C'est décousu...mais c'est déjà ça
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Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
Bonne année !!!
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Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
Allez...Je reprends le fil du rapiéçage.
C'est le printemps, l'énergie de croissance pointe avec la chaleur du soleil qui nous parvient enfin depuis 2 jours, cela fait un bien fou, recharge la batterie interne, et meut mon élan de créativité/création/vie.
2 ans 1/2 après mon (re)démarrage de vie, me voilà à l'ère de la socialisation...je suis dans les temps^^
Ma première année d'installation a été intense, découverte du libéral, liberté d'expression de Soi et de ses valeurs, formations en parallèle (x3). Bref, j'étais centrée à la tâche, à bon escient.
Cette année est celle de l'envol. Celle où mon activité devrait me rémunérer pleinement, en relais de l'aide au retour à l'emploi que j'avais pu négocier en démissionnant de mon fonctionnariat. Cela m'a permis de ne pas travailler pour le sou, mais oeuvrer selon mon être. Ce sentiment est précieux pour la sincérité de l'intention mise au service de mes patient(e)s.
La base, l'aire d'envol est construite, posée.
Le déploiement envisageable, pour rendre plus confortable ce tout en création, sera d'oser le groupe, les conférences...transmettre au delà d'une cellule familiale. Probablement écrire (livres, essais, pensées, digressions philosophiques...), également, pour ordonner et transmettre mes réflexions. Renforcer mon estime de moi, et élargir mes limitations.
L'élan/le besoin est là. Le support n'est pas encore matérialisé, il y a trop en même temps, avec cette transversalité et cette arborescence qui rend la lecture de la vie riche et complexe.
J'éprouve un sentiment profond de remettre de l'humanité et du sentiment au coeur de la création et de la conception d'un enfant. Mes consultations de 75 minutes laissent place à l'entièreté de la situation, et mon intention est d'apaiser au mieux le couple en vue de pouvoir faire place et accueillir avec bienveillance leur enfant. Qu'ils mettent du mieux que possible du coeur à leur ouvrage...
Il faut du temps pour que la vie se pose, se détende, s'harmonise dans son expression. Selon où l'instant nous porte, je propose une écoute, un contact haptonomique, un aiguillage par acupuncture, un discours réflexif...tempérer la notion d'urgence, prendre le temps de vivre l'instant, remettre le symptôme somatique ou psychique dans son contexte, son environnement, soulignant ainsi la complexité du vivant.
Tenter au mieux de ne rien vouloir pour l'autre. Mettre ma personne, mon être, à son service, le temps d'un accompagnement dans une période de vie appelant à.
Accepter l'inconfort du doute, de la non-linéarité de l'instant, laisser être ce qui est, oser être dans l'instant, avec tout ce que je suis.
C'est agréable de pouvoir se sentir Soi, et de pouvoir composer avec.
C'est le printemps, l'énergie de croissance pointe avec la chaleur du soleil qui nous parvient enfin depuis 2 jours, cela fait un bien fou, recharge la batterie interne, et meut mon élan de créativité/création/vie.
2 ans 1/2 après mon (re)démarrage de vie, me voilà à l'ère de la socialisation...je suis dans les temps^^
Ma première année d'installation a été intense, découverte du libéral, liberté d'expression de Soi et de ses valeurs, formations en parallèle (x3). Bref, j'étais centrée à la tâche, à bon escient.
Cette année est celle de l'envol. Celle où mon activité devrait me rémunérer pleinement, en relais de l'aide au retour à l'emploi que j'avais pu négocier en démissionnant de mon fonctionnariat. Cela m'a permis de ne pas travailler pour le sou, mais oeuvrer selon mon être. Ce sentiment est précieux pour la sincérité de l'intention mise au service de mes patient(e)s.
La base, l'aire d'envol est construite, posée.
Le déploiement envisageable, pour rendre plus confortable ce tout en création, sera d'oser le groupe, les conférences...transmettre au delà d'une cellule familiale. Probablement écrire (livres, essais, pensées, digressions philosophiques...), également, pour ordonner et transmettre mes réflexions. Renforcer mon estime de moi, et élargir mes limitations.
L'élan/le besoin est là. Le support n'est pas encore matérialisé, il y a trop en même temps, avec cette transversalité et cette arborescence qui rend la lecture de la vie riche et complexe.
J'éprouve un sentiment profond de remettre de l'humanité et du sentiment au coeur de la création et de la conception d'un enfant. Mes consultations de 75 minutes laissent place à l'entièreté de la situation, et mon intention est d'apaiser au mieux le couple en vue de pouvoir faire place et accueillir avec bienveillance leur enfant. Qu'ils mettent du mieux que possible du coeur à leur ouvrage...
Il faut du temps pour que la vie se pose, se détende, s'harmonise dans son expression. Selon où l'instant nous porte, je propose une écoute, un contact haptonomique, un aiguillage par acupuncture, un discours réflexif...tempérer la notion d'urgence, prendre le temps de vivre l'instant, remettre le symptôme somatique ou psychique dans son contexte, son environnement, soulignant ainsi la complexité du vivant.
Tenter au mieux de ne rien vouloir pour l'autre. Mettre ma personne, mon être, à son service, le temps d'un accompagnement dans une période de vie appelant à.
Accepter l'inconfort du doute, de la non-linéarité de l'instant, laisser être ce qui est, oser être dans l'instant, avec tout ce que je suis.
C'est agréable de pouvoir se sentir Soi, et de pouvoir composer avec.
Ayla- Messages : 562
Date d'inscription : 30/09/2014
Age : 39
Localisation : Ici et ailleurs
Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
Article https://nospensees.fr/lheritage-emotionnel-de-nos-ancetres/
Nous sommes le fruit de l’union entre un ovule et un spermatozoïde, mais également le produit de désirs, de fantasmes, de craintes et de toute une constellation d’émotions et de perceptions, qui se sont mélangées pour donner lieu à une nouvelle vie.
On parle aujourd’hui du concept de “roman familial”. Dès qu’une personne naît, elle commence à écrire une histoire avec ses actes.
Si on observe les histoires de chacun des membres de la famille, on trouve des coïncidences essentielles et des axes communs. Il semblerait que chaque individu soit un chapitre d’une histoire plus grande, qui s’est écrit tout au long des générations.
Ce que l’on hérite particulièrement des générations précédentes sont les cauchemars, les traumatismes, les expériences non abouties.
Le processus de transmission transgénérationnel est inconscient. En général, il s’agit de situations cachées ou confuses, qui provoquent de la honte ou de la peur. Les descendant-e-s des personnes qui ont souffert de traumatisme non traité portent le poids de ce manque de résolution du problème. Ils ressentent ou pressentent la présence de cette chose bizarre, qui gravite comme un poids, mais qui ne peut pas être défini.
Une arrière-grand-mère abusée sexuellement, par exemple, peut transmettre les effets de son traumatisme mais pas son contenu. Peut-être que ses enfants, ses petits-enfants et ses arrières-petits-enfants ressentent l’écho d’une certaine intolérance vis à vis de la sexualité, ou une méfiance viscérale face aux membres du sexe opposé, ou une sensation de désespoir qui ne cesse jamais.
Cet héritage émotionnel peut aussi se manifester comme une maladie. La psycho-analyste française Françoise Dolto a affirmé la chose suivante : “Ce qui est tu à la première génération, la seconde le porte dans son corps”.
Tout comme il existe un “inconscient collectif”, il est évident qu’il y a un “inconscient familial”. Dans cet inconscient, résident toutes ces expériences passées sous silence, qui d’une manière ou d’une autre ont été tues car elles constituaient un tabou : suicides, avortements, maladies mentales, assassinats, faillites, abus etc. Le traumatisme a tendance à se répéter dans la seconde génération, jusqu’à ce qu’il trouve une voie pour en prendre conscience du problème et le résoudre.
Les mal êtres physiques ou émotionnels, qui semblent n’avoir aucune explication, peuvent être “un appel” pour prendre conscience de ces secrets, ou de ces vérités silencieuses, qui ne se trouvent pas dans la vie de la personne, mais dans celle de l’un de ses ancêtres.
Le chemin vers la compréhension de l’héritage émotionnel
Il est naturel que, face à des expériences traumatisantes, les gens réagissent en essayant d’oublier. Peut-être que le souvenir est trop douloureux et qu’ils pensent qu’ils ne seront pas capables de souffrir pour ensuite oublier. Ou peut-être que la situation compromet la dignité propre, comme dans le cas des abus sexuels : au lieu de se concevoir comme une victime, on ressent de la honte. Ou tout simplement, on veut éviter le jugement des autres. C’est pour cela que le fait est enterré et on considère qu’il ne faut plus en parler.
Ce type d’oubli est artificiel. En réalité, on n’oublie pas, mais on réprime le souvenir. De même, ce qui est réprimé, est tourné et retourné dans tous les sens. C’est une répétition réprimée sans fin.
Cela signifie qu’une famille qui a vécu le suicide de l’un de ses membres, le revivra probablement dans une autre génération. Si à un moment donné, la situation n’a pas été creusée et digérée, il reste un fantôme flottant dans l’air, qui réapparaîtra tôt ou tard. C’est ce qui arrive avec tous les types de traumatismes.
Article cairn : Le rôle du transgénérationnel dans le lien du couple https://www.cairn.info/revue-le-divan-familial-2007-1-page-69.htm
Nous avançons alors comme hypothèse que le lien conjugal se construit et repose sur les failles de la filiation de chacun des partenaires.
Ce qui est sans doute à l’œuvre dans la rencontre, et sur le mode le plus inconscient, ce sont les résonances des aspects transgénérationnels au sein des lignées de chaque partenaire. Le choix de vie commune avec tel ou tel partenaire s’effectue sur la collusion des aspects transgénérationnels des deux lignées.
À l’arrivée d’un enfant, le lien de couple cohabitant désormais avec le lien parental, à l’adolescence des enfants, lors du vieillissement du couple, et de certains événements de la vie familiale (incidents, accidents, psychiques ou somatiques), ces aspects transgénérationnels vont ébranler le lien de couple jusqu’à ouvrir parfois la « boîte de Pandore » (E. Granjon, 1989), faite de pactes dénégatifs, et provoquer alors une crise du couple pouvant aller à la rupture. L’évolution des cycles de la vie familiale (de la position de couple à la position couple-parentale, puis à la position de belle-famille et enfin grand-parentale) suppose un écart possible pour l’accueil du tiers (par exemple, l’enfant), donc un réaménagement de la vie du couple, un chemin à parcourir du « deux ne font qu’un » à l’ouverture sur l’avenir, sur l’autre. Or la transmission psychique transgénérationnelle, lorsqu’elle devient prévalente, lorsqu’il y a trop de « trous » dans le tissu mythique familial, empêche l’écart nécessaire pour l’accueil du tiers et bloque l’évolution de la vie familiale ; ceci entraîne des fonctionnements intra-familiaux sur le mode du collage-rupture (cf. la position narcissique paradoxale, les positions perverses narcissiques) et de grandes souffrances du groupe familial. C’est alors que le transgénérationnel est à l’œuvre dans la crise du couple qui se défait sur le mode de sa construction même, la déliaison étant au premier plan et la temporalité figée. Le couple fonctionne alors en cercle vicieux, sans issue possible, ni ensemble, ni séparé.
En conséquence, nous proposons que le socle inconscient du couple repose, ainsi que sur les failles de la filiation, sur les négatifs de la transmission.
Ceci nous amène à penser que le transgénérationnel, le fond, pour chacun de nous, donnerait le « noyau mélancolique » (cf. le noyau froid de C. Janin, 1999), en lien avec l’irreprésentable, le non élaborable, les angoisses d’effondrement, sur lequel à l’adolescence le remaniement pulsionnel est à l’origine d’un « noyau hystérique » (le noyau chaud, C. Janin, 1999), en lien avec le fonctionnement œdipien. En effet selon cet auteur :
le noyau froid se forme lors du premier temps précoce du traumatisme, qui correspond au non-respect des besoins de l’enfant et au défaut de la fonction encadrante de la mère. Nous mettons cela en relation avec les expériences du traumatisme précoce et le défaut fondamental dont parle M. Balint (1967), à propos du désaccordage, manque d’ajustement dans la relation primaire.
La relation primaire est elle-même enracinée sur le fond transgénérationnel des deux parents.
le noyau chaud : deuxième temps du traumatisme, correspond à la sexualisation du premier temps traumatique.
le troisième temps : après la puberté, le trauma paradoxal est constitué de ces deux noyaux.
C. Janin propose donc une théorie du traumatisme en trois temps.
Quand les traces creuses transgénérationnelles sont prévalentes, le noyau mélancolique envahit le moi, le clive, et, à l’adolescence, le noyau chaud et le noyau froid se trouvent alors en situation paradoxale. Parfois sous un vernis œdipien se cachent des angoisses d’abandon, d’effondrement et une pathologie narcissique. L’adolescent est en proie à des troubles graves de la personnalité : tendances suicidaires, addictions, anorexie, boulimie, faux self, persécution, hystérie décompensée, etc. La compulsion de répétition occupe la scène familiale, il y a un collage aux fonctionnements familiaux antérieurs, sans écart possible ni transformation et de ce fait une prévalence des liens narcissiques.
La thérapie permet la contenance, la reconnaissance des souffrances primaires dans un premier temps, leurs résonances dans le lien de couple, puis la « libidinalisation » du noyau mélancolique dans un deuxième temps permettant leur intégration, via la dynamique transféro-contre-transférentielle et intertransférentielle. Des fonctionnements en clivage, on s’achemine vers des fonctionnements de type plus névrotique, vers une intégration progressive.
L’approche psychanalytique groupale du couple permet un travail sur la résonance des aspects transgénérationnels dans le lien de couple (« boîte de Pandore », contenant des vécus d’effondrement, des angoisses d’abandon, des fonctionnements paradoxaux et pervers narcissiques, en défense) au sein des lignées de chaque partenaire.
La psychanalyse du couple permet un travail d’assouplissement des fonctionnements psychiques au travers des générations, avec de l’écart possible favorisant les processus d’individuation, et facilite l’accès à l’interfantasmatisation et à la transformation. Au sein du « néo-groupe », couple et thérapeute(s), via la dynamique transféro-contre-transférentielle (et intertransférentielle), une nouvelle histoire mythique se reconstruit, palliant en partie les trous des lignées et renonçant parfois à savoir, acceptant le point aveugle, une véritable mythopoïèse se trame et se développe. Ainsi le couple en s’appropriant son histoire sera plus à même de décider de son évolution, tout en respectant les individualités.
Nous sommes le fruit de l’union entre un ovule et un spermatozoïde, mais également le produit de désirs, de fantasmes, de craintes et de toute une constellation d’émotions et de perceptions, qui se sont mélangées pour donner lieu à une nouvelle vie.
On parle aujourd’hui du concept de “roman familial”. Dès qu’une personne naît, elle commence à écrire une histoire avec ses actes.
Si on observe les histoires de chacun des membres de la famille, on trouve des coïncidences essentielles et des axes communs. Il semblerait que chaque individu soit un chapitre d’une histoire plus grande, qui s’est écrit tout au long des générations.
Ce que l’on hérite particulièrement des générations précédentes sont les cauchemars, les traumatismes, les expériences non abouties.
