l'espace d'un instant
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l'espace d'un instant
Bonjour à toutes et à tous !
Je vous prie par avance de me pardonner, car me présenter sur ce forum n'est pas l'exercice que j'affectionne le plus. Non que je méprise l'outil, bien au contraire : permettre à des pensées de s'exprimer, à des êtres de se croiser, de partager leur questions ou leurs souffrances, c'est là une bien belle mission, et j'ai un profond respect pour cela.
Je vous l'avoue, je me sens mal à l'aise à l'idée de figer sur la Grande Toile une représentation de moi-même. Si je cherche à me cacher derrière une justification (pseudo-)philosophique, je dirais que ce que je suis à cet instant n'est pas ce que je serai demain. Mais, en toute franchise, je suis surtout bien incapable de me définir en quelques mots... et au fond de moi je ne crois pas le vouloir. ;-)
J'ai découvert ma précocité il y a quelques années déjà, et à l'époque cela a été une forme de révélation. Avant tout celle que je ne suis pas fou, que je n'étais pas seul. J'ai cru à un aboutissement, en fait ce n'était que le commencement d'un chemin. J'ai étudié le sujet, croisé d'autres zèbres. Et plus j'en apprenais, moins je savais. Plus je cherchais des ressemblances, plus je prenais conscience de mes différences. De ma singularité, devrais-je dire ?
Aujourd'hui, je ne crois plus au QI comme facteur distinctif d'une précocité. Je serais même bien en mal de définir ce que c'est, la précocité. Et je n'aime pas le concept d'intelligence : il y a trop souvent derrière ce mot un sous-entendu de performance, qui classifie et étouffe.
Je ne rejette pas pour autant les avancées réelles que la psychologie a apporté, le travail de ces hommes et ces femmes qui a permis à tant de personnes - moi y compris - de mieux vivre. Ils ont ouvert une voie, créé un mouvement. Mais je crois pour ma part que nous n'en sommes qu'aux balbutiements d'une vraie compréhension.
Avant tout, je me sens chanceux d'avoir été "identifié" comme précoce / surdoué / zèbre / douant. D'avoir reçu ce "blanc seing" qui m'a permis de lever des voiles d'ombres, d'avancer un peu plutôt que de rester cramponné à mes doutes et mes peurs. Mais je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces personnes qui n'entrent pas dans cette catégorie un brin simplificatrice. Parce qu'ils ont eu trop peur d'échouer à cet "examen" ? Parce qu'ils avaient, à ce moment, l'esprit embrumé par la dépression ou les drogues ? Ou parce que cet examen lui-même n'est pas aussi révélateur qu'on voudrait le croire ? Peu importe, je ressens là une profonde injustice - et un poil de frustration...
Il y a pourtant quelque chose, je le sais, je le sens. Ce que c'est ? Je serais bien incapable de le verbaliser, et ne le veux pas. Pour moi, ce serait comme essayer d'attraper des volutes de fumée... personnellement je préfère observer, me perdre dans la contemplation et sourire bêtement... :-)
Je sais aujourd'hui que ce ne sont pas les blessures qui nous caractérisent. Bien sûr, cette singularité qui nous rassemble ici conduit souvent à des souffrances réelles, je ne le nie pas. Je ne juge personne, bien au contraire je conçois une réelle compassion pour ceux d'entre nous qui souffrent ou vivent dans la peur, l'isolement ou les questions obsédantes. A ce titre je n'ai pas été épargné, croyez-moi. J'ai traversé des périodes sombres, et j'ai même cru que c'était cela la vie qui m'était promise. Cela m'a pris du temps, et du courage, avant que je fasse le choix de ne plus porter mes cicatrices comme un étendard.
Une chose est sûre, je sais que j'ai vu : j'ai croisé des regards, je m'y suis plongé et je me suis senti plus vivant. Heureux. Aujourd'hui cela me suffit, je ne ressens plus vraiment le besoin d'en savoir plus. A l'inverse naît en moi une soif intarissable de ressentir plus !
