366 réels à prise rapide : exercices d'écriture quotidiens

13/02
Végétal

- Le problème quand j'écris, c'est que j'ai envie d'une clope.
- Ok. Je te l'échange contre une pipe.
- Tu sais comment ça s'appelle, ça?
- Oui, mais vas-y, j'aime bien l'entendre.
- Le bénéfice mutuel.
- Tiens, là voilà ta clope.
...
- Ok, et ma pipe?
- ça vient, ça vient... je te met quoi comme végétal? Amsterdamer ou tu préfères le tiens?

14/02
Actions de votre corps, que des verbes

Fixer. Sourire. Saluer. S'avancer. S'approcher. Parler. Écouter. Acquiescer. Affirmer. Questionner. Inviter. Danser. Accompagner. Effleurer. Enlacer. Étreindre. Embrasser.  Toucher. Découvrir. Progresser. Caresser. Se promener. Stimuler. Sentir. Goûter. Lécher. Remonter. Pénétrer. Cadencer. Rythmer. Frémir. Haleter. Rugir. Jouir. Blottir. Câliner.

Aimer?

Ronfler.

11/02
Noir

Un rayon de lumière à travers les persiennes
Caresse le corps de l'Endymion endormi
Epuisé par sa courte nuit.

La main douce et sélène caresse l'ébène
D'une commode centenaire en bois vernis,
Expression d'un certain ennui.

Les yeux ouverts sur la nuit noire
Les paupières closes pour mieux y voir.

4/02
Ca me regarde

Vert. Marron. Noir. Je les aime bien, mes yeux.
En voyant le reflet je me demande "C'est quoi 'être'?", "Pourquoi j'existe?", "Etre, c'est exister?". J'avais 6 ans et je m'interrogeais. Et si tout ce que je voyais n'existait que dans mon imagination? Après tout, les rêves paraissent réels, sur le moment. Quelle différence?

Voilà le genre de questions où il n'y a pas de réponse. Et j'y pense à chaque fois que je me regarde.

31/01
Moment lumineux

C'est l'heure étroite et rassurante où le ciel se confond avec l'horizon. L'air a l'odeur familière et maternelle de la mer, lorsque le vent décide de jouer les bergers. Moutons.
Quand j'étais petite, j'imaginais de vrais animaux courir sur les vagues. Je pensais à l'histoire de la petite sirène. La vraie. Celle où elle se change en écume à la fin et se dissout de la mémoire du charmant prince.
Les jours de tempête m'ont toujours apaisée.

Actions de votre corps, que des verbes

(Avec une tolérance : actions de deux corps.)

Tu bâillas; en glissant, tu rêvas : tu dormais;
En glissant tu roulais, me frôlant : je sentis.
Tu rêvas, me frôlant; de voler ? je ne sus.
Tu dormais je sentis – je ne sus t’éveiller...

(Et une tolérance plus importante maintenant : pas de verbe, mais tous les substantifs dérivant de verbes.)

Attente... ton éveil, mon regard, ton sourire...
Dès l'éveil, ton lever : ton désir ? la lumière !
Mon regard de désir, ton accueil en l'amour.
Ton sourire, oh ! lumière... en l'amour, notre accord.

Al, Joan a mis à jour le récap en 1ere page.

14 février: "Actions du corps - que des verbes"

Marcher, glisser, le rattraper, avancer (avec prudence). L'attacher. Marcher, courir, devant lui ou à côté, m'essouffler, m'arrêter. Reculer, courir encore. Claquer la langue, appeler. Respirer (plus calmement). Le ramener, marcher, glisser, (le) relâcher, me reposer.

12 février. L'imprévu.

La tuile. On a beau vouloir se préparer au pire, ça ne fonctionne pas. ça fait toujours mal quand ça tombe sur la tête.
Il semblerait d'ailleurs que les pessimistes qui se préparent au pire ne réagissent pas mieux que les optimistes qui n'y pensent pas vraiment. Et c'est logique: quand on est optimiste, confiant, on réagit avec une sorte de sérénité que n'ont pas les pessimistes (qui se prétendent immanquablement réalistes, et pensent toujours de leur opposés qu'ils sont naïfs).
Mais choisit-on d'être optimiste ... ou de ne pas être pessimiste?

