Trouver sa place à l'école, en famille, en société...

j'ai tenté de rechercher des sujets concernant les zébrés et le fait de trouver leur place... mais j'ai pas eu les réponses que j'attendais à travers d'autres sujets.

que signifie pour vous donc, trouver sa place ??? pour un papa zébré, une maman zébré ou des enfants zébrés ?
que faut il faire pour que chacun trouve sa place à l'école, dans la famille, en société ?

ça veut dire s'imposer, s'affirmer ?

merci

"Trouver" sa place sous-entend qu'il y en a une, prédéterminée (mais par qui donc ?), qui nous attend.

Une place, ça ne se trouve pas, ça se crée. Donc oui, s'affirmer et s'imposer sont des moyens de la créer.

pas facile également, par exemple d'expliquer à un gosse zébré de 6ans qu'il faut qu'il cherche sa place, qu'il saffirme... comment lui en parler pour qu'il comprenne ?

Ben les autres ne préparent rien pour nous tant qu'ils ne savent pas qu'on existe, ils ont déjà assez à faire avec leur propre place à eux.

Et si on ferme notre gueule qu'on fait tout pour leur ressembler et qu'on se planque, ils ne risquent pas de s'apercevoir qu'on est là. C'est en ce sens que je parle de créer sa place.

mais ça ne parait pas trop prétentieux justement de notre part dire ce qu'on est, ce qu'on vaut ?
pour ma part j'ai pas vraiment fait mon coming out car justement j'ai peur des critiques des autres si je leur dis que je suis surdouée...

par contre je n'hésite pas à dire à mes gosses qu'ils sont super intelligents pour qu'ils se sentent bien dans leur peau et avec les autres aussi ; moi en tant que parents j'ai du mal à m'affirmer et à me dévoiler... modestie quand tu nous tiens....

Arriver en disant "je suis surdouée, donc je vaux quelque chose", ça parait un peu moisi, en effet. Ca fait très prétentieux, du style "moi je suis faite pour être la meilleure, vous êtes de la vermine".

Je suppose que ça dépend de la manière de présenter les choses... Faudrait en fait pouvoir expliquer aux autres qui on est sans dire le mot "surdoué" ou équivalent sujet aux idées reçues...

perso, je ne relie pas le fait de s'affirmer au fait de se dévoiler en tant que zèbre...
S'imposer, je n'aime pas cette idée... même si parfois on peut le faire avec tact...

Trouver sa place, est-ce que ça ne veut pas juste dire qu'on se sent bien là où on est ? Avoir la sensation d'être à sa place ?

enzébrée c'est vrai qu'une telle idée de se sentir bien là où on est, pourrait être une des choses positives pour trouver sa place ;

s'imposer avec tact, ça va pas être facile... il parait que les zèbres ne sont pas très diplomates, sans doute maladroits aussi...

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Lanza a écrit:Ben les autres ne préparent rien pour nous tant qu'ils ne savent pas qu'on existe, ils ont déjà assez à faire avec leur propre place à eux.

Et si on ferme notre gueule qu'on fait tout pour leur ressembler et qu'on se planque, ils ne risquent pas de s'apercevoir qu'on est là. C'est en ce sens que je parle de créer sa place.

Je pense qu'en faisant comme "eux" tu deviens comme "eux". C'est déjà rogner sur ta spécificité que de jouer des coudes...D'où l'ambigüité de l'affaire...

et tenir un rôle alors ? qu'en pensez vous ? pour ma part j'ai du mal à tenir un rôle, et c'est ce que ma psy m'a dit à une séance.... mais je sais pas vraiment ce qu'elle a voulu me dire... sans doute que l'on se cache derrière plusieurs masques... aaaaaaaaah notre vie est une vraie tragédie théatrale !!!

