Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux"

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 14:36

Bonjour à tous,

(pour sauter la longue introduction froide et nombriliste, suivez la flèche !)

Je vais commencer comme je le fais souvent (tout en me sermonnant intérieurement, mais on ne se refait pas : vous pouvez me croire, j'essaie tous les jours), par des excuses anticipées : je ne suis pas douée pour interagir sur un forum (pour interagir tout court, en réalité), alors "m'intégrer à une communauté" reste pour moi utopique. Je m'émerveille, en parcourant le net, de voir tous ces groupes de personnes qui se forment, et qui vivent d'échanges quotidiens : je ne sais pas faire. Bref, ce que j'essaie de dire, c'est que vous m'intéressez beaucoup (autrement, je passerais nettement moins souvent par chez-vous, discrètement), mais que même une fois que j'aurais révélé ma présence, je risque fort de continuer à me tenir à l'écart, et que donc il ne faut pas compter sur moi.
...
Bonjour l'entrée en matière. Et après, je m'étonne qu'on me trouve distante... façon de parler, il y a longtemps que je ne m'étonne plus.
Et moi qui m'étais bien promis de ne pas commencer par un de ces longs soliloques égocentrés, dont je suis pourtant spécialiste, mais qui m'agacent, vous n'imaginez pas à quel point.
Bref encore. (bref est sans doute un des mots que j'utilise le plus, sans doute en vertu de mon goût immodéré pour la contraction)

J'essaie d'en venir à la question qui a motivé ma présentation :
Je suis quelqu'un qui ne va pas très bien, même si "j'ai tout pour être heureuse", une caricature de petite fille riche/modèle. Scolarité façon première de la classe discrète, de plus en plus renfermée, de plus en plus paniquée à l'idée de "passer à l'oral", grande spécialiste de la meilleure note toute l'année et du passable au moment de l'examen (vous savez, quand on croit qu'on a déjà fait ses preuves, et que ça ne nous intéresse pas du tout de réviser une nouvelle fois alors qu'on peut passer à autre chose... ok, j'en rajoute un peu, je réussis plutôt bien, mais c'est toujours si peu au regard de mes propres standards). Bref. Je reproduis ce schéma depuis que je travaille, pas de surprise. Depuis des années, j'ai des hauts et des bas, on va dire un jour sur deux, et les bas sont parfois assez sombres. Phobique sociale on va dire "légère", je mets en place toute une stratégie de vie pour rester isolée, seulement voilà, oh surprise, la solitude c'est bien, voire vital, mais tous les jours, ça devient plus délétère que revigorant. Mais tout ça est de ma faute, je me laisse aller, je suis trop exigeante, trop orgueilleuse, trop coincée etc. Bref encore, j'ai fini par me décider à aller consulter une psy.

Arrow On arrive au sujet qui m'intéresse :
Mme la psy, ça a dû lui prendre 10 min (bon, 20) pour poser sur la table la carte de l'ex-enfant précoce (moi-même, je ne le soupçonnais que depuis quelques mois). Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est qu'à peine cette carte posée, c'est comme si elle avait été définitivement écartée de la discussion (du "travail thérapeutique"). Plus encore, j'ai l'impression que le sujet dérange Mme ma psy : un jour où j'y suis revenue par moi-même (façon 10000 pincettes et je m'arrête toutes les syllabes pour vérifier que je ne suis pas en train de raconter des bêtises), puis un jour où elle s'est sentie obligée de ressortir cette carte elle-même pour répondre à ma question - "mais enfin, puisque je sais bien que tout le monde a des difficultés, souvent même pires que les miennes, pourquoi est-ce que moi je n'arrive pas à m'en sortir ?!" -, Mme ma psy m'a semblé toute gênée (le geste raide, le regard qui s'évade...), pour aussitôt re-glisser la carte sous le tapis et changer de sujet.
L'interprétation que j'en ai faite, c'est que si je m'attardais trop sur cette question de la "précocité" (notons qu'il n'est pas question de surdouance adulte, faut pas pousser !), je risquais de négliger d'autres aspects sur lesquels je dois absolument travailler (genre, la perfection hautement suspecte de mes parents : je vous jure, on n'est à l'abri de rien !). Et j'ai fini par décider que j'étais d'accord avec ça : surdouée, peut-être, mais ce n'est pas le moment pour moi de m'atteler à cette question, j'ai d'autres problèmes à régler.

