Mentorat et trouver sa place en entreprise
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Mentorat et trouver sa place en entreprise
Bonjour, nouvelle ici, j'ai lu avec intérêt vos discussions.
Je comprends et partage beaucoup de points en particulier du fil "décalage au travail", et suis en plein évitement de 2ème burn-out. Après seulement 3,5 ans dans la boîte, et avoir essayé ces dernières années de nombreux environnements de travail et de nombreux scenario de travail, je suis en pleine interrogation existentielle : y'a-t-il une place pour moi, petite mais plus très jeune padawan, quelque part dans le monde du travail ?
Je précise que j'ai toujours été cadre, d'abord sans management, et j'ai appris le management sur le tas. Pour moi manager c'est vraiment accompagner les gens de mon équipe dans leur épanouissement, et j'ai eu la chance de connaître d'autres managers qui avaient ces valeurs. J'ai vu ici de très nombreuses critiques à l'encontre des managers, je ne peux pas croire qu'ils soient tous bêtes, mesquins, égocentriques et intéressés. Le monde n'est pas si étroit tout de même.
J'ai essayé tous les types de structures, de la TPE à la grande entreprise en passant par la PME et l'associatif. Je crois que c'est finalement la PME qui m'a le plus convenu à ce stade (à taille humaine = place laissée aux gens si cela existe encore, pas trop hiérarchisée et organisée = degré de liberté, un minimum vital de structure, d'organisation, de vision et de pérennité des actions), le bordel permanent m'insupporte tout autant que l'affreuse lenteur et lourdeur des grandes organisations (devoir convaincre 15 personnes individuellement quand on n'a pas assez de temps pour traiter tous les sujets qu'on doit dans des boîtes qui doivent accélérer mais n'en ont pas les moyens, et crier dans le désert, c'est plus que frustrant... pétage de plombs assuré).
J'ai atteint le job dont je rêvais dans une grosse structure, je devrais être satisfaite et m'en satisfaire, me considérer comme "arrivée" et comme ayant corrigé mon parcours en Z qui fait si peur aux employeurs.
Mais je m'aperçois que ce job n'est peut-être finalement pas fait pour moi...
Aujourd'hui je fais le triste constat que l'humain (le temps de formation et de croissance, la courbe d'apprentissage, la transmission) n'est plus assez valorisé dans une ère du tout tout de suite et que les entreprises sont pour la plupart des machines à écraser, pas à faire grandir. Le contrat social n'existe plus, les vrais managers sont trop rares de ce que je vois et entends partout. Et les jeunes sont désabusés comme je peux le lire dans ce forum : faire ses horaires à la pointeuse puisque le travail n'est pas intéressant, pour avoir une vie dehors ? Je comprends le besoin d'avoir une vie personnelle riche, mais je ne comprends pas comment on peut tuer ainsi tout désir de travail, si celui-ci est une part aussi importante de notre vie éveillée. Pour moi, c'est la mort lente.
J'ai sans doute attendu trop de reconnaissance de ce système et des gens, n'étant pas du tout un animal politique et ne souhaitant pas le devenir - ce pour quoi je ne brigue pas les hautes fonctions de direction, à la totale incompréhension de la nouvelle direction qui vient d'arriver et pense me faire marcher et rester avec des augmentations et de l'avancement. Grossière erreur.
Je ne crois pas au syndrome de Peter, parce que pour moi l'humain est plus riche que ça et n'a besoin que d'encouragements et d'accompagnement pour grandir et dépasser ces phases de seuil qu'on peut rencontrer lorsqu'on est laissé à soi-même. Ces seuils non franchis font des gens malheureux dans des cases qui ne leur conviennent pas ou plus. A contrario j'ai vu de nombreux cas dépasser ces barrières, et j'en suis un cas moi-même. Le dépassement de ses limites est riche pour peu qu'il soit possible et encouragé.
J'ai la chance d'avoir un métier que j'aime, et je sais maintenant mieux pourquoi je l'ai choisi et en quoi il me correspond : variété des sujets, richesse des rencontres, des idées, faisant la quadrature du cercle entre la conceptualisation, la création et la mise en oeuvre.
