Sous le porche
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Sous le porche
Bonjour
Je n'ai aucune idée de la manière dont je vais bien pouvoir me présenter, essayer de faire mon nid dans ce non-espace certes hospitalier mais bien trop virtuel.
Ai je besoin, ou envie de donner une sorte de fiche descriptive qui permettra a mes interlocuteurs de me "voir", de fabriquer une image a partir des briques que j'aurais bien voulu donner? mon age, mon sexe, mes aspirations, angoisses, peurs, joies, troubles, chiffres divers constituant un semblant d'identité, de façade, ne pèsent pas -pour l'instant- plus que des mots comme trompette ou saladier !
Je suis content d'avoir trouvé cet endroit, je jubile déjà a l'idée de faire acte de communication !
bisous
Je n'ai aucune idée de la manière dont je vais bien pouvoir me présenter, essayer de faire mon nid dans ce non-espace certes hospitalier mais bien trop virtuel.
Ai je besoin, ou envie de donner une sorte de fiche descriptive qui permettra a mes interlocuteurs de me "voir", de fabriquer une image a partir des briques que j'aurais bien voulu donner? mon age, mon sexe, mes aspirations, angoisses, peurs, joies, troubles, chiffres divers constituant un semblant d'identité, de façade, ne pèsent pas -pour l'instant- plus que des mots comme trompette ou saladier !
Je suis content d'avoir trouvé cet endroit, je jubile déjà a l'idée de faire acte de communication !
bisous
Re: Sous le porche
Orange, bonjour !
Ai-je à faire à une dame ? Un terrien ? Un extraterrien ?
Ai-je à faire à une dame ? Un terrien ? Un extraterrien ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Sous le porche
Bonjour a toi! Ô premier contact !
je suis un jeune homme jusqu'a preuve du contraire
je suis un jeune homme jusqu'a preuve du contraire
Re: Sous le porche
bienvenue!!
bon enfin ton pseudo me rappelle un peu trop mon employeur mais je suppose qu'il a une toute autre signification pour toi!!
bon enfin ton pseudo me rappelle un peu trop mon employeur mais je suppose qu'il a une toute autre signification pour toi!!
chrissieb63- Messages : 682
Date d'inscription : 06/11/2009
Age : 61
Localisation : Angers
Re: Sous le porche
Bienvenue !
Plume sans sa Paradoxe- Messages : 418
Date d'inscription : 12/02/2011
Age : 34
Localisation : Somewhere over the rainbow.
Re: Sous le porche
Ah, j'aurais plutôt pensé à Eluard .
Bienvenue et n'hésite pas à rentrer dans le réel avec les rencontres !
Bienvenue et n'hésite pas à rentrer dans le réel avec les rencontres !
augenblick- Messages : 6243
Date d'inscription : 05/12/2009
Localisation : Paris
Re: Sous le porche
"Dans les toiles"... fonctionnement artiste ?
Remarque ça marche aussi avec" dans les cordes" mais bon...
Remarque ça marche aussi avec" dans les cordes" mais bon...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Sous le porche
Bonjour a tous!
Il s'agit de la couleur du T shirt que je portais lorsque je me suis inscrit, ce n'est que pur hasard et c'est une couleur que j'aime particulièrement, une drôle de couleur
fonctionnement tordu, c'est la seule chose que je crois savoir, la vie me le montre beaucoup trop souvent! Artiste je ne sais pas, en tout cas je tends vers la félicité par l'art, la création, j'essaye d'être sérieux dans mon délire, pour qu'il n'en soit plus un !
Il s'agit de la couleur du T shirt que je portais lorsque je me suis inscrit, ce n'est que pur hasard et c'est une couleur que j'aime particulièrement, une drôle de couleur
fonctionnement tordu, c'est la seule chose que je crois savoir, la vie me le montre beaucoup trop souvent! Artiste je ne sais pas, en tout cas je tends vers la félicité par l'art, la création, j'essaye d'être sérieux dans mon délire, pour qu'il n'en soit plus un !
Re: Sous le porche
Orange a écrit:Bonjour a tous!
Il s'agit de la couleur du T shirt que je portais lorsque je me suis inscrit, ce n'est que pur hasard et c'est une couleur que j'aime particulièrement, une drôle de couleur
fonctionnement tordu, c'est la seule chose que je crois savoir, la vie me le montre beaucoup trop souvent! Artiste je ne sais pas, en tout cas je tends vers la félicité par l'art, la création, j'essaye d'être sérieux dans mon délire, pour qu'il n'en soit plus un !
'xcellent...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Sous le porche
bon, il est temps pour moi de quitter l'écran, je dois me faire violence et m'occuper de mon appartement qui n'a pas été rangé -et dépoussiéré- depuis la mi décembre! Faire fuir les cafards!
A bientôt
A bientôt
Re: Sous le porche
Ton pseudo m'a plutôt donné faim
Bienvenue!
Bienvenue!
nirti- Messages : 193
Date d'inscription : 14/09/2010
Age : 36
Localisation : Strasbourg
Re: Sous le porche
Salut Orange, soit le bienvenu sur ce forum
..............- Messages : 588
Date d'inscription : 17/12/2010
Re: Sous le porche
Coucou,
J'avoue en tout cas que tu me rends bien curieuse ; il faut dire que tu livres peu d'éléments et que ton avatar même semble vouloir se cacher à demi
Pour ma part je redébarque mais je ne vais pas me priver pour autant de te souhaiter la bienvenue
Avec un tel pseudo je te crois bien !Orange a écrit:merci! j'ai hâte d'y prendre mes marques !
