Le pouvoir, une pathologie ?
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Le pouvoir, une pathologie ?
Je viens de lire un article sur le blog "Les hommes libres" que j'ai trouvé tres interessant.
Je voulais vous faire profiter de ma lecture.
La question de départ est "Le pouvoir relève t'il de la pathologie ?".
"Le pouvoir semble si imprégné dans notre culture et dans nos comportements qu’il en est devenu naturel. On oublie ce qu’il faut d’anormalité pour se présenter au poste de président d’un grand pays, et je prends la France comme sujet.
Le Sauveur
En effet, quelle peut être la psychologie d’un individu qui pense être capable de régler les problèmes d’un pays? A quel degré de narcissisme et de mégalomanie faut-il être parvenu pour affirmer revenir «parce que je n’ai pas le choix» comme l’affirme Nicolas Sarkozy? «Le Sauveur, le retour». Or personne n’a demandé explicitement à être sauvé. Le sauveur auto-proclamé, c’est l’Introït de chaque office religieux d’un candidat lors de chaque campagne, en France au moins.
Cela seul est déjà pervers. Un sauveur s’offre sans le dire à une population qui l’attend sans le dire. L’implicite pourrit d’emblée la relation. Il serait mieux que le peuple dise: «Nous voulons être sauvés», et que le candidat réponde «Je viens vous sauver». Au moins on saurait où l’on va. Les mots dits sont moins maudits: ils scellent un contrat clair. Le salut sans le dire est une prise de possession sauvage et histrionique des besoins des citoyens.
Le salut est par ailleurs une notion religieuse. On parle de salut de l’âme, ou de sauver un être au fond d’une crevasse, qui n’a plus aucune possibilité par lui-même. Il s’agit bien du bras du démiurge qui relève la pauvre créature perdue et la ramène à la vie ou au bonheur. Toute approche d’une campagne par le salut présente en réalité un tableau extrêmement sombre, presque méprisant, de la population considérée comme impuissante à prendre son destin en main et à forger son propre bonheur. C’est de plus une intention hyper-centralisatrice puisque le salut est proposé au travers d’une seule personne.
Une projection inconsciente - et parfois consciente - s’organise entre un électeur ou une électrice, vers une personne supposée lui apporter tout ce dont il ou elle a besoin. Comment l’électeur ou l’électrice peut-il ou elle seulement croire en une pareille folie? Cette forme du pouvoir est alimentée et presque dessinée par le peuple lui-même dans son attente déraisonnable.
Car si le mythe du sauveur fonctionne c’est parce que le peuple y adhère.
Le sacrifice
Le narcissisme atteint des limites extrêmes quand le besoin de séduire l’électeur est devenu le seul objectif d’un homme ou d’une femme politique. François Hollande en est l’exemple. Une démonstration? Son langage, verbal et corporel, pendant sa conférence de presse.
Dans l’extrait vidéo ci-dessous, il répond à la question: sera-t-il candidat en 2017. Il ne peut évidemment dire oui dans le désamour actuel où il se trouve. Il doit donc éluder la question. Il le fait d’abord, et très justement, en invoquant le fait qu’il est président et que la question ne se pose pas. Puis rapidement il se pose en modèle moral: «Je ferai tout, tout pour mon pays.» Son corps alors envoie un autre message, dès la seconde 00:54. On voit ses bras aller légèrement vers l’arrière, mettant son torse en avant. Il est dans une posture sacrificielle. Cela dure le temps de sa référence à son devoir. «Je ne me protège pas»: sur ce point il a raison. Il offre son torse à la lance comme le Christ en croix.
http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4e7343f894a6f677b10006b4/541b06c494a6f63771e3a080/138e9184daeb48b7a762e01df6f683a1?wmode=transparent&autoplay=1
Il ne lui reste donc qu’un simulacre mystique, presque religieux, pour tenter d’être aimé - car ce monde aime les victimes. Il ajoute à plusieurs reprises: «Ce n’est pas facile». Il approche de la posture de Caliméro. Un président ne devrait pas dire cela, ou pas de cette manière, avec ce fond abattu et dépressif discret. Hollande a donc choisi comme défense et comme moyen de remonter dans l’opinion, une posture victimaire et sacrificielle. Il est impuissant et sans danger: il espère par là être à nouveau aimé. Son corps dit son message inconscient. Il sera donc sacrifié, puisque lui-même se propose.