S'affirmer et exposer qu'on est zébré... Mouais mouais mouais. M'étonnerait que les gosses puissent comprendre dans toute sa profondeur ce que ça signifie, ils demanderont une simplification, et le mot surdoué tombera un jour ou l'autre.
Ensuite, révéler sa zébritude c'est également de mettre en danger, il est important de le savoir et de se l'approprier, en soi-même, (et on peut le dire aux zébrillons, leur apprendre à reconnaitre leur valeur, quelle que soit l'opinion des autres), mais de là à le crier sur les toits, beaucoup trop dangereux selon moi.
Trouver sa place et s'affirmer... Il fait déjà forger une bonne confiance en soi, surpasser sa timidité. Il faut apprendre à se détacher des attaques extérieures, par l'auto-dérision, l'humour en général, ça fonctionne bien. Une fois ce problème réglé, la route pour créer, trouver, modeler sa place est différente pour chacun et de fait s'arpente avec le temps...
Y a pas de formule magique. C'est un peu un boulot de toute une vie...

Je suis la maman d'un petit zèbre de bientôt 7 ans. Il a eu énormément de peine à trouver sa place à l'école. Avec ses camarades (il a carrément été victime de violences) et également aux yeux du corps enseignant (on nous l'a décrit comme un enfant avec beaucoup de peine).

Pour lui, une des clés a clairement été un bilan psychologique complet qui a mis à jour une zébritude bien marquée ainsi qu'une suspicion de TDAH (qui selon la psy est peut-être simplement un signe de plus de sa douance). Suite à ce bilan et à une intervention musclée d'un tonton-avocat-zébré auprès de la direction de l'école, des mesures d'enseignement différenciées ont été prises. Les résultats ont été immédiats. Mon fils se sent désormais bien à l'école. Comme le dit l'enseignante d'appui qui l'a pris sous son aile "il avait un énorme besoin d'être reconnu".

Socialement, je lui ai longuement expliqué qu'il n'était pas obligé d'être comme les autres, et que si ses camarades le rejetaient, au lieu de vouloir s'intégrer à tout prix il avait le droit de ne pas être leur ami et de se trouver d'autres copains avec qui il a plus d'affinités. Avec une amie, j'ai favorisé une amitié avec un enfant d'une autre classe qui a les mêmes centres d'intérêt (et une zébritude également ? je ne sais pas mais qu'importe). Du coup mon fils ne cours plus après ses camarades de classe bagarreurs et s'est constitué une nouvelle équipe d'amis avec qui il se sent bien.

Il est clair qu'à 7 ans l'histoire n'est pas terminée... Rien n'a jamais été de tout repos avec mon fiston, mais à présent nous savons où et comment trouver de l'aide pour apprendre et progresser ensemble.

Je crois que le parcours de mon petit zèbre, qui a la chance d'avoir été testé par une psychologue spécialiste en rayures, illustre bien le parcours qu'à tout âge il faut pour trouver sa place. A savoir, notamment
- reconnaître sa zébritude
- l'étudier, comprendre tout ce qu'elle apporte, mais également tout ce qui rend différent d'une majorité
- intégrer que la différence est avant tout une richesse, et la considérer comme une chance, un atout
- arrêter de croire que trouver sa place c'est correspondre à ce qu'on attend de la majorité des gens
- apprendre à ne plus se forcer à être quelqu'un d'autre pour être accepté par les autres
- choisir les personnes qui sont positives pour nous, et arrêter de perdre de temps avec les autres
- et si on en a la chance, suivre son instinct pour trouver les gens qui nous correspondent vraiment... par exemple des zèbres (2% de la population ça fait quand même une personne sur cinquante, donc bien du monde) ou alors tout simplement des gens intéressants et ouverts

Pour ceci comme dit plus haut, il faut déjà être bien dans ses baskets et (re)trouver confiance en soi. Il me semble que ça ne va pas de soi pour les zèbres. Ce n'est pas pour rien qu'on les retrouve nombreux dans tout ce qui touche au développement personnel.

Lanza a écrit:"Trouver" sa place sous-entend qu'il y en a une, prédéterminée (mais par qui donc ?), qui nous attend.

Une place, ça ne se trouve pas, ça se crée. Donc oui, s'affirmer et s'imposer sont des moyens de la créer.

Lanza c'est fou comme je pense comme toi, Merci!
Pour les enfants, pas facile, mais je pense déjà donner un cadre sécurisant, en se permettant de s'exprimer, et en permettant à l'enfant d'exprimer ses émotions, de s'exprimer lui aussi, ca donne déjà des bonnes bases pour qu'il retrouve seul ce chemin là ensuite quand il sera plus grand.

Bonjour à tous !