Le processus de transmission transgénérationnel est inconscient. En général, il s’agit de situations cachées ou confuses, qui provoquent de la honte ou de la peur. Les descendant-e-s des personnes qui ont souffert de traumatisme non traité portent le poids de ce manque de résolution du problème. Ils ressentent ou pressentent la présence de cette chose bizarre, qui gravite comme un poids, mais qui ne peut pas être défini.
Une arrière-grand-mère abusée sexuellement, par exemple, peut transmettre les effets de son traumatisme mais pas son contenu. Peut-être que ses enfants, ses petits-enfants et ses arrières-petits-enfants ressentent l’écho d’une certaine intolérance vis à vis de la sexualité, ou une méfiance viscérale face aux membres du sexe opposé, ou une sensation de désespoir qui ne cesse jamais.
Cet héritage émotionnel peut aussi se manifester comme une maladie. La psycho-analyste française Françoise Dolto a affirmé la chose suivante : “Ce qui est tu à la première génération, la seconde le porte dans son corps”.
Tout comme il existe un “inconscient collectif”, il est évident qu’il y a un “inconscient familial”. Dans cet inconscient, résident toutes ces expériences passées sous silence, qui d’une manière ou d’une autre ont été tues car elles constituaient un tabou : suicides, avortements, maladies mentales, assassinats, faillites, abus etc. Le traumatisme a tendance à se répéter dans la seconde génération, jusqu’à ce qu’il trouve une voie pour en prendre conscience du problème et le résoudre.
Les mal êtres physiques ou émotionnels, qui semblent n’avoir aucune explication, peuvent être “un appel” pour prendre conscience de ces secrets, ou de ces vérités silencieuses, qui ne se trouvent pas dans la vie de la personne, mais dans celle de l’un de ses ancêtres.
Le chemin vers la compréhension de l’héritage émotionnel
Il est naturel que, face à des expériences traumatisantes, les gens réagissent en essayant d’oublier. Peut-être que le souvenir est trop douloureux et qu’ils pensent qu’ils ne seront pas capables de souffrir pour ensuite oublier. Ou peut-être que la situation compromet la dignité propre, comme dans le cas des abus sexuels : au lieu de se concevoir comme une victime, on ressent de la honte. Ou tout simplement, on veut éviter le jugement des autres. C’est pour cela que le fait est enterré et on considère qu’il ne faut plus en parler.
Ce type d’oubli est artificiel. En réalité, on n’oublie pas, mais on réprime le souvenir. De même, ce qui est réprimé, est tourné et retourné dans tous les sens. C’est une répétition réprimée sans fin.
Cela signifie qu’une famille qui a vécu le suicide de l’un de ses membres, le revivra probablement dans une autre génération. Si à un moment donné, la situation n’a pas été creusée et digérée, il reste un fantôme flottant dans l’air, qui réapparaîtra tôt ou tard. C’est ce qui arrive avec tous les types de traumatismes.
- NB/Notes:
NB1: je ne suis pas fan de l'écriture, mais le contenu est intéressant...à conjuguer avec article suivant
NB2: dans une temporalité (relativo-approximative...) adaptée aux extraits de cet article, les trentenaires d'aujourd'hui sont de la troisième génération des vingt/trentenaires de 1939-45 (grands-parents / petits-enfants), eux-même deuxième génération des vingt/trentenaires de 1914-1918 (arrières grands-parents. Nos arrières grands parents ont vécu 2 guerres à l'âge adulte, nos grands-parents une dans l'enfance, une dans leur vingtaines...C'est déjà suffisant pour établir 1ère génération ces arrières-grands-parents. Y'a déjà matière à décanter.
Bien que penser les 4e-5ème générations puisse être pertinent, car à ce jour, ceux qui se lancent dans la parentalité, sous cet angle de vue, donnent l'encre et la feuille pour le chapitre de la quatrième génération...penser le passé éclairerait-il l'avenir? la question de mon instant présent...le temps est relatif, la psyché est intemporelle, les instants se suivent ou se superposent selon notre angle de vue et de conscience.
Article cairn : Le rôle du transgénérationnel dans le lien du couple https://www.cairn.info/revue-le-divan-familial-2007-1-page-69.htm
Nous avançons alors comme hypothèse que le lien conjugal se construit et repose sur les failles de la filiation de chacun des partenaires.
Ce qui est sans doute à l’œuvre dans la rencontre, et sur le mode le plus inconscient, ce sont les résonances des aspects transgénérationnels au sein des lignées de chaque partenaire. Le choix de vie commune avec tel ou tel partenaire s’effectue sur la collusion des aspects transgénérationnels des deux lignées.
À l’arrivée d’un enfant, le lien de couple cohabitant désormais avec le lien parental, à l’adolescence des enfants, lors du vieillissement du couple, et de certains événements de la vie familiale (incidents, accidents, psychiques ou somatiques), ces aspects transgénérationnels vont ébranler le lien de couple jusqu’à ouvrir parfois la « boîte de Pandore » (E. Granjon, 1989), faite de pactes dénégatifs, et provoquer alors une crise du couple pouvant aller à la rupture. L’évolution des cycles de la vie familiale (de la position de couple à la position couple-parentale, puis à la position de belle-famille et enfin grand-parentale) suppose un écart possible pour l’accueil du tiers (par exemple, l’enfant), donc un réaménagement de la vie du couple, un chemin à parcourir du « deux ne font qu’un » à l’ouverture sur l’avenir, sur l’autre. Or la transmission psychique transgénérationnelle, lorsqu’elle devient prévalente, lorsqu’il y a trop de « trous » dans le tissu mythique familial, empêche l’écart nécessaire pour l’accueil du tiers et bloque l’évolution de la vie familiale ; ceci entraîne des fonctionnements intra-familiaux sur le mode du collage-rupture (cf. la position narcissique paradoxale, les positions perverses narcissiques) et de grandes souffrances du groupe familial. C’est alors que le transgénérationnel est à l’œuvre dans la crise du couple qui se défait sur le mode de sa construction même, la déliaison étant au premier plan et la temporalité figée. Le couple fonctionne alors en cercle vicieux, sans issue possible, ni ensemble, ni séparé.
En conséquence, nous proposons que le socle inconscient du couple repose, ainsi que sur les failles de la filiation, sur les négatifs de la transmission.
Ceci nous amène à penser que le transgénérationnel, le fond, pour chacun de nous, donnerait le « noyau mélancolique » (cf. le noyau froid de C. Janin, 1999), en lien avec l’irreprésentable, le non élaborable, les angoisses d’effondrement, sur lequel à l’adolescence le remaniement pulsionnel est à l’origine d’un « noyau hystérique » (le noyau chaud, C. Janin, 1999), en lien avec le fonctionnement œdipien. En effet selon cet auteur :
le noyau froid se forme lors du premier temps précoce du traumatisme, qui correspond au non-respect des besoins de l’enfant et au défaut de la fonction encadrante de la mère. Nous mettons cela en relation avec les expériences du traumatisme précoce et le défaut fondamental dont parle M. Balint (1967), à propos du désaccordage, manque d’ajustement dans la relation primaire.
La relation primaire est elle-même enracinée sur le fond transgénérationnel des deux parents.
- NB/Notes:
- NB: noyau froid: vécu sensoriel traumatique sans mots, sous trame d'atmosphère trangénérationnelle
NB: Traumatisme au sens ubiquitaire : instant saturant/saturés psychiquement par l'excès de sensorialité non contenue/résorbée par l'environnement et/ou la/les figures d'attachement dont il est dépendant à cet instant. La naissance est un instant de la sorte pour la majorité d'entre nous. Je présume et pressens qu'il peut se vivre cette sensation déjà in-utéro selon les évènements durant sa gestation. De là, si on n'a ni viré fou, ni "mouru", alors on a trouvé un système D, adéquat ou pas selon...en attendant l'émergence du plan Q...^^
le noyau chaud : deuxième temps du traumatisme, correspond à la sexualisation du premier temps traumatique.
le troisième temps : après la puberté, le trauma paradoxal est constitué de ces deux noyaux.
C. Janin propose donc une théorie du traumatisme en trois temps.
Quand les traces creuses transgénérationnelles sont prévalentes, le noyau mélancolique envahit le moi, le clive, et, à l’adolescence, le noyau chaud et le noyau froid se trouvent alors en situation paradoxale. Parfois sous un vernis œdipien se cachent des angoisses d’abandon, d’effondrement et une pathologie narcissique. L’adolescent est en proie à des troubles graves de la personnalité : tendances suicidaires, addictions, anorexie, boulimie, faux self, persécution, hystérie décompensée, etc. La compulsion de répétition occupe la scène familiale, il y a un collage aux fonctionnements familiaux antérieurs, sans écart possible ni transformation et de ce fait une prévalence des liens narcissiques.
La thérapie permet la contenance, la reconnaissance des souffrances primaires dans un premier temps, leurs résonances dans le lien de couple, puis la « libidinalisation » du noyau mélancolique dans un deuxième temps permettant leur intégration, via la dynamique transféro-contre-transférentielle et intertransférentielle. Des fonctionnements en clivage, on s’achemine vers des fonctionnements de type plus névrotique, vers une intégration progressive.
L’approche psychanalytique groupale du couple permet un travail sur la résonance des aspects transgénérationnels dans le lien de couple (« boîte de Pandore », contenant des vécus d’effondrement, des angoisses d’abandon, des fonctionnements paradoxaux et pervers narcissiques, en défense) au sein des lignées de chaque partenaire.
La psychanalyse du couple permet un travail d’assouplissement des fonctionnements psychiques au travers des générations, avec de l’écart possible favorisant les processus d’individuation, et facilite l’accès à l’interfantasmatisation et à la transformation. Au sein du « néo-groupe », couple et thérapeute(s), via la dynamique transféro-contre-transférentielle (et intertransférentielle), une nouvelle histoire mythique se reconstruit, palliant en partie les trous des lignées et renonçant parfois à savoir, acceptant le point aveugle, une véritable mythopoïèse se trame et se développe. Ainsi le couple en s’appropriant son histoire sera plus à même de décider de son évolution, tout en respectant les individualités.
- NB/Note:
NB:
Penser le complexe, ou la pensée du complexe, permet la coexistence d'éléments contraires et le dépassement de la vision dualiste. Au lieu de buter de manière obtue, l'angle de vue/conscience peut tourner, s'élever, zoomer, dézoomer, se concentrer, se disperser...Accepter le concept de non-linéarité et de non-temporalité sans pour autant renier l'existence du principe linéaire et de la temporalité établie pour structurer le vivant. Faire co-exister les deux concepts, c'est accéder à la pensée du complexe. Ne pas opposer les réels possibles. Les conjuguer. Les faire communiquer pour être au plus adéquat de l'instant.
Ayla- Messages : 562
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Digression matinale
Je me réveille tôt..Je me souhaitais grasse mat, depuis quelques semaines, ma psyché s'active sur une sensation de rêves/tri trop dense et qui me réveille.
Je pense qu'il faut que je pose quelques cas cliniques et la réflexion qui va autour. Peut-être de là parviendrais-je à extraire ma pensée et ma réflexion. Concrétiser ma matière à penser.
Je lis suffisamment de sources diverses et variées qui valident et autorisent mon raisonnement et mon positionnement. Pour tenter de balbutier ici = pour partager une réflexion
L'épigénétique et le transgénérationel rentrent de plus en plus dans le discours et la réflexion philosophico-scientifique actuel.
Qu'est-ce-que l'épigénétique, podcast FranceInter
Sujets intéressants. mais qu'en fait-on, de cette réflexion?
=> va-t-on encore édicter des règles de bonne conduite en fonction de la dernière connexion neuronale du moment : l'environnement, l'activité, ...influent sur l'expression/inhibition de certains gènes. des découvertes de la sorte, les médias diffusent alors des "recettes", des injonctions à faire pour préserver sa santé....
=> où n'essaierions-nous pas, force de sagesse et d'expérience, d'arrêter de chercher à prendre le dessus sur le processus du vivant...notre néo cortex, dans sa folie, nous pousse à devenir kalife à la place du kalife...et si nous composions avec, plus simplement?
J'ai le sentiment qu'une notion a du mal à se transmettre à un grand groupe d'individus. Souvent, elle perd son sens en cours de transmission. Un peu comme le jeu du téléphone arabe. Le message final est souvent déformé et empreint des "interprétations/manque à combler" des interlocuteurs précédents.
=> transposable au vécu d'un enfant en développement.
s'agit-il de transmettre une info de manière satisfaisante pour soi, ou de manière à ce qu'elle soit intégrée/comprise par son receveur? Pourquoi et que cherche-t-on à transmettre? Est-ce pour se rassurer soi, ou pour permettre l'épanouissement et l'autonomisation d'un être, dont on est (co)-créateur et responsable?
Contrairement à une peinture, la conception est une co-création qui donne existence à un univers autonome et créateur lui-même.
=> Transposable à nos progrès en IA actuelle, et craintes autour de son essor...Transposable à nos instances de pouvoir qui ne misent pas leur investissement sur l'émancipation et l'éducation propre de l'individu, mais sur la gestion des masses/foules qui perdent leur notion d'individualité.
Un individu libre de penser et de se positionner, si l'on n'est pas en accord avec ses actes ou valeurs profondes, peut devenir une menace, un élément de remise en question/de confrontation.
Dans les guerres et dictatures, les savants et intellectuels sont souvent en ligne de mire. Tuer la connaissance, tuer la créativité. La réflexion permet le raisonnement, donc le positionnement, donc l'acte conscient, réfléchi, et adapté à assouvir son désir initial. Si l'on ne pense pas, on devient docile et malléable pour une société (je vois la société comme une grande famille...).
Mais une pensée non rattachée à son affect et senti inhérent, dont elle émane, peut devenir une barrière à celui-ci. Elle peut valider l'expression/la présence d'un sentiment, ou au contraire l'inhiber/le distordre s'il est trop inconfortable à assimiler (jusqu'à la somatisation). De là découle des actes adéquats, ou pas selon le traitement de l'information par l'instance logique et corticale. Sans réflexion, la sensation non/mal analysée par le cerveau conduit à une réaction plus qu'un acte, émanant plus du système limbique, je présume, que de la voie corticale plus lente.
Equation de transmission au devenir adulte: "Qu'ai-je reçu? Que veux-je transmettre?" cf
Oser me positionner. Au sein de ma famille. Et maintenant au-delà, pour la dépasser et entrer dans le monde, avec ma singularité. Malgré le manque interne de confiance et de sécurité interne que j'aurai souhaité recevoir à mon arrivée (accueillie, entendue, et légitimée, reconnue). On ne m'a pas donné confiance et donné une étiquette "d'opposante". J'y vais quand même. Pour dépasser cet enfermement dans une dynamique antagoniste. A attendre et espérer sans cesse, j'en ai le sentiment écoeurant de grappiller un dû indu. Je souhaite partager et étayer des réflexions humaines. Aller là où je peux être entendue, différemment. Sur un mode synergique plus qu'antagoniste.
Le sentiment que ma parole et point de vue dérange le système qui m'a permis de croître, est un frein à mon émancipation. Sortir de ce schéma de répétition n'a pas été mince affaire.
J'ai beaucoup de matière et pensées à extraire. Le livre risque d'être un bon format. Pour exprimer tout ce que je ne me suis pas autorisée jusque là. Maintenant que la pelote est moins nouée, je devrais pouvoir broder un peu.
Une pensée/idée peut être rattachée à un affect, ou cantonnée dans un circuit de logique et raisonnement "coupé du sentiment" (exemple: la langue de bois).