Alors je me demandais, d'une part, si certains d'entre vous auraient un autre éclairage à projeter sur la réaction de Mme ma psy (qui par ailleurs m'aide bien, depuis deux mois), d'autre part si vous pensez comme moi (en ce moment, mais me connaissant, je vais changer quinze fois d'avis) qu'il y a des bons et des mauvais moments pour répondre à la question de sa propre surdouance.


Voilà, désolée pour l'intro assez imbuvable, je n'aime pas être désagréable, mais des fois je m'embrouille dans tellement de questions, de schémas, de et-si, que je finis par dire et écrire n'importe quoi.
Quoi qu'il en soit, félicitations pour votre communauté qui m'a l'air bien sympathique.

Liméa

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Message par Invité Sam 29 Jan 2011 - 14:48

Bonjour Liméa.

Vois le bon côté des choses... Ça pourrait être pire : tu pourrais me connaitre !

Liméa a écrit:Mme ma psy m'a semblé toute gênée (le geste raide, le regard qui s'évade...), pour aussitôt re-glisser la carte sous le tapis et changer de sujet.
Juste un conseil ... Pourquoi tu n'irais pas voir un(e) psy, je veux dire un(e) vrai(e) !

Bon. Ne t'inquiète pas pour l'intégration, on s'en occupe ...
D'ailleurs je commence de ce pas. Ici il n'y a pas de "on" mais que des Zèbres et ça, tu verras, ça change beaucoup de choses !

Bise !
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PS : ceux qui me connaissent un peu te le confirmerons : j'ai été sympa, je me suis retenu de toute plaisanterie pourtant très tentante...


Dernière édition par Le Yeti le Sam 29 Jan 2011 - 15:32, édité 4 fois

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Message par Invité Sam 29 Jan 2011 - 14:54

bienvenue ici

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 15:21

Merci à tous les deux, je vois que vous soignez les petits nouveaux !
Yeti, mille merci, je ne te connais pas mais je crois que je peux imaginer !

Voir un (vrai) psy, c'est justement ce que j'essaie de faire... Je me suis demandé, bien sûr, si je ne ferais pas mieux de chercher ailleurs, mais j'ai deux bonnes raisons pour rester, et une mauvaise pour ne pas partir : 1/la professionnelle c'est Mme la psy, et si je ne suis pas prête à au moins essayer de lui faire confiance pendant quelques mois, je ne suis pas sûre que ça serve à quelque chose de me tourner vers un autre professionnel, 2/à part sur le sujet de la surdouance, j'ai quand même l'impression d'avancer un peu avec elle (c'est agréable, pour une fois, d'être deux à réfléchir !), et 3/vu les années et les tremblements qu'il m'aura fallu pour franchir le pas, je ne suis pas prête de recommencer toute la démarche !
Mais ce n'est pas parce que j'essaie de faire confiance à Mme ma psy que je ne remets pas en question ses positions...

Liméa

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Message par Luc Sam 29 Jan 2011 - 15:34

Bienvenue Liméa ! un peu de lecture ?
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http://wiki.zebrascrossing.org

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 16:02

hum... ah bon, ça se voit ?!
ce qu'il y a de terrible avec l'estime de soi, un peu comme pour l'intelligence, c'est qu'on peut se perdre complètement dans ce cercle vicieux : je crois que j'ai une mauvaise estime de moi, donc c'est que je pense que je vaux mieux que ce que je crois que je vaux, donc qu'en réalité je suis hyper-narcissique, or en réalité je vois bien que je ne suis pas à la hauteur de la valeur que je crois que je refuse de me reconnaître, donc en réalité je suis une moins que rien - épisode sombre - mais, et si j'avais une mauvaise estime de moi ?!

merci pour cette page, je ne l'avais encore jamais lue.

