366 réels à prise rapide : exercices d'écriture quotidiens

Aujourd'hui je ne sais pas, si ca va ou ca va pas. Je ne sais pas si j'ai faim ou si j'ai pas faim. Je ne sais pas si cet eczema, c'est psychologique ou pas. Ni si ces insomnies, c'est physiologique ou pas. Ni si cette tension intérieure est la cause ou la conséquence. Et quand je ne sais pas...ah la la... je ne vous raconte pas...

15 avril ¨ Aujourd'hui je ne sais pas.

Aujourd'hui je ne sais pas. Je ne sais pas qui je suis ni où je vais. Je suis perdue en moi-même. C'est en même temps terriblement angoissant et terriblement excitant. Je ne sais pas ce que je ferais dans un mois, un jour, une heure. Je ne sais pas si j'aurais le courage de partir, rejoindre l'Asie. Je ne sais pas si je serais heureuse ou malheureuse si je le fais. Je ne sais pas où je vais.
Je ne sais plus, ou ai-je seulement déjà su ? Je ne sais pas si je savais et si j'ai oublié ou si je saurais un jour.

14 avril - "Aujourd'hui, sacs":

Il est marron, assez grand, plutôt sobre. Les poignées sont déjà abîmées, les coins aussi un peu. Il faudrait peut-être que j'investisse dans un sac à main de meilleure qualité, histoire qu'il tienne plus que quelques mois, vu que je l'utilise tous les jours. Je rechigne un peu à la dépense, d'autant plus que je suis un peu juste en ce moment. Donc j'espère qu'il tiendra encore quelques mois, puis je trouverai peut-être mon bonheur cet automne.


15 avril - "Aujourd'hui, je ne sais pas":

J'en suis, j'en suis pas? Je ne sais pas. Mais je m'interroge, le sujet m'obsède même. Je me retrouve dans certaines choses, pas dans d'autres, je n'ai pas beaucoup de souvenirs de quand j'étais petite, donc je ne sais pas. Je ne saurai peut-être jamais vraiment. Mais est-ce si important? Si j'ai des problèmes comparables, je peux appliquer des stratégies comparables, après tout...

15 avril - "Aujourd'hui je ne sais pas":

Aujourd'hui en ire land, je ne suis pas colère - Guinness oblige - je suis zappy !
Mais demain, qui sais... qui sais qui je vais rencontrer?
En trébuchant dans les "peat bogs" peut être l’échopper? A moins que tu n'me choppes dans une valse incessante de choppes!
Aujourd'hui, je ne sais pas... mais demain dis le moi!

16 avril - Faux et usage de faux
C'est quoi ce sujet ? Je me croirais en train de réviser mon épreuve de droit ! C'est pas possible, c'est un faux ! Et tous ceux qui l'utilisent sont condamnables pour usage de faux ! Et ce sont deux délits, ça va chercher loin. Nan mais...

18 avril
Aujourd'hui ça n'aurait pas dû se passer ainsi. J'étais censée aller en cours, mais à la place, escapade jusqu'à l'entreprise qui va me prendre en stage cet été. Une aventure, une découverte, je n'ai jamais été dans ces rues.
Ce bus passe beaucoup trop près de moi. Les mamans viennent chercher leurs enfants à l'école. Le monsieur avec son costume a une bouteille de vin à la main, il parle au téléphone. Il fait de grands gestes mais il n'a pas l'air énervé. Peut-être qu'il planifie sa soirée. Devant moi, il y a une voiture avec le A de l'apprenti. Le A est passé au soleil, comme le mien, donc il doit être là depuis plus d'un an. En fait c'est un vieux qui conduit, alors peut-être que c'est la voiture des parents. Ou alors, c'est un vieux qui a passé son permis très tard.

18 avril¨ Aujourd'hui ça n'aurait pas dû se passer ainsi.

Cette journée n'aurait jamais du se passer ainsi.
Il n'aurait pas du prendre son téléphone dans un élan fou d'amour fraternel.
Il n'aurait pas du appeler ce frère à qui il ne parlait plus depuis des années.
Et pourtant... Un petit coup de téléphone. Il a décroché, comme s'ils s'étaient parlé hier.
Ils se sont vu, dans un petit parc, ont parlé du passé, du présent, du futur, de leurs enfants, de leurs femmes, de leurs parents. Ils ont parlé de tout de rien, surtout de tout, pour une fois.
Et ce soir, alors qu'il est dans son lit, il sourit. Oui, cette journée n'aurait pas du se passer ainsi... et pourtant...