Ecriture en complexe: information transmise + affect et raisonnement qui ont conduit à.. généralement, l'écriture est orientée sur l'un ou l'autre mode. Transmettre l'idée, et le mouvement de matière qui la produit. Manière d'être, manière de vivre. Manière de transmettre.
Rajout:
"Etre parent, c'est créer du jeu, et proposer des défis adaptés."
"Y'a pas d'instinct maternel. Y'a un sentiment maternel. Pas pour toutes."
"Si l'on se donnait vraiment la peine de réfléchir, et les savoirs sont vraiment là, sur cette prévention qu'est le "bon accueil", on aurait des résultats formidables. Parce que, Une intelligence, ça s'allume ou ça s'éteint avec la vie affective. C'est pas les intelligences cognitives qui font la qualité d'un homme, c'est la façon dont il tricote les idées pour fabriquer de la pensée. C'est très sous-tendu par la vie affective"
"Accoucher, c'est transmettre la survie, techniquement parlant. Donner la vie, c'est une histoire de lien et d'amour. Comment l'humaniser?"
"Pour les familles monoparentales, il est important de créer une groupe de gens, une famille de coeur, autour de l'enfant, qui partage, échange, se respecte,et avec qui on peut échanger. Eviter le ping-pong à deux. Un seul adulte ne suffit pas à nourrir un enfant."
"L'équation de transmission, c'est le questionnement sur le choix de transmettre ce qu'on a reçu. Ce qu'on garde, ou pas. Petit, on ne peut pas résoudre l'équation seul. => devenir adulte s'éprouve par l'approche consciente, cohérente, réfléchie la plus satisfaisante possible de soi à soi et de soi et aux systémiques auxquelles on appartient, de cette équation infinie...
On reçoit de grands maîtres, puis on transmet. Les fées ne donnent pas, elle prêtent. Transmettre, c'est donner sens à une vie.
Se questionner sur ce que l'on a reçu, et ce que l'on transmet, (et de quelle manière), c'est la moindre des politesses."
a développer:
l’imbroglio famille-société, confusion/glissement des rôles...flagrant à ses deux extrêmes, naissance et fin de vie.
=> vision sage-femme : non-sens, au nom de la sécurité, on en détruit l'humanité. au nom de l'effectivité, on formate et banalise le sentiment humain. l'humain se perd en route.
analyse dynamique: morcelant, reducteur, aliénant, somatisant, stressant. Réponse qui amplifie au lieu de réduire le trouble par sa manière d'être mise en oeuvre, aliénant/deshumanisant l'individu qui la reçoit. On infantilise au lieu d'accompagner à la parentalité. On cadre au lieu de contenir. On effraie au lieu de rassurer. On agit au lieu d'observer et temporiser. On anticipe le vivant, ce qui le freine et l'artifice complètement. Très mauvais en vision long-terme.
sensation contemporaine de l'entre deux:
Nous sommes au siècle de la schizophrénie. Le XXeme siecle fut l'ère des hystériques et dépressifs : conversion hystérique par interdit de penser, crises cathartique par impossibilité de raisonner, extinction de la vie psychique et affective si épuisement ressources internes. COUVERCLE
Le XXIeme appartient plus à l'ère des border-line et des schizophrénes. FACADE TROMPE OEIL face a EMERGENCE INDIVIDU
La suite logique serait la psychose et le repli autistique... Oh...Mais on n'est pas en pleine recrudescence d'autistes et de fanatiques? FOLIE
HP, évolution/élévation des consciences => voie résiliente? GENIE CREATIF
Je propose:
cette réflexion, poser un regard large, pour contribuer à ma manière à cette élévation. Concrètement, c'est via l'essor de mon activité professionnelle que je me déploie. Sortir de la situation de front où je me suis sentie "prise dedans à contribuer malgré ma conscience à des situations terribles humainement parlant", donner une vision complémentaire et plus large sur le même évènement afin de permettre d'autres possibles au déploiement humain initié à cet instant. Me représenter et agir au monde d'une manière cohérente et adéquat à mes valeurs humaines.
Sensibiliser à l'élargissement des consciences et à cette double perspective dans le raisonnement familial, politique, systémique.
Bon, je poste et vais laisser décanter...
Je pense qu'il faut que je pose quelques cas cliniques et la réflexion qui va autour. Peut-être de là parviendrais-je à extraire ma pensée et ma réflexion. Concrétiser ma matière à penser.
Je lis suffisamment de sources diverses et variées qui valident et autorisent mon raisonnement et mon positionnement. Pour tenter de balbutier ici = pour partager une réflexion
L'épigénétique et le transgénérationel rentrent de plus en plus dans le discours et la réflexion philosophico-scientifique actuel.
Qu'est-ce-que l'épigénétique, podcast FranceInter
- MEMO:
- "Nous sommes une combinaison de gênes influencés par des facteurs environnementaux.
Isabelle Mansuy, neurogénéticienne, conférence "traumatismes en héritage", 2016 :
"Facteurs influençant fortement les gênes et leur activité/expression/inhibition, notre vie/comportement/physiologie:
- alimentation
- expériences/évènements de vie traumatiques, ou positifs
- drogues, agents chimiques
- toxines environnementales, pollution
- sport, activité physique, style et cadre de vie
- radiations et irradiations
L'épigénôme diffère à chaque instant, sous l'influence de ces multiples facteurs.
Répercussion d'une Famine sur une femme enceinte : impacte l'embryon, jusque dans ses cellules germinales. Carence impacte 3 générations.
Il est reconnu que les expériences traumatiques (violences, abus, négligence/abandon, perte d'un parent, accidents de vie, maltraitance) peuvent conduire à des désordres psychotiques ou d'autres troubles de la personnalité. Les traumas précoces conduisent souvent à des maladies psychiatriques à travers les générations."
Sujets intéressants. mais qu'en fait-on, de cette réflexion?
=> va-t-on encore édicter des règles de bonne conduite en fonction de la dernière connexion neuronale du moment : l'environnement, l'activité, ...influent sur l'expression/inhibition de certains gènes. des découvertes de la sorte, les médias diffusent alors des "recettes", des injonctions à faire pour préserver sa santé....
=> où n'essaierions-nous pas, force de sagesse et d'expérience, d'arrêter de chercher à prendre le dessus sur le processus du vivant...notre néo cortex, dans sa folie, nous pousse à devenir kalife à la place du kalife...et si nous composions avec, plus simplement?
J'ai le sentiment qu'une notion a du mal à se transmettre à un grand groupe d'individus. Souvent, elle perd son sens en cours de transmission. Un peu comme le jeu du téléphone arabe. Le message final est souvent déformé et empreint des "interprétations/manque à combler" des interlocuteurs précédents.
=> transposable au vécu d'un enfant en développement.
s'agit-il de transmettre une info de manière satisfaisante pour soi, ou de manière à ce qu'elle soit intégrée/comprise par son receveur? Pourquoi et que cherche-t-on à transmettre? Est-ce pour se rassurer soi, ou pour permettre l'épanouissement et l'autonomisation d'un être, dont on est (co)-créateur et responsable?
Contrairement à une peinture, la conception est une co-création qui donne existence à un univers autonome et créateur lui-même.
=> Transposable à nos progrès en IA actuelle, et craintes autour de son essor...Transposable à nos instances de pouvoir qui ne misent pas leur investissement sur l'émancipation et l'éducation propre de l'individu, mais sur la gestion des masses/foules qui perdent leur notion d'individualité.
Un individu libre de penser et de se positionner, si l'on n'est pas en accord avec ses actes ou valeurs profondes, peut devenir une menace, un élément de remise en question/de confrontation.
Dans les guerres et dictatures, les savants et intellectuels sont souvent en ligne de mire. Tuer la connaissance, tuer la créativité. La réflexion permet le raisonnement, donc le positionnement, donc l'acte conscient, réfléchi, et adapté à assouvir son désir initial. Si l'on ne pense pas, on devient docile et malléable pour une société (je vois la société comme une grande famille...).
Mais une pensée non rattachée à son affect et senti inhérent, dont elle émane, peut devenir une barrière à celui-ci. Elle peut valider l'expression/la présence d'un sentiment, ou au contraire l'inhiber/le distordre s'il est trop inconfortable à assimiler (jusqu'à la somatisation). De là découle des actes adéquats, ou pas selon le traitement de l'information par l'instance logique et corticale. Sans réflexion, la sensation non/mal analysée par le cerveau conduit à une réaction plus qu'un acte, émanant plus du système limbique, je présume, que de la voie corticale plus lente.
Equation de transmission au devenir adulte: "Qu'ai-je reçu? Que veux-je transmettre?" cf
Oser me positionner. Au sein de ma famille. Et maintenant au-delà, pour la dépasser et entrer dans le monde, avec ma singularité. Malgré le manque interne de confiance et de sécurité interne que j'aurai souhaité recevoir à mon arrivée (accueillie, entendue, et légitimée, reconnue). On ne m'a pas donné confiance et donné une étiquette "d'opposante". J'y vais quand même. Pour dépasser cet enfermement dans une dynamique antagoniste. A attendre et espérer sans cesse, j'en ai le sentiment écoeurant de grappiller un dû indu. Je souhaite partager et étayer des réflexions humaines. Aller là où je peux être entendue, différemment. Sur un mode synergique plus qu'antagoniste.
Le sentiment que ma parole et point de vue dérange le système qui m'a permis de croître, est un frein à mon émancipation. Sortir de ce schéma de répétition n'a pas été mince affaire.
J'ai beaucoup de matière et pensées à extraire. Le livre risque d'être un bon format. Pour exprimer tout ce que je ne me suis pas autorisée jusque là. Maintenant que la pelote est moins nouée, je devrais pouvoir broder un peu.
Une pensée/idée peut être rattachée à un affect, ou cantonnée dans un circuit de logique et raisonnement "coupé du sentiment" (exemple: la langue de bois).
Ecriture en complexe: information transmise + affect et raisonnement qui ont conduit à.. généralement, l'écriture est orientée sur l'un ou l'autre mode. Transmettre l'idée, et le mouvement de matière qui la produit. Manière d'être, manière de vivre. Manière de transmettre.
Rajout:
"Etre parent, c'est créer du jeu, et proposer des défis adaptés."
"Y'a pas d'instinct maternel. Y'a un sentiment maternel. Pas pour toutes."
"Si l'on se donnait vraiment la peine de réfléchir, et les savoirs sont vraiment là, sur cette prévention qu'est le "bon accueil", on aurait des résultats formidables. Parce que, Une intelligence, ça s'allume ou ça s'éteint avec la vie affective. C'est pas les intelligences cognitives qui font la qualité d'un homme, c'est la façon dont il tricote les idées pour fabriquer de la pensée. C'est très sous-tendu par la vie affective"
"Accoucher, c'est transmettre la survie, techniquement parlant. Donner la vie, c'est une histoire de lien et d'amour. Comment l'humaniser?"
"Pour les familles monoparentales, il est important de créer une groupe de gens, une famille de coeur, autour de l'enfant, qui partage, échange, se respecte,et avec qui on peut échanger. Eviter le ping-pong à deux. Un seul adulte ne suffit pas à nourrir un enfant."
"L'équation de transmission, c'est le questionnement sur le choix de transmettre ce qu'on a reçu. Ce qu'on garde, ou pas. Petit, on ne peut pas résoudre l'équation seul. => devenir adulte s'éprouve par l'approche consciente, cohérente, réfléchie la plus satisfaisante possible de soi à soi et de soi et aux systémiques auxquelles on appartient, de cette équation infinie...
On reçoit de grands maîtres, puis on transmet. Les fées ne donnent pas, elle prêtent. Transmettre, c'est donner sens à une vie.
Se questionner sur ce que l'on a reçu, et ce que l'on transmet, (et de quelle manière), c'est la moindre des politesses."
a développer:
l’imbroglio famille-société, confusion/glissement des rôles...flagrant à ses deux extrêmes, naissance et fin de vie.
=> vision sage-femme : non-sens, au nom de la sécurité, on en détruit l'humanité. au nom de l'effectivité, on formate et banalise le sentiment humain. l'humain se perd en route.
analyse dynamique: morcelant, reducteur, aliénant, somatisant, stressant. Réponse qui amplifie au lieu de réduire le trouble par sa manière d'être mise en oeuvre, aliénant/deshumanisant l'individu qui la reçoit. On infantilise au lieu d'accompagner à la parentalité. On cadre au lieu de contenir. On effraie au lieu de rassurer. On agit au lieu d'observer et temporiser. On anticipe le vivant, ce qui le freine et l'artifice complètement. Très mauvais en vision long-terme.
sensation contemporaine de l'entre deux:
Nous sommes au siècle de la schizophrénie. Le XXeme siecle fut l'ère des hystériques et dépressifs : conversion hystérique par interdit de penser, crises cathartique par impossibilité de raisonner, extinction de la vie psychique et affective si épuisement ressources internes. COUVERCLE
Le XXIeme appartient plus à l'ère des border-line et des schizophrénes. FACADE TROMPE OEIL face a EMERGENCE INDIVIDU
La suite logique serait la psychose et le repli autistique... Oh...Mais on n'est pas en pleine recrudescence d'autistes et de fanatiques? FOLIE
HP, évolution/élévation des consciences => voie résiliente? GENIE CREATIF
Je propose:
cette réflexion, poser un regard large, pour contribuer à ma manière à cette élévation. Concrètement, c'est via l'essor de mon activité professionnelle que je me déploie. Sortir de la situation de front où je me suis sentie "prise dedans à contribuer malgré ma conscience à des situations terribles humainement parlant", donner une vision complémentaire et plus large sur le même évènement afin de permettre d'autres possibles au déploiement humain initié à cet instant. Me représenter et agir au monde d'une manière cohérente et adéquat à mes valeurs humaines.
Sensibiliser à l'élargissement des consciences et à cette double perspective dans le raisonnement familial, politique, systémique.
Bon, je poste et vais laisser décanter...
Dernière édition par Ayla le Dim 22 Avr 2018 - 13:03, édité 4 fois
Ayla- Messages : 562
Date d'inscription : 30/09/2014
Age : 39
Localisation : Ici et ailleurs
Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
Qui soigne-t-on? Pourquoi et pour qui soigne-t-on? C'est quoi soigner?
Ce sont des questions fondamentales
SOIGNER (Petit Larousse 2017)
- S'occuper du bien-être de quelqu'un, être attentif à prévenir ses désirs, à lui faire plaisir : Soigner ses invités. Soigner ses relations.
- S'occuper avec soin de quelque chose, être attentif à son bon état, à son aspect, à sa propreté ou à son bon fonctionnement : Soigner sa tenue. Soigner son jardin.
- Procurer les soins nécessaires à la guérison, à l'amélioration de la santé de quelqu'un, d'un animal : Soigner un blessé.
- Essayer de faire disparaître une maladie, de l'éliminer par des soins, des remèdes : Soigner son rhume.
- Être attentif à faire quelque chose et à le présenter au mieux : Soigner sa prononciation.
EDUQUER (Petit Larousse 2017)
- Former quelqu'un en développant et en épanouissant sa personnalité.
- Développer une aptitude par des exercices appropriés : Éduquer la volonté.
- Développer chez quelqu'un, un groupe, certaines aptitudes, certaines connaissances, une forme de culture : Éduquer le téléspectateur par des émissions scientifiques.
- Faire acquérir à quelqu'un les usages de la société : Où t'a-t-on éduqué pour parler de cette façon ?