On est à nouveau dans une forme de pathologie, de relation perverse entre l’homme et les électeurs. L’homme président, par son attitude répétée de justification, plonge dans la dépendance à une sorte de destin dont le peuple aurait un morceau de la clé, et l’économie mondiale l’autre morceau. Il ne peut plus s’en sortir seul, et sa normalité n’est peut-être dès le début qu’une astuce pour masquer son impuissance à gouverner. Mais cela, on le savait quand il présidait le Parti socialiste.
Le sacrifice est une autre forme de narcissisme, qui s’ajoute ici à une confusion sur la ligne suivie. D’ailleurs, à part dans l’expérience mystique, le sacrifice ne sert qu’à détourner l’attention. A leur décharge, François Hollande et Nicolas Sarkozy ne sont pas les seuls à fonctionner sur un mode pathologique. Bruno Le Maire, dont j’ai suivi l’interview sur On n’est pas couchés, tient le même discours: il va amener une nouvelle politique, un nouveau comportement, se présentant comme le modèle de ce qu’il veut appliquer à la France. Encore un sauveur. Avec Mélanchon, Marine Le Pen et sûrement d’autres, on imagine déjà la horde de sauveurs qui vont s’abattre sur la France en 2017 comme sur une proie facile et à point.
Eh bien la France n’est pas sortie de l’ornière. Elle devrait se dépolluer du mythe du sauveur, arrêter d’en vouloir aux patrons et aux entreprises, jeter loin les idéologies, pour entrer dans une phase de collaboration à l’allemande. Mais elle ne le peut pas: elle aime que le débat soit une tuerie. Elle aime le sang et l’écrasement de l’adversaire. Elle aime couper des têtes. Sarkozy avait divisé la France? Hollande le fait davantage. Tous et toutes le font car ils en ont besoin pour se mettre en valeur. Cela ne changera pas parce que leur structure mentale et émotionnelle est moulée dans ce moule. La population continuera donc à avoir une relation pathologique d’amour-haine, de narcissisme frustré et d’histrionisme avec le pouvoir."
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2014/09/23/le-pouvoir-une-pathologie-260045.html
Je voulais vous faire profiter de ma lecture.
La question de départ est "Le pouvoir relève t'il de la pathologie ?".
"Le pouvoir semble si imprégné dans notre culture et dans nos comportements qu’il en est devenu naturel. On oublie ce qu’il faut d’anormalité pour se présenter au poste de président d’un grand pays, et je prends la France comme sujet.
Le Sauveur
En effet, quelle peut être la psychologie d’un individu qui pense être capable de régler les problèmes d’un pays? A quel degré de narcissisme et de mégalomanie faut-il être parvenu pour affirmer revenir «parce que je n’ai pas le choix» comme l’affirme Nicolas Sarkozy? «Le Sauveur, le retour». Or personne n’a demandé explicitement à être sauvé. Le sauveur auto-proclamé, c’est l’Introït de chaque office religieux d’un candidat lors de chaque campagne, en France au moins.
Cela seul est déjà pervers. Un sauveur s’offre sans le dire à une population qui l’attend sans le dire. L’implicite pourrit d’emblée la relation. Il serait mieux que le peuple dise: «Nous voulons être sauvés», et que le candidat réponde «Je viens vous sauver». Au moins on saurait où l’on va. Les mots dits sont moins maudits: ils scellent un contrat clair. Le salut sans le dire est une prise de possession sauvage et histrionique des besoins des citoyens.