Si je reviens aujourd'hui vers ce forum après quelques années, ce n'est donc plus pour les mêmes raisons, et plus avec les même attentes. J'espère y rencontrer - virtuellement ou non - des personnes vivantes, échanger en toute sincérité nos expériences et surtout nos émotions. Rire des mêmes bêtises, pleurer des mêmes sons ou des mêmes mots, partager les mêmes frissons. Etre et s'élever ensemble, en un sens.
Voilà, aujourd'hui, ce que je souhaitais partager avec vous de mon expérience. J'espère que vous ne verrez pas derrière ces quelques lignes l'arrogance de quelqu'un qui croire savoir, car je ne sais pas grand chose, au final. Tout juste je commence à percevoir tout ce que je ne sais pas. Tout juste je commence à percevoir que la musique, c'est le silence entre les notes.
Tout juste je commence à percevoir ce qu'écrivait René Char : "entre le monde de la réalité et moi, il n'y a plus aujourd'hui d'épaisseur triste".
Je vous embrasse tendrement.
Je vous prie par avance de me pardonner, car me présenter sur ce forum n'est pas l'exercice que j'affectionne le plus. Non que je méprise l'outil, bien au contraire : permettre à des pensées de s'exprimer, à des êtres de se croiser, de partager leur questions ou leurs souffrances, c'est là une bien belle mission, et j'ai un profond respect pour cela.
Je vous l'avoue, je me sens mal à l'aise à l'idée de figer sur la Grande Toile une représentation de moi-même. Si je cherche à me cacher derrière une justification (pseudo-)philosophique, je dirais que ce que je suis à cet instant n'est pas ce que je serai demain. Mais, en toute franchise, je suis surtout bien incapable de me définir en quelques mots... et au fond de moi je ne crois pas le vouloir. ;-)
J'ai découvert ma précocité il y a quelques années déjà, et à l'époque cela a été une forme de révélation. Avant tout celle que je ne suis pas fou, que je n'étais pas seul. J'ai cru à un aboutissement, en fait ce n'était que le commencement d'un chemin. J'ai étudié le sujet, croisé d'autres zèbres. Et plus j'en apprenais, moins je savais. Plus je cherchais des ressemblances, plus je prenais conscience de mes différences. De ma singularité, devrais-je dire ?
Aujourd'hui, je ne crois plus au QI comme facteur distinctif d'une précocité. Je serais même bien en mal de définir ce que c'est, la précocité. Et je n'aime pas le concept d'intelligence : il y a trop souvent derrière ce mot un sous-entendu de performance, qui classifie et étouffe.
Je ne rejette pas pour autant les avancées réelles que la psychologie a apporté, le travail de ces hommes et ces femmes qui a permis à tant de personnes - moi y compris - de mieux vivre. Ils ont ouvert une voie, créé un mouvement. Mais je crois pour ma part que nous n'en sommes qu'aux balbutiements d'une vraie compréhension.
Avant tout, je me sens chanceux d'avoir été "identifié" comme précoce / surdoué / zèbre / douant. D'avoir reçu ce "blanc seing" qui m'a permis de lever des voiles d'ombres, d'avancer un peu plutôt que de rester cramponné à mes doutes et mes peurs. Mais je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces personnes qui n'entrent pas dans cette catégorie un brin simplificatrice. Parce qu'ils ont eu trop peur d'échouer à cet "examen" ? Parce qu'ils avaient, à ce moment, l'esprit embrumé par la dépression ou les drogues ? Ou parce que cet examen lui-même n'est pas aussi révélateur qu'on voudrait le croire ? Peu importe, je ressens là une profonde injustice - et un poil de frustration...