Liméa

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Message par Invité Sam 29 Jan 2011 - 16:29

Liméa a écrit:ce qu'il y a de terrible avec l'estime de soi, un peu comme pour l'intelligence, c'est qu'on peut se perdre complètement dans ce cercle vicieux : je crois que j'ai une mauvaise estime de moi, donc c'est que je pense que je vaux mieux que ce que je crois que je vaux, donc qu'en réalité je suis hyper-narcissique, or en réalité je vois bien que je ne suis pas à la hauteur de la valeur que je crois que je refuse de me reconnaître, donc en réalité je suis une moins que rien - épisode sombre - mais, et si j'avais une mauvaise estime de moi ?!

Viii....
Que dirais-tu d'une énigme plus facile à résoudre ? Du genre "Cette affirmation est-elle vraie : "Je mens." ?"
Cesse donc de te prendre le bourichon, flâne sur le forum, discute ici et là et dans une semaine je te garanti que si ton opinion sur toi-même n'aura pas forcément changé, ta façon de te regarder, elle, aura évolué.

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Message par Invité Sam 29 Jan 2011 - 17:35

Je suis particulièrement touchée par ta présentation, parce que je m'y retrouve énormément. (encore une comme moi, c'est incroyable çà !)

En ce qui me concerne, je suis arrivée en thérapie individuelle chez une super psychothérapeute, zèbre elle même, qui avait vu et compris qui j'étais très rapidement, mais sans le nommer.

Quand on arrive chez ses personnes, on ouvre une porte, puis une autre, puis une autre ....
Il y avait et il y a encore beaucoup de boulot. J'ai commencé à régler certains problèmes, fermer certaines portes. Elle n'a pas abordé le cas "zèbre" de suite.

Je suis en thérapie depuis plus de 3ans et ... elle n'a abordé la chose qu'il y a 1.5ans, à l'entrée au CP de mon fils, où là, y avait vraiment un sacré soucis et où là je ne savais vraiment pas comment le gérer. Aussi bien par rapport à mon fils (zèbre aussi) et moi face à tout çà.

Je pense que dans son travail avec moi, le sujet a été abordé encore un peu tôt. Il y a très certainement des portes que j'aurais du fermer avant d'aborder celle ci, parce que c'est une sacré porte faut bien le dire.

Je me suis rendue compte de la chose, et je l'ai remercié d'avoir fait comme elle avait fait avec moi. Ce ne fut pas une perte de temps.

Peut être ta psy agit elle comme la mienne ?

Sinon, dans le genre simimitudes, j'ai moi aussi eu énormément du mal à participer au forum, j'ai beaucoup lu sans rien "dire" pis ... j'ai osé et ... c'est bien d'oser et tellement bien que j'ose même aller les rencontrer tellement y sont bien ^^

Bienvenue à toi cheers

sunny

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 18:34

Merci ZeBruNette, ton témoignage a un effet très rassurant ! D'une part parce que tu me confirmes qu'on peut avancer en laissant sciemment certains sujets (provisoirement !) de côté, d'autre part parce que tu as l'air de dire qu'il est possible de "fermer" les portes, les unes après les autres (c'est bien vrai ?).

Pourquoi dis-tu tout de même que le sujet de la surdouance a été abordé trop tôt ? Penses-tu que ça t'ait empêchée d'avancer plus vite, ou plus en profondeur, sur d'autres sujets ?

Quant à oser participer, c'est le premier challenge en effet. Le second c'est de durer... mais bravo à toi, ça a l'air de te réussir !

Liméa

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 18:41

@ Yeti : j'ai connu mes heures de méditations jubilatoires sur cette affirmation... on n'a guère fait mieux dans le genre ! quant à cesser de me prendre la tête... Mme ma psy aura eu au moins la gentillesse de me confirmer une bonne fois pour toutes que non, tout le monde ne se prenait pas le chou autant que moi (je me disais que peut-être, tout le monde le faisait en secret...) ! Mais je n'ai pas trouvé d'alternative (saine) à la prise de tête, malheureusement.

Liméa

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Message par Invité Sam 29 Jan 2011 - 18:54

Oui il est possible de fermer les portes, j'en suis la preuve vivante et je peux te garantir que j'en ai fait baver à ma thérapeute. (je l'ai testé beaucoup avant de réellement jouer le jeu ...)