TRANSMETTRE (Petit Larousse 2017)
- Faire passer quelque chose de quelqu'un à quelqu'un d'autre par une voie légale : Transmettre une propriété au nouvel acquéreur.
Synonyme : transférer / Contraire : hériter
- Déléguer un pouvoir, le passer à un successeur en cessant soi-même une fonction.
- Faire passer un objet à quelqu'un, lui faire une passe : Ailier qui transmet le ballon à l'avant-centre.
Synonymes : adresser, passer
- Faire passer quelque chose à ceux qui viennent ensuite, à ses descendants, à la postérité : Transmettre un usage à ses enfants.
Synonymes : laisser, léguer
- Communiquer quelque chose à quelqu'un après l'avoir reçu : J'ai un message à transmettre.
Synonymes : déléguer, propager, transférer
- Faire parvenir un phénomène d'un lieu à un autre : L'air transmet les sons.
Synonyme : propager
- Faire passer une maladie d'un organisme dans un autre.
Notions applicables au sein et à la fonction d'une famille, comme d'une société.
C'est dans l'articulation de ces trois notions, soigner/éduquer/transmettre qu'il y a une couille dans le potage. Qu'il y a comme un hic entre la théorie et la pratique.
Bon, y'a la matière source. C'est chouette ce blog. Pour articuler et ordonner ses pensées. De savoir que je peux être lue me donne un "interlocuteur potentiel à facettes multiples", ce qui me permet de délier mon raisonnement interne. Le structurer, l'étayer, puis l'épurer pour qu'il devienne digeste...(là, je suis en phase indigeste en train d'être assimilé)
Je pose mes sources pour m'autoriser à penser/arguer/développer ensuite. Poser les fondations pour digresser plus en avant.
Faire un patch work de toutes ces réflexions, à partir de là où je suis. Avant tout pour ma sérénité interne.
Une pause, avant retour à la libre prose. => je me pose cette consigne: penser sans citer pour faire émerger mes idées constructives...
Ce sont des questions fondamentales
SOIGNER (Petit Larousse 2017)
- S'occuper du bien-être de quelqu'un, être attentif à prévenir ses désirs, à lui faire plaisir : Soigner ses invités. Soigner ses relations.
- S'occuper avec soin de quelque chose, être attentif à son bon état, à son aspect, à sa propreté ou à son bon fonctionnement : Soigner sa tenue. Soigner son jardin.
- Procurer les soins nécessaires à la guérison, à l'amélioration de la santé de quelqu'un, d'un animal : Soigner un blessé.
- Essayer de faire disparaître une maladie, de l'éliminer par des soins, des remèdes : Soigner son rhume.
- Être attentif à faire quelque chose et à le présenter au mieux : Soigner sa prononciation.
EDUQUER (Petit Larousse 2017)
- Former quelqu'un en développant et en épanouissant sa personnalité.
- Développer une aptitude par des exercices appropriés : Éduquer la volonté.
- Développer chez quelqu'un, un groupe, certaines aptitudes, certaines connaissances, une forme de culture : Éduquer le téléspectateur par des émissions scientifiques.
- Faire acquérir à quelqu'un les usages de la société : Où t'a-t-on éduqué pour parler de cette façon ?
TRANSMETTRE (Petit Larousse 2017)
- Faire passer quelque chose de quelqu'un à quelqu'un d'autre par une voie légale : Transmettre une propriété au nouvel acquéreur.
Synonyme : transférer / Contraire : hériter
- Déléguer un pouvoir, le passer à un successeur en cessant soi-même une fonction.
- Faire passer un objet à quelqu'un, lui faire une passe : Ailier qui transmet le ballon à l'avant-centre.
Synonymes : adresser, passer
- Faire passer quelque chose à ceux qui viennent ensuite, à ses descendants, à la postérité : Transmettre un usage à ses enfants.
Synonymes : laisser, léguer
- Communiquer quelque chose à quelqu'un après l'avoir reçu : J'ai un message à transmettre.
Synonymes : déléguer, propager, transférer
- Faire parvenir un phénomène d'un lieu à un autre : L'air transmet les sons.
Synonyme : propager
- Faire passer une maladie d'un organisme dans un autre.
Notions applicables au sein et à la fonction d'une famille, comme d'une société.
C'est dans l'articulation de ces trois notions, soigner/éduquer/transmettre qu'il y a une couille dans le potage. Qu'il y a comme un hic entre la théorie et la pratique.
- reflexion famille/société, article les fonctions de la famille:
- https://www.researchgate.net/profile/Claude_Martin2/publication/261179182_Les_fonctions_de_la_famille/links/02e7e5338324b05c28000000/Les-fonctions-de-la-famille.pdf Article publié dans Les Cahiers français, « Familles et politiques familiales », n°322, septembre-octobre 2004, pp. 29-33
Les fonctions de la famille
Claude Martin, Sociologue, Directeur de recherche au CNRS
Réfléchir aux fonctions que remplit la famille dans la société contemporaine revient en quelque sorte à se demander à quoi sert la famille aujourd’hui et dans quelle mesure cette ou ces fonctions ont évolué au fil du temps en interaction avec d’autres institutions, en particulier, avec l’Etat. Les manuels contemporains de sciences économiques et sociales à destination des lycéens évoquent deux fonctions principales de la famille : une fonction économique (transmission des richesses, production et surtout aujourd’hui consommation) et une fonction sociale (socialisation des enfants et solidarité mutuelle). Il en existe bien d’autres : l’accès à une sexualité légitime et reconnue ; la reproduction biologique et le renouvellement des générations ; l’identification sociale des individus ; le soutien face aux risques de l’existence ; la formation morale, éthique, politique et religieuse ; la sociabilité…Mais ce serait sans compter avec d’autres caractéristiques de la vie familiale, moins positives et aux effets non moins puissants: la famille n’est-elle pas aussi l’instance de reproduction des inégalités, qu’elles soient économiques, de santé, de capital social, et la source de nombre de troubles psychiques?
Là réside une part de l’affrontement idéologique concernant les fonctions de la famille. Pour certains, la famille est le pilier naturel, l’instance première sur laquelle s’appuie toute l’organisation sociale et politique, d’où les risques encourus en cas de recomposition ou d’obsolescence de ses fonctions. Pour d’autres, elle n’est que le miroir du fonctionnement social lui-même, la sphère dans laquelle se répercutent les transformations de la société globale. Comme l’indiquait déjà Jean Stoetzel en 1954 :
« Derrière l’idéal édénique de la famille, se dessine le tableau réel d’un véritable enfer. Mais, par une illusion fort commune, certains esprits projettent l’image idéale sur
le passé, ils lui demandent de témoigner, pour je ne sais quel âge d’or, contre les vices de leur temps. O tempora, o mores, gémit-on en face des évidences présentes. Et de prétendre, notamment par la loi, ‘ restaurer les antiques valeurs’ comme si les lois n’étaient pas, au mieux, l’expression positive des normes actuelles. » (Stoetzel, 1954, p.347).
Notre ambition ne saurait être de produire ici un inventaire à la Prévert des fonctions familiales. Il nous semble plus judicieux de repérer ce qui a ou non changé dans ces fonctions évoquées par les spécialistes de la famille au cours du siècle qui vient de s’écouler. Nous le ferons en nous appuyant sur quelques manuels de sociologie à différentes périodes de notre histoire contemporaine. A première vue, il est tentant de soutenir la thèse d’un changement radical, d’une révolution dans les fonctions de la famille et de faire du présent l’épicentre de cette révolution. Pourtant, à le relire, le diagnostic des pères fondateurs des sciences sociales semble encore d’actualité. Tout se passe comme si ce changement tant de fois annoncé comme une menace et un écueil indépassable, avait fait son œuvre tout au cours du siècle, sans pour autant amenuiser la controverse entre les défenseurs de la famille comme institution de base de la société et les pourfendeurs de cette hypothèse, qui voient en elle la racine de tous les conservatismes. Comme le dit bien François de Singly, « la nostalgie masque momentanément la réalité sans la supprimer » (2003, p. 14). En ce sens, débattre des fonctions de la famille demeure essentiellement un enjeu politique et normatif (Commaille et Martin, 1998).- LA FAMILLE:
- LA FAMILLE:
http://www.maxicours.com/se/fiche/8/3/217383.html : savoir dispensé durant l'instruction scolaire :
La famille a des fonctions différentes qui sont plus ou moins importantes aujourd’hui. Hormis sa fonction de procréation, qui est une fonction naturelle, la famille a des fonctions économiques et sociales.
1. Les fonctions économiques
a. Transmission du patrimoine
La famille accumule du patrimoine (possessions économiques de la famille, terres, argent, habitations…) qui sera transmis aux générations des enfants et petits enfants aujourd’hui aussi. Cette fonction était essentielle sous l’Ancien Régime et jusqu’au milieu du 20e siècle car elle permettait la subsistance de beaucoup de familles.
Mais aujourd’hui avec l’augmentation de la durée de vie, les enfants et même parfois les petits enfants ont un emploi, sont logés et donc ont moins besoin de cet héritage. De plus, les mentalités changent et les « anciens » profitent plus de leurs économies, leur consommation est importante au 3e âge, le besoin de transférer leur patrimoine étant moins grand.
b. Production et consommation
• La fonction de production était importante dans les familles sous l’Ancien Régime, toute la famille subsistant du travail de la terre, jusqu’au 20e siècle le travail familial est important du fait du nombre élevé de petits commerçants ou artisans. Mais aujourd’hui les membres de la famille travaillent chacun de leur côté, et sont majoritairement salariés. Cette fonction a donc décliné au sein de la famille.
• La fonction de consommation, elle, est devenue très importante au sein de la famille depuis la seconde moitié du 20e siècle. Cette consommation se fait de plus en plus en famille, les enfants et les conjoints prennent part à cette fonction, courses, promenades en famille dans les magasins le week-end. L’avis des enfants est de plus en plus pris en compte même pour des décisions importantes (changer de voiture, de logement…). La consommation se fait aussi pour la famille, forte importance des cadeaux, budget important pour les enfants (habillement, jouets, téléphones portables…).
=> évolution fonctions économiques XXe=>XXIe : on transmet moins, on produit moins, on consomme plus...on est passé du producteur au client du produit fini...depossession de l'indépendance productive et familiale.
2. Les fonctions sociales
a. Solidarité, affection
La famille est un lieu de solidarité :
• économique : il y a un retour de flux d’argent importants entre les générations mais ils ont évolué. Dans les années 1960, ce sont les enfants qui travaillent qui aident leurs parents à la retraite (les pensions sont faibles). Désormais, on voit la génération des grands-parents aider leurs enfants et petits enfants qui sont plus souvent touchés par le chômage et l’instabilité des emplois.
• sociale : là aussi on voit réapparaître le rôle des grands-parents qui de plus en plus rendent des services aux parents (garde d’enfants, travail domestique…) vu que les parents travaillent souvent tous les deux aujourd’hui. De même les enfants et petits enfants aident plus souvent aussi les grands-parents (faire des courses, les transporter en voiture…).
La famille est devenue aussi plus affective, les relations entre ses membres sont plus proches, les parents passent plus de temps avec les enfants qui restent plus longtemps à la maison, les relations sont plus complices car l’autorité dans les familles est moins stricte.
De plus, face aux difficultés économiques et sociales, la famille reste un refuge moral, un soutien dans les moments difficiles. Ces relations plus affectives ont aussi un revers, les mariages sont moins stables car basés sur l’amour, on hésite plus à divorcer si cet amour est moins fort ou disparaît.
=> la notion d'affectivité émerge seulement depuis fin XXe. Fonction inapparente les siècles précédents!!!!
b. Socialisation
La socialisation est le processus par lequel les individus intègrent les règles de vie en société. Cette socialisation se fait dès l’enfance (socialisation primaire) mais aussi à l’âge adulte (socialisation secondaire). La famille est une instance de socialisation primaire (l’enfant y apprend les règles de vie en société en étant éduqué par ses parents et les autres membres de la famille) mais aussi secondaire (vie en couple, devenir parent sont des événements qui modifient la personnalité des individus et leur rôle). Elle a un rôle essentiel dans ce processus mais la famille n’est pas seule, elle est concurrencée ou secondée dans cette éducation par l’école, les médias (notamment la télévision) ou les groupes d’amis entre autres.
=> socialisation de l'enfant répartie entre famille et école.
La transmission culturelle est forte entre les générations, on peut le voir quand on compare les emplois des pères et ceux de leurs fils. Il y a une reproduction sociale plus ou moins forte selon les milieux sociaux. Sur 100 fils d’ouvriers, 46 en moyenne sont devenus ouvriers eux-mêmes et pour les cadres ce taux monte à 53 %. Sur 100 agriculteurs, 88 ont eu un père qui était lui-même agriculteur.
L’essentiel
Certaines fonctions de la famille ont décliné, notamment la fonction de production et de transmission du patrimoine. En ce qui concerne la socialisation, la famille n’est plus la seule à assurer cette fonction. Les fonctions sociales sont importantes aujourd’hui, les évolutions sociales et économiques comme le chômage ont resserré les relations dans beaucoup de familles. Le rôle des grands parents notamment est renforcé. La socialisation familiale est importante car elle détermine en grande partie la place des individus dans la société, il y a une certaine reproduction sociale dans les professions entre les générations.
Quand à la fonction affective, elle semble émerger seulement depuis ces dernière décennies...
Le diagnostic des pères fondateurs
(La thématique des fonctions de la famille appartient à l’histoire des sciences sociales. Rappelons qu’un des premiers cours de sociologie, dispensé en France par Emile Durkheim en 1892 dans sa chaire de l’université de Bordeaux, s’intitulait « La famille conjugale » (1921). De fait, pas un manuel de sociologie ou de science sociale du début du 20ème siècle n’échappe à cette question. La famille s’impose comme un des premiers objets de la discipline, dont elle s’emploie à retracer l’histoire, les formes et les fonctions, justement. Car, en effet, évoquer les fonctions de la famille revient à la définir, mieux que ne saurait le faire la description de ses multiples formes et agencements. Les fondateurs des sciences sociales ont ainsi développé une véritable « sociologie domestique », pour reprendre leurs termes (Bouglé et Raffault, 1930), dont l’objectif a consisté à retracer les évolutions des modes d’organisation de la vie privée en les rapportant à celles des fonctions remplies par ce qu’ils s’accordaient à qualifier d’institution.)
Pour ces pères fondateurs de la discipline, il ne peut y avoir de famille sans cette dimension institutionnelle, reliant l’individu à la petite et à la grande société. Là réside manifestement une des fonctions premières de la famille.
Comme l’écrit Durkheim à la fin du 19ème siècle : « Pour qu’il y ait famille, il n’est pas nécessaire qu’il y ait cohabitation, et il n’est pas suffisant qu’il y ait consanguinité. Mais il faut de plus qu’il y ait des droits et des devoirs, sanctionnés par la société, et qui unissent les membres dont la famille est composée. En d’autres termes, la famille n’existe qu’autant qu’elle est une institution sociale, à la fois juridique et morale, placée sous la sauvegarde de la collectivité ambiante » (Durkheim, 1896-1897, p. 59-60).
Au-delà de ce premier constat, les auteurs du début du 20ème siècle soulignent une fantastique évolution, qui s’apparente à une contraction ou à une condensation progressive. : nucléarisation de la famille de par son nombre et de par ses fonctions : éclatement?
Non seulement les membres de la famille, d’abord très nombreux, auraient diminué progressivement en nombre (la nucléarisation), mais il en serait de même des fonctions remplies par la famille.