Par exemple: qu'est-ce qui fait que la première chose que m'évoque l'imprévu, c'est une tuile?

11 février - Noir.

Triste. Larmes. Désespoir. Abysse. Vertige. Douleur. Abomination. Atrocité. Fin. Linceul. Sombre. Obscurité. Impossible. Infini. Espace. Curiosité. Soleil. Planète. Couleurs. Clarté. Magie. Merveille. Bien-être. Force. Espoir. Sourire.

10 février. Note.

La note écrite ou la note de musique? La! Là.
Mais las aussi. C'est l'heure d'aller au lit.

8 Février. Aujourd'hui, tourne.

Tourne... disques!
LE truc que les moins de 35 ne peuvent pas connaître, et qui a fait mon éducation musicale. J'avais la chance d'avoir la fonction "repeat".
Et puisque je n'en avais que deux ou trois dont un que je préférais aux autres, j'écoutais donc en boucle toujours le même.

C'est ainsi que je suis devenue monomaniaque.

15 Février - Serre.

Je me souviens d'un livre de quand j'étais petite. Ça s'appelait Le Faucon volé, je crois - non, Le Faucon déniché. On y voyait un gamin, pas très beau, avec un rapace sur les mains. Un tissu quelconque, chiffon ou autre, protégeait ses mains des serres de l'oiseau. Mais au vu du dessin, j'ai toujours pensé qu'il n'avait pas de mains, sous le tissu, qu'on les lui avait coupées ou qu'il était né sans - va savoir. Et j'imaginais une histoire avec un oiseau pour cet enfant sans mains... C'était stupide, au fond : comment pouvait-on dresser un faucon sans pouvoir saisir quoi que ce soit ? Mais j'avais déjà l'habitude de recréer mes livres avant de les lire. J'adore toujours m'imaginer tout et n'importe quoi, à partir d'un titre, d'une image, d'une quatrième de couverture. A parfois craindre de lire le contenu réel, tellement le rêve séduit.

Et pendant que je suis là, le thème de demain : 16 Février - Aujourd'hui, liste à faire demain sans faute.
Avis aux procrastinateurs !

15 Février - Serre.

... moi fort!

15 février - "Serre"

Serre, pour cultiver les tomates, fraises et autres fruits et légumes? Ou serre comme "serrer quelqu'un dans ses bras"? J'ai un doute. Spontanément, j'ai pensé à la serre pour cultiver. Ma soeur en a une, dans le jardin des parents, mais je ne sais pas ce qu'elle a planté. Le jardinage, de toute façon, ce n'est pas mon truc, et peu de plantes survivent chez moi. D'ailleurs je fais quoi de celles-là quand je déménagerai? Je ne sais pas trop... En même temps, ce n'est pas bien important. Il y a d'autres points à régler en priorité!

si je peux me permettre de jeter un petit pavé dans la mare, le thème d'aujourd'hui était non pas "serre" mais "serrer", après vérification sur le document pdf que tu avais mis en lien Alphonsine, voilà voilà, si cela peut inspirer de nouvelles propositions...

Oh oui, Onagre, tu as raison ! Je l'avais d'ailleurs annoncé comme tel plus haut. Merci pour la rectification et, en effet, n'hésitez pas à proposer autre chose en accord avec le vrai thème.

Toutes mes confuses

15/02
Serrer

Le rôle des modérateurs?
Certains penseront que nous avons postulé pour des questions de tour de chevilles.

Pourtant, modérer demande une présence régulière, et, puisque que nous avons vocation à fliquer et moraliser, nous devons à priori nous montrer irréprochables.
Nous ne sommes qu'humains, avec nos sensibilités, notre susceptibilité aussi, nos défaillances.
Devoir serrer de près tout un chacun pour éviter qu'il ne puisse vexer ses interlocuteurs n'est pas de tous repos. Et nous expose à la critique. La question du tour de chevilles ainsi ne se pose plus : modérer n'est pas question de fierté.

15/02
Serrer

Un quart de tour. Encore un. Pas trop sans quoi je ne pourrai plus changer le joint du robinet.
Main qui agrippe. Plus fort. Encore. Ne pas flancher, ne pas lâcher. C'est en serrant que je me jette dans le vide. Vertige.
Chaleur. Encore un tour. Serre bien autour du cou. il mord, le froid. On est encore en hiver, mais je suis au printemps, le coeur estival.
Lâche. Ne pas lâcher. Sinon la boucle ne sera pas assez serrée.

