La peur de décevoir
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La peur de décevoir
Vous n'avez pas dit le mot magique
Dernière édition par Erudia le Ven 27 Mar 2015 - 17:57, édité 1 fois (Raison : Anticipation de mauvaises utilisations d'infos !)
Erudia- Messages : 54
Date d'inscription : 07/06/2014
Age : 39
Localisation : Banlieue Est
Re: La peur de décevoir
Je connais un peu la question du regard qui change, des attentes et du changement de comportement en raison d'une position différente, mais dans un autre contexte qui n'était pas professionnel. Mais très soumis à la pression et à la concurrence interne.
Pour ce qui est des compétences, je ne crois pas que tu doives t'en faire. Si tu as su t'adapter à tous tes anciens postes sans avoir fait beaucoup d'études, tu sauras t'adapter à celui-là. L'analyse de données, c'est vague, mais je suppose que tu connais le domaine en question, donc ça ne devrait pas poser de problème ; une méthodologie, ça s'appréhende de façon assez simple, le plus compliqué sera de ne pas la critiquer ou la remettre en question dès que tu en auras perçu les failles et les petites incohérences éventuelles
Disons que c'est la prise de poste qui peut être compliquée. C'est toujours un défi, surtout quand on passe à un niveau de responsabilité supérieur. Il est normal que tu ne saches pas tout et que tu sois confronté à des situations que tu ne connais pas encore.
Tu parles d'études, de transmission de savoir (je n'ai pas bien compris la phrase du dernier tiret, est-ce que tu parles de toi ou de ton responsable, ou d'une personne qui sera chargée de te transmettre le savoir ?).
Mais il me semble que ce qui te soucie le plus sera la perception des autres de cette promotion interne. Tu parles du regard et des attentes, de la critique en somme et de la question de la place, peut-être celle de l'autorité ?
Ce qui ressort, c'est que tu t'es planqué jusqu'à présent pour faire ton chemin tranquillement, y compris en laissant croire que tu étais plus bête que tu n'es. C'est une stratégie comme une autre, tout dépend de ce qu'on attend du travail, mais à terme elle peut peser parce qu'au final, on ne peut pas donner toute sa mesure et on s'ennuie. Et je crois que l'ennui au boulot est pire que la surcharge, c'est encore plus épuisant (je ne parle pas du stress ou de la pression, je parle bien de charge de travail). Bref, tu as rompu avec cette stratégie parce que tu avais besoin d'être reconnu dans tes capacités. Mais là, tu te heurtes à l'éternelle question de la légitimité. Tu sais déjà qu'on se demandera comment tu as pu changer d'échelle sans avoir passé de diplôme pour ça.
Je dirais : prépare-toi à la situation, sois conscient des regards qui changent. Mais toi, tu ne changes pas, tu vas juste montrer que tu n'étais pas l'abruti qu'on pensait. Tu dois pouvoir rester calme et puis te concentrer sur le travail et les nouvelles compétences que tu vas devoir acquérir. Mais n'accorde pas plus d'importance aux regards, aux réflexions, aux éventuelles jalousies. Fais ce que tu as à faire, ce sera déjà beaucoup d'énergie à investir. Je crois beaucoup au fait de miser sur le temps, de laisser les autres se rendre compte de ta fiabilité et de ta cohérence. Au fur et à mesure, les questions et les attentes finiront par tomber d'elles-mêmes. Il te faudra de la patience, et t'accorder de la confiance à toi-même. Montrer ta volonté de travailler en collaboration et d'apprendre, sans pour autant être au service des autres ou dépendant d'eux pour faire ton boulot.
Bon, il y a parfois des paramètres qu'on ne maîtrise pas, la culture d'entreprise, les phénomènes de reconnaissance entre personnes du même milieu et du même niveau de formation, mais il est possible je crois de rester soi-même tout en étant accepté.
Le problème pourrait être de te retrouver isolé. Peut-être pourrais-tu trouver quelqu'un avec qui discuter de tout ça au fur et à mesure que tu avanceras dans la prise de poste ? Dans l'entreprise, ou à l'extérieur. Quelqu'un qui t'aidera à rester objectif et à trouver les méthodes ou les outils qui te seront nécessaires. Je ne sais pas si tu auras le statut cadre, mais si c'est le cas, tu peux aller voir à l'APEC, il y a des modules qui aident à faire le point sur son parcours, ce qu'on veut faire, le CV, les actions à mener, etc.
