Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
+18
Pieyre
Gedimat
Stauk
Kass
zeHibou
Fata Morgana
fragmentation
Le Don qui Chante
adelaidelechat
ADR
'C.Z.
Anne Onyme
Darth Lord Tiger Kalthu
LONETTE
Pola
Numero6
ou-est-la-question
Gabriel
22 participants
Page 6 sur 20
Page 6 sur 20 • 1 ... 5, 6, 7 ... 13 ... 20
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
...
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:37, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
.
Dernière édition par Cuicui le Lun 11 Jan 2016 - 8:49, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
où-est-la-question a écrit:punaise Numéro 6 tu devrais publier (je te dis cela sans rire , précis-je , d'autant que je suis nulle en blagues)
Je le lui ai déjà dit, mais il ne veut pas...
o-e-l-q, aide-moi à le convaincre!
zeHibou- Messages : 254
Date d'inscription : 12/02/2015
Age : 59
Localisation : location unknown
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je vous explique. J'adore me gratter le cul. Quand je me gratte le cul, je n'ai pas besoin de m'y forcer, c'est trop bon.
J'ai définitivement craqué le jour où un de ces enfants de la génération Mitterrand s'est caressé le mamelon devant moi
tu me tétonnes, je lui aurais collé une baffe direct !!
Si on ne m'avait pas expliqué que les filles postent sur mon fil pour attirer l'attention
J'espère con t'a expliqué aussi que, par rebond, c'est toi qui attire la tension
Et donc, je n'avais plus aucun mode d'expression pour signaler quand je souffrais : Je bloquais sévère sur les actes manqués et les lapsus révélateurs, ça voulait pas rentrer. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
y'aurait-y pas corrélation ? le lapsus et autres actes manqués étant, pour bibi, un mode d'expression des émotions enfouies/cachées... 'tension, je suis pas pzygologues mais experte en confiture maison.
à ce propos, (de confiture), môaaaaa je les passe au presse purée, les fruits à pépins, parce que la plume d'oie, je me la réserve pour les chatouillis du fion !
et enfin, arrêtez donc de le pousser à la publication, on serait obligé de raquer pour lire ses conneries, au N6. c'est comme si vous disiez à votre meilleur amant d'aller faire la pute !! y'a des choses qui, ni se partagent, ni se vendent. la gratuité et (est) la liberté, sont les deux mamelles du génie. (t'enflamme pas, pépère, le génie a le don ET beaucoup de travail à son actif).
sur ce, je cours mater "Last man on earth" : l'histoire d'un con hors compétition. Trop bon, trop drôle !
ps : saluti UglyMarcel, savate comme tu veux ?
J'ai définitivement craqué le jour où un de ces enfants de la génération Mitterrand s'est caressé le mamelon devant moi
tu me tétonnes, je lui aurais collé une baffe direct !!
Si on ne m'avait pas expliqué que les filles postent sur mon fil pour attirer l'attention
J'espère con t'a expliqué aussi que, par rebond, c'est toi qui attire la tension
Et donc, je n'avais plus aucun mode d'expression pour signaler quand je souffrais : Je bloquais sévère sur les actes manqués et les lapsus révélateurs, ça voulait pas rentrer. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
y'aurait-y pas corrélation ? le lapsus et autres actes manqués étant, pour bibi, un mode d'expression des émotions enfouies/cachées... 'tension, je suis pas pzygologues mais experte en confiture maison.
à ce propos, (de confiture), môaaaaa je les passe au presse purée, les fruits à pépins, parce que la plume d'oie, je me la réserve pour les chatouillis du fion !
et enfin, arrêtez donc de le pousser à la publication, on serait obligé de raquer pour lire ses conneries, au N6. c'est comme si vous disiez à votre meilleur amant d'aller faire la pute !! y'a des choses qui, ni se partagent, ni se vendent. la gratuité et (est) la liberté, sont les deux mamelles du génie. (t'enflamme pas, pépère, le génie a le don ET beaucoup de travail à son actif).
sur ce, je cours mater "Last man on earth" : l'histoire d'un con hors compétition. Trop bon, trop drôle !
ps : saluti UglyMarcel, savate comme tu veux ?
Dernière édition par Patate le Dim 10 Jan 2016 - 22:44, édité 1 fois (Raison : la mise en bière)
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
- Message subliminal:
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Patate a écrit:et enfin, arrêtez donc de le pousser à la publication, on serait obligé de raquer pour lire ses conneries, au N6. c'est comme si vous disiez à votre meilleur amant d'aller faire la pute !! y'a des choses qui, ni se partagent, ni se vendent. la gratuité et (est) la liberté, sont les deux mamelles du génie. (t'enflamme pas, pépère, le génie a le don ET beaucoup de travail à son actif).
Purée, la Patate elle a pas compris. Raquer ou pas, telle n'est pas la question. Moi je trouve juste que ce serait chouette (sic) d'avoir les meilleurs textes de N6 sous forme de bouquin, parce que je ne pense pas les avoir tous lus. Et pour en faire profiter d'autre qui ne sont pas sur ZC. Et pour l'inciter a en faire d'autres. Et il peut mettre un pdf gratuit sur le web pour ceux qui ne veulent pas le papier.
Cette manie de changer de pseudo.Patate a écrit:
ps : saluti UglyMarcel, savate comme tu veux ?
zeHibou- Messages : 254
Date d'inscription : 12/02/2015
Age : 59
Localisation : location unknown
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Canardquin'aqu'unbec = Centaure Z'ailée = Princesse Déconne... On change de pseudo, mais bon, c'est facile de nous reconnaître... Non ?
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Plus de thunes, il partira le 27 janvier.
clitoturlupin
Oui, j'écris.
maintenant que tu as écrit que les nanas interviennent sur ton fil pour se rendre intéressantes je me turlipine le cibouloturlupinRe: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
par où-est-la-question Aujourd'hui à 20:45
clitoturlupin
saluti UglyMarcel, savate comme tu veux ?
Oui, j'écris.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Princesse Déconne a écrit:Canardquin'aqu'unbec = Centaure Z'ailée = Princesse Déconne... On change de pseudo, mais bon, c'est facile de nous reconnaître... Non ?
C'est encore plus simple lorsque le pseudo ne change pas. Et j'aime la simplicité. Chuis paresseux moi.
zeHibou- Messages : 254
Date d'inscription : 12/02/2015
Age : 59
Localisation : location unknown
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ZeHibou : nan je crois c'est toi qu'l'a pas compris... Gratuité = Liberté (d'expression). T'as raté des épisodes ?? et alors tu vas pas en mourir t'inkiète, il dit que des conneries ! au pire tu le supplies par mp et il te refile ses .doc en version .pdf !!
sinon t'as raison, cette manie de changer de pseudo ! font chier ! ouais vous faisez chier, merde !!! ça suffit !
pis c'est quoi cette réponse "Plus de thunes, il partira le 27 janvier. " on comprends rien, putain ! tu pars d'où ? d'où tu viens ou d'où tu repars ?? t'es où ? (si tu me réponds "dans mon slip" j'y croirais pas... alors fais gaffe !)
plus de thunes plus de thunes, tu te fous de qui !! et le père Noël alors il sert à quoi ??? à ramoner les cheminées ???
sinon t'as raison, cette manie de changer de pseudo ! font chier ! ouais vous faisez chier, merde !!! ça suffit !
pis c'est quoi cette réponse "Plus de thunes, il partira le 27 janvier. " on comprends rien, putain ! tu pars d'où ? d'où tu viens ou d'où tu repars ?? t'es où ? (si tu me réponds "dans mon slip" j'y croirais pas... alors fais gaffe !)
plus de thunes plus de thunes, tu te fous de qui !! et le père Noël alors il sert à quoi ??? à ramoner les cheminées ???
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Canardquin'aqu'unbec ! mytho, je me souviens très ben c'était Kanard-avé-C
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Patate a écrit:Canardquin'aqu'unbec ! mytho, je me souviens très ben c'était Kanard-avé-C
Démasquée ! Putain de merde, pourtant, j'ai tout fait pour le faire oublier celui-là !
Pour la thune, cherche pas, c'est une private pas joke.
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je suis payé le 26.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
je vois, je vois...y'a anguille sous couette ^^
bon c'te fois je vais VRAIMENT boire mon 10e déca de la journée et mater l'avant dernier épisode de la dernière saison dispo de Last man on earth. Après je regarde le der des der et ma vie est foutue ! au secours les gens donnez moi des zidées de trucs drôles ou autres intelligentes ou qui font trop peur, bref, une bonne série SINON comment je vais viiiivre MOI !!!
Princesse : mieux vaut un Kanard avé C qu'un Falsard-Per-C (ok je sors !)
bon c'te fois je vais VRAIMENT boire mon 10e déca de la journée et mater l'avant dernier épisode de la dernière saison dispo de Last man on earth. Après je regarde le der des der et ma vie est foutue ! au secours les gens donnez moi des zidées de trucs drôles ou autres intelligentes ou qui font trop peur, bref, une bonne série SINON comment je vais viiiivre MOI !!!
Princesse : mieux vaut un Kanard avé C qu'un Falsard-Per-C (ok je sors !)
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Patate a écrit: ... ! au secours les gens donnez moi des zidées de trucs drôles ou autres intelligentes ou qui font trop peur, bref, une bonne série SINON comment je vais viiiivre MOI !!!
Historique ou assimilé : Viking, Peaky Blinders.
Humour : Legit, Orange is the new black, broad city.
Peur : American horror story.
SF/post apocalyptique: you me and the apocalypse, hélix, the last ship (attention c'est God save the USA celui-là).
En complétement étonnant (avec un glissement de l'amateurisme total presque dérangeant vers quelquechose qui tient la route) : sibéria.
Policier (?), drame (?) : Banshee
Gabriel- Messages : 2311
Date d'inscription : 10/12/2015
Age : 52
Localisation : 59
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Drôle (et français, oui oui oui) : au service de la France.
Je suis dessus depuis hier, et vraiment, je me marre bien
Je suis dessus depuis hier, et vraiment, je me marre bien
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Ce soir, j'ai lu à ma collègue "Sigmung, ferme ta gueule, à tout jamais"
Avant de commencer la lecture, je lui ai dit de m'arrêter si ça la saoulait.
J'ai tenté de mon côté de respecter la ponctuation, de bien articuler, de ne pas lire trop vite, mais il va de soi, que l'intonation m'était en partie personnelle.
Elle a souri et ri, m'a interrogé sur l'auteur avant que toutes deux bifurquions sur un autre sujet : le cinéma "Franchement, y'a que George Clooney pour passer du petit écran au grand écran !" Là dessus nous étions d'accord.
Avant de commencer la lecture, je lui ai dit de m'arrêter si ça la saoulait.
J'ai tenté de mon côté de respecter la ponctuation, de bien articuler, de ne pas lire trop vite, mais il va de soi, que l'intonation m'était en partie personnelle.
Elle a souri et ri, m'a interrogé sur l'auteur avant que toutes deux bifurquions sur un autre sujet : le cinéma "Franchement, y'a que George Clooney pour passer du petit écran au grand écran !" Là dessus nous étions d'accord.
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Maintenant, elle regarde Solaris...
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
.....
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:37, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Sinon tu peux faire Miss France pour sauver l'humanité. Ça marche grave, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest de l'Hexagone.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
....
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:37, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
oups oups oups... merci pour les références séries !
je ne suis pas avare, si vous voulez ma liste -> mp !
je ne suis pas avare, si vous voulez ma liste -> mp !
Invité- Invité
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pour te filer de l'inspiration !!!
Là je suis scié. Je savais que la religion était dangereuse, mais là c'est trop bon !!!
Là je suis scié. Je savais que la religion était dangereuse, mais là c'est trop bon !!!
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Numero6 le 2 janvier a écrit:
Je m'habille comme un cul quand je pète la forme
Numero6 le 8 janvier a écrit:882 euros pour ça ?
Je sais, je sais, pour de la peau de zébu ça frise l’extorsion. Je sais.
Et je vous emmerde tous, bande de nazes. Je fais ce que je veux. Et je vous emmerde. Nanmého, ça va bien oui.
Numero6 le 10 janvier a écrit:Le problème ne s'arrête jamais, personne n'entend quand je souffre.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Très drôle et bel exemple de reproduction sociale. La chaîne youtube permet d'approfondir l'oeuvre.
De bien belles demoiselles, prêtes à chevaucher le dragon (https://www.youtube.com/watch?v=5WmVEoqontY) !
De bien belles demoiselles, prêtes à chevaucher le dragon (https://www.youtube.com/watch?v=5WmVEoqontY) !