J'avoue en tout cas que tu me rends bien curieuse ; il faut dire que tu livres peu d'éléments et que ton avatar même semble vouloir se cacher à demi
Pour ma part je redébarque mais je ne vais pas me priver pour autant de te souhaiter la bienvenue
Invité- Invité
Re: Sous le porche
Bienvenue Orange,
Tu m'a rappelé Francis Ponge
"Comme dans l'éponge il y a dans l'orange une aspiration à reprendre contenance après avoir subi l'épreuve de l'expression. Mais où l'éponge réussit toujours, l'orange jamais: car ses cellules ont éclaté, ses tissus se sont déchirés. Tandis que l'écorce seule se rétablit mollement dans sa forme grâce à son élasticité, un liquide d'ambre s'est répandu, accompagné de rafraîchissement, de parfums suaves, certes, mais souvent aussi de la conscience amère d'une expulsion prématurée de pépins.
Faut-il prendre parti entre ces deux manières de mal supporter l'oppression ? -- L'éponge n'est que muscle et se remplit de vent, d'eau propre ou d'eau sale selon : cette gymnastique est ignoble. L'orange a meilleurs goût, mais elle est trop passive, -- et ce sacrifice odorant... c'est faire à l'oppresseur trop bon compte vraiment.[...]
Merci de ce savoureux retour -souvenir sur cet auteur
Tu m'a rappelé Francis Ponge
"Comme dans l'éponge il y a dans l'orange une aspiration à reprendre contenance après avoir subi l'épreuve de l'expression. Mais où l'éponge réussit toujours, l'orange jamais: car ses cellules ont éclaté, ses tissus se sont déchirés. Tandis que l'écorce seule se rétablit mollement dans sa forme grâce à son élasticité, un liquide d'ambre s'est répandu, accompagné de rafraîchissement, de parfums suaves, certes, mais souvent aussi de la conscience amère d'une expulsion prématurée de pépins.
Faut-il prendre parti entre ces deux manières de mal supporter l'oppression ? -- L'éponge n'est que muscle et se remplit de vent, d'eau propre ou d'eau sale selon : cette gymnastique est ignoble. L'orange a meilleurs goût, mais elle est trop passive, -- et ce sacrifice odorant... c'est faire à l'oppresseur trop bon compte vraiment.[...]
Merci de ce savoureux retour -souvenir sur cet auteur
Chrysalide- Messages : 205
Date d'inscription : 03/12/2010
Age : 54
Re: Sous le porche
Je me rend compte que je dois surtout m'approprier le pseudonyme car il a tendance a vouloir me séparer, acquérir une vie propre. Comme je ne veux pas jouer un rôle, je me sens obligé, ne serait ce que pour fixer l'identité de ce "Orange" de lui donner mes caractéristiques pour qu'il n'existe pas en dehors de moi j'aurais mieux fait de me signaler par mon prénom, cela aurait évité ce type de dissociation désagréable..
Je m'appelle Luka (si! si!), et je ne suis pas une orange(non! non!), essayons de considérer ce pseudonyme comme un chapeau plutôt que comme un masque, c'est plus convivial
En parlant de convivialité, je suis touché par l'ambiance qui semble régner sur cet endroit, on s'y sent très vite a l'aise et même si je ne suis pas spécialement porté sur la communication-on va dire que je le vis toujours plus ou moins difficilement- je sens comme une entente formidable entre les gens que j'ai pu lire ci et là au gré de ma première promenade !!
Tant que j'y suis, je voudrais sincèrement remercier tous ceux qui m'ont souhaité la bienvenue,
Sinon, pour me présenter rapidement, vider le sac de voyage que je me traine -mais est ce vraiment nécessaire/intéressant?- Je m'appelle Luka, mais je l'ai déja écrit. Après des errances en fac et en école d'architecture après beaucoup de tâtonnements, de problèmes d'ordre mentaux liés d'une manière ou d'une autre a la lettre Z de séjours chez les "fous" ou dans les ruines de ma raison défaillante j'ai réussi a me poser aux beaux arts, rencontrer une fille merveilleuse et commencer a vivre en accord avec ce que je "suis". Bien qu'étant chroniquement dépressif je commence a apprécier la vie, essayer de faire un "bon" usage du doute -même si il frappe souvent sans prévenir- et me construire en dehors de la dépression, de la mort, de la solitude et des démons isolants, incendiaires, spleenétiques, noirs d'encre et d'épaisses fumées.
Je croise les doigts en espérant que le délire ne s'installe plus et que la dépression taille la route aussi loin que possible, mais j'ai toujours l'impression d'évoluer sur des montagnes russes, toujours un peu dépersonnalisé, dissocié, séparé, pris entre le feu de l'euphorie et des épisodes dépressifs écrasants.
Voila, j'existe un peu plus maintenant.
Je m'appelle Luka (si! si!), et je ne suis pas une orange(non! non!), essayons de considérer ce pseudonyme comme un chapeau plutôt que comme un masque, c'est plus convivial
En parlant de convivialité, je suis touché par l'ambiance qui semble régner sur cet endroit, on s'y sent très vite a l'aise et même si je ne suis pas spécialement porté sur la communication-on va dire que je le vis toujours plus ou moins difficilement- je sens comme une entente formidable entre les gens que j'ai pu lire ci et là au gré de ma première promenade !!
Tant que j'y suis, je voudrais sincèrement remercier tous ceux qui m'ont souhaité la bienvenue,
Sinon, pour me présenter rapidement, vider le sac de voyage que je me traine -mais est ce vraiment nécessaire/intéressant?- Je m'appelle Luka, mais je l'ai déja écrit. Après des errances en fac et en école d'architecture après beaucoup de tâtonnements, de problèmes d'ordre mentaux liés d'une manière ou d'une autre a la lettre Z de séjours chez les "fous" ou dans les ruines de ma raison défaillante j'ai réussi a me poser aux beaux arts, rencontrer une fille merveilleuse et commencer a vivre en accord avec ce que je "suis". Bien qu'étant chroniquement dépressif je commence a apprécier la vie, essayer de faire un "bon" usage du doute -même si il frappe souvent sans prévenir- et me construire en dehors de la dépression, de la mort, de la solitude et des démons isolants, incendiaires, spleenétiques, noirs d'encre et d'épaisses fumées.