Et puis surtout, tu ne dois de vérité à personne. Rien ne t'oblige à dire que tu as passé un test de QI ni à en donner le résultat. Quoi que tu fasses, il y aura des questions, et cette réponse, même si elle a déterminé ce changement, ne sera pas forcément un argument qui pèsera dans la balance, pour les raisons que tu évoques toi-même au début.
Pour ce qui est des compétences, je ne crois pas que tu doives t'en faire. Si tu as su t'adapter à tous tes anciens postes sans avoir fait beaucoup d'études, tu sauras t'adapter à celui-là. L'analyse de données, c'est vague, mais je suppose que tu connais le domaine en question, donc ça ne devrait pas poser de problème ; une méthodologie, ça s'appréhende de façon assez simple, le plus compliqué sera de ne pas la critiquer ou la remettre en question dès que tu en auras perçu les failles et les petites incohérences éventuelles
Disons que c'est la prise de poste qui peut être compliquée. C'est toujours un défi, surtout quand on passe à un niveau de responsabilité supérieur. Il est normal que tu ne saches pas tout et que tu sois confronté à des situations que tu ne connais pas encore.
Tu parles d'études, de transmission de savoir (je n'ai pas bien compris la phrase du dernier tiret, est-ce que tu parles de toi ou de ton responsable, ou d'une personne qui sera chargée de te transmettre le savoir ?).
Mais il me semble que ce qui te soucie le plus sera la perception des autres de cette promotion interne. Tu parles du regard et des attentes, de la critique en somme et de la question de la place, peut-être celle de l'autorité ?
Ce qui ressort, c'est que tu t'es planqué jusqu'à présent pour faire ton chemin tranquillement, y compris en laissant croire que tu étais plus bête que tu n'es. C'est une stratégie comme une autre, tout dépend de ce qu'on attend du travail, mais à terme elle peut peser parce qu'au final, on ne peut pas donner toute sa mesure et on s'ennuie. Et je crois que l'ennui au boulot est pire que la surcharge, c'est encore plus épuisant (je ne parle pas du stress ou de la pression, je parle bien de charge de travail). Bref, tu as rompu avec cette stratégie parce que tu avais besoin d'être reconnu dans tes capacités. Mais là, tu te heurtes à l'éternelle question de la légitimité. Tu sais déjà qu'on se demandera comment tu as pu changer d'échelle sans avoir passé de diplôme pour ça.
Je dirais : prépare-toi à la situation, sois conscient des regards qui changent. Mais toi, tu ne changes pas, tu vas juste montrer que tu n'étais pas l'abruti qu'on pensait. Tu dois pouvoir rester calme et puis te concentrer sur le travail et les nouvelles compétences que tu vas devoir acquérir. Mais n'accorde pas plus d'importance aux regards, aux réflexions, aux éventuelles jalousies. Fais ce que tu as à faire, ce sera déjà beaucoup d'énergie à investir. Je crois beaucoup au fait de miser sur le temps, de laisser les autres se rendre compte de ta fiabilité et de ta cohérence. Au fur et à mesure, les questions et les attentes finiront par tomber d'elles-mêmes. Il te faudra de la patience, et t'accorder de la confiance à toi-même. Montrer ta volonté de travailler en collaboration et d'apprendre, sans pour autant être au service des autres ou dépendant d'eux pour faire ton boulot.
Bon, il y a parfois des paramètres qu'on ne maîtrise pas, la culture d'entreprise, les phénomènes de reconnaissance entre personnes du même milieu et du même niveau de formation, mais il est possible je crois de rester soi-même tout en étant accepté.
Le problème pourrait être de te retrouver isolé. Peut-être pourrais-tu trouver quelqu'un avec qui discuter de tout ça au fur et à mesure que tu avanceras dans la prise de poste ? Dans l'entreprise, ou à l'extérieur. Quelqu'un qui t'aidera à rester objectif et à trouver les méthodes ou les outils qui te seront nécessaires. Je ne sais pas si tu auras le statut cadre, mais si c'est le cas, tu peux aller voir à l'APEC, il y a des modules qui aident à faire le point sur son parcours, ce qu'on veut faire, le CV, les actions à mener, etc.