Je pense que certaines portes auraient été fermées avant d'aborder le sujet de la surdouance que cette porte aurait peut être été moins violente.
Me connaissant mieux, j'aurais peut être mieux pris la chose.
Les choses se seraient bien imbriquées, comme des pièces d'un puzzle ... là il me manque encore certaines pièces ... mais j'y remédie.

Tu as un nouveau challenge: durer cheers et on en recause pour voir si cela te réussi autant qu'à moi Wink (et je sais pas pourquoi mais jsuis certaine que oui Wink )

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Message par Prosopeion Sam 29 Jan 2011 - 19:47

Bienvenue !

A mon avis, ne pas tenir compte de la douance dans une psychothérapie est complètement absurde. Elle fait non seulement partie de notre identité (et conditionne donc notre vécu et nos transformations) mais elle spécifie nos processus psychiques. Faire "comme si" elle était une propriété particulière sans lien ni cause dans notre vie psychique me semble aberrant.

Que nous puissions être névrosés ou dépressifs, que nous partagions les péripéties psychiques humaines, bien sûr. Mais quand un individu se construit mentalement avec une recherche d'absolu, de perfection (dans le savoir, la morale, dans la justice), que ses besoins de stimulations lui valent de connaître régulièrement de lourdes périodes d'ennuis, que son enthousiasme et son engagement dans l'action explosent puis tarissent cycliquement, quand sa lucidité favorise son décalage social (perception de la partie factice des relations et des échanges, des conséquences des actes, de la relativité du savoir, perte de l'aspect rassurant des illusions communes) tout ça ne modifierait pas le rapport à l'angoisse, à l'apaisement, au plaisir, à la projection et l'investissement dans le réel ?

Le normal et le pathologique n'existent pas en eux-même, ils sont relatifs à un individu ( qui peut partager les pathologies de son groupe, de son espèce, évidemment). Dans mon cas si mon psychisme connaissait le même processus dépressif que les autres esprits humains les causes de la dépression faisaient intervenir ma nature de surdoué. J'ai découvert le profil surdoué selon JSF au bout d'un an de thérapie (pendant lesquels j'avais déjà progressé) et ça m'a permis de comprendre sous un jour nouveau mes névroses. De ne pas me faire rentrer de force dans la case des gens "normaux" parce que ma nature et mes besoins sont autres. Par exemple, réaliser que mon seuil de stimulation n'est pas le seuil standard m'a permis de comprendre d'où venait mon insatisfaction chronique. Ma névrose existait bel et bien, j'ai dû faire mon deuil de certaines attentes irréalistes et toxiques, mais j'ai pu juger à l'aune de ma particularité celles qui m'étaient nécessaires et que je peux satisfaire pour m'épanouir (et qui ne sont pas "normales).

Quand aux rapports avec avec le psy, deux réflexions tirées sur mon expérience :
1) j'ai vite compris ce qu'il attendait de moi : que je colle à ses théories. Un lapsus, en avant l'autopsie de phrase ! Mon enfance ? Allons voir du côté de la culpabilité et de l'esprit de sacrifice, etc. Par honnêteté, j'ai toujours cherché dans les directions qu'il me proposait, mais je n'en ai presque jamais rien tiré de productif par rapport à mon cas. Pour autant, je jugeais l'homme compétent et sérieux, mais bon, il avait sa grille de lecture dans laquelle je ne rentrais pas forcément.

2) j'ai fait ma thérapie avec et en dépit de lui. Avec parce qu'à force de porter des masques avec tout le monde, à force de flirter avec une objectivité pure qui fait paraître parfois déshumanisé (tout comprendre même le pire), il y avait beaucoup de choses que je gardais pour moi depuis des années. J'ai enfin pu libérer, par la parole, mon esprit de certaines choses qui l'empêchaient d'avancer : mettre les mots en dehors de soi, c'est prendre du recul sur eux (d'ailleurs, j'ai régulièrement couché sur papier ma "thérapie", ce qui m'a permis de voir mon évolution au cours des mois et les nœuds autour desquels se nouaient ma réflexion). En dépit de mon psy, parce je voyais bien que parfois, il n'adhérait pas à mes explications, elles ne satisfaisaient pas sa grille de lecture.