15 Février - Serrer

Serrer la gorge
Serrer les dents
Jusqu'à ce que quelque-chose crie... peut-être... Jusqu'à ce que quelque-chose éclate...
Peut-être n'est-ce qu'un petit éclat de rire, coincé en travers de ma gorge, peut-être n'est ce rien... pourquoi alors serrer les poings ?

16 Février - Aujourd'hui, liste à faire demain sans faute.

Demain, je dois ramener un livre à la bibliothèque.
Mais je dois aussi aller travailler.
Dans une autre bibliothèque.
Le problème des bibliothèques,
C'est qu'elles ouvrent aux même heures.
Alors je ne peux pas travailler à l'une
Et rendre mon livre en retard à l'autre.
Mais il faut absolument que je fasse les deux.
Je vais donc courir à toutes jambes
Faute de pouvoir me dédoubler.
C'est le problème des choses à faire absolument
Demain ou un autre jour.
On ne peut pas les reporter.

15/02 - Aujourd'hui, liste à faire demain sans faute

Sans faute, impossible, elle s'insère
Dans ma liste, elle s'intègre, de fautif je n'ai que l'ennui,
De celui qui m'arrache au marasme de la répétition

Jour après jour, stylos épuisés qui font suite aux feuilles écartelées,
Mes plannings s'étendent et m'enlacent, des repères maladroits je m'écarte

Je suis addict à la prédiction, incapable, dans l'inconnu je suffoque

15/02 - Aujourd'hui, liste à faire demain sans faute


Bon. Hier, je m'étais promis, entre autre, de rédiger mon 366 dans les temps.

...

Raté.

Tant pis, je penserai à le faire demain.

16 février - Liste à faire demain sans faute.

La même que tous les jours?

Celle des trucs à faire: les trucs urgents, les trucs moins-urgents-mais-bon, les trucs qu'il faudra faire un jour (parmi lesquels ceux qu'il faudra absolument faire, et les autres, c'est-à-dire ceux qu'il serait bien de faire, car ça apporterait un peu de satisfaction voire allègerait le poids du quotidien).
Vive la procrastination: ça permet de recycler les listes.

Ne pas oublier de noter sur la liste... qu'il faut la consulter!

16 février - "Liste à faire demain sans faute"

Ah oui, les listes des choses à faire. J'en faisais autrefois et c'est vrai que c'était assez utile. Aujourd'hui, j'ai des journées suffisamment réglées pour que ça m'embête plus qu'autre chose, en fait. Mais parfois, je fais des listes dans ma tête, du genre, demain au boulot, il faudra que je fasse ça et ça. Et puis il faudra que je finisse mon dessin, parce qu'il faudra le soumettre bientôt. Comme j'ai du retard et qu'on n'est plus le 16, mais déjà le 17 février, "bientôt", c'est demain. Aïe. Faut que j'accélère le rythme un peu...

17 Février - Aujourd'hui, certitude absolue.

C'est embêtant, quand on y pense.
J'ai une idée, soit. J'ai la prétention de la trouver plutôt pas mal - cohérente, tout du moins. J'ai mis du temps, mais j'ai, grâce à elle, réussi à conjuguer nombre d'éléments contradictoires. Des mots à placer, des objets qui doivent avoir un rôle dans l'histoire : tout s'est organisé et j'ai maintenant un petit récit dans la tête. C'est très bien. Ca s'est fait alors même que je commençais à écrire, l'idée en étant alors à ses balbutiements. Et puis, ça s'est éclairé - pouf ! comme ça. Le problème... C'est que depuis, forte de cette certitude absolue, j'ai posé le crayon et je butine. J'ai résolu le problème, d'une certaine façon, et j'ai du mal à me concentrer à la rédaction complète de l'ensemble.
C'est quand même tout sauf pratique.

(Edit : Récap' mis à jour !)

17 février - "Aujourd'hui, certitude absolue."

