De l'intérêt de l'écriture ?
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Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Et surtout crois toujours en ton art parce que c'est juste la manifestation de l'essence de ton âme,et ça il n'y a rien de plus précieux.
nicolas.a- Messages : 90
Date d'inscription : 12/11/2013
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
L'inspiration est là, lorqu'on est bien avec nous même et le monde qui nous entoure… il ne faut pas la chercher tout le temps, si un jour tu te sens envahi par tes sentiments, il faut écrire, composer, etc pour canaliser tes émotions…
L'art aide à vivre… mais vivre sans art est très dur… voire impossible… L'art aide à supporter la pesanteur de la vie…
L'art aide à vivre… mais vivre sans art est très dur… voire impossible… L'art aide à supporter la pesanteur de la vie…
Belena- Messages : 772
Date d'inscription : 30/05/2016
Age : 51
Localisation : Finistère
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Merci pour les félicitations.
C'est la première nouvelle d'un cycle de nouvelles avec les mêmes personnages (Whitechapel, Londres, fin du 19e siècle).
Une balade dans un univers que j'aime (avec des références à Lewis Carroll, le Portrait de Dorian Gray...un côté Dr Who, of course ! Le tout dans le brouillard de Londres. )
C'est la première nouvelle d'un cycle de nouvelles avec les mêmes personnages (Whitechapel, Londres, fin du 19e siècle).
Une balade dans un univers que j'aime (avec des références à Lewis Carroll, le Portrait de Dorian Gray...un côté Dr Who, of course ! Le tout dans le brouillard de Londres. )
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
J'ai suivi toute la discussion, mais je n'osais pas participer.
Je me lance, parce que je ressens la même chose. Sauf qu'à la différence, je n'ai pas encore été publiée. Cela arrivera prochainement, d'ici la fin de l'année, mais en attendant je me pose cette même question. Ou du moins je ressens un certain découragement, avec cette impression de frapper du vent.
Marion79, il semblerait que tu aies acquis une expérience suffisante dans l'écriture pour ne pas ou peu douter de ta plume (mais je me trompe peut-être). J'aimerais en arriver à ce stade un jour, mais pour l'instant, je ne cesse de remettre en question ma manière d'écrire et l'intérêt de ce que j'écris.
Je pourrais dire "allez stop, j'arrête" mais je ne suis pas capable de vivre sans écrire. C'est comme respirer. Cela dit, il paraît que je ne sais pas respirer convenablement (je manque de souffle), peut-être est-ce la même chose pour mes écrits. Désolée, je rumine tout cela ces derniers temps.
Mais toi, il me semble que tu es partie sur une belle lancée, aussi difficile et incertain que soit ce métier.
Je me lance, parce que je ressens la même chose. Sauf qu'à la différence, je n'ai pas encore été publiée. Cela arrivera prochainement, d'ici la fin de l'année, mais en attendant je me pose cette même question. Ou du moins je ressens un certain découragement, avec cette impression de frapper du vent.
Marion79, il semblerait que tu aies acquis une expérience suffisante dans l'écriture pour ne pas ou peu douter de ta plume (mais je me trompe peut-être). J'aimerais en arriver à ce stade un jour, mais pour l'instant, je ne cesse de remettre en question ma manière d'écrire et l'intérêt de ce que j'écris.
Je pourrais dire "allez stop, j'arrête" mais je ne suis pas capable de vivre sans écrire. C'est comme respirer. Cela dit, il paraît que je ne sais pas respirer convenablement (je manque de souffle), peut-être est-ce la même chose pour mes écrits. Désolée, je rumine tout cela ces derniers temps.
Mais toi, il me semble que tu es partie sur une belle lancée, aussi difficile et incertain que soit ce métier.
Parenthèse- Messages : 35
Date d'inscription : 15/12/2015
Age : 34
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
On doute toujours, et finalement, encore plus une fois publié(e).
Je ne doute pas de ma plume mais elle n'est pas commerciale. Mes livres ont du mal à se vendre ou alors c'est moi qui me / les vends mal. Je ne sais pas.
Du coup, si, je doute : je me sens "poète maudit" comme Baudelaire dans "Bénédiction" et ma famille me demande pourquoi je ne suis pas publiée par Gallimard, ou par l'école des loisirs, ou pourquoi je n'écris pas des BD comme Astérix, vu que ce n'est pas avec mes trucs que je vais devenir riche. Je ferais mieux d'écrire des Harlequin. Et je dois encaisser tout ça tout en reconnaissant que je ne saurais pas écrire une BD comme Titeuf, ou écrire comme Musso, des trucs qui se vendent. Parce qu'effectivement, écrire, c'est un peu comme respirer et mon souffle est tout autre.
J'ai donc souvent l'impression d'être déphasée, à part. Je ne doute pas que j'écris bien, et les éditeurs, illustrateurs, etc. me donnent souvent des retours en ce sens. Belle qualité, "on sent que vous êtes un poète". Un professeur de fac m'a dit : "Vous êtes un écrivain, voyons ! Ma fille adore votre album, vous savez ? Elle me le réclame souvent."
Seulement, je ne peux pas écrire des trucs simples, qui se vendent, dans l'air du temps.
Même mes personnages sont à part, et c'est pourquoi je m'y attache et suis capable d'écrire sur eux.
Et du coup, j'ai peur que mes prochains livres soient encore des échecs, qu'une fois publiés, personne ne les achète et que les éditeurs les enlèvent assez vite de leur catalogue. Je n'espère pas. Si ça se reproduit encore et encore, je pourrai vraiment me poser des questions et je m'en pose déjà.
Aujourd'hui, j'ai été contactée par une illustratrice qui m'a écrit qu'elle aime beaucoup ce que je fais et aimerais une collaboration. Ça m'arrive de temps à autre. Seulement...je n'ai pas vraiment confiance en moi.
Quand mon recueil de poèmes est paru, un mois après celui d'une autre poètesse, j'ai été incapable de faire comme elle : écrire à tous mes contacts, faire ma pub, me mettre en valeur. L'éditeur m'a demandé de faire quelque chose vu qu'elle avait réussi à en vendre une centaine et moi...une dizaine à peine. Mais je ne suis pas VRP, je ne sais pas "me" vendre. Je sais écrire mes bidules dans mon coin et ça s'arrête là.
Je ne doute pas de ma plume mais elle n'est pas commerciale. Mes livres ont du mal à se vendre ou alors c'est moi qui me / les vends mal. Je ne sais pas.
Du coup, si, je doute : je me sens "poète maudit" comme Baudelaire dans "Bénédiction" et ma famille me demande pourquoi je ne suis pas publiée par Gallimard, ou par l'école des loisirs, ou pourquoi je n'écris pas des BD comme Astérix, vu que ce n'est pas avec mes trucs que je vais devenir riche. Je ferais mieux d'écrire des Harlequin. Et je dois encaisser tout ça tout en reconnaissant que je ne saurais pas écrire une BD comme Titeuf, ou écrire comme Musso, des trucs qui se vendent. Parce qu'effectivement, écrire, c'est un peu comme respirer et mon souffle est tout autre.
J'ai donc souvent l'impression d'être déphasée, à part. Je ne doute pas que j'écris bien, et les éditeurs, illustrateurs, etc. me donnent souvent des retours en ce sens. Belle qualité, "on sent que vous êtes un poète". Un professeur de fac m'a dit : "Vous êtes un écrivain, voyons ! Ma fille adore votre album, vous savez ? Elle me le réclame souvent."
Seulement, je ne peux pas écrire des trucs simples, qui se vendent, dans l'air du temps.