Je me suis donc contenté de m'assurer de sa bienveillance, je lui ai supposé une compétence sans chercher la petite bête, mais j'en ai surtout fait un vis-à-vis qui pouvait m'écouter (à défaut de me suivre tout le temps). Je me suis rangé à l'avis de psychiatre de Boris Cyrulnik qui remarquait dans un de ses livres que l'interaction entre inconscients (celui du patient et du "thérapeute", avoir quelqu'un en regard de soi) lui semblait bien plus important pour la guérison que telle ou telle théorie qui en aurait rendu raison (la souffrance psychique existe dans d'autres cultures où elle peut être prise en charge efficacement par d'autres moyens, shaman, deuil collectif, etc). J'ai fait de mon psy un partenaire auquel je pouvais tout dire mais sur lequel je ne pouvais me reposer pour valider mes réponses. Oui, un air de déjà-vu Very Happy

(c'était mon intervention du mois de janvier, merci)

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 20:49

Prosopeion, merci !
L'impression qu'en face de moi, la psy essayait de me raccrocher à ses schémas connus, je l'ai ressentie presque immédiatement. Mais est-ce que ce n'est pas aussi pour ça qu'on va voir des professionnels, pour profiter de leur expérience ? Expériences limitées, nécessairement, mais aussi plus variées que la mienne seule. Quelque part je me dis que temps que je garde un esprit critique, je ne prends pas de risque démesuré.

Si je te suis bien, tu as quand même suivi un an de thérapie avant d'aborder le sujet de la surdouance : penses-tu donc que cette thérapie aurait été plus bénéfique si tu l'avais su dès le début (et que vous en aviez parlé) ?

Dans mon esprit, c'est surtout une question d'ordre : quelle porte ouvrir et fermer en premier, pour reprendre l'expression de ZeBruNette. Perso, j'ai en tête l'image classique de la pelote de noeuds : tous les noeuds sont connectés les uns aux autres, mais on ne peut pas tirer sur tous les brins en même temps, il faut choisir, et savoir alterner...

Faire comme si la douance était un phénomène indépendant du reste de ma personnalité d'aujourd'hui serait complètement ridicule, je suis d'accord. Ce qui m'inquiète plutôt, c'est de risquer de tout interpréter à l'aune de la douance, et ce faisant de passer à côté d'autres causes des mêmes symptômes... Bien sûr, j'adorerais me trouver une clef de définition personnelle, mais je sais au fond que c'est illusoire. Il ne s'agit donc pas, pour moi, de refuser d'envisager la douance, mais de m'efforcer de l'écarter quelque temps pour me concentrer sur d'autres aspects de ma personnalité et de mon histoire. Toute ma question étant de repérer le "bon moment" pour commencer à tirer sur le fil de la douance (éventuelle ! je n'en reviens pas : moi qui en doute tellement, me voilà à en parler comme si c'était un fait acquis)

Enfin je crois bien que j'en suis encore à un stade où j'ai besoin de faire sortir toutes ces choses que j'ai pris l'habitude de cacher, de maquiller ou d'oublier, avant de les réinterpréter.
D'après Mme ma psy (et elle a raison), j'ai tout intellectualisé, au point que j'en ai perdu le contact avec moi-même, avec ce que je désire etc. Et là, ZeBruNette, je ne le fais pas exprès, mais je sens que je l'énerve pas mal à ma manière, en restant muette et le regard vide dès qu'elle me demande "mais qu'est-ce que vous ressentez ?". Aucune idée... Du coup, d'après elle, le plus urgent c'est que je me libère un minimum de ma manie d'intellectualiser, ce que je ne réussirai peut-être pas à faire si nous nous laissons embarquer dans l'analyse de ma manière de penser ?