Et puis surtout, tu ne dois de vérité à personne. Rien ne t'oblige à dire que tu as passé un test de QI ni à en donner le résultat. Quoi que tu fasses, il y aura des questions, et cette réponse, même si elle a déterminé ce changement, ne sera pas forcément un argument qui pèsera dans la balance, pour les raisons que tu évoques toi-même au début.
Invité- Invité
Re: La peur de décevoir
Vous n'avez pas dit le mot magique
Dernière édition par Erudia le Ven 27 Mar 2015 - 17:57, édité 1 fois
Erudia- Messages : 54
Date d'inscription : 07/06/2014
Age : 39
Localisation : Banlieue Est
Re: La peur de décevoir
Ah, oui, j'ai un truc à dire, je le dis, ça je connais bien Mais j'en reste toujours aux faits, je parle organisation et travail d'équipe, les considérations sur le caractère ou le comportement, je n'y entre jamais. Ca part souvent en vrille, ça a des résultats parfois, bien que je n'en attende pas grand-chose en général.
Il ne s'agit pas de mentir sur les raisons du changement de poste, ce serait la meilleur façon de ruiner toute confiance, effectivement ; mais de dire seulement ce que tu te sens de dire, et non par obligation. Il faut dire que je considère le résultat à un test de QI comme une donnée privée et non professionnelle, mais c'est ma façon de voir (et je ne suis pas testée). Le changement de poste fait suite aux entretiens que tu as eus avec ton PDG, donc c'est vrai que c'est difficile de faire totalement l'impasse dessus ; reste donc à savoir comment présenter les choses pour minimiser les réactions qui te gêneraient pour faire ton boulot.
Il ne s'agit pas de mentir sur les raisons du changement de poste, ce serait la meilleur façon de ruiner toute confiance, effectivement ; mais de dire seulement ce que tu te sens de dire, et non par obligation. Il faut dire que je considère le résultat à un test de QI comme une donnée privée et non professionnelle, mais c'est ma façon de voir (et je ne suis pas testée). Le changement de poste fait suite aux entretiens que tu as eus avec ton PDG, donc c'est vrai que c'est difficile de faire totalement l'impasse dessus ; reste donc à savoir comment présenter les choses pour minimiser les réactions qui te gêneraient pour faire ton boulot.
Invité- Invité
Re: La peur de décevoir
Vous n'avez pas dit le mot magique
Dernière édition par Erudia le Ven 27 Mar 2015 - 17:58, édité 1 fois
Erudia- Messages : 54
Date d'inscription : 07/06/2014
Age : 39
Localisation : Banlieue Est
Re: La peur de décevoir
Wow.
J'aurais jamais eu le courage. Je préfère qu'on me trouve bizarre, psychorigide, ou impatiente, plutôt qu'on sache pourquoi je le suis... et qu'on attende de moi des miracles que je ne pourrais pas fournir.
Le gros risque, c'est qu'il y ait une mauvaise interprétation de ce que signifie ce chiffre. Qu'on attende de toi les avantages du surdoué, sans les inconvénients qui vont avec. Et encore, quand je dis les avantages, c'est plutôt "ce qu'on pense être les avantages"... car les vrais avantages de la douance ne sont pas forcément ceux qu'on (le grand public) croit.
Un conseil, anticipe: je sais pas si ton boss parle anglais, mais il y a ces deux articles, que je te recommande fortement de lui faire lire / traduire / expliquer, pour t'assurer que ce que "surdoué" implique soit bien compris:
Gifted at work 2006
Gifted at work 2008
Fais lui parvenir en lui faisant part de tes craintes (ie la pression que cela suppose, et le regard des autres) de manière franche.
Sinon effectivement, ça sent le roussi.
A mon humble avis.
EDIT: il ne faut pas oublier que pour le boss, un surdoué c'est "cool, une bonne carte à jouer". Pour les collègues, c'est plus "tain, encore un qui pense qu'il est plus intelligent que tout le monde". La jalousie qui découle du sentiment d'infériorité... fait des ravages. Sans parler de douance, c'est quelque chose que l'on vit quand on a fait des études longues. Les personnes qui sont en face de toi, quand tu n'es pas d'accord avec elles, se disent: "oué, il/elle pense qu'il/elle à raison parce qu'il/elle a fait des études / son test de QI explose le plafond. Mais qu'est-ce que ça vaut? Quelle condescendance." Et ce tout indépendamment de la condescendance réelle dont tu fais preuve.
