Sensibilité et déprime

Il m' arrive parfois de me sentir fragile psychologiquement, de ne pas pouvoir supporter ni la moindre critique, ni le fait que quoi que je dise, je peux faire souffrir la personne en face. Non pas qu' une conversation ne soit pas possible, mais il faut qu' elle provoque le moins d' émotion possible, sinon ça me donnera l' impression d' exploser.

Est-ce que ça vous le fait à vous aussi en tant que zèbre, ou est-ce que ça vient juste de moi, je me pose la question...

Cela peut être la marque d'une estime de toi fragile. Tout dépend du vécu, du contexte.
J'ai connu, souvent, ces moments où je me sens un peu dans mon équilibre émotionnel comme ces blessés que décrit Genevoix, qui repartent vers l'arrière à tout petits pas "comme s'ils avaient peur de renverser leur vie en route". Où je n'ai plus d'influx nerveux pour la moindre défensive, le moindre conflit, alors que je sais quelle tempête d'émotions peut se déchaîner en un clin d'oeil.
Tant que ce n'est que par instants, je le prends comme le signal de prendre du recul du ou des endroits où la tempête peut souffler.
J'y suis d'ailleurs un peu, alors avec votre permission amiral, je vais carguer les voiles, ne garder que le minimum de toile et rentrer tout doucettement au port...

Plume d'eau rayée a écrit:J'y suis d'ailleurs un peu, alors avec votre permission amiral, je vais carguer les voiles, ne garder que le minimum de toile et rentrer tout doucettement au port...

Je te l' autorise

C' est peut-être tout simplement ce qu' on appelle être un écorché vif, et l' impression de prendre une grosse dose massive d' émotions devient handicapant dans le sens où, si on vit en société, c' est quasiment impossible de pouvoir se retirer seul le temps que ça passe.

Dans mon cas, ça arrive lorsque je sens que j' ai eu un comportement excessif avec quelqu' un ( trop désagréable, trop agressif ou méchant avec une personne ).

des fois sufit de montrer sa difference
il y a plusieurs parades
le bouclier mental
la litanie de la peur (cf dune)
et le plus difficile, etendre son champ mental
aucune n'est infaillible

c'est mon cas aujourd'hui ...
écorchée vive ... j'aime bien ... çà résume bien ... donc oui çà me le fait et ... fait iech

faut apprendre a mordre
exercice a faire, acheter un meuble pas cher et pourri
prendre un marteau et le reduire en miette, si possible en hurlant

les autres aussi ont des points faibles

J'ai longtemps souffert d'une hypersensibilité totale très semblable à ce que tu décris. Il n'y a pas beaucoup d'autres remparts à cette sensation que de faire reposer sa perception de soi-même et d'autrui sur certains axiomes "bateaux" tels que : "une critique ne remet pas tout mon individu en cause" "on ne peut être constamment approuvé ni aimé de tous" "nous ne sommes pas plus mauvais ou moins légitimes qu'autrui dans ce que nous sommes" "autrui est un être complexe, changeant, et soumis comme nous au prisme déformant de la subjectivité" "nous avons droit à l'erreur" "les critiques des gens qu'on estime peuvent nous faire avancer, celles des imbéciles nous faire rire" "l'émotion d'autrui lui appartient, nous en sommes parfois la cause, mais jamais le responsable", etc.

Loin de moi l'idée de réduire toute la dynamique interpersonnelle à une liste de slogans simplistes, hein, mais disons que c'est un répertoire de croyances au sein duquel on gagne à puiser lorsqu'on se sent déstabilisé : il est bon de se concentrer sur un ensemble de fondamentaux positifs dont on choisit d'être sûr.

Si on n'y croit pas, à ce genre d'axiomes, par exemple parce qu'on nous a trop appris à ne pas y croire, ils ne nous serviront à rien... Quand ils "portent", c'est qu'un gros déblocage a déjà eu lieu.

c'est pas vraiment de l'hypersensibilite mais du foutage de gueule a 3 contre un minimum
tu peut positiver si tu veut, ca risque pas de marcher
la plupart des gens arrete d'apprendre apres leurs etudes, donc quand tu sort un truc qu'ils connaissent pas tu as l'air "superieur"
tu peut aussi leur repeter 10 fois la meme chose
le genre si tu es intelligent pourquoi tu es pas riche ?
donc tu finit par rester dans ton coin a les observer