A force d'introspections, j'avais fini par conclure que je devais absolument me résoudre à l'idée que je n'étais pas "normale", que je ne le serais probablement jamais... et que ça devait pas m'empêcher de vivre et d'être heureuse, comme j'étais. C'était bien avant que j'envisage que, peut-être, j'étais "surdouée". Or ce que font les zèbres qui se découvrent HQI, n'est-ce pas un peu la même chose (accepter leur différence) ? Attention, je ne défends pas l'idée que le diagnostic ne sert à rien : moi-même sans diagnostic, je suis arrivée à des idées, mais concrètement je ne dirais pas que ça m'ait beaucoup aidée.
Là où je veux en venir, c'est que, peut-être, je pourrais réussir à m'accepter différente et à travailler sur mes côtés névrotico-dépressifs à partir de là. Dans un second temps, les concepts et les travaux relatifs à la douance pourront m'aider à me re-contruire, à me rendre à moi-même en quelque sorte, grâce à un modèle qui me correspondra mieux que les modèles "normaux" auxquels j'ai appris à me conformer ?
Je ne sais pas en fait... dans un sens, c'est vrai que ça paraît absurde de compartimenter comme ça... d'un autre côté, même si je n'en parle pas avec ma psy, je garde l'idée présente dans un coin de ma tête : j'ai souvent besoin de laisser mûrir les idées toutes seules, avant de les attaquer de front, peut-être en ira-t-il ainsi une fois encore ?

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Message par Liméa Sam 29 Jan 2011 - 20:56

ZeBruNette, tu me confirmes dans mes idées... en allant même un peu plus loin !
Le groumpf de ton avatar me laisser soupçonner un certain énervement, mais pourquoi le sujet de la douance a-t-il été si violent pour toi ?

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Message par Invité Sam 29 Jan 2011 - 23:08

Liméa a écrit:L'impression qu'en face de moi, la psy essayait de me raccrocher à ses schémas connus, je l'ai ressentie presque immédiatement.
C'est ce que j'appelle "jouer avec la psy". Bien sur qu'on voit de suite où elle ou il veut en venir, bien sur qu'on va les tester pour voir leurs seuils de crédibilités et bien sur qu'eux aussi vont tenter de nous "classer" ... sauf que nous "classer" c'est un peu difficile, surtout quand on fait façade.

penses-tu donc que cette thérapie aurait été plus bénéfique si tu l'avais su dès le début (et que vous en aviez parlé) ?
j'ai repensé à cela et ... quand je suis arrivée chez ma psy, j'étais pas bien, il y avait un gros soucis, je cherchais des réponses et ... elle m'aurait de but en blanc annoncé: ben voilà tu es surdouée et çà explique 2-3 trucs dans ton fonctionnement, mais sérieusement je ne lui aurais jamais donné de crédit. Elle ne m'aurait même jamais revue.
Par contre, je pense qu'elle a très vite remarqué et a travaillé en fonction, ne m'a jamais brusquée, et a pris en compte mon fonctionnement et mes réticences ... fonctionnement que je ne connaissais pas à l'époque.

Dans mon esprit, c'est surtout une question d'ordre : quelle porte ouvrir et fermer en premier, pour reprendre l'expression de ZeBruNette. Perso, j'ai en tête l'image classique de la pelote de noeuds : tous les noeuds sont connectés les uns aux autres, mais on ne peut pas tirer sur tous les brins en même temps, il faut choisir, et savoir alterner...
Voilà, c'est très bien exprimé.

D'après Mme ma psy (et elle a raison), j'ai tout intellectualisé, au point que j'en ai perdu le contact avec moi-même, avec ce que je désire etc. Et là, ZeBruNette, je ne le fais pas exprès, mais je sens que je l'énerve pas mal à ma manière, en restant muette et le regard vide dès qu'elle me demande "mais qu'est-ce que vous ressentez ?". Aucune idée... Du coup, d'après elle, le plus urgent c'est que je me libère un minimum de ma manie d'intellectualiser, ce que je ne réussirai peut-être pas à faire si nous nous laissons embarquer dans l'analyse de ma manière de penser ?
C'est "rigolo" parce que j'ai vécu exactement la même chose et ... c'est par là que j'ai commencé.
Je n'étais même pas capable de nommer ce que je voulais ou pas.(désirs, envies, ressentis ....). Je regardais aussi ma psy avec de gros yeux et l'impression d'être encore plus folle que ce que je pensais être étant donné que je ne pouvais répondre et je constatais bien que ce n'était pas "normal" vu la tête de ma psy.
Et là elle serait venue me causer de surdouée ... mais cela aurait été hors sujet pour moi.
Dans mon évolution, je commence seulement à ne plus trop intellectualiser (on ne se change pas comme à) ^^)et laisser sortir mes émotions.