Après... tu dis qu'il y a un autre surdoué dans la boîte. J'imagine que si tu as montré le résultat de ton test, c'est parce que pour lui ça se passe pas trop mal? Si tu peux mettre à terre cette vision très négative / pessimiste que j'ai... ce sera tant mieux .
J'aurais jamais eu le courage. Je préfère qu'on me trouve bizarre, psychorigide, ou impatiente, plutôt qu'on sache pourquoi je le suis... et qu'on attende de moi des miracles que je ne pourrais pas fournir.
Le gros risque, c'est qu'il y ait une mauvaise interprétation de ce que signifie ce chiffre. Qu'on attende de toi les avantages du surdoué, sans les inconvénients qui vont avec. Et encore, quand je dis les avantages, c'est plutôt "ce qu'on pense être les avantages"... car les vrais avantages de la douance ne sont pas forcément ceux qu'on (le grand public) croit.
Un conseil, anticipe: je sais pas si ton boss parle anglais, mais il y a ces deux articles, que je te recommande fortement de lui faire lire / traduire / expliquer, pour t'assurer que ce que "surdoué" implique soit bien compris:
Gifted at work 2006
Gifted at work 2008
Fais lui parvenir en lui faisant part de tes craintes (ie la pression que cela suppose, et le regard des autres) de manière franche.
Sinon effectivement, ça sent le roussi.
A mon humble avis.
EDIT: il ne faut pas oublier que pour le boss, un surdoué c'est "cool, une bonne carte à jouer". Pour les collègues, c'est plus "tain, encore un qui pense qu'il est plus intelligent que tout le monde". La jalousie qui découle du sentiment d'infériorité... fait des ravages. Sans parler de douance, c'est quelque chose que l'on vit quand on a fait des études longues. Les personnes qui sont en face de toi, quand tu n'es pas d'accord avec elles, se disent: "oué, il/elle pense qu'il/elle à raison parce qu'il/elle a fait des études / son test de QI explose le plafond. Mais qu'est-ce que ça vaut? Quelle condescendance." Et ce tout indépendamment de la condescendance réelle dont tu fais preuve.
Après... tu dis qu'il y a un autre surdoué dans la boîte. J'imagine que si tu as montré le résultat de ton test, c'est parce que pour lui ça se passe pas trop mal? Si tu peux mettre à terre cette vision très négative / pessimiste que j'ai... ce sera tant mieux .
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: La peur de décevoir
Vous n'avez pas dit le mot magique
Dernière édition par Erudia le Ven 27 Mar 2015 - 17:58, édité 1 fois
Erudia- Messages : 54
Date d'inscription : 07/06/2014
Age : 39
Localisation : Banlieue Est
Re: La peur de décevoir
Hello. Tu as de la chance d'être dans une entreprise qui mise sur le talent! J'ai rencontré un certain nombre de THQI (bon pour 2 points on va pas chipoter sur les termes). Et honnêtement, si je devais miser sur l'un d'eux, je miserais sur toi. Fais confiance à ton bon sens, tes instincts ... ton intelligence, adapte toi, et tu n'as rien à craindre de personne. Tu feras peut être des conneries. Il y aura peut être des gens pour te critiquer. Du moment que tu fais de ton mieux, tu feras inévitablement mieux que la plupart étant donné ton potentiel. C'est mon sentiment en tout cas C'est apparemment ce que ton patron attends de toi. Alors fonce !!
Invité- Invité
Re: La peur de décevoir
En tous cas, tu ouvres une voie... ce serait très cool de nous donner la suite des évenements, car malgré l'avis que j'ai exprimé ci-dessus, je me suis souvent posé la question d'envoyer ces articles sur le HQI dans l'entreprise à ma hiérarchie (mon boss se mèle de plus en plus de mon boulot et commence à vouloir intervenir sur des détails, ce qu'il ne faisait pas avant, et je vois mon autonomie si importante pour moi se réduire depuis quelques mois... ).
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: La peur de décevoir
Vous n'avez pas dit le mot magique
Dernière édition par Erudia le Ven 27 Mar 2015 - 18:02, édité 1 fois
Erudia- Messages : 54
Date d'inscription : 07/06/2014
Age : 39
Localisation : Banlieue Est
Re: La peur de décevoir
Je lirais cela avec attention aussi ...
Merci de nous raconter tout ça.
Sincèrement,
Bibo.
Merci de nous raconter tout ça.
Sincèrement,
Bibo.
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