M'entendant plutôt bien avec ma chef (chance again), j'ai voulu lui parler de ma HP-itude récemment découverte pour qu'elle l'exploite mieux. Elle n'a pas compris, malheureusement. Peut-être n'ai-je pas su lui expliquer. Elle apprécie que j'apporte des idées mais n'entend pas mes avertissements répétés (j'anticipe et je vois loin, je me suis aperçue que mes collègues et ma chef, que je pensais dans le même schéma, ne le sont pas du tout). Mais c'est au pied du mur qu'ils voient le mieux le mur, là aussi j'en ai fait les frais : je suis dans le mur que je voulais qu'on évite tous en mettant les ressources en face des ambitions = ma santé a flanché.
Je me suis entendu dire par le DRH peut de temps après mon arrivée que 5 ans avant ils n'auraient pas embauché un OVNI comme moi (je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire à l'époque...), qu'il fallait que je baisse mon niveau en langue car cela frustrait le PDG et mes camarades (alors que je suis sur un poste international), des trucs de dingue. De ma boss, j'ai régulièrement la critique que je me disperse trop, alors que les ambitions affichées sont gigantesques et demandent un investissement bien supérieur à ce que moi et mon équipe pouvons fournir (et pourtant je suis rapide et avec une grosse capacité de travail, je le savais depuis longtemps, j'ai malheureusement l'habitude quand je quitte un job ou une boîte qu'on me remplace par plusieurs personnes).
Elle pense que je les prends pour des cons, alors que je les aime bien mais suis juste fatiguée de dire les choses et comment les éviter, que les actions ne soient pas prises pour et que le résultat (mauvais) se produise quelques mois plus tard sans coup férir. Fatiguée d'essayer d'aider, d'améliorer. Fatiguée de partager des points de situation avec mes collègues qui me disent être d'accord avec moi mais ne disent ni ne font rien pour la changer, ne portent pas le message, et je me retrouve seule à le porter... Syndrome de Cassandre...
et fatiguée d'entendre "repose-toi" quand on me balance des charges supplémentaires, qu'on bouleverse en permanence les priorités que j'ai établies avec mon équipe et qu'on rajoute des enjeux et des urgences tous azimuts. Le bordel d'une TPE avec les lourdeurs d'une grande entreprise, c'est ingérable, je ne peux pas bien faire mon travail et en suis extrêmement frustrée.
Résultat : je n'ai plus aucune tolérance et deviens dure, en colère, j'ai perdu mon sourire et ma joie de vivre qui sont une de mes marques de fabrique. Mon équipe l'a senti la première, comme certains collègues, qui s'en sont inquiétés pour moi, gentiment, mais ne pouvant pas faire grand-chose... La RH et la médecine du travail à qui j'en ai parlé m'ont dit qu'on était nombreux, qu'ils avaient tiré la sonnette d'alarme et attendaient que le DRH en parle au grand patron...
Des amis bien intentionnés m'ont dit de coller ma démission auprès de celui-ci - d'autres m'ont dit de ne surtout pas lâcher tant que je n'avais rien d'autre, mais je n'avais même plus le temps ni la force de chercher ailleurs (cercle vicieux).
Une pépette de mon équipe, une fille très bien, a craqué : je n'avais plus assez de temps pour l'accompagner, je n'ai pas vu les signaux. Et je suis traumatisée qu'elle aie craqué : le travail ne devrait pas être une souffrance. Puis est venu mon tour.
Et je suis parfaitement démoralisée, et me demande si je vais réussir à retourner bosser, car je vis ma défaillance (psychologique et physiologique) comme un échec. Et ai tellement bossé que je n'ai plus de vie perso (ça je suis en train d'y remédier), ça n'aide pas, of course.
J'ai envie de trouver ma place et de contribuer, d'être utile : y'a-t-il des entreprises, des cas de figure où le zèbre peut se développer harmonieusement et contribuer efficacement ? sans être frustré et devenir dingue ? où l'humain a encore un sens ?
J'ai envie d'équilibrer vie professionnelle et vie personnelle : est-ce compatible avec des postes à responsabilité ?
Ou dois-je maquiller mon CV pour baisser mon profil et pouvoir trouver cet équilibre ?