Même mes personnages sont à part, et c'est pourquoi je m'y attache et suis capable d'écrire sur eux.
Et du coup, j'ai peur que mes prochains livres soient encore des échecs, qu'une fois publiés, personne ne les achète et que les éditeurs les enlèvent assez vite de leur catalogue. Je n'espère pas. Si ça se reproduit encore et encore, je pourrai vraiment me poser des questions et je m'en pose déjà.
Aujourd'hui, j'ai été contactée par une illustratrice qui m'a écrit qu'elle aime beaucoup ce que je fais et aimerais une collaboration. Ça m'arrive de temps à autre. Seulement...je n'ai pas vraiment confiance en moi.
Quand mon recueil de poèmes est paru, un mois après celui d'une autre poètesse, j'ai été incapable de faire comme elle : écrire à tous mes contacts, faire ma pub, me mettre en valeur. L'éditeur m'a demandé de faire quelque chose vu qu'elle avait réussi à en vendre une centaine et moi...une dizaine à peine. Mais je ne suis pas VRP, je ne sais pas "me" vendre. Je sais écrire mes bidules dans mon coin et ça s'arrête là.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Ecrire et vendre ses écrits (autrement dit, se vendre soi), ce sont deux postures totalement différentes. C'est très compliqué de faire la promotion de ses propres romans, personnellement j'ai beaucoup de mal à le faire, je trouve cela assez prétentieux, trop m'as-tu vu (ce n'est pas un jugement, seulement je trouve ça vraiment difficile, je n'aime pas me mettre en avant).
C'est un peu cliché de dire ça, mais reste comme tu es. Ecris dans ton coin, le fait que tu ne saches ou n'aimes pas te mettre en valeur ne détermine pas la qualité de ton écriture, je pense que tu le sais.
Si tu sors un nouveau livre, je l'achèterai avec plaisir ! Tu as un blog, un site en tant qu'auteur ?
C'est un peu cliché de dire ça, mais reste comme tu es. Ecris dans ton coin, le fait que tu ne saches ou n'aimes pas te mettre en valeur ne détermine pas la qualité de ton écriture, je pense que tu le sais.
Si tu sors un nouveau livre, je l'achèterai avec plaisir ! Tu as un blog, un site en tant qu'auteur ?
Parenthèse- Messages : 35
Date d'inscription : 15/12/2015
Age : 34
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Sujet intéressant. J'ai lu la première page du sujet, je lirai le reste quand j'aurai l'esprit plus libre, mais je voudrais déjà réagir vite fait.
Les questions posées sont bien sûr légitimes, et je pense que tout hauteur qui se respecte se pose les mêmes, à moins d'avoir la chance que son style, son approche littéraire et sa personnalité s'imbriquent bien dans le système.
Ceci dit, et justement, je crois que la vraie question qui se pose est surtout celle du système, et plus précisément de l'époque.
Personnellement, je ne sais pas si j'aurais eu plus de succès à une autre époque, car je suis totalement rebuté par tout ce qui est démarches : chercher un éditeur, faire sa pub. Ces contraintes m'extirpent de l'état d'esprit dans lequel j'aime me plonger pour créer mes univers, et dans mon entourage, les gens qui me lisent ne comprennent pas pourquoi je n'ai aucun intérêt à faire ce qu'il faut pour réussir. D'abord, ils ignorent que 80% de ce que j'écris est impubliable tout court, car ce ne sont que des explorations personnelles de possibilités, de fantasmes intimes (à comprendre au sens très large). Sur les 20% qui restent, essentiellement nouvelles (plutôt longues) et romans courts (si je dépasse 200/300 pages, je finis immanquablement par dissoudre mon histoire dans un imaginaire trop fertile, plus je fais court et condensé, plus l'histoire a du sens, mais je m'ennuies dans les histoires trop courtes qui ne me permettent pas de déployer mon concept, minimum 30-50 pages), il n'y a soit pas le public, soit pas l'éditeur.
Les rares fois où j'ai dépassé mon dégoût de la poursuite de contraintes liées à la commercialisation de mon travail, les réactions ont été du genre "votre histoire a du charme, mais ce n'est pas ce que nous recherchons". J'envoyais des histoires fantastiques en ciblant des éditeurs de fantastique. J'ai fini par comprendre que (c'est ce que tu décris, Marion) dans leur langage, le genre fantastique est en fait un genre fermé et formaté pour un public lui-même formaté qui attend certaines références.
Or, tu te définis dans un style très particulier (roman de fiction fin 19e à la Zola, Hugo) tout comme c'est mon cas (genre fantastique à coloration dystopique très ouvert, mêlant des éléments de style à la Poe, Lovecraft, Kafka, Dick, etc.). Et je retombe sur mon point de départ sur l'époque.
L'édition actuelle est une entreprise commerciale. Elle vend à des masses de lecteurs formatés un produit qui, pour être rentable, doit fonctionner suivant les principes d'un genre qui a fait ses preuves commercialement. C'est tout simplement le consumérisme appliqué à l'art... On voit ce que ça donne dans les autres arts en effet, avec le cinéma, mais aussi l'art plastique, où il est devenu plus rentable de faire du toc merdique pour milliardaires et de construire la narration publicitaire pour l'accompagner, et créer un mythe marchand autour. L'auteur a succès est une marque. Stephen King, Sulitzer, D'Ormesson, ce sont les Ford, les Cardin et les Samsung de l'écriture. On achète car on sait que c'est un parfum ou une mécanique efficace qui ne s'use pas, ce n'est pas vraiment plus compliqué que ça.
Or, anarchiste psychorigide que je suis, je répudie ça en bloc. Pas question de faire plus d'effort que ça pour me plier au truc, que ce soit la quête de commercialisation de mon oeuvre, ou le formatage de mon travail au cahier des charges marketing du moment. En plus, ça a des avantages. Ça me permet d'éviter des contraintes : puisqu'aucun éditeur n'a mon travail en charge, pas de lourdes corrections à faire, de demande de tronquer ou modifier mon travail, donc pas de travail en plus. Autre avantage, ça me permet de me complaire dans le "ça ne marche pas parce qu'ils sont trop idiots pour me comprendre". Blague mise à part, je sais que, comme toute personne, j'ai un certain manque de confiance en moi et que l'écriture y joue un rôle : écrire pour se comprendre, écrire pour se prouver des choses, écrire pour montrer aux autres à quel point nous avons de bonnes idées, et un talent pour les transcrire. Du coup je trouve aussi très dur de me confronter à un lectorat (qui reste très limité malgré mon auto-édition de 3 nouvelles l'année dernière), malgré le fait que mon lectorat est quasiment unanime par rapport à mon talent d'écriture.
M'enfin, j'aurais beaucoup de choses à ajouter... Je lirai d'abord le reste de vos échanges.
Les questions posées sont bien sûr légitimes, et je pense que tout hauteur qui se respecte se pose les mêmes, à moins d'avoir la chance que son style, son approche littéraire et sa personnalité s'imbriquent bien dans le système.
Ceci dit, et justement, je crois que la vraie question qui se pose est surtout celle du système, et plus précisément de l'époque.
