6 ans, ne veut plus aller à l'école :voir un psy sco ? école à la maison ?

Bonjour,

En 1 mois, ma fille a réussi à ne pas aller à l'école 2 fois (lenteur digne d'un paresseux le matin au réveil). Raison : c'est nul d'écrire, c'est nul de lire. En creusant, pour la 1ère fois il s’avérait qu'ils ont fait beaucoup d'exercices d'écriture et qu'elle avait mal au bras : j'en ai parlé à la maîtresse et elle a mieux réparti les exercices. Mais la 2è fois, je n'ai pas trouvé de raison malgré une longue discussion. Quand je l'écoute, j'entends une petite fille qui voudrait aller à l'école comme ça lui plairait, un jour oui, un jour non, voire même y aller pour les récréations et rester à la maison sinon (encore qu'elle se plaint aussi souvent qu'elle s'ennuie à la maison). Nous avons parlé de l'école à la maison, mais pour elle c'est incompréhensible de ne pas pouvoir inviter tous les jours des copains à la maison si elle ne les voit plus à l'école ("c'est nul, je peux jamais faire ce que je veux quand je veux!)
Bref, je me demande si c'est parce qu'elle s'ennuie ou si c'est qu'elle ne supporte pas la frustration (elle est perfectionniste et quand elle n'arrive pas à faire quelque chose, la chose en question devient "nulle") de ne pas avoir le niveau qu'elle aimerait avoir en écriture (en lecture elle se débrouille bien), ou si c'est encore autre chose

J'ai peur que la situation ne dégénère et me sens impuissante :
Avez-vous rencontré le même genre de difficultés ? comment avez-vous géré ?
est-ce qu'un psy sco peut intervenir sur ce genre de "difficultés" à ce stade ?
je préférerais éviter l'école à la maison car je n'arrive pas à me représenter comment on gère ça et en terme de comportements (en particulier si elle considère que le programme est nul et fait le paresseux ou la forte tête en représailles) et en terme de temps (garder du temps pour moi + travail). Mais bon, si à la fin ça devait être une solution, j'aimerais avoir des retours d'expériences sur les points que j'appréhende.

Merci

On dirait mon fils tout craché, mais il est en grande section maternelle, aura six ans en juillet et sera au CP en septembre.
Je ne peux pas t'aider, mais compte sur toi pour m'ouvrir le chemin.

Merci.

Beaucoup d'enfants rechignent à aller à l'école, sans pour autant que cela ait un lien avec la douance.

Avoir les conseils d'un professionnel (psy) ne pourra que t'aider à y voir plus clair. Mais déjà, en parler avec sa maîtresse.

Moi je dis que rechigner à aller à l'école c'est déja un signe d'intelligence !

hé vite hé a écrit:

Pas d'incitation à la violence envers les institutions officielles. Merci.

Ça vaut ce que ça vaut, mais pour questionner une personne sur ses vrais motivations, disons ses motivations profonde, il y a une technique simple et efficace, la technique du pourquoi.

Avec un enfant ça peut même prendre la forme d'un jeu, il suffit de poser une question puis de questionner la réponse, jusqu'à épuisement :

- Pourquoi ne veux tu pas aller à l'école ?
- Parce que je n'aime pas les cours.
- Ah ok, mais pourquoi n'aimes tu pas les cours ?
- Parce que je m'ennuie, c'est nul.
- Et pourquoi c'est nul ?
- Parce que je suis meilleur que tout les autres et c'est pas drôle.
- Et pourquoi c'est pas drôle ?
- Parce que je suis tout seul du coup.

Au bout d'un moment, on juge qu'on a assez creusé, et on déduit, dans cet exemple, que le problème n'est pas d'aller à l'école, mais de ne pas se sentir isolé dans la classe. On peux donc traiter la cause et pas le symptôme.

Mon grand est descolarisé (mais il est grand, il a 15 ans). Il a été desco la première fois en 4 eme et c'est dur dur de travailler à coté si un enfant est scolarisé à la maison.
C'est dur de trouver un équilibre entre ce que veut/peut un enfant et ce que nous, parents nous voulons.
J'obligeais mon fils à aller à l'école et il a développé une vrai phobie scolaires (je ne sais pas comment cela se serai passé si j'avais fait autrement).
Pour mes 2 filles, testées jeunes je ne les force pas à aller à l'école. numéro 2 est au collège et elle aime y aller pour voir ses amiEs. Plus jeune elle avait besoin de pause de temps en temps et nous mentions aux maitresses. C'est la psy que j'avais vu pour le WISC4 qui m'avait conseillé de faire cela.
L'année de CP c'est très bien passé pour ma fille, elle ratait un jours toutes les 2 ou 3 semaines mais le maitre était au courant: il acceptait que Jeanne ne vienne pas lorsqu'elle ne voulait vraiment pas venir. Mais il y avait une raison: elle ne supportait pas les dictées, elle avait trop peur de se tromper. Le maitre lui a dit qu'elle n'était pas obligé de faire les dictées et ça allait mieux. Cette année c'est très compliqué avec sa maitresse et nous envisageons de la déscolariser jusqu'à l'année prochaine.
Par contre il y a des sorte de régles, les enfants ne peuvent pas rater l'école quand ils veulent. C'est de temps en temps "pour se reposer de l'école". Si c'est trop souvent, par respect pour la maitresse je leur dis qu'elles feront l'instruction à la maison. Du coup les 2 filles ont bien gérer leurs absences.
Essaye peut être de voir si c'est les mêmes jours ou les mêmes activités qui angoissent ta fille? Peut être un saut de classe est nécessaire?
Mon fils est en avance de presque 2 ans, mes filles ont une scolarité normale.