.. moi c'est toute ma famille qui me rejette à cause de ça ......... (

Fata Morgana a écrit:

Lanza a écrit:Ben les autres ne préparent rien pour nous tant qu'ils ne savent pas qu'on existe, ils ont déjà assez à faire avec leur propre place à eux.

Et si on ferme notre gueule qu'on fait tout pour leur ressembler et qu'on se planque, ils ne risquent pas de s'apercevoir qu'on est là. C'est en ce sens que je parle de créer sa place.

Je pense qu'en faisant comme "eux" tu deviens comme "eux". C'est déjà rogner sur ta spécificité que de jouer des coudes...D'où l'ambigüité de l'affaire...

Line, ta réflexion a sans doute cheminé depuis que tu as ouvert le topic, j'apporte toutefois mon caillou à la tambouille, car c'est un questionnement dont j'ai longtemps porté le poids, et apparemment, beaucoup de zèbres ont une tendance naturelle à se positionner en retrait pour pas mal de raisons :
- gout pour l'observation,
- pas d'ambition égotique de conquête dans la relation à autrui,
- difficulté à maitriser/jouer des codes sociaux, les rôles justement
- doutes énormes sur soi,
- manque d’intérêt et d'adhésion pour les éléments fédérateurs des groupes aussi passionnants que les détails de la dernière connerie de téléréalité
et je dois en oublier un paqueton d'autres

pour ma part, en plus de ceux énoncés, surtout la peur et l'inhibition sociale consécutive à l'échec en la matière + un mépris profond pour les artifices de la séduction sociale, et des conventions

Il y a un apprentissage plus ou moins long et aisé selon la façon dont on se construit et le matériel de départ, mais acquérir la certitude profonde que ce que l'on est est bien (et non un élément anormal au sein de la société) a été pour moi un une révolution. Pouvoir être enfin fière de ce que je suis. J'ai enfin trouvé la force tranquille.

Certes ce n'est pas un passeport pour toutes les situations mais cela me permet de ne pas me sentir chanceler au moindre flottement dans l'échange.

Ce qui m'a fait tant de bien est de comprendre ce que je suis (le concept de zèbre a plus de sens pour moi par rapport à ceux qui sont axés QI).
Poser un concept explicatif qui relie toutes les pièces du puzzle a TOUT changé en moi. La lumière a illuminé les trous noirs dans la compréhension de mon fonctionnement. La perception de ce ce que je suis est à jamais différente.

Rétrospectivement je pense que je n'aurais pas eu tous ces abîmes de perplexité sur ma nature qui m'ont miné toutes ces années si mes parents m'avaient comprise et rassuré en expliquant que chacun étant différent, moi peut être un peu plus, mais que cela avait une valeur et un sens (sans forcément utiliser un vocable qui peut être stigmatisant), sens d'autant plus importants que nous sommes vraiment uniques, bien plus que ceux qui n'aspirent qu'au conformisme, au confort de l'esprit etc bref, je ne veux pas être méprisante, mais c'est important de pouvoir être fier de ne pas être comme tout le monde.

Et cette fierté qui n'est pas forcément extériorisée est ce qui nous ancre solidement en nous même.
Donc je pense qu'il n'est pas forcément nécessaire de jouer des coudes, de se mettre sous les projecteurs, par contre apprendre à se faire respecter, apprendre à identifier les personnes et situations qui appellent un gentil rappel à l'ordre pour éviter de se faire malmener. Montrer que nous faisons respecter nos limites, ca oui.

Aussi apprendre à ne pas laisser les imbéciles avoir raison sur des éléments constitutifs de notre identité (l'exemple typique des gentils membres de la famille ou copains qui vous fabriquent une image qui n'est pas vous).

J'ai laissé faire par flemme incompétence mépris pour ce manque de respect, et finalement aujourd hui je me surveille pour ne plus me laisser surprendre et laisser passer cela. Je méprisais ces petits jeux d'images (et ceux que pensaient les autres) mais défendre SON image permet de garder la maîtrise de ce que l'on est. Car laisser les autres vous définir attaque profondément l'identité et la self estime.

à l'école, dans la famille, en société

Les trois lieux que je n'ai jamais ni visité, ni investi.

L'école

Un massacre et une émeute.

La famille

La guerre et la torture.