Gabriel- Messages : 2311
Date d'inscription : 10/12/2015
Age : 52
Localisation : 59
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Marcel Moreau a écrit:Pour te filer de l'inspiration !!!
Là je suis scié. Je savais que la religion était dangereuse, mais là c'est trop bon !!!
"l'épée de charles martel dans un fourreau de soie" ? c'est sexuel ça non ?
mdrrrrrrrr
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
zebulonlezebre a écrit:Marcel Moreau a écrit:Pour te filer de l'inspiration !!!
Là je suis scié. Je savais que la religion était dangereuse, mais là c'est trop bon !!!
"l'épée de charles martel dans un fourreau de soie" ? c'est sexuel ça non ?
mdrrrrrrrr
Il faut ça pour chevaucher le dragon.
Je crois que je me faire toute la chaîne youtube de ce groupe !
Etonnant l'hommage à Vladimir Poutine, ancien du KGG...
Gabriel- Messages : 2311
Date d'inscription : 10/12/2015
Age : 52
Localisation : 59
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
pour poutine ? non cela a des explications, occident chrétien contre les barbares, poutine c'est lancelot en quelque sorte, et dame guenievre euh .. qui déjà merkel ? mdrrrrr
arggg mdrrrrrrrrrrr
regardez la complicité
mdrrr
arggg mdrrrrrrrrrrr
regardez la complicité
mdrrr
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
"l'épée de charles martel dans un fourreau de soie" ? c'est sexuel ça non ?
mdrrrrrrrr
C'est cool, je ne suis pas le seul à entendre plein d'allusion sexuelles dans leurs chansons !!!
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Marcel Moreau a écrit:"l'épée de charles martel dans un fourreau de soie" ? c'est sexuel ça non ?
mdrrrrrrrr
C'est cool, je ne suis pas le seul à entendre plein d'allusion sexuelles dans leurs chansons !!!
j'ai l'esprit assez ouvert sur ces allusions lool
et puis un coeur de vierges (supposées vu la blancheur des robes) en pleine foret en train de parler de fourreau mdrrrrr
Dernière édition par zebulonlezebre le Ven 15 Jan 2016 - 23:20, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Comme on peut pas mettre de vidéo de sex-toy pour homme... On met une autre vidéo plus en accord avec la ligne éditoriale du forum.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
euh quand je parlais de vierges je parlais de femmes pas de fillettes mdrrrr .. pour les sex toy pour homme pourquoi pas mais il parait que c'est plus fun à deux
germaine! viens ici ! , j'ai acheté un sekkesetoys sur l'internet , il faut des piles mais je sais pas comment ca marche , viens m'aider il parait que c'est bon pour notre couple
germaine! viens ici ! , j'ai acheté un sekkesetoys sur l'internet , il faut des piles mais je sais pas comment ca marche , viens m'aider il parait que c'est bon pour notre couple
Dernière édition par zebulonlezebre le Ven 15 Jan 2016 - 23:21, édité 1 fois
Invité- Invité
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
la seule nicky qui ait valeur à mes yeux est celle ci
j'aurais fait un bon agent lol
j'aurais fait un bon agent lol
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
5
Dernière édition par zebulonlezebre le Mer 13 Jan 2016 - 0:34, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ce film m'avait touché dans le temps en profondeur, je comprend de plus en plus pourquoi
toute cette violence que la vie m'a fait ce n'est pas ma faute non plus
désolé parfois je suis un peu plus sombre et lucide...
toute cette violence que la vie m'a fait ce n'est pas ma faute non plus
désolé parfois je suis un peu plus sombre et lucide...
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
....
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:38, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
la mort c'est chiant c'est pour cela qu'on a inventé l'amour, sauf que l'amour parfois c'est encore plus chiant que la mort
l'idéal est d'aimer et d'être aimé de son vivant c'est quand même plus smart
dingue non ?
l'idéal est d'aimer et d'être aimé de son vivant c'est quand même plus smart
dingue non ?
Dernière édition par zebulonlezebre le Ven 15 Jan 2016 - 23:21, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
- C'est des malades... des malades... Je ne sais pas si je dois pleurer ou rire, ou pleurer de rire...:
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Marcel Moreau a écrit:
- C'est des malades... des malades... Je ne sais pas si je dois pleurer ou rire, ou pleurer de rire...:
Rire...
Toujours tirées à quatre épingles les demoiselles.
Gabriel- Messages : 2311
Date d'inscription : 10/12/2015
Age : 52
Localisation : 59
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Oui mais là c'est osé... Franchement, elles me font un peu flipper. J'aime bien les films gores avec des zombies nazis, parceque c'est des zombies... mais des demoiselles gentillettes qui chantent cela... j'avoue que je flippe.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Synthétiques délicats
Chez Darty j'ai cherché la machine à laver avec le moins de programme possible. De toute façon, on utilise toujours le même réglage. Moi qui adore qu'il y ait des tas de boutons ou des menus déroulants à explorer, dés qu'on entre dans l'électro-ménager je recherche une complexité du niveau du grille-pain.
Une de mes grosses difficultés dans la vie c'est d'avoir plein d'idées en tête, et j'ai un mal de chien à savoir distinguer celles qui en valent la peine. Le minimum requis pour les identifier c'est de les lire ou de les entendre quelque part. Je me dis que si nous sommes au moins deux abrutis à avoir eu la même idée, c'est que je tiens du concret.
Or donc, je vais me livrer devant vous à un strip-tease intégral, une première mondiale, parce que ça me démange trop, je voudrais vous parler d'un truc dont je n'ai jamais pu trouver la moindre trace ailleurs. Je vous préviens, comme je ne sais pas de quoi je parle, le niveau lexical va être réduit à truc, machin et bidule, parce que je ne sais pas de quoi je parle.
Petite mise en garde, je vais commencer par préciser de quoi je ne parle pas.
J'élimine l'empathie, il ne s'agit pas de comprendre l'autre par la capacité à se mettre à sa place.
Ce n'est pas non plus l'effet Caméléon.
Encore moins de la suradaptation, j'en suis 5° Dan, je vous assure que ce n'est pas ça.
Je règle mon cerveau comme on règle un programmateur de machine à laver.
Je ne sais pas faire autrement. En fonction de la situation ou des personnes, je cherche le meilleur programme. Tout seul, je ne sais pas penser. Ou alors je n'en ai pas besoin. Ou... je n'en sais rien, je suis incapable de penser sans penser à quelqu'un. Pas comme si je lui parlais, non, je pense « en fonction de ». Sinon je ne pense pas.
J'ai tout un stock de pensées toutes faites qui ronronnent tranquillement, qui m'occupent l'esprit. Ce sont de vieilles maitresses dont les charmes se sont fanés mais dont la présence me procure un sentiment de familiarité, de confort. Je les enfile comme des charentaises, sans même y penser, je m'y sens bien, c'est du solide, elles ne me font plus aucun effet. Elles occupent l'espace, elles me procurent des réponses toutes faites aux sollicitations de mon environnement.
Donc en réalité je ne pense plus, je ne réfléchis plus, je les utilise au quotidien comme j'allume la radio en permanence, c'est un bruit de fond qui m'occupe l'esprit.
Confronté à une situation nouvelle, je tend l'oreille, je cherche à capter le maximum d'informations, et mon égoïsme masculin s'en donne à cœur-joie, je me tourne vers mes fidèles maitresses pour les remercier d'un : « mais vous allez fermer vos gueules les grues, j'entends rien, on se croirait dans une basse-cour, ici. Non, mais c'est vrai quoi, ça va bien. Je vous adore les filles, mais silence-radio plize ». Oui, toutes mes maitresses ne sucent pas forcément comme des reines, mais elles sont imbattables dans la langue de Shakespeare.
Ils annoncent du nouveau dans le poste, alors fermez-là, à tout jamais. C'est ce que j'apprécie avec les vieilles idées, tu peux les envoyer péter sans scrupules, elles sont programmées pour revenir quoiqu'il arrive. Mais fermez-là quand même, je suis en train de me régler.
Là, je suis en phase « oreille d'or », je deviens capable de détecter un pet de bothriocéphale à des kilomètres de distance. Ma tête fonctionne dans une seule direction, un angle d'un degré tout au plus, plus rien d'autre n'existe. J'identifie le signal. Mon ordinateur peut me dire ce qu'il veut, c'est une phase hystérique, je n'écoute personne, je passe en mode séductrice diabolique, tous mes capteurs sont remis à zéro, je les étalonne en fonction de l'émission à capter, je les adapte au fur et à mesure que le signal se précise.
C'est la première étape, mes neurones sont réglés en fonction du signal à capter. Il ne s'agissait au départ que d'un soupçon parasite sur les écrans. Maintenant toutes mes troupes ont reçu la fiche détaillée du profilage, pire que des douaniers aux frontières, ils se shootent au café avec interdiction de cligner des yeux. Je renvoie mes vieilles maitresses avec élégance et à coup de pompes dans le derche.
Silence de cathédrale comme les jours où le curé a encore paumé les clés de la sacristie. Les mouches ne volent plus. La poussière reste au sol. Respirer serait inconvenant.
Pour la deuxième étape, j'amplifie le signal et je balance du 2000 Watts dans le sound wall. Les tympans saignent. Certains en ont perdu leurs sourcils à tout jamais. Le tractus digestif du bothriocéphale est aussi sonore qu'un V12 dans la ligne droite des Hunaudières. J'ai dépensé sans compter, j'ai une bécane qui mouline mieux que Christopher Froome dans l'Alpe d'Huez, ça compile, ça [enter data] plus vite que l'augmentation de la courbe du chômage, ça entrechoque les database, et tout ça en silence. Les premières analyses commencent à cracher leur verdict sur deux colonnes. Bien sur je ne prend connaissance que de la deuxième colonne, tout ce qui reste inconnu dans les bases de données.
On commence par équiper les patrouilles reco. Elles sont chargées d'aller placer les émetteurs d'ultra-sons au sein même de la source du signal. Le principe est simple, ils émettent un signal connu. Tous les milieux traversés modifient à leur manière la fréquence d'onde. Les choses commencent à devenir passionnantes quand la trace n'est pas répertoriée. Dans le cas présent nous nous trouvons entre le signal du bothriocéphale laineux et celui du bothriocéphale à tête rouge. Ça galope dans les coursives, les ordres fusent, les cafetières sont chargées méthode cow-boy (tant que le fer à cheval flotte dans la cafetière, tu rajoutes du café), putain les gars, je vous préviens, on y passera la nuit, mais on l'aura cet enculé, on va pas se laisser emmerder par un petit enfoiré de bothriocéphale. J'aime l'odeur de l'inconnu au petit matin, ça vous a comme un parfum de victoire.
Vient ensuite le temps des besogneux, les traine-savates, les rois du process, de l'ingé informatique qui s'astique au Java, de l'ingénieur-qualité aussi bandante qu'Hanouna quand il franchit le mur du con. On les flatte, on les applaudit, on encourage tous ces mange-merde, ces petites fourmis laborieuses lobotomisées de tout esprit créatif, on les paye pas pour innover, voici venu le temps des réglages, discipline-discipline. Ils déroulent les données recueillies, ils tripotent des bidules, ils s'acharnent sur des machins, toujours à plusieurs, toujours multi-disciplinaires, prendre à eux seuls la décision de se rendre aux cagoinsses leur posent problème. Ils sont parfaits, ils sont beaux dans l'effort, ils se chargent d'établir une adéquation la plus parfaite possible entre les données acquises et le bloc propulseur, jusqu'au plus petit réducteur de couple, le débit de chaque injecteur est calibré au quart de micromètre de poil de cul de belette anorexique et standardisée selon la norme PROUF24-b.
Le sous-marin nucléaire d'attaque de la classe Victor III passe en mode furtif, direction le bothriocéphale, on lui fera cracher les tripes à ce petit salopard, pas question de se laisser intimider, les gars faites pas vos étroites, quand on se connecte sur un bothrio c'est pas pour franchir le détroit de Gibraltar, me racontez pas d'histoires, vous êtes cons mais quand même, on n'est pas chez Hanouna, vous deviez bien vous attendre à la jonction duodéno-jéjunale.
Je pense bothriocéphale, je suis bothriocéphale, je mange bothriocéphale, j'espère, je crois, je jouis bothriocéphale.