19 avril ¨ Aujourd'hui mains touchées.
20 avril ¨ Aujourd'hui rouge.
21 avril ¨ Aujourd'hui plaque de rue
22 avrils ¨Aujourd'hui je renonce à.
23 avril ¨Fragment d' aujourd'hui raconté en sondage d'opinion.

Coucoooouuu

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20 avril , aujourd hui rouge :

aujourd hui rouge, je dessinais une page de bd et alors que je devais noter le nom d une ville de campagne, le noir se transforma en rouge, sur ma feuille je voyais nuages, arbres, route, voitures abandonnées, feuillages et route meurtrie par des racines envahissantes. Je compris alors que je venais d' entrer dans un autre monde. Bizarrement aujourd hui je distingue maintenant autour de moi tous les objets rouges qui m' entourent, textes, tubes de peinture, serviette, numero de téléphone , crayon etc ....

19 avril - "Aujourd'hui, mains touchées":

Comme par hasard, ou par réflexe, nos mains se touchent. Elles ne devraient pas, peut-être, on s'était dit qu'on en resterait là, mais l'habitude est plus forte que la volonté. Et ça fait du bien de sentir cette main sur la mienne, douce et chaude, moi qui n'aime pas toujours les contacts mais quand c'est la bonne personne, si. Alors tant pis pour les "il faudrait qu'on arrête", après tout, ces mains qui se touchent, bientôt on devra les séparer dans tous les cas.

20 avril - "Aujourd'hui, rouge":

Je n'aime pas le rouge. Il m'agresse, il me fait mal. En tout cas le rouge très flash, vif, clair, cassant, qui me rappelle des choses auxquelles je ne veux pas penser. Ce n'est que quand il est calmé, civilisé, que le rouge peut me plaire. Le rouge du vin, de ces fraises odorantes, ce pull dont la couleur tire sur l'orange, ce manteau bordeaux croisé dans la rue. Les pots de fleurs rouges à pois blancs et les coquelicots sur le chemin de table. Petites touches chaleureuses, sans douleur, mais sans en faire trop.

20 avril , aujourd hui rouge :

Rouge comme des lèvres blessées
Un regard accidenté
L'humeur d'une étreinte
Rouge comme le ciel qui va dormir
Les feux de lointaines fêtes
La colère qui s'en vient
Rouge comme le chant qui meurt
Le battement du sang
La vie qu'on retient
Rouge comme la chaleur
La langue qui s'étire
L'usure de nos mains.
Rouge comme les rires soudain
Cascade d'un cri sans fin
Un sourire, une feinte.

20 avril - Aujourd'hui, rouge.

De l'eau minérale sur le sol. Une boîte de concentré de tomates sur le plan de travail. Une barquette de fraises sur la table. Quelques dos de livre, Magasin d'écrutyren bouquins de concours. Un âne sur le bureau.
Sur le mur, une femme en robe qui sort du bal du moulin de la Galette.
C'est par touches, toutes petites touches.
J'aime le rouge, pourtant - avec toutes les valeurs qu'on lui donne ; passion ou violence. Mais il y en a très peu chez moi. Comme pour y bannir une brutalité qui me heurte.
J'en peux plus de ce monde où on ne se préoccupe plus d'être trop brusque et où l'on s'en félicite. Comme si c'était la vraie vie.

21 avril - "Aujourd'hui, plaque de rue":

Pourquoi donc dans ce pays les trois quarts du temps il n'y a pas de plaques de rue? A chaque fois c'est la même chose! Tourner à droite dans la rue xy, il a des rues à droite mais pas de plaque! Pas étonnant que je me perde à chaque fois!

