombeau redouté,
Et vous lui bâtissez des tours et des coupoles.
Et, morts, vous êtes fiers.
Oui, dans vos nécropoles,
Dans ces villes du deuil que vos brumeux Paris
Construisent à côté du tumulte et des cris,
On trouve tout, des bois où jasent les fauvettes,
Des jets d'eau jaillissant du jaspe des cuvettes,
Un paysage vert, voluptueux, profond,
Où le nuage avec la plaine se confond,
La calèche où souvent l'œil cherche la civière,
Des prêtres sous le frais lisant leur bréviaire,
Du soleil en hiver, de l'ombrage en été,
Des roses, des chansons, tout, hors l'égalité.
Vous avez des charniers et des Pères-Lachaises
Où Samuel Bernard seul peut prendre ses aises,
Dormir en paix, jouir d'un caveau bien muré,
Et se donner les airs d'être à jamais pleuré,
Et s'adjuger, derrière une grille solide,
Des fleurs que le Temps garde en habit d'invalide.
Quant aux morts indigents, on leur donne congé ;
On chasse d'auprès d'eux le sanglot prolongé ;
Et le pauvre n'a pas le droit de pourriture.
Un jour, on le déblaie. On prend sa sépulture
Pour grandir d'une toise un monument pompeux.
— Misérable, va-t'en. Deviens ce que tu peux.
Quoi ! Tu prétends moisir ici parmi ces marbres,
Faire boucher le nez aux passants sous ces arbres,
Te carrer sous cette herbe, être au fond de ton trou
Charogne comme un autre, et tu n'as pas le sou !
Qu'est-ce que ce mort-là qui n'a rien dans sa poche !
Décampe. — Et la brouette et la pelle et la pioche
Arrachent le dormeur à son dur traversin.
Sus ! Place à monseigneur le sépulcre voisin !
Ce n'est rien d'être mort, il faut avoir des rentes.
Les carcasses des gueux sont fort mal odorantes ;
Les morts bien nés font bande à part dans le trépas ;
Le sépulcre titré ne fraternise pas
Avec la populace anonyme des bières ;
La cendre tient son rang vis-à-vis des poussières ;
Et tel mort dit : pouah ! Devant tel autre mort.
Le gentleman, à l'heure où l'acarus le mord,
Se maintient délicat et dégoûté. C'est triste.
Et j'en ris. Le linceul peut être de batiste !
Chez vous, oui, sous la croix de l'humble Dieu Jésus,
Les trépassés à court d'argent sont mal reçus ;
L'abîme a son dépôt de mendicité ; l'ombre
Met d'un côté l'élite et de l'autre le nombre ;
On n'est jamais moins près qu'alors qu'on se rejoint ;
Dans la mort vague et blême on ne se mêle point ;
On reste différent même à ce clair de lune ;
Le peuple dans la tombe a nom fosse commune.
La tombe impartiale ! Allons donc ! Le ci-gît
Tantôt se rétrécit et tantôt s'élargit ;
Le péage, réglé par arrêté du maire,
Fait Beaujon immortel et Chodruc éphémère.
Pourrir gratis ! Jamais ! Le terrain est trop cher.
Tandis que, tripotant ce qui fut de la chair,
La chimie, en son antre où vole la phalène,
Fait de l'adipocire et du blanc de baleine
Avec le résidu des pâles meurt-de-faim,
Tel cadavre, vêtu d'un suaire en drap fin,
Regarde en souriant la mort aux yeux de tigre,
Jette au spectre sa bourse, et dit : Marquis d'Aligre.
Vos catacombes ont des perpétuités
Pour ceux-ci pour ceux-là des répits limités.
Votre tombe est un gouffre où le riche surnage.
Ce mort n'a pas payé son terme ; il déménage.
Le fantôme, branlant sur ses blancs tibias,
Portant tout avec lui, s'en va, comme Bias ;
Vivant, il fut sans pain, et, mort, il est sans terre.
L'ossuaire répugne aux os du prolétaire.
Seul Rothschild, dans l'oubli du caveau sans échos,
Est mangé par des rats et par des asticots
Qu'il paye et dont il est maître et propriétaire.