Si le clan, puis la famille romaine, matrice de l’institution, regroupaient toute une série de fonctions fondamentales : religieuse, judiciaire, économique, morale…, la famille de la modernité les aurait perdues les unes après les autres pour se concentrer sur une fonction essentielle : dispenser l’affection et fabriquer l’individu.
C’est déjà thèse de Paul Lapie dans l’ouvrage qu’il publie en 1908 intitulé La femme dans la famille :
« La famille était jadis un temple, et l’organisation du service religieux y maintenait l’unité et la hiérarchie. Mais des temples se sont construits en dehors de la famille, et elle a perdu, avec son caractère de secte autonome, l’un des principes de sa discipline. La famille était jadis un Etat, un Etat centralisé et gouverné par un monarque. Mais le véritable Etat, grandissant en dehors d’elle, a fini par s’introduire dans le petit et par destituer son magistrat. La famille était parfois un atelier, mais la grande industrie est en train d’en disperser les membres. La famille est encore un « hôtel » ; mais elle perdra à son tour ce caractère, comme elle a déjà perdu celui qui lui donnait, parmi les institutions sociales, sa plus grande originalité, son caractère pédagogique : la famille n’est plus une école, à peine est-elle une « nursery ». Tous les besoins auxquels elle peut répondre trouvant satisfaction dans la société extérieure, chacun de ses membres doit la quitter. Loin d’être pressés les uns contre les autres et placés sous l’autorité d’un chef, ils sont dispersés et soustraits, tout le jour, à cette autorité par les conditions nouvelles de la vie religieuse, politique et familiale » (Lapie, 1908, cité par Hesse et Gleyze, 1939, p. 96).
Cette thèse de l’effritement des fonctions traditionnelles de la famille se retrouve aussi dans les manuels de sociologie de la fin des années 1930. On peut à titre d’exemple rapprocher deux manuels publiés respectivement en 1938 et 1939, l’un aux Etats-Unis et l’autre en France (Boettiger, 1938 ; Hesse et Gleyze, 1939).
Dans son manuel intitulé Fundamentals of sociology, Boettiger décline ainsi quatre fonctions principales de la famille :
« 1/ la réponse aux besoins physiologiques de l’existence (nourriture, abri, chaleur et habits) ;
2/ la perpétuation des traditions éthiques et religieuses ;
3/ la régulation des relations de filiation et
4/ l’élevage, la formation et l’exercice de la discipline sur les enfants ».
La première fonction de care est justifiée principalement par le caractère dépendant et inachevé de l’enfant humain qui nécessite donc la protection de ses mères et pères, le mariage ayant vocation à stabiliser ce lien pour garantir, au-delà de la fragilité de l’attirance sexuelle, la permanence de cette fonction nourricière. Mais cette première fonction serait en fait envahie par l’Etat qui assure depuis l’entrée dans la modernité ce rôle nourricier pour tous les êtres vulnérables et dépendants. La deuxième fonction de transmission des traditions éthiques et religieuses suivrait le même chemin. Cet auteur fait le constat de l’affaissement du rôle de la religion dans la définition des traditions éthiques ; l’Etat et la Constitution américaine jouant un rôle au moins aussi important que la religion de référence. Même constat encore concernant la fonction de régulation des relations de filiation. « Une fois encore, écrit-il, il est évident que les modèles traditionnels se sont dans une large mesure désintégrés. Dans les temps anciens, les parents âgés pouvaient compter sur le fait que leurs enfants s’occuperaient d’eux au moment de leur affaiblissement. Les systèmes publics d’assurance obligatoire couvrant les risques de vieillesse, d’accident, de maladie et d’invalidité ont redistribué les responsabilités qui étaient précédemment concentrées dans la famille. Bien plus, l’Etat a encadré l’autorité des parents de bien des manières comme, par exemple, en assumant le pouvoir de séparer les enfants de leurs parents quand les conditions de vie du ménage sont inacceptables en terme moral ». Seule la dernière fonction d’élevage et d’éducation des enfants semble résister au temps puisque « aucun système d’éducation ou de travail social ne peut remplacer la famille de ce point de vue, tant l’enfant en devenir nécessite la sollicitude bienveillante et l’affection personnelle que seuls les parents sont en position de donner » (extraits, p. 612 à 617).
Dans leur manuel, Hesse et Gleyze font un constat analogue : « La famille n’est d’abord qu’un groupement indifférencié, à fonctions multiples, où les individus n’existent que pour les besoins du groupe, voués, sacrifiés à la perpétuité du culte familial, à la conservation du patrimoine des morts. Petit à petit, du groupe vaste et indifférencié du début se dégage une famille plus restreinte, au sein de laquelle l’individu acquiert plus d’autonomie. En même temps, les fonctions de la famille diminuent en nombre, et en importance : une vie politique, économique, religieuse, morale se développe en dehors d’elle, assurée par d’autres organes, jusqu’à ce qu’elle n’apparaisse plus que comme le refuge sacré où chacun se retrempe dans l’affection de tous, dans une atmosphère de tendresse et de douceur » (p. 96). « La famille, dépouillée de ses fonctions multiples, réduite en nombre, est devenue pour chacun de ses membres un foyer ardent d’amour mutuel, mais aussi une institution impropre à les préparer à la vie complexe de la société présente. L’instruction est désormais une charge ardue, à laquelle doivent se consacrer des spécialistes. Ainsi la famille et l’école ont besoin l’une de l’autre pour cette tâche délicate et grande : préparer une âme, un être, pour la société et pour lui-même. Les parents et les maîtres sont nécessairement appelés à collaborer. Cette collaboration ne sera féconde que s’ils ont le respect les uns des autres, le vif désir de se connaître et de s’entraider. (p. 106) ».
S’il est facile de critiquer aujourd’hui l’évolutionnisme de ces thèses et la candeur de ces évocations enchantées de l’univers familial, on peut néanmoins retenir l’idée que la famille a progressivement dû partager, voire déléguer ses fonctions à d’autres instances et, tout particulièrement, à l’Etat. On serait ainsi passé d’une vision faisant de la famille la clé de voûte de la société toute entière, à une sorte de privatisation du familial concentré sur une fonction irréductible et « indélégable » : dispenser l’affection. Ce constat n’a plus été remis en cause depuis lors.
=> => débattre moyens mis en oeuvre...
La période de l’après-guerre
Au sortir de la seconde guerre mondiale, les spécialistes de la famille confirment ce diagnostic d’effritement et de recomposition de ses fonctions traditionnelles. Jean Stoetzel rend compte en 1954 de ces « changements dans les fonctions familiales ». Deux phénomènes caractéristiques de l’entrée dans la modernité auraient contribué à ce bouleversement : le développement du salariat et celui de l’Etat-providence.
« Beaucoup de fonctions traditionnelles ont régressé : fonctions économiques, de production et de consommation ; fonctions religieuse, éducative, protectrice, sanitaire… La fonction véritablement centrale de la famille, dans toute société, n’est pas tant de mettre au monde des enfants, que de donner le jour à des enfants légitimes, en vue de fixer, sans aucune ambiguïté, pour le corps social, l’identité de chaque individu qui y est admis par sa naissance… Or il semble que cette fonction de la famille régresse dans notre société. Sans doute l’identification généalogique conserve-t-elle toute sa valeur aux yeux de la loi et de l’administration. Mais, dans les relations sociales de fait, le statut d’un individu tend à dépendre de plus en plus de ce qu’il fait et de ce qu’il a, de moins en moins de ce qu’il est ; de ses aptitudes et de ses possessions, bien plus que de ses origines familiales… Les individus ont cessé de voir leur statut défini sur une base familiale, la base de leur statut est devenue professionnelle… Dans presque toutes les familles modernes, le principal responsable économique, et souvent le seul, est le père… Mais du salariat résulte aussi pour lui le développement de sentiments d’irresponsabilité, d’impuissance et d’insécurité. Il ne peut plus se regarder lui-même, comme traditionnellement sa femme et ses enfants le regardent, en maître omnipotent. Le succès ou l’insuccès de sa famille échappent à son pouvoir. Il n’est plus qu’un objet ou un rouage, il subit plus ou moins passivement les circonstances, il n’a plus à calculer ni à faire des plans. Et lorsque la crise et le chômage l’atteignent, sa dégradation devient explicite, son prestige s’anéantit, et cela d’autant plus que sa femme et ses enfants ont peut-être gardé leur emploi… Si la famille travaille au dehors, pour des raisons économiques, et si l’aide ménagère continue de diminuer, ou bien ces tâches devront être exécutées au dehors, ou bien elles le seront à la maison avec des moyens nouveaux, ou encore, et c’est le plus vraisemblable, ces deux phénomènes se produiront conjointement… Les changements qui affectent les fonctions protectrices et formatrices de la famille n’en sont pas moins graves eux aussi… Le système français de la sécurité sociale se substitue donc au rôle de protection financière qui a été traditionnellement celui de la famille, à l’époque où elle se comportait de manière autarcique… L’exercice de la fonction formatrice et éducative, comme celui de la fonction protectrice, s’est également en grande partie déplacé de la famille à d’autres institutions, et notamment à l’Etat » (Stoetzel, 1954 ; extraits p. 349 et suivantes).
Malgré ces transformations cependant, la famille continue d’apparaître irremplaçable ou insubstituable. Les tentatives de collectiviser l’élevage des enfants, comme ce fut le projet du socialisme en Union soviétique, ont butté sur cette réalité incontournable. D’où ce constat d’Alfred Sauvy (1954) : « La société a quelque peu découvert la nécessité de la fonction familiale et, dans l’incapacité de créer quelque autre organe, a ‘restauré’ l’ancien, dans les deux sens du mot. Les avant-gardes s’étant fourvoyées, ayant ‘oublié’ un facteur essentiel, il n’a pas été possible de les suivre » (p. 15).
Les années soixante-dix
Durant cette période, la sociologie de la famille est le théâtre d’une ardente discussion concernant la thèse de Talcott Parsons, qui est à la fois une théorie des fonctions de la famille, une théorie de la structure de la famille américaine et une théorie des rôles masculins et féminins. Pour Parsons, la famille américaine de l’après-guerre a certes perdu un certain nombre de ses fonctions traditionnelles au profit d’autres institutions, mais ceci pour se spécialiser sur la fonction de support émotionnel de l’individu, pour à la fois socialiser l’enfant, lui transmettre valeurs et normes, et stabiliser la personnalité adulte (Parsons et Bales, 1955). Cette thèse conçoit la famille nucléaire, à forte division des rôles des sexes (rôle instrumental du garçon par identification au père et rôle expressif de la fille par identification à la mère), comme le résultat de ces évolutions et comme le modèle le plus adapté à la société industrielle.
Andrée Michel, auteur d’un manuel de sociologie de la famille qui fera autorité durant les années soixante-dix, porte très haut la critique de cette vision fonctionnaliste. Elle annonce et même appelle de ses vœux d’autres évolutions. Pour Michel, la famille parsonnienne est en dissonance avec les valeurs de la société du moment, et en cela représente la trace de la famille traditionnelle.
« On ne peut pas dire que la famille parsonnienne socialise l’enfant et le jeune aux valeurs de modernité et d’égalité entre les sexes, classes sociales, nations et ethnies. Au contraire, elle se spécialise plutôt dans la transmission à l’enfant et au jeune des valeurs traditionnelles de hiérarchie et d’inégalités entre sexes (en inculquant une éducation différente au garçon et à la fille), entre classes sociales (en transmettant ses privilèges de fortune et de prestige à l’enfanthéritier), entre nations riches et pauvres (en formant très tôt l’enfant au rôle de consommateur exigeant) et entre ethnies (en s’opposant au mariage mixte de l’enfant avec une personne d’une autre culture)… Il est possible que d’autres types de familles, déjà identifiées dans la société d’aujourd’hui, se révéleront plus aptes à remplir ces tâches. Mentionnons ici la famille à double carrière, dans laquelle mari et femme exercent tous deux à égalité le double rôle professionnel et domestique. Bien que cette famille soit encore trop peu répandue pour que l’on observe ses conséquences sur la socialisation de l’enfant, il semble qu’elle sera plus apte que la famille parsonnienne à socialiser garçons et filles de façon égalitaire… On peut donc espérer que le développement de la famille à double carrière constituera un progrès de la fonction socialisante de la famille à l’égard de l’enfant et du jeune » (Michel, 1972, p. 132-133).
=> années 1970's: education sexiste Vs égalité des droits hommes/femmes...
Le débat contemporain
La famille demeure aujourd’hui le giron où se forgent les identités, les individualités, sous l’influence des interactions dont elle est le théâtre. En recourant au mythe de Pygmalion, François de Singly (1996) montre comment les parents sont devenus des révélateurs (au sens photographique du terme) du potentiel de l’enfant, en créant des conditions propices à l’actualisation de ce potentiel, d’où l’expression de « famille relationnelle ». Le regard positif sur l’autre, l’exploration des aptitudes de l’enfant dans une grande diversité d’expériences, la négociation avec lui, dans le respect de son individualité et de ses aspirations sont les ingrédients de cette conduite parentale moderne. La responsabilité des parents ne consiste plus à défendre un modèle moral, hiérarchisé, imposé d’en haut, de l’adulte à l’enfant, dictant les conduites à suivre et à respecter, mais à révéler les talents cachés : « La confiance remplace la coercition » (Singly, 1996, p. 116).
Sous cette figure de Pygmalion, on décèle le mécanisme de transformation des liens sociaux : le processus d’individualisation (Beck et Beck-Gernsheim, 2003). Ce qui est en cause, c’est l’abandon de la logique qui avait prévalu jusqu’au milieu de ce siècle pour forger les identités : le respect des règles, des rôles et des prescriptions sociales. L’idéal aujourd’hui est l’auto-définition, non pas une définition de soi par soi seul, mais une construction de soi avec d’autres, choisis pour ce faire.
« L’individualisation est un concept qui décrit une transformation structurelle, sociologique des institutions sociales et de la relation de l’individu à la société… L’individualisation libère les gens des rôles traditionnels et des contraintes de multiples manières. Premièrement, les individus s’émancipent des classes fondées sur le statut. Les classes sociales ont été détraditionnalisées… Deuxièmement, les femmes sont libérées de leur destin statutaire de travailleuse domestique obligée, dépendante d’un mari. La société industrielle était dépendante des positions inégales des hommes et des femmes, mais la modernité ne s’arrête pas à la frontière de la vie familiale. La structure complète des liens familiaux est désormais sous la pression de l’individualisation et une nouvelle famille négociée et provisoire composée de multiples relations – une post-famille - est en train d’émerger. Troisièmement, les anciennes formes et habitudes de travail sont en déclin avec l’émergence des horaires de travail flexibles, du sous-emploi et des délocalisations…Les individus se doivent de développer leurs propres biographies et de les organiser en relation aux autres… Tout ce qui agresse la famille de l’extérieur – par exemple la contradiction entre les demandes du marché du travail et les besoins de relations, … – se répercute dans la sphère personnelle. Les tensions dans la famille contemporaine sont liées au fait que l’égalisation entre hommes et femmes ne peut advenir dans une structure familiale institutionnelle, qui présuppose leur inégalité. Les conflits dans les relations interpersonnelles apparaissent du fait de l’augmentation des possibilités de choisir… » (Beck, 2003, p. 204).