Les certitudes absolues, je ne suis pas sûre d'aimer ça. Certes, parfois je suis absolument certaine de ce que je dis, Key West, c'était en 2001, Paris le 27 octobre 2014, je suis sûre. Sûre de connaître telle position, tel point, certitude absolue d'avoir bien mémorisé ce que je viens de lire ou d'entendre. Mais sinon? Il paraît que j'aime bien contredire, parfois il y a peut-être des certitudes là-dedans, mais parfois j'aime bien aussi me contredire moi-même. A tort ou à raison, d'ailleurs. C'est bien d'avoir des opinions, des positions claires, parfois même des certitudes. Mais si elles sont trop absolues, on se ferme, et je n'aime pas trop ça, je crois. Bref, j'essaie d'éviter, après, est-ce que ça marche, je ne sais pas.

17 février - "Aujourd'hui, certitude absolue."

Certitude, croyance, foi. Comment savoir, comment croire ? Avoir la certitude de croire mais en quoi, en qui ? En soi même, l'esprit, l'humanité ? Comment avoir une autre certitude que celle de n'être sûr de rien ?

Bienvenue, LeDim, et merci pour ta participation
Le thème du 18/02 : Aujourd'hui, sonnerie.

17 Février - Aujourd'hui, certitude absolue.

Une certitude absolue, c'est que je n'en ai pas  :scratch:
Mais dites moi, ne serait-ce pas un pléonasme? Que serait une certitude relative? Comme le "sans doute" qui a perdu son sens commun... euh non justement, son sens initial?

Pas faute d'en avoir des certitudes: celle qu'on sera toujours plutôt dans l'incertitude, toujours plutôt triste, donc être toujours un peu plus seul sans pouvoir y remédier, n'être jamais tout à fait accepté, toujours si peu compris, ni vraiment satisfait ou heureux, à ne jamais comprendre ce qu'on fait là, ne pas pouvoir vivre le moment présent, ne jamais être tout à fait à sa place, donc se sentir éternellement comme un cheveu sur la soupe quand ce n'est pas bien pire (en cas de crise).
Et pourtant essayer toujours, améliorer quand même significativement ce triste ensemble, par petites touches, rester souriant, positif et bienveillant, mu par une sorte d'automatisme, qui s'appelle la vie.

18 février. Aujourd'hui, sonnerie.

!! Après m'être bouché les oreilles (je ne supporte pas les bruits intempestifs), je m'éveille, elle tombe bien cette sonnerie, j'ai des tas de choses à faire, il est temps que je me secoue.
Vais-je réussir à me centrer? à agir de façon ordonnée et efficace?
C'est mon défi quotidien.
Aujourd'hui, deux objectifs majeurs, deux objectifs mineurs. Impossible à faire dans la journée, donc les découper en objectifs accessibles.
Parfois je suis jalouse, aigrie: pourquoi est-ce si difficile pour les uns et si naturel pour les autres? Ne pas se victimiser. Faire dans le constructif, avec les moyens dont on dispose.
Allez, ça fait bien dix minutes qu'elle a retenti, je vais pas déjà commencer à m'éparpiller?

18 février - "Aujourd'hui, sonnerie".

La sonnerie du réveil est montée en volume au point de m'arracher à mon rêve. Je cherche à tâtons l'appareil pour l'éteindre. Mais il est où? Ah, le voilà. Ouf, silence. Pour quelques minutes seulement avant qu'il ne reprenne. Faut que je me lève, je n'ai pas envie, je me suis couchée trop tard hier. Je referme les yeux, juste le temps que la sonnerie reprenne. Debout maintenant, je file sous la douche, petit déjeuner, prendre le bus, le train, travailler. La journée commence par une sonnerie, mais au moins, c'est la seule, vu que je ne suis plus à l'école!
(Et ton téléphone, il ne sonne jamais? Non, il est sur vibreur, cher ami!)

Personne pour le 19 février ? Aujourd'hui, fragment d'aujourd'hui raconté en fait divers.
Et demain, ce sera "Ce qui pourrait me faire passer pour fou" ; samedi 21 "Hygiène" et dimanche 22 : "Quelque chose écrit sur un objet". De quoi nous faire cogiter et écrire pour la fin de semaine.

19 février : fragments d'aujourd'hui racontés en faits divers.