Je croise les doigts en espérant que le délire ne s'installe plus et que la dépression taille la route aussi loin que possible, mais j'ai toujours l'impression d'évoluer sur des montagnes russes, toujours un peu dépersonnalisé, dissocié, séparé, pris entre le feu de l'euphorie et des épisodes dépressifs écrasants.
Voila, j'existe un peu plus maintenant.
Re: Sous le porche
"Luka", my favorite song (Suzanne Vega)!!
chrissieb63- Messages : 682
Date d'inscription : 06/11/2009
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Localisation : Angers
Re: Sous le porche
On a beau dire; c'est bien vrai : la vie change avec Orange !
Plume sans sa Paradoxe- Messages : 418
Date d'inscription : 12/02/2011
Age : 34
Localisation : Somewhere over the rainbow.
Re: Sous le porche
Bienvenue (encore ! ). Mais maintenant après ton speech, je pèse bien sûr davantage mes maux mots...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Sous le porche
Soit le bienvenue, Luka
Te souhaite de belles rencontres par ici.
Te souhaite de belles rencontres par ici.
b&w- Messages : 446
Date d'inscription : 18/06/2010
Age : 57
Localisation : 37
Re: Sous le porche
Bienvenue
Maurelle (IRM)- Messages : 1167
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Age : 110
Localisation : 94
Re: Sous le porche
bienvenue Luka!!!
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
Age : 41
Localisation : Ile de France
Re: Sous le porche
BON ANNIVERSAIRE LE POÈTE !!
- Spoiler:
- Castor, y'avait aussi "Oh, range ta chambre". Huhuhu.
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Sous le porche
oh mon dieu je me sens tout gêné de de pas avoir répondu à vos attentions!
Pour moi ce topic de présentation etait mort depuis longtemps, comme une fiche document administratif stocké en tiroir!
merci beaucoup en tout cas,c 'est adorable!
Pour moi ce topic de présentation etait mort depuis longtemps, comme une fiche document administratif stocké en tiroir!
merci beaucoup en tout cas,c 'est adorable!
Re: Sous le porche
Je ne possède pas l'art de m'étendre sur les posts de présentations,
mais je tenais à te dire que j'étais content d'avoir fait ta connaissance.
Courage, et garde l'espoir, c'est la seule chose que l'on ne peut pas t'enlever!
mais je tenais à te dire que j'étais content d'avoir fait ta connaissance.
Courage, et garde l'espoir, c'est la seule chose que l'on ne peut pas t'enlever!
Pulsifer du Cheshire- Messages : 759
Date d'inscription : 25/07/2011
Localisation : paris
Re: Sous le porche
J'ai fait un rêve cette nuit
Nous discutions chère amie entre les tombes, un jour d'avril ou de mai. L'odeur de la pierre couvrait celle des morts; la n'était pas le propos. J'entendais des gens marcher, oraisonner dans le cimetière. Je volais des feutres de couleur, pailletés. J'allais derrière toi et te donnais ceux qui fonctionnaient encore; je savais que tu en avais besoin. Je devais tout me faire pardonner. Voler dans un cimetière était la moindre des choses pour te redonner le sourire des choses imprévues. Dans la ville attirés par le surréel onirique nous jetions notre dévolu dans les rues infimes; celles qui n'existent que jusqu'à ce que notre regard s'en sépare. Elles se perdent ensuite. Je ne te quittais pas des yeux, petite soeur, car je devais veiller sur toi, je voulais que notre marche s'arrête pour que nous bavardions du chemin, des choses du cosmos qui nous retiennent et s'accrochent à nos cils, nous sentant si prompts à fermer trop longtemps les yeux. Je voulais que notre marche s'arrête, car il y a toujours une chance de se perdre, dans un rêve où l'on désire parler. Nous approchâmes de l'école, nous y étions aussi, plus jeunes; doubles oniriques non encore possédés par le monde du dehors. Je ne m'y trouvais pas; tu y étais la même. il y avait ce poème, sur le mur. plus beau que les larmes de Baudelaire, plus grand que les couleurs affaiblies des formes du rêve. lisible comme gravé dans la pierre. Des jours enfouis aux lasses promesses, d'infimes errances aux parfums délabrés. C'est tout ce dont je me souviens.
Expier pour ce qui nous est arrivé, petite soeur; je prendrais sur mes bras quelques unes de tes cicatrices, pour les avoir comme tu les sens. mais perdre les mots qui nous permettent d'entrevivre; perdre ces mots me serait plus noir que de te savoir pleine de rancoeurs contre mes accidents.
Dans mes rêves nous sommes étrangers au monde, étrangers à nous même mais toujours ceints par les mots qui nous entrainent dans les discussions que l'on connait et qui nous tiennent ensemble petite soeur. J'ai toujours dans le coeur les noeuds terribles, toujours nos absences.
D'un triste sire à sa petite soeur
Que la vie te soit douce avec ou sans nos heures
Je ne saurais fermer les yeux
Sur les terreurs qui t'arpentent
Ne te déplaise, je tiens à nos jeux, tous.
Et me couvre de nos erreurs
pour qu'elles se réduisent en cendres
Laisse donc jouer le temps
Le vent et puis les rires imprévus
des choses neuves.