Oui, c'est l'étonnement de la pariétaire,
Du brin d'herbe, de l'if aussi noir que le jais,
Du froid cyprès, du saule en pleurs, de voir sujets
À des expulsions sommaires et subites
Des crânes qui n'ont plus leurs yeux dans leurs orbites.
Vos cimetières sont des lieux changeants, flottants,
Précaires, où les morts vont passer quelque temps,
À peine admis au seuil des ténébreux mystères,
Et l'éternité sombre y prend des locataires.
Quoi ! C'est là votre mort ! C'est avec de l'orgueil
Que vous doublez le bois lugubre du cercueil !
Vous gardez préséance, honneurs, grade, avantages !
Vous conservez au fond du néant des étages !
La chimère est bouffonne. Ah ! La prétention
Est rare, dans le lieu de disparition !
Quoi ! Privilégier ce qui n'est plus ! Quoi ! Faire
Des grands et des petits dans l'insondable sphère !
Traiter Jean comme peste et Paul comme parfum !
Être mort, et vouloir encore être quelqu'un !
Quoi ! Dans le pourrissoir emporter l'opulence !
Faire sonner son or dans l'éternel silence !
Avoir, de par cet or dont sur terre on brilla,
Droit de tomber en poudre ici plutôt que là !
Arriver dans la nuit ainsi que des lumières !
Prendre dans le tombeau des places de premières !
Ne pas entendre Dieu qui dit au riche : assez !
Je cesserai d'en rire, ô vivants insensés,
Le jour où j'apprendrai que c'est vrai, que, dans l'ombre
De l'incommensurable et ténébreux décombre,
L'archange à l'aile noire, assis à son bureau,
Toise les morts, leur donne à tous un numéro,
Discute leur obole, or ou plomb, vraie ou fausse,
Et la pèse, et marchande au squelette sa fosse !
Le jour où j'apprendrai que la chose est ainsi,
Que Lucullus sous terre est du fumier choisi,
Que le bouton d'or perd ou double sa richesse
S'il sort d'une grisette ou bien d'une duchesse,
Qu'un lys qui naît d'un pauvre est noir comme charbon,
Que, mort, Lazare infecte et qu'Aguado sent bon !
Le jour où j'apprendrai que dans l'azur terrible
L'éternel a des trous inégaux à son crible ;
Et que, dans le ciel sombre effroi de vos remords,
S'il voit passer, porté par quatre croque-morts,
Un cadavre fétide et hideux, le tonnerre
Demande à l'ouragan : — est-ce un millionnaire ?
Le jour où j'apprendrai que la tombe, en effet,
Que l'abîme, selon le tarif du préfet,
Trafique de sa nuit et de son épouvante,
Et que la mort a mis les vers de terre en vente !
Le 18 mars 1870.
Victor Hugo.
Le spectre que parfois je rencontre riait.
— Pourquoi ris-tu ? Lui dis-je. — Il dit : — Homme inquiet,
Regarde.
Il me montrait dans l'ombre un cimetière.
J'y vis une humble croix près d'une croix altière ;
L'une en bois, l'autre en marbre ; et le spectre reprit,
Tandis qu'au loin le vent passait comme un esprit
Et des arbres profonds courbait les sombres têtes :
— Jusque dans le cercueil vous êtes vains et bêtes.
Oui, gisants, vous laissez debout la vanité.
Vous la sculptez au seuil du tombeau redouté,
Et vous lui bâtissez des tours et des coupoles.
Et, morts, vous êtes fiers.
Oui, dans vos nécropoles,
Dans ces villes du deuil que vos brumeux Paris
Construisent à côté du tumulte et des cris,
On trouve tout, des bois où jasent les fauvettes,
Des jets d'eau jaillissant du jaspe des cuvettes,
Un paysage vert, voluptueux, profond,
Où le nuage avec la plaine se confond,
La calèche où souvent l'œil cherche la civière,
Des prêtres sous le frais lisant leur bréviaire,
Du soleil en hiver, de l'ombrage en été,
Des roses, des chansons, tout, hors l'égalité.
Vous avez des charniers et des Pères-Lachaises
Où Samuel Bernard seul peut prendre ses aises,
Dormir en paix, jouir d'un caveau bien muré,
Et se donner les airs d'être à jamais pleuré,
Et s'adjuger, derrière une grille solide,
Des fleurs que le Temps garde en habit d'invalide.