Hello !
Pataton a eu aussi sa période : je veux pas y aller, c'est nul.
Nulle la maitresse, nuls les exercices, nul moi etc... tous les nuls possibles et imaginables.
Ce que m'a proposé alors le pédopsy c'est de lui dire que bah ma foi moi aussi y'a des jours où j'ai pas envie d'aller bosser mais faut y aller quand même. Grosso modo, t'as pas le choix !
C'est peut-être pas nécessaire de dire à ta fille que l'école à l'école n'est pas obligatoire, qu'il est possible de faire l'école à la maison.
Lui rappeler que l'école c'est celle aussi de la vie et de l'apprentissage du vivre ensemble et de la contrainte (le gros mot !) liée au groupe et aux règles.
Toujours rappeler aussi qu'un enfant est un enfant, aussi intelligent soit-il, il lui faut faire et refaire, s'entrainer pour apprendre, savoir et être au top (de l'écriture par exemple).
Tu sais Pataton aussi voulait savoir lire comme moi au bout de 3 semaine de CP... Obligée de lui dire que c'était IMPOSSIBLE. Que TOUT LE MONDE est passé par là, l'échec, la difficulté etc...
Bref, la culture de l'effort est toujours à travailler.

Je tiens à préciser qu'il n'y a pas de phobie scolaire chez mon fils, que sa maitresse est étonnée, puisqu'elle nous dit que c'est un élève moteur dans la classe.
De toute façon, CP école obligatoire, on verra.

Pour l'écriture, je le verrai bien médecin plus tard.

Psychologue ou pédopsychiatre psychothérapeute (pas trop "psychanalyse" mais plutôt orienté-e attachement précoce, thérapies systémiques, traumas....).

Les parents aussi peuvent entamer un "travail sur eux" et/ou une thérapie familiale pour aider leurs enfants ;-)

Suce ces p'tits Bleus ! a écrit:Je tiens à préciser qu'il n'y a pas de phobie scolaire chez mon fils, que sa maitresse est étonnée, puisqu'elle nous dit que c'est un élève moteur dans la classe.
De toute façon, CP école obligatoire, on verra.

Pour l'écriture, je le verrai bien médecin plus tard.

et bin moi il écrit super bien, nananère !!! mais il lit comme une patate !

Les deux premières années à l'école primaire, j'étais tout le temps absente, parfois quasi un jour sur deux. Pas seulement parce que j'étais souvent malade, mais aussi parce que c'était parfois insupportable - je subissais du harcèlement de la part de mes camarades de classe, sur fond de suspicion de la part des maîtresses et de la direction parce que j'étais trop bonne élève... (On reprochait à ma mère de trop me faire travailler alors que je ne faisais que le minimum nécessaire.) Je pense que c'était à l'époque la meilleure chose à faire, c'était la seule école primaire dans le coin - j'ai changé d'école au bout de deux ans, mais c'était un contournement de la carte scolaire.

Je pense que pour ta fille, il faudrait déjà essayer de voir d'où vient exactement le problème, ennui, perfectionnisme/frustrations, problèmes avec les camarades ou la maîtresse... Puis adapter la stratégie en fonction de ça. Parler avec la maîtresse est certainement un premier pas utile, mais elles ne disent/voient pas toujours tout, d'où l'importance d'avoir l'avis de ta fille.

Patate a écrit:

Suce ces p'tits Bleus ! a écrit:Je tiens à préciser qu'il n'y a pas de phobie scolaire chez mon fils, que sa maitresse est étonnée, puisqu'elle nous dit que c'est un élève moteur dans la classe.
De toute façon, CP école obligatoire, on verra.

Pour l'écriture, je le verrai bien médecin plus tard.

et bin moi il écrit super bien, nananère !!! mais il lit comme une patate !

Ben purée, qu'il garde la frite et finisse à Dauphine.

Mon fils adore l'école. C'est la récré son cauchemard.
Il me semble dans ma logique à moi qu'un enfant qui préfère la récré à la classe et qui a plein de copains aura moins de risque de développer une phobie scolaire non ?

Nous on leur dit que de toute façon nous ne sommes pas à la maison dans la journee et que l'école c'est obligatoire.
Ça évite les fantasmes...

hé vite hé a écrit:

+1

Je prefere ne pas developper, je vais etre... "abrupt", on va dire...  

(Sauf dans le cas de Fleur Bleue, c'est evident...)