Nous discutions chère amie entre les tombes, un jour d'avril ou de mai. L'odeur de la pierre couvrait celle des morts; la n'était pas le propos. J'entendais des gens marcher, oraisonner dans le cimetière. Je volais des feutres de couleur, pailletés. J'allais derrière toi et te donnais ceux qui fonctionnaient encore; je savais que tu en avais besoin. Je devais tout me faire pardonner. Voler dans un cimetière était la moindre des choses pour te redonner le sourire des choses imprévues. Dans la ville attirés par le surréel onirique nous jetions notre dévolu dans les rues infimes; celles qui n'existent que jusqu'à ce que notre regard s'en sépare. Elles se perdent ensuite. Je ne te quittais pas des yeux, petite soeur, car je devais veiller sur toi, je voulais que notre marche s'arrête pour que nous bavardions du chemin, des choses du cosmos qui nous retiennent et s'accrochent à nos cils, nous sentant si prompts à fermer trop longtemps les yeux. Je voulais que notre marche s'arrête, car il y a toujours une chance de se perdre, dans un rêve où l'on désire parler. Nous approchâmes de l'école, nous y étions aussi, plus jeunes; doubles oniriques non encore possédés par le monde du dehors. Je ne m'y trouvais pas; tu y étais la même. il y avait ce poème, sur le mur. plus beau que les larmes de Baudelaire, plus grand que les couleurs affaiblies des formes du rêve. lisible comme gravé dans la pierre. Des jours enfouis aux lasses promesses, d'infimes errances aux parfums délabrés. C'est tout ce dont je me souviens.
Expier pour ce qui nous est arrivé, petite soeur; je prendrais sur mes bras quelques unes de tes cicatrices, pour les avoir comme tu les sens. mais perdre les mots qui nous permettent d'entrevivre; perdre ces mots me serait plus noir que de te savoir pleine de rancoeurs contre mes accidents.
Dans mes rêves nous sommes étrangers au monde, étrangers à nous même mais toujours ceints par les mots qui nous entrainent dans les discussions que l'on connait et qui nous tiennent ensemble petite soeur. J'ai toujours dans le coeur les noeuds terribles, toujours nos absences.
D'un triste sire à sa petite soeur
Que la vie te soit douce avec ou sans nos heures
Je ne saurais fermer les yeux
Sur les terreurs qui t'arpentent
Ne te déplaise, je tiens à nos jeux, tous.
Et me couvre de nos erreurs
pour qu'elles se réduisent en cendres
Laisse donc jouer le temps
Le vent et puis les rires imprévus
des choses neuves.
Re: Sous le porche
Que faire quand ça ne va pas, sans raison aucune ?
Couper? Rougir ? Arpenter? Tracer ? ça ne fonctionne pas.
Couper? Rougir ? Arpenter? Tracer ? ça ne fonctionne pas.
Re: Sous le porche
J'aimerais prendre une caméra, filmer les gens et leur demander, grâce à cette interface factice qui dans la vie me fait défaut, qui ils sont, et ce qui fait qu'ils se lèvent le matin, comment ils se sont habillés, le nombre de fois qu'ils pensent à des choses qu'ils sont surpris de penser; leur demander ce à quoi ils pensent lorsqu'ils ne sont pas là, ce qu'ils voient de la scène qui se passe devant nous, et s'ils pleurent, s'ils savent pourquoi ils pleurent.. Je ressens comme le besoin de comprendre les gens, mais je ne sais pas le faire, ça m'échappe tellement!
J'ai peur en les filmant de vivre en éponge, de ne pas savoir ou commence le vrai, ou il s'arrête, ou sera chacun et dans quel état, si la caméra qui me permettrait de voir les choses sous un autre angle, de les voir enfin ne sera pas l'instrument qui me montrera leur vérité tout en me confrontant au vide qui en moi la remplace...
est-ce mal? de demander de vraies choses aux gens ? est ce blessant? douloureux? agréable? la caméra est elle un cocon? un danger ?
j'ai besoin d'aide, de mots...
J'ai peur en les filmant de vivre en éponge, de ne pas savoir ou commence le vrai, ou il s'arrête, ou sera chacun et dans quel état, si la caméra qui me permettrait de voir les choses sous un autre angle, de les voir enfin ne sera pas l'instrument qui me montrera leur vérité tout en me confrontant au vide qui en moi la remplace...
est-ce mal? de demander de vraies choses aux gens ? est ce blessant? douloureux? agréable? la caméra est elle un cocon? un danger ?
j'ai besoin d'aide, de mots...
Re: Sous le porche
merci pour ta réponse, j'avais peur d'être seul, maintenant.
je ne sais pas poser ces vraies questions aux gens; tout est trop loin, trop inaccessible. Mais la caméra est un lien, une interface qui fait exister, saisir un moment.... mais une chaine aussi, un garrot. elle peut prendre en otage, effrayer, capturer... alors que les choses sont les mêmes...
je crois que si je pose de vraies questions, de celles qui me hantent, à une personne filmée, alors nous pourrons parler de ces choses qui habituellement n'existent pas. mais c'est laisser tomber toutes les défenses, tous les ancrages qui font qu'on se relève de tout.. je ne veux pas faire de mal. je ne veux pas tomber de l'autre coté.
je suis réellement effrayé par ces perspectives, parce que ces idées me semblent dangereuses et belles à la fois.
je ne sais pas poser ces vraies questions aux gens; tout est trop loin, trop inaccessible. Mais la caméra est un lien, une interface qui fait exister, saisir un moment.... mais une chaine aussi, un garrot. elle peut prendre en otage, effrayer, capturer... alors que les choses sont les mêmes...
je crois que si je pose de vraies questions, de celles qui me hantent, à une personne filmée, alors nous pourrons parler de ces choses qui habituellement n'existent pas. mais c'est laisser tomber toutes les défenses, tous les ancrages qui font qu'on se relève de tout.. je ne veux pas faire de mal. je ne veux pas tomber de l'autre coté.
je suis réellement effrayé par ces perspectives, parce que ces idées me semblent dangereuses et belles à la fois.
Re: Sous le porche
Fais-le ! Fais ce film avec ces questions, c'est magnifique ! J'ai déjà envie de le voir !
La caméra n'est qu'un outil et l'art un passeur, passons ! Passons !!!
Je ne déconne pas, ça me touche vraiment...
La caméra n'est qu'un outil et l'art un passeur, passons ! Passons !!!
Je ne déconne pas, ça me touche vraiment...
Envol- Messages : 489
Date d'inscription : 02/03/2012
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Sous le porche
Pardon, mon post vient en même temps que ta réponse, un peu décalé donc... !