A force d'introspections, j'avais fini par conclure que je devais absolument me résoudre à l'idée que je n'étais pas "normale", que je ne le serais probablement jamais... et que ça devait pas m'empêcher de vivre et d'être heureuse, comme j'étais.
Voilà ... une fois qu'on sait qui on est, qu'on accepte qui on est, une fois qu'on a fait la paix avec soit même, son passé, qu'on a une bonne estime de soi, qu'on s'aime comme on est ...
Ben moi quand j'ai eu le livre dans les mains, j'étais pas tout çà, et ne le suis toujours pas.

Peut être que j'aurais eu le bouquin dans les mains en ayant fait un travail plus profond sur moi, peut être que je n'aurais jamais passé le test. La simple lecture du livre m'aurait suffit et point. En ce qui me concerne, ce n'était pas le cas du tout, au contraire même.

Violent pourquoi ?
Ben 34ans à ne pas être soi même, à ne pas avoir été comprise, à se considérer comme une folle, à être seule, à passer pour la gamine qui fait un caprice parce qu'elle n'est jamais contente de ce qu'elle a, qui en veut toujours plus, ... je pourrais en écrire des kilomètres, faut digérer cela.
Donc grosse colère, très grosse colère // les parents, l'entourage proche, ... puis tristesse, très grosse tristesse.
Donc pour moi toujours, d'un coup j'ai ouvert pleins pleins pleins de portes en même temps. Et il y a peu, une personne chère m'a fait remarquer que c'était bien d'ouvrir pleins de portes, mais fallait penser aussi à les fermer et à ne pas se perdre sur son chemin. Je ne remercierai jamais assez cette personne pour le coup de pied au cul qu'elle m'a mis. Et je pense très sincèrement qu'elle a raison.

Pour l'avatar, c'est juste un clin d'oeil, j'apprends à mordre (sisisisi jsuis capable de çà Very Happy )

Enfin, chaque personne à sa propre histoire, chaque personne évolue à sa façon et avance à sa façon. Moi voilà comment j'avance. Et je persiste que j'ai une super psy et que sa façon de travailler me convient en fait très bien.

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Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux" Empty Re: Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux"

Message par Liméa Dim 30 Jan 2011 - 12:14

Moralité, la douance n'était pas la cause de ton mal-être ? Ou en tout cas pas la seule ?
Le fait que tu "n'étais pas comprise" et que tu te "prenais pour une folle", était-ce directement en lien avec ton fonctionnement de surdouée ?

Si je te suis bien, si ta psy t'avait parlé directement de ta douance (je déteste ce mot, mais bon), dans un premier temps tu ne l'aurais pas crue, dans un second temps tu lui aurais répondu "oui et alors ? je ne suis pas en train de vous parler d'intelligence", dans un troisième tu l'as crue, tu as admis que ça avait quelque chose à voir avec ton mal-être, mais tu aurais préféré avoir réglé un plus grand nombre de tes questionnements avant d'aborder celui-ci.
Je crois que j'envisage les choses, pour moi, comme tu l'as fait ; j'en suis au "oui mais ce n'est pas la question"... encore qu'en toute honnêteté, c'est quand même un peu une question (sinon qu'est-ce que je ferais ici !).

J'ai l'impression que je ne me sentirais pas en colère d'apprendre quoi que ce soit me concernant : trop soulagée, au contraire, d'obtenir enfin quelques clefs pour me connaître moi-même avec certitude (et j'ai envisagé les pires traits de caractères, en me demandant si je ne les aurais pas honteusement refoulés, et en me mettant au défis de les reconnaître en moi, pour pouvoir commencer à les combattre). Ce qui me met en colère, c'est de m'être laissée me pourrir la vie (je ne te fais pas un dessin). Je me suis surprise à m'énerver contre mon intelligence, contre ma manie d'intellectualiser (je ne suis pas toujours convaincue que ce soit faire preuve d'intelligence...) : je me sens réduite à ça. Etrécie, résumée, caricaturée... j'ai envie d'être autre chose, quelque chose de plus poétique, de plus vivant... j'ai envie de me trouver en fouillant une autre piste que celle du fonctionnement intellectuel, et en même temps, je me sens toujours rattrapée : c'est plutôt ça, qui me met en colère.