Onze heures, elle renonce à se faire un thé pour cause de non conformité de la température ambiante avec la prise d'une boisson chaude et se contente donc d'un simple jus d'orange. Quatorze heures, partie en safari photo dans son jardin, elle loupe le cliché exceptionnel d'un oiseau rare pour avoir oublié de recharger la batterie de son appareil. Seize heures, victime d'une panne d'électricité, elle échappe de peu à la perte de ses données informatiques. Suite à ce même incident, une dispute conjugale de faible intensité est désamorcée.

20 février - Aujourd'hui, ce qui pourrait me faire passer pour fou

Quand je me promène (que je sois au milieu de nulle part ou dans la rue), je me parle à voix haute, pour faire des petits commentaires sur ce que j'ai sous les yeux ou dans la tête, ou pour me réciter des poèmes, ou chantonner "Pirouette, cacahuète" en boucle ; parfois je marche en équilibre sur le bord des trottoirs, ou je gambade, ou je suis quelqu'un ; je m'arrête dix minutes penchée sur une barrière pour observer une coccinelle qui s'y promène ; j'ai plus souvent les yeux en l'air que devant moi ; je peux passer des heures, debout ou assise en haut des ponts, à regarder l'eau passer dessous, les gens passer dessus, les oiseaux tout autour ; j'affiche un grand sourire niais ou j'assassine les passants du regard, selon mon humeur ; etc, etc.
Mais surtout, je ne trouve pas vraiment ça bizarre, moi ; je ne suppose que ça l'est que parce que le commun des mortels se contente visiblement de marcher...

20 février - "Aujourd'hui, ce qui pourrait me faire passer pour fou"

En fait, c'est un truc que je n'ai jamais trop compris. Les gens me trouvent parfois "bizarre", j'ai même eu droit à "tarée", enfin, là c'était gentil. Sauf que je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas l'impression de faire des choses spécifiques qui pourraient me faire qualifier d'un peu folle. Pourtant je dois manifestement donner cette impression-là, au moins parfois. Moi, c'est ça que je trouve bizarre! Mais bon, c'est peut-être ce truc que m'a rapporté un habitué du Marlusse: selon le barman, tous les dimanches il y a des conversations bizarres chez eux. Ce qui est rassurant là-dedans, c'est que pour avoir des conversations bizarres, il faut être plusieurs, donc je ne suis pas la seule à être comme ça, il y en a d'autres pour qui c'est tout à fait pareil. Ouf.

Onagre, ton texte

20 Février - Aujourd'hui, ce qui pourrait me faire passer pour fou.

Quand je suis fatiguée, j'aime, en marchant, fermer un instant les yeux. C'est un trou - une pause - un souffle. Je les rouvre. Cette interruption minuscule m'a fait du bien. J'ai presque l'impression d'avoir dormi. Mais il est dangereux de marcher ainsi les yeux fermés, au hasard. Alors je me le réserve pour les grands couloirs de la bibliothèque, en sous-sol, déserts et froids. Si l'on me croisait alors, à avancer les yeux fermés... Sans doute me croirait-on folle.

J'avais écrit ce texte pour le 19 février: "fragment d'aujourd'hui raconté en fait divers" mais comme j'étais en déplacement, je ne le poste que maintenant.

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Depuis que j’étais là, plusieurs autres y étaient déjà passés. Maintenant, ne subsistait que leur souvenir. L’homme s’était occupé d’eux. Une des choses marquantes de cet endroit c’était l’odeur. Une odeur lourde, animale, mais mêlée à quelque chose de très humain, presque chirurgical, glacé. Et partout ce rouge. Si omniprésent qu’il en devenait obsédant. Pendus à des crochets, gisaient des cadavres dépecés, écorchés. Ils étaient exposés là, à la vue de tous. On pouvait deviner plusieurs autres hommes faisant leur macabre besogne derrière une porte entrouverte. Je n’osais penser à ce que je pourrais découvrir là bas. Mais je ne pouvais empêcher mon esprit d’imaginer les couteaux, le sang dégoulinant. La chair désormais inerte. Je fus brutalement sorti de ma torpeur. Ça y est, mon tour était venu, ma réaction à ce qui suivrait devait être appropriée. L’homme posa sur moi son regard noir. Il me dit: « Monsieur ? » . Ces mots sortirent alors de ma bouche: « Une bavette et 6 steaks hachés s’il vous plait ».