Envol- Messages : 489
Date d'inscription : 02/03/2012
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Sous le porche
j'ai peur, peur de tout me prendre en pleine figure. leur souffrance, leurs larmes, leurs yeux, qui passeront à travers l'oeil unique de la caméra pour tout tordre.
j'ai peur de faire du mal en posant des questions que les gens n'aiment pas saisir, parce qu'elles sont béantes, douloureuses, épuisantes, si lourdes parfois. j'ai peur d'être maladroit, peur de ne pas savoir quoi faire devant tout ce nu
j'ai peur de faire du mal en posant des questions que les gens n'aiment pas saisir, parce qu'elles sont béantes, douloureuses, épuisantes, si lourdes parfois. j'ai peur d'être maladroit, peur de ne pas savoir quoi faire devant tout ce nu
Re: Sous le porche
J'ai un peu utilisé une caméra il y a quelques années mais j'ai arrete car j'ai pris conscience que filmer me coupait de la realite qui n'est pas qu'image ni sons. Parfois le toucher c'est bien mieux, selon ce que l'on veut communiquer. Et les odeurs manquent tellement aussi.
Bonnes expériences !
Bonnes expériences !
Re: Sous le porche
j'ai toujours pris de la distance par rapport aux choses, et aux gens (oui, oui, je veux faire la distinction) mais je sais ce que je veux; je veux comprendre; et pour comprendre il faut s'approcher, il faut vivre...mon interieur ne me fait plus aussi peur, mais le monde (l'autre) est mille fois plus dense que moi. ça se voit dans ses yeux.
Qui êtes vous, Quels sont vos souvenirs? Si vous n'étiez pas ici, ou penser vous que vous seriez ? La mort est elle une pensée qui vous parle ? Que détestez vous aimer faire ? Auriez vous peur de quelqu'un qui vous ressemble ? En quoi croyez vous ? Pourquoi croyez vous ? j'ai tant de questions pour l'autre...
Qui êtes vous, Quels sont vos souvenirs? Si vous n'étiez pas ici, ou penser vous que vous seriez ? La mort est elle une pensée qui vous parle ? Que détestez vous aimer faire ? Auriez vous peur de quelqu'un qui vous ressemble ? En quoi croyez vous ? Pourquoi croyez vous ? j'ai tant de questions pour l'autre...
Re: Sous le porche
siamois93 a écrit:J'ai un peu utilisé une caméra il y a quelques années mais j'ai arrete car j'ai pris conscience que filmer me coupait de la realite qui n'est pas qu'image ni sons. Parfois le toucher c'est bien mieux, selon ce que l'on veut communiquer. Et les odeurs manquent tellement aussi.
Bonnes expériences !
ce qui m'intéresse, c'est le pont que fait la caméra entre deux êtres. un pont qui implique un rapport qui ne me plait pas, mais un pont quand même.. ils sont trop rares, et si nous étions filmés, dirais-je la même chose ?
Re: Sous le porche
un pan de ma vie vient de s'effondrer.
ce que je redoutais s'est produit, et c'est grave. infiniment grave. je n'ai pas les mots pour en parler. je dois voir quelqu'un, absolument, je dois trouver une issue, réparer les choses.
ce que je redoutais s'est produit, et c'est grave. infiniment grave. je n'ai pas les mots pour en parler. je dois voir quelqu'un, absolument, je dois trouver une issue, réparer les choses.
Re: Sous le porche
Je ne sais pas ce qui s'est produit de grave. J'espère que ça va s'arranger.
Ce que je sais depuis que je suis arrivée ici, c'est que tes questions à toi, que tu te poses, que tu poses, sont des questions qui me font peur ou que je me pose aussi. Oui, certaines de ces questions grattent le peu de calcaire qui recouvre un trou béant. D'autres aident à faire sortir le pus et à cicatriser plus sainement. D'autres encore sont des chatouillis qui manquent de se faire se pisser dessus.
Si je comprends bien, tu n'as pas tellement peur de les poser, ces questions. Tu as plus peur d'avoir à gérer les réponses pour toi-même. De pouvoir les absorber sans les faire tiennes ? De pouvoir les digérer sans entraîner de ras-de-marée dans ton intérieur ?... De quoi as-tu peur ?
Ce que je sais depuis que je suis arrivée ici, c'est que tes questions à toi, que tu te poses, que tu poses, sont des questions qui me font peur ou que je me pose aussi. Oui, certaines de ces questions grattent le peu de calcaire qui recouvre un trou béant. D'autres aident à faire sortir le pus et à cicatriser plus sainement. D'autres encore sont des chatouillis qui manquent de se faire se pisser dessus.
Si je comprends bien, tu n'as pas tellement peur de les poser, ces questions. Tu as plus peur d'avoir à gérer les réponses pour toi-même. De pouvoir les absorber sans les faire tiennes ? De pouvoir les digérer sans entraîner de ras-de-marée dans ton intérieur ?... De quoi as-tu peur ?
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Sous le porche
je n'ai pas peur de me les poser, car elles trottent en permanence dans mes alentours.. mais que se passera t il si je les lance, sans prévenir, à une personne filmée ? j'ai peur d'avoir une influence, d'etre actif, toxique. j'ai toujours mis une distance entre moi et le monde, parce que j'avais peur de la marque du monde, et de marquer celui ci par inadvertance.
Mais la suite, pour exister, c'est l'action. ces action me paraissent belles parce qu'elles sont "communication" mais ne sont elles pas dangereuses pour ceux qui y seront confrontées? je connais les dégats que font ces questions, mais je sais aussi qu'elles sont importantes, qu'elles sont partie intégrante de mon existence. mais de la leur? dieu seul le sait..
Mais la suite, pour exister, c'est l'action. ces action me paraissent belles parce qu'elles sont "communication" mais ne sont elles pas dangereuses pour ceux qui y seront confrontées? je connais les dégats que font ces questions, mais je sais aussi qu'elles sont importantes, qu'elles sont partie intégrante de mon existence. mais de la leur? dieu seul le sait..