Personnellement, je ne sais pas si j'aurais eu plus de succès à une autre époque, car je suis totalement rebuté par tout ce qui est démarches : chercher un éditeur, faire sa pub. Ces contraintes m'extirpent de l'état d'esprit dans lequel j'aime me plonger pour créer mes univers, et dans mon entourage, les gens qui me lisent ne comprennent pas pourquoi je n'ai aucun intérêt à faire ce qu'il faut pour réussir. D'abord, ils ignorent que 80% de ce que j'écris est impubliable tout court, car ce ne sont que des explorations personnelles de possibilités, de fantasmes intimes (à comprendre au sens très large). Sur les 20% qui restent, essentiellement nouvelles (plutôt longues) et romans courts (si je dépasse 200/300 pages, je finis immanquablement par dissoudre mon histoire dans un imaginaire trop fertile, plus je fais court et condensé, plus l'histoire a du sens, mais je m'ennuies dans les histoires trop courtes qui ne me permettent pas de déployer mon concept, minimum 30-50 pages), il n'y a soit pas le public, soit pas l'éditeur.
Les rares fois où j'ai dépassé mon dégoût de la poursuite de contraintes liées à la commercialisation de mon travail, les réactions ont été du genre "votre histoire a du charme, mais ce n'est pas ce que nous recherchons". J'envoyais des histoires fantastiques en ciblant des éditeurs de fantastique. J'ai fini par comprendre que (c'est ce que tu décris, Marion) dans leur langage, le genre fantastique est en fait un genre fermé et formaté pour un public lui-même formaté qui attend certaines références.
Or, tu te définis dans un style très particulier (roman de fiction fin 19e à la Zola, Hugo) tout comme c'est mon cas (genre fantastique à coloration dystopique très ouvert, mêlant des éléments de style à la Poe, Lovecraft, Kafka, Dick, etc.). Et je retombe sur mon point de départ sur l'époque.
L'édition actuelle est une entreprise commerciale. Elle vend à des masses de lecteurs formatés un produit qui, pour être rentable, doit fonctionner suivant les principes d'un genre qui a fait ses preuves commercialement. C'est tout simplement le consumérisme appliqué à l'art... On voit ce que ça donne dans les autres arts en effet, avec le cinéma, mais aussi l'art plastique, où il est devenu plus rentable de faire du toc merdique pour milliardaires et de construire la narration publicitaire pour l'accompagner, et créer un mythe marchand autour. L'auteur a succès est une marque. Stephen King, Sulitzer, D'Ormesson, ce sont les Ford, les Cardin et les Samsung de l'écriture. On achète car on sait que c'est un parfum ou une mécanique efficace qui ne s'use pas, ce n'est pas vraiment plus compliqué que ça.
Or, anarchiste psychorigide que je suis, je répudie ça en bloc. Pas question de faire plus d'effort que ça pour me plier au truc, que ce soit la quête de commercialisation de mon oeuvre, ou le formatage de mon travail au cahier des charges marketing du moment. En plus, ça a des avantages. Ça me permet d'éviter des contraintes : puisqu'aucun éditeur n'a mon travail en charge, pas de lourdes corrections à faire, de demande de tronquer ou modifier mon travail, donc pas de travail en plus. Autre avantage, ça me permet de me complaire dans le "ça ne marche pas parce qu'ils sont trop idiots pour me comprendre". Blague mise à part, je sais que, comme toute personne, j'ai un certain manque de confiance en moi et que l'écriture y joue un rôle : écrire pour se comprendre, écrire pour se prouver des choses, écrire pour montrer aux autres à quel point nous avons de bonnes idées, et un talent pour les transcrire. Du coup je trouve aussi très dur de me confronter à un lectorat (qui reste très limité malgré mon auto-édition de 3 nouvelles l'année dernière), malgré le fait que mon lectorat est quasiment unanime par rapport à mon talent d'écriture.
M'enfin, j'aurais beaucoup de choses à ajouter... Je lirai d'abord le reste de vos échanges.
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Donc j'ai lu le sujet en entier, et comme on pouvait s'y attendre, j'ai enfoncé quelques portes ouvertes, mais bon, c'est comme ça. Je n'ai pas spécialement l'habitude d'échanger avec d'autres créatifs, du coup je réalise une fois de plus que nous sommes tous dans les mêmes problématiques, avec les variations personnelles.
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Bonjour,
je reviens ici et je viens seulement de lire vos messages.
Avoir lu par hasard il y a trois jours que Nabila est éditée par Robert Laffont me permet de relativiser.
Il ne viendrait à personne l'idée de participer aux JO en étant nul en sport mais il est plus simple de se faire éditer quand on est célèbre que quand on sait écrire.
Sinon :
Je suis tout à fait d'accord, et un peu écoeurée de recevoir des refus louant mes qualités d'écriture...mais ce n'est pas ce que les éditeurs recherchent.
J'ai tout de même eu deux "oui", de petits éditeurs, pour des nouvelles qui vont être publiées numériquement. J'ai reçu un des deux contrats hier et l'autre va m'arriver.
Je pense que je vais laisser tomber les envois aux grands éditeurs et continuer d'écrire ce que j'aime dans mon coin en espérant avoir des lecteurs. Je vais privilégier les petits éditeurs passionnés, le souci étant souvent la diffusion/distribution.
Mais j'ai laissé tomber l'idée de négocier un à-valoir, de me faire publier par une grande maison d'édition parisienne ou de suivre les recettes (http://www.editions-humanis.com/premier-roman-court.php par exemple. Heureusement que Proust, Céline ou Aragon n'écrivent pas en 2016...)
J'ai un site en tant qu'auteur mais je le déserte depuis deux ans. Je suis plutôt sur Facebook (faute de comprendre quelque chose à Tweeter, d'autant que j'ai tendance à écrire de longs messages) : https://www.facebook.com/lectiole.blogspot.fr/?pnref=story
je reviens ici et je viens seulement de lire vos messages.
Avoir lu par hasard il y a trois jours que Nabila est éditée par Robert Laffont me permet de relativiser.
Il ne viendrait à personne l'idée de participer aux JO en étant nul en sport mais il est plus simple de se faire éditer quand on est célèbre que quand on sait écrire.
Sinon :
Loxosceles a écrit: J'ai fini par comprendre que (c'est ce que tu décris, Marion) dans leur langage, le genre fantastique est en fait un genre fermé et formaté pour un public lui-même formaté qui attend certaines références.
Or, tu te définis dans un style très particulier (roman de fiction fin 19e à la Zola, Hugo) tout comme c'est mon cas (genre fantastique à coloration dystopique très ouvert, mêlant des éléments de style à la Poe, Lovecraft, Kafka, Dick, etc.). Et je retombe sur mon point de départ sur l'époque.
L'édition actuelle est une entreprise commerciale. Elle vend à des masses de lecteurs formatés un produit qui, pour être rentable, doit fonctionner suivant les principes d'un genre qui a fait ses preuves commercialement. C'est tout simplement le consumérisme appliqué à l'art...
Je suis tout à fait d'accord, et un peu écoeurée de recevoir des refus louant mes qualités d'écriture...mais ce n'est pas ce que les éditeurs recherchent.
J'ai tout de même eu deux "oui", de petits éditeurs, pour des nouvelles qui vont être publiées numériquement. J'ai reçu un des deux contrats hier et l'autre va m'arriver.
Je pense que je vais laisser tomber les envois aux grands éditeurs et continuer d'écrire ce que j'aime dans mon coin en espérant avoir des lecteurs. Je vais privilégier les petits éditeurs passionnés, le souci étant souvent la diffusion/distribution.
Mais j'ai laissé tomber l'idée de négocier un à-valoir, de me faire publier par une grande maison d'édition parisienne ou de suivre les recettes (http://www.editions-humanis.com/premier-roman-court.php par exemple. Heureusement que Proust, Céline ou Aragon n'écrivent pas en 2016...)