Le salut est par ailleurs une notion religieuse. On parle de salut de l’âme, ou de sauver un être au fond d’une crevasse, qui n’a plus aucune possibilité par lui-même. Il s’agit bien du bras du démiurge qui relève la pauvre créature perdue et la ramène à la vie ou au bonheur. Toute approche d’une campagne par le salut présente en réalité un tableau extrêmement sombre, presque méprisant, de la population considérée comme impuissante à prendre son destin en main et à forger son propre bonheur. C’est de plus une intention hyper-centralisatrice puisque le salut est proposé au travers d’une seule personne.
Une projection inconsciente - et parfois consciente - s’organise entre un électeur ou une électrice, vers une personne supposée lui apporter tout ce dont il ou elle a besoin. Comment l’électeur ou l’électrice peut-il ou elle seulement croire en une pareille folie? Cette forme du pouvoir est alimentée et presque dessinée par le peuple lui-même dans son attente déraisonnable.
Car si le mythe du sauveur fonctionne c’est parce que le peuple y adhère.
Le sacrifice
Le narcissisme atteint des limites extrêmes quand le besoin de séduire l’électeur est devenu le seul objectif d’un homme ou d’une femme politique. François Hollande en est l’exemple. Une démonstration? Son langage, verbal et corporel, pendant sa conférence de presse.
Dans l’extrait vidéo ci-dessous, il répond à la question: sera-t-il candidat en 2017. Il ne peut évidemment dire oui dans le désamour actuel où il se trouve. Il doit donc éluder la question. Il le fait d’abord, et très justement, en invoquant le fait qu’il est président et que la question ne se pose pas. Puis rapidement il se pose en modèle moral: «Je ferai tout, tout pour mon pays.» Son corps alors envoie un autre message, dès la seconde 00:54. On voit ses bras aller légèrement vers l’arrière, mettant son torse en avant. Il est dans une posture sacrificielle. Cela dure le temps de sa référence à son devoir. «Je ne me protège pas»: sur ce point il a raison. Il offre son torse à la lance comme le Christ en croix.
http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4e7343f894a6f677b10006b4/541b06c494a6f63771e3a080/138e9184daeb48b7a762e01df6f683a1?wmode=transparent&autoplay=1
Il ne lui reste donc qu’un simulacre mystique, presque religieux, pour tenter d’être aimé - car ce monde aime les victimes. Il ajoute à plusieurs reprises: «Ce n’est pas facile». Il approche de la posture de Caliméro. Un président ne devrait pas dire cela, ou pas de cette manière, avec ce fond abattu et dépressif discret. Hollande a donc choisi comme défense et comme moyen de remonter dans l’opinion, une posture victimaire et sacrificielle. Il est impuissant et sans danger: il espère par là être à nouveau aimé. Son corps dit son message inconscient. Il sera donc sacrifié, puisque lui-même se propose.
On est à nouveau dans une forme de pathologie, de relation perverse entre l’homme et les électeurs. L’homme président, par son attitude répétée de justification, plonge dans la dépendance à une sorte de destin dont le peuple aurait un morceau de la clé, et l’économie mondiale l’autre morceau. Il ne peut plus s’en sortir seul, et sa normalité n’est peut-être dès le début qu’une astuce pour masquer son impuissance à gouverner. Mais cela, on le savait quand il présidait le Parti socialiste.
Le sacrifice est une autre forme de narcissisme, qui s’ajoute ici à une confusion sur la ligne suivie. D’ailleurs, à part dans l’expérience mystique, le sacrifice ne sert qu’à détourner l’attention. A leur décharge, François Hollande et Nicolas Sarkozy ne sont pas les seuls à fonctionner sur un mode pathologique. Bruno Le Maire, dont j’ai suivi l’interview sur On n’est pas couchés, tient le même discours: il va amener une nouvelle politique, un nouveau comportement, se présentant comme le modèle de ce qu’il veut appliquer à la France. Encore un sauveur. Avec Mélanchon, Marine Le Pen et sûrement d’autres, on imagine déjà la horde de sauveurs qui vont s’abattre sur la France en 2017 comme sur une proie facile et à point.