Re: Sous le porche
L'on impacte forcément le monde, même par l'inaction. Il s'agit plutôt de la forme de cette action, positive ou négative. Non ?
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Sous le porche
Salut Orange,
j'ai posté un autre truc cette nuit qui n'apparaît pas, ça me laisse perplexe, any way.
'mais que se passera t il si je les lance, sans prévenir, à une personne filmée ? j'ai peur d'avoir une influence, d'etre actif, toxique. j'ai toujours mis une distance entre moi et le monde, parce que j'avais peur de la marque du monde, et de marquer celui ci par inadvertance.'
Tu exprimes très bien les questions de bases, inhérentes à toute démarche artistique délicate, sensée et importante - dans le sens qui tiennent vraiment à coeur.
'sans prévenir' / La question du droit à l'anticipation de tes 'sujets' est importante. Ne pas être 'complice' de son sujet, c'est agir dans une forme de provocation. La provocation, certains y excellent, d'autres jamais. Ce que tu écris me fais penser que tu n'as pas vraiment envie d'être provocateur, mais plutôt de provoquer quelque chose. Aussi, une certaine forme de timidité peut être ressentie en face comme de la provocation : une façon maladroite de rentrer en contact.
As-tu besoin absolument besoin de faire 'sans prévenir' ? Peux-tu élargir la focale à l'idée de coopérer avec tes sujets autour de ce questions ?
Il n'y a aucun jugement en jeu, mes questions sont simplement là comme elles se sont posée à moi lorsque j'ai fait une série de portraits photographiques et littéraires : j'ai cherché un protocole pour m'y retrouver, ne pas altérer ma liberté, tout en respectant celle des mes sujets.
La question fondamentale serait : quel serait pour toi le protocole idéal pour pouvoir réaliser ce film ? La façon qui te mettrait en joie, avec une pression gérable ?
'J'ai peur d'avoir une influence, d'être actif, toxique.' Cette peur là est 'normale', elle est saine au début du processus. Elle est là pour t'indiquer ce que tu dois mettre au clair, entre toi et toi, pou pouvoir commencer. Elle est là pour te faire prendre conscience de tes inhibitions en d'autres termes.
Le protocole que j'avais trouvé pour la série était : je fais les prises de vue lors d'une rencontre sur le lieu de travail du sujet, ou plus précisément dans le cadre où nous nous sommes rencontré, sans jamais leur demander de poser. Pendant environ une heure, nous parlons, le contact se fait peu à peu, la personne s'habitue à l'appareil. Puis je travaille. Je présente ensuite le projet fini à la personne. Là, deux choix : soit elle valide, et me cède les droits sur son image pour ce projet précis, soit je range tout. C'est à dire que je ne travaille pas comme un journaliste qui ferait relire ses papiers, et corrigerait certaines choses en fonction de la sensibilité de la personne. C'est oui, ou c'est non. Si c'est non, je joue le jeu aussi : c'est le droit de la personne de ne pas valider, mais pas d'intervenir sur le contenu de ma création. Cette 'castration' là est saine, elle nous respecte l'un et l'autre.
Dans ce protocole, j'ai pris le temps de faire une bafouille que je leur soumets pour bien clarifier mes objectifs. Quels sont mes buts dans cette démarche ? C'est aussi se mettre à nu que de les dire, mais cette mise à nu est une espèce d'échange avec ceux que l'on va 'déshabiller'.
Parce que l'on peut devenir 'toxique' comme tu dis, dans la vie, lorsque nos objectifs ne sont pas clairs : les jeux de projections sont innombrables avec les personnes hyper-sensibles, et les procès d'intention toujours 'disponibles', les nôtres, les leurs.
'Avoir une influence, être actif' ça pourrait être une définition de la vie. Se poser la question montre une très grande conscience des enjeux, et une très grande sensibilité. Tu as le droit 'd'emmener' ça avec toi. Derrière ces peurs, se montre la culpabilité. Prendre le temps de rechercher la véritable source de cette culpabilité peut être un garde-fou vis à vis de la 'toxicité'. Parce que la culpabilité agit aussi comme un miroir, avec une complexité de facettes et de profondeurs innombrables. Un exemple : tu vas te sentir coupable de ne pas mieux faire, c'est à dire que tu vas te sentir mal de mesurer le fossé entre l'idéal d'une réalisation et la naïveté de la proposition (ce n'est pas la réalité, c'est un exemple). En face, la personne peut ressentir le malaise, mais n'avoir aucune de tes clé d'interpréation et va donc piocher dans ses propores références, et ses propres peurs : pourquoi est-il mal à l'aise dans cette situation simple ? Il est louche ? Il est tordu ? Etc. C'est l'histoire de l'ombre noire et de l'ombre blanche. Dans la réalité, ce qui nous fait nous sentir coupable, est très très intimes, et ne touche pas vraiment les autres. C'est un rapport à soi, qui nous fait ne pas nous sentir à la hauteur, alors que dans la relation, nous nous comportons de façon vraiment respectueuse envers l'autre. Mais ce back-ground agit, et agit malgré nous si nous n'en avons pas conscience. Quelque part, et vraiment inconsciemment (aucune accusation ici) nous mettons en jeu ce 'problème' pour qu'il sorte, mais souvent dans des cadres inappropriés, incapable de bien traiter le problème. Et le problème s'amplifie, et déplace les objectifs : il vient mettre la pagaille au premier plan et empêche d'avancer. La culpabilité profonde, c'est parfois d'être vivant, parfois d'être différent, parfois de se sentir inutile, inadapté. Parfois c'est une erreur commise il y a des siècles, que nous ne nous sommes pas pardonnée. Parfois c'est un jugement émis par une personne importante dans la société (prof, médecin, dirlo...) ou importante à nos yeux (famille, amis, amours, idoles...), que l'on n'a jamais osé remettre en question malgré la douleur infligée.
