Une place dans cette société ?

C'est une question que je me pose et qui m'obsède. Je sais pas si c'est en rapport avec la dépression existentielle (que je pense avoir actuellement) mais je me demande qu'elle est ma place dans cette société ? Quel est le réel but de la vie ? Quel avenir ai-je ?... Je pense avoir pas mal de points correspondant à la dépression existentielle ( isolement/solitude ( même si je parle avec qqes personnes hors familles, un peu près 10 mais sans vraiment les voir, je ne veux pas forcément), faible estime de soi, malaise social, difficulté de couple (on va dire que je trouve difficile de trouver qqn qui m'intéresse voir totalement impossible), déception & frustration, difficulté à prioriser des chemins ou actions, idéalisme, manque épanouissement, perte d'intérêts pour divers domaines (même des domaines que j'adore), sentiment déconnexion, paralysie fonctionnelle causée par absence de motivation ou inspiration, sentiment de vide, manque d'énergie,... Tout les points évoqués ici, sont des points évoqués sur internet par rapport à la dépression existensielle, j'ai au total 16 pts sur 19, donc je pense être en phase de dépression existentielle depuis août-septembre.

Je voulais savoir si d'autres personnes sont dans ce cas, et est-ce normal d'être comme ça à seulement 22 ans, de ne rien savoir faire de sa vie ( je fais actuellement un bachelor en design mais je n'arrive plus a avancer) et ne pas se voir dans l'avenir avec ce monde ( rien de suicidaire mais juste je ne vois pas du tout quoi faire). Et comment, pour ceux qui sont passés par là, êtes-vous sorti de cet état temporairement ( car apparemment les surdoués sont sujets à ces réflexions jusqu'à la fin de leur vie) ?

Depuis toujours, je ne sais pas trop quoi faire qui soit socialement accepté par la plupart des gens ET facile à mettre en œuvre à la fois. Mais c'est devenu moins important avec le temps, le premier de ces deux écueils, notamment quand je me suis éloigné puis séparé de ma famille. Comment se positionne la tienne par rapport à ce qui te parle en général?
Par contre, il y a des moments durant lesquels je me sens vraiment vivant, ces moments ont pleinement du sens : parfois, quand je chante, par exemple. Je me sens alors vibrer, et là, je suis complètement dans l'instant présent, tout en plaisir, tout en flow.
As-tu déjà connu cela?

Perso ma famille c'est compliqué voir très compliqué. Probleme avec mon père que je ne veux plus voir, en gros, je n'ai que ma sœur et ma mère. Donc personne ne se positionne vraiment, je sais qu'ils sont inquiets pour moi de voir que je ne sais pas trop quoi faire, de voir que je ne suis pas heureux. Je fais en sorte qu'ils ne s'inquiètent pas trop pour moi mais bon...
Perso je ne me sens pas vivant, j'aurais une idée de comment me sentir vivant mais je ne sais pas si c'est vraiment ça qui me rendrait un minimum heureux. Perso, rien ne me fait réellement vibrer. J'ai la sensation qu'il me manque qqch. Je ne sais pas être dans l'instant présent, je pense sans cesse au futur, avec les "et si" & "et si",...

Cette chose qui pourrait te parler...essaie peut-être de la creuser?

Ouais je vais essayer de la creuser mais ça demande d'aller voir un psy. Mais bon, ça demande du travail je pense, surtout sur la confiance en soi ( qui absolument à zéro voir même en négatif).

Salut Flavien,
Je pense que ce n'est pas rare et pas grave si tu as 22 ans, ça peut prendre du temps de voir ce qu'on veut faire vraiment. Certaines personnes font des études, bossent à 25 ans, et font la même chose de toute leur vie, ils se casent, deviennent proprio avec jardin et compagnie, voyagent, retraite et voilà...
Mais si tu cherches quelque chose qui te fasse vivre mentalement et existentiellement, forcément tu ne le trouveras peut-être pas tout de suite, parce que... on te présente les choix possibles et banalisés, normalisés, et s'il t'en faut plus, forcément ça ne te satisfera pas de suite, sans avoir fouillé et exploré de toi-même les chemins moins connus...
Perso j'ai mis du temps aussi, au début j'ai pensé pendant des années qu'il me fallait un job normal pour la survie financière, c'est non négligeable pour quitter le foyer familial, et être indépendant mais après... On fait quoi de son âme ? ahah, c'est là que ça devient intéressant.
Courage !

Je sais pas si c'est normal, mais c'est un questionnement que j'ai eu trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps...

... à ton âge, j'étais carrément en mode "no future"
Je n'ai compris ce que je voulais faire de ma vie que très tard*.
En fait, j'ai commencé à trouver le sens de ma vie à partir du moment où j'ai pris conscience (mais VRAIMENT conscience) de ce que j'aimais, ce qui me passionnait, et avais envie de faire, et que j'ai réussi à l'inscrire dans un projet de vie.