Le grand a développé une phobie scolaire en peu de temps, alors que sa scolarité n'avait posé aucun problème jusque lors. (Il était en CM2).
Avec le recul, je n'ai pas vu de signe avant coureur...Il avait des amiEs, faisait du sport en dehors avec certains en club. Il avait toujours de bonnes notes mais pas excellente et il ne se mettait pas la pression.
Et puis en quelques semaines il n'a plus voulu aller à l'école mais sans le dire: il a été malade et les maladies trainaient en longueur. Ensuite lorsque je ne travaillais pas, il mangeait le midi avec moi et ses 2 soeurs et il se couchait sur le canapé et impossible de le réveiller à 13H10 pour retourner à l'école.
Je voyais un psy à l'époque car son instit ne le supportait pas: elle disait qu'il gigotait sur sa chaise, lisait des livres en cachette, avait les cheveux longs et elle voulait que je lui coupe...
J'ai essayé de trouver une solution avec l'instit car je l'obligeait à aller à l'école mais une fois devant la cour c'est compliqué de l'obliger à rentrer dans l'école: je le poussais, l'engueulais...
Et la maitresse ne m'aidait pas, elle me disait devant lui "Si vous n'êtes pas capable d'obliger à aller votre école c'est à cause de l'éducation que vous donnez à votre enfant je ne peux rien faire pour vous".
Un jour j'ai craqué et je l'ai ramené à la maison, c'était 3 semaines avant la fin de l'année. Elle l'avait humilié plusieurs fois devant ses camarades, j'ai écris une lettre à l'inspecteur pour expliquer pourquoi il n'allait plus à l'école. En parallèle, et sur conseil du psy je demandais qu'il saute la 6eme pour rentrer en 5eme, ça a été refusé par l'instit mais validé en appel et mon fils a fait sa rentrée en 5eme dans le collège (mais c'est une autre histoire).
Je veux juste préciser que dans l'asso pour enfant précoce que je fréquente j'ai rencontré plusieurs parents avec des enfants déscolarisés pour phobie scolaire et, en tant que parent, on y peut pas grand chose. Si, lorsque tu dis à ton enfant "il faut y aller", il y va, à l'école, c'est qu'il ne souffre pas de phobie scolaire. C'est mon avis. Et la phobie peut arriver très vite, la psy qui suivait mon fils me disait que c'est une dépression avec tous les symptômes de la dépression, le terme "phobie scolaire" fait moins peur.
Et pour l'éducation que je donnais, et dont les instits critiquaient: nous étions dans un petit village, j'étais "l'écolos du village" avec écharpe de portage, couche lavable, maison avec panneau photovoltaïque...
nous avons vendu la maison et changé de village pour que les enfants changent d'école:résultat cette année ma fille à une instit qui était dans l'ancienne école que j'ai quitté et ça se passe mal avec ma fille: certains instits détestent les enfants précoces, la psy qui suivait mes enfants disaient que ces instits sont jaloux de l'intelligence des EIP.

merci pour vos suggestions et témoignages

j'en lis des douloureux, j'espère que nous n'arriverons pas à ce point de difficultés et que ça s'arrangera pour vous. L'instit me paraît plutôt à l'écoute ici, c'est déjà ça.

Par contre pas de chance : hier elle était absente et a été remplacée par une autre qui a tapé (tapoté?) la tête de ma fille (ma fille est extremement sensible du cuir chevelu, des fois je la caresse et ca lui fait mal, on a demandé à la directrice de voir ce qu'il s'est passé, si c'était une méthode "éducative" ou une tentative -complétement- échouée de complicité). Du coup ce matin, ça a été très dur pour y retourner.

Bref, la technique des explications rationnelles du pourquoi aller à l'école ne marchent pas (s'entraîner, répéter, pour devenir meilleur; apprendre de ses erreurs).

La technique du pourquoi : merci Paradoxe! on a pu trouvé la raison profonde du deuxième et troisième refus d'aller à l'école : donc la maîtresse faisait jusqu'à récemment des jeux sur les syllabes et elle a arrêté, donc ma fille trouve : que ça ne va pas assez vite et qu'on ne fait pas assez d'exercices sur les syllabes : en décodé ça donne : si ça doit être que sérieux l'apprentissage, alors faudrait que ce soit plus rapide et moins répétitif les leçons (pas refaire une leçon déjà faite), mais le mieux serait de conserver l'aspect ludique. Donc je vais en discuter avec la maîtresse maintenant pour voir si elle peut lui proposer quelque chose (genre lui donner les jeux si elle refait une leçon).

Je suis content que ça ai pu aider. C'est une technique utile avec les adultes aussi

Juste au cas où, quand j’étais enfant, à l'école primaire, pour ne pas m'ennuyer en cours et ne pas déranger la classe, je construisais des formes en papier. Des cubes, des tétraèdres, etc., ça faisait des petites maisons de papier et je les juxtaposais pour faire des villages. S'occuper avec une activité physique, manuelle, tout en écoutant le cours peut aider à diluer l’écart de niveaux entre les élèves de la classe.