J'ai envie de continuer à grandir dans mon métier quitte à l'exercer différemment, mais ne trouve personne qui soit capable de m'accompagner (j'ai essayé psy et coach) : existe-t-il des systèmes de mentorat par branche de métier quelque part ?
Et comment revenir dans mon job (va bien falloir) en attendant de trouver le suivant... ?
Ca fait un peu pauvre petite fille riche en crise de la quarantaine , mais je ne sais plus trop à quel saint me vouer... Si vous avez des conseils, des idées, des pistes de réflexion spécial zèbre, je suis preneuse !
Je comprends et partage beaucoup de points en particulier du fil "décalage au travail", et suis en plein évitement de 2ème burn-out. Après seulement 3,5 ans dans la boîte, et avoir essayé ces dernières années de nombreux environnements de travail et de nombreux scenario de travail, je suis en pleine interrogation existentielle : y'a-t-il une place pour moi, petite mais plus très jeune padawan, quelque part dans le monde du travail ?
Je précise que j'ai toujours été cadre, d'abord sans management, et j'ai appris le management sur le tas. Pour moi manager c'est vraiment accompagner les gens de mon équipe dans leur épanouissement, et j'ai eu la chance de connaître d'autres managers qui avaient ces valeurs. J'ai vu ici de très nombreuses critiques à l'encontre des managers, je ne peux pas croire qu'ils soient tous bêtes, mesquins, égocentriques et intéressés. Le monde n'est pas si étroit tout de même.
J'ai essayé tous les types de structures, de la TPE à la grande entreprise en passant par la PME et l'associatif. Je crois que c'est finalement la PME qui m'a le plus convenu à ce stade (à taille humaine = place laissée aux gens si cela existe encore, pas trop hiérarchisée et organisée = degré de liberté, un minimum vital de structure, d'organisation, de vision et de pérennité des actions), le bordel permanent m'insupporte tout autant que l'affreuse lenteur et lourdeur des grandes organisations (devoir convaincre 15 personnes individuellement quand on n'a pas assez de temps pour traiter tous les sujets qu'on doit dans des boîtes qui doivent accélérer mais n'en ont pas les moyens, et crier dans le désert, c'est plus que frustrant... pétage de plombs assuré).
J'ai atteint le job dont je rêvais dans une grosse structure, je devrais être satisfaite et m'en satisfaire, me considérer comme "arrivée" et comme ayant corrigé mon parcours en Z qui fait si peur aux employeurs.
Mais je m'aperçois que ce job n'est peut-être finalement pas fait pour moi...
Aujourd'hui je fais le triste constat que l'humain (le temps de formation et de croissance, la courbe d'apprentissage, la transmission) n'est plus assez valorisé dans une ère du tout tout de suite et que les entreprises sont pour la plupart des machines à écraser, pas à faire grandir. Le contrat social n'existe plus, les vrais managers sont trop rares de ce que je vois et entends partout. Et les jeunes sont désabusés comme je peux le lire dans ce forum : faire ses horaires à la pointeuse puisque le travail n'est pas intéressant, pour avoir une vie dehors ? Je comprends le besoin d'avoir une vie personnelle riche, mais je ne comprends pas comment on peut tuer ainsi tout désir de travail, si celui-ci est une part aussi importante de notre vie éveillée. Pour moi, c'est la mort lente.
J'ai sans doute attendu trop de reconnaissance de ce système et des gens, n'étant pas du tout un animal politique et ne souhaitant pas le devenir - ce pour quoi je ne brigue pas les hautes fonctions de direction, à la totale incompréhension de la nouvelle direction qui vient d'arriver et pense me faire marcher et rester avec des augmentations et de l'avancement. Grossière erreur.
Je ne crois pas au syndrome de Peter, parce que pour moi l'humain est plus riche que ça et n'a besoin que d'encouragements et d'accompagnement pour grandir et dépasser ces phases de seuil qu'on peut rencontrer lorsqu'on est laissé à soi-même. Ces seuils non franchis font des gens malheureux dans des cases qui ne leur conviennent pas ou plus. A contrario j'ai vu de nombreux cas dépasser ces barrières, et j'en suis un cas moi-même. Le dépassement de ses limites est riche pour peu qu'il soit possible et encouragé.