Pour que le lecteur occasionnel ne se méprenne pas sur le sens caché de l'image, restez sur pause, finissez vos chips, j'ai pris le premier nom de bestiole incongrue qui me venait à l'esprit, il a fallu que j'aille vérifier sur Wikipedia ce qu'était un bothriocéphale. Je croyais qu'il s'agissait d'un cétacé, c'eut été plus raccord avec un sous-marin dans l'Atlantique Nord, mais pas de bol, il s'agissait du nom chochotte du seigneur des anneaux, sa majesté Tenia Saginatis de la dynastie des tumefoulahonte de l'honorable clan du nord, la famille des Cekoicémachinblancdanslestoilettes.
Donc vous êtes avec moi dans un intestin grêle, ce qui vous permet une agréable découverte, ça ne pue pas encore, le colon reste à distance, la production de méthane reste à l'état de projet.
J'en vois qui vomissent, j'en vois qui s'inquiètent, les angoisses montent, les anxiétés s'échauffent comme les vibros les jours de gréve du personnel EDF, un vibro qui vibre pas c'est épuisant et ça s'use bien avant la révision des 1000 orgasmes, c'est pas prévu pour et c'est pas couvert par la garantie.
Je ne pense pas bothriocéphale, je suis bothriocéphale. Pire qu'un bernard-l’hermite au changement de coquille, je suis en état de vulnérabilité absolue. Le premier bothriocéphale mâle qui passe et je risque de me lamenter pendant tout le trajet Paris-Marseille de l'inconfort des sièges de la SNCF et d'avoir cédé à ses avances.
De prédateur opportuniste je me retrouve chenille sortie de son cocon avant d'avoir atteint le stade de chrysalide. Un peu de culture, ça nous changera du sexe, le terme de chenille désigne aussi un outil pour récurer les pipes. Je dis ça, je dis rien.
Je vous épargnerais la progression jusqu'au colon, je pense que vous avez compris l'image, les autres continuez, ne changez rien, occupez-vous des chenilles et du café.
Je ne sais pas faire autrement. Sinon je ne pense pas. Tu me mets au milieu d'énarques et j'ai tôt fait de commander du sable dans le Sahara. Au milieu des zèbres ma douance m'interroge, je la dénie autant que je la chérie. Entre des cagoles le pimp sort de sa décapotable fraise écrasée.
Chaque personne, chaque groupe, chaque milieu social définit un nouveau réglage du programme de lavage. Je ne fatigue pas du tout, c'est le pied total, je découvre un nouveau jeu, une nouvelle cinématique. J'adore cette sensation de pouvoir faire mon Jarod. J'ai dit qu'il ne s'agissait pas de faire mon caméléon, j'avoue, je l'ai écrit. Bon, déjà, vous n'étiez obligés de me croire, et c'était au début du post, c'est-à-dire une éternité, et puis j'aime bien les expressions de Jarod dans la série, malgré la linéarité désespérante des épisodes qui me laissait finir ma digestion en paix. Et c'est pour ça que je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque-merde, car dieu et ma concierge m'en sont témoins, non, votre honneur, non, je n'ai pas écrit « malgré que ». Ou alors j'ai pas fait gaffe.
Et j'en arrive à mon véritable problème avec un pet, ma hantise avec du hasch, je n'ai pas le choix, enfin, si, j'ai le choix, c'est bien le problème, je dois choisir sur qui me régler, sinon c'est l'encéphalogramme plat, un programme politique pour les présidentielles, un discours de Fleur Pellerin, un trou noir avec rien autour, ça sent rien et ça fait pas de bruit, pire qu'un anus complaisant rincé à l'eau de javel.
Ce qu'écrit Numero6 en d'autres lieux, je vous met au défi d'y reconnaitre la moindre trace zèbre. Ce que j'écris sur ZC n'est possible que sur ZC, entre ses chouineuses, ses combats sublimes d'insignifiance, ses défis de connivence, ses bannissements tentés pour braver un ordre virtuel que l'on voudrait aussi cruel que l'inquisition à l'époque ou les inquisiteurs avaient encore des couilles. Je m'y sens bien, je me vautre avec délice dans cette boue tiède qui soulage mes rhumatismes.
Je n'ai jamais rien écrit ici qui ne s'adressât pas à une seule personne. Je ne sais pas écrire si je ne me règle pas sur quelqu'un ou quelqu'une. Mon esprit n'est rien s'il n'est pas parfaitement réglé. Je peux en faire ce que je veux. La seule malédiction qui s'applique reste cet impératif du réglage.
Le doute m'habite, l'angoisse m'étreint, mes sphincters se négligent, que ferais-je sans toi qui vint à ma rencontre Gare Saint-Lazare, au pied du monument aux morts, entre deux amoureux échauffés de sperme promis, à quatorze zero zero, qu'adviendrait-il de mes réglages zébrés, que deviendrait mon éloquence d'orateur de la 3 ° République, en impôt comme en sang, que se passerait-il si je me réglais sur le diable, le Satan, le Lucifer, un lémurien d'outre-tombe, du malfaisant à 70° degré d'alcool de contrebande, un putain d'enfoiré qui trouverais que les zèbres, bon, ben, y sont gentils, je dis pas, mais tu leur trouves quoi à ces neuneus ?
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, j'aurais pu vous la faire courte, j'aurais pu vous l'indiquer en deux lignes, mais voilà je suis réglé Numero6, tartine or not tartine, tout ça pour vous dire que j'ai déposé mon manuscrit chez Odile Jacob. Et qu'ils m'ont demandé un RIB. Je me sens tout bizarre, ça me rappelle ma première restitution de WAIS, la conne, c'est ça, celle qui avait conclu à « un déficit cognitif majeur dont le QIT ne peut être déterminé en raison de l'hétérogénéité des résultats ». Salope !
Chez Darty j'ai cherché la machine à laver avec le moins de programme possible. De toute façon, on utilise toujours le même réglage. Moi qui adore qu'il y ait des tas de boutons ou des menus déroulants à explorer, dés qu'on entre dans l'électro-ménager je recherche une complexité du niveau du grille-pain.
Une de mes grosses difficultés dans la vie c'est d'avoir plein d'idées en tête, et j'ai un mal de chien à savoir distinguer celles qui en valent la peine. Le minimum requis pour les identifier c'est de les lire ou de les entendre quelque part. Je me dis que si nous sommes au moins deux abrutis à avoir eu la même idée, c'est que je tiens du concret.
Or donc, je vais me livrer devant vous à un strip-tease intégral, une première mondiale, parce que ça me démange trop, je voudrais vous parler d'un truc dont je n'ai jamais pu trouver la moindre trace ailleurs. Je vous préviens, comme je ne sais pas de quoi je parle, le niveau lexical va être réduit à truc, machin et bidule, parce que je ne sais pas de quoi je parle.
Petite mise en garde, je vais commencer par préciser de quoi je ne parle pas.
J'élimine l'empathie, il ne s'agit pas de comprendre l'autre par la capacité à se mettre à sa place.
Ce n'est pas non plus l'effet Caméléon.
Encore moins de la suradaptation, j'en suis 5° Dan, je vous assure que ce n'est pas ça.
Je règle mon cerveau comme on règle un programmateur de machine à laver.
Je ne sais pas faire autrement. En fonction de la situation ou des personnes, je cherche le meilleur programme. Tout seul, je ne sais pas penser. Ou alors je n'en ai pas besoin. Ou... je n'en sais rien, je suis incapable de penser sans penser à quelqu'un. Pas comme si je lui parlais, non, je pense « en fonction de ». Sinon je ne pense pas.
J'ai tout un stock de pensées toutes faites qui ronronnent tranquillement, qui m'occupent l'esprit. Ce sont de vieilles maitresses dont les charmes se sont fanés mais dont la présence me procure un sentiment de familiarité, de confort. Je les enfile comme des charentaises, sans même y penser, je m'y sens bien, c'est du solide, elles ne me font plus aucun effet. Elles occupent l'espace, elles me procurent des réponses toutes faites aux sollicitations de mon environnement.
Donc en réalité je ne pense plus, je ne réfléchis plus, je les utilise au quotidien comme j'allume la radio en permanence, c'est un bruit de fond qui m'occupe l'esprit.
Confronté à une situation nouvelle, je tend l'oreille, je cherche à capter le maximum d'informations, et mon égoïsme masculin s'en donne à cœur-joie, je me tourne vers mes fidèles maitresses pour les remercier d'un : « mais vous allez fermer vos gueules les grues, j'entends rien, on se croirait dans une basse-cour, ici. Non, mais c'est vrai quoi, ça va bien. Je vous adore les filles, mais silence-radio plize ». Oui, toutes mes maitresses ne sucent pas forcément comme des reines, mais elles sont imbattables dans la langue de Shakespeare.
Ils annoncent du nouveau dans le poste, alors fermez-là, à tout jamais. C'est ce que j'apprécie avec les vieilles idées, tu peux les envoyer péter sans scrupules, elles sont programmées pour revenir quoiqu'il arrive. Mais fermez-là quand même, je suis en train de me régler.
Là, je suis en phase « oreille d'or », je deviens capable de détecter un pet de bothriocéphale à des kilomètres de distance. Ma tête fonctionne dans une seule direction, un angle d'un degré tout au plus, plus rien d'autre n'existe. J'identifie le signal. Mon ordinateur peut me dire ce qu'il veut, c'est une phase hystérique, je n'écoute personne, je passe en mode séductrice diabolique, tous mes capteurs sont remis à zéro, je les étalonne en fonction de l'émission à capter, je les adapte au fur et à mesure que le signal se précise.
C'est la première étape, mes neurones sont réglés en fonction du signal à capter. Il ne s'agissait au départ que d'un soupçon parasite sur les écrans. Maintenant toutes mes troupes ont reçu la fiche détaillée du profilage, pire que des douaniers aux frontières, ils se shootent au café avec interdiction de cligner des yeux. Je renvoie mes vieilles maitresses avec élégance et à coup de pompes dans le derche.
Silence de cathédrale comme les jours où le curé a encore paumé les clés de la sacristie. Les mouches ne volent plus. La poussière reste au sol. Respirer serait inconvenant.
Pour la deuxième étape, j'amplifie le signal et je balance du 2000 Watts dans le sound wall. Les tympans saignent. Certains en ont perdu leurs sourcils à tout jamais. Le tractus digestif du bothriocéphale est aussi sonore qu'un V12 dans la ligne droite des Hunaudières. J'ai dépensé sans compter, j'ai une bécane qui mouline mieux que Christopher Froome dans l'Alpe d'Huez, ça compile, ça [enter data] plus vite que l'augmentation de la courbe du chômage, ça entrechoque les database, et tout ça en silence. Les premières analyses commencent à cracher leur verdict sur deux colonnes. Bien sur je ne prend connaissance que de la deuxième colonne, tout ce qui reste inconnu dans les bases de données.
On commence par équiper les patrouilles reco. Elles sont chargées d'aller placer les émetteurs d'ultra-sons au sein même de la source du signal. Le principe est simple, ils émettent un signal connu. Tous les milieux traversés modifient à leur manière la fréquence d'onde. Les choses commencent à devenir passionnantes quand la trace n'est pas répertoriée. Dans le cas présent nous nous trouvons entre le signal du bothriocéphale laineux et celui du bothriocéphale à tête rouge. Ça galope dans les coursives, les ordres fusent, les cafetières sont chargées méthode cow-boy (tant que le fer à cheval flotte dans la cafetière, tu rajoutes du café), putain les gars, je vous préviens, on y passera la nuit, mais on l'aura cet enculé, on va pas se laisser emmerder par un petit enfoiré de bothriocéphale. J'aime l'odeur de l'inconnu au petit matin, ça vous a comme un parfum de victoire.
Vient ensuite le temps des besogneux, les traine-savates, les rois du process, de l'ingé informatique qui s'astique au Java, de l'ingénieur-qualité aussi bandante qu'Hanouna quand il franchit le mur du con. On les flatte, on les applaudit, on encourage tous ces mange-merde, ces petites fourmis laborieuses lobotomisées de tout esprit créatif, on les paye pas pour innover, voici venu le temps des réglages, discipline-discipline. Ils déroulent les données recueillies, ils tripotent des bidules, ils s'acharnent sur des machins, toujours à plusieurs, toujours multi-disciplinaires, prendre à eux seuls la décision de se rendre aux cagoinsses leur posent problème. Ils sont parfaits, ils sont beaux dans l'effort, ils se chargent d'établir une adéquation la plus parfaite possible entre les données acquises et le bloc propulseur, jusqu'au plus petit réducteur de couple, le débit de chaque injecteur est calibré au quart de micromètre de poil de cul de belette anorexique et standardisée selon la norme PROUF24-b.