22 ans ? période de flottement normale, et ton attitude est active et constructive. Quant à ta difficulté à avancer, dis-toi que c'est quand même pas mal lié aux circonstances... donc ne te décourage pas !


* "trop" tard, auraient estimé les gens raisonnables

Salut,
A ton âge, je pensais que j'allais être dans le tourment toute ma vie mais avec les ans, je vois bien qu'il n'y a finalement rien de spécial à attendre, pas de révélation divine, pas de "déclic", pas de mission particulière ni de chemin de vie ou que sais-je. Il n'y a juste rien, mis à part la mort qui arrive (et je souris à cette idée, lorsque je m'imagine dans mes derniers instants, sur le point de mourir, j'imagine que c'est un moment de tranquillité absolue). Je pense que le début de la vingtaine est un âge où c'est normal de se poser des questions existentielles/métaphysiques.

Je vais tenter de répondre à tout le monde ici,

Mais le probleme c'est que je ne peux pas attendre éternellement, je suis des etudes actuellement et je dois me décider dans les prochaines semaines si je dois continuer ces etudes, rentrer dans la vie active, ou tout arrêter pour faire un petit boulot et pas me prendre la tête, ou me réorienter, j'ai beaucoup d'options mais dans tout les cas, aurais-je vraiment ce que je veux ? Serais-je heureux dans au moins une des option ? Je ne pense pas en fait. J'ai malheureusement à voir d'autres options à part se retirer totalement de la société comme aller dans un couvent ( que je considère aussi comme une option, mais bon c'est un peu radical et bon, c'est compliqué de connaitre l'amour là-bas ahaha).
Mais River, tu as l'air d'avoir d'autres options je suis vraiment curieux. Moi aussi je rêve d'une vie, où on est pas obligé de travailler comme la société l'entends, perso je pense ( à ce moment là) que je n'ai pas d'autres options que travailler pour gagner de l'argent pour pouvoir espérer (sur)vivre. Perso, j'ai du mal à me voir vivre seul et juste travailler pour gagner des sous, la vie n'aurait pas de saveurs à mon goût. Je veux vivre qqch de vrai ( que ce soit en amour, pas un truc juste pour être couple, un véritable partage, ou que ce soit professionnellement, impossible de travailler comme un chien juste pour l'argent, je veux être utile et apprendre chaque jour).

Merci à toi River,

Combien de temps as-tu eu ce questionnement Wyrdwynn mdrr ?
Perso je suis en mode "no future", je ne vois aucun issue, là actuellement je m'attends à une giga vie de merde si je change pas les choses avec force.
Tu fais quoi de ta vie ? Perso je ne sais pas ce que j'aime ni ce qui me passionne. La seule chose que je sais, c'est que je veux être heureux et en couple ( à ce moment peut-être que ça ne sera plus le cas plus tard comme de nombreux surdoués).
Je sais que mon problème est aussi lié aux circonstances, je sais que je ne suis pas responsable de tout, c'est un ensemble, mon enfance, mon operation, Covid .....

Merci à toi Wyrdwynn

Perso je suis dans cet état, je me dis que je vais être toute ma vie dans la tourmente, seul, sans réel ami à sur qui compter ( j'ai des potes mais je ne compte pas réellement sur eux). Oui, là c'est ce que je me dis, que à par la mort qui est inéluctable, je vois rien... je suis dans le total brouillard, je ne me vois pas vraiment porter un masque pour correspondre à la société. Je veux être moi, mais je me dis que c'est impossible vu notre monde, très basé sur les apparences et les individualisme...
Bah je pense que c'est normal de se poser ces questions à mon age si on est surdoué ( et encore) mais c'est plutôt rare pour ceux qui ne sont pas surdoués ou hypersensible...perso si je ne trouve pas de but à ma vie, je la traverserai en attendant la mort mais jamais je ne la provoquerai mais bon, j'espère trouver un but à ma vie et je le trouverais.

Merci à toi aussi L945834,

Merci à vous 3, vos réponses sont très intéressantes, vraiment,

Vraiment... je pensais vraiment, tout comme toi à l'époque, que ce serait impossible pour moi de trouver un peu de sérénité.
Je me torturais à l'identique de toi en me demandant quelle serait la meilleure option à choisir. Continuer les études, si oui, lesquelles ? Tout stopper et me retirer dans un couvent ou une forêt ? Quel métier choisir ? Quelles sont mes valeurs ? A quoi j'aspire exactement ? Mes aspirations ne sont elles pas trop biaisées ? Si oui, par quoi et dans quelle proportion pour chacun des facteurs ? Pourquoi est ce que je suis comme ça ? Quel est le sens de la vie ? Comment le trouver ? Qui suis-je ? Qu'est ce qui fait mon identité ?
Je continue de me poser des questions alors que je suis en fin de vingtaine et je suis par contre toujours en mode no future ; je me vois mourir jeune car je ne me vois pas vivre dans cette société. J'aurai une vie de marginale. Je choisirai l'engagement, la lutte, lorsque ce sera le moment.