J'ai un site en tant qu'auteur mais je le déserte depuis deux ans. Je suis plutôt sur Facebook (faute de comprendre quelque chose à Tweeter, d'autant que j'ai tendance à écrire de longs messages) : https://www.facebook.com/lectiole.blogspot.fr/?pnref=story
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Loxosceles a écrit:
L'édition actuelle est une entreprise commerciale. Elle vend à des masses de lecteurs formatés un produit qui, pour être rentable, doit fonctionner suivant les principes d'un genre qui a fait ses preuves commercialement. C'est tout simplement le consumérisme appliqué à l'art... On voit ce que ça donne dans les autres arts en effet, avec le cinéma, mais aussi l'art plastique, où il est devenu plus rentable de faire du toc merdique pour milliardaires et de construire la narration publicitaire pour l'accompagner, et créer un mythe marchand autour. L'auteur a succès est une marque. Stephen King, Sulitzer, D'Ormesson, ce sont les Ford, les Cardin et les Samsung de l'écriture. On achète car on sait que c'est un parfum ou une mécanique efficace qui ne s'use pas, ce n'est pas vraiment plus compliqué que ça.
Je trouve que c'est assez pessimiste et réducteur; en tout cas les lecteurs ne sont pas formatés, même s'ils peuvent avoir certaines attentes par rapport à tel ou tel genre. Personne n'aime lire la même chose en boucle, et c'est d'ailleurs pour ça que le genre évolue.
L'aspect commercial est paradoxalement positif : Par exemple au 18 ème, il y avait un filtre de censure très puissant, à quoi s'ajoute que parfois les censeurs blasés s'en foutaient strictement du style de l'auteur. Hors, puisque les publications étaient mille fois moindres, si elles étaient mauvaises, on pouvait par exemple se faire lyncher par Voltaire ce qui avait des conséquences désastreuses pour la vie publique.
Aujourd'hui l'aspect commercial permet d'avoir un tri sélectif d'une justesse presque idéale, puisque en cas d'échec c'est un concurrent qui a l'opportunité de publier le livre, ce qui fait qu'on fait très très attention à une analyse correcte du potentiel du livre. J'ai toujours trouvé drôle la légende de Gallimard ne lit pas tous vos manuscrits : pour savoir si un livre est mauvais il suffit de lire la première page, et s'il est plus ou moins bon deux ou trois, surtout que si on jette des livres aléatoirement on risque de rater un livre excellent ce qui serait une perte d'argent immense.
Après je suis d'accord que le recyclage de Harry Potter avec le tome 8 et l'utilisation du nom et de la marque est agaçant, mais pas plus que la censure de l'époque ou le fait qu'il fallait avoir des liens très solides dans l'édition avant rien que pour qu'on regarde notre manuscrit.
Parenthèse a écrit:Ecrire et vendre ses écrits (autrement dit, se vendre soi), ce sont deux postures totalement différentes.
Je ne vois pas comment tu pourrais écrire tout en voulant être publiée sans pour autant vouloir vendre, car vendre équivaut à être lu/e.
A moins de faire une publication posthume ou faire comme Rousseau en mode j'ai trouvé trois-cents lettres que j'ai nommé La Nouvelle Héloïse mais dont je suis pas l'auteur, c'est assez compliqué.
Maintenant je suis clairement d'accord qu'il y a une marge de différence entre simplement publier et faire une promotion active de son oeuvre.
Lanvert- Messages : 19
Date d'inscription : 06/09/2012
Age : 31
Localisation : Bruxelles
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Lanvert a écrit:
L'aspect commercial est paradoxalement positif : Par exemple au 18 ème, il y avait un filtre de censure très puissant, à quoi s'ajoute que parfois les censeurs blasés s'en foutaient strictement du style de l'auteur. Hors, puisque les publications étaient mille fois moindres, si elles étaient mauvaises, on pouvait par exemple se faire lyncher par Voltaire ce qui avait des conséquences désastreuses pour la vie publique.
Mais justement : au 18e siècle, Voltaire était surtout reconnu pour ses tragédies. Après sa mort, il s'est fait lyncher pour leur médiocrité ; il est surtout resté célèbre pour ce qui lui-même appelait ses "couillonneries". Si on devait tirer une leçon de tout ceci, c'est justement que le filtre de censure, puissant ou pas, est à proscrire. La littérature n'a rien à voir avec la vie publique : "les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence" (Proust).
Les publications étaient mille fois moindres mais souvent mauvaises : les épigones de Racine étaient légions. On publiait des tragédies classiques et de la poésie, au 18e siècle : tout cela est tombé dans l'oubli.
Victor Hugo, au début du 19e siècle, a écrit les éloges funèbres de Casimir Delavigne et de Népomucène Lemercier : qui s'en souvient encore, ce ces deux-là ? Alors que Stendhal a vendu six exemplaires de son roman Le Rouge et le Noir.
Donc la leçon que j'en tire : l'aspect commercial est purement négatif.
Les lecteurs étaient formatés, au 18e siècle. Si Marivaux ou Diderot réfléchissaient sur le thêâtre, c'étaient d'autres pièces que les leurs qui avaient du succès.
Quant au fait de lire la première page pour savoir si un livre est mauvais, j'ai lu pire récemment : une éditrice m'a demandé le nombre de pages de mon manuscrit.
Il faut que ce soit court. Sinon le lecteur de 2016...ne va / peut pas le lire. Proust, Aragon ou Céline ne seraient pas publiés. Tolkien ? Dostoïevski ?
Karine Giebel va faire paraître la nouvelle version de Terminus Elicius. C'était son premier roman ; il était court. Maintenant qu'elle est célèbre, elle peut le développer.
Donc si la première page est très bien écrite, mais que le roman comporte beaucoup de caractères, c'est terminé. Il ne faut pas non plus que ce soit trop compliqué. Je pense à http://www.lesprovinciales.fr/Crafouilli-legendaire-recit.html.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:
Mais j'ai l'impression de bâtir des châteaux de sable voués à disparaître.
En même temps, j'adore écrire. Une vraie passion. Et je sais que j'écris bien, vu qu'on me le dit souvent. Seulement, mon style, mes histoires et mes personnages n'ont rien à voir avec notre époque, donc avec mes éventuels lecteurs. J'ai d'ailleurs moins de mal à situer mes intrigues dans le passé, notamment à la fin du 19e siècle, qu'en 2016.
Quant à écrire des phrases courtes, nominales, au présent de l'indicatif...
J'ai souvent envie de tout laisser tomber
Vivre de sa passion, est le privilège d'une stricte minorité.
Si la passion est d'écrire sans lectorat, alors c'est là ta passion. Si elle te permet de vivre, alors tu es privilégiée (et même très très privilégiée ...).
Si elle ne le permet pas, mais qu'elle offre des revenus et compensations, alors tu as déjà de la chance. Si en plus cette même passion t'ouvre un don pour trouver de l'argent "facilement" (en se prostituant pour être aux autres ce qu'ils aimeraient qu'on soit pour eux) alors tu fais également partie d'une élite (plus nombreuse que la première) de gens qui ont un certain accès à l'argent, un droit à la vie (manger chauffer écrire) et aux bonheurs de la consommation.
Peut être ce qu'il manque ce n'est pas la passion, pas le lectorat pour ces actes passionnés, pas non plus le manque d'envie de satisfaire les autres (un lectorat vulnérable au niveau du porte-monnaie pour autant que tu décides de leur donner ce qu'ils aimeraient qu'on leur enfourne de force) peut être ce qu'il manque est indépendant de l'acte d'écrire, pour toi, ou pour les autres.