Le sous-marin nucléaire d'attaque de la classe Victor III passe en mode furtif, direction le bothriocéphale, on lui fera cracher les tripes à ce petit salopard, pas question de se laisser intimider, les gars faites pas vos étroites, quand on se connecte sur un bothrio c'est pas pour franchir le détroit de Gibraltar, me racontez pas d'histoires, vous êtes cons mais quand même, on n'est pas chez Hanouna, vous deviez bien vous attendre à la jonction duodéno-jéjunale.
Je pense bothriocéphale, je suis bothriocéphale, je mange bothriocéphale, j'espère, je crois, je jouis bothriocéphale.
Pour que le lecteur occasionnel ne se méprenne pas sur le sens caché de l'image, restez sur pause, finissez vos chips, j'ai pris le premier nom de bestiole incongrue qui me venait à l'esprit, il a fallu que j'aille vérifier sur Wikipedia ce qu'était un bothriocéphale. Je croyais qu'il s'agissait d'un cétacé, c'eut été plus raccord avec un sous-marin dans l'Atlantique Nord, mais pas de bol, il s'agissait du nom chochotte du seigneur des anneaux, sa majesté Tenia Saginatis de la dynastie des tumefoulahonte de l'honorable clan du nord, la famille des Cekoicémachinblancdanslestoilettes.
Donc vous êtes avec moi dans un intestin grêle, ce qui vous permet une agréable découverte, ça ne pue pas encore, le colon reste à distance, la production de méthane reste à l'état de projet.
J'en vois qui vomissent, j'en vois qui s'inquiètent, les angoisses montent, les anxiétés s'échauffent comme les vibros les jours de gréve du personnel EDF, un vibro qui vibre pas c'est épuisant et ça s'use bien avant la révision des 1000 orgasmes, c'est pas prévu pour et c'est pas couvert par la garantie.
Je ne pense pas bothriocéphale, je suis bothriocéphale. Pire qu'un bernard-l’hermite au changement de coquille, je suis en état de vulnérabilité absolue. Le premier bothriocéphale mâle qui passe et je risque de me lamenter pendant tout le trajet Paris-Marseille de l'inconfort des sièges de la SNCF et d'avoir cédé à ses avances.
De prédateur opportuniste je me retrouve chenille sortie de son cocon avant d'avoir atteint le stade de chrysalide. Un peu de culture, ça nous changera du sexe, le terme de chenille désigne aussi un outil pour récurer les pipes. Je dis ça, je dis rien.
Je vous épargnerais la progression jusqu'au colon, je pense que vous avez compris l'image, les autres continuez, ne changez rien, occupez-vous des chenilles et du café.
Je ne sais pas faire autrement. Sinon je ne pense pas. Tu me mets au milieu d'énarques et j'ai tôt fait de commander du sable dans le Sahara. Au milieu des zèbres ma douance m'interroge, je la dénie autant que je la chérie. Entre des cagoles le pimp sort de sa décapotable fraise écrasée.
Chaque personne, chaque groupe, chaque milieu social définit un nouveau réglage du programme de lavage. Je ne fatigue pas du tout, c'est le pied total, je découvre un nouveau jeu, une nouvelle cinématique. J'adore cette sensation de pouvoir faire mon Jarod. J'ai dit qu'il ne s'agissait pas de faire mon caméléon, j'avoue, je l'ai écrit. Bon, déjà, vous n'étiez obligés de me croire, et c'était au début du post, c'est-à-dire une éternité, et puis j'aime bien les expressions de Jarod dans la série, malgré la linéarité désespérante des épisodes qui me laissait finir ma digestion en paix. Et c'est pour ça que je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque-merde, car dieu et ma concierge m'en sont témoins, non, votre honneur, non, je n'ai pas écrit « malgré que ». Ou alors j'ai pas fait gaffe.
Et j'en arrive à mon véritable problème avec un pet, ma hantise avec du hasch, je n'ai pas le choix, enfin, si, j'ai le choix, c'est bien le problème, je dois choisir sur qui me régler, sinon c'est l'encéphalogramme plat, un programme politique pour les présidentielles, un discours de Fleur Pellerin, un trou noir avec rien autour, ça sent rien et ça fait pas de bruit, pire qu'un anus complaisant rincé à l'eau de javel.
Ce qu'écrit Numero6 en d'autres lieux, je vous met au défi d'y reconnaitre la moindre trace zèbre. Ce que j'écris sur ZC n'est possible que sur ZC, entre ses chouineuses, ses combats sublimes d'insignifiance, ses défis de connivence, ses bannissements tentés pour braver un ordre virtuel que l'on voudrait aussi cruel que l'inquisition à l'époque ou les inquisiteurs avaient encore des couilles. Je m'y sens bien, je me vautre avec délice dans cette boue tiède qui soulage mes rhumatismes.
Je n'ai jamais rien écrit ici qui ne s'adressât pas à une seule personne. Je ne sais pas écrire si je ne me règle pas sur quelqu'un ou quelqu'une. Mon esprit n'est rien s'il n'est pas parfaitement réglé. Je peux en faire ce que je veux. La seule malédiction qui s'applique reste cet impératif du réglage.
Le doute m'habite, l'angoisse m'étreint, mes sphincters se négligent, que ferais-je sans toi qui vint à ma rencontre Gare Saint-Lazare, au pied du monument aux morts, entre deux amoureux échauffés de sperme promis, à quatorze zero zero, qu'adviendrait-il de mes réglages zébrés, que deviendrait mon éloquence d'orateur de la 3 ° République, en impôt comme en sang, que se passerait-il si je me réglais sur le diable, le Satan, le Lucifer, un lémurien d'outre-tombe, du malfaisant à 70° degré d'alcool de contrebande, un putain d'enfoiré qui trouverais que les zèbres, bon, ben, y sont gentils, je dis pas, mais tu leur trouves quoi à ces neuneus ?
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, j'aurais pu vous la faire courte, j'aurais pu vous l'indiquer en deux lignes, mais voilà je suis réglé Numero6, tartine or not tartine, tout ça pour vous dire que j'ai déposé mon manuscrit chez Odile Jacob. Et qu'ils m'ont demandé un RIB. Je me sens tout bizarre, ça me rappelle ma première restitution de WAIS, la conne, c'est ça, celle qui avait conclu à « un déficit cognitif majeur dont le QIT ne peut être déterminé en raison de l'hétérogénéité des résultats ». Salope !
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
...
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:22, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
..
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:23, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Il est hétéro! La honte!!!
Pour ton linge, faut prendre hOmo sans gène qui lave plus blanc que blanc...
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je trouve qu'on l'a pas beaucoup entendu le Haut Conseil de l'Islam de France.
Silence assourdissant. Quelques balbutiements maladroits des deux ou trois pantins payés pour débiter les éléments de langage fournis par les communicants de l'Élisée et de la place Beauvau. Ils sont mauvais, mais qu'est-ce qu'ils sont mauvais les barbus officiels de la République.
Entre deux phrases j'ai toujours l'impression qu'ils guettent l'approbation du journaliste pour savoir si la prise est bonne ce coup-ci.
Je les sens à peu près aussi sincères que quand ma femme roucoule après une prestation express, quand ma clope n'a pas encore fini de se consumer. Bon mais là, je suis dans une position délicate, difficile d'exiger mieux. De toute façon je m'en fous, je ronfle.
Mais sinon, on les a pas beaucoup entendu les muslims, je l'ai pas entendu Nourredine Hamok, 16, rue Rochechouart, né le 26 mars 1975 dans la banlieue de Marrakech. Quand à madame Noufissa Vavite, 13 rue de la Victoire à Roubaix, avoir réussi à choper un français de souche ne la dispense pas à mes yeux de condamner formellement les attentats. Je ne dis pas, il est possible que personne ne leur est tendu un micro. Mais ils auraient du se battre, ils auraient du exiger de se faire entendre.
On les a pas entendus, mais on les a pas vu non plus. Contrairement aux chiffres officiels complètement bidonnés, les musulmans en France ne sont pas six millions mais deux millions. Je n'ai pas de chiffre fiable concernant la population des potentiels terroristes sur notre territoire, mais allez hop, soyons large, je multiplie les chiffres de la police par 3 et on arrive à un total d'au grand maximum un millier de personnes.
Et ils sont pas foutus de faire le ménage chez eux ? Mais de qui se moque-t-on ?
De là à extrapoler qu'ils sont bien contents de se gaver sur la bête, mais que d'un autre coté, au bout du compte, du fin fond de leurs gourbis, ça ne leur déplait pas tant que ça qu'on éparpille du gaulois façon puzzle, c'est une audace dont je refuse de me faire le porte-parole.
Cela dit, on les a quand même pas beaucoup entendus, je trouve.
Au temps de ma gloire j'avais pas mal de patientes marocaines. D'abord parce que c'était les pires allumeuses que je connaisse, tout au second degré et à l’œillade assassine, et puis parce qu'elle me permettaient de souffler entre deux françaises, c'étaient les seules qui se fendaient la gueule dans mon cabinet de consultation. Il y avait toute une famille qui s'était passé le mot, à la fin de l'entretien elle me faisait le coup des souks de Marrakech, elle faisait semblant de négocier un stylo publicitaire qui trainait sur mon bureau.
« tu l'as même pas payé, pour toi ça vaut rien, c'est pas un stylo de docteur d'abord, je fais collection des stylos publicitaires, pourquoi j'ai jamais droit le droit à rien moi, ma cousine tu lui en as donné un mais moi tu t'en fous, tu m'aimes pas c'est ça ? »
Négocier âprement pour un stylo sans aucune valeur, il faut vraiment avoir besoin de rire, je devais inventer des arguments solides, me montrer intraitable, généreux mais intraitable sur le prix, je ne le lâcherais pas avant le fou rire.
Je suis un peu taré, j'exigeais de mes patientes qu'elles me fassent rire.
Rien qu'à l'idée de devoir me régler sur la prochaine, la française de base, centrée sur elle et son malheur, sa douleur insondable et ses grands tourments, j'en souillais mon string Calvin Klein.
Parce que celle qui venait de remporter le stylo fluo qui ne marchait pas, je venais de lui annoncer qu'on allait quand même pas se laisser emmerder par un petit cancer à la con, que j'allais lui fendre le nibard dans les règles de l'art, j'amènerais des potes si besoin, on appellera la cavalerie s'il le faut, mais, promis, juré, ton cancer, ma chérie, on va lui défoncer la gueule avant qu'il comprenne sa douleur, je suis sur que le grand barbu adhère au projet, sinon il ne me laisserait pas faire, c'est écrit, Inch Allah.
Je crois que ce qui me faisait le plus grand bien c'est que mes marocaines me voyaient. Elles m'offraient une pause dans l'océan d'égocentrisme nombriliste, victimaire et vindicatif qui défilait dans mon bureau du matin au soir. Elle prenait la peine de s'adresser à moi comme à un être humain, pas un robot censé tout entendre, tout supporter, tout encaisser.
Parce que les autres, les douleurs de l'ovaire, elles ne me voyaient pas, elles ne me calculaient pas, j'avais l'impression d'être un portrait punaisé au mur, un hologramme, ghost in the machine.
Ici la douleur, ici l'indicible souffrance, la chair à vif parle à la médecine.
Et comment négocier la résilience en souplesse ? Il m'allait falloir lui faire renoncer à ses nobles douleurs ovariennes pour lui refourguer des spasmes coliques, de la dilatation tripale que si tu baisais un peu plus souvent et que tu sortais du canapé, tu verrais, c'est tout bon, et non, non, a priori vous n'avez pas encore de métastases.
Dans les situations extrêmes je désespérais d'inventer un moyen pour leur dire « coucou, je suis là, y a quelqu'un en face de toi, ma chérie, coucou, tu m'entends, allo, est-ce que tu m'entends ? ». J'ai fait des grands gestes de sémaphore, j'ai craqué des Louise en direct, j'ai inséré des très, très, très gros mots dans mes phrases, elles n'écoutaient rien qu'elles-mêmes, je pouvais me lâcher. Invisible et muet.
Je m'imaginais sortir une grande pancarte « Attention : être humain » ou « certains mots peuvent choquer la sensibilité du doc ». Pas moyen d'en placer une.
Je suppose que ce sont les mêmes qui se plaignent qu'on ne les écoute pas et qu'on ne leur explique rien.
Échanger avec quelqu'un, pourtant c'est bien expliqué sur l'emballage. Échanger. Échange. Tu vois ce que je veux dire ? Pardon, vous disiez ? vos ovaires ? pardon.