Quant aux morts indigents, on leur donne congé ;
On chasse d'auprès d'eux le sanglot prolongé ;
Et le pauvre n'a pas le droit de pourriture.
Un jour, on le déblaie. On prend sa sépulture
Pour grandir d'une toise un monument pompeux.
— Misérable, va-t'en. Deviens ce que tu peux.
Quoi ! Tu prétends moisir ici parmi ces marbres,
Faire boucher le nez aux passants sous ces arbres,
Te carrer sous cette herbe, être au fond de ton trou
Charogne comme un autre, et tu n'as pas le sou !
Qu'est-ce que ce mort-là qui n'a rien dans sa poche !
Décampe. — Et la brouette et la pelle et la pioche
Arrachent le dormeur à son dur traversin.
Sus ! Place à monseigneur le sépulcre voisin !
Ce n'est rien d'être mort, il faut avoir des rentes.
Les carcasses des gueux sont fort mal odorantes ;
Les morts bien nés font bande à part dans le trépas ;
Le sépulcre titré ne fraternise pas
Avec la populace anonyme des bières ;
La cendre tient son rang vis-à-vis des poussières ;
Et tel mort dit : pouah ! Devant tel autre mort.
Le gentleman, à l'heure où l'acarus le mord,
Se maintient délicat et dégoûté. C'est triste.
Et j'en ris. Le linceul peut être de batiste !
Chez vous, oui, sous la croix de l'humble Dieu Jésus,
Les trépassés à court d'argent sont mal reçus ;
L'abîme a son dépôt de mendicité ; l'ombre
Met d'un côté l'élite et de l'autre le nombre ;
On n'est jamais moins près qu'alors qu'on se rejoint ;
Dans la mort vague et blême on ne se mêle point ;
On reste différent même à ce clair de lune ;
Le peuple dans la tombe a nom fosse commune.
La tombe impartiale ! Allons donc ! Le ci-gît
Tantôt se rétrécit et tantôt s'élargit ;
Le péage, réglé par arrêté du maire,
Fait Beaujon immortel et Chodruc éphémère.
Pourrir gratis ! Jamais ! Le terrain est trop cher.
Tandis que, tripotant ce qui fut de la chair,
La chimie, en son antre où vole la phalène,
Fait de l'adipocire et du blanc de baleine
Avec le résidu des pâles meurt-de-faim,
Tel cadavre, vêtu d'un suaire en drap fin,
Regarde en souriant la mort aux yeux de tigre,
Jette au spectre sa bourse, et dit : Marquis d'Aligre.
Vos catacombes ont des perpétuités
Pour ceux-ci pour ceux-là des répits limités.
Votre tombe est un gouffre où le riche surnage.
Ce mort n'a pas payé son terme ; il déménage.
Le fantôme, branlant sur ses blancs tibias,
Portant tout avec lui, s'en va, comme Bias ;
Vivant, il fut sans pain, et, mort, il est sans terre.
L'ossuaire répugne aux os du prolétaire.
Seul Rothschild, dans l'oubli du caveau sans échos,
Est mangé par des rats et par des asticots
Qu'il paye et dont il est maître et propriétaire.
Oui, c'est l'étonnement de la pariétaire,
Du brin d'herbe, de l'if aussi noir que le jais,
Du froid cyprès, du saule en pleurs, de voir sujets
À des expulsions sommaires et subites
Des crânes qui n'ont plus leurs yeux dans leurs orbites.
Vos cimetières sont des lieux changeants, flottants,
Précaires, où les morts vont passer quelque temps,
À peine admis au seuil des ténébreux mystères,
Et l'éternité sombre y prend des locataires.
Quoi ! C'est là votre mort ! C'est avec de l'orgueil
Que vous doublez le bois lugubre du cercueil !
Vous gardez préséance, honneurs, grade, avantages !
Vous conservez au fond du néant des étages !
La chimère est bouffonne. Ah ! La prétention
Est rare, dans le lieu de disparition !
Quoi ! Privilégier ce qui n'est plus ! Quoi ! Faire
Des grands et des petits dans l'insondable sphère !
Traiter Jean comme peste et Paul comme parfum !
Être mort, et vouloir encore être quelqu'un !