- Les vraies conneries que j'ai faites, quand je me suis vraiment mal comportée, m'ont toujours été pardonnées. Mais j'ai ancré ma culpabilité dans celles que je ne me suis pas pardonnée, et dans celles inventées par les autres, les fameux procès d'intention : avec le recul, j'ai été très dure avec moi, plus dure que tous les pires cons qui ne m'ont jamais comprise. Je les déteste d'avoir appuyé là, mais maintenant je comprends de quelle façon bien à moi et bien atypique je m'y suis prise pour être si vulnérable. -
C'est pourquoi je t'encourage à emmener tes doutes avec toi plutôt que d'entrer en lutte, d'en prendre conscience plutôt que de les résoudre/dissoudre, comme faisant parti du jeu, mais avec la conscience qu'ils doivent rester à leur place. Leur place est celle de la vie avec son mouvement permanent, qui fait que l'on ne peut être toujours à 100% sûr de faire exactement ce qu'il faut.
La question n'est pas de savoir si tu es toxique 'en général' (cette question peut être, je ne la mets pas en cause), mais si tu VEUX être toxique dans cette situation précise. C'est à dire si l'autre t'importe moins que toi-même. Or, ton envie de film montre que tu as ENVIE d'aller vers l'autre, vraiment envie. Chercher le comment, est le chemin de tout créatif. Et là, c'est carte blanche : tu peux tout inventer, dans le respect de l'autre... ET de toi même.
Lors du premier portrait, j'ai fait une erreur : j'ai présenté les tirages et le texte dans un lieu publique à mon modèle, dans une brasserie bondée. Et il s'est mis à pleurer beaucoup en les voyant. Il était bouleversé, et je n'avais pas du tout prévu ça. Je me suis vécu comme un monstre. Mais il a insisté : tu as touché quelque chose de si intime en moi, que j'ai l'impression de te connaître depuis toujours, c'est très fort. Mais je t'en supplie, ne te formalise pas de mes pleurs : montre ce travail, s'il te plaît, il est magnifique. Quelque mois plus tard, le portrait était placardé dans une capitale europpéenne, et l'expo fut formidable. Mais maintenant, je reçois toujours dans l'intimité les personnes qui participent à cette série, pour accueillir pleinement leurs émotions.
Ces analyses et témoignages sont les miens, peut-être valables, peut-être pas, mais dans le doute ( je préfère te les livrer.
Si je prends le temps de te répondre, ce n'est pas parce que je suis une accro de l'art. Je ne me sens pas alliénée à mes créations, à mes inspirations, je peux y renoncer régulièrement si j'estime que c'est plus sain. Je n'ai plus peur de 'passer à côté'.
Je prends ce temps parce que la création est une véritable voie, un média entre nous et le monde, qui peut prendre toutes les formes. Et qu'en ce sens l'art, ou l'expression artistique, est un véritable outil pour mieux vivre, je pense particulièrement pour des personnes comme nous. Lorsque l'on trouve comment donner, les merveilles ne se font pas attendre, et elles sont infinies...
Un abbraccio
j'ai posté un autre truc cette nuit qui n'apparaît pas, ça me laisse perplexe, any way.
'mais que se passera t il si je les lance, sans prévenir, à une personne filmée ? j'ai peur d'avoir une influence, d'etre actif, toxique. j'ai toujours mis une distance entre moi et le monde, parce que j'avais peur de la marque du monde, et de marquer celui ci par inadvertance.'
Tu exprimes très bien les questions de bases, inhérentes à toute démarche artistique délicate, sensée et importante - dans le sens qui tiennent vraiment à coeur.
'sans prévenir' / La question du droit à l'anticipation de tes 'sujets' est importante. Ne pas être 'complice' de son sujet, c'est agir dans une forme de provocation. La provocation, certains y excellent, d'autres jamais. Ce que tu écris me fais penser que tu n'as pas vraiment envie d'être provocateur, mais plutôt de provoquer quelque chose. Aussi, une certaine forme de timidité peut être ressentie en face comme de la provocation : une façon maladroite de rentrer en contact.
As-tu besoin absolument besoin de faire 'sans prévenir' ? Peux-tu élargir la focale à l'idée de coopérer avec tes sujets autour de ce questions ?
Il n'y a aucun jugement en jeu, mes questions sont simplement là comme elles se sont posée à moi lorsque j'ai fait une série de portraits photographiques et littéraires : j'ai cherché un protocole pour m'y retrouver, ne pas altérer ma liberté, tout en respectant celle des mes sujets.
La question fondamentale serait : quel serait pour toi le protocole idéal pour pouvoir réaliser ce film ? La façon qui te mettrait en joie, avec une pression gérable ?
'J'ai peur d'avoir une influence, d'être actif, toxique.' Cette peur là est 'normale', elle est saine au début du processus. Elle est là pour t'indiquer ce que tu dois mettre au clair, entre toi et toi, pou pouvoir commencer. Elle est là pour te faire prendre conscience de tes inhibitions en d'autres termes.
Le protocole que j'avais trouvé pour la série était : je fais les prises de vue lors d'une rencontre sur le lieu de travail du sujet, ou plus précisément dans le cadre où nous nous sommes rencontré, sans jamais leur demander de poser. Pendant environ une heure, nous parlons, le contact se fait peu à peu, la personne s'habitue à l'appareil. Puis je travaille. Je présente ensuite le projet fini à la personne. Là, deux choix : soit elle valide, et me cède les droits sur son image pour ce projet précis, soit je range tout. C'est à dire que je ne travaille pas comme un journaliste qui ferait relire ses papiers, et corrigerait certaines choses en fonction de la sensibilité de la personne. C'est oui, ou c'est non. Si c'est non, je joue le jeu aussi : c'est le droit de la personne de ne pas valider, mais pas d'intervenir sur le contenu de ma création. Cette 'castration' là est saine, elle nous respecte l'un et l'autre.