Il y avait une autre chose que j'adorais avec mes marocaines c'était le contrat moral. Pour les premiers rendez-vous elles venaient accompagnées de la tante, de la cousine, de la sœur. J'avais remarqué que l'accompagnatrice avait un double rôle. Elle rassurait sa cousine, lui expliquait que j'étais le meilleur, que tout se passerait bien. Et il y avait autre chose de plus subtil, quand la nouvelle patiente se hasardait dans le rôle de la chouineuse agressive, elle la remettait dans le droit chemin, elle la rappelait à un peu de tenue, on ne parle pas comme ça au doc. Elles en avaient dégotté un qui leur convenait, fallait pas l'emmerder, sinon tintin les stylos, ma fille, tu nous fais honte, il est gentil le docteur, tu peux demander à Asma, Noufissa, Samia, il s'est bien occupé de tes cousines, tes tantes, excusez la, docteur, elle est un peu fatiguée en ce moment.
A l'inverse quand je me tapais les chieuses de la famille, je leur faisais bon accueil. On jouait pas aux stylos, mais ça le faisait. A la première cousine qui venait par la suite, j'avais droit aux questions rituelles : « ça c'est bien passé ?Zorah vous a pas trop embêté ? c'est une vraie tête de mule, elle écoute jamais ce qu'on lui dit ! ». Moi je trouve que ça devrait se passer tout le temps comme ça, une grande confiance d'un coté, une grande responsabilité de l'autre.
Parce que dans la France des forces de progrès et des lendemains qui chantent ça ne se passe pas du tout comme ça.
Il se passe pour les médecins ce qui se passent pour les policiers ou les militaires.
Quand des ados percutent, en scooter volé, sans casque, le flanc droit d'une voiture de police au milieu de la nuit, que l'un d'entre eux y perd la vie, tu peux être tranquille, la France entière va rechercher la faute des policiers. Vitesse excessive, le gyrophare était-il allumé pour franchir le carrefour, enquête de l'IGS, suspension temporaire.
Je n'ai jamais entendu qui que ce soit poser la bonne question.
Quelquefois certaines personnes osaient se demander ce que foutais là des ados sans casque, roulant en pleine nuit sur un scooter volé.
Mais jamais personne ne s'est demandé s'il était bien pour la société de s'en prendre aux flics.
Je vous explique. Les français sont devenus des merdes. Alors les questions qu'ils se posent se présentent de la manière suivante :
Si je me comporte comme une merde, si je fais n'importe quoi, si je conduis raide bourré, suis-je bien garanti qu'en aucun cas des flics ne feront l'erreur de croiser ma trajectoire, et si jamais ils commettent cet outrage, suis-je bien certain que la justice fera tout pour me donner raison ?
Ben normalement, dans une société qui fonctionne, c'est pas du tout comme ça que ça marche.
Normalement tu es bien content que des flics fassent des rondes de nuit pour neutraliser les dingues qui pourraient écraser ta sœur ou ta cousine ou pire, rayer la carrosserie de ta BM. Normalement tu es rassuré de savoir que les gens normaux ne sont pas à la merci d'abrutis sans conscience. Ton gamin à toi, il est couché depuis longtemps à cette heure-là, la voiture de police a peu de chances de le percuter.
Et ce dont les gens ne se rendent pas compte, c'est que cette manière de voir les choses leur est préjudiciable.
Faire passer le message aux forces de l'ordre que les français souhaitent pouvoir se comporter comme des merdes et qu'ils exigent une police irréprochable, parfaite, sans aucun heurt, sans prise de risque, et ben les policiers se garent sous le premier lampadaire venu pour finir la nuit. That's the only way to be sure. Là ils sont bons. Ils respectent la consigne. Ne prendre aucun risque. Roulez scooter, réveillez le bourgeois, faites absolument n'importe quoi, défoncez-vous au crack, no problemo.
Les policiers ne risquent plus de mécontenter leurs concitoyens. Les plaintes pour harcèlement émanant d'un lampadaire sont assez rares.
Le pouvoir d'un policier dépend de la volonté des citoyens. Son autorité est légitimé par le consensus social. On le paye pour être le symbole de ce qui est interdit. Il est investi d'une autorité, sinon c'est juste un clown dans un uniforme moche qui porte des gadgets périmés.
C'est une convention, on se met d'accord, on dit que celui-là quand il nous dira de circuler, on va circuler.
C'est une des missions régaliennes d'un état, qui ne pourra jamais être confiée au secteur privé.
Une société, un état, confère aux flics la mission de représenter la loi et l'ordre, celles établies par la nation. Ils ont pour mission de s'occuper de ceux qui enfreignent la loi et l'ordre. Et ils protègent ceux qui la respectent, la très grande majorité des gens.
Regardez ce qui se passe quand on les investit de trop d'autorité. Quand l'état les charge de défendre la France menacée par le terrorisme international, leur fout une pression monstre, leur accorde des droits illimités à la hauteur de leur mission absolue, capturer deux ou trois crétins endoctrinés connus depuis toujours des services de renseignements. Le jour des arrestations qui ont suivi les attentats, on se serait cru dans Règlement de compte à OK Corral, ça défouraillait dans tous les sens, ils ont ravagés des appartements. L'état en décomposition leur avait délégué la tache de prouver à la France entière la détermination de L’État et du Père François. Et bien ils l'ont fait.
Mais la plupart du temps on les incite surtout à ne pas intervenir, souvent on leur interdit d'intervenir. Suicide, bière et lampadaire. Supposé investi de l'autorité déléguée par la nation, un policier qui habite dans les banlieues chaudes n'a même plus le droit de protéger sa propre famille. Les plus à cran se suicident, les meilleurs démissionnent, incapables de supporter cet abandon en rase campagne de leur propres valeurs morales. Donc le niveau baisse. C'est la génération bière-lampadaire. Ceux qui se fendent la gueule quand vous les appelez pendant le viol de votre fille cadette, mais madame, nous n'avons pas le droit d'intervenir, vous démontrez une agressivité répréhensible envers des représentants de la diversité culturelle, nous transmettons immédiatement vos coordonnées au MRAP et à la LICRA. Vous avez un bon avocat ?
Vous vouliez une société de merde ? Réjouissez-vous, vous l'avez. Vous pouvez entonner tous en cœur Fuck la Police, allez-y, c'est vachement cool, c'est la rebelle attitude.
C'est con, hein ? De l'autre coté, il n'y a pas seulement une institution il y a aussi des êtres humains. Avec des problèmes personnels, avec des valeurs morales qu'ils tentent de maintenir dans ce pays de merde, la prochaine fois que vous vous croirez très originaux en moutonnant comme des crétins avec Fuck la police, dites-vous bien que vous avez été entendus, et que les types qui auraient pu faire de bons policiers et protéger vos meules des assauts de ceux qui ne sont pas d'accord pour respecter la loi et l'ordre, ils vous ont entendus et ils se cassent. Ceux qui ont des valeurs morales se cassent. Au bistrot ou ailleurs. Là où ils peuvent. Dans ce pays de merde.
La sagesse commence avec la peur des autorités. La tatouage « mort aux vaches » ne se trouvait auparavant que sur les poitrines des taulards, ceux qui subissaient l'exercice de la légitime violence. Les petites connes dégénérées, shootées au rap, en overdose de connerie permanente, qui sont prêtes à manifester au moindre écart des forces de l'ordre, médiatisé à outrance, pour le plaisir de faire comme les grands, allez-y les filles, fuckez la police, encore, c'est bon, hein ? Faudra pas trop venir vous plaindre si par la suite vous les sentez un peu mou du genou dans leurs interventions. S'ils n'interviennent pas, ils ne risquent rien. Si par malheur ils molestent celui qui vous menaçait vous balancez sur Youtube la vidéo de leurs « exactions ». On rigole bien les filles, hein, putain, mais qu'est-ce qu'on rigole bien, changez rien.
Chez les toubibs le même phénomène est en action. Mêmes causes, mêmes effets, la loi de la sombre merde.
Quand vous entendez qu'un petit nenfant est né avec de graves séquelles car le toubib est passé à coté d'une infection rubéolique en début de grossesse, vous êtes rassurés si on vous garantit que le toubib va se faire latter la gueule, qu'on va le dépouiller de tous ses biens, et qu'il finira en slip, la tête plongée dans une benne à ordures, le cul plus défoncé que Bagdad sous les bombes.
Ça c'est bien ça. Quoique que je fasse, c'est le toubib qui va prendre. C'est bon, vous êtes définitivement rassurés ? Vous avez obtenu gain de cause, ils ont sorti l'arrêt Perruche. Ils l'ont annulé. Ils l'ont remis.
Dans vos petites têtes de débiles vous vous dites que les médecins ça va les inciter à ne pas merder, vous êtes tranquilles, avec une telle pression aucun médecin n'osera plus jamais négliger un résultat de sérologie de rubéole. Voilà, vous êtes couverts, vous pouvez vous comporter encore plus comme des merdes, vous avez de la marge. C'est bon, rassurés ?
Vous devriez pas. Tout est en train de s'écrouler du coté des docs, pareil que pour la police.
Les médecins sont formés pour se croire les plus intelligents, les plus forts, les plus beaux, pas une seule seconde ils ne doivent douter de leur motivation pour affronter la maladie et les malades. Ça les rend très cons. Souvent dogmatiques, ils se font escroquer régulièrement, ils croient tout savoir, ce sont des pigeons parfaits. Mais pour soigner, ça le fait plutôt bien. Et un médecin est toujours persuadé d'être meilleur que son confrère, il a besoin de ça pour gérer l'angoisse de l'erreur. Quand il se plante, il peut se rabattre sur l'idée que d'autres n'auraient pas fait mieux, parce qu'il est le meilleur. Il se conditionne lui-même pour se convaincre du fait, c'est pour ça que les médecins privilégient autant leurs petites manies, leurs petites habitudes, leurs points de vue, toutes choses qui emmerdent les patients parce qu'ils s'en foutent complètement, mais que, bon, ils font avec.
Donc, normalement, un toubib qui entend qu'un de ses collègues s'est planté, il check vite-fait le tableau clinique, et il parvient très facilement à se convaincre que lui ne se serait jamais planté. Il est beau, il est grand, il est le meilleur, il repart au combat, gonflé à bloc.
C'est totalement anormal qu'un médecin examine la situation, la retourne dans tous les sens, la reprend, détaille l'historique et finisse par se dire « quoi qu'il arrive, quoi que je fasse, je suis totalement incapable d'éviter le problème. Je peux faire ce que je veux, si jamais je me retrouve dans cette situation, c'est garanti, je vais me planter ». C'est ce qui s'est produit dans l'affaire Perruche.
De nombreuses situations identiques se répètent sans être médiatisées. Et les toubibs en arrivent à cette conclusion : « pourvu que ça ne tombe pas sur moi ». Cela peut les amener à ne plus prendre le risque de prendre en charge les patients les plus délicats, les plus à risque.
Quand on s'y met à plusieurs pour réfléchir à la bonne attitude, celle qui éviterait de se planter, ça finit toujours par la même conclusion, non, dans ce cas précis, personne ne peut trouver une solution valable, on ne peut plus se dire qu'on est les meilleurs, quoiqu'on fasse on peut se planter. Que reste-t-il pour repartir au combat la trouille au ventre ? « même pas peur, gaz en grand, fond de six ».
Les discussions les plus récentes portent sur les moyens de protéger sa famille et ses héritiers des conséquences financières d'un procès, la déclaration d'insaisissabilité, une technique de cloisonnement du patrimoine. Mais sinon, c'est clair, dans certaines spécialités les familles doivent impérativement refuser l'héritage. Trop dangereux.
Normalement, dans une société qui fonctionne, une erreur que l'immense majorité des médecins se déclarent incapables d'éviter, bon, ben, c'est comme ça, c'est pas de bol, ça arrive. On va pas flinguer une profession parce qu'elle a des limites, surtout qu'elle aurait tendance à être utile la profession en question.
Les médecins sont sévèrement sélectionnés, on ne choisit pas les esprits les plus brillants, on choisit les contrôlants, les acharnés, ceux qui ont besoin de dominer la situation. Beaucoup d'entre vous auront facilement constaté que la plupart des toubibs sont, pour le moins, assez solides sur leurs appuis et peu ouverts à la négociation, ils sont bourrés de certitudes, il en faut pour faire ce métier, en tout cas il y aussi de la pomme, y a pas que la pomme, mais y en a, y a aussi beaucoup de tête de mule dans l'esprit d'un médecin.
