Rêve(s) .
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Rêve(s) .
Mardi 2 août 2011
Nuit agitée.
J'ai rêvé de toi amour.
Un rêve un peu terrifiant.
Tu marchais seule dans une forêt de l'île.
Puis tu arrivais sur la plage, dans une cirque.
Il faisait presque nuit mais on voyait des milliers de poissons à travers l'eau.
Tu te déshabillais.
Je ne voyais pas ton visage.
Mais j'observais ta nuque fine.
Ton cou.
Le bord de tes épaules.
La ligne de ta colonne vertébrale.
Le tressaillement de tes omoplates.
La cambrure de tes reins.
Je détaillais, alors que tu marchais, l'arrondis de tes fesses.
Les muscles de tes cuisses en mouvement.
Tes mollets.
Tes chevilles délicates. Tes talons qui frappaient le sol.
A cet infime moment où je les observais, un vague venait les voler à mon regard.
Je paniquais.
L'idée de te perdre dans les remous et l'écume m'envahissait.
Il fallait que je te rejoigne.
Et plus j'avançais vers toi, plus ton corps s'enfonçait.
Mer devenue noire et dangereuse.
Essayer de courir.
M'enfoncer en moi-même.
Toi, indifférente à mes hurlements.
Tu continuais d'avancer.
Je ne vois déjà plus que tes épaules.
A cet instant même où je ne vis plus ton corps, le soleil se leva instantanément.
Alors, seulement, je réussissais à me glisser parmi les poissons.
Tu n'étais plus là.
Tu avais disparu.
Nuit agitée.
J'ai rêvé de toi amour.
Un rêve un peu terrifiant.
Tu marchais seule dans une forêt de l'île.
Puis tu arrivais sur la plage, dans une cirque.
Il faisait presque nuit mais on voyait des milliers de poissons à travers l'eau.
Tu te déshabillais.
Je ne voyais pas ton visage.
Mais j'observais ta nuque fine.
Ton cou.
Le bord de tes épaules.
La ligne de ta colonne vertébrale.
Le tressaillement de tes omoplates.
La cambrure de tes reins.
Je détaillais, alors que tu marchais, l'arrondis de tes fesses.
Les muscles de tes cuisses en mouvement.
Tes mollets.
Tes chevilles délicates. Tes talons qui frappaient le sol.
A cet infime moment où je les observais, un vague venait les voler à mon regard.
Je paniquais.
L'idée de te perdre dans les remous et l'écume m'envahissait.
Il fallait que je te rejoigne.
Et plus j'avançais vers toi, plus ton corps s'enfonçait.
Mer devenue noire et dangereuse.
Essayer de courir.
M'enfoncer en moi-même.
Toi, indifférente à mes hurlements.
Tu continuais d'avancer.
Je ne vois déjà plus que tes épaules.
A cet instant même où je ne vis plus ton corps, le soleil se leva instantanément.
Alors, seulement, je réussissais à me glisser parmi les poissons.
Tu n'étais plus là.
Tu avais disparu.
Petits papiers- Messages : 18
Date d'inscription : 22/08/2015
Localisation : Pas très loin
Re: Rêve(s) .
Samedi 6 Août
Je suis enceinte.
Mon ventre est énorme.
Je porte une robe rouge.
J'ai les cheveux rasés.
A blanc.
Tu es en face de moi.
Tu pleures.
Nous sommes dans un salon un peu vieillot.
Fauteuils en cuir, usés.
Horloge antique qui ne marche plus.
Table basse en bois, avec tiroirs.
Nous sommes chacune dans un fauteuil.
Ton père est assis sur une chaise en rotin.
Le dossier est bleu pâle, presque sale.
Il hurle.
Il hurle.
Il hurle.
Je crois que c'est sur toi.
Je comprends qu'il s'adresse à moi.
"Tu es une putain !"
Putain.
Putain.
Putain.
Le mot résonne.
Tu pleures.
Tes yeux sortes de leurs orbites.
Tu te caches dans tes mains.
Il répète, laïus ininterrompu.
"Tu n'est qu'une putain !
