Impartageable = Solitude

Solitude. Cause première: Puissance des ressentis qui en deviennent impartageables.
Impartageables sentiments.
Impartageables intuitions.
Impartageables craintes et joies.
Impartageables "visions".

Solitude cause seconde: Déception face aux (non) réactions d'autrui.
Déceptions de ses ressentis.
Déception de ses perceptions.
Déception de son expression.
Déception de son rapide désintérêt.

Solitude cause troisième: certitude d'être le seul à connaître ce que l'on connait.
«Aquabonisme», fatalisme.
Trop rares démentis.
Être pris pour fou (c'est à dire ne pas être écouté)
Idées nouvelles qui surgissent empêchant le partage en instantané.
Descente des idées en profondeur qui empêche le partage immédiat.
Sensation d'une suspension, d'une rupture de contact.
(Fuite en avant des idées.)

J'adore la solitude. Plus exactement, le fait d'être face ou avec moi-même. J'en ai autant besoin que de côtoyer du monde. Voire même probablement plus, sachant que comme le ying et le yang, il faut toujours un peu de l'autre dimension pour exister, sans quoi, c'est impossible.

J'ai fait le deuil il y a longtemps de ne pas pouvoir tout partager de ce qu'il se passe dans ma tête. Et puis, à la rigueur, peut-être qu'autrui trouverait ça particulièrement chiant.

L'affectif, l'amitié ou l'amour font la part de la dimension sociale, bien plus que l'intellectuel. Avec le temps, j'ai accepté le fait d'être débile et qu'en plus, je ne l'emporterai pas au paradis. Je fais donc de mon mieux, mais avec cette part de loupé, d'imperfection. Le tout étant de ne pas nuire autrui avec ça.

Impartageable fil.

Il y a des moments de partage, où l'on s'illusionne peut-être mutuellement, mais où l'on y croit. C'est déjà ça. Ce sont des îlots dans la mer de nos pensées et de nos sensations. Mais ils nous permettent de reprendre haleine avant de nous lancer dans de grandes traversées solitaires, non ?

Oui. C'est déjà arrivé que. On caresse ce genre de souvenir comme on le ferait d'un jour de fête. Comme la vie devrait aller.
Mais déjà les pensées ont fui vers un nouvel horizon. Si cela doit se refaire ce sera ailleurs, à une autre étape, et peut-être bien dans un air raréfié où peu de gens respirent.

Et si la pensée pure était le sentiment pur. Dégagé de tout verbiage ?

Et si le sentiment pur s'exprimait dans un langage pur, pourrais-je te répondre... Un langage complètement logique ou complètement poétique plutôt qu'une langue commune.

Seul avec la beauté. Transpirer alors ce qui flambe en soi. Par le geste.
Quand tu repères une chose bonne - une œuvre, une réflexion, comment l'indiquer du regard sans être pesant ?
Je vais recevoir pour les fêtes un voisin un peu à la dérive (un deuil dont il ne se remet pas et qu'il apaise dans l'alcool).
Comment un instant détourner son attention vers tel beau morceau de musique, tel bon morceau à manger, tel sincère sourire que je lui porte ?
Comment lui expliquer que j'ai besoin de son bonheur et que je ne sais pas pourquoi ?

Le geste et la parole... opposition et collaboration immémoriales. C'est, en fonction d'autrui, du prochain pas si proche, une synthèse originale qu'il s'agit de produire.
Proposer à l'autre, c'est comme lui imposer. Lui manifester qu'on a besoin de son bonheur, c'est comme l'assujettir quand on voudrait le libérer.
Alors susciter le goût de ce qu'on trouve beau, c'est peut-être plus acceptable que de parler de but en blanc de ce qui serait bien de faire... Je ne sais pas.

C'était à titre d'exemple. Le plus commode sera sans doute de faire le clown...Comme d'hab.

Zut j'espérais que ça s'arrangeait avec "l'âge"...

En même temps l'internet (comme par le biais de ce forum) n'est-il pas censé pouvoir mettre en relation des penseurs(euses) qui auparavant n'auraient jamais pu l'être ?

J'ai un gros doute sur l'efficacité d'Internet la-dessus.

Et ceci sans même parler du langage paraverbal.

Zut j'espérais que ça s'arrangeait avec "l'âge"...

Ben non.

Comme il y a la fameuse Solitude du coureur de fond, il en va de la solitude inhérente au surdoué, n'est-ce pas : consubstantielle, inévitable, logique, essentielle, libératoire.