Je fais partie des pires anxieux. Je balise pour une prescription de pilule, j'ai toujours l'impression que je suis passé à coté de quelque chose. Il y a des jours je vois bien que je les saoule. C'est bon, elle a son ordonnance, elle peut partir maintenant ?
Vous imaginez ce que ça signifie pour moi l'idée de faillir à la mission que me confie la société ? Que si je passe à coté de n'importe quel problème rigoureusement impossible à deviner, la sécurité sociale, les juges, les experts, vont venir frapper à ma porte à cinq heures du matin, en manteau de cuir et chapeau de feutre enfoncé jusqu'aux oreilles ?
Alors j'ai arrêté. J'ai dit, désolé, ça je ne sais pas faire. C'est ce que vous exigez, je l'entends, je l'accepte, mais ça je ne sais pas faire. Je me sens illégitime. Je me soumets. Et j'ai arrêté.
J'ai croisé une de mes anciennes patientes dans la rue, je l'aime bien, elle m'aime bien. Elle m'a fait la doublette classique de mes ex, « alors ça va mieux docteur ? » enchainé sur « quand est-ce que vous revenez ? on vous attend, nous ». J'ai jamais très bien pigé qui se cachait derrière ce « nous », une association secrète usant de ses influences mafieuses pour obtenir le retour de Numero6 ?
On papote, on se raconte des histoires du pays. Mais celle-là, je l'aime bien parce que c'est une sacré garce. Elle me faisait le même coup à chaque consultation. Elle posait une question de sa voix la plus doucereuse, j'étais surpris, je ne voyais pas le problème, je cogitais, je cogitais, et non, à la fin je finissais par lui dire que je ne voyais pas le problème. Et là, elle éclatait de rire. Parce que je n'étais pas tombé dans le panneau. On se marrait bien parce que les fois suivantes, elle savait que je guettais son piège.
Et oh, vous pouvez pas vous imaginer comment on s'emmerde en consultation, et j'ai bobo, et mon mari il me comprend pas, et gnagnagna, les rigolotes je les faisais durer.
J'attendais de savoir sous quelle forme elle allait me tendre son piège, on ne change pas les gens. Elle m'a présenté son ainée, elle m'a dit qu'elle était suivie par celui qui m'avait succédé, le Dr Eustase M'foudi, de la faculté de médecine de Fion au Mali, il est bien, c'est un bon médecin, il est bien, mais... vous on vous aimait bien, c'est pas pareil, quoi. Je peux vous poser une petite question, ça vous dérange pas ? il y a une chose que je n'ai pas bien compris la dernière fois quand il l'a examiné, je vous dérange pas ? vous êtes surs ? non, parce qu'il ne fait pas tout à fait comme vous, vous donniez l'ordonnance sans toucher la gamine, mais il lui fait un toucher vaginal à chaque fois, les recommandations ont changé ? je ne dis pas que vous n'étiez pas consciencieux, vous aviez surement de bonnes raisons de ne pas la toucher, mais là ça m'a un peu surprise, surtout qu'il ne met pas de gant. Je ne critique pas les médecins, ils connaissent leur métier, il est très bien le Dr M'Foudi, de toute façon il n'y en a pas d'autre, c'est que je suis un peu gênée pour la petite, vous comprenez docteur, c'est qu'elle n'a jamais eu de petit copain, vous voyez ce que je veux dire, docteur ?
Je vous explique. A cette époque-là, je suivais un stage de conditionnement, je me contraignais à l’ascèse conseillée par tout mon entourage : « moi d'abord, les autres ensuite », pff... mais que c'est dur ce truc, et je ne suis pas vraiment bon dans ce domaine, je crois que ça ne m'intéresse pas. Mon premier réflexe a été de vouloir foncer chez moi pour imprimer l'ordonnance de la gamine pour un an, qu'elle soit tranquille. Je me disais que, peut-être, elle ne disait pas tout à maman, mais bon, dans le doute...
Je récitais mes mantras. Moi d'abord, moi d'abord, oohhmmmmm. Et les autres ensuite.
J'ai failli replonger. La mère est malicieuse, je sais que je lui conviens, sa fille est mignonne, elle avait cette disgrâce de l'adolescence qui annonce les canons à venir. Avec la moitié de ça, je suis prêt à me défoncer.
Dans la situation présente, c'est quoi le « moi d'abord ? ». C'est pas facile leur truc aux psys, ils te recommandent de penser d'abord à toi, d'accord, mais dans le cas présent, c'est quoi penser d'abord à moi ? Je ne sais même pas comment il faut faire.
Et je me suis dit ça :
Dites donc chère madame, on ne vous a pas beaucoup entendue pour protéger les médecins quand on leur imposait des contraintes ingérables. Je n'ai aucune preuve, mais il ne serait pas impossible que l'arrêt Perruche ait sonné juste à vos oreilles.
On ne vous a pas beaucoup entendue pour protéger ceux qui vous protègent.
Ben, dites, c'est pas plus con que de demander à Momo, cariste chez Norauto, de lutter de toutes ses forces contre le terrorisme islamique. Est-ce que vous condamnez formellement le salafisme ? Jurez que vous le condamnez ! Mieux ! Devant le micro ! Bon, à genoux maintenant !
Alors j'ai dit ça :
- Oh ben, ça s'arrange pas en France. Mais bon, vous n'avez pas beaucoup le choix, de toute façon plus personne ne veut faire ce métier. Et les étrangers qu'on récupère c'est pas forcément les meilleurs, ceux-là restent au pays et se font des couilles en or.
C'est vrai, c'est le plus beau métier du monde, je ne comprends pas pourquoi il n'intéresse plus personne, ahlala, les jeunes, ma pauv' dame.
Je l'aime bien mon ex-patiente, elle est gentille, mais j'ai pensé d'abord à moi, et je me suis dit que les français ont la médecine qu'ils méritent, bien fait pour leurs gueules, et que quelque part, quand ils en auront marre d'être agressés par des voyous et de tomber sur le Dr M'Foudi, le Liley, c'est doux le Liley, ils vont peut-être finir par se réveiller un jour et arrêter de penser comme des merdes, comme s'ils étaient des merdes. Je me prend à rêver qu'il ne faudrait pas grand-chose.
Et je suis allé en Suisse. Je ne sais pas vous, mais moi j'aime bien la Suisse. Je vous l'ai déjà dit ? je me souviens plus bien. Et je préfère encore le Valais, au moins sur le plan symbolique, genre village gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, du rustique à l'ancienne, les flics on leur demande juste de pas faire chier le monde, là-bas ils n'ont pas besoin des flics, les voyous ils s'en occupent eux-mêmes, à l'ancienne et à plusieurs. Alors le poulet, si je roule bourré, tu me fais pas chier, sinon toi aussi on va s'occuper de toi. J'aime bien le Valais.
J'ai été amené à rencontré des indigènes valaisans, putain ce qu'ils peuvent picoler, quand j'avais quelques éclairs de lucidité entre deux cuites, j'ai entendu une phrase dont je doute encore qu'elle put avoir été prononcée.
Je recevais les larmes de quelqu'un qui aurait pu légitimement porté plainte et tirer bénéfice d'une conclusion funeste d'une hospitalisation. J'étais en Suisse, je pouvais me lâcher, c'était pas mes collègues, no mercy, make no prisonner. Je lui suggère d'envisager une procédure. Je constate à son front contrarié qu'elle y avait déjà pensé, elle ne pipe mot. Son amie m'explique que non, si jamais elle fait ça, elle est grillée dans toute la région.
La vache, il reste encore des endroits dans le monde où la priorité est de protéger les toubibs qui restent, où les locaux vont te pourrir si tu menaces celui qui les protège. La vache, c'est l'altitude ou l'alcool qui leur conservent les neurones ?
Attention, distinction importante, faute médicale, procédure pénale, boum, crak, en taule le doc, normal. Mais procédure civile sans procédure pénale ça veut dire qu'il y a pas de faute. Procédure civile ça veut juste dire « je veux du pognon en échange » et en France ça se prononce « je fais ça pour que ça n'arrive plus jamais aux autres ».
D'un autre coté, aller vivre entre deux montagnes, avec la nuit qui tombe à quatorze heures, je le sens moyen ce coup-là, faut être Valaisan pour tenir. Et beaucoup picoler.
Mesdames-Messieurs, vous protégez les crevures et vous assommez ceux qui sont censés vous protéger.
Vous aurez beaucoup de crevures et plus personne pour vous protéger.
Silence assourdissant. Quelques balbutiements maladroits des deux ou trois pantins payés pour débiter les éléments de langage fournis par les communicants de l'Élisée et de la place Beauvau. Ils sont mauvais, mais qu'est-ce qu'ils sont mauvais les barbus officiels de la République.
Entre deux phrases j'ai toujours l'impression qu'ils guettent l'approbation du journaliste pour savoir si la prise est bonne ce coup-ci.
Je les sens à peu près aussi sincères que quand ma femme roucoule après une prestation express, quand ma clope n'a pas encore fini de se consumer. Bon mais là, je suis dans une position délicate, difficile d'exiger mieux. De toute façon je m'en fous, je ronfle.
Mais sinon, on les a pas beaucoup entendu les muslims, je l'ai pas entendu Nourredine Hamok, 16, rue Rochechouart, né le 26 mars 1975 dans la banlieue de Marrakech. Quand à madame Noufissa Vavite, 13 rue de la Victoire à Roubaix, avoir réussi à choper un français de souche ne la dispense pas à mes yeux de condamner formellement les attentats. Je ne dis pas, il est possible que personne ne leur est tendu un micro. Mais ils auraient du se battre, ils auraient du exiger de se faire entendre.
On les a pas entendus, mais on les a pas vu non plus. Contrairement aux chiffres officiels complètement bidonnés, les musulmans en France ne sont pas six millions mais deux millions. Je n'ai pas de chiffre fiable concernant la population des potentiels terroristes sur notre territoire, mais allez hop, soyons large, je multiplie les chiffres de la police par 3 et on arrive à un total d'au grand maximum un millier de personnes.
Et ils sont pas foutus de faire le ménage chez eux ? Mais de qui se moque-t-on ?
De là à extrapoler qu'ils sont bien contents de se gaver sur la bête, mais que d'un autre coté, au bout du compte, du fin fond de leurs gourbis, ça ne leur déplait pas tant que ça qu'on éparpille du gaulois façon puzzle, c'est une audace dont je refuse de me faire le porte-parole.
Cela dit, on les a quand même pas beaucoup entendus, je trouve.
Au temps de ma gloire j'avais pas mal de patientes marocaines. D'abord parce que c'était les pires allumeuses que je connaisse, tout au second degré et à l’œillade assassine, et puis parce qu'elle me permettaient de souffler entre deux françaises, c'étaient les seules qui se fendaient la gueule dans mon cabinet de consultation. Il y avait toute une famille qui s'était passé le mot, à la fin de l'entretien elle me faisait le coup des souks de Marrakech, elle faisait semblant de négocier un stylo publicitaire qui trainait sur mon bureau.
« tu l'as même pas payé, pour toi ça vaut rien, c'est pas un stylo de docteur d'abord, je fais collection des stylos publicitaires, pourquoi j'ai jamais droit le droit à rien moi, ma cousine tu lui en as donné un mais moi tu t'en fous, tu m'aimes pas c'est ça ? »
Négocier âprement pour un stylo sans aucune valeur, il faut vraiment avoir besoin de rire, je devais inventer des arguments solides, me montrer intraitable, généreux mais intraitable sur le prix, je ne le lâcherais pas avant le fou rire.
Je suis un peu taré, j'exigeais de mes patientes qu'elles me fassent rire.
Rien qu'à l'idée de devoir me régler sur la prochaine, la française de base, centrée sur elle et son malheur, sa douleur insondable et ses grands tourments, j'en souillais mon string Calvin Klein.
Parce que celle qui venait de remporter le stylo fluo qui ne marchait pas, je venais de lui annoncer qu'on allait quand même pas se laisser emmerder par un petit cancer à la con, que j'allais lui fendre le nibard dans les règles de l'art, j'amènerais des potes si besoin, on appellera la cavalerie s'il le faut, mais, promis, juré, ton cancer, ma chérie, on va lui défoncer la gueule avant qu'il comprenne sa douleur, je suis sur que le grand barbu adhère au projet, sinon il ne me laisserait pas faire, c'est écrit, Inch Allah.
Je crois que ce qui me faisait le plus grand bien c'est que mes marocaines me voyaient. Elles m'offraient une pause dans l'océan d'égocentrisme nombriliste, victimaire et vindicatif qui défilait dans mon bureau du matin au soir. Elle prenait la peine de s'adresser à moi comme à un être humain, pas un robot censé tout entendre, tout supporter, tout encaisser.