"Ça me fait plaisir " ( façon de dire) que je ne suis pas le seul surtout qu'on a visiblement un près le même âge.

En vérité, je n'ai pas grand chose à ajouter, tu as tout dit, tout ce que je pense en fait. Actuellement je traverses un brouillard, y a tellement de choses dans ma tête sur absolument tout les sujets, que je suis totalement paumé. J'ai les mêmes questions que toi en gros mais avec le sentimental en plus ( passé + présent + futur). Mais je suis exactement dans la même réflexion que toi c'est ouf. Si je ne trouves pas un réel but à ma vie je vais pas réussir à vivre assez lgtps, la dépression ou quelque chose comme ça aura bien raison de moi à un moment, c'est pour ça que je veux résoudre mes problèmes le plus tôt possible, j'ai "que" 22 ans, rien n'est perdu mais il faut que je commence à faire des choix décisifs dès maintenant, il ne faut pas que j'attende.
J'espère pour toi que tu trouveras tes réponses à un moment, sincèrement.
Tu fais quoi comme travail dans la vie ? ( si je ne suis pas indiscret). Mais moi non plus, je vois pas comment je pourrais vivre dans cette société
Perso me retirer dans une forêt me chauffe vraiment en plus je connais un gars des montagne, il pourrait tout m'enseigner même si c'est pas du tour mon milieu, je suis plus quelqu'un de la ville, mais j'estime que la nature/forêt, c'est la vie, la base de tout. Mais j'ai envie pour l'instant de me donner une chance de réussir dans ce "monde", je n'ai que 22 ans, si dans qqes années rien ne se passe, on verra.

Je pense que tous les êtres un peu "sensibles" se posent ce type de questions, mais typiquement, les questionnements c'est surtout dans la première partie de la vie. Je me dis qu'une fois les 35 ans passés, les dés sont plus ou moins jetés, tout est plus ou moins tracé.
Tu es en effet jeune ! Alors, ne te mets pas trop la pression, si tu y arrives. Ce n'est pas grave si tu te questionnes "longtemps". Les choix que tu feras maintenant ne seront pas déterminants. Tout est réversible. A à peu près 21 ans, j'ai pris une décision complètement "stupide" sur le plan professionnel (j'ai bifurqué subitement vers voie d'études très différente), mais ce n'est pas grave, je le rattrape maintenant et finalement, tout est mieux ainsi. Intellectuellement, je me suis enrichie de choses qui m'attiraient et sur le plan personnel, j'ai pu faire de l'introspection.
Pour répondre à ta question, je ne travaille toujours pas, je suis toujours en études. Et je pense que je ne travaillerai jamais car le monde dans lequel nous vivons tel qu'il est organisé actuellement ne me convient pas et ne m'offre de toute façon pas de place. Je présente un trouble autistique et seuls 1 ou 2% de personnes avec TSA sont en situation d'emploi. Alors je vais faire autre chose, me construire une vie sur mesure, puisque le monde ne veut pas de moi, puisque la société n'est pas inclusive mais m'exclut juste parce que je ne suis pas "comme il faut". Et je pense que bientôt,  ma vie sera celle qui me convient car j'ai décidé de ne plus me battre pour gagner une place mais œuvrer à mon échelle pour que chacun en ait une avec pour mots d'ordre justice et dignité.
Si tu fais des études qui te plaisent ou si tu as des idées d'études qui te plaisent, je te conseille d'y aller ou d'aller au bout car cela sera plus difficile de reprendre plus tard (mais jamais impossible).