Alors du coup j'aimerais poser la question de savoir si tu te sens soutenue, entourée, couconnée. Mais j'hésite à poser la question étant entendu que j'ignore si j'aurais beaucoup de temps de lire la réponse (sachant que je suis très loin d'avoir déjà même parcouru des yeux tout le fil dans son intégralité totale et entière, let alone l'avoir LU en prenant mon temps et en essayant d'en comprendre et méditer chaque aspect ...)
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Je n'en vis pas et j'ai un lectorat.
Ce n'est pour l'instant pas un gros lectorat.
J'ai conscience que j'ai de la chance. Je ne m'auto-édite pas ; je ne paie pas pour être éditée.
J'avais évoqué un jour la "prostitution littéraire" dans un groupe sur Facebook et ça avait déplu. Mais justement, je ne sais pas écrire des trucs formatés. Peut-être parce que je ne le veux pas et que je fais un blocage ; peut-être parce que j'en suis incapable.
Je me sens soutenue. J'ai passé presque dix ans sans écrire parce que je ne voyais pas ce que ça m'apportait. Maintenant que j'ai recommencé, ça me dévore à nouveau et je serais en état de manque si je n'écrivais plus. Mais ça n'a rien à voir avec un problème affectif. C'est une autre voix en moi qui a besoin de s'exprimer, une imagination qui me dépasse, et un aspect planant une fois que je suis dedans. Je suis avec mes personnages et dans mes mots.
Mais quand un éditeur me répond :
Ce n'est pour l'instant pas un gros lectorat.
J'ai conscience que j'ai de la chance. Je ne m'auto-édite pas ; je ne paie pas pour être éditée.
J'avais évoqué un jour la "prostitution littéraire" dans un groupe sur Facebook et ça avait déplu. Mais justement, je ne sais pas écrire des trucs formatés. Peut-être parce que je ne le veux pas et que je fais un blocage ; peut-être parce que j'en suis incapable.
Je me sens soutenue. J'ai passé presque dix ans sans écrire parce que je ne voyais pas ce que ça m'apportait. Maintenant que j'ai recommencé, ça me dévore à nouveau et je serais en état de manque si je n'écrivais plus. Mais ça n'a rien à voir avec un problème affectif. C'est une autre voix en moi qui a besoin de s'exprimer, une imagination qui me dépasse, et un aspect planant une fois que je suis dedans. Je suis avec mes personnages et dans mes mots.
Mais quand un éditeur me répond :
Forcément... Mais... il y a un tel décalage entre ma naïveté première (penser qu'on est édité dès lors qu'on sait écrire et que l'on a beaucoup lu) et la réalité (on est édité parce que ce qu'on propose est commercialement intéressant ou s'inscrit dans une mouvance, donc dans l'air du temps...dont je n'ai que faire. Je pense même qu'écrire est une échappatoire, en tout cas l'écriture telle que je la conçois : que ce soit pour retrouver le temps ou pour y échapper...on n'est pas dedans. Curieux paradoxe. Il n'y a ni ici, ni maintenant pour un auteur, alors qu'il est omniprésent pour l'éditeur dès lors qu'il se fait la marionnette du public.).je pense que votre texte, pourtant publiable et maîtrisé, ne rentre pas pas le spectre de ce que je recherche ces jours-ci. J'espère que vous parviendrez à trouver un éditeur: courage et succès à vous.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
- longue citation:
- Loxosceles a écrit:L'édition actuelle est une entreprise commerciale. Elle vend à des masses de lecteurs formatés un produit qui, pour être rentable, doit fonctionner suivant les principes d'un genre qui a fait ses preuves commercialement. C'est tout simplement le consumérisme appliqué à l'art... On voit ce que ça donne dans les autres arts en effet, avec le cinéma, mais aussi l'art plastique, où il est devenu plus rentable de faire du toc merdique pour milliardaires et de construire la narration publicitaire pour l'accompagner, et créer un mythe marchand autour. L'auteur a succès est une marque. Stephen King, Sulitzer, D'Ormesson, ce sont les Ford, les Cardin et les Samsung de l'écriture. On achète car on sait que c'est un parfum ou une mécanique efficace qui ne s'use pas, ce n'est pas vraiment plus compliqué que ça.
Or, anarchiste psychorigide que je suis, je répudie ça en bloc. Pas question de faire plus d'effort que ça pour me plier au truc, que ce soit la quête de commercialisation de mon oeuvre, ou le formatage de mon travail au cahier des charges marketing du moment. En plus, ça a des avantages. Ça me permet d'éviter des contraintes : puisqu'aucun éditeur n'a mon travail en charge, pas de lourdes corrections à faire, de demande de tronquer ou modifier mon travail, donc pas de travail en plus. Autre avantage, ça me permet de me complaire dans le "ça ne marche pas parce qu'ils sont trop idiots pour me comprendre". Blague mise à part, je sais que, comme toute personne, j'ai un certain manque de confiance en moi et que l'écriture y joue un rôle : écrire pour se comprendre, écrire pour se prouver des choses, écrire pour montrer aux autres à quel point nous avons de bonnes idées, et un talent pour les transcrire. Du coup je trouve aussi très dur de me confronter à un lectorat (qui reste très limité malgré mon auto-édition de 3 nouvelles l'année dernière), malgré le fait que mon lectorat est quasiment unanime par rapport à mon talent d'écriture.
M'enfin, j'aurais beaucoup de choses à ajouter... Je lirai d'abord le reste de vos échanges.
J'apprécie ton point de vue, en mode enfonçage de portes ouvertes, oui, mais c'est bien fait et utile (enfin, moyen, vu que personne ne va admettre être un lecteur mouton). C'est aussi évident que de dire qu'au cinéma et dans les séries télé, ça tourne souvent autour des mêmes fantasmes et des mêmes stéréotypes (des stéréotypes qui sont des personnages interchangeables (Joséphine ange gardien pourrait remplacer David Caruso dans les experts, à peu de choses près (lol))).
- ma vie:
- J'ai encore récemment expérimenté un forum d'écriture. Il y a pas, je ne comprends pas l'intérêt de toutes ces corrections (que la formulation qui fait l'unanimité doive remplacer celle d'origine qu'a exprimée l'auteur) qui visent à uniformiser la production littéraire (même si littéraire est parfois un grand mot pour décrire des écrivains qui souvent ânonnent, ou pérorent, qui te balancent tous leurs mots incompréhensibles d'un coup, etc.). Je pensais que ce genre de sites servait à recueillir des avis sur le style, alors que les nouvelles et romans tendent à être lissés, comme je disais, et les textes qui sont "stylés" sont commentés favorablement pour des arrangements de mots incompréhensibles : pure poésie sans aucune notion de grammaire ni de connaissance du sens des mots. Bref, sur ce site, il aurait fallu être obscur ou limpide ; ce qui n'entraîne pas le lecteur à faire marcher sa cervelle...
Ponds- Messages : 28
Date d'inscription : 05/08/2016
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
- Spoiler:
Lui, je l'ai fait il y a un peu plus longtemps (2-3 mois). Mon texte a été jugé incritiquable et indéniablement "de la merde", de l'art "outcast". Je l'avais posté dans la rubrique "critiques constructives" pourtant, lol.Marion79 a écrit:Le forum des Jeunes Ecrivains ?
Non, je parlais du forum "Le monde de l'écriture" (sur ce forum, j'ai commenté en pagaille, avec peu de retours sur les commentaires; le style me paraissant peu critiquable (seulement appréciable ou non, subjectivement), j'ai corrigé surtout la ponctuation, la grammaire, les fautes... (essuyé des fesses, quoi) Pour les retours sur ce que j'avais écrit, je n'ai pas compris leur intérêt : ils tendaient par leur suggestions à supprimer le côté particulier de ce qui avait été écrit (si le but est d'écrire comme tout le monde pour que tout le monde lise et écrive pareil, où est l'intérêt ?)