Parce que les autres, les douleurs de l'ovaire, elles ne me voyaient pas, elles ne me calculaient pas, j'avais l'impression d'être un portrait punaisé au mur, un hologramme, ghost in the machine.
Ici la douleur, ici l'indicible souffrance, la chair à vif parle à la médecine.
Et comment négocier la résilience en souplesse ? Il m'allait falloir lui faire renoncer à ses nobles douleurs ovariennes pour lui refourguer des spasmes coliques, de la dilatation tripale que si tu baisais un peu plus souvent et que tu sortais du canapé, tu verrais, c'est tout bon, et non, non, a priori vous n'avez pas encore de métastases.
Dans les situations extrêmes je désespérais d'inventer un moyen pour leur dire « coucou, je suis là, y a quelqu'un en face de toi, ma chérie, coucou, tu m'entends, allo, est-ce que tu m'entends ? ». J'ai fait des grands gestes de sémaphore, j'ai craqué des Louise en direct, j'ai inséré des très, très, très gros mots dans mes phrases, elles n'écoutaient rien qu'elles-mêmes, je pouvais me lâcher. Invisible et muet.
Je m'imaginais sortir une grande pancarte « Attention : être humain » ou « certains mots peuvent choquer la sensibilité du doc ». Pas moyen d'en placer une.
Je suppose que ce sont les mêmes qui se plaignent qu'on ne les écoute pas et qu'on ne leur explique rien.
Échanger avec quelqu'un, pourtant c'est bien expliqué sur l'emballage. Échanger. Échange. Tu vois ce que je veux dire ? Pardon, vous disiez ? vos ovaires ? pardon.
Il y avait une autre chose que j'adorais avec mes marocaines c'était le contrat moral. Pour les premiers rendez-vous elles venaient accompagnées de la tante, de la cousine, de la sœur. J'avais remarqué que l'accompagnatrice avait un double rôle. Elle rassurait sa cousine, lui expliquait que j'étais le meilleur, que tout se passerait bien. Et il y avait autre chose de plus subtil, quand la nouvelle patiente se hasardait dans le rôle de la chouineuse agressive, elle la remettait dans le droit chemin, elle la rappelait à un peu de tenue, on ne parle pas comme ça au doc. Elles en avaient dégotté un qui leur convenait, fallait pas l'emmerder, sinon tintin les stylos, ma fille, tu nous fais honte, il est gentil le docteur, tu peux demander à Asma, Noufissa, Samia, il s'est bien occupé de tes cousines, tes tantes, excusez la, docteur, elle est un peu fatiguée en ce moment.
A l'inverse quand je me tapais les chieuses de la famille, je leur faisais bon accueil. On jouait pas aux stylos, mais ça le faisait. A la première cousine qui venait par la suite, j'avais droit aux questions rituelles : « ça c'est bien passé ?Zorah vous a pas trop embêté ? c'est une vraie tête de mule, elle écoute jamais ce qu'on lui dit ! ». Moi je trouve que ça devrait se passer tout le temps comme ça, une grande confiance d'un coté, une grande responsabilité de l'autre.
Parce que dans la France des forces de progrès et des lendemains qui chantent ça ne se passe pas du tout comme ça.
Il se passe pour les médecins ce qui se passent pour les policiers ou les militaires.
Quand des ados percutent, en scooter volé, sans casque, le flanc droit d'une voiture de police au milieu de la nuit, que l'un d'entre eux y perd la vie, tu peux être tranquille, la France entière va rechercher la faute des policiers. Vitesse excessive, le gyrophare était-il allumé pour franchir le carrefour, enquête de l'IGS, suspension temporaire.
Je n'ai jamais entendu qui que ce soit poser la bonne question.
Quelquefois certaines personnes osaient se demander ce que foutais là des ados sans casque, roulant en pleine nuit sur un scooter volé.
Mais jamais personne ne s'est demandé s'il était bien pour la société de s'en prendre aux flics.
Je vous explique. Les français sont devenus des merdes. Alors les questions qu'ils se posent se présentent de la manière suivante :
Si je me comporte comme une merde, si je fais n'importe quoi, si je conduis raide bourré, suis-je bien garanti qu'en aucun cas des flics ne feront l'erreur de croiser ma trajectoire, et si jamais ils commettent cet outrage, suis-je bien certain que la justice fera tout pour me donner raison ?
Ben normalement, dans une société qui fonctionne, c'est pas du tout comme ça que ça marche.
Normalement tu es bien content que des flics fassent des rondes de nuit pour neutraliser les dingues qui pourraient écraser ta sœur ou ta cousine ou pire, rayer la carrosserie de ta BM. Normalement tu es rassuré de savoir que les gens normaux ne sont pas à la merci d'abrutis sans conscience. Ton gamin à toi, il est couché depuis longtemps à cette heure-là, la voiture de police a peu de chances de le percuter.
Et ce dont les gens ne se rendent pas compte, c'est que cette manière de voir les choses leur est préjudiciable.
Faire passer le message aux forces de l'ordre que les français souhaitent pouvoir se comporter comme des merdes et qu'ils exigent une police irréprochable, parfaite, sans aucun heurt, sans prise de risque, et ben les policiers se garent sous le premier lampadaire venu pour finir la nuit. That's the only way to be sure. Là ils sont bons. Ils respectent la consigne. Ne prendre aucun risque. Roulez scooter, réveillez le bourgeois, faites absolument n'importe quoi, défoncez-vous au crack, no problemo.
Les policiers ne risquent plus de mécontenter leurs concitoyens. Les plaintes pour harcèlement émanant d'un lampadaire sont assez rares.
Le pouvoir d'un policier dépend de la volonté des citoyens. Son autorité est légitimé par le consensus social. On le paye pour être le symbole de ce qui est interdit. Il est investi d'une autorité, sinon c'est juste un clown dans un uniforme moche qui porte des gadgets périmés.
C'est une convention, on se met d'accord, on dit que celui-là quand il nous dira de circuler, on va circuler.
C'est une des missions régaliennes d'un état, qui ne pourra jamais être confiée au secteur privé.
Une société, un état, confère aux flics la mission de représenter la loi et l'ordre, celles établies par la nation. Ils ont pour mission de s'occuper de ceux qui enfreignent la loi et l'ordre. Et ils protègent ceux qui la respectent, la très grande majorité des gens.
Regardez ce qui se passe quand on les investit de trop d'autorité. Quand l'état les charge de défendre la France menacée par le terrorisme international, leur fout une pression monstre, leur accorde des droits illimités à la hauteur de leur mission absolue, capturer deux ou trois crétins endoctrinés connus depuis toujours des services de renseignements. Le jour des arrestations qui ont suivi les attentats, on se serait cru dans Règlement de compte à OK Corral, ça défouraillait dans tous les sens, ils ont ravagés des appartements. L'état en décomposition leur avait délégué la tache de prouver à la France entière la détermination de L’État et du Père François. Et bien ils l'ont fait.
Mais la plupart du temps on les incite surtout à ne pas intervenir, souvent on leur interdit d'intervenir. Suicide, bière et lampadaire. Supposé investi de l'autorité déléguée par la nation, un policier qui habite dans les banlieues chaudes n'a même plus le droit de protéger sa propre famille. Les plus à cran se suicident, les meilleurs démissionnent, incapables de supporter cet abandon en rase campagne de leur propres valeurs morales. Donc le niveau baisse. C'est la génération bière-lampadaire. Ceux qui se fendent la gueule quand vous les appelez pendant le viol de votre fille cadette, mais madame, nous n'avons pas le droit d'intervenir, vous démontrez une agressivité répréhensible envers des représentants de la diversité culturelle, nous transmettons immédiatement vos coordonnées au MRAP et à la LICRA. Vous avez un bon avocat ?
Vous vouliez une société de merde ? Réjouissez-vous, vous l'avez. Vous pouvez entonner tous en cœur Fuck la Police, allez-y, c'est vachement cool, c'est la rebelle attitude.
C'est con, hein ? De l'autre coté, il n'y a pas seulement une institution il y a aussi des êtres humains. Avec des problèmes personnels, avec des valeurs morales qu'ils tentent de maintenir dans ce pays de merde, la prochaine fois que vous vous croirez très originaux en moutonnant comme des crétins avec Fuck la police, dites-vous bien que vous avez été entendus, et que les types qui auraient pu faire de bons policiers et protéger vos meules des assauts de ceux qui ne sont pas d'accord pour respecter la loi et l'ordre, ils vous ont entendus et ils se cassent. Ceux qui ont des valeurs morales se cassent. Au bistrot ou ailleurs. Là où ils peuvent. Dans ce pays de merde.
La sagesse commence avec la peur des autorités. La tatouage « mort aux vaches » ne se trouvait auparavant que sur les poitrines des taulards, ceux qui subissaient l'exercice de la légitime violence. Les petites connes dégénérées, shootées au rap, en overdose de connerie permanente, qui sont prêtes à manifester au moindre écart des forces de l'ordre, médiatisé à outrance, pour le plaisir de faire comme les grands, allez-y les filles, fuckez la police, encore, c'est bon, hein ? Faudra pas trop venir vous plaindre si par la suite vous les sentez un peu mou du genou dans leurs interventions. S'ils n'interviennent pas, ils ne risquent rien. Si par malheur ils molestent celui qui vous menaçait vous balancez sur Youtube la vidéo de leurs « exactions ». On rigole bien les filles, hein, putain, mais qu'est-ce qu'on rigole bien, changez rien.
Chez les toubibs le même phénomène est en action. Mêmes causes, mêmes effets, la loi de la sombre merde.
Quand vous entendez qu'un petit nenfant est né avec de graves séquelles car le toubib est passé à coté d'une infection rubéolique en début de grossesse, vous êtes rassurés si on vous garantit que le toubib va se faire latter la gueule, qu'on va le dépouiller de tous ses biens, et qu'il finira en slip, la tête plongée dans une benne à ordures, le cul plus défoncé que Bagdad sous les bombes.
Ça c'est bien ça. Quoique que je fasse, c'est le toubib qui va prendre. C'est bon, vous êtes définitivement rassurés ? Vous avez obtenu gain de cause, ils ont sorti l'arrêt Perruche. Ils l'ont annulé. Ils l'ont remis.
Dans vos petites têtes de débiles vous vous dites que les médecins ça va les inciter à ne pas merder, vous êtes tranquilles, avec une telle pression aucun médecin n'osera plus jamais négliger un résultat de sérologie de rubéole. Voilà, vous êtes couverts, vous pouvez vous comporter encore plus comme des merdes, vous avez de la marge. C'est bon, rassurés ?
Vous devriez pas. Tout est en train de s'écrouler du coté des docs, pareil que pour la police.
Les médecins sont formés pour se croire les plus intelligents, les plus forts, les plus beaux, pas une seule seconde ils ne doivent douter de leur motivation pour affronter la maladie et les malades. Ça les rend très cons. Souvent dogmatiques, ils se font escroquer régulièrement, ils croient tout savoir, ce sont des pigeons parfaits. Mais pour soigner, ça le fait plutôt bien. Et un médecin est toujours persuadé d'être meilleur que son confrère, il a besoin de ça pour gérer l'angoisse de l'erreur. Quand il se plante, il peut se rabattre sur l'idée que d'autres n'auraient pas fait mieux, parce qu'il est le meilleur. Il se conditionne lui-même pour se convaincre du fait, c'est pour ça que les médecins privilégient autant leurs petites manies, leurs petites habitudes, leurs points de vue, toutes choses qui emmerdent les patients parce qu'ils s'en foutent complètement, mais que, bon, ils font avec.
Donc, normalement, un toubib qui entend qu'un de ses collègues s'est planté, il check vite-fait le tableau clinique, et il parvient très facilement à se convaincre que lui ne se serait jamais planté. Il est beau, il est grand, il est le meilleur, il repart au combat, gonflé à bloc.
C'est totalement anormal qu'un médecin examine la situation, la retourne dans tous les sens, la reprend, détaille l'historique et finisse par se dire « quoi qu'il arrive, quoi que je fasse, je suis totalement incapable d'éviter le problème. Je peux faire ce que je veux, si jamais je me retrouve dans cette situation, c'est garanti, je vais me planter ». C'est ce qui s'est produit dans l'affaire Perruche.
De nombreuses situations identiques se répètent sans être médiatisées. Et les toubibs en arrivent à cette conclusion : « pourvu que ça ne tombe pas sur moi ». Cela peut les amener à ne plus prendre le risque de prendre en charge les patients les plus délicats, les plus à risque.