Oui, plutôt d'accord qu'à partir de 35 ans les dés sont plutôt jetés meme si on peut encore changer les choses.
Mais j'ai peur de prendre les mauvais choix et tout perdre maintenant, ce qui peut arriver, je n'ai aucune base sur quoi me reposer, dans tout les secteurs.
Mais tu comptes faire quoi dans ta vie si tu travailles pas ? En fait, ma question est plutôt, comment comptes tu pouvoir vivre, payer ton loyer,....? Moi perso j'adorerais étudier jusqu'à la fin de mes jours, juste apprendre c'est superbe. Perso quand la pression de ouf qui est instauré dans notre société, ça me fait peur, je me dis qu'il est impossible de ne pas peter un câble, le chemin reveil-boulot-dodo me fais vraiment peur, je veux vivre, pas être esclave de tout ça, je veux pas me réveiller et me dire "oh bordel quelle vie", je veux me réveiller le mat1 à côté de qqn heureux, vivre une bonne journée et apprendre ou être vraiment utile, puis me coucher au côté de qqn heureux, pas une vie morose, où tout le monde fait la gueule. Honnêtement je ne me vois pas vivre dans le monde tel qu'il est conçu actuellement, ça serait une véritable torture.
Mais en vrai, je ne vois ( à l'heure actuelle ) pas d'autres solutions, peut-être parce que c'est mes seules que l'ont m'a présenté et que j'ai trouvé.
Tu es Asperger ? Put1 1 à 2 %, je savais pas, c'est chaud en vrai, je pensais qu'il en avait quand même plus, et en vrai je vois pas en quoi quelqu'un qui a un trouble autistique est moins bon que qqn de "normal " ( je mets entre guillemets parce qu'on ne définit pas la normalité, et qqn avec un TSA n'est pas quelqu'un qui n'est pas "normale").
Tu comptes faire pour "œuvrer à ton échelle " ?
Je sais pas, pour l'instant je fais un bachelor design industriel qui me plaît mais je sais pas si le boulot me plaira, où il aura certainement bcp de pressions, des directives,... j'adore beaucoup la psycho, mais je me vois pas me réorienter perso, peut-être que ma vision sera différente dans quelques mois.

Bonne journée à toi

Je te réponds en MP si ça ne te dérange pas ?

Bien sûr aucun problème

.

Oui mais etre heureux, c'est tellement large...
Oui je vais finir mon bachelor, mais dans 6 mois, que faire ?? J'ai l'impression d'être dans une course contre la montre...
C'est courageux de reprendre des etudes après plus de 45 ans, bravo à vous. Je vous souhaite de réussir.
J'ai l'impression que les surdoués (adultes) sont sans cesse en crise existentielle, on est jamais vraiment satisfait et on a toujours des interrogations. Je parle surtout des adultes expérimentés pas de moi avec mes 22 ans, depuis que je regarde les forums surdoués, j'ai l'impression que personne n'est vraiment satisfait ou est toujours en recherche de réponses. Ce qui n'est pas forcement une mauvaise chose

Se remettre en question n'est jamais une mauvaise chose tant que ce n'est pas paralysant
(et tu peux continuer à me tutoyer)

Je suis d'accord que ce n'est pas une mauvaise choses tant qu'on en retient quelque chose.
Après meme si tu aimes étudier, à 45 ans, c'est courageux, beaucoup ne le feraient (font) pas. Je te souhaites bonne chance,

Merci à toi alors

Salut Flavien,
Je n'ai pas spécialement de conseils à te donner, mais comme tu as dit "ça fait plaisir" de voir qu'on n'est pas seul, donc je voulais simplement répondre que je j'ai actuellement les mêmes pensées, et j'ai peur de devoir vivre éternellement avec ces pensées, qui, pour être honnête, ne sont pas les plus joyeuses. Après, je pense avoir un peu plus d'espoir (selon les périodes); je pensais déjà ne pas trouver de but à ma vie au lycée (c'est tôt pour être persuadé qu'on a raté sa vie), et ces pensées se sont empirées quand j'ai fait une prépa après mon bac. Ce que j'ai remarqué, c'est qu'après une année de prépa particulièrement stressante et traumatisante, j'ai vécu la seconde année de manière bien plus positive, c'était presque une année agréable. De même, après avoir fini mes deux années de prépa et donc ayant un rythme de vie plus "léger" disons, j'étais heureuse, je pense, pendant une période d'un an.
En ce moment, je retrouve un rythme plus soutenu pour des études qui ne me passionnent pas, et je retrouve toutes ces pensées que j'avais en prépa. Donc pour mon cas en particulier, mes questions existentielles m'envahissent à chaque obstacle, chaque période difficile, mais disparaissent (temporairement) après. Bon, elles ne disparaissent pas complètement, je les sens traîner dans le fond de mon esprit, mais j'ai le choix de ne pas les entretenir quand je suis heureuse.
Je ne te conseille pas d'aller chercher à connaître tout au long de ta vie des expériences difficiles pour gagner une période de soulagement ensuite, loin de là, mais c'est simplement pour remettre en valeur le fait que, même si actuellement ça me paraît très loin, je suis assez confiante sur le fait que je retrouverais le sourire et toutes les pensées positives qui vont avec (notamment une ouverture à l'amour plus grande) une fois que j'aurais dépassé cet obstacle (et que le covid sera fini, aussi). C'est pas une solution à long terme, mais ça m'aide d'avoir cette petite dose d'espoir, ça me donne un "objectif" à avoir, en quelque sorte!
Bon courage!