21 avril – Plaque de rue

En sortant de chez moi, je prends la rue des Écoles. C'est une rue agréable, ni large comme un boulevard, ni étroite comme une petite rue de quartier. Et pourtant, animée sans être encombrée, elle tient des deux. Indépendamment de mon domicile actuel, je la fréquente depuis longtemps. Elle relie le campus de Jussieu à la Sorbonne, deux lieux où j'ai passé quelques années.
Il y a des rues comme cela dont on prend plaisir à regarder la plaque qui se présente à nos yeux, comme pour célébrer le rapport particulier que l'on entretient avec elles. C'est ce qui explique peut-être le fait que je jette un œil à celle qui est apposée sur le premier bâtiment que l'on rencontre après le Collège de France. Et là je lis, non pas Rue des Écoles mais Via Scholarum. Que s'est-il passé ? où suis-je ? est-ce que je lis bien ? En fait, il ne s'agit que d'un plaisantin qui a collé une feuille de papier sur la plaque, qui respecte le même format. Mais, durant un instant, cela me ramène à l'époque médiévale, quand les cours des écoles et des universités du quartier étaient dispensés en latin.

(Désolé de ne jamais respecter parfaitement la contrainte. Cela s'est passé il y a quelques années. Mais j'ai écrit ce texte aujourd'hui.)

Je ne suis pas très stricte sur les contraintes, merci pour ta participation, Pieyre !
Le récap' est mis à jour !

ALPHONSINE, qu est ce que fait une boite de concentré de tomates sur ton bureau ? XD dslé je suis curieux ^^

Quand je parle de plan de travail, je désigne le plan de travail de la cuisine.
Mais j'ai une amie qui a tout le temps sa boîte de sel sur son bureau, cela dit !

tu t en sors bien sur ce coup là xd
les amis sont tjrs pire que nous de tte façon c fait pr ça les ami(e)s :p

aujourd'hui plaques de rue

ça y est, notre rue est officiellement baptisée. Au lieu d'être arrosée, elle se voit munie à ses angles de deux plaques, bleues, sur lesquelles on peut lire "chemin du 14 juillet".

21 avril plaque de rue

j etais à coté de la plaque ce matin comme on dit, et je devais aller à la poste pour quoi faire , je ne savais plus ! ah oui poster un courier bien sûr. et c est en marchant vers la poste la tête baissée, que mon odorat commençait à s affoler, je relève doucement mes yeux, et là, une magnifique jeune demoiselle eblouissant toute la rue de sa beauté et de son aura attire mon attention. impossible de jouer celui qui n a rien vu, je devais contrôler mes pas pour reussir à la froler à contre sens de la marche. J étais à côté de la plaque, dans cette rue, une journée sans grand interêt, et cette femme au loin qui semblait si déterminée et qui perdait petit à petit de son importance.

Tant que j'y suis, les thèmes de la semaine :

22 avril ¨Aujourd'hui je renonce à.
23 avril ¨Fragment d' aujourd'hui raconté en sondage d'opinion.
24 avril ¨ Aujourd'hui à 11h 30 précises.
25 avril¨ Aujourd'hui la famille.
26 avril¨ Aujourd'hui table de.
27 avril ¨ Aujourd'hui orange.
28 avril¨ Aujourd'hui le confort c'est.
29 avril¨ Aujourd'hui comment lui dire ?
30 avril ¨ Aujourd'hui ce qui craque.

22 AVRIL merd à tout, euh nn je renonce à ..

AUJOUrd hui je renonce à tout ce qui n est pas naturel et qui a été construit par une éducation pseudo-religieuse, je renonce à corriger mes fautes d orthographes, à lire, travailler, faire l effort d être poli et même d aimer tout ce qui finalement n a aucun interêt et ne vaut pas la peine ... il ne reste plus grand chose aujourd hui , une bête avachie sur son ordi à baver devant du film x et du foot truqué... et oui l homme se réduit à peu de choses finalement sans effort.... c est triste, lamentable, et tellement bon de se laisser aller à sa sottise profonde ....

24 avril 11h 30 precise

ce matin était sans doute le dernier de mon existence. Ma triste vie allait sûrement s arrêter. à la tv et à la radio, les journalistes ne cessaient de répéter le même texte, un cataclysme allait tout détruire, abritez vous, priez et si possible appeler vos proches pour les rassurer que vous serez même mort toujours auprés d'eux. quel bien triste sort que de savoir à quel heure on va mourir. Et dire que je m en foutais complétement. Je n avais appelé personne et d ailleurs je me suis fait la reflexion que personne non plus ne m avait appelé. je me decidais donc à mettre mon manteau et partir acheter une tequila . La véritable mort subite ne pouvait se faire sans avoir bu avant. Faible homme que je suis je me disais.... à suivre il était 10h au moment où il partait à l épicerie du coin .