Il y a pourtant quelque chose, je le sais, je le sens. Ce que c'est ? Je serais bien incapable de le verbaliser, et ne le veux pas. Pour moi, ce serait comme essayer d'attraper des volutes de fumée... personnellement je préfère observer, me perdre dans la contemplation et sourire bêtement... :-)
Je sais aujourd'hui que ce ne sont pas les blessures qui nous caractérisent. Bien sûr, cette singularité qui nous rassemble ici conduit souvent à des souffrances réelles, je ne le nie pas. Je ne juge personne, bien au contraire je conçois une réelle compassion pour ceux d'entre nous qui souffrent ou vivent dans la peur, l'isolement ou les questions obsédantes. A ce titre je n'ai pas été épargné, croyez-moi. J'ai traversé des périodes sombres, et j'ai même cru que c'était cela la vie qui m'était promise. Cela m'a pris du temps, et du courage, avant que je fasse le choix de ne plus porter mes cicatrices comme un étendard.
Une chose est sûre, je sais que j'ai vu : j'ai croisé des regards, je m'y suis plongé et je me suis senti plus vivant. Heureux. Aujourd'hui cela me suffit, je ne ressens plus vraiment le besoin d'en savoir plus. A l'inverse naît en moi une soif intarissable de ressentir plus !
Si je reviens aujourd'hui vers ce forum après quelques années, ce n'est donc plus pour les mêmes raisons, et plus avec les même attentes. J'espère y rencontrer - virtuellement ou non - des personnes vivantes, échanger en toute sincérité nos expériences et surtout nos émotions. Rire des mêmes bêtises, pleurer des mêmes sons ou des mêmes mots, partager les mêmes frissons. Etre et s'élever ensemble, en un sens.
Voilà, aujourd'hui, ce que je souhaitais partager avec vous de mon expérience. J'espère que vous ne verrez pas derrière ces quelques lignes l'arrogance de quelqu'un qui croire savoir, car je ne sais pas grand chose, au final. Tout juste je commence à percevoir tout ce que je ne sais pas. Tout juste je commence à percevoir que la musique, c'est le silence entre les notes.
Tout juste je commence à percevoir ce qu'écrivait René Char : "entre le monde de la réalité et moi, il n'y a plus aujourd'hui d'épaisseur triste".
Je vous embrasse tendrement.
sintra- Messages : 10
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: l'espace d'un instant
Bonjour Sintra et bienvenue. Que ce forum puisse répondre à toutes tes questions.
ShineFlower- Messages : 3583
Date d'inscription : 04/07/2013
Age : 65
Localisation : Chez Dieu
Re: l'espace d'un instant
Bienvenue sintra pour ce retour sur ce forum.
J'aime bien cette présentation discrète , secrète mais en même temps touchante de sincérité et de ressentis qui ouvrent la voie vers des échanges et des partages.
J'aime bien cette présentation discrète , secrète mais en même temps touchante de sincérité et de ressentis qui ouvrent la voie vers des échanges et des partages.
Re: l'espace d'un instant
Merci à vous pour vos messages !
J'ai longtemps hésité avant de poster ce message, certainement trop long (et peut-être un peu chiant diraient certains ) pour une présentation. Mais bon, c'était mon humeur du moment, j'en avais envie, et puis c'est aussi moi, ce côté-là...
Allez, un p'tite vidéo pour se changer les idées ! Faada Freddy, que j'ai découvert il y a peu, dans une version 100% voix et percus corporelles. En concert au mois de novembre, je crois que j'y serai ! De bons frissons en perspective...
J'ai longtemps hésité avant de poster ce message, certainement trop long (et peut-être un peu chiant diraient certains ) pour une présentation. Mais bon, c'était mon humeur du moment, j'en avais envie, et puis c'est aussi moi, ce côté-là...
Allez, un p'tite vidéo pour se changer les idées ! Faada Freddy, que j'ai découvert il y a peu, dans une version 100% voix et percus corporelles. En concert au mois de novembre, je crois que j'y serai ! De bons frissons en perspective...
sintra- Messages : 10
Date d'inscription : 20/09/2014
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