Ponds- Messages : 28
Date d'inscription : 05/08/2016
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:
J'avais évoqué un jour la "prostitution littéraire" dans un groupe sur Facebook et ça avait déplu. Mais justement, je ne sais pas écrire des trucs formatés. Peut-être parce que je ne le veux pas et que je fais un blocage ; peut-être parce que j'en suis incapable.
Le phénomène est loin d'être cantonné à l'écriture. Il y a ceux qui sont naturellement conformes. Il y a ceux qui ne sont pas conformes, mais deviennent des références (ce que je te souhaites donc, même si c'est le dieu Hasard qui décide en pratique). Et puis il y a tous les autres, doués ou non, futures stars adulées des masses ou non. Parfois un non conformiste devient un prix Nobel, et alors on a pas fini de l'entendre
- Spoiler:
Since he was no longer working at the Los Alamos Laboratory, Feynman was no longer exempt from the draft, and was called up by the Army in the fall of 1946. He avoided this by faking mental illness, and the Army gave him a 4-F exemption on mental grounds. This may not have been an incorrect assessment; his father died suddenly on 8 October 1946, and Feynman suffered from depression. On October 17, 1946, he wrote a letter to Arline, expressing his deep love and heartbreak, that he kept for the rest of his life. The letter was sealed and only opened after his death. "Please excuse my not mailing this," the letter concluded, "but I don't know your new address."
Unable to focus on research problems, Feynman began tackling physics problems, not for utility, but for self-satisfaction. One of these involved analyzing the physics of a twirling, nutating disk as it is moving through the air, inspired by an incident in the cafeteria at Cornell when someone tossed a dinner plate in the air. He read the work of Sir William Rowan Hamilton on quaternions, and attempted unsuccessfully to use them to formulate a relativistic theory of electrons. His work during this period, which used equations of rotation to express various spinning speeds, ultimately proved important to his Nobel Prize–winning work, yet because he felt burned out and had turned his attention to less immediately practical problems, he was surprised by the offers of professorships from other renowned universities, including the Institute for Advanced Study, the University of California, Los Angeles, and the University of California, Berkeley
Il existait un fil sur ce thème, qui m'a inspiré la reprise du terme (que sans doute pas par hasard, tu as utilisé aussi en ton temps)
https://www.zebrascrossing.net/t2004-je-fais-la-pute a écrit:
La vie alors c'est quoi ? c'est prendre un café en regardant le soleil briller sur la vallée, voir l'orage approcher et rentrer les chaises pour ne pas qu'elles soient mouillées, avoir des amis, des vrais pas des collègues...
Tout ça me semble inaccessible car je suis un monstre d'ennui qui n'attend que le vendredi pour ne plus faire le trottoir et qui espère que le lundi arrive car les week end sont longs, je ne sais pas quoi faire dans mon appart, en ville.
Ma vie m'est imposée, je fais tout ce que je veux, j'ai assez d'argent pour le faire, je fais ce que je veux ou ce qu'on aime que je fasse (dépenser ma paye)...
Plus récemment, je viens de lire sur un fil, à peu près la même complainte à propos du monde de la recherche
https://www.zebrascrossing.net/t20122p75-la-recherche#1142419
Et avant ça, j'ai pu lire la même chose dans des articles de presse :
http://rue89.nouvelobs.com/2013/01/02/publications-academiques-le-regne-de-labsurde-238234
Le point commun est toujours la passion. Dés qu'il y a de la passion en jeu, on trouve cette plainte qui sonne sur une même note : la logique financière est un mur contre lequel les passions s'écrasent ( est c'est justement quand la passion n'est pas écrasée que naissent les grandes œuvres ). Comme si on vivait dans un monde complètement étouffant. Comme s'il existait de fait un déficit de liberté.
http://www.lexpress.fr/culture/livre/quand-j-k-rowling-se-faisait-refuser-le-manuscrit-de-harry-potter_1777025.html
- http://books.openedition.org/bibpompidou/1179?lang=en:
Josyane Savigneau : Lorsqu’on a demandé un jour à Samuel Beckett pourquoi il écrivait, il a répondu : « Bon qu’à ça. » Que répondriez-vous à cette question ?
Amélie Nothomb : Je ne voudrais pas le plagier mais j’ai bien peur qu’il ne faille dire la même chose. J’ai essayé de faire autre chose. Preuve en est dans un de mes livres, Stupeur et Tremblements, je tente d’être une employée de bureau japonaise modèle. Ce fut un véritable désastre et il a bien fallu que je me reconvertisse. Je ne sais pas si je suis bonne en écriture mais une chose est sûre : en dehors de l’écriture, je ne sais strictement rien faire.
Josyane Savigneau : Dans Biographie de la faim, vous dites que quand vous êtes arrivée en Belgique, à dix-sept ans, c’est le pays que vous avez le moins compris et que cela vous a motivé pour écrire.
Amélie Nothomb : Il est vrai que d’arriver dans un pays, censé être le mien, dans lequel je n’avais jamais mis les pieds, m’a motivée à écrire. Ce pays, censé contenir mon identité, la contenait encore moins que les autres pays. J’ai fini par comprendre que j’y avais une identité. Mais pour découvrir ce mystère absolu, j’ai écrit. Quand on ne comprend rien, on écrit pour faire une espèce de diagnostic de la situation. Plus mystérieux, peut-être, est le premier roman, écrit à mon arrivée en Belgique, qui racontait l’histoire d’une omelette spatiale. Je ne sais pas si c’était un diagnostic sur la situation belge ou mondiale.
Josyane Savigneau : Ce roman n’a pas été publié. Vous n’avez commencé à publier qu’à vingt-cinq ans et chaque année depuis. Cependant, vous avez écrit avant et composez plus d’un livre par an.
Amélie Nothomb : Oui, et heureusement. Si mes calculs sont exacts, j’ai publié dix-sept livres, ce qui est beaucoup. Or, je suis en train d’écrire mon soixante-cinquième livre. Imaginez donc l’obscénité, si à quarante et un ans, je n’avais pas publié dix-sept livres sur mes soixante-cinq : ce serait monstrueux ! Heureusement, je n’ai pas commis cette erreur. Mais je ne fais pas partie des écrivains qui se croient obligés de publier tout ce qu’ils écrivent. Je dirais même que, chez moi, le désir de publications est plutôt un accident de parcours par rapport à l’acte d’écriture. J’ai l’intime conviction que le patrimoine mondial de la littérature se passe fort bien des quarante-huit manquants. J’ai déjà pris des mesures testamentaires pour que les livres qui ne sont pas publiés à ce jour ne le soient pas, même en cas de décès. Je n’ai pas le désir de les publier. En outre, je me fie beaucoup aux cambrioleurs. J’ai été cambriolée deux fois à Bruxelles et mes manuscrits non publiés, qui traînent dans des caisses en carton par terre, n’ont pas été volés.
Josyane Savigneau : Comme Jacques Lacan, diriez-vous « poubellication » plutôt que publication ?
Amélie Nothomb : J’ai appris ce mot fascinant de « poubellication » par un psychanalyste qui a écrit une analyse lacanienne de mon œuvre2. J’adore cette idée car les poubelles sont un peu notre archéologie.
Josyane Savigneau : Hygiène de l’assassin, votre premier livre publié, a été un succès immédiat. Avez-vous été étonnée ?