26 avril table de ...

2 fois 2 = 4
4 fois 4 = 16 ; voici la passionnante histoire des chiffres, une histoire qui date depuis des siècles et qui n' en finit pas. une histoire d'infini et de chiffre 0 , des calculs sans fin longs comme un fleuve. 26 avril : 4 par 2 fois 3 plus deux , on pourrait tout traduire et coder par des chiffres, ainsi il suffirait de connaître ses tables de multiplications par coeur et de ne plus parler mais de communiquer par ecrit des calculs. imaginez ce monde qui au lieu de dire bonjour vous dirait; 200011478 qui serait le code de traduction basé sur l alphabet et des variantes pour nommer une émotion.... je suis assez tenté par ce monde j avoue ...

27 avril _ orange

j avais un compte chez orange, et donc je pouvais aussi aller sur le tchat de orange. là reignait tout un tas de tarés, psychopathes, sociopathes, skizo, pervers,, paranos, et j en passe... c était exitant de rentrer dans cette arène aux fauves...le but du jeu était de se faire passer pour un type charmant et romantique qui venait juste comme ça se balader sur la toile... mais tout le monde fait son petit numéro et joue les anges, là dedans... au final, y en a un qui mordit un autre d un coup d 'insultes gratuites ;;; et là tous enlevaient leurs masques pour vomir leur haine et leur violence les uns sur les autres...du orange on était vite passé au rouge.

27 avril : Aujourd'hui, orange

Au moment où j’écris, autour de moi le seul objet de couleur orange est le voyant lumineux de ma chaîne stéréo en marche. Orange, comme le feu de signalisation qui annonce l’arrêt temporaire de l’activité en cours. Pourtant avec mon matériel audio, je n'ai pas cette crainte : tant qu'il y aura de l’orange et de l'électricité, la musique circulera. Et la nuit, la lumière orange polluera le bleu du ciel. Le type qui a décidé de cette couleur pour l'éclairage urbain était sûrement un poète ayant pris ses classiques au pied de la lettre...

onagre = si on tourne les lettres = orange
bref, c etait une parenthése

[b]27 avril - Aujourd'hui orange.[/b]

Ah non. Aujourd'hui est un jour bleu.
Comment en serait-il autrement? Lundi est bleu, Avril est bleu, seul le 27 pourrait faire infléchir la tendance avec son vert inégal (le 2 étant plus pâle que le 7).
Au pire, avec un énorme effort, on pourrait vaguement envisager un espèce marron avec le concourt du 7 qui est parfois un peu transformiste (du fait de son "t" à sonorité marquante), à l'instar du V (du fait de sa proximité avec le B)... mais ce serait indéniablement capillotracté!


[b]28 avril - Aujourd'hui le confort c'est.[/b]

... pas possible! Trop de travail. Des cauchemars encore. En retard toujours. Ah si, il y aura eu un petit confort: les quelques mots laissés ici.

28 avril - "Aujourd'hui, le confort, c'est..."

Encore une fois, j'aimerais
Me réfugier chez moi, m'enrouler
En boule sur mon canapé,
Ne rien faire ou juste lire un livre.
Le confort, aujourd'hui, ce serait ça,
Confort, réconfort, refuge,
Mais je suis seule, dehors,
Dans ce monde si difficile qui m'entoure.

28 avril¨ Aujourd'hui le confort c'est...

Le confort, c'est la routine, c'est l'absence de nouveauté, c'est savoir que chaque chose est là, que chaque être va se comporter de telle façon si on s'y prend de telle façon, c'est oublier d'être en vie.
Sortir de sa zone de confort, pour se découvrir, pour oser la vie, oser voir l'autre tel qu'il est et non tel qu'on le croit ou qu'on le voudrait, oser des comportements nouveaux pour faire de sa vie ce que l'on rêve qu'elle soit, tendre vers la cohérence entre ce que l'on croit être, ce que l'on est et ce que l'on voudrait être.
A mort le confort

30 avril ¨ Aujourd'hui ce qui craque.