La société

Un navire à la dérive dans lequel je suis un clandestin qui attend son heure...

Je n'ai jamais trouvé, ou créé, la moindre place dans aucune de ces trois grâces... (!) dans la mesure où, étant d'une complexion particulière, j'en serais mort depuis longtemps.
L'incompatibilité est jusqu'à ce jour irréductible. Des quatre, c'est moi qui en ai le plus souffert.
j'ai tout simplement renoncé à l'idée de trouver ou de me faire une place à ce soleil là.
Trop cancérigène pour moi.

Aïe... c'est le premier mot qui me vient à l'esprit lorsque je pense à la difficulté d'expliquer aux autres la manière dont nous fonctionnont...

Nous avons tous le même problème. Nous souhaiterions pouvoir partager cette différence sans pour autant passer pour des prétentieux. La famille ? Entre eux et moi, c'est l'incompréhension totale. J'en aurai toujours un pour me rappeler que je suis différente et gare à moi si je ne trouve pas la réponse à une question... d'autres entrent carrément en compétition avec l'extraterrestre, me notifiant au passage qu'être surdoué, c'est banal... donc ils n'ont rien compris.


La société ? Même pas en rêve ! La majorité des gens penseront que nous ne venons pas de la même planète qu'eux. En général, ils finissent par me couper la parole si nous parlons d'un sujet qui les dépasse. Pour revenir à des sujets qu'ils affectionnent. C'est à peine si je suis écoutée parfois...

Les amis ? Etrangement, ils n'ont rien changé après mon coming out. J'ai été assez surprise. Certains se sont même montrés super compréhensifs, et me laissent du temps pour répondre à une question comme je le souhaite.

L'école... un cataclysme, il n'y a pas d'autres mots. Rejet, malveillance, méchanceté gratuite, et encore, j'ignorais que j'étais une zèbre à cet âge là... ma scolarité a été solitaire, à l'exception d'une ou deux amies par classe fréquentée... mais j'ai souffert de la méchanceté des élèves, quelque soit l'endroit où je suis passée.

J'avoue que j'ai du mal à trouver ma place à l'heure actuelle. J'ai entamé des projets professionnels qui me ressemblent, c'est à dire, hors des sentiers battus, dans l'artistique. C'est ce qui me fait tenir debout, à l'heure actuelle.

Néanmoins, je trouve cela désolant de ne pouvoir trouver notre place dans une société qui tente par tous les moyens de ne pas légitimer notre existence. Après tout, nous sommes des êtres humains. Et nous sommes tous différents. Alors pourquoi est ce si compliqué pour le monde actuel de nous reconnaître pour ce que nous sommes ? La problématique est-elle réellement insolvable ? A t-on peur de nous ? Autant de questions auxquelles nous ne sommes pas certains de trouver un jour des réponses...

Alors pourquoi est ce si compliqué pour le monde actuel de nous reconnaître pour ce que nous sommes ?

Parce que la personne n'a aucune valeur pour lui. Le monde aime la gloire, le prestige, l'argent et les honneurs. Il n' y a pas que les surdoués qui souffrent du sempiternel complot de la société contre l'individu !

PS. Je n'ai jamais pensé que MA place se trouvait à l'école, dans ma famille ou dans la société. Si j'en ai bavé, c'est justement parce que ma place était en-dehors!

Et tu n'es pas la seule ! Je bataille depuis des années pour faire reconnaître mes envies et faire accepter mes projets à mon entourage. C'est pas évident, parce que, comme tu dis, ma place est également en dehors... horsd des sentiers battus !

Sans parler de complot, je pense quand même que l'épanouissement de l'individu est important (dans nos sociétés occidentales, bien entendu...), et que la société laisse à la traîne les surreficients mentaux, comme les sous efficients mentaux, comme les handicapés moteurs, et j'en passe ! Dès qu'un individu ne rentre plus dans la "normalité", la société le considère comme minoritaire, donc secondaire...

la société

française. Et de droite de surcroît...
Au fait, je suis un homme.

Oups ! Bavure, comme l'aurait dit Anthony Kavanagh...

Il est clair que quand je parle de la société, c'est à notre pays que je fais allusion. L'attention portée aux minorités reste différente selon chaque nation, et chaque style de vie.