Amélie Nothomb : Complètement ! Déjà, que je trouve un éditeur, somme toute aussi facilement, n’allait pas de soi ; en plus, que ce livre connaisse d’emblée le succès qu’il a eu et qu’il continue d’avoir… J’imaginais que ce livre était extrêmement élitiste. Je me trompais puisqu’il s’est avéré qu’il ne l’était pas et j’étais heureuse d’être un écrivain grand public.
Josyane Savigneau : Justement, écrire pour un public large a-t-il changé quelque chose pour vous ?
Amélie Nothomb : Non, au moment où j’écris je ne sais jamais si ce sera destiné à la publication ou aux caisses en carton de l’appartement de Bruxelles.
Josyane Savigneau : Comment faites-vous ce choix ?
Amélie Nothomb : Généralement aux mois de janvier-février, je relis ce que j’ai écrit dans l’année. À ce moment-là, je me pose la question de savoir si j’ai envie de publier l’un des trois ou quatre manuscrits écrits dans l’année.
17Josyane Savigneau : Dès Hygiène de l’assassin, on peut dire que vous avez réglé cette question du succès. Un vieil écrivain répond sur cette question : « Je n’explique pas les raisons de mon succès. Les usines d’armement vendent chaque jour des milliers de missiles à travers le monde, et cela ne les fait pas réfléchir non plus. » Est-ce votre réponse ?
Amélie Nothomb : C’est une réponse très mégalomane d’imaginer que dans mes livres il y aurait un pouvoir de nuisance égale à celui des usines d’armement. Cependant, il est vrai qu’Hygiène de l’assassin est un livre que j’ai entièrement écrit à partir du postulat que les gens ne lisaient pas. Depuis que ce livre est paru, j’ai tous les jours la preuve que mon postulat était faux.
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
A Ponds :
Pour Stauk : oui, il y a la logique financière et puis le nivellement par le bas.
Par exemple, si on envoie un texte d'album jeunesse avec des verbes conjugués au subjonctif ou au passé simple, la maison d'édition risque de le refuser. On considère qu'un enfant comprendra mieux un texte écrit au présent de l'indicatif, pas trop compliqué, avec de l'humour. C'est certes ce qui se vend le mieux. Une couverture rose, "Léa princesse" ; une couverture bleue, "Leo veut être pompier", ou alors de l'humour, "Quel animal a pété ?"
Je n'ai jamais pu me résoudre à écrire des trucs comme ça. Heureusement, certaines maisons d'édition, surtout parmi les petites, font de la résistance et proposent des textes poétiques, travaillés, de belles histoires. D'autres veulent des textes engagés : ils considèrent qu'une belle histoire doit servir un propos, que ce soit le droit des femmes ou la condamnation du racisme. L'idée de la "philosophie" inculquée aux tout petits. C'est très bien, d'ailleurs : des livres sur l'écologie pour les 2-6 ans, mais bizarrement, cette volonté d'apprendre le civisme et l'éthique aux enfants dès leur plus jeune âge s'accompagne d'une régression au niveau du vocabulaire et de la syntaxe qu'on leur transmet. Or avec un langage déficient, ils n'iront pas loin. On leur apporte en bloc une culture qu'ils ne peuvent pas assimiler, qu'ils vont régurgiter à un moment donné, car ils seront tout aussi sensibles, par la suite, à tout ce qu'on pourra leur inculquer.
Dans l'ensemble, c'est le serpent qui se mord la queue.
Pour vendre, il faut se mettre au niveau du consommateur, et puisque le consommateur est vu comme un crétin, on lui offre quelque chose qu'il peut comprendre.
- Spoiler:
- Ils ne sont pas toujours tendres sur ce forum.
Ceci dit, un jour qu'un modérateur particulièrement obtus m'a reproché de multiposter dans mon propre fil, j'ai écrit ce texte, qui est toujours sur leur forum et que personne n'a commenté depuis. Je ne leur ai pas dit que c'était une mise en abîme parce que j'aurais été out de la caste assez rapidement, je crois... :
Petite histoire du soir (hommage à Gargamel)
Un jour, un schtroumpf à lunettes est entré dans ma demeure.
Il avait une petite culotte blanche ridicule, un torse nu aussi bleu que sa tête et un bonnet phrygien. Il semblait d’ailleurs frigide comme l’indiquait sa petite queue par ailleurs mal placée.
Son corps chétif et son apparence bizarre ne l’empêchaient pas de marteler ses boniments.
Pour ma part, si j’avais été un schtroumpf, je lui aurais mis un gros coup de marteau sur la tête, mais je n’en étais pas un.
— Que fais-tu dans ma maison ? Retourne dans ton champignon, dis-je à l’intrus.
Il me menaça d’aller se plaindre au grand schtroumpf.
Je lui ôtai ses lunettes. Il était myope comme une taupe, sourd à tout autre discours que le sien, mais cela ne l’empêchait pas de schtroumpfer dans le vent.
Au bout de quelques minutes, qui me semblèrent interminables, je lui fis remarquer qu’il se trouvait chez moi.
Il me montra alors que j’avais construit ma maison dans un village de champignons.
Je ne pus que me rendre à l’évidence.
J’étais chez les schtroumpfs.
Je mis le feu à ma maison et me sauvai rapidement de cet endroit maudit.
Mais soyez sûrs que je reviendrai et que je me vengerai.
Pour Stauk : oui, il y a la logique financière et puis le nivellement par le bas.
Par exemple, si on envoie un texte d'album jeunesse avec des verbes conjugués au subjonctif ou au passé simple, la maison d'édition risque de le refuser. On considère qu'un enfant comprendra mieux un texte écrit au présent de l'indicatif, pas trop compliqué, avec de l'humour. C'est certes ce qui se vend le mieux. Une couverture rose, "Léa princesse" ; une couverture bleue, "Leo veut être pompier", ou alors de l'humour, "Quel animal a pété ?"
Je n'ai jamais pu me résoudre à écrire des trucs comme ça. Heureusement, certaines maisons d'édition, surtout parmi les petites, font de la résistance et proposent des textes poétiques, travaillés, de belles histoires. D'autres veulent des textes engagés : ils considèrent qu'une belle histoire doit servir un propos, que ce soit le droit des femmes ou la condamnation du racisme. L'idée de la "philosophie" inculquée aux tout petits. C'est très bien, d'ailleurs : des livres sur l'écologie pour les 2-6 ans, mais bizarrement, cette volonté d'apprendre le civisme et l'éthique aux enfants dès leur plus jeune âge s'accompagne d'une régression au niveau du vocabulaire et de la syntaxe qu'on leur transmet. Or avec un langage déficient, ils n'iront pas loin. On leur apporte en bloc une culture qu'ils ne peuvent pas assimiler, qu'ils vont régurgiter à un moment donné, car ils seront tout aussi sensibles, par la suite, à tout ce qu'on pourra leur inculquer.
Dans l'ensemble, c'est le serpent qui se mord la queue.
Pour vendre, il faut se mettre au niveau du consommateur, et puisque le consommateur est vu comme un crétin, on lui offre quelque chose qu'il peut comprendre.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:Pour vendre, il faut se mettre au niveau du consommateur, et puisque le consommateur est vu comme un crétin, on lui offre quelque chose qu'il peut comprendre.
Et comme cette crétinisation est fabriquée, elle s'entretient, en effet.
http://ditesle.ina.fr/dali/salvador-dali-je-considere-la-television-le-cinema-la-presse-le-journalisme-comme-des-grands-moyens
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:
En fait, mes textes ne sont jamais autobiographiques, hormis le fait que je n'utilise pas de pseudonyme.
Mais je n'y parle jamais de moi.