Les coutures de ma vie, ce matin, ont cédé. Elles ont laissé place une nouvelle fois aux plaies béantes du passé. Ces plaies qui cicatrisent un peu mais laissent des cicatrices à vif, qu'un simple courant d'air de sentiment peut rouvrir.
Les coutures ont cédé et je saigne des larmes de questions qui tournent et retournent dans ma tête.
Les choix que j'ai fait me coutent cher : une hospitalisation émotionnelle devient nécessaire, où l'anesthésie n'est plus possible. La morphine affective ne sert plus. Le saignement est trop important. Il faut stopper la fuite, peut-être en fuyant.
Bout du monde me voilà. Bout du monde qui, pourtant, je le sais, ne me sauvera pas.

29 avril - "Aujourd'hui, comment lui dire":

J'en ai trop dit, finalement. On s'est énervés, à tort ou à raison, on a parlé sans vraiment réussir à nous écouter, puis on a réussi à se calmer quand même. Et maintenant, il n'y a plus rien à dire, tout ça a disparu d'un coup et la question "comment lui dire" ne se pose plus. Tant pis...


30 avril - "Aujourd'hui, ce qui craque":

Ouf, ça craque dans l'épaule. Bonne excuse pour prendre un bain, même en milieu de journée. Vaut mieux que ce soit l'épaule qui craque que moi, d'ailleurs, parce que parfois, j'ai l'impression que je vais finir par le faire. Mais je tiens encore. Et aujourd'hui, dans le confort de mon chez-moi, ce qui craque, c'est uniquement mon épaule quand je la fais tourner.

1er mai ¨ Aujourd'hui comment je pense à demain.
2 mai ¨Aujourd'hui sucré.
3 mai ¨Aujourd'hui ce qu'il y a dedans.
4 mai ¨Aujourd'hui insecte.
5 mai ¨ Aujourd'hui je pourrais tout aussi bien.
6 mai ¨ Aujourd'hui un carré parfait.
7 mai ¨ Aujourd'hui pour de semblant.
8 mai ¨Aujourd'hui la ligne qui va de.

3 mai ¨Aujourd'hui ce qu'il y a dedans.

Du bazar voyons! Quoi d'autre?

5 mai ¨ Aujourd'hui je pourrais tout aussi bien

Aujourd'hui, je vais me lever, me laver, manger, aller au marché.
Mais aujourd'hui, je pourrais tout aussi bien, ne pas me lever, rêver, me reposer.
Comme je pourrais tout aussi bien, si ça me vient, aller prendre le train pour Gien

7 mai ¨ Aujourd'hui pour de semblant.

Pour de semblant, je vais aller bien. Pour de faux, parce qu'ils le valent bien.
Garder les larmes à l'intérieur, sourire, ne pas se vexer. Rester calme, respecter le programme.
J'ai le cœur au bord des lèvres et le corps au bord du gouffre.
Ne pas leur montrer. Ils n'essayent pas de comprendre. Tant mieux.
Sourire, polie, comme une enfant, leur enfant. Ils sont là, près de moi, mais ne me voient pas.

30 mai - Aujourd'hui la peine de

Samedi... Enfin le weekend et une journée de repos méritée après une semaine encore bien agitée. Flemme de me lever, de me doucher, de m'habiller, de m'activer... Et pourtant... Ma barre de pole me fait de l'oeil, mon appart' me crie rangement, dehors, le bleu du ciel est un appel à flemmarder en terrasse en regardant vivre Paris... Tout ça en vaut la peine mais pourtant... Non, là, décidément, je m'accorde le luxe du rien !

1er Juin — Aujourd'hui, que reste-t-il de ma gastro...