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Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux" Empty Re: Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux"

Message par Invité Dim 30 Jan 2011 - 12:52

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Dernière édition par ZeBruNette le Mar 21 Juin 2011 - 12:52, édité 1 fois

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Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux" Empty Re: Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux"

Message par Liméa Dim 30 Jan 2011 - 13:35

ça fait plaisir à lire !

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Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux" Empty Re: Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux"

Message par Invité Dim 30 Jan 2011 - 20:02

Bienvenue!!

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Liméa - "zèbre, peut-être... mais ça ne va pas mieux" Empty Nouveau témoignage

Message par Liméa Jeu 10 Mar 2011 - 18:21

Je l'écris un peu pour moi, beaucoup pour d'autres, qui passeront sans s'exprimer. Je l'écris surtout parce que ce soir je suis moi, autant en profiter.

Je n'ai pas passé de test. Je suis toute remplie de doutes, notamment celui-ci : quelle outrecuidance que de me croire surdouée, quand je ne suis à l'évidence qu'une de ces tristes "brillants bosseurs". Soit...
Ou bien. Ou bien "j'appartiens" à ce fameux tiers, dont on se demande qui ils sont, ces surdoués qui "réussissent".

En réalité, ce soir, au sortir d'une de mes séances de psy, je n'ai aucun doute sur cette question : je suis bien de ceux qu'on appelle surdoués. Mieux encore, je me sens en paix avec une définition de "surdouance" restreignant la notion de "supériorité" à quelques caractéristiques de fonctionnement (rapidité, "arborescence" (je le dis une fois, je m'abstiendrai par la suite : à force de l'entendre/le lire, je ne peux plus supporter ce terme, déjà trop galvaudé)) de l'intellect. Hypersensibilité ? Oh combien... La froideur est un masque qui me colle si bien à la peau que je ne sais plus comment m'en débarrasser.

Cette conviction (espérons qu'elle ne passera pas avec la nuit, mais je ne crois pas, elle commence à prendre ses aises depuis quelques semaines déjà) ne me vient pas de mon travail, de mes "réussites". Elle me viendrait plutôt de mes "échecs" apparents, de mes adaptations incessantes et presque inconscientes : simplifier mon discours selon les personnes auxquelles je m'adresse (pas sur la forme, mais sur le fond : dire "j'aime", par exemple, quand je pense en réalité, "alors en ce moment, compte-tenu des circonstances, je peux considérer que j'aime effectivement ceci ou cela, mais bien sûr je ne peux pas parler dans l'absolu" etc.), organiser ma manière de travailler pour lutter contre l'ennui etc. S'il faut parler sensibilité, ça m'est plus difficile, habituée comme je suis à refouler tout ce qui relève de ce domaine, mais j'ai conscience aujourd'hui que beaucoup de mon mal-être naît de cette sensation d'être submergée par des vagues de ressentis et d'émotions, quand tout vient en même temps. J'aime (oui, j'aime !) le calme et la simplicité : un mélange d'épices, de couleurs vives, de sons... me sera insupportable. Comment expliquer que que l'explosion de sensations, je la ressens avec une pointe de sel ? J'aime (j'aime ?) la fadeur, qui pour moi est souvent pureté.

Derrière une apparente réussite, je souffre d'une conviction d'imposture. C'est bête, c'est ainsi.
Je culpabilise de "réussir". Je m'en sentirais presque "inférieure" : seuls les adaptés, les tristes, les moutons, "réussissent".
Non, des malheureux, aussi, "réussissent".
Des heureux, aussi.
Voire même, des sensibles.

Je sais que d'autres, quelque part, me ressemblent. Je sais qu'ils se sentent seuls. J'ai bu le second verre suffisant pour me permettre de leur adresser mon petit témoignage, et leur souhaiter bonne et heureuse route Smile

Liméa

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