J'ai la chance d'avoir un métier que j'aime, et je sais maintenant mieux pourquoi je l'ai choisi et en quoi il me correspond : variété des sujets, richesse des rencontres, des idées, faisant la quadrature du cercle entre la conceptualisation, la création et la mise en oeuvre.
M'entendant plutôt bien avec ma chef (chance again), j'ai voulu lui parler de ma HP-itude récemment découverte pour qu'elle l'exploite mieux. Elle n'a pas compris, malheureusement. Peut-être n'ai-je pas su lui expliquer. Elle apprécie que j'apporte des idées mais n'entend pas mes avertissements répétés (j'anticipe et je vois loin, je me suis aperçue que mes collègues et ma chef, que je pensais dans le même schéma, ne le sont pas du tout). Mais c'est au pied du mur qu'ils voient le mieux le mur, là aussi j'en ai fait les frais : je suis dans le mur que je voulais qu'on évite tous en mettant les ressources en face des ambitions = ma santé a flanché.
Je me suis entendu dire par le DRH peut de temps après mon arrivée que 5 ans avant ils n'auraient pas embauché un OVNI comme moi (je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire à l'époque...), qu'il fallait que je baisse mon niveau en langue car cela frustrait le PDG et mes camarades (alors que je suis sur un poste international), des trucs de dingue. De ma boss, j'ai régulièrement la critique que je me disperse trop, alors que les ambitions affichées sont gigantesques et demandent un investissement bien supérieur à ce que moi et mon équipe pouvons fournir (et pourtant je suis rapide et avec une grosse capacité de travail, je le savais depuis longtemps, j'ai malheureusement l'habitude quand je quitte un job ou une boîte qu'on me remplace par plusieurs personnes).
Elle pense que je les prends pour des cons, alors que je les aime bien mais suis juste fatiguée de dire les choses et comment les éviter, que les actions ne soient pas prises pour et que le résultat (mauvais) se produise quelques mois plus tard sans coup férir. Fatiguée d'essayer d'aider, d'améliorer. Fatiguée de partager des points de situation avec mes collègues qui me disent être d'accord avec moi mais ne disent ni ne font rien pour la changer, ne portent pas le message, et je me retrouve seule à le porter... Syndrome de Cassandre...
et fatiguée d'entendre "repose-toi" quand on me balance des charges supplémentaires, qu'on bouleverse en permanence les priorités que j'ai établies avec mon équipe et qu'on rajoute des enjeux et des urgences tous azimuts. Le bordel d'une TPE avec les lourdeurs d'une grande entreprise, c'est ingérable, je ne peux pas bien faire mon travail et en suis extrêmement frustrée.
Résultat : je n'ai plus aucune tolérance et deviens dure, en colère, j'ai perdu mon sourire et ma joie de vivre qui sont une de mes marques de fabrique. Mon équipe l'a senti la première, comme certains collègues, qui s'en sont inquiétés pour moi, gentiment, mais ne pouvant pas faire grand-chose... La RH et la médecine du travail à qui j'en ai parlé m'ont dit qu'on était nombreux, qu'ils avaient tiré la sonnette d'alarme et attendaient que le DRH en parle au grand patron...
Des amis bien intentionnés m'ont dit de coller ma démission auprès de celui-ci - d'autres m'ont dit de ne surtout pas lâcher tant que je n'avais rien d'autre, mais je n'avais même plus le temps ni la force de chercher ailleurs (cercle vicieux).
Une pépette de mon équipe, une fille très bien, a craqué : je n'avais plus assez de temps pour l'accompagner, je n'ai pas vu les signaux. Et je suis traumatisée qu'elle aie craqué : le travail ne devrait pas être une souffrance. Puis est venu mon tour.
Et je suis parfaitement démoralisée, et me demande si je vais réussir à retourner bosser, car je vis ma défaillance (psychologique et physiologique) comme un échec. Et ai tellement bossé que je n'ai plus de vie perso (ça je suis en train d'y remédier), ça n'aide pas, of course.
J'ai envie de trouver ma place et de contribuer, d'être utile : y'a-t-il des entreprises, des cas de figure où le zèbre peut se développer harmonieusement et contribuer efficacement ? sans être frustré et devenir dingue ? où l'humain a encore un sens ?
J'ai envie d'équilibrer vie professionnelle et vie personnelle : est-ce compatible avec des postes à responsabilité ?