Eh bien la France n’est pas sortie de l’ornière. Elle devrait se dépolluer du mythe du sauveur, arrêter d’en vouloir aux patrons et aux entreprises, jeter loin les idéologies, pour entrer dans une phase de collaboration à l’allemande. Mais elle ne le peut pas: elle aime que le débat soit une tuerie. Elle aime le sang et l’écrasement de l’adversaire. Elle aime couper des têtes. Sarkozy avait divisé la France? Hollande le fait davantage. Tous et toutes le font car ils en ont besoin pour se mettre en valeur. Cela ne changera pas parce que leur structure mentale et émotionnelle est moulée dans ce moule. La population continuera donc à avoir une relation pathologique d’amour-haine, de narcissisme frustré et d’histrionisme avec le pouvoir."
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2014/09/23/le-pouvoir-une-pathologie-260045.html
Invité- Invité
Re: Le pouvoir, une pathologie ?
Cerveau&Psycho N°34 - juillet - août 2009
Le syndrome d'hubris : la maladie du pouvoir
Perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l'emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir : tels sont quelques-uns des symptômes d'une maladie
Dans ses Discours sur la condition des grands, Pascal jugeait utile d’éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leur détention du pouvoir tenait avant tout du hasard : « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. » Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent. Assurément, l’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre et n’échoit pas au premier venu, mais les « Grands » se souviennent-ils suffisamment de leur condition de simple mortel ? Un livre et un article récents plaident pour l’instauration d’une nouvelle entité médicale qui concernerait les personnalités politiques dirigeantes : elles seraient « intoxiquées » par un étrange agent pathogène – le pouvoir – les conduisant à manifester un narcissisme pathologique.
Dans son livre In Sickness and in Power (Dans la maladie et le pouvoir) paru en 2008, David Owen examine le rôle de la maladie dans les prises de décision des chefs d’État durant les 100 dernières années. L’exercice n’est pas nouveau. On se souvient du livre de Pierre Accoce et Pierre Rentchnick, Ces Malades qui nous gouvernent, paru en 1978, qui avait relancé le débat classique sur le secret médical chez les hommes de pouvoir, et ce bien avant la révélation du cancer de François Mitterrand. Selon D. Owen, les chefs d’État tiennent entre leurs mains le destin des peuples et, de ce fait, leurs décisions doivent se fonder sur un sens du jugement solide et réaliste. Mais il va plus loin, et propose tout à fait sérieusement au lecteur et à la communauté scientifique de considérer l’idée d’une nouvelle entité clinique dont seraient victimes certains dirigeants précisément du fait qu’ils détiennent le pouvoir. L’idée provocante est également développée dans un article qu’il a cosigné avec Jonathan Davidson, psychiatre au Centre médical de l’Université Duke, à Durham aux États-Unis, récemment publié dans la revue de neurologie Brain. Cette maladie est nommée en anglais hubris syndrome.
Hubris, ou le syndrome de la démesure
Le concept d’hubris est tiré non seulement de la philosophie grecque – on le retrouve chez Platon et Aristote –, mais également du théâtre, où il permet de raconter de grandes épopées, où le succès monte à la tête du héros, qui prétend se hisser au rang des dieux ; il est alors impitoyablement remis à sa place par Némésis, la déesse de la vengeance. L’hybris grec renvoie à la démesure et à ses conséquences funestes.
