Canal télépho(t(h)o?)nique

Constat : j'ai tendance à ne pas apprécier les discussions téléphoniques. Je les trouve parfois vident, parfois inutiles, rarement intéressantes au delà de l'utilitaire, chose moins présente dans une conversation de visu. Je suppose que cet argument peut - être émis par tous (j’entends pour toute personne s'exprimant à propos du fait de ne pas aimer les discussions téléphoniques).

Seulement, en parallèle de cette idée, je sais (par des discussion que j'ai pu avoir par ci par là) que je ne suis pas le seul (parmi la population ici représentée) à ne pas être totalement satisfait non plus des communications en générale parce qu'elles ne permettent pas d'étaler à autrui l'étendue et la sensibilité de sa pensée.

Je supposes donc que les discussions téléphoniques me sont particulièrement désagréables parce qu'elles limitent l'étendue de ce que je peux y transmettre et parce qu'elles se déroulent sans laisser le temps (provoquant un silence des plus lourds) de la bonne représentation/ transcriptions des idées.

Pour étayer mon hypothèse, il me faut vos témoignages.
A vous.

Je déteste également les discussions téléphoniques, je les évite quasi systématiquement, je mets "quasi" à cause des situations spéciales pour lesquelles je n'ai pas le choix. Mais j'y coupe au plus court.

En ce qui me concerne je pense qu'au-delà du contenu, c'est le côté impersonnel qui me gène, l'absence d'interlocuteur physique. C'est à priori incorrect de confondre les notions d'absence d'interlocuteur physique et d'impersonnalité dans ce contexte, mais je le ressens comme ça.

J'y pensais récemment...
J'ai beaucoup de mal avec le téléphone, et généralement mes conversations ne dépassent pas les 2 minutes, ou alors ça a tendance à m'énerver/m'angoisser.
Seulement récemment j'ai été un peu obligé de téléphoner pour garder contact avec... une jeune fille. Les textos étant pires que tout, et les déplacements de l'un et de l'autre rendant impossible l'envoi de lettres.
Et j'ai trouvé suite à ça ce qui était le plus horripilant au téléphone.

Il ne peut pas y avoir de vrais silences.
Ils n'ont pas la même qualité que les silences que l'on a dans les conversations en face à face.
On sent vite la gêne réciproque, parfois l'un des deux interlocuteurs propose de raccrocher...
Il faut presque impérativement trouver des choses à dire.
Du coup, ça loupe pas, on dit de la merde.
J'ai eu cette impression avec énormément de gens au final.
Il y a quelques rares personnes avec qui ceci ne fonctionne pas et cela rend le tout agréable, cependant.

C'est con, quand même. Alors qu'avec beaucoup de gens on peut rester là, ça rien dire, sans se sentir forcément mal.

The Dude a écrit:
En ce qui me concerne je pense qu'au-delà du contenu, c'est le côté impersonnel qui me gène, l'absence d'interlocuteur physique. C'est à priori incorrect de confondre les notions d'absence d'interlocuteur physique et d'impersonnalité dans ce contexte, mais je le ressens comme ça.

Ca ne me semble pas si incorrect que cela. Ces 2 sentiments expriment la même tendance ... ce n'est pas de l'absolu.

MonsieurClayton a écrit:
Il ne peut pas y avoir de vrais silences.
Ils n'ont pas la même qualité que les silences que l'on a dans les conversations en face à face.

Sûrement parce que le seul canal de communication disponible devient vide ... comment s'exprimer autrement ? De visu, on peut observer la même chose, commenter le déroulement de la vie qui s'agite, marcher, se coordonner !

MonsieurClayton a écrit:
On sent vite la gêne réciproque, parfois l'un des deux interlocuteurs propose de raccrocher...
Il faut presque impérativement trouver des choses à dire.
Du coup, ça loupe pas, on dit de la merde.
J'ai eu cette impression avec énormément de gens au final.
Il y a quelques rares personnes avec qui ceci ne fonctionne pas et cela rend le tout agréable, cependant.

C'est con, quand même. Alors qu'avec beaucoup de gens on peut rester là, ça rien dire, sans se sentir forcément mal.

Ce qui me trouble c'est que je connais quelque personnes qui sont capable de rester des heures au téléphone en ne faisant "rien" ... j'ai du mal à comprendre ça, enfin à envisager le fait de ne pas se sentir mal à l'aise à propos.

Hello Bibo

Je supporte de moins en moins les conversations téléphoniques... Quand je rentre du travail, je laisse mon téléphone en mode silencieux dans mon sac à main.
Parlez m'use énormément, ça me demande vraiment un gros effort. Quand je suis chez moi, je n'ai pas de temps à perdre avec le portable. D'ailleurs idem pour les textos, j'ai bien du mal à y répondre... Je me rends bien compte que mes amis n'aiment pas et que, à défaut, je les éloigne... bref, je ne peux pas quoi... Si bien, que ça en devient une incapacité... à communiquer.
Pourquoi? I don't know??? Le fait de savoir ce qui va être dit? Que le sujet sera inintéressant? Pas envie d'être dérangée lorsque je suis chez moi (dans ma bulle)?

Bibo

idem, les conversations au téléphone me mettent vite mal à l'aise, je pense que ça vient du fait qu'un seul canal sensoriel soit sollicité, l'ouïe, je le vis comme une amputation des autres perceptions, surtout la vue, ne pas pouvoir lire dans le regard de l'autre est frustrant (et ne me parlez pas de visiophone c'est pire).

J'évite donc dans la mesure du possible, je ne me décide à passer un coup de fil que quand c'est vraiment nécessaire, je vais à l'essentiel et ne m'éternise pas.

Ma famille, mes amis me l'ont souvent reproché, ils prennent ça pour de l'égoïsme, de l'indifférence ou de la négligence alors que c'est l'appréhension du médium qui me gêne.
La plupart de mes congénères semblent trouver ce geste ("d'appeler") naturel alors que pour moi ce n'est pas le cas. Je n'ai pas ce réflexe. Je ne comprendrai jamais les babillages futiles du style "allo ? t'es où ? blablabla…"

Je rêve qu'on soit tous télépathes ! bon… c'est pas encore gagné (quoique, il arrive parfois de ces coïncidences ; tu penses à machin et le téléphone sonne, et paf, c'est justement machin qui se manifeste… bref   )

Je note quand même 2 exceptions à la règle, on ne s'appelle pas souvent (parfois le silence radio peut durer des mois) mais j'ai 2 amis à rayures avec qui je peux refaire le monde pendant des heures sans temps morts tellement il y a d'émulations, de complicité, de connivence, d'humour… la seule limite alors c'est la panne de batterie ou l'oreille qui chauffe trop après avoir alterné x fois, ou l'appel de l'estomac.

Par contre, bizarrement, je n'ai pas trop envie de refaire le monde avec la dame qui me sonne et me sort du lit le samedi matin pour me vendre une véranda, allez savoir pourquoi. Pourtant une véranda ça incite à songer calme et volupté, zénitude, hamac pourquoi pas, sauf que cette façon intrusive de vous éjecter violemment des limbes ça peut rendre un tantinet agressif m'est avis. Bah faudrait expliquer à la dame pour qu'elle fasse remonter l'info à son manager parce que c'est contre-productif. Mais je digresse passablement là je crois.