Quand on s'y met à plusieurs pour réfléchir à la bonne attitude, celle qui éviterait de se planter, ça finit toujours par la même conclusion, non, dans ce cas précis, personne ne peut trouver une solution valable, on ne peut plus se dire qu'on est les meilleurs, quoiqu'on fasse on peut se planter. Que reste-t-il pour repartir au combat la trouille au ventre ? « même pas peur, gaz en grand, fond de six ».
Les discussions les plus récentes portent sur les moyens de protéger sa famille et ses héritiers des conséquences financières d'un procès, la déclaration d'insaisissabilité, une technique de cloisonnement du patrimoine. Mais sinon, c'est clair, dans certaines spécialités les familles doivent impérativement refuser l'héritage. Trop dangereux.
Normalement, dans une société qui fonctionne, une erreur que l'immense majorité des médecins se déclarent incapables d'éviter, bon, ben, c'est comme ça, c'est pas de bol, ça arrive. On va pas flinguer une profession parce qu'elle a des limites, surtout qu'elle aurait tendance à être utile la profession en question.
Les médecins sont sévèrement sélectionnés, on ne choisit pas les esprits les plus brillants, on choisit les contrôlants, les acharnés, ceux qui ont besoin de dominer la situation. Beaucoup d'entre vous auront facilement constaté que la plupart des toubibs sont, pour le moins, assez solides sur leurs appuis et peu ouverts à la négociation, ils sont bourrés de certitudes, il en faut pour faire ce métier, en tout cas il y aussi de la pomme, y a pas que la pomme, mais y en a, y a aussi beaucoup de tête de mule dans l'esprit d'un médecin.
Je fais partie des pires anxieux. Je balise pour une prescription de pilule, j'ai toujours l'impression que je suis passé à coté de quelque chose. Il y a des jours je vois bien que je les saoule. C'est bon, elle a son ordonnance, elle peut partir maintenant ?
Vous imaginez ce que ça signifie pour moi l'idée de faillir à la mission que me confie la société ? Que si je passe à coté de n'importe quel problème rigoureusement impossible à deviner, la sécurité sociale, les juges, les experts, vont venir frapper à ma porte à cinq heures du matin, en manteau de cuir et chapeau de feutre enfoncé jusqu'aux oreilles ?
Alors j'ai arrêté. J'ai dit, désolé, ça je ne sais pas faire. C'est ce que vous exigez, je l'entends, je l'accepte, mais ça je ne sais pas faire. Je me sens illégitime. Je me soumets. Et j'ai arrêté.
J'ai croisé une de mes anciennes patientes dans la rue, je l'aime bien, elle m'aime bien. Elle m'a fait la doublette classique de mes ex, « alors ça va mieux docteur ? » enchainé sur « quand est-ce que vous revenez ? on vous attend, nous ». J'ai jamais très bien pigé qui se cachait derrière ce « nous », une association secrète usant de ses influences mafieuses pour obtenir le retour de Numero6 ?
On papote, on se raconte des histoires du pays. Mais celle-là, je l'aime bien parce que c'est une sacré garce. Elle me faisait le même coup à chaque consultation. Elle posait une question de sa voix la plus doucereuse, j'étais surpris, je ne voyais pas le problème, je cogitais, je cogitais, et non, à la fin je finissais par lui dire que je ne voyais pas le problème. Et là, elle éclatait de rire. Parce que je n'étais pas tombé dans le panneau. On se marrait bien parce que les fois suivantes, elle savait que je guettais son piège.
Et oh, vous pouvez pas vous imaginer comment on s'emmerde en consultation, et j'ai bobo, et mon mari il me comprend pas, et gnagnagna, les rigolotes je les faisais durer.
J'attendais de savoir sous quelle forme elle allait me tendre son piège, on ne change pas les gens. Elle m'a présenté son ainée, elle m'a dit qu'elle était suivie par celui qui m'avait succédé, le Dr Eustase M'foudi, de la faculté de médecine de Fion au Mali, il est bien, c'est un bon médecin, il est bien, mais... vous on vous aimait bien, c'est pas pareil, quoi. Je peux vous poser une petite question, ça vous dérange pas ? il y a une chose que je n'ai pas bien compris la dernière fois quand il l'a examiné, je vous dérange pas ? vous êtes surs ? non, parce qu'il ne fait pas tout à fait comme vous, vous donniez l'ordonnance sans toucher la gamine, mais il lui fait un toucher vaginal à chaque fois, les recommandations ont changé ? je ne dis pas que vous n'étiez pas consciencieux, vous aviez surement de bonnes raisons de ne pas la toucher, mais là ça m'a un peu surprise, surtout qu'il ne met pas de gant. Je ne critique pas les médecins, ils connaissent leur métier, il est très bien le Dr M'Foudi, de toute façon il n'y en a pas d'autre, c'est que je suis un peu gênée pour la petite, vous comprenez docteur, c'est qu'elle n'a jamais eu de petit copain, vous voyez ce que je veux dire, docteur ?
Je vous explique. A cette époque-là, je suivais un stage de conditionnement, je me contraignais à l’ascèse conseillée par tout mon entourage : « moi d'abord, les autres ensuite », pff... mais que c'est dur ce truc, et je ne suis pas vraiment bon dans ce domaine, je crois que ça ne m'intéresse pas. Mon premier réflexe a été de vouloir foncer chez moi pour imprimer l'ordonnance de la gamine pour un an, qu'elle soit tranquille. Je me disais que, peut-être, elle ne disait pas tout à maman, mais bon, dans le doute...
Je récitais mes mantras. Moi d'abord, moi d'abord, oohhmmmmm. Et les autres ensuite.
J'ai failli replonger. La mère est malicieuse, je sais que je lui conviens, sa fille est mignonne, elle avait cette disgrâce de l'adolescence qui annonce les canons à venir. Avec la moitié de ça, je suis prêt à me défoncer.
Dans la situation présente, c'est quoi le « moi d'abord ? ». C'est pas facile leur truc aux psys, ils te recommandent de penser d'abord à toi, d'accord, mais dans le cas présent, c'est quoi penser d'abord à moi ? Je ne sais même pas comment il faut faire.
Et je me suis dit ça :
Dites donc chère madame, on ne vous a pas beaucoup entendue pour protéger les médecins quand on leur imposait des contraintes ingérables. Je n'ai aucune preuve, mais il ne serait pas impossible que l'arrêt Perruche ait sonné juste à vos oreilles.
On ne vous a pas beaucoup entendue pour protéger ceux qui vous protègent.
Ben, dites, c'est pas plus con que de demander à Momo, cariste chez Norauto, de lutter de toutes ses forces contre le terrorisme islamique. Est-ce que vous condamnez formellement le salafisme ? Jurez que vous le condamnez ! Mieux ! Devant le micro ! Bon, à genoux maintenant !
Alors j'ai dit ça :
- Oh ben, ça s'arrange pas en France. Mais bon, vous n'avez pas beaucoup le choix, de toute façon plus personne ne veut faire ce métier. Et les étrangers qu'on récupère c'est pas forcément les meilleurs, ceux-là restent au pays et se font des couilles en or.
C'est vrai, c'est le plus beau métier du monde, je ne comprends pas pourquoi il n'intéresse plus personne, ahlala, les jeunes, ma pauv' dame.
Je l'aime bien mon ex-patiente, elle est gentille, mais j'ai pensé d'abord à moi, et je me suis dit que les français ont la médecine qu'ils méritent, bien fait pour leurs gueules, et que quelque part, quand ils en auront marre d'être agressés par des voyous et de tomber sur le Dr M'Foudi, le Liley, c'est doux le Liley, ils vont peut-être finir par se réveiller un jour et arrêter de penser comme des merdes, comme s'ils étaient des merdes. Je me prend à rêver qu'il ne faudrait pas grand-chose.
Et je suis allé en Suisse. Je ne sais pas vous, mais moi j'aime bien la Suisse. Je vous l'ai déjà dit ? je me souviens plus bien. Et je préfère encore le Valais, au moins sur le plan symbolique, genre village gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, du rustique à l'ancienne, les flics on leur demande juste de pas faire chier le monde, là-bas ils n'ont pas besoin des flics, les voyous ils s'en occupent eux-mêmes, à l'ancienne et à plusieurs. Alors le poulet, si je roule bourré, tu me fais pas chier, sinon toi aussi on va s'occuper de toi. J'aime bien le Valais.
J'ai été amené à rencontré des indigènes valaisans, putain ce qu'ils peuvent picoler, quand j'avais quelques éclairs de lucidité entre deux cuites, j'ai entendu une phrase dont je doute encore qu'elle put avoir été prononcée.
Je recevais les larmes de quelqu'un qui aurait pu légitimement porté plainte et tirer bénéfice d'une conclusion funeste d'une hospitalisation. J'étais en Suisse, je pouvais me lâcher, c'était pas mes collègues, no mercy, make no prisonner. Je lui suggère d'envisager une procédure. Je constate à son front contrarié qu'elle y avait déjà pensé, elle ne pipe mot. Son amie m'explique que non, si jamais elle fait ça, elle est grillée dans toute la région.
La vache, il reste encore des endroits dans le monde où la priorité est de protéger les toubibs qui restent, où les locaux vont te pourrir si tu menaces celui qui les protège. La vache, c'est l'altitude ou l'alcool qui leur conservent les neurones ?
Attention, distinction importante, faute médicale, procédure pénale, boum, crak, en taule le doc, normal. Mais procédure civile sans procédure pénale ça veut dire qu'il y a pas de faute. Procédure civile ça veut juste dire « je veux du pognon en échange » et en France ça se prononce « je fais ça pour que ça n'arrive plus jamais aux autres ».
D'un autre coté, aller vivre entre deux montagnes, avec la nuit qui tombe à quatorze heures, je le sens moyen ce coup-là, faut être Valaisan pour tenir. Et beaucoup picoler.
Mesdames-Messieurs, vous protégez les crevures et vous assommez ceux qui sont censés vous protéger.
Vous aurez beaucoup de crevures et plus personne pour vous protéger.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
où-est-la-question a écrit:ouahhh c'est génial Number 6 super super super génial
je suis contente pour toi , plus que contente ....je cherche le qualificatif...je suis enchantée pour toi voilà
parce que dans "enchanté" il y a de la magie du surnaturel de l'occultisme et c'est le terme qui convient
en plus Odile Jacob , Doc , choix judicieux
Dites, vous êtes pas sympas les gars, personne ne t'a prévenue La-Question ? ici c'est le règne du n'importe quoi pourvu que ça mousse.
Ton enthousiasme me fait chaud au cœur, mais je te garantis que c'est n'importe quoi.
Je te fais plein bisous partout pour me faire pardonner de t'avoir induit en erreur, mais n'y reviens plus, maintenant tu es au courant.
Pourtant je m'efforce dans la mesure du possible de montrer que je dis n'importe quoi.
Quand j'écris « déposer un manuscrit », heu, hmmm, ça fait combien de millénaires qu'on ne ne balance plus que des fichiers Word ou des PDF aux éditeurs par mail ?
Et puis, il y avait un autre panneau d'avertissement. Premier manuscrit non publié et sans savoir si ça va marcher, ils anticipent un paiement, ils me demandent un RIB. Jacob tient à me payer à l'avance. Je trouvais la vanne énoooorme.
Viens par là beauté, je te lèche une dernière fois de la tête aux pieds, mais bon, maintenant tu es prévenue, ici c'est totalement et définitivement n'importe quoi.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Dès lors que l'on dénie le droit à l'erreur, c'est l'humanité qu'on dénie. La raison en tient à ce que l'on est fasciné, quand on est superficiel, par l'efficacité de la techo/nique/logie. On attend des gens, toubibs ou autres, qu'ils nous chient les résultats escomptés comme une imprimante son étron de papier. Qu'ils soient omniscients. Comme le Grand Ordinateur Cosmique !
La technicisation des relations humaines est la robotisation des individus. Vous l'avez voulue la "modernité" ou plutôt cette modernité là ? Vous l'avez.
Voilà ce que m'inspire ce que j'ai lu ci-dessus.
La technicisation des relations humaines est la robotisation des individus. Vous l'avez voulue la "modernité" ou plutôt cette modernité là ? Vous l'avez.
Voilà ce que m'inspire ce que j'ai lu ci-dessus.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Page 6 sur 20 • 1 ... 5, 6, 7 ... 13 ... 20
Sujets similaires
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Page 6 sur 20
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum