Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
+18
Pieyre
Gedimat
Stauk
Kass
zeHibou
Fata Morgana
fragmentation
Le Don qui Chante
adelaidelechat
ADR
'C.Z.
Anne Onyme
Darth Lord Tiger Kalthu
LONETTE
Pola
Numero6
ou-est-la-question
Gabriel
22 participants
Page 5 sur 20
Page 5 sur 20 • 1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 12 ... 20
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Fragmentation, mais t'es qui toi ? Le seul avec qui j'avais discuté en MP de cette énigme du Sigma-test, c'était notre petit génie national, Stauk. C'est con, je n'ai pas enregistré sa réponse, mais encore une fois c'était du haut vol.
Il existe d'autres grands malades capables de consacrer du temps à ce genre de questions ? J'y ai passé des journées entières sur l'énigme des prisonniers, j'ai cassé les lampes, j'ai cherché les deux seuls signaux, allumage et extinction des feux, tout se jouerait sur ces deux seuls repères, et rien pendant l'heure qui s'écoule entre temps.
Ma femme m'a dit « si ça se trouve il n'y a pas de solution, la difficulté c'est de comprendre qu'il n'y a pas de solution ». J'écoute toujours ce qu'elle me dit. Même si en l'occurence elle me signifiait que je la saoulais avec mes conneries. Alors j'ai re-épluché le site de l'auteur du Sigma jusqu'à trouver le thrombinoscope dans lequel il est dit qu'un seul type au monde avait trouvé la solution, le genre qui te dessine l'accélérateur du CERN au petit déjeuner. Mais ça me gavait un peu de savoir qu'il existait un sournois capable de se la péter, et que moi j'étais là, comme un con, sans trouver la soluce.
Alors j'avais demandé son avis à Stauk. Brillant, comme toujours, pas passionné par la réponse, mais sa conclusion solidement argumentée avait un air de famille avec celle de ma femme. Ce qu'ils peuvent m'emmerder tous ces gens plus intelligents que moi, mais alors, grave.
Je tiens à signaler que j'ai passé encore plus de temps sur l'énigme de l'oeuf cru ou cuit. J'ai bouillu des oeufs pour vérifier de mes yeux la différence de persistance cinétique d'un oeuf cuit.
Il a fallu que mon psy me calme. Qu'il me fasse comprendre que la véritable intelligence consistait à ne pas consacrer plus de deux minutes à ce genre de conneries, et à descendre boire des bières avec les potes. Je continue à résoudre des énigmes en cachette, sinon tout le monde se fout de ma gueule.
Une énigme du CFNSE me reste en travers du gosier : je ne comprends pas la solution. Et je vous garantis que pour trouver les réponses au CFNSE sur internet, faut y consacrer du temps, faut taper dans le forum moldo-slovaque. Si une âme charitable peut m'expliquer, je saurais m'avouer vaincu si c'est le prix à payer pour comprendre.
Pour les ceusses qui veulent se la péter sans effort je vous rappelle la manip : il suffit de changer le score dans l'adresse www du résultat du test. Les affichages de résultats des génies sont à vous, évitez peut-être le 10 pour rester crédibles.
Ouais, ouais, moi aussi j'ai tenté de réfléchir sur Israelien/Palestinien, mais le politiquement correct m'empêchait d'approfondir. Je repensais en boucle à la vanne de l'épouse du colonel israelien, libérée après sa captivité dans les troupes palestiniennes, qui annonce fièrement à son mari « chéri, je t'ai ramené un prisonnier », en désignant son ventre enflé.
Merci Fragmentation, ça me rappelle le bon vieux temps, quand je voulais absolument passer un WAIS. J'aime bien l'idée que je ne regrette absolument pas le temps perdu, je me suis éclaté comme un petit fou à l'époque.
Depuis j'ai compris qu'elle était ma voie, celle de la petite voie, celle de Sainte Thérèse de Lisieux, la théologie de la petite Voie, celle qui propose de rechercher la sainteté, non pas dans les grandes actions, mais dans les actes du quotidien même les plus insignifiants, à condition de les accomplir pour l'amour de Dieu. C'est-à-dire, dans mon cas personnel, me croire plus intelligent que tout le monde.
Alors maintenant je frime et je me la pète non plus en me penchant sur les énigmes du Sigma, mais en parlant de godasses. L'important n'est pas d'être le plus intelligent, l'important c'est d'oser l'affirmer et de balancer des torgnoles dans la tronche de tous ceux qui prétendre le contraire.
La preuve :
https://www.zebrascrossing.net/t22853p920-au-mily-metre-pres#1054982
Ouais, zebrebis, reviens.
Il existe d'autres grands malades capables de consacrer du temps à ce genre de questions ? J'y ai passé des journées entières sur l'énigme des prisonniers, j'ai cassé les lampes, j'ai cherché les deux seuls signaux, allumage et extinction des feux, tout se jouerait sur ces deux seuls repères, et rien pendant l'heure qui s'écoule entre temps.
Ma femme m'a dit « si ça se trouve il n'y a pas de solution, la difficulté c'est de comprendre qu'il n'y a pas de solution ». J'écoute toujours ce qu'elle me dit. Même si en l'occurence elle me signifiait que je la saoulais avec mes conneries. Alors j'ai re-épluché le site de l'auteur du Sigma jusqu'à trouver le thrombinoscope dans lequel il est dit qu'un seul type au monde avait trouvé la solution, le genre qui te dessine l'accélérateur du CERN au petit déjeuner. Mais ça me gavait un peu de savoir qu'il existait un sournois capable de se la péter, et que moi j'étais là, comme un con, sans trouver la soluce.
Alors j'avais demandé son avis à Stauk. Brillant, comme toujours, pas passionné par la réponse, mais sa conclusion solidement argumentée avait un air de famille avec celle de ma femme. Ce qu'ils peuvent m'emmerder tous ces gens plus intelligents que moi, mais alors, grave.
Je tiens à signaler que j'ai passé encore plus de temps sur l'énigme de l'oeuf cru ou cuit. J'ai bouillu des oeufs pour vérifier de mes yeux la différence de persistance cinétique d'un oeuf cuit.
Il a fallu que mon psy me calme. Qu'il me fasse comprendre que la véritable intelligence consistait à ne pas consacrer plus de deux minutes à ce genre de conneries, et à descendre boire des bières avec les potes. Je continue à résoudre des énigmes en cachette, sinon tout le monde se fout de ma gueule.
Une énigme du CFNSE me reste en travers du gosier : je ne comprends pas la solution. Et je vous garantis que pour trouver les réponses au CFNSE sur internet, faut y consacrer du temps, faut taper dans le forum moldo-slovaque. Si une âme charitable peut m'expliquer, je saurais m'avouer vaincu si c'est le prix à payer pour comprendre.
Pour les ceusses qui veulent se la péter sans effort je vous rappelle la manip : il suffit de changer le score dans l'adresse www du résultat du test. Les affichages de résultats des génies sont à vous, évitez peut-être le 10 pour rester crédibles.
Ouais, ouais, moi aussi j'ai tenté de réfléchir sur Israelien/Palestinien, mais le politiquement correct m'empêchait d'approfondir. Je repensais en boucle à la vanne de l'épouse du colonel israelien, libérée après sa captivité dans les troupes palestiniennes, qui annonce fièrement à son mari « chéri, je t'ai ramené un prisonnier », en désignant son ventre enflé.
Merci Fragmentation, ça me rappelle le bon vieux temps, quand je voulais absolument passer un WAIS. J'aime bien l'idée que je ne regrette absolument pas le temps perdu, je me suis éclaté comme un petit fou à l'époque.
Depuis j'ai compris qu'elle était ma voie, celle de la petite voie, celle de Sainte Thérèse de Lisieux, la théologie de la petite Voie, celle qui propose de rechercher la sainteté, non pas dans les grandes actions, mais dans les actes du quotidien même les plus insignifiants, à condition de les accomplir pour l'amour de Dieu. C'est-à-dire, dans mon cas personnel, me croire plus intelligent que tout le monde.
Alors maintenant je frime et je me la pète non plus en me penchant sur les énigmes du Sigma, mais en parlant de godasses. L'important n'est pas d'être le plus intelligent, l'important c'est d'oser l'affirmer et de balancer des torgnoles dans la tronche de tous ceux qui prétendre le contraire.
La preuve :
https://www.zebrascrossing.net/t22853p920-au-mily-metre-pres#1054982
Ouais, zebrebis, reviens.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Et je tiens à signaler l'incohérence de mes propos. M'a fallu un an de psychothérapie pour oser m'accepter comme l'abruti qui adore les énigmes comme un ours le miel.
C'était ça le truc. Je suis con, j'adore les énigmes, ça te pose un problème, bro ?
Vouloir être le plus intelligent c'est une course sans fin, c'est vivre dans l'échec permanent. Être l'abruti qui adore les énigmes et qui déboitent la tête au premier que ça interpelle, c'était ça la vraie bonne idée.
Parce qu'au final tout le monde s'en fout que j'aime résoudre des énigmes ou que je sois plus ou moins intelligent. Au final, j'ai fini par me libérer de cet acharnement, si ça fait rigoler tant mieux, si ça fait pas rigoler tant mieux aussi, je m'en fous. Je suis le mec qui fait des énigmes à la con et qui s'achète des pompes en peau de zébu.
Tu reprends une bière ?
C'était ça le truc. Je suis con, j'adore les énigmes, ça te pose un problème, bro ?
Vouloir être le plus intelligent c'est une course sans fin, c'est vivre dans l'échec permanent. Être l'abruti qui adore les énigmes et qui déboitent la tête au premier que ça interpelle, c'était ça la vraie bonne idée.
Parce qu'au final tout le monde s'en fout que j'aime résoudre des énigmes ou que je sois plus ou moins intelligent. Au final, j'ai fini par me libérer de cet acharnement, si ça fait rigoler tant mieux, si ça fait pas rigoler tant mieux aussi, je m'en fous. Je suis le mec qui fait des énigmes à la con et qui s'achète des pompes en peau de zébu.
Tu reprends une bière ?
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
"882 euros pour ça" et elles sont soldées en pluche !!! tu m'étonnes qui z'ont avalé de travers tes potos
bé moi je suis benaise pour toi !
bé moi je suis benaise pour toi !
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je savais que tu saurais apprécier, Patate.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Tu reprends une bière ?
T'en reprends une.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
....
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:36, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
A la tienne bro ... !Numero6 a écrit:Et je tiens à signaler l'incohérence de mes propos. M'a fallu un an de psychothérapie pour oser m'accepter comme l'abruti qui adore les énigmes comme un ours le miel.
C'était ça le truc. Je suis con, j'adore les énigmes, ça te pose un problème, bro ?
Tu reprends une bière ?
Dernière édition par fragmentation le Sam 9 Jan 2016 - 1:12, édité 1 fois
fragmentation- Messages : 146
Date d'inscription : 05/09/2015
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pfff, des Weston...
La-Question, j'ai fini par admettre qu'il était presque impossible d'influer sur le cours de la pensée des gens.
Alors l'idée que tu prennes la peine de t'interroger, c'est le méga compliment que tu me fais.
Et puis Weston c'est français madame, ça fait bosser des limougeauds, ça maintient un savoir-faire exceptionnel, que les chinois sont incapables de copier, ça maintient les filières du tannage du Puy, les éleveurs de bestiaux.
Et puis tu sais des misères du monde qui pourraient être résolues avec 900 euros j'en connais pas des masses. Si déjà on arrêtait de leur piquer leur pognon et leurs matières premières, ils se débrouilleraient très bien sans nous.
Non, moi, j'ai toujours refusé d'aller chez Weston parce que l'accueil est déplorable, les vendeuses font les snobs et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, c'est inacceptable de payer un tel prix pour avoir un contrôle-qualité moins bon que chez Décathlon.
Je déconne avec Décathlon mais c'est aussi une splendide réussite à la française, beaucoup de recherche et développement, des produits innovants, une qualité assez constante, bien corrélée avec le niveau de prix. Leurs usines sont délocalisées, mais de toute façon quel français accepterait encore d'aller travailler dans une usine ?
Le seul reproche que je ferais à Décathlon c'est qu'il fabrique d'excellentes chaussures à 20 euros. C'est un peu le problème des produits de luxe aujourd'hui. Avant, payer très cher offrait une qualité inégalée, maintenant on peut s'offrir de la très bonne qualité pour pas cher.
Je refuse de payer une fortune pour porter un badge Hugo Boss au revers, avec des tissus quelconques et des finitions merdiques.
Dans le domaine des montres, j'aimerais bien m'offrir de la Patek Philippe ou de l'Omega, seulement voilà j'ai une Swatch Skin, un bijou de technologie ultra-plat, fiable, résistant et pas cher du tout pour la qualité offerte.
Il n'existe aucun équivalent aussi fin dans la montre de luxe.
Là, c'est abusé, casser sa tirelire pour acheter un truc moins bien, c'est plus du luxe c'est du pur délire. A moins d'être un passionné, et là ça ne se discute pas.
M'offrir une Rolex sub-mariner parce que c'est seulement cher, faut pas déconner non plus. Ma Swatch je l'adore, elle est le fruit de l'excellente reconversion de la traditionnelle horlogerie Suisse, un pari osé, elle pèse rien, elle offre sans broncher l'heure exacte, bref je lui trouve plus de pertinence que les montres à complications.
Je trouve qu'il y a peu de domaines où le luxe est encore synonyme de qualité inégalée. D'ailleurs les vrais amateurs se moquent des gogos qui achètent une marque.
La-Question, j'ai fini par admettre qu'il était presque impossible d'influer sur le cours de la pensée des gens.
Alors l'idée que tu prennes la peine de t'interroger, c'est le méga compliment que tu me fais.
Et puis Weston c'est français madame, ça fait bosser des limougeauds, ça maintient un savoir-faire exceptionnel, que les chinois sont incapables de copier, ça maintient les filières du tannage du Puy, les éleveurs de bestiaux.
Et puis tu sais des misères du monde qui pourraient être résolues avec 900 euros j'en connais pas des masses. Si déjà on arrêtait de leur piquer leur pognon et leurs matières premières, ils se débrouilleraient très bien sans nous.
Non, moi, j'ai toujours refusé d'aller chez Weston parce que l'accueil est déplorable, les vendeuses font les snobs et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, c'est inacceptable de payer un tel prix pour avoir un contrôle-qualité moins bon que chez Décathlon.
Je déconne avec Décathlon mais c'est aussi une splendide réussite à la française, beaucoup de recherche et développement, des produits innovants, une qualité assez constante, bien corrélée avec le niveau de prix. Leurs usines sont délocalisées, mais de toute façon quel français accepterait encore d'aller travailler dans une usine ?
Le seul reproche que je ferais à Décathlon c'est qu'il fabrique d'excellentes chaussures à 20 euros. C'est un peu le problème des produits de luxe aujourd'hui. Avant, payer très cher offrait une qualité inégalée, maintenant on peut s'offrir de la très bonne qualité pour pas cher.
Je refuse de payer une fortune pour porter un badge Hugo Boss au revers, avec des tissus quelconques et des finitions merdiques.
Dans le domaine des montres, j'aimerais bien m'offrir de la Patek Philippe ou de l'Omega, seulement voilà j'ai une Swatch Skin, un bijou de technologie ultra-plat, fiable, résistant et pas cher du tout pour la qualité offerte.
Il n'existe aucun équivalent aussi fin dans la montre de luxe.
Là, c'est abusé, casser sa tirelire pour acheter un truc moins bien, c'est plus du luxe c'est du pur délire. A moins d'être un passionné, et là ça ne se discute pas.
M'offrir une Rolex sub-mariner parce que c'est seulement cher, faut pas déconner non plus. Ma Swatch je l'adore, elle est le fruit de l'excellente reconversion de la traditionnelle horlogerie Suisse, un pari osé, elle pèse rien, elle offre sans broncher l'heure exacte, bref je lui trouve plus de pertinence que les montres à complications.
Je trouve qu'il y a peu de domaines où le luxe est encore synonyme de qualité inégalée. D'ailleurs les vrais amateurs se moquent des gogos qui achètent une marque.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
http://www.luxe-magazine.com/
fragmentation- Messages : 146
Date d'inscription : 05/09/2015
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Le vrai luxe, c'est en avoir les moyens et s'en passer.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Suce ces p'tits Bleus ! a écrit:Le vrai luxe, c'est en avoir les moyens et s'en passer.
Les moyens de cents passés, un luxe en effet, cents vies, sang passé, sent pas, c'est trop cher pour toi, rends toi en prison sans passer par la case départ.
fragmentation- Messages : 146
Date d'inscription : 05/09/2015
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Ok, ma cafetière fait un bruit d'enfer ! Et alors ?
Je suis inapte à raisonner mes achats. Sur mon CV d'acheteuse, il apparaît clairement que j'ai pratiqué tantôt l'achat compulsif tantôt
l'achat réfléchi. Et dans les deux cas, c'est le fiasco !
Un mois de prospection avant d'acheter mon aspi ! Aaaaah, le top du top disaient-ils ! Tu parles, moteur HS après 2 ans de ménage mensuel !! A quoi bon penser aspi matin, midi et soir, chérir son design, ses capacités, pour qu'il vous claque dans les mains sans préavis ??
Je ne vous parle pas des achats compulsifs qui encombrent mes étagères... C'est déplorable.
Aujourd'hui terminé le lèche vitrine. Ma cafetière ne me satisfait plus ? Je la change pour une autre, point. Le prix, la performance, n'entrent plus en vigueur dans mes choix. A ce moment là, c'est elle que je veux ? Ok, ça sera toi.
Quand j'attends de mes achats un certain résultat, c'est l'insatisfaction à tous les coups. Attendre d'une cafetière qu'elle fasse du café me semble légitime mais est ce pour autant un achat raisonnable ?
Ma cafetière fait un bruit d'enfer mais je l'aiiiime !
Je suis inapte à raisonner mes achats. Sur mon CV d'acheteuse, il apparaît clairement que j'ai pratiqué tantôt l'achat compulsif tantôt
l'achat réfléchi. Et dans les deux cas, c'est le fiasco !
Un mois de prospection avant d'acheter mon aspi ! Aaaaah, le top du top disaient-ils ! Tu parles, moteur HS après 2 ans de ménage mensuel !! A quoi bon penser aspi matin, midi et soir, chérir son design, ses capacités, pour qu'il vous claque dans les mains sans préavis ??
Je ne vous parle pas des achats compulsifs qui encombrent mes étagères... C'est déplorable.
Aujourd'hui terminé le lèche vitrine. Ma cafetière ne me satisfait plus ? Je la change pour une autre, point. Le prix, la performance, n'entrent plus en vigueur dans mes choix. A ce moment là, c'est elle que je veux ? Ok, ça sera toi.
Quand j'attends de mes achats un certain résultat, c'est l'insatisfaction à tous les coups. Attendre d'une cafetière qu'elle fasse du café me semble légitime mais est ce pour autant un achat raisonnable ?
Ma cafetière fait un bruit d'enfer mais je l'aiiiime !
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ok, j'aime ma cafetière et alors ??
En général quand je dis un truc pareil on me sort "euh... Peut être que tu devrais t'inscrire sur un site de rencontre non ?"
On a le droit d'aimer une cafetière, seulement si, on aime partager son café !
Soit.
En général quand je dis un truc pareil on me sort "euh... Peut être que tu devrais t'inscrire sur un site de rencontre non ?"
On a le droit d'aimer une cafetière, seulement si, on aime partager son café !
Soit.
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pola a écrit:Ma cafetière fait un bruit d'enfer mais je l'aiiiime !
Pola a écrit:En général quand je dis un truc pareil on me sort "euh... Peut être que tu devrais t'inscrire sur un site de rencontre non ?"
Zut, pendant un moment je m'étais amusé tout seul dans ma tête à t'imaginer parler à tes copines de ton mari, ta petite cafetière qui fait un bruit d'enfer.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
"There is nothing noble in being superior to your fellow man. True nobility is being superior to your former self."
ça veut dire quoi ?
ça veut dire quoi ?
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Que ta bite faisait du bruit !!!
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pardons, j'avais oublié la musique...
Que ta bite faisait du bruit !!!Répondre en citant
Editer/Supprimer ce message
Supprimer ce message
Faire un rapport du message à un admin ou un modérateur
Verrouiller les rapports de ce post
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Message par Marcel Moreau Aujourd'hui à 16:42
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je vais me faire un café...
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Rire.
Some else !!!
Some else !!!
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pola a écrit:"There is nothing noble in being superior to your fellow man. True nobility is being superior to your former self."
ça veut dire quoi ?
C'est une citation d'Ernest Hemingway reprise dans le film Kingsman, quand le mentor issu de l'aristocratie britannique tente d'inculquer au cockney, futur James Bond, les valeurs de l'élite.
C'est typiquement le genre de phrase que l'on ne peut prononcer qu'arrivé ou né dans les classes supérieures, quand le rang social ou l'argent ne font plus la différence, et que vouloir se montrer supérieur aux petits copains n'a plus de sens, le dernier combat, la dernière noblesse, c'est de se montrer meilleur que soi-même.
J'adore ces conneries.
C'est un peu l'équivalent de notre « noblesse oblige ».
Les parvenus ont tendance à vouloir m'imposer leur réussite, à me marcher dessus. Les très, très riches m'ont toujours parlé simplement (je n'en connais pas beaucoup faut dire), j'étais très étonné de les sentir attentifs aux valeurs humaines, je pensais que pour être riche, il fallait au minimum être un super enculé prétentiard. Ça fait tout bizarre quand un millionnaire libanais tient absolument à te faire apprécier le taboulé qu'il vient de préparer pendant deux heures (trois tonnes de menthe, tomates, vingt tonnes de persil et trois grains de semoule, une giclée de citron et de l'huile d'olive), ou que la fille de la plus grosse fortune sarthoise se tape un emploi peu valorisant, parce que « pas de feignant dans la famille ».
A un très haut niveau social, quand tu as tout, quand tu n'as plus rien à prouver, tu recherches les qualités humaines les plus simples. Si tu leur présentes des qualités humaines, ils te respectent. Si tu fais le malin ou que tu cherches à t'imposer médiocrement, ils te sourient poliment et te tournent le dos. Et non, les riches ne sont pas forcément des gros cons.
Les ancêtres des nobles ont conquis leur titre à coup de masse dans la tronche des barbares, les aïeuls des grands bourgeois ont escroqué des populations entières ou déporté des esclaves, faut pas rêver.
Ceux qui sont arrivés au sommet à la force du poignet, crois-moi, ils connaissent l'humain, ils détectent la crevure au premier regard. Ils cherchent avant tout à s'entourer de gens " bien ".
Et c'est ce que j'apprécie en leur présence, le plaisir de développer ce qu'il y a de meilleur en moi, to be superior to my former self.
Et ça marche pour d'autres échelles de valeur. Celui qui veut jouer au surdoué va chercher à imposer sa parole. Celui dont la pensée devient fluide, simple, qui n'hésite pas dire qu'il ne sait pas, qu'il ne comprend pas, celui-là tu sais que tu ne vas pas pouvoir l'arnaquer, envoie-lui du simple, envoie-lui du modeste, il saura l'apprécier et t'apprécier.
Je trouve que la partie du forum la plus facile à comprendre est le salon des THQI, il y traine des gens qui ont encore quelque chose à prouver, quelques errances existentielles qui tournent en boucle, mais globalement c'est la partie la moins prise de tête de toutes, c'est là que j'ai trouvé le vocabulaire le plus simple et les idées les plus clairement exprimées, sans fioriture, sans esbroufe, on sent qu'ils veulent juste comprendre, simplifier le plus possible pour comprendre, et se comprendre.
J'ai jamais osé m'inscrire sur ce salon, mais je crois que si je le faisais c'est surement l'endroit où je me sentirais incité à me sortir les doigts du cul et à dégainer du modeste. Sincère. Vaut mieux du bas de gamme qui sonne juste que de la frime qui pue le fake.
J'adore ces conneries.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Marcel Moreau a écrit:Rire.
Some else !!!
Tu ne trouves pas que les paillardes des Charlots restent ce qu'ils ont fait de mieux ?
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Si. Même si là c en play-back.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Grâce aux turbulences dans la hiérarchie de ZC, j'ai trouvé sur le fil d'eXi ce petit bijou.
J'ai passé mon après-midi à me régaler de ses concerts, sous le charme du génie.
Je trouve que c'est une des plus grandes joies dans la vie, sentir que l'on est sensible aux belles choses.
C'est bien ce que je pensais, ce n'est pas Numero6 qui n'aime pas la musique de djeuns, c'est la musique de djeuns qui n'aime pas Numero6.
J'ai passé mon après-midi à me régaler de ses concerts, sous le charme du génie.
Je trouve que c'est une des plus grandes joies dans la vie, sentir que l'on est sensible aux belles choses.
C'est bien ce que je pensais, ce n'est pas Numero6 qui n'aime pas la musique de djeuns, c'est la musique de djeuns qui n'aime pas Numero6.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Tu oublies Orelsan et la Saint Valentin comme chanson.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Je sais pas. J'ai suivi la musique de djeuns jusqu'à récemment. Et m'apercevant que dans un style donné tout le monde a le même son, j'ai progressivement commencé un pèlerinage sans nostalgie, dans un état d'esprit fouisseur pour exhumer des raretés des eventies principalement (il faut dire que j'ai une enfance à refaire.) Là, il n'y avait pas ce son digital hyperprécis et complètement frigide.
Chaque style est reconnaissable, mais personne n'a le même son. Sûrement aussi parce que je n'en n'ai plus rien à cirer de paraître branchouille. Dire qu'une musique est nulle parce qu'elle est vieille, c'est dire de Mozart que c'est un grosse bouse. En fait il y a eu dans ces années là un vent de folie créatrice qui a soufflé et qui depuis, récupéré par les dominants (les majors) est devenu une sorte de produit sonore léché et absolument stérile, abiotique. Le problème c'est que quand on est élevé à ce lait là, forcément le goût est déformé. Parole de papy. Joplin avait pas besoin de montrer son cul pour chanter, ou de se couvrir de steacks, elle chantait et pan, tout s'écroulait autour. Il y a des choses à sauver de l'actuelle apocalypse commerciale.
Sinon pour les THQI, leur plus c'est le bon sens. Très difficile à définir. Une adhésion au réel qui donne de l'épaisseur aux propos. Les envolées lyriques sont trompeuses quoi que séduisantes, et les pures spéculations intellectuelles sont vides. L'adéquation au réel: c'est essentiel.
Chaque style est reconnaissable, mais personne n'a le même son. Sûrement aussi parce que je n'en n'ai plus rien à cirer de paraître branchouille. Dire qu'une musique est nulle parce qu'elle est vieille, c'est dire de Mozart que c'est un grosse bouse. En fait il y a eu dans ces années là un vent de folie créatrice qui a soufflé et qui depuis, récupéré par les dominants (les majors) est devenu une sorte de produit sonore léché et absolument stérile, abiotique. Le problème c'est que quand on est élevé à ce lait là, forcément le goût est déformé. Parole de papy. Joplin avait pas besoin de montrer son cul pour chanter, ou de se couvrir de steacks, elle chantait et pan, tout s'écroulait autour. Il y a des choses à sauver de l'actuelle apocalypse commerciale.
Sinon pour les THQI, leur plus c'est le bon sens. Très difficile à définir. Une adhésion au réel qui donne de l'épaisseur aux propos. Les envolées lyriques sont trompeuses quoi que séduisantes, et les pures spéculations intellectuelles sont vides. L'adéquation au réel: c'est essentiel.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Parole de papy. Joplin avait pas besoin de montrer son cul pour chanter, ou de se couvrir de steacks, elle chantait et pan, tout s'écroulait autour.
J'ai pris connaissance en silence de ta liste des musiques des années soixante-dix. La musique, c'est un gros complexe chez moi, autant je percute assez vite pour l'écrit et tout ce qui est graphique, autant mon univers en musique se réduit à j'aime/j'aime pas. J'évite de m'exprimer sur ce sujet.
Je n'ai jamais été sensible à la voix de Joplin, trop de douleur perçue, mais je respecte l'artiste, son Summertime envoie du lourd.
Je m'étais essayé à me concentrer sur la voix de certaines stars interplanétaires, en oubliant la musique. C'est affligeant. Lady Gaga, nulle, Shakira, nulle, Madonna, idem.
Reste le spectacle, les arrangements, la chair offerte ou plutôt vendue. J'ai du mal à me laisser aller.
J'ai souvenir du Band Aid for Africa à Wembley, la prestation de Madonna encore décorée de ses colifichets religieux, à se trémousser maladroitement avec un tambourin à la main, à gesticuler pour entrainer le public. Une bateleuse médiocre armée de sa seule volonté de devenir célèbre. Médiocre.
Ce qui ne m'a pas empêché de danser en boite sur Like a Virgin, ça le fait plutôt bien. Mais je préfère mille fois She's got legs.
Mes capacités de discernement sont médiocres dans le domaine musical. C'est pourquoi je suis agréablement surpris quand je percute immédiatement sur de la bonne musique, ça m'étonne. J'ai bloqué sur le premier Import de Bjork, ce n'était pourtant pas très accessible, elle avait fait plus populaire avec les Sugar Cube. J'ai flashé sur Motorhead et la reprise de Enter Sandman, à l'occasion de la mort de Lemmy. Mais c'est rare, ça ne m'arrive pas souvent.
Quand à la production française récente chère à Monsieur Moreau, genre Sexy Sushi, il faudra que j'essaye de l'écouter en prenant de la MDMA, parce que sinon pour moi c'est du miaulement de chat neurasthénique la queue coincée dans la porte, avec une posture défiante affligeante, du sexe sans charme et en plus il y a bien longtemps que les chanteurs ont renoncé à rendre intelligible leurs textes. Je laisse ça aux jeunes.
Je ne suis pas très bon en anglais, mais je me prends un coup de vieux quand je constate que je comprends mieux les paroles de Fly me to the moon que celles de la production française actuelle.
Je crois deviner ce que tu désignes par cette musique analogique sans âme, samplée indéfiniment, avec toujours les mêmes accords, les mêmes arrangements, qui caresse l'oreille sans aller plus loin. Mais honnêtement, il s'agit là de subtilités qui m'échappent, un ami bassiste s'énerve chaque fois qu'il me demande d'apprécier la ligne mélodique de la basse, j'ai beau faire tous mes efforts, je n'arrive pas à la distinguer du reste de la musique.
Par contre je suis capable de comparer deux solos, la délicatesse du toucher de Cliff Burton comparé à l'efficacité moins subtile d'un Tujillo, qui n'est pourtant pas un manche.
Mais à part ça, on peut m'envoyer n'importe quelle bouze je fais pas la différence. C'est pour ça que je suis surpris quand une musique de qualité me séduit dans l'instant.
Sinon pour les THQI, leur plus c'est le bon sens. Très difficile à définir. Une adhésion au réel qui donne de l'épaisseur aux propos.
Je te suis. C'est l'impression qu'ils me donnent. Ils sont capables de prouesses et semblent se concentrer sur le B-A=BA. Ce sont les derniers à apprécier ce qui est compliqué, pour eux cela veut dire que c'est inabouti. Je trouve que c'est un peu aussi leur défaut, une fois qu'ils ont perçu tout ce qui sous-tendait ma parole, ils ne m'écoutent plus, pour eux ce n'est plus que du bruit parasite, je ne fais plus que diluer, et si ce n'est pas drôle, ils zappent.
Une adhésion au réel, la formule me plait.
J'ai l'impression qu'ils réussissent à capter le réel, une sorte de tronc commun qu'ils partagent. Leur compagnie n'est pas toujours agréable car ils savent tout de suite si ce que je dis ne respecte pas ce tronc commun, je vois leur attention flotter immédiatement, comme s'ils avaient besoin d'une stimulation plus pertinente.
Je préfère les rencontrer un par un, j'en apprends énormément et j'arrive à capter leur attention. Quand ils sont plusieurs j'ai l'impression d'être le filet dans une partie de tennis.
Pour aller aussi vite je pense qu'ils s'appuient sur des trucs simples, bon sens, réel, et qu'ils sautent de l'un à l'autre sans que j'ai le temps de repérer leurs bases. Je ne comprends pas bien le truc, j'ai essayé de faire comme eux, en fait je crois qu'il ne faut pas réfléchir, ça va trop vite, faut se mettre dans le courant et se laisser porter. Je crois que c'est comme pour le morse, à partir d'un certain nombre de mots à la minute, il est impossible de distinguer chaque lettre, il devient nécessaire de s'en tenir à la musicalité du morse. Une pause pour saisir une lettre et c'est foutu.
Une conversation c'est pareil, si je cherche à comprendre chacune de leur phrase, c'est foutu, je dois suivre le courant, glisser sans réfléchir d'une réflexion à l'autre.
De temps en temps j'ai le droit à un petit plaisir quand j'en rencontre un pour la première fois. Il part à sa vitesse habituelle, stimulé par le groupe, il me parle, il me parle, et puis, à un moment je vois ce drôle de truc dans son regard, il perçoit quelque chose d'inhabituel pour lui, il fait une pause, et il me demande « mais tu comprends ce que je dis ? ». Ça j'aime bien.
J'en suis arrivé à la conclusion que je parle pas le THQI mais que je comprends le THQI, un peu comme l'anglais.
Avec eux j'ai toujours l'impression de courir. Ils ne font pas écho à ce que je viens de dire, ils ne contrent pas, ils ne discutent pas, ils enchainent immédiatement sur autre chose, et il ne faut surtout pas revenir à ton point de départ, parce que sinon tu les emmerdes, ils sont déjà plus loin, ils n'ont pas du tout envie de revenir au point de départ. Ou alors deux heures plus tard.
Quand je leur lâche une idée c'est comme si je lâchais un lapin qu'ils se mettent à poursuivre, ils n'en ont absolument rien à foutre de savoir où était le lapin quelques secondes avant, ça ne sert plus à rien, c'est du passé.
Moi qui passe mon temps à stabiliser mes fondations quand je réfléchis, avec eux c'est même pas la peine d'essayer.
Mais ce que je préfère dans tout ça, c'est le débriefing. Après une conversation de haute volée, avec des argumentations qui partent dans tous les sens, sans respect de la moindre chronologie, sans distinction d'âge ou de sexe, astrologie, résistante des matériaux, traduction du talmud, le sujet de Une du Parisien Libéré, ça n'arrête pas, je suis obligé de faire des pauses, de rêvasser pour me reposer les neurones, je surchauffe. Une fois j'ai du me réfugier dans l'église la plus proche tellement je sentais que ma tête allait exploser, le moindre bruit me détruisait le frontal. J'ai la chance de trouver dans les églises, les cloitres, les lieux de culte, un apaisement de l'esprit exceptionnel, quelques minutes me suffisent pour redevenir serein.
Et quand je me retrouve seul avec l'un d'entre eux et qu'il me demande ce que j'ai pensé de tout ça, je lui donne ma conclusion :
- A mon avis, il a envie de se la faire.
Je le vois faire une moue approbatrice, et il ajoute :
- Mouais, je suis d'accord, j'ai eu la même impression.
Et alors là je me sens super intelligent, je sais que j'ai capté l'essentiel.
Ou alors ils s'adaptent, ils savent qu'il ne faut pas trop compter sur moi pour le talmud, donc quand ils me posent une question, je suppose qu'ils tapent dans mon registre. J'ai l'impression qu'ils cherchent à savoir si ils sont bien restés adhérents au réel, s'ils ont bien capté les choses, je leur sers de niveau à bulle en quelque sorte.
Ce qui est marrant c'est la valeur qu'ils accordent aux conclusions des simples. Si le simplet a vu la même chose qu'eux, c'est bon, ils sont dans le domaine du bon sens, du réel. Si le simplet part dans une autre direction, je les sens perplexes, ils doutent de leurs conclusions.
Ce qu'ils n'aiment pas du tout c'est le demi-surdoué, qui n'a pas leur intelligence et qui a perdu tout bon sens. Celui-là ne leur sert à peu près à rien.
Ils sont stimulants, mais alors à petites doses, sinon je me transforme en Asperger, une heure de récupération pour une heure de discussion.
J'ai pris connaissance en silence de ta liste des musiques des années soixante-dix. La musique, c'est un gros complexe chez moi, autant je percute assez vite pour l'écrit et tout ce qui est graphique, autant mon univers en musique se réduit à j'aime/j'aime pas. J'évite de m'exprimer sur ce sujet.
Je n'ai jamais été sensible à la voix de Joplin, trop de douleur perçue, mais je respecte l'artiste, son Summertime envoie du lourd.
Je m'étais essayé à me concentrer sur la voix de certaines stars interplanétaires, en oubliant la musique. C'est affligeant. Lady Gaga, nulle, Shakira, nulle, Madonna, idem.
Reste le spectacle, les arrangements, la chair offerte ou plutôt vendue. J'ai du mal à me laisser aller.
J'ai souvenir du Band Aid for Africa à Wembley, la prestation de Madonna encore décorée de ses colifichets religieux, à se trémousser maladroitement avec un tambourin à la main, à gesticuler pour entrainer le public. Une bateleuse médiocre armée de sa seule volonté de devenir célèbre. Médiocre.
Ce qui ne m'a pas empêché de danser en boite sur Like a Virgin, ça le fait plutôt bien. Mais je préfère mille fois She's got legs.
Mes capacités de discernement sont médiocres dans le domaine musical. C'est pourquoi je suis agréablement surpris quand je percute immédiatement sur de la bonne musique, ça m'étonne. J'ai bloqué sur le premier Import de Bjork, ce n'était pourtant pas très accessible, elle avait fait plus populaire avec les Sugar Cube. J'ai flashé sur Motorhead et la reprise de Enter Sandman, à l'occasion de la mort de Lemmy. Mais c'est rare, ça ne m'arrive pas souvent.
Quand à la production française récente chère à Monsieur Moreau, genre Sexy Sushi, il faudra que j'essaye de l'écouter en prenant de la MDMA, parce que sinon pour moi c'est du miaulement de chat neurasthénique la queue coincée dans la porte, avec une posture défiante affligeante, du sexe sans charme et en plus il y a bien longtemps que les chanteurs ont renoncé à rendre intelligible leurs textes. Je laisse ça aux jeunes.
Je ne suis pas très bon en anglais, mais je me prends un coup de vieux quand je constate que je comprends mieux les paroles de Fly me to the moon que celles de la production française actuelle.
Je crois deviner ce que tu désignes par cette musique analogique sans âme, samplée indéfiniment, avec toujours les mêmes accords, les mêmes arrangements, qui caresse l'oreille sans aller plus loin. Mais honnêtement, il s'agit là de subtilités qui m'échappent, un ami bassiste s'énerve chaque fois qu'il me demande d'apprécier la ligne mélodique de la basse, j'ai beau faire tous mes efforts, je n'arrive pas à la distinguer du reste de la musique.
Par contre je suis capable de comparer deux solos, la délicatesse du toucher de Cliff Burton comparé à l'efficacité moins subtile d'un Tujillo, qui n'est pourtant pas un manche.
Mais à part ça, on peut m'envoyer n'importe quelle bouze je fais pas la différence. C'est pour ça que je suis surpris quand une musique de qualité me séduit dans l'instant.
Sinon pour les THQI, leur plus c'est le bon sens. Très difficile à définir. Une adhésion au réel qui donne de l'épaisseur aux propos.
Je te suis. C'est l'impression qu'ils me donnent. Ils sont capables de prouesses et semblent se concentrer sur le B-A=BA. Ce sont les derniers à apprécier ce qui est compliqué, pour eux cela veut dire que c'est inabouti. Je trouve que c'est un peu aussi leur défaut, une fois qu'ils ont perçu tout ce qui sous-tendait ma parole, ils ne m'écoutent plus, pour eux ce n'est plus que du bruit parasite, je ne fais plus que diluer, et si ce n'est pas drôle, ils zappent.
Une adhésion au réel, la formule me plait.
J'ai l'impression qu'ils réussissent à capter le réel, une sorte de tronc commun qu'ils partagent. Leur compagnie n'est pas toujours agréable car ils savent tout de suite si ce que je dis ne respecte pas ce tronc commun, je vois leur attention flotter immédiatement, comme s'ils avaient besoin d'une stimulation plus pertinente.
Je préfère les rencontrer un par un, j'en apprends énormément et j'arrive à capter leur attention. Quand ils sont plusieurs j'ai l'impression d'être le filet dans une partie de tennis.
Pour aller aussi vite je pense qu'ils s'appuient sur des trucs simples, bon sens, réel, et qu'ils sautent de l'un à l'autre sans que j'ai le temps de repérer leurs bases. Je ne comprends pas bien le truc, j'ai essayé de faire comme eux, en fait je crois qu'il ne faut pas réfléchir, ça va trop vite, faut se mettre dans le courant et se laisser porter. Je crois que c'est comme pour le morse, à partir d'un certain nombre de mots à la minute, il est impossible de distinguer chaque lettre, il devient nécessaire de s'en tenir à la musicalité du morse. Une pause pour saisir une lettre et c'est foutu.
Une conversation c'est pareil, si je cherche à comprendre chacune de leur phrase, c'est foutu, je dois suivre le courant, glisser sans réfléchir d'une réflexion à l'autre.
De temps en temps j'ai le droit à un petit plaisir quand j'en rencontre un pour la première fois. Il part à sa vitesse habituelle, stimulé par le groupe, il me parle, il me parle, et puis, à un moment je vois ce drôle de truc dans son regard, il perçoit quelque chose d'inhabituel pour lui, il fait une pause, et il me demande « mais tu comprends ce que je dis ? ». Ça j'aime bien.
J'en suis arrivé à la conclusion que je parle pas le THQI mais que je comprends le THQI, un peu comme l'anglais.
Avec eux j'ai toujours l'impression de courir. Ils ne font pas écho à ce que je viens de dire, ils ne contrent pas, ils ne discutent pas, ils enchainent immédiatement sur autre chose, et il ne faut surtout pas revenir à ton point de départ, parce que sinon tu les emmerdes, ils sont déjà plus loin, ils n'ont pas du tout envie de revenir au point de départ. Ou alors deux heures plus tard.
Quand je leur lâche une idée c'est comme si je lâchais un lapin qu'ils se mettent à poursuivre, ils n'en ont absolument rien à foutre de savoir où était le lapin quelques secondes avant, ça ne sert plus à rien, c'est du passé.
Moi qui passe mon temps à stabiliser mes fondations quand je réfléchis, avec eux c'est même pas la peine d'essayer.
Mais ce que je préfère dans tout ça, c'est le débriefing. Après une conversation de haute volée, avec des argumentations qui partent dans tous les sens, sans respect de la moindre chronologie, sans distinction d'âge ou de sexe, astrologie, résistante des matériaux, traduction du talmud, le sujet de Une du Parisien Libéré, ça n'arrête pas, je suis obligé de faire des pauses, de rêvasser pour me reposer les neurones, je surchauffe. Une fois j'ai du me réfugier dans l'église la plus proche tellement je sentais que ma tête allait exploser, le moindre bruit me détruisait le frontal. J'ai la chance de trouver dans les églises, les cloitres, les lieux de culte, un apaisement de l'esprit exceptionnel, quelques minutes me suffisent pour redevenir serein.
Et quand je me retrouve seul avec l'un d'entre eux et qu'il me demande ce que j'ai pensé de tout ça, je lui donne ma conclusion :
- A mon avis, il a envie de se la faire.
Je le vois faire une moue approbatrice, et il ajoute :
- Mouais, je suis d'accord, j'ai eu la même impression.
Et alors là je me sens super intelligent, je sais que j'ai capté l'essentiel.
Ou alors ils s'adaptent, ils savent qu'il ne faut pas trop compter sur moi pour le talmud, donc quand ils me posent une question, je suppose qu'ils tapent dans mon registre. J'ai l'impression qu'ils cherchent à savoir si ils sont bien restés adhérents au réel, s'ils ont bien capté les choses, je leur sers de niveau à bulle en quelque sorte.
Ce qui est marrant c'est la valeur qu'ils accordent aux conclusions des simples. Si le simplet a vu la même chose qu'eux, c'est bon, ils sont dans le domaine du bon sens, du réel. Si le simplet part dans une autre direction, je les sens perplexes, ils doutent de leurs conclusions.
Ce qu'ils n'aiment pas du tout c'est le demi-surdoué, qui n'a pas leur intelligence et qui a perdu tout bon sens. Celui-là ne leur sert à peu près à rien.
Ils sont stimulants, mais alors à petites doses, sinon je me transforme en Asperger, une heure de récupération pour une heure de discussion.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
wahahahaha ça y est t'as tout compris !!!
- aller hop, au suivant:
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ah et avant que je ré-oublie : benaise également que tu découvres que la paix du slip, c'est le pied !
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Tu innoves Patate, avant on me supposait pédé.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Quand à la production française récente chère à Monsieur Moreau, genre Sexy Sushi, il faudra que j'essaye de l'écouter en prenant de la MDMA, parce que sinon pour moi c'est du miaulement de chat neurasthénique la queue coincée dans la porte, avec une posture défiante affligeante, du sexe sans charme et en plus il y a bien longtemps que les chanteurs ont renoncé à rendre intelligible leurs textes. Je laisse ça aux jeunes.
Je ne suis pas très bon en anglais, mais je me prends un coup de vieux quand je constate que je comprends mieux les paroles de Fly me to the moon que celles de la production française actuelle.
Je crois deviner ce que tu désignes par cette musique analogique sans âme, samplée indéfiniment, avec toujours les mêmes accords, les mêmes arrangements, qui caresse l'oreille sans aller plus loin. Mais honnêtement, il s'agit là de subtilités qui m'échappent, un ami bassiste s'énerve chaque fois qu'il me demande d'apprécier la ligne mélodique de la basse, j'ai beau faire tous mes efforts, je n'arrive pas à la distinguer du reste de la musique.
Par contre je suis capable de comparer deux solos, la délicatesse du toucher de Cliff Burton comparé à l'efficacité moins subtile d'un Tujillo, qui n'est pourtant pas un manche.
Mais à part ça, on peut m'envoyer n'importe quelle bouze je fais pas la différence. C'est pour ça que je suis surpris quand une musique de qualité me séduit dans l'instant.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
aaaaaaaaaaaaaaaaaah la saloooooooooooooooooope !! non seulement elle me pique mon nom de scène mais EN PLUS elle chante comme une PATATE !!
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
"On est jamais mieux servi que par soi même"
C'est plutôt cette phrase que m'inspire ta signature
C'est plutôt cette phrase que m'inspire ta signature
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Parole de papy. Joplin avait pas besoin de montrer son cul pour chanter, ou de se couvrir de steacks, elle chantait et pan, tout s'écroulait autour.
Quand je te lis en diagonale, Joplin devient Jospin. Après je m'étonne de rien piper !
Quand je te lis en diagonale, Joplin devient Jospin. Après je m'étonne de rien piper !
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
La diagonale des fous...
Il porte bien son nom ce grand Raid de la réunion !
Il porte bien son nom ce grand Raid de la réunion !
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Les enfants, c'est l'heure de la tartine. Le temps de la mise en forme, allez vous laver les mains.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
'C.Z.- Messages : 2910
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 43
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Sigmund, ferme ta gueule, à tout jamais.
J'ai deux atouts dans la vie, un, je suis intelligent, deux, je suis con. Je crois que c'est de famille, ils sont tous comme ça chez moi.
La connerie n'est pas si facile que ça à définir. Je la ressentais comme une résistance acharnée, un refus de se soumettre à la logique quand elle ne leur convenait pas. La logique n'était pas cohérente avec leur manière de voir la vie, avec ce qu'ils savaient de la vie. Donc la logique leur paraissait fausse. Ils ne savaient pas pourquoi mais ils savaient qu'elle était fausse.
J'aurais bien aimé qu'ils m'aident à comprendre, qu'ils prennent la peine de me faire sentir la faille dans mon raisonnement logique, mais ouichtre, tout ce qui sortait de la bouche des immigrés de la famille (ceux qui ne disposaient pas de la double motorisation congénitale intelligence/connerie), c'était : « tu nous prends pour des cons, c'est ça ? ».
Pourquoi cette question ? Bien sur que je les prenais pour des cons, en fait non, ils étaient cons. Ce n'était pas la question. C'est un peu le problème d'avoir des cul-terreux pour parents, impossible de penser une seule seconde qu'ils sont plus malins que la moyenne, pour moi on naviguait dans le bas de gamme, pas de bouquin, pas de philosophe, jamais d'aphorisme, jamais de mots compliqués, sauf à la télé.
Sur cette base minimaliste, il m'était très difficile de ne pas remarquer ceux qui n'assuraient pas ce minimum syndical. Donc oui, les immigrés étaient sacrément cons, il fallait en tenir une sacrée couche pour ne pas comprendre nos embryons de pensée.
Je pensais qu'ils faisaient partie de l'élite de la connerie, du très haut de gamme.
Donc oui, qu'ils soient totalement et absolument cons ne faisaient aucun doute, ce n'était vraiment pas la question.
Ma question à moi c'était la performance. Sérieux, pour atteindre ce niveau de connerie il faut y consacrer une vie, on ne peut y arriver comme ça, sans effort. Je les enviais. Là, je suis très sérieux, je ne plaisante pas du tout, je les enviais.
Je vivais dans un monde doublement élitiste. D'un coté les gens du dehors, les écrivains, les scientifiques, l'élite de l'intelligence. D'un autre coté les immigrés de la famille, capables de manier avec dextérité cette arme redoutable que l'on baptise la connerie. Cette élite capable de te découper en tranches avec leur puissance de feu.
Dans mes rêves de gloire les plus fous je m'évertuais à acquérir les qualités de ces deux élites. Je ne plaisante pas, clouer le bec de quelqu'un avec l'argument le plus crétin de la terre, je rêvais de disposer de cette capacité. J'en rêve encore. Si on y réfléchit bien, c'est très puissant la connerie.
Donc j'ai lu Freud.
Marxisme, féminisme et psychanalyse constituaient les piliers de la religion de ma folle jeunesse. A eux trois, ils édictaient tous les dogmes et les injonctions autoritaires de mon époque. La religion traditionnelle avait mis genou à terre depuis déjà bien longtemps, les curés ne représentaient plus rien qui mérita une opposition, on était déjà dans la dérision. Le curé n'était plus qu'une image d’Épinal entre le clodo et le sportif du dimanche. Il faut quand même sacrément avoir besoin d'ennemis à affronter pour penser qu'aujourd'hui les curés puissent être une menace pour qui que ce soit. Ce qu'ils disent tout le monde s'en fout, à part quelques irréductibles gaulois et quelques bigotes arthrosiques qui n'ont plus que le curé à emmerder de leurs jérémiades acariâtres.
J'ai donc lu Freud, plusieurs de ses livres.
Mon intelligence me permettait de suivre à peu près. Remarquez bien, ce n'est pas trop compliqué, vous enlevez les interminables digressions, les délayages infinis, et avec deux ou trois chapitres vous arrivez à reconstituer au moins une pensée qui tienne la route. Après, ça roule, de toute façon il part de trois ou quatre concepts au maximum sur lesquels il brode indéfiniment. J'aime bien cette écriture, j'aime bien capter les concepts et vérifier que je les ai bien captés, de bien les retrouver à chaque fois, de les voir se répéter, encore et encore.
Parce que né chez les culs-terreux, l'intelligence je ne cernais pas bien le concept, je pensais qu'il me fallait en découvrir la dynamique spécifique, comme on doit apprendre les bonnes manières quand on va chez les rupins.
Donc, j'ai tout lu Freud.
Et j'étais bien obligé d'admettre que ma connerie d'origine me coupait de la grande intelligence. Je bloquais sévère sur les actes manqués et les lapsus révélateurs, ça voulait pas rentrer. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Je vous explique.
Moi je trouve que pondre un raisonnement logique, c'est hyper ultra difficile, ça ne se fait pas comme ça, il y a plein de données qui m'échappent, plein de points de vue que je ne connais même pas. Il me suffisait de voir comment je ramais à l'école pour pondre un truc qui se tienne, pour ne jamais avoir eu, une seule seconde, l'idée que la logique c'est automatique.
Dans mon monde à moi, réfléchir c'est beaucoup d'effort et d'échecs successifs avant de pondre quelque chose de valable.
Trouver les mots, c'est pareil, y en a un paquet, va savoir lequel est le bon. Quand je voulais demander un truc, je savais que j'allais devoir en balancer plusieurs à mes parents avant de tomber sur le bon. Une réalité, un mot. Des réalités j'en avais plein la tête, je n'avais pas toujours à ma disposition le mot qui va bien, je pensais surtout que j'avais plein de trucs dans la tête qui n'avaient pas de traduction en mots. Parfois je tentais ma chance, je balançais ce que j'avais sous la main, j'attendais pour voir si la réaction en face était adaptée.
Souvent non. Bon, ben, je laisse tomber, ça doit encore être une connerie.
Je faisais le tri, dans ce que j'avais dans la tête, quoi c'est du bruit parasite, quoi c'est du sérieux.
En plus je suis assez maladroit, je m'emplafonne les panneaux de signalisation, je suis toujours dans la lune. Des actes, j'en manque du matin au soir.
Avec Freud, c'est le paradis sur terre, un cerveau en action est fait pour bien fonctionner à tous les coups. Il commençait à me vexer sévère le Viennois, mon cerveau à moi, ce bâtard, si je ne lui imposais pas le parcours du combattant, il avait franchement tendance à sortir de la petite bière.
Alors le principe selon lequel un cerveau est fait pour cracher le feu d'origine, non, ça, je ne pouvais pas. Toutes les enculades baroques qu'ils utilisaient pour expliquer le pourquoi du comment le cerveau faisait des conneries de temps en temps, me plongeaient dans l'hostile, pire, le doute, je pigeais pas, putain de merde, je pigeais pas, nul, trop nul, cul-terreux à vie.
J'ai essayé de bâtir dans ma tête le concept qui me manquait, le cerveau performant par naissance. Sans ce concept de base, je ne pouvais pas apprécier les analyses de ses défauts, de ses actes manqués, de ses faiblesses, et de toute la symbolique œdipienne derrière. J'ai essayé de penser le cerveau comme un moteur automobile, qui marche bien à la livraison et qui tombe en panne parfois. J'y arrivais à peu près pour la plupart des conneries de la psychanalyse, mais je butais sévère sur les actes manqués et les lapsus. Je ne doutais pas du dogme à l'époque, je m'énervais de me sentir le couillon de base.
J'ai laissé tomber à cause de mes petits camarades de l'époque. Chaque fois qu'ils n'étaient pas foutus de faire ce qui m'avait demandé beaucoup d'efforts, j'avais droit au sourire complice de l'initié. Celui du type qui explore son âme, qui cherche les causes de son acte manqué, qui n'est pas dupe, qui sait chercher dans son passé, dans son astiquage de nouille, dans son rapport intime avec le trou de balle de sa maman, le pourquoi du comment il joue comme une patate à la guitare. Acte manqué.
Significatif. Il fallait toujours ajouter significatif. Comme pour les lapsus.
J'ai définitivement craqué le jour où un de ces enfants de la génération Mitterrand s'est caressé le mamelon devant moi, il explorait sa féminité me disait-il. Je le trouvais surtout absolument ridicule. J'avais atteint mon point de non-retour, c'était trop, ma connerie congénitale ruait dans les brancards.
Je vous explique. J'adore me gratter le cul. Quand je me gratte le cul, je n'ai pas besoin de m'y forcer, c'est trop bon. Je n'ai jamais éprouvé le besoin d'expliquer à qui que ce soit pourquoi j'aimais me gratter le cul. J'aurais plutôt tendance à faire de la rétention d'information à ce sujet.
Alors pourquoi ce crétin s'imposait-il l'exploration d'un geste qui ne lui procurait aucune satisfaction ? parce que c'est une zone érogène chez les femmes ? pour explorer la part féminine en lui ? Mais sinon, t'aime ou t'aime pas ?
Faut pas me prendre pour un con, j'ai du stock, mais évitez de m'en faire la remarque.
Le plaisir sur son visage était aussi sincère que les cris de joie des actrices pornos. A ce niveau, ce n'était plus du fake, c'était du théâtre d'ombres.
Je suis tolérant. Je respecte la différence. Je peux comprendre que tout le monde n'aime pas se gratter le cul. Vous ne savez pas ce que vous ratez, mais je respecte.
Mais ce que je ne comprendrais jamais c'est celui qui se gratte le cul pour faire comme tout le monde, sans y trouver aucun plaisir. Alors que c'est quand même vulgaire ce geste.
C'est ce détail qui m'a explosé la tête. Qu'un philosophe de profession soit aussi soucieux de faire comme tout le monde, je n'en revenais pas. Mes fantasmes sur la Grande Intelligence de l'Extérieur perdaient de leur superbe.
Et si par hasard, tout le reste n'était pas aussi le témoin de la même tendance ? Le besoin de faire comme tout le monde. De penser comme tout le monde. De croire aux lendemains qui chantent d'un socialisme triomphant, de survaloriser l'univers féminin et de penser qui si ta tête a bobo, c'est parce qu'un jour, tu t'en souviens pas mais ça c'est forcément produit, c'est comme ça, c'est dans le dogme, tu as surpris tes parents en train d'exécuter la brouette tonkinoise un dimanche après-midi.
La scène primitive ils appelaient ça les nouveaux curés.
A l'époque je n'étais pas outillé pour critiquer le dogme, je pigeais pas bien tout mais j'avais des excuses, à la maison le niveau n'était pas terrible, je faisais beaucoup mieux que mes bouseux, c'était déjà suffisamment valorisant.
A l'époque je ne pouvais pas mettre en doute le dogme. Je me contentais de penser que les adeptes interprétaient mal la doctrine. Qu'explorer la part féminine en soi était plus subtil que de se tripoter le nichon pour espérer l'orgasme.
Il n'empêche, un énorme doute a commencé à germer dans mon esprit à partir de ce moment-là. Ils font semblant. J'aimerais bien comprendre pourquoi, je ne voyais pas l'intérêt de se tripoter le mamelon sans plaisir aucun, je ne voyais pas pourquoi ils jouaient à la féminité.
Alors j'ai regardé plus attentivement. Et oui, dans le domaine de la pensée, là aussi, ils faisaient semblant.
Immédiatement, j'ai voulu faire pareil. Si tout le monde le fait, il doit bien y avoir une raison.
Impossible, me tripoter le nichon devant tout le monde, où penser que le communisme apporterait le bonheur sur terre, trop c'est trop, je cherche toujours à faire le malin, mais c'était au-delà de mes ressources.
J'ai sorti mon joker : je suis con. Tu peux m'expliquer ce que tu veux, rien de ce que tu me dis ne correspond à ce que je vois autour de moi, à ce que je ressens. Comme à la maison. Mais ne t'inquiète pas, je sais que c'est toi qui a raison, je trouve admirable ta démarche d'accepter ta part féminine, mais tu sais, je viens de chez les ploucs, ça me dépasse tout ça. Cheu nous, même les femelles ne se tripotent pas le nichon, c'est pour te dire. Z'êtes des gars vachement raffinés à la ville.
Je vous explique. Quand t'es taillé comme un docker, ou bien tu as une part féminine en toi, et si tu aimes te tripoter les nichons, pas d'hésitation, fonce, ou bien ta part féminine est minime, et tu fais pas le con à vouloir te prendre pour une danseuse de chez Michou. Mais à quoi ils jouent ces cons ?
Tout à fait personnellement moi-même, de la part féminine j'ai du stock qui m'encombre. Me suis jamais tripoté la mamelle j'ai horreur de ça, le moindre frottement à ce niveau m'agace au plus haut point. Mais pour le reste, j'ai de la marge, mes jouets c'étaient des jouets de gonzesse, de la poupée au modèle de vélo, mes gestes je vous en parle pas, j'adorais coudre, tricoter, tout ça, tout ça.
Un garçon câblé comme une fille, ce n'est pas très vendeur dans l'ensemble, ni auprès des parents, et surtout pas à l'école.
Quand un petit garçon se plaint en gueulant, on le respecte, on le console, on encaisse sa rage, on s'inquiète pour lui, on le calme. Quand je manifestais la même plainte à ma manière de chouineuse, on se foutait de ma gueule, je n'avais droit à aucune tolérance. Si je chouinais c'était parce que je me laissais aller à LA complaisance coupable : faire comme une fille. Donc, ce n'était pas grave. Coooonnnnaaaaards.
A l'époque, plus tu avais une forte part féminine, plus tu mangeais grave. Ça endurcit, je vous le garantis. J'ai appris à ne plus chouiner.
Et donc, je n'avais plus aucun mode d'expression pour signaler quand je souffrais. Parfois la détresse m'étouffait, les larmes étaient prêtes à jaillir, mais je gardais tout, pas question de faire comme une fille. Gueuler, j'évitais aussi. Je ne voulais pas m'en prendre une. Lâche, déjà.
Alors quand j'ai vu ce crétin de professeur de philosophie se tripoter le nibard pour partir à la recherche de sa part féminine, ça m'a fait un gros choc dans la tête. Ils cherchent les coups ?
Non, mon gars, t'explore rien du tout, abruti, tu fais ton cake, tu suis le courant de ton époque, tu te la pètes avec des idées à la con, et surtout, surtout, tu es la preuve vivante que le discours que tu soutiens ne tient pas la distance. Le gorille qui se met à l'aquarelle pour faire comme Marie Laurensin, parce que c'est la mode, parce que le féminin est tendance, j'adoooorre, ma chérie, il est meerrrveilleuux ce petit haut. Mais quel con, non mais quel con ! Viens-y donc mon gars, je t'en foutrais du féminin, tu veux du rose, en v'là, ma main dans ta face. Tu ne sais même pas de quoi tu parles.
Je vous explique. Le problème ne s'arrête jamais, personne n'entend quand je souffre. Quand tu as appris à rester stoïque quand on te poignarde le cul, les gens ne sentent pas ta douleur. J'espère les impressionner, je voudrais les impressionner, serrer les dents avec un cerveau d'une sensibilité de jeune fille, je suis très fier de mon coup, je me sens héroïque.
Ils ne voient rien. Donc ils continuent à me poignarder le cul. Quand je sens que je ne tiens plus le coup, que je vais dépasser mes limites, j'explique calmement que j'ai mal. Ils ne me croient pas. Un mec qui a mal ne dit pas « je suis désolé de restreindre ton enthousiasme, mais si tu pouvais légèrement modifier ton comportement avec moi ça m'arrangerait, je sais bien que cela n'est pas de ta faute, mais j'ai le cul relativement sensible, j'aimerais que tu limites ta gestuelle ».
Je le répète, je le signifie, j'accepte d'expliquer calmement, je me soumets à la nécessité de prouver logiquement que je souffre. Mais ça ne marche jamais. Ça m'a toujours désarçonné que l'on me demande de prouver que j'ai mal. J'ai tout essayé. Montrer ma résistance dans d'autres situations plus rudes, faire étalage des épreuves que j'ai traversé sans me plaindre, fournir des échelles comparatives de la souffrance, de ce que j'encaisse sans broncher. Rien, rien ne fonctionne. La logique ne marche pas, la preuve ne sert à rien. Mais c'est dément ce truc !
Pourquoi la personne qui me poignarde le cul ne devine ma douleur qu'une fois à moitié assommée, en sang, avec les sous-titres en plus « putain, mais t'es complètement conne ou quoi ? Recommence une seule fois, tu vas comprendre ta douleur, morue ! » ?
Alors là d'accord, là il y a preuve, OK, OK, tu souffres, désolé, je ne me rendais pas compte. Tu veux un câlin, chouchougnet, je suis désolée.
Je continue à regarder les gros cons comme une élite enviable. Mais comment font-ils pour obtenir une aussi parfaite harmonie entre leur ressenti et leur communication externe ?
Comme quand j'étais gamin, non seulement les gros cons savent communiquer, mais en plus ils ont droit à un câlin.
J'ai suivi le courant de mon époque. J'ai cherché dans la psychanalyse, la psychiatrie, la psychologie quelque chose de rationnel à me mettre sous la dent. Si leurs cerveaux fonctionnaient comme il se doit, ils ne feraient pas ce qu'ils font, j'ai porté des diagnostics d'hystérie, de manipulatrice, de déficience cognitive, de narcissisme. Et donc je me suis retrouvé à vivre au milieu de dingues, je voyais des dingues partout.
« J'ai mal ! », merde, c'est pourtant pas complexe comme concept, je ne fais pas d'erreur de syntaxe, au niveau sémantique je reste dans du solide éprouvé.
C'est ce qui m'a été le plus utile sur ce forum, découvrir que les gens ne sont pas dingues, ils sont très logiques, ils obéissent sans le savoir à des tas de logiques dont ils n'ont pas conscience.
J'ai ainsi pu me rendre compte que le concept du cerveau qui performe par nature reste encore très séduisant, qu'il constitue même la base de cette histoire de potentiel, de haut potentiel. Un cerveau peut cartonner parce qu'il était monté sévère à la naissance, comme ça, c'est congénital, quoi qu'il fasse, c'est du tout bon.
En lisant ce forum, j'ai bien compris que rien du tout en fait, sans effort le cerveau fait dire un grand nombre de trucs plats, médiocres, convenus, sans culture il ne va pas bien loin le cerveau. Ce n'est pas dit avec les mêmes mots que mon patron de bistrot, mais sa pensée est souvent plus originale que les tombereaux de platitude que je trouve sur ce forum.
Je me suis surtout attardé sur les manifestations évidentes de défaut de logique.
Avec les filles je me suis régalé, c'est LA zone expérimentale par excellence. Tu peux dérouler un argumentaire costaud, sociologique, psychologique, argumenté, le présenter sous toutes les formes, en reconstituer patiemment l'historique, il est impossible de faire renoncer certaines femmes à la rage du féminisme, au dogme de la victime soumise par les patriarches.
C'est d'autant plus intéressant que la plupart des femmes que je connais sont les premières victimes du féminisme, qui est une idéologie typiquement masculine.
Même ça, ça ne marche pas, on ne touche pas au dogme. Et pourtant elles sont super intelligentes, ce n'est pas le problème, mais leur cerveau obéit à une autre logique, une logique qui les pousse à défendre une idéologie, même si elles en souffrent.
Je peux vous dire que j'ai dépensé sans compter, j'ai cherché des théories, des équivalences historiques, j'ai comparé les comportements féminins dans l'histoire, j'ai fini par sentir comment des mécanismes féminins utiles et indispensables aux femmes de tout temps avaient été dévoyés et retournés contre elles par les hommes qui les voulaient sur la marché du travail. Pff, c'est du boulot, ça ne se fait pas comme ça, ça oblige à tenir compte de trucs qui me paraissaient impossibles.
Ne pas juger, ne pas juger, ne pas juger, pas de jugement de valeur, juste : comment ça marche ?
Si on ne m'avait pas expliqué que les filles postent sur mon fil pour attirer l'attention, j'en serais encore à tenter de comprendre le sens mystérieux de leurs interventions.
Aaahhh, c'est que ça ?
Ok, c'est bon.
Ça valait la peine : je ne vis plus entouré de dingues, je vis entouré de gens qui suivent des logiques, à leur insu ou pas, leur comportement est parfaitement rationnel. Le cerveau n'est pas une boite magique autonome, c'est le carrefour d'influences innombrables qui s'entrechoquent, et la plupart des gens ne le savent pas, beaucoup croit que leur cerveau est libre de toute influence, de tout biais cognitif.
C'est beaucoup plus facile de le constater chez les autres, et donc de l'admettre pour soi.
Depuis toujours, je viens de vous le narrer, j'avais constaté que les gens faisaient des trucs bizarres, rarement logiques, souvent sans aucune cohérence entre ce qu'ils étaient et ce qu'ils disaient. Ah, cet idiot qui se tripotait le mamelon...
Mais je m'étais trompé dans mon interprétation. Non, ils ne le font pas exprès.
Non, ça y est, ça a fini par rentrer, quand vous me sortez un truc pas logique vous ne le faites pas exprès. Vous obéissez à des tas de logiques dont vous n'avez pas conscience ou dont je n'ai pas conscience, vous obéissez tout simplement au mode de fonctionnement du cerveau.
Parfait dans certains cas, merveilleux dans bien des situations, mais qui, par nature, beugue dans certaines circonstances, il suffit de le savoir pour ne pas s'énerver.
Si le cerveau n'a pas été structuré solidement avant l'age de 20 ans, par la religion, par l'éducation, par l'adhésion à des valeurs humaines pérennes, et ben, le cerveau, comme les sales gosses dont le seul problème psychologique est de vivre dans une société et une famille sans structure, sans contrainte qui maintienne dans la bonne direction, cet abruti de cerveau pédale dans la semoule dans certains domaines, et surtout dans ceux qui touchent au bien commun. Le sale gosse narcissique, moi, moi, moi. Moi, je sais.
Une citation extraite du bouquin de Daniel Kahneman, Système 1 / Système 2 Les deux vitesses de la pensée, juif et prix Nobel, pléonasme, qui m'a vraiment rappelé ma jeunesse :
« Comme l'ont souvent souligné les historiens de la science, il arrive parfois aux universitaires d'un domaine donné de partager des assertions élémentaires sur leur discipline. Les sociologues n'y font pas exception ; ils s'appuient sur une vision de la nature humaine qui sert de toile de fond à la plupart des débats sur des comportements spécifiques, mais qui est rarement remise en question. Dans les années 1970, les sociologues partaient en gros de deux principes à propos de la nature humaine. Premièrement, les gens sont généralement rationnels, et leur pensée est normalement saine. Deuxièmement, les émotions comme la peur, l'affection et la haine expliquent la plupart des cas où les gens se départent de leur rationalité. Notre article prenait à rebours ces deux affirmations sans les aborder de front.
Nous décrivions des erreurs systématiques dans la pensée de gens normaux, et attribuions ces erreurs à la conception de la machine cognitive plutôt qu'à la corruption de la pensée par l'émotion. »
C'est exactement comme ça que je voyais le monde qui m'entourait, when I was young. Ma grosse erreur a été de penser que les gens le faisaient exprès.
Ce forum est pour moi une bénédiction. Je trouve des explications à l'inexplicable. Une de mes fidèles lectrices, bénie soit-elle, a expliqué que les mecs exprimaient immédiatement leur mécontentement. Qu'il fallait un cerveau féminin pour ruminer une frustration, et la ressortir six mois plus tard en demandant à monsieur d'aller changer une ampoule.
Et benn voilààà, quand on m'explique je comprends. Un mec qui souffre, il gueule. Sinon, c'est qu'il ne souffre pas. C'est pas qu'elle est narcissique, femme ou détraquée de l'enfance, non, elle obéit à une logique très simple, utile et évidente : un mec qui ne gueule pas ne souffre pas.
Donc maintenant, au lieu de peaufiner mon explication de texte sur le thème « j'ai un cerveau de jeune fille. Je t'explique. En fait, je suis plus sensible que la plupart des hommes, j'encaisse plus que la plupart des hommes, je suis un héros, mais j'ai quand même des limites », démarche stérile par excellence, je m'entraîne à éructer du « va me chercher une bière, connasse, et arrête de me péter les couilles ».
Pff, y a du boulot.
Quand je pense au téton de l'autre crétin... j'aurais du me douter qu'il le faisait pas exprès.
P.S. : Je tiens à vous faire remarquer que Sigmund Freud a suivi ma recommandation, il ferme sa gueule depuis 1939. Comme quoi, ça sert de gueuler.
J'ai deux atouts dans la vie, un, je suis intelligent, deux, je suis con. Je crois que c'est de famille, ils sont tous comme ça chez moi.
La connerie n'est pas si facile que ça à définir. Je la ressentais comme une résistance acharnée, un refus de se soumettre à la logique quand elle ne leur convenait pas. La logique n'était pas cohérente avec leur manière de voir la vie, avec ce qu'ils savaient de la vie. Donc la logique leur paraissait fausse. Ils ne savaient pas pourquoi mais ils savaient qu'elle était fausse.
J'aurais bien aimé qu'ils m'aident à comprendre, qu'ils prennent la peine de me faire sentir la faille dans mon raisonnement logique, mais ouichtre, tout ce qui sortait de la bouche des immigrés de la famille (ceux qui ne disposaient pas de la double motorisation congénitale intelligence/connerie), c'était : « tu nous prends pour des cons, c'est ça ? ».
Pourquoi cette question ? Bien sur que je les prenais pour des cons, en fait non, ils étaient cons. Ce n'était pas la question. C'est un peu le problème d'avoir des cul-terreux pour parents, impossible de penser une seule seconde qu'ils sont plus malins que la moyenne, pour moi on naviguait dans le bas de gamme, pas de bouquin, pas de philosophe, jamais d'aphorisme, jamais de mots compliqués, sauf à la télé.