Malheureusement, il n’existe pas en français d’équivalent satisfaisant au mot anglais hubris. Une approximation serait « orgueil démesuré ». Mais le champ sémantique du terme anglais est beaucoup plus large : il associe narcissisme, arrogance, prétention, égotisme, voire manipulation, mensonge et mépris. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance, en y associant un certain pathétique. Comme le narcissisme, l’hubris désigne aussi un manque d’intérêt pour tout ce qui ne concerne pas le sujet personnellement, une absence générale de curiosité. La caractéristique principale de l’hubris est qu’il est visible de tous, sauf du principal intéressé et de ses fidèles. Adapté à la politique, on voit immédiatement se profiler quelques candidats au syndrome d’hubris, mais D. Owen se focalise surtout sur l’analyse des chefs d’État britanniques et américains. "
Je n'ai pas la fin de l'article, je ne suis pas abonnée. Mais j'ai trouvé tres interessant de comprendre ce qui pouvait motiver des hommes à se sacrifier pour le pouvoir.
Le syndrome d'hubris : la maladie du pouvoir
Perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l'emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir : tels sont quelques-uns des symptômes d'une maladie
Dans ses Discours sur la condition des grands, Pascal jugeait utile d’éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leur détention du pouvoir tenait avant tout du hasard : « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. » Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent. Assurément, l’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre et n’échoit pas au premier venu, mais les « Grands » se souviennent-ils suffisamment de leur condition de simple mortel ? Un livre et un article récents plaident pour l’instauration d’une nouvelle entité médicale qui concernerait les personnalités politiques dirigeantes : elles seraient « intoxiquées » par un étrange agent pathogène – le pouvoir – les conduisant à manifester un narcissisme pathologique.
Dans son livre In Sickness and in Power (Dans la maladie et le pouvoir) paru en 2008, David Owen examine le rôle de la maladie dans les prises de décision des chefs d’État durant les 100 dernières années. L’exercice n’est pas nouveau. On se souvient du livre de Pierre Accoce et Pierre Rentchnick, Ces Malades qui nous gouvernent, paru en 1978, qui avait relancé le débat classique sur le secret médical chez les hommes de pouvoir, et ce bien avant la révélation du cancer de François Mitterrand. Selon D. Owen, les chefs d’État tiennent entre leurs mains le destin des peuples et, de ce fait, leurs décisions doivent se fonder sur un sens du jugement solide et réaliste. Mais il va plus loin, et propose tout à fait sérieusement au lecteur et à la communauté scientifique de considérer l’idée d’une nouvelle entité clinique dont seraient victimes certains dirigeants précisément du fait qu’ils détiennent le pouvoir. L’idée provocante est également développée dans un article qu’il a cosigné avec Jonathan Davidson, psychiatre au Centre médical de l’Université Duke, à Durham aux États-Unis, récemment publié dans la revue de neurologie Brain. Cette maladie est nommée en anglais hubris syndrome.
Hubris, ou le syndrome de la démesure
Le concept d’hubris est tiré non seulement de la philosophie grecque – on le retrouve chez Platon et Aristote –, mais également du théâtre, où il permet de raconter de grandes épopées, où le succès monte à la tête du héros, qui prétend se hisser au rang des dieux ; il est alors impitoyablement remis à sa place par Némésis, la déesse de la vengeance. L’hybris grec renvoie à la démesure et à ses conséquences funestes.
Malheureusement, il n’existe pas en français d’équivalent satisfaisant au mot anglais hubris. Une approximation serait « orgueil démesuré ». Mais le champ sémantique du terme anglais est beaucoup plus large : il associe narcissisme, arrogance, prétention, égotisme, voire manipulation, mensonge et mépris. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance, en y associant un certain pathétique. Comme le narcissisme, l’hubris désigne aussi un manque d’intérêt pour tout ce qui ne concerne pas le sujet personnellement, une absence générale de curiosité. La caractéristique principale de l’hubris est qu’il est visible de tous, sauf du principal intéressé et de ses fidèles. Adapté à la politique, on voit immédiatement se profiler quelques candidats au syndrome d’hubris, mais D. Owen se focalise surtout sur l’analyse des chefs d’État britanniques et américains. "
Je n'ai pas la fin de l'article, je ne suis pas abonnée. Mais j'ai trouvé tres interessant de comprendre ce qui pouvait motiver des hommes à se sacrifier pour le pouvoir.
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