Une fuite en avant!

Bonjour à tous,
Je ne sais pas si je trouverai vraiment quelque chose ici, comme partout ailleurs où je cherche un bonheur qui ne vient pas. Je ne m'en plains pas, le fatalisme a fait son œuvre de ce côté-là.
Constamment qualifié d'"intello" depuis l'enfance, j'en suis venu à trouver ce qualificatif injurieux et ai tout rejeté en bloc pour tenter une aventure militaire en allemagne. "Engagez-vous qu'il disait", vous serez tous pareil, et une fois encore est rapidement venu cette "insulte" ( désolé pour les orgueilleux qui y voient le compliment ultime ) et une lassitude après les trois premières années de service au cours desquelles j'ai pu faire le tour de la chose avec pour résultat l'ennui lors des deux dernières années de ce contrat trop long qui m'aura remotivé à passer un bac électrotechnique ( pour voir ) et un deug aes ( éco ) en candidat libre.
Ces papiers inutiles j'ai pratiquer dans le batiment à l'expat ( Amérique centrale ) pour revenir déçu et partir dans les chemins de fer, Français d'abord, puis Suisse dans une autre branche de ce vaste milieu. Des nouveaux papiers, des nouvelles formations en main et un respect des collègues de toutes origines que j'arrive à agglomérer pour un truc efficace à la bonne ambiance.
Mais une nouvelle fois, je souffre de cette intelligence qui ressort bien que je fasse tout pour laisser ressortir une autodérision maximum qui bien qu'efficace au niveau comique, ne parvient nullement à faire oublier ce fait.
Lassé de ce métier qui m'ennuie maintenant que je le maitrise, ainsi que de ce pays qui bien que beau me parait beaucoup trop petit, je planifie de nouveau un départ.
Est-ce possible de trouver une place et une activité qui rendent heureux quand on ne veut rien d'autre que se fondre dans le paysage?
Est-ce que cette fuite en avant est commune? Si oui, l'avez-vous déjà vécu et arrêter avec succès?

Bonjour francoisbienne

ben oui, la fuite, j'ai essayé aussi. Le problème c'est qu'à chaque fois, je me suis emmenée avec moi
J'ai mis le temps pour comprendre que l'inconfort ne venait pas de l'extérieur (les circonstances, les autres...) mais de l'intérieur, et que tant que je ne mettrai pas le bazar intérieur en harmonie, je me sentirai mal partout...
Ce forum, et tous les fêlés qui le composent et y batifolent  m'ont fortement aidée, non à mieux me comprendre mais à comprendre les différences avec "l'extérieur". C'est déjà une étape.
Reste l'harmonisation intérieure, c'est en cours...

est-ce que ça te parle comme problématique ?

Bonsoir Zheibr,
Cette problématique me parle. Je planche sur cette différence depuis un moment avec un résultat mitigé. J'en étais arrivé à la conclusion, à demi-fausse ( mais à demi-vraie, soyons optimiste ), que le problème était aussi pour partie de comprendre la société qui nous entoure et que, fausse solution, je cherchais chaque fois à trouver un dérivatif avec des défis de plus en plus gros ( genre la montagne en moto l'hiver ) pour échapper à cette compréhension.
J'en arrive parfois à envier un "idiot du village" qui reste heureux quoiqu'il arrive grace à son incompréhension des choses. Pour lui, tout est binaire, c'est génial.
Le prochain objectif fixé est l'expatriation dans les montagnes de serbie. Je connais vaguement et y ai ressenti un bien-être à chaque passage, mais surtout je ne comprends pas la langue et appréhende encore difficilement les us et coutumes. Cette incompréhension quasi-totale me semble une nécessité pour avancer sur moi.
Idée bonne ou mauvaise?

francoisbienne a écrit: Cette incompréhension quasi-totale me semble une nécessité pour avancer sur moi.
Idée bonne ou mauvaise?

Dans une vidéo que je ne retrouve plus, Joseph Chovanec raconte que son élocution atypique le fait passer pour un étranger dans son propre pays. Son comportement et ses propos sont alors mis sur le compte d'une culture différente. Ça, c'est le bon côté d'une vie à l'étranger, pour être accepté tel que tu es, car l'évaluation est faite principalement sur ton origine.
Mais au fond de toi même tu te retrouveras avec toi-même, tel qu'exprimé par zheibr.

Bienviendu dans ces contrées où l'on a un drôle d'accent

Bienvenue à toi, bonne recherche parmi nous !

Merci Kalthu

Je vais chercher cette vidéo Licorneau, la courte description que tu en fais colle assez à mon impression.
Merci

Et si tu ne connais pas le grand Joseph, bonne découverte du personnage

une bonne découverte. Merci

Bienvenue!

francoisbienne a écrit:J'en arrive parfois à envier un "idiot du village" qui reste heureux quoiqu'il arrive grace à son incompréhension des choses.

"Heureux les simples d'esprit."

'Lut Françoisbienne,

L'expat et la non miscibilité culturelle j'en sors et oui, ça m'a profondément changé mais je tiens à avertir ceux qui liront ceci, je n'y suis pas parti à l'aventure, c'était mûrement réfléchi et j'avais une envie professionnelle associée.

La langue (plutôt le dialecte dans mon cas...), il m'a fallu huit mois d'immersion pour en saisir les bases, je ne le parle toujours pas couramment mais je le comprends ( et j'aime pas les langues...).

Le truc fut le fait de trouver mon propre rythme , d'apprendre à m'écouter (la voix dans l'dessert) puis enfin de me respecter, je m'étais renseigné et fait aider en prévision de ce qu'en psycho y appellent "syndrome d'Ulysse" ; ça m'a aidé à m'accepter mais pour être "reviendut" en hexagone je me vie comme un étranger aujourd'hui.
Je l'étais déjà avant mais je n'en avais pas pris pleine conscience...
Côtoyer les mêmes "zèbres/proches" avant et après fut nécessaire pour ne pas perdre pied et à tous je ne peux que dire merci d'exister car je me suis servi d'eux comme repères pour me trianguler...
John Donne a écrit un beau poème sur lequel j'ai passé des nuits à statuer et qui moi m'a beaucoup aidé vis à vis des problématiques que tu souléves, je te copie/colle un extrait et m'éclipse de ton fil de présentation...

« Nul homme n’est une île, un tout en soi; chaque homme est partie du continent, partie du large; si une parcelle de terre est emportée par les flots, pour l’Europe c’est une perte égale à celle d’un promontoire, autant qu’à celle d’un manoir de tes amis ou du tien. La mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. »

Au plaisir de te lire.

XXXXXXXXXXXXX