Sur cette base minimaliste, il m'était très difficile de ne pas remarquer ceux qui n'assuraient pas ce minimum syndical. Donc oui, les immigrés étaient sacrément cons, il fallait en tenir une sacrée couche pour ne pas comprendre nos embryons de pensée.
Je pensais qu'ils faisaient partie de l'élite de la connerie, du très haut de gamme.
Donc oui, qu'ils soient totalement et absolument cons ne faisaient aucun doute, ce n'était vraiment pas la question.
Ma question à moi c'était la performance. Sérieux, pour atteindre ce niveau de connerie il faut y consacrer une vie, on ne peut y arriver comme ça, sans effort. Je les enviais. Là, je suis très sérieux, je ne plaisante pas du tout, je les enviais.
Je vivais dans un monde doublement élitiste. D'un coté les gens du dehors, les écrivains, les scientifiques, l'élite de l'intelligence. D'un autre coté les immigrés de la famille, capables de manier avec dextérité cette arme redoutable que l'on baptise la connerie. Cette élite capable de te découper en tranches avec leur puissance de feu.
Dans mes rêves de gloire les plus fous je m'évertuais à acquérir les qualités de ces deux élites. Je ne plaisante pas, clouer le bec de quelqu'un avec l'argument le plus crétin de la terre, je rêvais de disposer de cette capacité. J'en rêve encore. Si on y réfléchit bien, c'est très puissant la connerie.
Donc j'ai lu Freud.
Marxisme, féminisme et psychanalyse constituaient les piliers de la religion de ma folle jeunesse. A eux trois, ils édictaient tous les dogmes et les injonctions autoritaires de mon époque. La religion traditionnelle avait mis genou à terre depuis déjà bien longtemps, les curés ne représentaient plus rien qui mérita une opposition, on était déjà dans la dérision. Le curé n'était plus qu'une image d’Épinal entre le clodo et le sportif du dimanche. Il faut quand même sacrément avoir besoin d'ennemis à affronter pour penser qu'aujourd'hui les curés puissent être une menace pour qui que ce soit. Ce qu'ils disent tout le monde s'en fout, à part quelques irréductibles gaulois et quelques bigotes arthrosiques qui n'ont plus que le curé à emmerder de leurs jérémiades acariâtres.
J'ai donc lu Freud, plusieurs de ses livres.
Mon intelligence me permettait de suivre à peu près. Remarquez bien, ce n'est pas trop compliqué, vous enlevez les interminables digressions, les délayages infinis, et avec deux ou trois chapitres vous arrivez à reconstituer au moins une pensée qui tienne la route. Après, ça roule, de toute façon il part de trois ou quatre concepts au maximum sur lesquels il brode indéfiniment. J'aime bien cette écriture, j'aime bien capter les concepts et vérifier que je les ai bien captés, de bien les retrouver à chaque fois, de les voir se répéter, encore et encore.
Parce que né chez les culs-terreux, l'intelligence je ne cernais pas bien le concept, je pensais qu'il me fallait en découvrir la dynamique spécifique, comme on doit apprendre les bonnes manières quand on va chez les rupins.
Donc, j'ai tout lu Freud.
Et j'étais bien obligé d'admettre que ma connerie d'origine me coupait de la grande intelligence. Je bloquais sévère sur les actes manqués et les lapsus révélateurs, ça voulait pas rentrer. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Je vous explique.
Moi je trouve que pondre un raisonnement logique, c'est hyper ultra difficile, ça ne se fait pas comme ça, il y a plein de données qui m'échappent, plein de points de vue que je ne connais même pas. Il me suffisait de voir comment je ramais à l'école pour pondre un truc qui se tienne, pour ne jamais avoir eu, une seule seconde, l'idée que la logique c'est automatique.
Dans mon monde à moi, réfléchir c'est beaucoup d'effort et d'échecs successifs avant de pondre quelque chose de valable.
Trouver les mots, c'est pareil, y en a un paquet, va savoir lequel est le bon. Quand je voulais demander un truc, je savais que j'allais devoir en balancer plusieurs à mes parents avant de tomber sur le bon. Une réalité, un mot. Des réalités j'en avais plein la tête, je n'avais pas toujours à ma disposition le mot qui va bien, je pensais surtout que j'avais plein de trucs dans la tête qui n'avaient pas de traduction en mots. Parfois je tentais ma chance, je balançais ce que j'avais sous la main, j'attendais pour voir si la réaction en face était adaptée.
Souvent non. Bon, ben, je laisse tomber, ça doit encore être une connerie.
Je faisais le tri, dans ce que j'avais dans la tête, quoi c'est du bruit parasite, quoi c'est du sérieux.
En plus je suis assez maladroit, je m'emplafonne les panneaux de signalisation, je suis toujours dans la lune. Des actes, j'en manque du matin au soir.
Avec Freud, c'est le paradis sur terre, un cerveau en action est fait pour bien fonctionner à tous les coups. Il commençait à me vexer sévère le Viennois, mon cerveau à moi, ce bâtard, si je ne lui imposais pas le parcours du combattant, il avait franchement tendance à sortir de la petite bière.
Alors le principe selon lequel un cerveau est fait pour cracher le feu d'origine, non, ça, je ne pouvais pas. Toutes les enculades baroques qu'ils utilisaient pour expliquer le pourquoi du comment le cerveau faisait des conneries de temps en temps, me plongeaient dans l'hostile, pire, le doute, je pigeais pas, putain de merde, je pigeais pas, nul, trop nul, cul-terreux à vie.
J'ai essayé de bâtir dans ma tête le concept qui me manquait, le cerveau performant par naissance. Sans ce concept de base, je ne pouvais pas apprécier les analyses de ses défauts, de ses actes manqués, de ses faiblesses, et de toute la symbolique œdipienne derrière. J'ai essayé de penser le cerveau comme un moteur automobile, qui marche bien à la livraison et qui tombe en panne parfois. J'y arrivais à peu près pour la plupart des conneries de la psychanalyse, mais je butais sévère sur les actes manqués et les lapsus. Je ne doutais pas du dogme à l'époque, je m'énervais de me sentir le couillon de base.
J'ai laissé tomber à cause de mes petits camarades de l'époque. Chaque fois qu'ils n'étaient pas foutus de faire ce qui m'avait demandé beaucoup d'efforts, j'avais droit au sourire complice de l'initié. Celui du type qui explore son âme, qui cherche les causes de son acte manqué, qui n'est pas dupe, qui sait chercher dans son passé, dans son astiquage de nouille, dans son rapport intime avec le trou de balle de sa maman, le pourquoi du comment il joue comme une patate à la guitare. Acte manqué.
Significatif. Il fallait toujours ajouter significatif. Comme pour les lapsus.
J'ai définitivement craqué le jour où un de ces enfants de la génération Mitterrand s'est caressé le mamelon devant moi, il explorait sa féminité me disait-il. Je le trouvais surtout absolument ridicule. J'avais atteint mon point de non-retour, c'était trop, ma connerie congénitale ruait dans les brancards.
Je vous explique. J'adore me gratter le cul. Quand je me gratte le cul, je n'ai pas besoin de m'y forcer, c'est trop bon. Je n'ai jamais éprouvé le besoin d'expliquer à qui que ce soit pourquoi j'aimais me gratter le cul. J'aurais plutôt tendance à faire de la rétention d'information à ce sujet.
Alors pourquoi ce crétin s'imposait-il l'exploration d'un geste qui ne lui procurait aucune satisfaction ? parce que c'est une zone érogène chez les femmes ? pour explorer la part féminine en lui ? Mais sinon, t'aime ou t'aime pas ?
Faut pas me prendre pour un con, j'ai du stock, mais évitez de m'en faire la remarque.
Le plaisir sur son visage était aussi sincère que les cris de joie des actrices pornos. A ce niveau, ce n'était plus du fake, c'était du théâtre d'ombres.
Je suis tolérant. Je respecte la différence. Je peux comprendre que tout le monde n'aime pas se gratter le cul. Vous ne savez pas ce que vous ratez, mais je respecte.
Mais ce que je ne comprendrais jamais c'est celui qui se gratte le cul pour faire comme tout le monde, sans y trouver aucun plaisir. Alors que c'est quand même vulgaire ce geste.
C'est ce détail qui m'a explosé la tête. Qu'un philosophe de profession soit aussi soucieux de faire comme tout le monde, je n'en revenais pas. Mes fantasmes sur la Grande Intelligence de l'Extérieur perdaient de leur superbe.
Et si par hasard, tout le reste n'était pas aussi le témoin de la même tendance ? Le besoin de faire comme tout le monde. De penser comme tout le monde. De croire aux lendemains qui chantent d'un socialisme triomphant, de survaloriser l'univers féminin et de penser qui si ta tête a bobo, c'est parce qu'un jour, tu t'en souviens pas mais ça c'est forcément produit, c'est comme ça, c'est dans le dogme, tu as surpris tes parents en train d'exécuter la brouette tonkinoise un dimanche après-midi.
La scène primitive ils appelaient ça les nouveaux curés.
A l'époque je n'étais pas outillé pour critiquer le dogme, je pigeais pas bien tout mais j'avais des excuses, à la maison le niveau n'était pas terrible, je faisais beaucoup mieux que mes bouseux, c'était déjà suffisamment valorisant.
A l'époque je ne pouvais pas mettre en doute le dogme. Je me contentais de penser que les adeptes interprétaient mal la doctrine. Qu'explorer la part féminine en soi était plus subtil que de se tripoter le nichon pour espérer l'orgasme.
Il n'empêche, un énorme doute a commencé à germer dans mon esprit à partir de ce moment-là. Ils font semblant. J'aimerais bien comprendre pourquoi, je ne voyais pas l'intérêt de se tripoter le mamelon sans plaisir aucun, je ne voyais pas pourquoi ils jouaient à la féminité.
Alors j'ai regardé plus attentivement. Et oui, dans le domaine de la pensée, là aussi, ils faisaient semblant.
Immédiatement, j'ai voulu faire pareil. Si tout le monde le fait, il doit bien y avoir une raison.
Impossible, me tripoter le nichon devant tout le monde, où penser que le communisme apporterait le bonheur sur terre, trop c'est trop, je cherche toujours à faire le malin, mais c'était au-delà de mes ressources.
J'ai sorti mon joker : je suis con. Tu peux m'expliquer ce que tu veux, rien de ce que tu me dis ne correspond à ce que je vois autour de moi, à ce que je ressens. Comme à la maison. Mais ne t'inquiète pas, je sais que c'est toi qui a raison, je trouve admirable ta démarche d'accepter ta part féminine, mais tu sais, je viens de chez les ploucs, ça me dépasse tout ça. Cheu nous, même les femelles ne se tripotent pas le nichon, c'est pour te dire. Z'êtes des gars vachement raffinés à la ville.
Je vous explique. Quand t'es taillé comme un docker, ou bien tu as une part féminine en toi, et si tu aimes te tripoter les nichons, pas d'hésitation, fonce, ou bien ta part féminine est minime, et tu fais pas le con à vouloir te prendre pour une danseuse de chez Michou. Mais à quoi ils jouent ces cons ?
Tout à fait personnellement moi-même, de la part féminine j'ai du stock qui m'encombre. Me suis jamais tripoté la mamelle j'ai horreur de ça, le moindre frottement à ce niveau m'agace au plus haut point. Mais pour le reste, j'ai de la marge, mes jouets c'étaient des jouets de gonzesse, de la poupée au modèle de vélo, mes gestes je vous en parle pas, j'adorais coudre, tricoter, tout ça, tout ça.
Un garçon câblé comme une fille, ce n'est pas très vendeur dans l'ensemble, ni auprès des parents, et surtout pas à l'école.
Quand un petit garçon se plaint en gueulant, on le respecte, on le console, on encaisse sa rage, on s'inquiète pour lui, on le calme. Quand je manifestais la même plainte à ma manière de chouineuse, on se foutait de ma gueule, je n'avais droit à aucune tolérance. Si je chouinais c'était parce que je me laissais aller à LA complaisance coupable : faire comme une fille. Donc, ce n'était pas grave. Coooonnnnaaaaards.
A l'époque, plus tu avais une forte part féminine, plus tu mangeais grave. Ça endurcit, je vous le garantis. J'ai appris à ne plus chouiner.
Et donc, je n'avais plus aucun mode d'expression pour signaler quand je souffrais. Parfois la détresse m'étouffait, les larmes étaient prêtes à jaillir, mais je gardais tout, pas question de faire comme une fille. Gueuler, j'évitais aussi. Je ne voulais pas m'en prendre une. Lâche, déjà.