Une sale putain !
Je l'avais dit.
J'aurais du t'arracher les yeux, que tu ne les pose pas sur elle !
Une putain !
Rien de plus !
Une vraie salope !
J'aurais du, j'aurais du, j'aurais du..."
Ton visage devient flou.
Je crois perdre les eaux.
Mais je me suis juste baignée.
Mes vêtements sont mouillés.
Tout doucement, nous sommes les pieds dans l'eau.
Tu ne pleures plus.
Tu regardes à travers moi.
Je n'existe plus.
Ton père hurle encore.
Mais il ne s'adresse plus à moi.
Comme s'il s'adressait à toutes les femmes du monde.
Nous avons de l'eau jusqu'aux genoux.
Nous restons assises.
Je tiens mon ventre en chantonnant.
Nos yeux sont vides.
Tu te lèves et tu danses.
Il n'y a pas de musique.
Juste moi qui chantonne.
Et ton père qui hurle, mais c'est devenu un murmure.
L'eau recouvre mon ventre, ma poitrine.
Tu danses de plus en plus doucement.
L'eau paralyse tes gestes.
Elle t'arrive bientôt aux épaules.
Moi j'ai disparu.
Je suis restée assise.
Je suis enceinte.
Mon ventre est énorme.
Je porte une robe rouge.
J'ai les cheveux rasés.
A blanc.
Tu es en face de moi.
Tu pleures.
Nous sommes dans un salon un peu vieillot.
Fauteuils en cuir, usés.
Horloge antique qui ne marche plus.
Table basse en bois, avec tiroirs.
Nous sommes chacune dans un fauteuil.
Ton père est assis sur une chaise en rotin.
Le dossier est bleu pâle, presque sale.
Il hurle.
Il hurle.
Il hurle.
Je crois que c'est sur toi.
Je comprends qu'il s'adresse à moi.
"Tu es une putain !"
Putain.
Putain.
Putain.
Le mot résonne.
Tu pleures.
Tes yeux sortes de leurs orbites.
Tu te caches dans tes mains.
Il répète, laïus ininterrompu.
"Tu n'est qu'une putain !
Une sale putain !
Je l'avais dit.
J'aurais du t'arracher les yeux, que tu ne les pose pas sur elle !
Une putain !
Rien de plus !
Une vraie salope !
J'aurais du, j'aurais du, j'aurais du..."
Ton visage devient flou.
Je crois perdre les eaux.
Mais je me suis juste baignée.
Mes vêtements sont mouillés.
Tout doucement, nous sommes les pieds dans l'eau.
Tu ne pleures plus.
Tu regardes à travers moi.
Je n'existe plus.
Ton père hurle encore.
Mais il ne s'adresse plus à moi.
Comme s'il s'adressait à toutes les femmes du monde.
Nous avons de l'eau jusqu'aux genoux.
Nous restons assises.
Je tiens mon ventre en chantonnant.
Nos yeux sont vides.
Tu te lèves et tu danses.
Il n'y a pas de musique.
Juste moi qui chantonne.
Et ton père qui hurle, mais c'est devenu un murmure.
L'eau recouvre mon ventre, ma poitrine.
Tu danses de plus en plus doucement.
L'eau paralyse tes gestes.
Elle t'arrive bientôt aux épaules.
Moi j'ai disparu.
Je suis restée assise.
Petits papiers- Messages : 18
Date d'inscription : 22/08/2015
Localisation : Pas très loin
Re: Rêve(s) .
Lundi 8 août 2011
Matin de printemps
Tu marches dans une rue.
Il y a beaucoup de monde.
Peut-être Bordeaux.
Deux personnes jouent de la contrebasse.
Sous un porche.
Tu t'arrêtes.
Tu les regardes.
Tu rigoles.
L'un d'eux te drague.
Un garçon te rejoint, murmure à ton oreille.
Nuit.
Tu cours sur les quais d'une rivière.
Peut-être Lyon.
L'eau est violette.
Tu traverses une bibliothèque.
Les livres tombent.
Quelqu'un te poursuit.