Hier matin, j'ai eu la visite plutôt saugrenue d'une "pas-si-amie" que ça, mais qui, depuis deux-trois ans, maintenant, s'immisce dans ma vie privée.
Oui, je veux, bien entendu, parler de ma fidèle gastro. Enfin, elle est plus entérite que gastro... Elle agit donc plutôt comme un tord-boyaux virulent et chiant... En général, elle ne reste pas longtemps, car je m'ennuie vite et elle le sent.
Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Et bien, elle commence à faire ses valises. Mais on sent bien qu'elle aimerait rester encore un peu. Hors de question ! Alors, je lui file un coup de main pour ces bagages. Ce soir, je lui appelle un taxi !
Vu son humeur massacrante, j'espère qu'elle ne l'emmerdera pas trop...

3 juin - Aujourd'hui je n'aime pas...

Je n'aime pas faire les courses.
A part l'emplacement pour les handicapés, les places sont trop étroites.
J'hésite sur le nombre, la grandeur et la teinte des bananes.
Une barquette de tomates familiale en action, pour ma pomme ?
Une grande boîte de thon ou deux petites ?
J'ai l'impression d'oublier...
La politesse dit : les courses pour la semaine passent après les deux articles.
Carte de réduction ? Mon voisin, hilare, « j'aime les hommes en solde ? »
Ça ne rentrera pas...
Trois étages avec mon fardeau.
J'ai le ventre plus gros que le frigo.

3 juin. Aujoud’hui je n’aime pas!

Aujourd’hui je n’aime pas les petits pois.
Quand ils croquent sous la dent, qu’ils pètent entre les doigts
Ils sont plutôt rigolos.
Mais s’il roulent sous le pied, filent se perdre sous l'armoire,
Sous le canapé, sous le bahut normand, sous les aisselles de Bonne - maman,
Quelle horreur!
Quelle odeur!
Et quelle poisse.

4 juin — Aujourd'hui une action soignée

Aujourd'hui, j'ai décidé de passer à l'action. Pour ce faire, j'ai pris rendez-vous avec mon banquier et je le lui ai dit. J'ai besoin d'action, j'en ai assez de réfléchir, des obligations de la vie de tous les jours...
Il m'en a proposé plusieurs. Il y avait des morceaux de choix. Ne sachant que choisir, je lui demandais conseil à ce conseiller, dont c'est le job, après tout. Après quelques instants de tergiversations, un loquet s'actionna dans mon esprit et tout devint limpide. J'optais donc pour une action de grâce. Tout à mon contentement, je pris congé de mon conseiller, lui souhaita bonne nuit, car la nuit porte conseil. Il me remercia et je rentrais tout plein d'entrain, mon action sous le bras !
Arrivé chez moi, j'étais tout excité et pressé de passer à l'action ! Je la pris dans mes bras, tout doucement, c'était la première fois qu'il y avait de l'action chez moi, alors je voulus la soigner, y faire attention...
Mais je ne dois pas être fait pour l'action, à la réflexion, car dès le lendemain, mon action s'effondra. Mais c'était un risque à courir, mon conseiller m'avait pourtant prévenu...
Il va falloir que je trouve autre chose...

Aujourd'hui 4 juin : Une action soignée

7h15.
Conscience professionnelle.
Un oeil sur la liste des présences, Bic m'a largué.
Un R ? Ce serait tout de même dommage.
Robert Myriam, liés ou en couple ?
Devrais-je répondre à l'excusé malchanceux ?
Prise de tête en perspective, cogitation activée.
Des signes sur le trajet ? Non point.
Parking accessible, porte fermée, un doute, les catholiques ont débarqué.
La photocopieuse et moi, solidarité féminine.
Fête Dieu, zéro pointé.
Cherche calendrier pour fille décalée.

5 juin — Aujourd'hui un parfum

Aujourd'hui, l'astre solaire a fait fuir les nuages. Il flotte ainsi dans une mer bleue, limpide, au dessus de nos têtes.
Il darde sur nous ses rayons de chaleur et de lumière qui nous réchauffent et nous éblouissent.
Cependant, sa présence nous incite à nous rafraichir : recherche d'ombre, hydratation.
Mais il y a une chose qui est très appréciable dans ces moments calorifères : un cône de glace !!
Ahhh... Extase fantasmagorique, entrechoc synaptique, activant les zones de plaisir qui déchargent en nous des doses de cheval d'endorphine ! Rien que d'y penser, les glandes salivaires buccales rentrent en action ! L'heure du choix à sonner !! Quel parfum ???
Heure cruelle du choix ! Des dizaines de parfum trônent dans le présentoir, toutes ces couleurs chatoyantes, ces effluves sirupeuses qui éveillent en nous un désir de possession ! Malheur, notre bourse ne nous permet l'achat que d'une seule boule, un seul parfum !!
Cerveau bloqué, centre de décision en panique ! Le centre de contrôle buccale est en pleine déroute. Résultat : on reste là, comme un con devant le présentoir, la bouche ouverte et le surplus de bave dégoulinant par la commissure des lèvres le long de notre menton !
Et on n'a toujours pas choisi le parfum !

5 juin : Aujourd'hui un parfum « d'oubli »

Attraction
Je me souviens du film
L'esprit impeccable de Michel Gondry
Pourquoi effacer ?
Je préfères récolter les mots
Ce qui est dit, je note
Ce qui est tu, me panique
Je devine les défauts de la fin
Partir plus tôt, je ne sais pas
Je veux vivre les histoires jusqu'à l'amertume
Tant pis, tant mieux
ça tourne !

6 juin : Aujourd'hui un jeu

J'aime les colles
Fantasmagorie
Qui est le bonbon ?
Peux pas l'encadrer
C'est quoi son trip ?
L'intuition, c'est de la triche
Le réalisme on s'en tape
Esquisse infernale
Je distribue les gages
« Miss prévision cataclysme, enchantée ! »
Naufrage imminent
Et puis quoi ?
Cool !

9 juin — Aujourd'hui, une lumière

Depuis toujours, je vis dans la pénombre.
Comme dans un tunnel remplis d'ombres.
Au loin, j'aperçois un point lumineux.
Mais plus j'avance, plus je me fais vieux
et moins, de la lumière, je m'approche.
Cela peut ressembler à un reproche,
Mais, sans aucune motivation réelle,
Sans l'amour véritable d'une demoiselle,
Je ne fais que trainer des pieds,
usant mes guêtres sur le pavé.
Oh, j'ai bien cru un moment trouver,
Lorsque je vis une lumière approcher.
La clarté enfin retrouvée m'aida à vivre
Elle ne dura pas bien longtemps, cependant.
Si seulement en arrière je pouvais revenir
A l'époque insouciante où j'étais enfant.
Mais depuis quelques temps, j'ai croisé le chemin
D'une belle personne, qui me ressemble beaucoup
Dont la lumière intense brille sans à-coup.
Ce n'est pas l'amour escompté, mais je suis serein,
Pour une fois, je sens que la route sera facilitée
La lumière du bout du tunnel étant en partie occultée.
Je vais enfin pouvoir me détendre, penser à autre chose
Et pourquoi pas, sans attendre, passer à autre chose....

En cette période de vacances, le sujet du jour semble prévu pour ceux et celles qui n'ont pas trop de temps à consacrer aux exercices d'écriture :

18 août : Aujourd'hui cinq mots essen­tiels.

... peut-être certain(e)s auront-ils / elles envie de se prêter au jeu ? D'autant que cette formule manque d'exemples ; j'ai remarqué que les suites de mots dans des registres très divers vont plus souvent par deux, par trois ou par quatre :


"du pain et des jeux"

"amour, gloire et beauté"

"prudence, justice, force et tempérance."


Et pour ce qui me concerne, en cinq sens mais plus de cinq mots :

Un massif de lavande, le frottement de mes doigts contre ses feuilles, l'odeur et le nectar de ses fleurs, le son de ses butineurs.

Oui, les sens sont des mots, car les silences sont des lettres... Les 'mots', c'est la vanité de l'homme contre la nature... C'est l'ombre, par la lumière... C'est un froissement, qui parle d'un autre froissement. Il n'y a qu'un seul mot, dont on murmure chacun les syllabes, les unes après les autres, les uns après les autres... Il n'y a qu'un seul mot essentiel, que l'on a pas fini de prononcer : c'est Ohm... de l'ombre à la lumière, de l'amour à la haine, c'est Ohm... du blanc jusqu'au noir, et du danger à l'espoir, c'est Ohm... de A à Z, et des vagues aux oiseaux, c'est Ohm... c'est Ohm, jusque de par entre les hommes...

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