Ce processus d’individualisation vers laquelle tendent les sociétés post-industrielles n’opère pas également dans tous les milieux sociaux et correspond surtout à l’éthos des couches moyennes éduquées (Commaille, Martin, 1998). Mais il constitue un horizon qui, pour se généraliser, dépend aussi du rôle que joue l’Etat, comme le rappelle François de Singly.
« Sans la force des liens impersonnels, comment les individus peuvent-ils s’individualiser ? Ainsi comment certains jeunes adultes qui n’ont pas de ressources propres suffisantes peuvent-ils prendre de la distance vis-à-vis du quartier, de leur culture d’origine, de leur famille, du groupe de leurs pairs ? La logique relationnelle, l’attention à autrui, la construction d’une identité personnelle ne peuvent s’imposer que si les hommes et les femmes sont ‘pris’ aussi dans un réseau de relations impersonnelles. En voulant réduire au minimum les fonctions de l’Etat, le libéralisme économique crée un environnement qui interdit l’individualisation des individus et donc qui favorise, consciemment ou non, le communautarisme, sous le prétexte de lutter contre l’assistance. Les solidarités familiales peuvent être positives mais elles ont l’ambiguïté du don qui crée de la dépendance. Seuls les liens impersonnels permettent le desserrement des liens de dépendance personnelle afin que les relations interindividuelles
puissent prendre la forme de relations amoureuses, amicales, affectueuses, fraternelles »
(Singly, 2003, p. 239).
Les changements qui affectent la sphère publique avec la crise de l’Etat-providence et des capacités de celui-ci à honorer ses promesses de cohésion sociale réactivent les inquiétudes sur l’évolution des fonctions de la famille. Prenant la mesure de ses limites, l’Etat redécouvre les vertus de la famille, ses fonctions de protection, de solidarité, d’encadrement (Martin, 2002).
Dans un contexte de déficit public, il est tentant en effet d’appeler la famille à la rescousse pour se décharger de certains problèmes sociaux qu’on la croît seule apte à endiguer.
Cette tension entre individualisation et appartenance communautaire rappelle les craintes des pères fondateurs. Comme Durkheim en son temps, nos contemporains craignent confusément d’être propulsés vers le chaos de l’individualisme au sens d’un égoïsme. C’est sans doute la raison pour laquelle sont fréquemment évoqués aujourd’hui, non sans quelque arrière-pensée, les fonctions de la famille, le rôle des parents, la solidarité familiale. Les pouvoirs publics se tournent vers la famille pour lui rappeler ses responsabilités, son rôle irremplaçable. On prend la température des liens sociaux primaires, on soupèse les transferts intra-familiaux, on mesure la capacité protectrice de la famille. Ou bien encore, on durcit les obligations alimentaires, on contrôle les pratiques de parentalité, on forme les parents à leur difficile « métier », on les rend responsables des échecs de socialisation. Tous ces débats contemporains rappellent ceux du début du siècle. Nous ne sommes pas sortis de l’ambivalence qui caractérise les propos tenus sur les fonctions de la famille. D’un côté, l’individu individualisé voudrait être toujours plus libre et auto-déterminé, en même temps qu’il craint l’anomie, l’absence de lien, la fin des communautés, au premier rang desquelles la famille.
On peut donc se demander si ce débat récurrent sur les fonctions de la famille n’a pas pour principale fonction de réinstituer continuellement la famille comme pilier social, comme illusion partagée, comme le suggère Pierre Bourdieu :
« La famille est le produit d’un véritable travail d’institution, à la fois rituel et technique, visant à instituer durablement en chacun des membres de l’unité instituée des sentiments propres à assurer l’intégration qui est la condition d’existence et de la persistance de cette unité… Ainsi la famille est bien une fiction, un artefact social, une illusion au sens le plus ordinaire du terme, mais une ‘illusion bien fondée’, parce que, étant produite et reproduite avec la garantie de l’Etat, elle reçoit à chaque moment de l’Etat les moyens d’exister et de subsister » (Bourdieu, 1993, p. 34 et 36).
Bon, y'a la matière source. C'est chouette ce blog. Pour articuler et ordonner ses pensées. De savoir que je peux être lue me donne un "interlocuteur potentiel à facettes multiples", ce qui me permet de délier mon raisonnement interne. Le structurer, l'étayer, puis l'épurer pour qu'il devienne digeste...(là, je suis en phase indigeste en train d'être assimilé)
Je pose mes sources pour m'autoriser à penser/arguer/développer ensuite. Poser les fondations pour digresser plus en avant.
Faire un patch work de toutes ces réflexions, à partir de là où je suis. Avant tout pour ma sérénité interne.
Une pause, avant retour à la libre prose. => je me pose cette consigne: penser sans citer pour faire émerger mes idées constructives...
Dernière édition par Ayla le Dim 22 Avr 2018 - 14:24, édité 5 fois
Ayla- Messages : 562
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Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
(Je vais suivre tes réflexions sur l'épigénétique - si tu comptes aller plus loin - en tant que préhistorien ça me passionne de voir l'utilisation ailleurs ).
_________________
IMPERATOR•KALTHU•CAESAR•DIVVS
Pour plus d'infos cliquez là -> Appel tigres XXX Règles de courtoisie XXX pour les nouveaux XXX C'est quoi les Tigres ? <-
Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
c'est pas tant ailleurs que contemporainement^^
De la même manière, de voir comment ces connaissances se greffent à celles déjà glanées par les préhistoriens en amont, je suis preneuse (un ou deux liens d'articles, je suis preneuse^^)
NB: que c'est Agréable!! de ne pas être interrompue dans mes réflexions. ZC est un lieu rare en son genre pour cela!! Les retours et rebonds sont soutenants, nourrissants, porteurs, ouvrants...
De la même manière, de voir comment ces connaissances se greffent à celles déjà glanées par les préhistoriens en amont, je suis preneuse (un ou deux liens d'articles, je suis preneuse^^)
NB: que c'est Agréable!! de ne pas être interrompue dans mes réflexions. ZC est un lieu rare en son genre pour cela!! Les retours et rebonds sont soutenants, nourrissants, porteurs, ouvrants...
Ayla- Messages : 562
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Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
Bon, donc j'en suis là dans mes réflexions. Place à ma verve, now. Mon analyse, mon positionnement, mes actes, mes projets.
Cela m'éloigne +++ de ma formation et position initiale de sage-femme de salle de naissance et suites de couches hospitalière.
Je me suis dit, quand j'ai atterri dans cette voie suite au concours de médecine (à la base, je visais neuro-chir ou psychiatre) et découvert ce métier, que c'était encore mieux d'être à la source, plutôt que de tendre à contenir/démêler les troubles installés quelques décennies plus tard...
J'ai été interpellée, tout du long de mes 4 années d'études, par l'ambiance et atmosphère maltraitante prégnante, entre professionnels, envers certaines patientes, certains couples, certains étudiants. Au nom du stress et de la peur, et de l'urgence et de la sécurité, le comportement de l'Homme peut devenir inhumain et incohérent/absurde, méchant et obtus. Etudiante, il fallait se plier à l'atmosphère et subir, diplômée, j'ai pu exercer dans mon humanité, mes valeurs, mes stress et mes doutes, c'est-à-dire en agissant/réagissant bien moins souvent que les nombreux professionnels emplis de stress et de peurs dégagent dans la salle et sur la patiente, en surenchère à son stress et sa détresse initiale. Comme si on jette un verre d'huile sur un feu...j'ai porté lourd sur mes épaules, car j'étais en permanence hors clou "médico-légal", mais mon expérience m'a plutôt confortée dans ma bonne pratique obstétricale, moyennant grosse pression/interne. Je me sais aujourd'hui bonne urgentiste, contrairement à beaucoup de professionnels que j'ai vu réagir de manière délétère en situation d'urgence. Mais je n'aime pas du tout ça.
Mieux vaut prévenir que guérir. Rajouter un vécu traumatique à une situation dramatique, cela n'est pas possible.
L'erreur, et l'horreur, sont humaines. Ce n'est pas ça que je remet en question. C'est la non-remise en question, la non-élaboration qui s'ensuit sous couvert de réunionites, contrôle qualités, protocoles...
Certes, rationnellement, cela peut être profitable. En théorie. En pratique, c'est le hic. Le corps médical est en souffrance. Il est sourd à la souffrance humaine de ses patients.
Il y a une lacune énorme. Le relationnel et comportement humain, la manière de soigner, n'est, pas discutable. Cela agite ou fait fuir les foules.
C'est une question d'ego, et d'efficacité vu par la rentabilité d'une structure et ses statistiques sanitaires.
Cela fait une décennie que cela brasse de l'air (de quoi bientôt faire un cyclone, si ça dure à ce rythme!), politiquement parlant. Faites ce que je dis, pas ce que je fais...C'est insupportable. Et terrible.
J'ai exercé 5 ans dans une structure hospitalière, puis le "qui ne dit mot consent" à pris le dessus. Cela m'est devenu insupportable et intolérable de participer contre mon gré à des prises en charge denuées de toute humanité. Dénigrant pour mon travail, comme pour les personnes accompagnées. Insoutenable de sentir l'impossibilité, au coeur de l'horrible, de pouvoir faire bouger quoi que ce soit. Les maltraitants ont pignon sur rue, et on se retrouve pris en otage au coeur d'un joyeux bordel.
Pendant que j'esquivais tant bien que mal l'étiquette sociétale de "dépressive, faible, fragile, border-line...en arrêt longue durée pour pétage de câble en contention extrême", j'ai démarré mes formations complémentaires. Ecole de psycho en premier temps, puis formation en haptonomie péri-natale, puis DIU d'acupuncture obstétricale.
Sans cet instinct, j'en serai peut-être restée à mes souffrances. Mais...
Ces années m'ont permis de m'enrichir. De grandir. De réaliser les résonances du système actuel avec mes déboires d'enfance. De trouver une autre voie que la répétition enrayante. De m'affirmer, et me positionner, surtout. Pour ne plus subir mes sensations, ni mes réflexions. Faire et vivre avec. M'ouvrir au monde en l'état. Composer avec.
J'ose proposer ce qui me semble pertinent.
Cela me semble très cohérent dans le décor actuel.
Par contre, je me sens seule.
D'où mon élan de continuer à avancer. De me déployer, de m'exprimer. De proposer. Dans le grand bain.
C'est paradoxal à souhait. Ce sentiment profond de solitude, d'unité perdue à l'instant (salvatrice, surprenante, ou traumatique selon les histoires de chacun) de la naissance, qui nous maintient en dépendance pendant nos premières années de vie. On est dépendant du nid dont on devra s'émanciper un jour. S'il ne nous sécurise pas suffisamment, il n'est pas facile de prendre l'envol, ou alors on le prend pour fuir le pire, et crainte de côtoyer le reste du monde.
S'il nous comble trop, on n'en sort jamais et restons à l'état d'oisillons.
Il est plus difficile de se détacher d'un lien qui ne nous a pas suffisamment satisfait que d'une personne avec laquelle on a partagé des moments de joie profonde. Plus difficile de renoncer à ce que l'on a pas eu, d'autant plus si c'était un dû. Faire avec la maldonne plutôt que de demander/réclamer/bouder nouvelle donne....
J'en arrive à mon expérience. J'ai trouvé depuis 3 ans bientôt le cadre qui me permet de m'affirmer et de me proposer.
On me consulte principalement en complémentarité d'un suivi médical de grossesse, ou de démarches médicales de PMA, de post-cancéro, d'infertilité, de grossesses non désirées, de burn-out, de troubles périnéaux...
On vient me consulter pour le "plus"/"différent" que je peux offrir. J'ai donc quartier libre.
J'accueille avec l'angle de vue le plus large/ouvert possible. Je laisse la personne se présenter, se dérouler, se délier devant mon écoute non-interruptive. Je prends les informations, j'entends les associations d'idées, la mélodie interne de la personne. Avant-tout. Avant de vouloir faire quoi que ce soit, d'abord, sentir. M'imprégner. Prendre le temps. Redonner le temps à la personne d'être elle-même. Elargir l'angle de vue pour amoindrir le symptôme, dans son vécu ou dans son expression. Remettre dans le contexte, dans la temporalité, dans la complexité des facteurs influençant le vivant. Laisser émerger l'information/la sensation qui peut être pertinente pour le patient. Oser l'authenticité dans toute sa complexité.
Ne pas "vouloir pour", mais "permettre de".
Tout cela m'a été possible moyennant courage, force d'intention animée par de la rage de survie, jusque accéder à la hauteur suffisante pour m'individu(alis)er.
Quel prendre soin transmet-on par nos paroles et nos actes à des parents tout aussi fraîchement sortis de l'oeuf que leur nouveau-né?
Nous (le Corps Médical) effrayons les peurs avec lesquelles ils démarrent légitimement leur projet de création de vie, nous oppressons, à chercher la tare, le hors courbe, l'élément biochimique qui va bien finir par se matérialiser à force de le vouloir, et qui va valider ce sentiment normal à cet instant. Tout du long le suivi médical cherche, contrôle, explore de plus en plus loin, puis pressons ou freinant le tempo propre de la danse de la vie. Nous ne rassurons pas par cette manière de faire. Nous culpabilisons, nous infantilisons. La société s'immisce dans la procréation ici. Meme en deça (pma, gpa, clonage...). L'enfant né, ouf, la mère reprend ses responsabilités. Enfin... seulement à la sortie de son séjour suite de couche (qui se raccourcit pour raisons économiques ces derniers temps...a ce propos, la durée de séjour devrait être adapté à chaque famille, pas pensée en fonction de la naissance voie basse/césarienne). Le séjour est donc axé sur le gavage, la courbe de poids, l'éviction de jaunisse, de risque infectieux, tout ce qui pourrait être incombé à la bonne mère. En l'oubliant sur le terrain. Humainement parlant. Tout est morcelé de A à Z. Selon la force interne de chaque mère, l'expérience de la naissance sera éprouvant au mieux, traumatique, ou en tout cas peu fondateur sur l'accompagnement humain de cette accession au statut de parent.
Et à partir de son retour à la maison, les parents se retrouvent garants, responsables, du moindre fait et geste de leur bambin. Les consultations, et aides autour de l'enfance qui se déploieront ensuite seront très souvent dans une atmosphère de jugement/culpabilité validation/reproche. Affectivement, ils n'ont que le moule familial, et les lectures/recherches/consultations pour/s'ils se questionnent sur leur équation de transmission.
Cela m'éloigne +++ de ma formation et position initiale de sage-femme de salle de naissance et suites de couches hospitalière.
Je me suis dit, quand j'ai atterri dans cette voie suite au concours de médecine (à la base, je visais neuro-chir ou psychiatre) et découvert ce métier, que c'était encore mieux d'être à la source, plutôt que de tendre à contenir/démêler les troubles installés quelques décennies plus tard...
J'ai été interpellée, tout du long de mes 4 années d'études, par l'ambiance et atmosphère maltraitante prégnante, entre professionnels, envers certaines patientes, certains couples, certains étudiants. Au nom du stress et de la peur, et de l'urgence et de la sécurité, le comportement de l'Homme peut devenir inhumain et incohérent/absurde, méchant et obtus. Etudiante, il fallait se plier à l'atmosphère et subir, diplômée, j'ai pu exercer dans mon humanité, mes valeurs, mes stress et mes doutes, c'est-à-dire en agissant/réagissant bien moins souvent que les nombreux professionnels emplis de stress et de peurs dégagent dans la salle et sur la patiente, en surenchère à son stress et sa détresse initiale. Comme si on jette un verre d'huile sur un feu...j'ai porté lourd sur mes épaules, car j'étais en permanence hors clou "médico-légal", mais mon expérience m'a plutôt confortée dans ma bonne pratique obstétricale, moyennant grosse pression/interne. Je me sais aujourd'hui bonne urgentiste, contrairement à beaucoup de professionnels que j'ai vu réagir de manière délétère en situation d'urgence. Mais je n'aime pas du tout ça.