Sylphis a écrit:J'ai longtemps souffert d'une hypersensibilité totale très semblable à ce que tu décris. Il n'y a pas beaucoup d'autres remparts à cette sensation que de faire reposer sa perception de soi-même et d'autrui sur certains axiomes "bateaux" tels que : "une critique ne remet pas tout mon individu en cause" "on ne peut être constamment approuvé ni aimé de tous" "nous ne sommes pas plus mauvais ou moins légitimes qu'autrui dans ce que nous sommes" "autrui est un être complexe, changeant, et soumis comme nous au prisme déformant de la subjectivité" "nous avons droit à l'erreur" "les critiques des gens qu'on estime peuvent nous faire avancer, celles des imbéciles nous faire rire" "l'émotion d'autrui lui appartient, nous en sommes parfois la cause, mais jamais le responsable", etc.

Merci pour ce post. J'en suis venue aux mêmes conclusions... Même si...

Je souffre peut-être un tout petit peu moins mais je suis toujours une espèce de cocotte-minute prête à péter un câble (le genre où t'aurais limite ta place en hôpital psy). J'ai beaucoup de mal à croire que qui que ce soit puisse être hypersensible. Pour moi, on se contrôle, point final.
Et pourtant, rien à faire, je pourrais bondir pour ce qui paraît si anodin à autrui...

Sinon, il y a la méditation de pleine conscience.

Bon, je comptais démarrer un sujet sur l'hypersensibilité, mais je vais profiter de celui-ci pour m'exprimer. Ce que j'avais à dire diffère un peu de ce qui a été dit ici, mais il est bien question d'hypersensibilité.

J'ai déserté le forum pendant un bon moment parce que je vivais des choses nouvelles dans ma vie qui me l'ont faite voir sous un autre angle. Je suis tombée amoureuse, voilà, moi qui avait été seule toute ma vie. Cette difficulté à me rapprocher des gens, je l'avais attribuée à une possible zébritude... Toujours eu l'impression de passer comme étrangère dans le monde où les gens «normaux» savent vivre et pas moi. Toujours été hypersensible, à ressentir la négativité comme des poignards qui me rentrent dans le ventre...

Ma relation amoureuse ne date que de 4 mois et pendant les premières semaines, je me disais que je me sentais enfin normale et que ces histoires de zébritude n'étaient qu'une histoire que je m'étais attribuée pour expliquer mon mal-être d'être seule... mais après ma nature m'a rattrapée et je continue de me sentir différente du monde et je vis encore, et de plus en plus je dirais, les émotions négatives avec la douleur quasi physique qui l'accompagne. Mon copain habite plus ou moins loin, mais c'est suffisant pour qu'on ne puisse se voir que les fins de semaine avec le boulot, et je sais que n'importe qui qui est amoureux veux avoir son amoureux ou son amoureuse près de lui... mais en ce qui me concerne, c'est comme si c'était la fin du monde. Mon copain m'aime vraiment, mais il arrive à mieux vivre la séparation, moi je suis au bord des larmes très souvent. C'est un exemple, mais c'est pas le seul. Depuis la fin de ma formation scolaire, j'ai mis deux mois à me trouver un emploi, pendant ce temps, j'étais aussi à fleur de peau... Je ne vois jamais un avenir plus clair. J'étais sans emploi, ça me rendait malheureuse, je m'en suis trouvé un... Je devrais être heureuse, mais je ne vois que le négatif dedans. Je sais que c'est juste en attendant autre chose, et j'ai une perspective d'emploi pour dans 3 à 6 mois dans de meilleures conditions... mais je n'arrive qu'à me dire que ça n'aura pas lieu... J'étais malheureuse de n'avoir jamais eu d'amoureux avant, maintenant que j'en ai un, je devrais être heureuse, mais non, encore une fois, je ne vois que ce qui est négatif et je n'arrive toujours pas à imaginer un avenir plus reluisant...

Ce que j'ai peur, c'est qu'à chaque fois qu'il m'arrivera quelque chose de bien, je ne sois pas en mesure d'apprécier les aspects positifs.

Je suis en train de me dire que je ne suis pas assez forte pour le monde dans lequel on vit. Je le trouve dur et je suis trop sensible pour y vivre...

abou a écrit: Je suis en train de me dire que je ne suis pas assez forte pour le monde dans lequel on vit. Je le trouve dur et je suis trop sensible pour y vivre...