Ou dois-je maquiller mon CV pour baisser mon profil et pouvoir trouver cet équilibre ?
J'ai envie de continuer à grandir dans mon métier quitte à l'exercer différemment, mais ne trouve personne qui soit capable de m'accompagner (j'ai essayé psy et coach) : existe-t-il des systèmes de mentorat par branche de métier quelque part ?
Et comment revenir dans mon job (va bien falloir) en attendant de trouver le suivant... ?
Ca fait un peu pauvre petite fille riche en crise de la quarantaine , mais je ne sais plus trop à quel saint me vouer... Si vous avez des conseils, des idées, des pistes de réflexion spécial zèbre, je suis preneuse !
CigaleR- Messages : 6
Date d'inscription : 06/12/2015
Age : 49
Localisation : Paris
Re: Mentorat et trouver sa place en entreprise
Salut CigaleR !
J'aurais pu écrire moi-même certaines parties du texte que tu as écrit, notamment le parcours et la pratique...
Cet équilibre est compatible, mais c'est à toi d'œuvrer pour le mettre en place : ne pas ramener de boulot à la maison, profiter de ses week-ends pour réellement se reposer ou se distraire, sortir, faire du sport etc. Le problème avec les "workaholic" (j'en suis une, je l'avoue ), c'est que même pendant leurs moments de loisirs, ils ont tendance à anticiper sur le travail à faire, à concevoir, à planifier... Ainsi, maquiller ton CV ne servira à rien car c'est du dedans de toi-même que vient cette pulsion qui te fais penser travail, manger travail, dormir travail...
C'est une véritable ré-éducation personnelle à entreprendre. Au début, ce sera peut-être difficile car c'est ancré en nous comme une seconde nature, mais au fur et à mesure qu'on s'attachera à respecter un programme cohérent et raisonnable alliant travail, repos et loisirs, cela deviendra de plus en plus facile et une nouvelle nature prendra place en nous. Ainsi, c'est juste le début des changements qui est difficile.
Il faut se dire, se CONVAINCRE, que le travail ne cessera jamais ; il y aura toujours du travail à faire alors il n'est pas question de sacrifier sa vie et sa santé sur l'autel du travail même si on aime ce que l'on fait.
J'aurais pu écrire moi-même certaines parties du texte que tu as écrit, notamment le parcours et la pratique...
L'entreprise idéale (tout comme le Prince Charmant) n'existe pas. Chaque entreprise a ses forces et ses faiblesses, il faut faire avec. A la rigueur, l'entreprise idéale, c'est celle que tu mettras toi-même sur pied, parce que tu la formateras selon ton idéal personnel.J'ai envie de trouver ma place et de contribuer, d'être utile : y'a-t-il des entreprises, des cas de figure où le zèbre peut se développer harmonieusement et contribuer efficacement ? sans être frustré et devenir dingue ? où l'humain a encore un sens ?
J'ai envie d'équilibrer vie professionnelle et vie personnelle : est-ce compatible avec des postes à responsabilité ?
Ou dois-je maquiller mon CV pour baisser mon profil et pouvoir trouver cet équilibre ?
Cet équilibre est compatible, mais c'est à toi d'œuvrer pour le mettre en place : ne pas ramener de boulot à la maison, profiter de ses week-ends pour réellement se reposer ou se distraire, sortir, faire du sport etc. Le problème avec les "workaholic" (j'en suis une, je l'avoue ), c'est que même pendant leurs moments de loisirs, ils ont tendance à anticiper sur le travail à faire, à concevoir, à planifier... Ainsi, maquiller ton CV ne servira à rien car c'est du dedans de toi-même que vient cette pulsion qui te fais penser travail, manger travail, dormir travail...
C'est une véritable ré-éducation personnelle à entreprendre. Au début, ce sera peut-être difficile car c'est ancré en nous comme une seconde nature, mais au fur et à mesure qu'on s'attachera à respecter un programme cohérent et raisonnable alliant travail, repos et loisirs, cela deviendra de plus en plus facile et une nouvelle nature prendra place en nous. Ainsi, c'est juste le début des changements qui est difficile.
Il faut se dire, se CONVAINCRE, que le travail ne cessera jamais ; il y aura toujours du travail à faire alors il n'est pas question de sacrifier sa vie et sa santé sur l'autel du travail même si on aime ce que l'on fait.
En attendant de trouver un mentor, tu peux essayer de te coacher toi-même à l'aide de livres allant dans le sens que tu souhaites (je n'en ai pas à te proposer, va falloir chercher).J'ai envie de continuer à grandir dans mon métier quitte à l'exercer différemment, mais ne trouve personne qui soit capable de m'accompagner (j'ai essayé psy et coach) : existe-t-il des systèmes de mentorat par branche de métier quelque part ?
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 56
Localisation : Hémisphère sud
Re: Mentorat et trouver sa place en entreprise
Ah, c'est toujours le bordel les gens qui s'investissent dans leur travail ! J'ai fait ça aussi pendant un bon bout de temps, puis je me suis rendu compte que finalement personne n'en a rien à branler : l'entreprise dans laquelle tu travailles n'en a rien à faire de toi, de ton investissement dans l'entreprise ou de ton épanouissement personnel.
Et les gens avec qui tu travailles c'est pareil. Enfin je devrais nuancer : c'est pas qu'ils n'en ont rien à faire, c'est juste que leur niveau d'investissement et leur conscience professionnelle est à des années-lumière de la tienne.
Moi ce qui m'a bien aidé c'est que je me suis retrouvé à un moment donné avec tellement de travail à faire qu'il était humainement impossible de le faire, même en bossant H24. Et pourtant c'était des trucs urgents, avec des clients bloqués et tout ce qui va avec. On a beau alerter, personne ne bouge. Il ne restait que 2 solutions : péter un câble ou prendre du recul. Alors j'ai pris du recul : si c'est pas fait aujourd'hui, bah peut-être que ça sera fait demain. Ou pas. Je ne fais plus aucune heure supp', à 18h j'arrête de bosser et je rentre chez moi.
Et depuis ça se passe beaucoup mieux. J'aime bien mon travail, et avec mes collègues et hiérarchie ça va mieux aussi. Tous les problèmes me passe à 3km au-dessus de la tête, ce n'est plus moi le rabat joie qui alerte. Et quand ça pète, et bien la Terre continue de tourner quand même, on passe la serpillère et on passe à autre chose.
C'est un peu frustrant au début parce que le boulot est fait à moitié, pas comme il faudrait, mais à la longue je n'y fais plus trop attention.
Et les gens avec qui tu travailles c'est pareil. Enfin je devrais nuancer : c'est pas qu'ils n'en ont rien à faire, c'est juste que leur niveau d'investissement et leur conscience professionnelle est à des années-lumière de la tienne.
Moi ce qui m'a bien aidé c'est que je me suis retrouvé à un moment donné avec tellement de travail à faire qu'il était humainement impossible de le faire, même en bossant H24. Et pourtant c'était des trucs urgents, avec des clients bloqués et tout ce qui va avec. On a beau alerter, personne ne bouge. Il ne restait que 2 solutions : péter un câble ou prendre du recul. Alors j'ai pris du recul : si c'est pas fait aujourd'hui, bah peut-être que ça sera fait demain. Ou pas. Je ne fais plus aucune heure supp', à 18h j'arrête de bosser et je rentre chez moi.
Et depuis ça se passe beaucoup mieux. J'aime bien mon travail, et avec mes collègues et hiérarchie ça va mieux aussi. Tous les problèmes me passe à 3km au-dessus de la tête, ce n'est plus moi le rabat joie qui alerte. Et quand ça pète, et bien la Terre continue de tourner quand même, on passe la serpillère et on passe à autre chose.
C'est un peu frustrant au début parce que le boulot est fait à moitié, pas comme il faudrait, mais à la longue je n'y fais plus trop attention.
matimote- Messages : 108
Date d'inscription : 08/02/2015
Age : 44
Localisation : Nantes
Re: Mentorat et trouver sa place en entreprise
Bonjour et merci beaucoup fleurblanche et matimote de vos conseils, empreints de justesse et de vécu.
Je vais tenter de les suivre.
Effectivement travailler H24 n'y suffit pas => lâcher prise, donc, accepter la sous-qualité et les murs ? Why not.
Ca ressemble tout de même à du nivellement par le bas, j'ai du mal. Mais ça permet effectivement de faire autre chose à côté et de ne pas se bouffer la vie. C'est vrai, on ne vend pas des missiles, la terre ne va pas imploser. Ne pas être Cassandre, c'est mieux. Et prendre du recul, c'est mieux que péter les plombs.
Difficile donc, mais pragmatique :-)
Rééducation personnelle, c'est parti. J'avais déjà commencé à dire non (refuser des responsabilités supplémentaires car je savais que ça ne tiendrait pas, refuser des missions impossibles, contre-proposer d'autres solutions / délais / façons de faire, arrêter de bosser le week-end malgré les 30 mails de la direction qui tombaient du vendredi soir au dimanche soir...). Ca n'a pas suffi. J'en suis arrivée à vouloir que tout s'arrête, définitivement. Et oui c'est sans fin (signe de santé de la boîte pour le coup et de dynamisme, de projets). Donc aller plus loin... Faut que je creuse.
Et faire arrêter la tête qui effectivement continue à anticiper, planifier... à coups d'autres occupations.
Première étape = revenir au travail avec ces décisions forgées et les mettre en pratique immédiatement derrière. Pas question de tout lâcher pour rien derrière et de faire un constat d'échec.
Et pourquoi pas monter ma boîte, faut que je trouve la bonne idée (pas envie de faire whatmillionième boîte de conseil, envie de faire la différence et d'apporter du plaisir aux gens, de bosser en équipe avec des gens en qui j'ai confiance et que j'estime).
Merci encore ! Vous tiens au courant :-)
et si quelqu'un a une idée de coaching branche métier, je prends : toujours intéressée par cette piste de croissance pro.
Je vais tenter de les suivre.
Effectivement travailler H24 n'y suffit pas => lâcher prise, donc, accepter la sous-qualité et les murs ? Why not.
Ca ressemble tout de même à du nivellement par le bas, j'ai du mal. Mais ça permet effectivement de faire autre chose à côté et de ne pas se bouffer la vie. C'est vrai, on ne vend pas des missiles, la terre ne va pas imploser. Ne pas être Cassandre, c'est mieux. Et prendre du recul, c'est mieux que péter les plombs.
Difficile donc, mais pragmatique :-)
Rééducation personnelle, c'est parti. J'avais déjà commencé à dire non (refuser des responsabilités supplémentaires car je savais que ça ne tiendrait pas, refuser des missions impossibles, contre-proposer d'autres solutions / délais / façons de faire, arrêter de bosser le week-end malgré les 30 mails de la direction qui tombaient du vendredi soir au dimanche soir...). Ca n'a pas suffi. J'en suis arrivée à vouloir que tout s'arrête, définitivement. Et oui c'est sans fin (signe de santé de la boîte pour le coup et de dynamisme, de projets). Donc aller plus loin... Faut que je creuse.
Et faire arrêter la tête qui effectivement continue à anticiper, planifier... à coups d'autres occupations.
Première étape = revenir au travail avec ces décisions forgées et les mettre en pratique immédiatement derrière. Pas question de tout lâcher pour rien derrière et de faire un constat d'échec.
Et pourquoi pas monter ma boîte, faut que je trouve la bonne idée (pas envie de faire whatmillionième boîte de conseil, envie de faire la différence et d'apporter du plaisir aux gens, de bosser en équipe avec des gens en qui j'ai confiance et que j'estime).
Merci encore ! Vous tiens au courant :-)
et si quelqu'un a une idée de coaching branche métier, je prends : toujours intéressée par cette piste de croissance pro.
CigaleR- Messages : 6
Date d'inscription : 06/12/2015
Age : 49
Localisation : Paris
Re: Mentorat et trouver sa place en entreprise
J'ai écrit mon commentaire vite fait au boulot, j'y ai re-réfléchi un peu depuis.
Mon boulot me plait toujours, et mon commentaire précédent ne signifie pas que je n'en ai plus rien à faire, au contraire. J'essaie toujours de faire correctement mon travail. Par contre, je pense plutôt que je ne me préoccupe plus que de mon travail à moi et pas celui des autres. Ça veut dire que je m'occupe uniquement de mes tâches et des problèmes de mes N-1. Si moi j'ai un problème, je le balance à mon N+1 et c'est à lui de gérer. Si je le préviens qu'on va dans le mur et qu'il ne fait rien, c'est son problème, pas le mien. Si je n'ai pas assez de ressource ou pas assez de temps, je préviens mon N+1 et c'est son problème. Si j'ai une solution ou des idées je les propose, mais ça s'arrête là, je n'insiste pas. Si N+1 m'ordonne de foncer dans le mur, j'y vais tête la première !
Surtout, vu ce que tu écris, je pense que ça ne doit pas bien se passer avec les personnes que toi tu gères, parce que forcément, même inconsciemment, tu fais rejaillir ton "stress" sur eux, et ça, ça ne marche jamais, ça ne peut pas motiver ton équipe. Ça doit juste leur pourrir la vie à eux. Si je devais te donner un avis, je te dirai apprends vraiment à dire non et apprends à balancer tes problèmes au niveau supérieur. A partir du moment où tu communiques correctement tes difficultés à ton N+1, personne ne viendra jamais te chercher des noises.
Lorsque j'ai commencé à fonctionner comme cela (il y a quelques années), le résultat final a été plutôt inattendu : alors que je pensais moi me détacher de mon travail, on m'a fait la remarque inverse lors d'entretiens hiérarchiques, les gens trouvaient que je m'investissais plus dans mon travail. J'ai dit ok et j'ai pris l'argent
Mon boulot me plait toujours, et mon commentaire précédent ne signifie pas que je n'en ai plus rien à faire, au contraire. J'essaie toujours de faire correctement mon travail. Par contre, je pense plutôt que je ne me préoccupe plus que de mon travail à moi et pas celui des autres. Ça veut dire que je m'occupe uniquement de mes tâches et des problèmes de mes N-1. Si moi j'ai un problème, je le balance à mon N+1 et c'est à lui de gérer. Si je le préviens qu'on va dans le mur et qu'il ne fait rien, c'est son problème, pas le mien. Si je n'ai pas assez de ressource ou pas assez de temps, je préviens mon N+1 et c'est son problème. Si j'ai une solution ou des idées je les propose, mais ça s'arrête là, je n'insiste pas. Si N+1 m'ordonne de foncer dans le mur, j'y vais tête la première !
Surtout, vu ce que tu écris, je pense que ça ne doit pas bien se passer avec les personnes que toi tu gères, parce que forcément, même inconsciemment, tu fais rejaillir ton "stress" sur eux, et ça, ça ne marche jamais, ça ne peut pas motiver ton équipe. Ça doit juste leur pourrir la vie à eux. Si je devais te donner un avis, je te dirai apprends vraiment à dire non et apprends à balancer tes problèmes au niveau supérieur. A partir du moment où tu communiques correctement tes difficultés à ton N+1, personne ne viendra jamais te chercher des noises.
Lorsque j'ai commencé à fonctionner comme cela (il y a quelques années), le résultat final a été plutôt inattendu : alors que je pensais moi me détacher de mon travail, on m'a fait la remarque inverse lors d'entretiens hiérarchiques, les gens trouvaient que je m'investissais plus dans mon travail. J'ai dit ok et j'ai pris l'argent
matimote- Messages : 108
Date d'inscription : 08/02/2015
Age : 44
Localisation : Nantes
Re: Mentorat et trouver sa place en entreprise
De rien CigaleR !
J'ajouterai que certains arrivent à mettre en œuvre tous les changements en un coup, d'autres s'en sortent mieux en mettant en œuvre 1 à 2 changements à la fois avant de passer aux autres, par petits bouts. Par ailleurs les rechutes, côté habitudes, sont possibles, mais il faut s'accrocher.
Matimote, je vais reprendre certaines de tes solutions pour mon compte.
J'ajouterai que certains arrivent à mettre en œuvre tous les changements en un coup, d'autres s'en sortent mieux en mettant en œuvre 1 à 2 changements à la fois avant de passer aux autres, par petits bouts. Par ailleurs les rechutes, côté habitudes, sont possibles, mais il faut s'accrocher.
Matimote, je vais reprendre certaines de tes solutions pour mon compte.
fleurblanche- Messages : 4481
Date d'inscription : 23/06/2010
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