Dans ce protocole, j'ai pris le temps de faire une bafouille que je leur soumets pour bien clarifier mes objectifs. Quels sont mes buts dans cette démarche ? C'est aussi se mettre à nu que de les dire, mais cette mise à nu est une espèce d'échange avec ceux que l'on va 'déshabiller'.
Parce que l'on peut devenir 'toxique' comme tu dis, dans la vie, lorsque nos objectifs ne sont pas clairs : les jeux de projections sont innombrables avec les personnes hyper-sensibles, et les procès d'intention toujours 'disponibles', les nôtres, les leurs.
'Avoir une influence, être actif' ça pourrait être une définition de la vie. Se poser la question montre une très grande conscience des enjeux, et une très grande sensibilité. Tu as le droit 'd'emmener' ça avec toi. Derrière ces peurs, se montre la culpabilité. Prendre le temps de rechercher la véritable source de cette culpabilité peut être un garde-fou vis à vis de la 'toxicité'. Parce que la culpabilité agit aussi comme un miroir, avec une complexité de facettes et de profondeurs innombrables. Un exemple : tu vas te sentir coupable de ne pas mieux faire, c'est à dire que tu vas te sentir mal de mesurer le fossé entre l'idéal d'une réalisation et la naïveté de la proposition (ce n'est pas la réalité, c'est un exemple). En face, la personne peut ressentir le malaise, mais n'avoir aucune de tes clé d'interpréation et va donc piocher dans ses propores références, et ses propres peurs : pourquoi est-il mal à l'aise dans cette situation simple ? Il est louche ? Il est tordu ? Etc. C'est l'histoire de l'ombre noire et de l'ombre blanche. Dans la réalité, ce qui nous fait nous sentir coupable, est très très intimes, et ne touche pas vraiment les autres. C'est un rapport à soi, qui nous fait ne pas nous sentir à la hauteur, alors que dans la relation, nous nous comportons de façon vraiment respectueuse envers l'autre. Mais ce back-ground agit, et agit malgré nous si nous n'en avons pas conscience. Quelque part, et vraiment inconsciemment (aucune accusation ici) nous mettons en jeu ce 'problème' pour qu'il sorte, mais souvent dans des cadres inappropriés, incapable de bien traiter le problème. Et le problème s'amplifie, et déplace les objectifs : il vient mettre la pagaille au premier plan et empêche d'avancer. La culpabilité profonde, c'est parfois d'être vivant, parfois d'être différent, parfois de se sentir inutile, inadapté. Parfois c'est une erreur commise il y a des siècles, que nous ne nous sommes pas pardonnée. Parfois c'est un jugement émis par une personne importante dans la société (prof, médecin, dirlo...) ou importante à nos yeux (famille, amis, amours, idoles...), que l'on n'a jamais osé remettre en question malgré la douleur infligée.
- Les vraies conneries que j'ai faites, quand je me suis vraiment mal comportée, m'ont toujours été pardonnées. Mais j'ai ancré ma culpabilité dans celles que je ne me suis pas pardonnée, et dans celles inventées par les autres, les fameux procès d'intention : avec le recul, j'ai été très dure avec moi, plus dure que tous les pires cons qui ne m'ont jamais comprise. Je les déteste d'avoir appuyé là, mais maintenant je comprends de quelle façon bien à moi et bien atypique je m'y suis prise pour être si vulnérable. -
C'est pourquoi je t'encourage à emmener tes doutes avec toi plutôt que d'entrer en lutte, d'en prendre conscience plutôt que de les résoudre/dissoudre, comme faisant parti du jeu, mais avec la conscience qu'ils doivent rester à leur place. Leur place est celle de la vie avec son mouvement permanent, qui fait que l'on ne peut être toujours à 100% sûr de faire exactement ce qu'il faut.
La question n'est pas de savoir si tu es toxique 'en général' (cette question peut être, je ne la mets pas en cause), mais si tu VEUX être toxique dans cette situation précise. C'est à dire si l'autre t'importe moins que toi-même. Or, ton envie de film montre que tu as ENVIE d'aller vers l'autre, vraiment envie. Chercher le comment, est le chemin de tout créatif. Et là, c'est carte blanche : tu peux tout inventer, dans le respect de l'autre... ET de toi même.
Lors du premier portrait, j'ai fait une erreur : j'ai présenté les tirages et le texte dans un lieu publique à mon modèle, dans une brasserie bondée. Et il s'est mis à pleurer beaucoup en les voyant. Il était bouleversé, et je n'avais pas du tout prévu ça. Je me suis vécu comme un monstre. Mais il a insisté : tu as touché quelque chose de si intime en moi, que j'ai l'impression de te connaître depuis toujours, c'est très fort. Mais je t'en supplie, ne te formalise pas de mes pleurs : montre ce travail, s'il te plaît, il est magnifique. Quelque mois plus tard, le portrait était placardé dans une capitale europpéenne, et l'expo fut formidable. Mais maintenant, je reçois toujours dans l'intimité les personnes qui participent à cette série, pour accueillir pleinement leurs émotions.
Ces analyses et témoignages sont les miens, peut-être valables, peut-être pas, mais dans le doute ( je préfère te les livrer.
Si je prends le temps de te répondre, ce n'est pas parce que je suis une accro de l'art. Je ne me sens pas alliénée à mes créations, à mes inspirations, je peux y renoncer régulièrement si j'estime que c'est plus sain. Je n'ai plus peur de 'passer à côté'.
Je prends ce temps parce que la création est une véritable voie, un média entre nous et le monde, qui peut prendre toutes les formes. Et qu'en ce sens l'art, ou l'expression artistique, est un véritable outil pour mieux vivre, je pense particulièrement pour des personnes comme nous. Lorsque l'on trouve comment donner, les merveilles ne se font pas attendre, et elles sont infinies...
Un abbraccio
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