C'est un monde où il faut se battre, en permanence, et je ne crois pas que nous soyons des guerriers dans l'âme. Pour autant, nous avons (je pense) les ressources nécessaires pour y arriver (mais nous avons besoin d'être rassurés en permanence..). Disons que c'est comme ça pour moi (pour ne pas généraliser).

Besoin de me faire rassurer tout le temps, ça c'est bien vrai... Dans ma tête, j'imagine le jour où je serai totalement bien, sans inquiétude aucune... mais je le vois pas arriver et je doute qu'il n'arrive.

Aïe dur abou, je t'apporte mon soutien   

Je me suis reconnu dans la solitude et l'inaptitude sentimentale. Je pense que tu es jeune comme moi (mais je peux me tromper). Je suis un homme et j'ai vécu la même chose.
Je suis dingue d'une nana qui n'est pas insensible à moi (on a eu le coup de foudre en
Ecosse).
Mais tu vois quand tu me parles de distance, et de la souffrance que ça engendre, bah moi ça me fait peur. En effet la nana vit à 300 kilomètres et je ne me suis pas jeté à l'eau car très distant des gens et peur de cette distance.

Ce que j'ai peur, c'est qu'à chaque fois qu'il m'arrivera quelque chose de bien, je ne sois pas en mesure d'apprécier les aspects positifs.

Dur oui, surtout quand t'es méga exigeante. Oui le monde est dur et cruel, mais je pense qu'un jour, tu trouveras le truc qui canalisera tout ça, qui t'apaisera. Moi c'est la batterie, je suis en transe et j'oublie tout. Et quand je suis triste, je l'accepte.

Courage abou, je te soutiens!

abou a écrit:J'étais malheureuse de n'avoir jamais eu d'amoureux avant, maintenant que j'en ai un, je devrais être heureuse, mais non, encore une fois, je ne vois que ce qui est négatif et je n'arrive toujours pas à imaginer un avenir plus reluisant...

Ce que j'ai peur, c'est qu'à chaque fois qu'il m'arrivera quelque chose de bien, je ne sois pas en mesure d'apprécier les aspects positifs.

Je suis en train de me dire que je ne suis pas assez forte pour le monde dans lequel on vit. Je le trouve dur et je suis trop sensible pour y vivre...

Je n'ai pas tout lu sur cette page mais je ne peux m'empêcher de te répondre.
Je suis comme toi ou l'a été (sauf pour l'amoureux).
J'aurais envie de te dire une chose: l'hypersensibilité, c'est une chose, mais si tu vois souvent (tout le temps?) le négatif dans les choses, c'est peut-être que tu n'es pas heureuse, voire qu'il te manque cruellement quelque chose. On ne devrait pas avoir à forcer les choses, si on est heureux, c'est simple, on voit certaines choses en négatif mais cela passe au second plan... Enfin, je crois, non?
Je me permets de te dire ça parce qu'il y a un an, j'étais encore dans les études, ce qui me rendait malade et rien n'allait jamais... Maintenant que j'en suis sortie, il y a des choses qui ne vont pas, mais je suis clairement plus optimiste...  

Pour en revenir purement et simplement à l'hypersensibilité, je suis aussi très sensible et... à part essayer de prendre les choses le plus possible avec un faux "je-m'en-foutisme"... j'ai pas beaucoup avancé. J'ai l'impression de gérer un peu mieux mais en fait, pas du tout. Je prends les choses très à coeur et à part gérer cela au mieux par l'humour... pour dédramatiser, ben je vois pas bien ce que je (tu) peux faire (mais si quelqu'un a une idée! )...

Amiral Arcadia a écrit:Est-ce que ça vous le fait à vous aussi en tant que zèbre, ou est-ce que ça vient juste de moi, je me pose la question...

Cela me l'a beaucoup fait et encore maintenant, mais je me contente de le remarquer de le décortiquer et d'y remedier.
J'ai n'ai plus le temps d'en soufrir. J'en arrive à me jeter délibérement dans la tête du loup pour me tester, et avancer encore et encore.
C'est si enrichissant que j'en oublie le MALAISE ca devient excelent. De plus en plus légère.
Je crois meme que c'est une étape à franchir pour l'intelligence émotionnelle.

Citation "Ce à quoi tu resistes persiste"
On ne peut pas combattre ce dont on ne prend pas connaissance en restant dans l'évitement, et tôt ou tard il vous rattrapera.
L'ignorance est notre plus grande difficulté.

Ma première prise de conscience, vient d'un livre "Le pouvoir du moment present" de Eckhart Tollé The Livre à avoir
Une révélation.