Mieux vaut prévenir que guérir. Rajouter un vécu traumatique à une situation dramatique, cela n'est pas possible.
L'erreur, et l'horreur, sont humaines. Ce n'est pas ça que je remet en question. C'est la non-remise en question, la non-élaboration qui s'ensuit sous couvert de réunionites, contrôle qualités, protocoles...
Certes, rationnellement, cela peut être profitable. En théorie. En pratique, c'est le hic. Le corps médical est en souffrance. Il est sourd à la souffrance humaine de ses patients.
Il y a une lacune énorme. Le relationnel et comportement humain, la manière de soigner, n'est, pas discutable. Cela agite ou fait fuir les foules.
C'est une question d'ego, et d'efficacité vu par la rentabilité d'une structure et ses statistiques sanitaires.
Cela fait une décennie que cela brasse de l'air (de quoi bientôt faire un cyclone, si ça dure à ce rythme!), politiquement parlant. Faites ce que je dis, pas ce que je fais...C'est insupportable. Et terrible.
J'ai exercé 5 ans dans une structure hospitalière, puis le "qui ne dit mot consent" à pris le dessus. Cela m'est devenu insupportable et intolérable de participer contre mon gré à des prises en charge denuées de toute humanité. Dénigrant pour mon travail, comme pour les personnes accompagnées. Insoutenable de sentir l'impossibilité, au coeur de l'horrible, de pouvoir faire bouger quoi que ce soit. Les maltraitants ont pignon sur rue, et on se retrouve pris en otage au coeur d'un joyeux bordel.
Pendant que j'esquivais tant bien que mal l'étiquette sociétale de "dépressive, faible, fragile, border-line...en arrêt longue durée pour pétage de câble en contention extrême", j'ai démarré mes formations complémentaires. Ecole de psycho en premier temps, puis formation en haptonomie péri-natale, puis DIU d'acupuncture obstétricale.
Sans cet instinct, j'en serai peut-être restée à mes souffrances. Mais...
Ces années m'ont permis de m'enrichir. De grandir. De réaliser les résonances du système actuel avec mes déboires d'enfance. De trouver une autre voie que la répétition enrayante. De m'affirmer, et me positionner, surtout. Pour ne plus subir mes sensations, ni mes réflexions. Faire et vivre avec. M'ouvrir au monde en l'état. Composer avec.
J'ose proposer ce qui me semble pertinent.
Cela me semble très cohérent dans le décor actuel.
Par contre, je me sens seule.
D'où mon élan de continuer à avancer. De me déployer, de m'exprimer. De proposer. Dans le grand bain.
C'est paradoxal à souhait. Ce sentiment profond de solitude, d'unité perdue à l'instant (salvatrice, surprenante, ou traumatique selon les histoires de chacun) de la naissance, qui nous maintient en dépendance pendant nos premières années de vie. On est dépendant du nid dont on devra s'émanciper un jour. S'il ne nous sécurise pas suffisamment, il n'est pas facile de prendre l'envol, ou alors on le prend pour fuir le pire, et crainte de côtoyer le reste du monde.
S'il nous comble trop, on n'en sort jamais et restons à l'état d'oisillons.
Il est plus difficile de se détacher d'un lien qui ne nous a pas suffisamment satisfait que d'une personne avec laquelle on a partagé des moments de joie profonde. Plus difficile de renoncer à ce que l'on a pas eu, d'autant plus si c'était un dû. Faire avec la maldonne plutôt que de demander/réclamer/bouder nouvelle donne....
J'en arrive à mon expérience. J'ai trouvé depuis 3 ans bientôt le cadre qui me permet de m'affirmer et de me proposer.
On me consulte principalement en complémentarité d'un suivi médical de grossesse, ou de démarches médicales de PMA, de post-cancéro, d'infertilité, de grossesses non désirées, de burn-out, de troubles périnéaux...
On vient me consulter pour le "plus"/"différent" que je peux offrir. J'ai donc quartier libre.
J'accueille avec l'angle de vue le plus large/ouvert possible. Je laisse la personne se présenter, se dérouler, se délier devant mon écoute non-interruptive. Je prends les informations, j'entends les associations d'idées, la mélodie interne de la personne. Avant-tout. Avant de vouloir faire quoi que ce soit, d'abord, sentir. M'imprégner. Prendre le temps. Redonner le temps à la personne d'être elle-même. Elargir l'angle de vue pour amoindrir le symptôme, dans son vécu ou dans son expression. Remettre dans le contexte, dans la temporalité, dans la complexité des facteurs influençant le vivant. Laisser émerger l'information/la sensation qui peut être pertinente pour le patient. Oser l'authenticité dans toute sa complexité.
Ne pas "vouloir pour", mais "permettre de".
Tout cela m'a été possible moyennant courage, force d'intention animée par de la rage de survie, jusque accéder à la hauteur suffisante pour m'individu(alis)er.
Quel prendre soin transmet-on par nos paroles et nos actes à des parents tout aussi fraîchement sortis de l'oeuf que leur nouveau-né?
Nous (le Corps Médical) effrayons les peurs avec lesquelles ils démarrent légitimement leur projet de création de vie, nous oppressons, à chercher la tare, le hors courbe, l'élément biochimique qui va bien finir par se matérialiser à force de le vouloir, et qui va valider ce sentiment normal à cet instant. Tout du long le suivi médical cherche, contrôle, explore de plus en plus loin, puis pressons ou freinant le tempo propre de la danse de la vie. Nous ne rassurons pas par cette manière de faire. Nous culpabilisons, nous infantilisons. La société s'immisce dans la procréation ici. Meme en deça (pma, gpa, clonage...). L'enfant né, ouf, la mère reprend ses responsabilités. Enfin... seulement à la sortie de son séjour suite de couche (qui se raccourcit pour raisons économiques ces derniers temps...a ce propos, la durée de séjour devrait être adapté à chaque famille, pas pensée en fonction de la naissance voie basse/césarienne). Le séjour est donc axé sur le gavage, la courbe de poids, l'éviction de jaunisse, de risque infectieux, tout ce qui pourrait être incombé à la bonne mère. En l'oubliant sur le terrain. Humainement parlant. Tout est morcelé de A à Z. Selon la force interne de chaque mère, l'expérience de la naissance sera éprouvant au mieux, traumatique, ou en tout cas peu fondateur sur l'accompagnement humain de cette accession au statut de parent.
Et à partir de son retour à la maison, les parents se retrouvent garants, responsables, du moindre fait et geste de leur bambin. Les consultations, et aides autour de l'enfance qui se déploieront ensuite seront très souvent dans une atmosphère de jugement/culpabilité validation/reproche. Affectivement, ils n'ont que le moule familial, et les lectures/recherches/consultations pour/s'ils se questionnent sur leur équation de transmission.
Ayla- Messages : 562
Date d'inscription : 30/09/2014
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Re: C'est décousu...mais c'est déjà ça
1. B.
B. a xx ans. Blonde, yeux clairs, silhouette harmonieuse, teint clair, regard réflexif permanent, pensif dans le fond, inquiet quelque part, doux par ailleurs, fort, présent.
Je la rencontre pour un accompagnement à 5 1/2 mois de grossesse (25SA) de son deuxième garçon à naître. Nous sommes fin avril. Sa demande (sub)consciente semble être de proposer une naissance affective, un accueil sécurisant et doux pour cet enfant à naître, et se passer de péridurale. Elle est en congé maternité depuis une quinzaine de jours, et n’a pas encore eu le temps de « se poser ».
Sage-femme libérale, associée à F., même génération, 2 enfants, naissance « orgastique » et affective pour sa dernière. B. admire F. et se préoccupe / culpabilise de ne pas pouvoir offrir autant à elle et son enfant.
Quand on questionne B. sur ses origines, l’ambiance familiale est dense, étayée, explorée et en cours de réflexion. Les ¾ du temps de cette rencontre lui seront consacré.
Originaire de XXXX (importance de la Distance ou nom/sonorité?). Ses parents, agriculteurs, ont divorcé à ses 18 ans. Suite au départ « impulsif » de la mère de B. pour un homme, peu apprécié par B. et ses sœurs, leur père s’est retrouvé brutalement seul et a conservé l’activité agricole. B. l’évoque avec une tristesse « pour lui » dans le fond.
La mère de B. n’est pas restée avec cet homme. Elle aurait fait une TS.
On entend dans le sous-discours un rapport conflictuel/tendu à sa mère. « Etouffante ». Communication « pas facile ».
L’année du divorce de ses parents, B., aînée de deux sœurs, était dans sa première année hors du « nid familial », en 1ere année de médecine.
Concernant ses sœurs, B. en parle spontanément. M., 20 ans, étude d’institutrice, et S., « dans la mode ».
B. et M. semblent avoir échangé et cherché à « comprendre » certains faits/ressentis. Notion de copartage de connaissances, co-transmission, réflexion de transmission…
M. est phobique des restaus en groupe. Elle a confié à B. une reviviscence sensorielle vécue lors d’une séance de kinésiologie : dans les années 1800, elle se voit commettre un infanticide, ressent le sentiment de « noyer un bébé ».
Quand je questionne le lien à sa mère, elle arrive avec un chapelet d’autres aïeules…
La grand-mère de B. a failli perdre la vie en donnant naissance à la mère de B. (détails ?) .
Elle a eu deux autres filles. Une est morte à 3 semaines de vie (quel rang ds la fratrie ?), d’une maladie bleue ou d’une jaunisse, en tout cas d’une cause colorée même si subite, chez les grands-parents, ou la tante, cela reste flou. Elle s’appelait N. (Le sujet reste sensible pour la grand-mère de B.. Elle a réagi en rejet vif quand sa fille est venue la questionner suite à la demande de B. lors de sa première grossesse.)
En plus de ses enfants, elle a « élevé » de nombreux enfants de la DASS.
La mère de B. a donc failli perdre sa mère à la naissance, a perdu une sœur, avant ou après sa naissance, d’une maladie colorée, et a du partager sa mère avec plein d’enfants dont ce n’était pas la leur.
Adulte, elle a donné naissances à 3 filles, sans jamais oser la voie basse. Une césarienne programmée pour « bassin vicié ( ?)+gros bébé » pour chacune. Sous anesthésie générale pour B. et M., sous rachi-anesthésie pour S.
B. mentionne la difficulté pour sa mère de la reconnaître à la naissance.
(Pas d’accompagnement, pas de présence maternelle lors du grand passage. Pas de prise de risque, pas de reviviscence de sa propre naissance, donc, B. recupère quelque part le vécu de la grand-mère au dessus, peur de sa mère ou de sa grand-mère, mais de ce temps la).
La tante de B. a donné naissance à deux filles. Un accouchement nécessitant forceps, un par césarienne. Et a adopté un troisième enfant. (fille ?)
Toutes ces informations arrivent très spontanément. Il y a donc du monde aux présentations, que de filles/femmes présentes dans cette lignée, et plein d’enfants sans parents recueillis (accueillis ??), et un souvenir d’infanticide engrammé et ravivé par une séance de kinésiologie…
On arrive enfin à elle, son histoire.
B., avec C. son compagnon, fait des mecs. Elle éprouve un sentiment de soulagement à l’annonce du sexe de son enfant. Les deux fois. Nouveauté dans sa lignée depuis ??
En 2015, en 5 mois de proposition d’accueil, N. est conçu. B. se souvient d’une grossesse « confortable » Jusque 7 mois de grossesse. Durant une séance d’accompagnement haptonomique, où B. était invitée à descendre dans sa base (assis, accueil dans giron du père ou du thérapeute), elle prend conscience et se retrouve confrontée à une « angoisse maternelle ». un suivi psy lui est proposé, qu'elle décline. Elle a consulté 3 fois pour de l'acupuncture pour pallier à ces angoisses maternelles.
Aux alentours du terme, le travail démarre spontanément, la phase de latence dure une douzaine d’heure, et la phase active sera franchie par la pose d’une péridurale, permettant le relâchement juste suffisant pour une avancée lente et progressive. Il faudra deux heures après l’ouverture complète du col pour que N. s’engage dans le bassin de B. Il lui faudra le pousser avec force, courage, et conviction pour lui faire franchir le pincement/rétrécissement du passage aux épines sciatiques. Ils l’ont fait !!
Elle a pu parce qu’elle était anesthésiée. Sensations atténuées, passage en force et souvenirs comprimés pour passer. B. a donné tout ce qu’elle a pu pour faire passer son fils par ce « trou noir », sentiment qu’elle conserve et éprouvera de cette sphère de naissance, durant cette séance de rencontre haptonomique.
Vaillants, courageux, braves, conquérants, résilients. Il a pu parce qu’il était soutenu. Elle a pu parce qu’il était présent. Malgré sa lignée, conjuguée du gabarit de N. annoncé 4500g durant la grossesse (il sera 600g plus léger que prévu…influence subconsciente de l’histoire de B. sur l’estimation à la hausse de plus de 10% de l’échographiste ?).
Fierté et culpabilité mélangée/sous-jacente dans son être-mère et être-femme. J’accompagne à la reconnaissance et conscientisation du traumatique plutôt qu’à son déni ou son évitement.
N. a du avoir le sentiment de peur que j’ai entraperçu ensuite. B. parle de lui comme un nouveau-né hypertonique, en tonus de vigilance exacerbé, exprimant beaucoup de pleurs dans les jours suivants sa naissance, et nécessitant beaucoup d’être porté pour se rassurer. Et aujourd’hui ?
Contemporainement, à 4 mois de vie extra-utérine de N., la mère de B. développe un lymphome dans son ventre. (détachement forcé de sa fille, s’attaque elle ayant moins prise sur elle ?)
(…) a combler
Aux alentour des 1 an ½ de N., ils se questionnent sur leur souhait d’un deuxième. Deux mois leur sont suffisants pour se sentir prêt à accueillir un deuxième enfant. Il mettra deux mois à prendre place.
Dynamiquement, dans sa corporalité exprimée, et par mes sentiments de contre-transfert, il y a de la force, du courage, de l’intelligence, de la réflexion, de l’intuition, du ressenti cogité. Son regard est particulièrement cogitatif sur sa proprioception et l’accès à elle-même. Sa comparaison à son associée, F. laisse entendre la pression qu’elle se met/ressent lors de leur partage de vécu. B. semble se culpabiliser de ne pas avoir pu « faire aussi bien » que F. dans la gestion et l’accompagnement de la naissance de son aîné. Cela résonne particulièrement à mes oreilles. Transfert de ?? comment F l’entend-elle ? comment la mère de B. l’entend-elle?
B. souligne capacité de C. à entrer en contact et dans la profondeur, avec ses enfants. S’appuyer sur lui ; sa fonction tendre masculine pour lui permettre de trouver et attendrir également son intime, et tendresse paternelle pour adoucir et éclaircir « le tunnel » pour son fils.