24 février : aujourd'hui, parce que je le vaux bien

Le père Garnier m'ordonne de prendre soin de moi, parce que je le vaux bien ce shampoing ! C'est ce que se disent les filles Loréal...Quant à moi, avec ce vent boréal, j'hésite un peu à me désencrasser la tignasse. Allez, rien que pour profiter du souffle chaud de mon sèche-cheveux, je prends le risque de me jeter à l'eau sans les noisettes de Garnier & Loréal, que je laisse à celles qui n'ont qu'un pois-chiche dans la tête.

23 Février - Aujourd'hui musique.
24 Février - Parce que je le vaux bien.
25 Février - Aujourd'hui, moi Je.

Merci à DimJe et Onagre pour leurs dernières participations.

23 Février - Aujourd'hui musique

Aujourd'hui, demain, hier encore présente, toujours. Toujours un air dans la tête, souvent que j'aime, parfois que je ne supporte pas. Matin, midi, soir je te consomme sans modération. La musique elle anime les foules, elle soigne, elle aime, elle revendique, elle gêne, elle partage. Rock, Soul, Electro, Jazz,Classique, Rap, Orientale ou Africaine. Elle parle toute les langues et visent tous les cœurs c'est bien pour ça que je l'aime.

23 février - "Aujourd'hui musique"

Je suis fatiguée ce matin, je n'ai pas envie de lire, ni de rien faire d'autre qui me demande une vraie concentration. Alors j'allume ma tablette, je sors mes écouteurs et je mets de la musique. Ou plutôt, je réfléchis quelle musique je voudrais mettre, j'ai des styles un peu différents, des chansons plutôt calmes, des chansons pour redonner du courage, l'incontournable liste de toutes les chansons de Fauve que j'ai pu avoir pour l'instant et dont je ne me lasse pas, et puis d'autres choses encore. A chaque fois, je me demande qu'est-ce qui me convient là maintenant. Finalement, je me décide, je clique sur "play" et la musique emplit mes oreilles. Je ferme les yeux, me détends un peu. Maintenant je suis dans ma bulle, protégée par cette musique, sans rien d'autre à faire qu'écouter. La musique n'est pas ma vie, loin de là, mais qu'est-ce que serait la vie sans elle?

Qu’est-ce qui reste quand l’oubli nous guette ?

Un air de chanson, quelques mots, un refrain, une seule phrase inachevée. « A petits pas… ». Un vieil homme dément, qui semble éternellement perdu dans un autre temps, qui ne dit jamais rien, se met à chanter.  Présence d’esprit soudaine, présence au monde drôle et fragile, et puis il repart ailleurs.
Un autre pleure quand il entend une chanson précise qui lui rappelle sa femme. Mélo réaliste ou refrain de guinguette, triste ou gaie, je ne sais plus.
Un air à la radio, une voix de stentor lance « Rumba ! ». Le cri du coeur d’un ancien danseur des bals de Belleville, au beau milieu d’un morne déjeuner de maison de retraite.

Que restera-t-il, quand j’aurai tout oublié ?

25 Février - Aujourd'hui, moi Je.

Ah "moi Je" pure et simple expression de l'ego, devenu un vilain défaut (à tord)
Identification et réel désir de vouloir partager mais souvent maladresse vient s'en mêler...
Si il y a moi, il y a toi; si il y a je, il y a tu...

19 février. Fragment d'aujourd'hui raconté en fait divers.

Voilà un exercice très simple pour moi: il me suffit de raconter mon rêve du jour, pour peu que je m'en souvienne.
Elles étaient en rang d'oignon, sur le dos, sur une surface plane surélevée, dure, froide et poreuse. J'étais placée derrière leur tête qui pendait dans le vide, de sorte que je voyais leur visage à l'envers. L'atmosphère était grise, le mur était gris pâle, elles étaient vêtues de très longues toiles noire, et leurs visages se ressemblaient beaucoup, comme s'ils avaient été formatés. On aurait presque cru, de loin, qu'elles portaient des masques. Ils étaient pâles, avec un maquillage des yeux très prononcés, noirs comme pour brider les yeux.
Elles étaient muettes, faibles, quasi paralysées. Je savais qu'elles allaient bientôt mourir; elles non. J'étais terrifiée à cette idée. Je ne savais pas quoi faire pour les sauver. J'avais beau chercher, réfléchir vite, j'étais complètement seule, et je n'avais aucun moyen d'intervenir. Je ne pouvais pas m'opposer à ceux qui les avaient condamnées, ils étaient bien trop massifs, écrasants. Leur sort ne m'appartenait pas, je ne pouvais que le constater, en être malheureuse, et être terrifiée de prendre leur place bientôt.