Un vieux monsieur qui te jette des livres de la bibliothèque rose.
Enfance.
Jour.
Tu es dans la chambre d'enfant de ma tante.
Il y a toujours la vieille commode.
Les jeux qui y sont sentent le moisi.
Il y a la boite où elle conserve ses veilles lunettes.
Ses mèches de cheveux.
Il y a aussi le tableau.
Une petite fille qui pleure.
Abyme des peurs de mon enfance.
Je déteste ce tableau.
Tu es assise sur le dessus de lit.
Tes pieds sont nus sur le tapis en peau de chèvre.
Tu souris.
Matin de printemps
Tu marches dans une rue.
Il y a beaucoup de monde.
Peut-être Bordeaux.
Deux personnes jouent de la contrebasse.
Sous un porche.
Tu t'arrêtes.
Tu les regardes.
Tu rigoles.
L'un d'eux te drague.
Un garçon te rejoint, murmure à ton oreille.
Nuit.
Tu cours sur les quais d'une rivière.
Peut-être Lyon.
L'eau est violette.
Tu traverses une bibliothèque.
Les livres tombent.
Quelqu'un te poursuit.
Un vieux monsieur qui te jette des livres de la bibliothèque rose.
Enfance.
Jour.
Tu es dans la chambre d'enfant de ma tante.
Il y a toujours la vieille commode.
Les jeux qui y sont sentent le moisi.
Il y a la boite où elle conserve ses veilles lunettes.
Ses mèches de cheveux.
Il y a aussi le tableau.
Une petite fille qui pleure.
Abyme des peurs de mon enfance.
Je déteste ce tableau.
Tu es assise sur le dessus de lit.
Tes pieds sont nus sur le tapis en peau de chèvre.
Tu souris.
Petits papiers- Messages : 18
Date d'inscription : 22/08/2015
Localisation : Pas très loin
Re: Rêve(s) .
Mercredi 11 août 2011
Je fabrique des horloges en bois.
Petit marché artisanal.
Un petit garçon me regarde triturer le fond d'une vieille horloge.
Je lui explique que c'est une horloge têtue.
Il faut lui caresser le cœur pour qu'elle se mette en marche.
Soudain le marché, rempli de monde.
Ça fourmille dans tous les sens.
Je vois ML qui vend du pain.
Comme toujours, Nathan joue par terre.
Il a cinq ans.
Pantalon salit par le sable.
Sa bouche est sale.
Son nez dégouline.
Manon arrive en courant.
Elle a dix ans.
Toujours aussi belle.
Elle avance vers mes horloges.
Les regarde, intriguée.
Elle me reconnaît, me saute dans les bras, cherche mon prénom.
Et sourit.
Et tu apparais.
Je sais que tout va bien alors.
Je t'explique qui est Manon.
Je lui explique qui tu es.
Elle me demande : "Et Anaïs ?"
Je ne réponds pas, j'ouvre une horloge.
J'y prends un petit rouage.
Je lui offre.
Et lui murmure :
"La réponse est caché dans une grotte".
Soudain, encore, la pluie.
Un orage terrifiant.
Mes horloges se réveillent.
Elles hurlent de concert.
Un bruit assourdissant.
Le tonnerre s'en mêle.
Tu me tiens la main.
Manon cache sa tête contre mon ventre.
Elle bouche ses oreilles.
Tu la prends dans tes bras.
Tu fredonnes une berceuse.
C'est d'abord très vague.
Mes horloges et le tonnerre couvre ta voix.
Puis doucement, peu à peu,
Le temps se calme.
On entends ta voix qui ouvre les nuages.
"Il nous faut du temps,
Des insomnies, des engueulades, des retrouvailles à la bougie.
Il nous faut du vent, un peu de pluie, de longues ballades...
Et pas de bruit, non pas de bruit..."
Je fabrique des horloges en bois.
Petit marché artisanal.
Un petit garçon me regarde triturer le fond d'une vieille horloge.
Je lui explique que c'est une horloge têtue.
Il faut lui caresser le cœur pour qu'elle se mette en marche.