Je propose, instinctivement, de clôturer la séance par une prise de contact psycho-thymo-tactile douce, et proposer un centrage. Lors de mon invitation à son genou gauche à ouvrir sa hanche, qui s’est interrogée à ma demande, j’ai alors, pour clarifier la sensation d’invitation, proposé une invitation au poignet à souligné verbalement pour que la sensation parvienne à sa conscience. L’instant où le regard s’est éclairé de la compréhension/connexion établie, l’ouverture et la descente dans sa base, tout en étant acceptée, a laissé resurgir un fort engramme. Le regard de B. exprime de la peur/sidération/incompréhension, des larmes coulent. Je l’accompagne et reste présente le temps de l’éclosion de l’engramme. Sous mes mains, la hanche gauche s’étale et dissipe son coussin de Qi.
Les quelques mots posés spontanément suite à cet instant témoignent du sentiment de sa base. L’engramme éprouvé pour la première fois consciemment est une sensation de « trou noir ». Force de courage, force, soutien, et persévérance, elle est parvenu à « faire passer » N. dans ce trou noir trans-générationnel, dans lequel aucune fille ne parvient à passer sans heurt. (trou noir : puit)
Suite à cela, B. se sent soulagée, plus légère. Elle a accès à sa base, avec son fils. Le sentiment de sa base en fin de rencontre est confortable. L’image de « nuage dans le trou noir » reflète le moelleux/cotonneux éprouvé.
Notre deuxième rencontre, 1 semaine plus tard. Le sentiment de sa base est resté présent, sans pour autant avoir pu retrouver autant d’espace que lors de la séance précédente.
B. m’évoque à nouveau ce sentiment de « trou noir » également. Elle souligne une différence d’avec sa pratique de yoga. Comme si, via le yoga, la pensée allait de la conscience du cerveau vers la base, alors qu’en approche hapto, le senti part de la base et monte à la conscience. Avec le yoga, elle n’avait jamais pu aller aussi bas, comme ça. Avec l’hapto, la sensation est venue d’ « en bas », et est « montée » jusque elle.
Elle semble toujours contrariée/culpabilisée/gênée vis-à-vis de son associée. Je souligne à nouveau le côté traumatique engrammé dans sa base. Le reconnait et le légitime. Ne pas chercher à ne pas avoir de cicatrice si on en a une. Cela reviendrait à renier/dénier son expérience.
Nous parlons moins longuement en face-à-face et entrons en contact psycho-thymo-tactile pour le reste de la séance. L’être ensemble avec elle est ok. Avec son enfant, il ne s’est pas encore clairement présenté, mais il est présent.
B. m’évoque le fait que C. son compagnon peut rencontrer son enfant bien plus bas depuis la séance précédente. Je propose qu’il nous rejoigne par la suite aux séances. Elle n’est pas contre, mais ce n’était pas clair non plus. Intégrer, valider, conforter sa présence pour soutenir B. et son fils.
Elle est dans un grand tonus de vulnérabilité lorsqu’elle s’installe. Après une prise de contact au giron, puis un balan des pieds-à-la-tête, je lui propose un modelage. Elle se détend, et il fait sentir son contentement par une belle vibration frétillante très à propos dans l’échange.
A nouveau à la proposition du centrage, lors de l’invitation à la hanche gauche de s’ouvrir tendrement, B. fut prise d’une montée de larmes et de peur/incompréhension/larmes alors que son bassin, puis elle et son enfant, visitaient/exploraient cet espace, soutenus par le creux de mes mains intentionnellement tendre. Cette fois-ci, elle a pu accepter le geste et l’ouverture malgré l’intensité et l’incompréhension, pour le moment, de cet affect. Venir un instant, avant d’être à nouveau prise de peur et remonter avec lui. Je lui souligne son sentiment maternel pour l’inviter près de son cœur.
Elle finit la séance soulagée. Malgré ses questionnements.
B. a xx ans. Blonde, yeux clairs, silhouette harmonieuse, teint clair, regard réflexif permanent, pensif dans le fond, inquiet quelque part, doux par ailleurs, fort, présent.
Je la rencontre pour un accompagnement à 5 1/2 mois de grossesse (25SA) de son deuxième garçon à naître. Nous sommes fin avril. Sa demande (sub)consciente semble être de proposer une naissance affective, un accueil sécurisant et doux pour cet enfant à naître, et se passer de péridurale. Elle est en congé maternité depuis une quinzaine de jours, et n’a pas encore eu le temps de « se poser ».
Sage-femme libérale, associée à F., même génération, 2 enfants, naissance « orgastique » et affective pour sa dernière. B. admire F. et se préoccupe / culpabilise de ne pas pouvoir offrir autant à elle et son enfant.
Quand on questionne B. sur ses origines, l’ambiance familiale est dense, étayée, explorée et en cours de réflexion. Les ¾ du temps de cette rencontre lui seront consacré.
Originaire de XXXX (importance de la Distance ou nom/sonorité?). Ses parents, agriculteurs, ont divorcé à ses 18 ans. Suite au départ « impulsif » de la mère de B. pour un homme, peu apprécié par B. et ses sœurs, leur père s’est retrouvé brutalement seul et a conservé l’activité agricole. B. l’évoque avec une tristesse « pour lui » dans le fond.
La mère de B. n’est pas restée avec cet homme. Elle aurait fait une TS.
On entend dans le sous-discours un rapport conflictuel/tendu à sa mère. « Etouffante ». Communication « pas facile ».
L’année du divorce de ses parents, B., aînée de deux sœurs, était dans sa première année hors du « nid familial », en 1ere année de médecine.
Concernant ses sœurs, B. en parle spontanément. M., 20 ans, étude d’institutrice, et S., « dans la mode ».
B. et M. semblent avoir échangé et cherché à « comprendre » certains faits/ressentis. Notion de copartage de connaissances, co-transmission, réflexion de transmission…
M. est phobique des restaus en groupe. Elle a confié à B. une reviviscence sensorielle vécue lors d’une séance de kinésiologie : dans les années 1800, elle se voit commettre un infanticide, ressent le sentiment de « noyer un bébé ».
Quand je questionne le lien à sa mère, elle arrive avec un chapelet d’autres aïeules…
La grand-mère de B. a failli perdre la vie en donnant naissance à la mère de B. (détails ?) .
Elle a eu deux autres filles. Une est morte à 3 semaines de vie (quel rang ds la fratrie ?), d’une maladie bleue ou d’une jaunisse, en tout cas d’une cause colorée même si subite, chez les grands-parents, ou la tante, cela reste flou. Elle s’appelait N. (Le sujet reste sensible pour la grand-mère de B.. Elle a réagi en rejet vif quand sa fille est venue la questionner suite à la demande de B. lors de sa première grossesse.)
En plus de ses enfants, elle a « élevé » de nombreux enfants de la DASS.
La mère de B. a donc failli perdre sa mère à la naissance, a perdu une sœur, avant ou après sa naissance, d’une maladie colorée, et a du partager sa mère avec plein d’enfants dont ce n’était pas la leur.
Adulte, elle a donné naissances à 3 filles, sans jamais oser la voie basse. Une césarienne programmée pour « bassin vicié ( ?)+gros bébé » pour chacune. Sous anesthésie générale pour B. et M., sous rachi-anesthésie pour S.
B. mentionne la difficulté pour sa mère de la reconnaître à la naissance.
(Pas d’accompagnement, pas de présence maternelle lors du grand passage. Pas de prise de risque, pas de reviviscence de sa propre naissance, donc, B. recupère quelque part le vécu de la grand-mère au dessus, peur de sa mère ou de sa grand-mère, mais de ce temps la).
La tante de B. a donné naissance à deux filles. Un accouchement nécessitant forceps, un par césarienne. Et a adopté un troisième enfant. (fille ?)
Toutes ces informations arrivent très spontanément. Il y a donc du monde aux présentations, que de filles/femmes présentes dans cette lignée, et plein d’enfants sans parents recueillis (accueillis ??), et un souvenir d’infanticide engrammé et ravivé par une séance de kinésiologie…
On arrive enfin à elle, son histoire.
B., avec C. son compagnon, fait des mecs. Elle éprouve un sentiment de soulagement à l’annonce du sexe de son enfant. Les deux fois. Nouveauté dans sa lignée depuis ??
En 2015, en 5 mois de proposition d’accueil, N. est conçu. B. se souvient d’une grossesse « confortable » Jusque 7 mois de grossesse. Durant une séance d’accompagnement haptonomique, où B. était invitée à descendre dans sa base (assis, accueil dans giron du père ou du thérapeute), elle prend conscience et se retrouve confrontée à une « angoisse maternelle ». un suivi psy lui est proposé, qu'elle décline. Elle a consulté 3 fois pour de l'acupuncture pour pallier à ces angoisses maternelles.
Aux alentours du terme, le travail démarre spontanément, la phase de latence dure une douzaine d’heure, et la phase active sera franchie par la pose d’une péridurale, permettant le relâchement juste suffisant pour une avancée lente et progressive. Il faudra deux heures après l’ouverture complète du col pour que N. s’engage dans le bassin de B. Il lui faudra le pousser avec force, courage, et conviction pour lui faire franchir le pincement/rétrécissement du passage aux épines sciatiques. Ils l’ont fait !!
Elle a pu parce qu’elle était anesthésiée. Sensations atténuées, passage en force et souvenirs comprimés pour passer. B. a donné tout ce qu’elle a pu pour faire passer son fils par ce « trou noir », sentiment qu’elle conserve et éprouvera de cette sphère de naissance, durant cette séance de rencontre haptonomique.
Vaillants, courageux, braves, conquérants, résilients. Il a pu parce qu’il était soutenu. Elle a pu parce qu’il était présent. Malgré sa lignée, conjuguée du gabarit de N. annoncé 4500g durant la grossesse (il sera 600g plus léger que prévu…influence subconsciente de l’histoire de B. sur l’estimation à la hausse de plus de 10% de l’échographiste ?).
Fierté et culpabilité mélangée/sous-jacente dans son être-mère et être-femme. J’accompagne à la reconnaissance et conscientisation du traumatique plutôt qu’à son déni ou son évitement.
N. a du avoir le sentiment de peur que j’ai entraperçu ensuite. B. parle de lui comme un nouveau-né hypertonique, en tonus de vigilance exacerbé, exprimant beaucoup de pleurs dans les jours suivants sa naissance, et nécessitant beaucoup d’être porté pour se rassurer. Et aujourd’hui ?
Contemporainement, à 4 mois de vie extra-utérine de N., la mère de B. développe un lymphome dans son ventre. (détachement forcé de sa fille, s’attaque elle ayant moins prise sur elle ?)
(…) a combler
Aux alentour des 1 an ½ de N., ils se questionnent sur leur souhait d’un deuxième. Deux mois leur sont suffisants pour se sentir prêt à accueillir un deuxième enfant. Il mettra deux mois à prendre place.
Dynamiquement, dans sa corporalité exprimée, et par mes sentiments de contre-transfert, il y a de la force, du courage, de l’intelligence, de la réflexion, de l’intuition, du ressenti cogité. Son regard est particulièrement cogitatif sur sa proprioception et l’accès à elle-même. Sa comparaison à son associée, F. laisse entendre la pression qu’elle se met/ressent lors de leur partage de vécu. B. semble se culpabiliser de ne pas avoir pu « faire aussi bien » que F. dans la gestion et l’accompagnement de la naissance de son aîné. Cela résonne particulièrement à mes oreilles. Transfert de ?? comment F l’entend-elle ? comment la mère de B. l’entend-elle?
B. souligne capacité de C. à entrer en contact et dans la profondeur, avec ses enfants. S’appuyer sur lui ; sa fonction tendre masculine pour lui permettre de trouver et attendrir également son intime, et tendresse paternelle pour adoucir et éclaircir « le tunnel » pour son fils.
Je propose, instinctivement, de clôturer la séance par une prise de contact psycho-thymo-tactile douce, et proposer un centrage. Lors de mon invitation à son genou gauche à ouvrir sa hanche, qui s’est interrogée à ma demande, j’ai alors, pour clarifier la sensation d’invitation, proposé une invitation au poignet à souligné verbalement pour que la sensation parvienne à sa conscience. L’instant où le regard s’est éclairé de la compréhension/connexion établie, l’ouverture et la descente dans sa base, tout en étant acceptée, a laissé resurgir un fort engramme. Le regard de B. exprime de la peur/sidération/incompréhension, des larmes coulent. Je l’accompagne et reste présente le temps de l’éclosion de l’engramme. Sous mes mains, la hanche gauche s’étale et dissipe son coussin de Qi.
Les quelques mots posés spontanément suite à cet instant témoignent du sentiment de sa base. L’engramme éprouvé pour la première fois consciemment est une sensation de « trou noir ». Force de courage, force, soutien, et persévérance, elle est parvenu à « faire passer » N. dans ce trou noir trans-générationnel, dans lequel aucune fille ne parvient à passer sans heurt. (trou noir : puit)
Suite à cela, B. se sent soulagée, plus légère. Elle a accès à sa base, avec son fils. Le sentiment de sa base en fin de rencontre est confortable. L’image de « nuage dans le trou noir » reflète le moelleux/cotonneux éprouvé.
Notre deuxième rencontre, 1 semaine plus tard. Le sentiment de sa base est resté présent, sans pour autant avoir pu retrouver autant d’espace que lors de la séance précédente.
B. m’évoque à nouveau ce sentiment de « trou noir » également. Elle souligne une différence d’avec sa pratique de yoga. Comme si, via le yoga, la pensée allait de la conscience du cerveau vers la base, alors qu’en approche hapto, le senti part de la base et monte à la conscience. Avec le yoga, elle n’avait jamais pu aller aussi bas, comme ça. Avec l’hapto, la sensation est venue d’ « en bas », et est « montée » jusque elle.
Elle semble toujours contrariée/culpabilisée/gênée vis-à-vis de son associée. Je souligne à nouveau le côté traumatique engrammé dans sa base. Le reconnait et le légitime. Ne pas chercher à ne pas avoir de cicatrice si on en a une. Cela reviendrait à renier/dénier son expérience.
Nous parlons moins longuement en face-à-face et entrons en contact psycho-thymo-tactile pour le reste de la séance. L’être ensemble avec elle est ok. Avec son enfant, il ne s’est pas encore clairement présenté, mais il est présent.
B. m’évoque le fait que C. son compagnon peut rencontrer son enfant bien plus bas depuis la séance précédente. Je propose qu’il nous rejoigne par la suite aux séances. Elle n’est pas contre, mais ce n’était pas clair non plus. Intégrer, valider, conforter sa présence pour soutenir B. et son fils.
Elle est dans un grand tonus de vulnérabilité lorsqu’elle s’installe. Après une prise de contact au giron, puis un balan des pieds-à-la-tête, je lui propose un modelage. Elle se détend, et il fait sentir son contentement par une belle vibration frétillante très à propos dans l’échange.
A nouveau à la proposition du centrage, lors de l’invitation à la hanche gauche de s’ouvrir tendrement, B. fut prise d’une montée de larmes et de peur/incompréhension/larmes alors que son bassin, puis elle et son enfant, visitaient/exploraient cet espace, soutenus par le creux de mes mains intentionnellement tendre. Cette fois-ci, elle a pu accepter le geste et l’ouverture malgré l’intensité et l’incompréhension, pour le moment, de cet affect. Venir un instant, avant d’être à nouveau prise de peur et remonter avec lui. Je lui souligne son sentiment maternel pour l’inviter près de son cœur.
Elle finit la séance soulagée. Malgré ses questionnements.
Ayla- Messages : 562
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