20 Février. Aujourd'hui, ce qui pourrait me faire passer pour fou.

Voilà un exercice très simple pour moi: il me suffit de raconter mon rêve du jour, pour peu que je m'en souvienne.
Une femme debout, cheveux roux éclatants, mi longs, les traits fins, les lèvres rouge vif, vêtue d'un voile violet, vif aussi, les paumes tournées vers l'extérieur. Un peu de sang coulait de sa manche sur la paume de sa main droite. Elle était morte.

(mmh... je suis définitivement grillée là, non?)

21 février. Aujourd'hui, hygiène.

L'hygiène. Le plaisir de vivre dans un endroit propre, et la terrible difficulté à le maintenir propre... Un vrai dilemne.

22 février. Aujourd'hui, quelque chose écrit sur un objet.

Le regret de voir la marque inscrite sur un objet à la fois esthétique et fonctionnel... https://www.lacie.com/us/products/moreimages.htm?id=10619

23 février. Aujourd'hui, musique.

Elle me manque. Pas de système satisfaisant, pas de son satisfaisant, du coup, j'en écoute beaucoup moins. Les mp3, même les flacs me paraissent piteux à côté des sons qu'on entendait avant, via les vinyls, avec une bonne chaîne hi-fi. Non que je les regrette (c'était pas pratique, ça se rayait etc), mais j'ai le sentiment que le vrai bon son n'existe plus... à moins que ce soit une question d'âge?


24 février. Aujourd'hui, parce que je le vaux bien.

C'est ce dont j'essaie de me persuader. Mais c'est dur...

25 Février - Aujourd'hui, moi Je.

je me demande si l'équivalent existe en anglais... Une chose est sûre, c'est que participer à un jeu d'écriture comme celui-ci, relève du "moi je" ! Allez, on assume :-)


26 février. Aujourd'hui, machines.

L'outil élaboré de l'homo sapiens, qui permet l'extraordinaire. Mais aussi le truc qui fait du bruit, qui est gras, froid, qui pue souvent, et qui pollue, donc? Qui peut faire très mal. J'ai peur des machines. Autant que des êtres humains puisque ce sont eux qui les ont fabriquées. Mon inconscient ne les aime pas: je n'en rêve absolument jamais.


27 février. Aujourd'hui est un slogan publicitaire pour vous vendre.

Mais c'est vraiment très moi je ce truc !
Je proteste: je refuse de me vendre. Je ne suis pas quelqu'un qu'on s'approprie. Voilà, c'est dit.
Mais pas que: je n'arrive déjà pas à me sentir "propriétaire" de ce que je suis, comme si je ne m'appartenais pas; alors pour quelqu'un d'autre? Des étrangers de surcroît? Impossible.
C'est niet! Et sans appel.


28 février. Aujourd'hui, froid.

Précisément, je n'ai pas fait de feu ce matin, et j'ai froid. Mais surtout, vous êtes passés où, tous? Il fait froid sans vous!

1 er mars - Aujourd'hui un compliment

C'est la fête des grand-mères, il serait de bon ton et tout à fait approprié d'en écrire un en l'honneur de mes mémés, ce mot "compliment" je trouve qu'il fait très petit Lord de Fontleroy, j'imagine un petit garçon  dans une jolie maison, se tenant debout,  dans son costume du dimanche, récitant devant la famille réunie et l'oeil ému de ses mère-grand, un joli poème...
Moi mes mamies sont loin, malades... Revient à ma mémoire le souvenir de ma méméchou qui me donne un bain dans une grande bassine en fer dans un camping à Cabourg et aussi les boules de Noël qui cachaient des chocolats, et le jardin de mémécotte en Bretagne que je dévaste pour faire de gros bouquets de têtes de fleurs, les tiges ça sert à rien, et l'odeur du lavoir dans la cour...
Allons bon je suis en larmes...

Je vous aime, je pense à vous.

Up ?

Siouplé,
Dit une lectrice charmée !