Soudain le marché, rempli de monde.
Ça fourmille dans tous les sens.
Je vois ML qui vend du pain.
Comme toujours, Nathan joue par terre.
Il a cinq ans.
Pantalon salit par le sable.
Sa bouche est sale.
Son nez dégouline.
Manon arrive en courant.
Elle a dix ans.
Toujours aussi belle.
Elle avance vers mes horloges.
Les regarde, intriguée.
Elle me reconnaît, me saute dans les bras, cherche mon prénom.
Et sourit.
Et tu apparais.
Je sais que tout va bien alors.
Je t'explique qui est Manon.
Je lui explique qui tu es.
Elle me demande : "Et Anaïs ?"
Je ne réponds pas, j'ouvre une horloge.
J'y prends un petit rouage.
Je lui offre.
Et lui murmure :
"La réponse est caché dans une grotte".
Soudain, encore, la pluie.
Un orage terrifiant.
Mes horloges se réveillent.
Elles hurlent de concert.
Un bruit assourdissant.
Le tonnerre s'en mêle.
Tu me tiens la main.
Manon cache sa tête contre mon ventre.
Elle bouche ses oreilles.
Tu la prends dans tes bras.
Tu fredonnes une berceuse.
C'est d'abord très vague.
Mes horloges et le tonnerre couvre ta voix.
Puis doucement, peu à peu,
Le temps se calme.
On entends ta voix qui ouvre les nuages.
"Il nous faut du temps,
Des insomnies, des engueulades, des retrouvailles à la bougie.
Il nous faut du vent, un peu de pluie, de longues ballades...
Et pas de bruit, non pas de bruit..."
Petits papiers- Messages : 18
Date d'inscription : 22/08/2015
Localisation : Pas très loin
Re: Rêve(s) .
Aujourd'hui
Je me réveille avec la gorge nouée des sanglots, quand ça fait mal.
Je me suis rêvée unique. Je me réveille inique.
Je voulais tout.
L'amour dans tous les sens.
Les avoir tous les deux.
L'un pour le calme et le silence.
L'autre pour l'orage et la folie douce.
Je voulais tout.
La culpabilité est immense et le retour en arrière impossible.
Je me perçois à nouveau comme il y a 3 ans.
Comme je suis finalement.
Une flaque d'animalité.
Malsaine et brutale.
Je me plains que j'ai mal.
Je me réveille avec la gorge nouée des sanglots, quand ça fait mal.
Je me suis rêvée unique. Je me réveille inique.
Je voulais tout.
L'amour dans tous les sens.
Les avoir tous les deux.
L'un pour le calme et le silence.
L'autre pour l'orage et la folie douce.
Je voulais tout.
La culpabilité est immense et le retour en arrière impossible.
Je me perçois à nouveau comme il y a 3 ans.
Comme je suis finalement.
Une flaque d'animalité.
Malsaine et brutale.
Je me plains que j'ai mal.
Petits papiers- Messages : 18
Date d'inscription : 22/08/2015
Localisation : Pas très loin
Re: Rêve(s) .
Petits papiers a écrit:
Comme je suis finalement.
Une flaque d'animalité.
Malsaine et brutale.
Je me plains que j'ai mal.
Invité- Invité
Re: Rêve(s) .
Est-ce vos rêves que vous mettez en mots ?
Quelle jolie idée, et quelle belle façon de le faire.
Vous devez en avoir une fameuse collection.
Je sais par expérience que c'est infiniment difficile à publier mais avez-vous réussi à vous faire éditer ? Peut-être n'est-ce pas votre souhait.
En tous cas merci de partager vos textes.
Confraternellement
Quelle jolie idée, et quelle belle façon de le faire.
Vous devez en avoir une fameuse collection.
Je sais par expérience que c'est infiniment difficile à publier mais avez-vous réussi à vous faire éditer ? Peut-être n'est-ce pas votre souhait.
En tous cas merci de partager vos textes.
Confraternellement
BlackFab- Messages : 69
Date d'inscription : 01/10/2018
Age : 57
Localisation : Castres
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