Quoi ! Dans le pourrissoir emporter l'opulence !
Faire sonner son or dans l'éternel silence !
Avoir, de par cet or dont sur terre on brilla,
Droit de tomber en poudre ici plutôt que là !
Arriver dans la nuit ainsi que des lumières !
Prendre dans le tombeau des places de premières !
Ne pas entendre Dieu qui dit au riche : assez !
Je cesserai d'en rire, ô vivants insensés,
Le jour où j'apprendrai que c'est vrai, que, dans l'ombre
De l'incommensurable et ténébreux décombre,
L'archange à l'aile noire, assis à son bureau,
Toise les morts, leur donne à tous un numéro,
Discute leur obole, or ou plomb, vraie ou fausse,
Et la pèse, et marchande au squelette sa fosse !
Le jour où j'apprendrai que la chose est ainsi,
Que Lucullus sous terre est du fumier choisi,
Que le bouton d'or perd ou double sa richesse
S'il sort d'une grisette ou bien d'une duchesse,
Qu'un lys qui naît d'un pauvre est noir comme charbon,
Que, mort, Lazare infecte et qu'Aguado sent bon !
Le jour où j'apprendrai que dans l'azur terrible
L'éternel a des trous inégaux à son crible ;
Et que, dans le ciel sombre effroi de vos remords,
S'il voit passer, porté par quatre croque-morts,
Un cadavre fétide et hideux, le tonnerre
Demande à l'ouragan : — est-ce un millionnaire ?
Le jour où j'apprendrai que la tombe, en effet,
Que l'abîme, selon le tarif du préfet,
Trafique de sa nuit et de son épouvante,
Et que la mort a mis les vers de terre en vente !
Le 18 mars 1870.
Victor Hugo.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Merci, Gimli, doux rêves
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Désolé Gimli, j'ai mal compris le symbole "moins", et je crois que j'ai nui à ta réputation!
Merci Odime pour la découverte de Thierry, j'y ai presque passé ma journée!
Régénérante nuit à tous.
Merci Odime pour la découverte de Thierry, j'y ai presque passé ma journée!
Régénérante nuit à tous.
Dernière édition par neurone-indolent le Dim 26 Jan 2014 - 22:52, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
... j'ai fait + à Gimli et c'est devenu mi-vert. C'est le nouvel audimat?
Odime- Messages : 3355
Date d'inscription : 05/02/2013
Localisation : Des airs
Re: A l'Esperluette.
Je déteste cette nouvelle fonctionnalité, je déteste cette société binaire du like, je perds le forum qui devient un grand facebook, noyez moi ce soucis dans beaucoup d'alcool please, merci infiniment!
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
Et je déteste cette société clanique, du jeu d'influence, du contrôle et de l'évaluation sous couvert d'humour, encore un verre siouplé, après je ne dirai plus rien, j'accepterai mon sort dignement, dans le silence.
Invité- Invité
Re: A l'Esperluette.
J'ai rajouté un petit + pour compenser également.
Moi non plus, je n'aime pas ce système.
Une petite cuite qui marche, une.
Moi non plus, je n'aime pas ce système.
Une petite cuite qui marche, une.
Kalimsha- Messages : 1546
Date d'inscription : 03/06/2013
Age : 46
Localisation : Entre deux zoos
Re: A l'Esperluette.
Moi non plus je n'aime pas cette "fonctionnalité", je ne comprends pas ce que ça fait fonctionner à part un système de notes et une logique comptable. La réalité comprise comme des chiffrages. Encore une pauvre lutte contre l'angoisse de l'inexistence. De l'existence par la réputation insidieuse, mais quelle horreur
Je vote contre, répudions la réputation. Et je ne voterai pour aucun post, qu'on se le dise, point d'exclamation.
Silences admiratifs, silences car rien à (re)dire, ou envie de dire, pas de loi, pas de comptes...
Je vote contre, répudions la réputation. Et je ne voterai pour aucun post, qu'on se le dise, point d'exclamation.
Silences admiratifs, silences car rien à (re)dire, ou envie de dire, pas de loi, pas de comptes...
Dernière édition par Gallinago Imperialis le Dim 26 Jan 2014 - 23:27, édité 1 fois
Invité- Invité
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