Alors quand j'ai vu ce crétin de professeur de philosophie se tripoter le nibard pour partir à la recherche de sa part féminine, ça m'a fait un gros choc dans la tête. Ils cherchent les coups ?
Non, mon gars, t'explore rien du tout, abruti, tu fais ton cake, tu suis le courant de ton époque, tu te la pètes avec des idées à la con, et surtout, surtout, tu es la preuve vivante que le discours que tu soutiens ne tient pas la distance. Le gorille qui se met à l'aquarelle pour faire comme Marie Laurensin, parce que c'est la mode, parce que le féminin est tendance, j'adoooorre, ma chérie, il est meerrrveilleuux ce petit haut. Mais quel con, non mais quel con ! Viens-y donc mon gars, je t'en foutrais du féminin, tu veux du rose, en v'là, ma main dans ta face. Tu ne sais même pas de quoi tu parles.
Je vous explique. Le problème ne s'arrête jamais, personne n'entend quand je souffre. Quand tu as appris à rester stoïque quand on te poignarde le cul, les gens ne sentent pas ta douleur. J'espère les impressionner, je voudrais les impressionner, serrer les dents avec un cerveau d'une sensibilité de jeune fille, je suis très fier de mon coup, je me sens héroïque.
Ils ne voient rien. Donc ils continuent à me poignarder le cul. Quand je sens que je ne tiens plus le coup, que je vais dépasser mes limites, j'explique calmement que j'ai mal. Ils ne me croient pas. Un mec qui a mal ne dit pas « je suis désolé de restreindre ton enthousiasme, mais si tu pouvais légèrement modifier ton comportement avec moi ça m'arrangerait, je sais bien que cela n'est pas de ta faute, mais j'ai le cul relativement sensible, j'aimerais que tu limites ta gestuelle ».
Je le répète, je le signifie, j'accepte d'expliquer calmement, je me soumets à la nécessité de prouver logiquement que je souffre. Mais ça ne marche jamais. Ça m'a toujours désarçonné que l'on me demande de prouver que j'ai mal. J'ai tout essayé. Montrer ma résistance dans d'autres situations plus rudes, faire étalage des épreuves que j'ai traversé sans me plaindre, fournir des échelles comparatives de la souffrance, de ce que j'encaisse sans broncher. Rien, rien ne fonctionne. La logique ne marche pas, la preuve ne sert à rien. Mais c'est dément ce truc !
Pourquoi la personne qui me poignarde le cul ne devine ma douleur qu'une fois à moitié assommée, en sang, avec les sous-titres en plus « putain, mais t'es complètement conne ou quoi ? Recommence une seule fois, tu vas comprendre ta douleur, morue ! » ?
Alors là d'accord, là il y a preuve, OK, OK, tu souffres, désolé, je ne me rendais pas compte. Tu veux un câlin, chouchougnet, je suis désolée.
Je continue à regarder les gros cons comme une élite enviable. Mais comment font-ils pour obtenir une aussi parfaite harmonie entre leur ressenti et leur communication externe ?
Comme quand j'étais gamin, non seulement les gros cons savent communiquer, mais en plus ils ont droit à un câlin.
J'ai suivi le courant de mon époque. J'ai cherché dans la psychanalyse, la psychiatrie, la psychologie quelque chose de rationnel à me mettre sous la dent. Si leurs cerveaux fonctionnaient comme il se doit, ils ne feraient pas ce qu'ils font, j'ai porté des diagnostics d'hystérie, de manipulatrice, de déficience cognitive, de narcissisme. Et donc je me suis retrouvé à vivre au milieu de dingues, je voyais des dingues partout.
« J'ai mal ! », merde, c'est pourtant pas complexe comme concept, je ne fais pas d'erreur de syntaxe, au niveau sémantique je reste dans du solide éprouvé.
C'est ce qui m'a été le plus utile sur ce forum, découvrir que les gens ne sont pas dingues, ils sont très logiques, ils obéissent sans le savoir à des tas de logiques dont ils n'ont pas conscience.
J'ai ainsi pu me rendre compte que le concept du cerveau qui performe par nature reste encore très séduisant, qu'il constitue même la base de cette histoire de potentiel, de haut potentiel. Un cerveau peut cartonner parce qu'il était monté sévère à la naissance, comme ça, c'est congénital, quoi qu'il fasse, c'est du tout bon.
En lisant ce forum, j'ai bien compris que rien du tout en fait, sans effort le cerveau fait dire un grand nombre de trucs plats, médiocres, convenus, sans culture il ne va pas bien loin le cerveau. Ce n'est pas dit avec les mêmes mots que mon patron de bistrot, mais sa pensée est souvent plus originale que les tombereaux de platitude que je trouve sur ce forum.
Je me suis surtout attardé sur les manifestations évidentes de défaut de logique.
Avec les filles je me suis régalé, c'est LA zone expérimentale par excellence. Tu peux dérouler un argumentaire costaud, sociologique, psychologique, argumenté, le présenter sous toutes les formes, en reconstituer patiemment l'historique, il est impossible de faire renoncer certaines femmes à la rage du féminisme, au dogme de la victime soumise par les patriarches.
C'est d'autant plus intéressant que la plupart des femmes que je connais sont les premières victimes du féminisme, qui est une idéologie typiquement masculine.
Même ça, ça ne marche pas, on ne touche pas au dogme. Et pourtant elles sont super intelligentes, ce n'est pas le problème, mais leur cerveau obéit à une autre logique, une logique qui les pousse à défendre une idéologie, même si elles en souffrent.
Je peux vous dire que j'ai dépensé sans compter, j'ai cherché des théories, des équivalences historiques, j'ai comparé les comportements féminins dans l'histoire, j'ai fini par sentir comment des mécanismes féminins utiles et indispensables aux femmes de tout temps avaient été dévoyés et retournés contre elles par les hommes qui les voulaient sur la marché du travail. Pff, c'est du boulot, ça ne se fait pas comme ça, ça oblige à tenir compte de trucs qui me paraissaient impossibles.
Ne pas juger, ne pas juger, ne pas juger, pas de jugement de valeur, juste : comment ça marche ?
Si on ne m'avait pas expliqué que les filles postent sur mon fil pour attirer l'attention, j'en serais encore à tenter de comprendre le sens mystérieux de leurs interventions.
Aaahhh, c'est que ça ?
Ok, c'est bon.
Ça valait la peine : je ne vis plus entouré de dingues, je vis entouré de gens qui suivent des logiques, à leur insu ou pas, leur comportement est parfaitement rationnel. Le cerveau n'est pas une boite magique autonome, c'est le carrefour d'influences innombrables qui s'entrechoquent, et la plupart des gens ne le savent pas, beaucoup croit que leur cerveau est libre de toute influence, de tout biais cognitif.
C'est beaucoup plus facile de le constater chez les autres, et donc de l'admettre pour soi.
Depuis toujours, je viens de vous le narrer, j'avais constaté que les gens faisaient des trucs bizarres, rarement logiques, souvent sans aucune cohérence entre ce qu'ils étaient et ce qu'ils disaient. Ah, cet idiot qui se tripotait le mamelon...
Mais je m'étais trompé dans mon interprétation. Non, ils ne le font pas exprès.
Non, ça y est, ça a fini par rentrer, quand vous me sortez un truc pas logique vous ne le faites pas exprès. Vous obéissez à des tas de logiques dont vous n'avez pas conscience ou dont je n'ai pas conscience, vous obéissez tout simplement au mode de fonctionnement du cerveau.
Parfait dans certains cas, merveilleux dans bien des situations, mais qui, par nature, beugue dans certaines circonstances, il suffit de le savoir pour ne pas s'énerver.
Si le cerveau n'a pas été structuré solidement avant l'age de 20 ans, par la religion, par l'éducation, par l'adhésion à des valeurs humaines pérennes, et ben, le cerveau, comme les sales gosses dont le seul problème psychologique est de vivre dans une société et une famille sans structure, sans contrainte qui maintienne dans la bonne direction, cet abruti de cerveau pédale dans la semoule dans certains domaines, et surtout dans ceux qui touchent au bien commun. Le sale gosse narcissique, moi, moi, moi. Moi, je sais.
Une citation extraite du bouquin de Daniel Kahneman, Système 1 / Système 2 Les deux vitesses de la pensée, juif et prix Nobel, pléonasme, qui m'a vraiment rappelé ma jeunesse :
« Comme l'ont souvent souligné les historiens de la science, il arrive parfois aux universitaires d'un domaine donné de partager des assertions élémentaires sur leur discipline. Les sociologues n'y font pas exception ; ils s'appuient sur une vision de la nature humaine qui sert de toile de fond à la plupart des débats sur des comportements spécifiques, mais qui est rarement remise en question. Dans les années 1970, les sociologues partaient en gros de deux principes à propos de la nature humaine. Premièrement, les gens sont généralement rationnels, et leur pensée est normalement saine. Deuxièmement, les émotions comme la peur, l'affection et la haine expliquent la plupart des cas où les gens se départent de leur rationalité. Notre article prenait à rebours ces deux affirmations sans les aborder de front.
Nous décrivions des erreurs systématiques dans la pensée de gens normaux, et attribuions ces erreurs à la conception de la machine cognitive plutôt qu'à la corruption de la pensée par l'émotion. »
C'est exactement comme ça que je voyais le monde qui m'entourait, when I was young. Ma grosse erreur a été de penser que les gens le faisaient exprès.
Ce forum est pour moi une bénédiction. Je trouve des explications à l'inexplicable. Une de mes fidèles lectrices, bénie soit-elle, a expliqué que les mecs exprimaient immédiatement leur mécontentement. Qu'il fallait un cerveau féminin pour ruminer une frustration, et la ressortir six mois plus tard en demandant à monsieur d'aller changer une ampoule.
Et benn voilààà, quand on m'explique je comprends. Un mec qui souffre, il gueule. Sinon, c'est qu'il ne souffre pas. C'est pas qu'elle est narcissique, femme ou détraquée de l'enfance, non, elle obéit à une logique très simple, utile et évidente : un mec qui ne gueule pas ne souffre pas.
Donc maintenant, au lieu de peaufiner mon explication de texte sur le thème « j'ai un cerveau de jeune fille. Je t'explique. En fait, je suis plus sensible que la plupart des hommes, j'encaisse plus que la plupart des hommes, je suis un héros, mais j'ai quand même des limites », démarche stérile par excellence, je m'entraîne à éructer du « va me chercher une bière, connasse, et arrête de me péter les couilles ».
Pff, y a du boulot.
Quand je pense au téton de l'autre crétin... j'aurais du me douter qu'il le faisait pas exprès.
P.S. : Je tiens à vous faire remarquer que Sigmund Freud a suivi ma recommandation, il ferme sa gueule depuis 1939. Comme quoi, ça sert de gueuler.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Merci.
Avant que tu poses ta tartine, je voulais simplement crier : "Y'en a marre des gens qui souffrent !!!"
J'ai finalement opté pour la diagonale
Avant que tu poses ta tartine, je voulais simplement crier : "Y'en a marre des gens qui souffrent !!!"
J'ai finalement opté pour la diagonale
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Pola a écrit:Merci.
Avant que tu poses ta tartine, je voulais simplement crier : "Y'en a marre des gens qui souffrent !!!"
J'ai finalement opté pour la diagonale
... des gens qui souffrent ou que des gens souffrent ?
Gabriel- Messages : 2311
Date d'inscription : 10/12/2015
Age : 52
Localisation : 59
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
J'ai bien fait. Diagonale et anale font bon ménage
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Bonjour doc !
J'ai rêvé qu'une amie s'était installée à son compte et fabriquait de la confiture de groseilles...
ça veut dire quoooa ?
J'ai rêvé qu'une amie s'était installée à son compte et fabriquait de la confiture de groseilles...
ça veut dire quoooa ?
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
ELLE va te mixer les couilles
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Tout à fait, professeur Moreau, j'opine.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
La confiture de groseille, ça s'épépine à la plume d'oie.
Invité- Invité
Re: Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
...
Dernière édition par où-est-la-question le Lun 18 Jan 2016 - 10:37, édité 1 fois
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Page 5 sur 20 • 1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 12 ... 20
Sujets similaires
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
» Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre
Page 5 sur 20
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum