Démission et création d'entreprise.

L’objectif est double :
- rendre votre présence suffisamment indésirable pour que votre employeur n’ait d’autres solutions que d’envisager votre licenciement,
- mais ne vous rendre l’auteur d’aucune faute, afin que, ne disposant d’aucun motif de licenciement, le dit employeur n’ait d’autres solutions que de vous proposer le Saint Graal : la transaction, accompagnée de son chèque.

Quelques pistes

Les mauvaises idées :
- cracher au visage de votre patron
- voler dans la caisse
- ne plus venir travailler
- faire pipi dans ses plantes vertes
- saturer son mail et son téléphone portable de messages d’insulte
- s’essayer au tag sur sa voiture de fonction

Les bonnes idées :
- le zèle. Excellent ça, le zèle. Aucun patron n’y résiste. Intervenez durant de longues heures pendant les réunions, inondez votre boss de notes, assommez-le de questions. Soumettez toutes vos interrogations par mail à la moitié de l’entreprise, usez et abusez du cc et du cci. Le zèle est l’arme suprême, mais réclame une forme d’athlète
- le lymphatisme. Soyez mou. Attention, pas nul (car ça, c’est un motif de licenciement), mais mou (car la démotivation, elle, n’est pas un motif). Laissez fléchir vos épaules et vos yeux, traînez vous dans les couloirs : votre simple passage et vos soupirs doivent décourager le plus enthousiaste de vos collègues. Ou que vous soyez, cassez l’ambiance par votre morosité. La mâchoire de votre boss doit attraper des crampes à force de retenir ses bâillements.
- ayez des idées et faites le savoir au supérieur de votre supérieur. Si possible le plus souvent possible : cela vous garantira le double effet kiss kool => agacer deux boss pour le prix d’un. Cette option a entre outre le mérite de faire monter les enchères et le niveau de négociation.

Justement, parlons-en de cette fameuse négociation : l’entreprise ne peut légalement se débarrasser de vous. Il lui faut donc vous licencier pour n’importe quel motif et acheter votre silence et la paix sociale par un gros chèque. Sinon, il lui faudra passer par la case prud’hommes et syndicats, et l’entreprise a horreur de ça. N’oubliez jamais cette donnée dans votre négo.

Utile : Ayez toujours dans votre carnet d’adresse une relation Avocat, il vous sera utile pour faire monter les enchères et se paiera sur la bête. Vous aurez en outre ainsi contribué à égayer un quotidien trop souvent consacré aux divorces et aux travaux inachevés)

Voilà, vous avez votre chèque, les zéros sont nombreux et la vie est belle. Vous avez maintenant le choix entre :
- Toucher tranquillement les Assedic, mais tout de même, au regard de la Communauté, ce n’est pas très fair play
- Bien plus drôle et lucratif : trouver une nouvelle victime, pardon, une nouvelle entreprise, et récidiver.

Vous avez des doutes sur la méthode ?

Je vous invite à étudier les modalités de départ des patrons français et américains de grandes entreprises depuis 20 ans.

Vous constaterez que la technique est infaillible.