Ou alors je ne les considère pas comme des textes publiables. Ni autofiction, ni autobiographie. Même mes poèmes sont détachés de ma vie.
J'ai pourtant cru naïvement que tu parlais de toi !Marion79 a écrit:souffleur épineux
le diodon apeuré
déploie ses piquants
- vidéo:
- Spoiler:
Les parents sont des gens tellement encourageants.Marion79 a écrit:Quand j'ai dit aujourd'hui à mon père que ma nouvelle va bientôt être publiée, il m'a répondu que ça ne me rapportera rien, que je vais devoir déclarer le peu d'argent gagné aux impôts, que je ferais mieux d'arrêter et que de toute façon, je ne suis même pas publiée par Gallimard...alors quel intérêt ?
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Maintenant que tu le dis ! La ressemblance est frappante. J'avais oublié que j'avais joué dans un documentaire.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
pfff, c'est pas gentil de te moquer de moi !
(enfin c'est peut être pas volontaire remarque).
Y a beaucoup de gens qui s'identifient facilement à un animal .. en particulier les enfants, dans les histoires pour enfants. Donc l'hypothèse n'avait rien d'absurde en elle même. On va dire que c'était pas du tout toi en fait, mais autre chose, un poème, un instant de quelque chose ou je sais pas (j'ai pas beaucoup de facilité à déchiffrer les poésies)
(enfin c'est peut être pas volontaire remarque).
Y a beaucoup de gens qui s'identifient facilement à un animal .. en particulier les enfants, dans les histoires pour enfants. Donc l'hypothèse n'avait rien d'absurde en elle même. On va dire que c'était pas du tout toi en fait, mais autre chose, un poème, un instant de quelque chose ou je sais pas (j'ai pas beaucoup de facilité à déchiffrer les poésies)
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Un haïku écrit devant un aquarium dans lequel il y avait un diodon.
Mais je ne me moque pas de toi, plutôt de ma ressemblance avec le diodon.
J'ai arrêté d'écrire des haïkus. J'avais trouvé un groupe sur Facebook avec deux grands maîtres ès haïkus et j'étais résolue, jeune padawan, à progresser sur la voie de la sagesse. Donc 5-7-5 (syllabes...même si ce n'est pas vraiment l'équivalent des mores japonais), une courte pause (2 vers ensemble, et le 3e, le premier ou le 3e, séparé par une césure), une description, aucune métaphore ou comparaison, aucun "Je".
Je commençais à être contente de ce que j'écrivais et j'en ai envoyé quelques-un aux éditions L'iroli.
L'éditrice m'a répondu que je n'écrivais pas des haïkus et m'en a donné une autre définition, la sienne sans doute. Mais elle est reconnue comme une référence aussi, dans le milieu des haïjins...
Il y a des gens qui m'ont écrit qu'ils préféraient mes poèmes aux siens et que ma décision d'arrêter d'en écrire les ennuyait.
Sauf que depuis que je ne sais plus si j'en écris ou pas, je n'ai plus envie d'en écrire. Les maîtres français du genre n'ont qu'à s'entendre sur les règles. Là, ce n'est pas clair.
Mais je ne me moque pas de toi, plutôt de ma ressemblance avec le diodon.
J'ai arrêté d'écrire des haïkus. J'avais trouvé un groupe sur Facebook avec deux grands maîtres ès haïkus et j'étais résolue, jeune padawan, à progresser sur la voie de la sagesse. Donc 5-7-5 (syllabes...même si ce n'est pas vraiment l'équivalent des mores japonais), une courte pause (2 vers ensemble, et le 3e, le premier ou le 3e, séparé par une césure), une description, aucune métaphore ou comparaison, aucun "Je".
Je commençais à être contente de ce que j'écrivais et j'en ai envoyé quelques-un aux éditions L'iroli.
L'éditrice m'a répondu que je n'écrivais pas des haïkus et m'en a donné une autre définition, la sienne sans doute. Mais elle est reconnue comme une référence aussi, dans le milieu des haïjins...
Il y a des gens qui m'ont écrit qu'ils préféraient mes poèmes aux siens et que ma décision d'arrêter d'en écrire les ennuyait.
Sauf que depuis que je ne sais plus si j'en écris ou pas, je n'ai plus envie d'en écrire. Les maîtres français du genre n'ont qu'à s'entendre sur les règles. Là, ce n'est pas clair.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Tiens ! Je viens de voir qu'en plus, elle en avait fait un billet sur son blog :
http://prod.editions-liroli.net/a-une-jeune-haijin/
Au même moment, sur Facebook, je faisais part de mon désarroi car non, je n'écrirai jamais sur du pipi de vache. Non que je méprise les poèmes sur le pipi de vache mais ça n'est pas ce que me chante ma Muse. Je n'y peux rien.
Marrant de voir qu'elle m'a décrit comme une jeune haïjin après m'avoir écrit que je n'écris pas des haïkus mais on n'en est pas à une contradiction près.
Elle conclut que le haiku existe seulement quand il est lu et apprécié. Ceux que j'écrivais étaient lu et appréciés...mais pas par elle. De l'ennui des gens qui pensent que ce qu'ils n'aiment pas n'existe pas.
Voici les poèmes que je lui avais envoyés :
Au clos du silence,
le rêve étoile la nuit
de mille soleils.
Il n'est nul parfum,
nul été, nulle musique.
Oubli dans l'absence.
Nimbé de nuages,
un ciel profond s'entrouvre.
Miroir sans attache.
L'hiver dans mon verre
flotte à la surface et fond...
les petits glaçons.
Noisette sur l'arbre roux
Attendant le mystère ,
Tapis des feuilles tombées.
La noisette funambule,
Fruit sec de l'automne
Dans les pattes du rongeur.
Noisette sur le déclin
Perdue dans sa cachette,
Neige douce de l'absence.
Cette éditrice avait tué ma bonne volonté et mon enthousiasme dans l'oeuf. Je ne m'en suis jamais vraiment remise d'autant qu'elle est de la même région que moi. Mais nul n'est prophète en son pays et je ne suis jamais aussi méprisée que par les éditeurs de mon coin. Il y en a même un qui m'a répondu, une fois, qu'il n'édite que la perfection. Même Gallimard ou Grasset ne répondent pas des trucs comme ça.
http://prod.editions-liroli.net/a-une-jeune-haijin/
Au même moment, sur Facebook, je faisais part de mon désarroi car non, je n'écrirai jamais sur du pipi de vache. Non que je méprise les poèmes sur le pipi de vache mais ça n'est pas ce que me chante ma Muse. Je n'y peux rien.
Marrant de voir qu'elle m'a décrit comme une jeune haïjin après m'avoir écrit que je n'écris pas des haïkus mais on n'en est pas à une contradiction près.
Elle conclut que le haiku existe seulement quand il est lu et apprécié. Ceux que j'écrivais étaient lu et appréciés...mais pas par elle. De l'ennui des gens qui pensent que ce qu'ils n'aiment pas n'existe pas.
Voici les poèmes que je lui avais envoyés :
Au clos du silence,
le rêve étoile la nuit
de mille soleils.
Il n'est nul parfum,
nul été, nulle musique.
Oubli dans l'absence.
Nimbé de nuages,
un ciel profond s'entrouvre.
Miroir sans attache.
L'hiver dans mon verre
flotte à la surface et fond...
les petits glaçons.
Noisette sur l'arbre roux
Attendant le mystère ,
Tapis des feuilles tombées.
La noisette funambule,
Fruit sec de l'automne
Dans les pattes du rongeur.
Noisette sur le déclin
Perdue dans sa cachette,
Neige douce de l'absence.
Cette éditrice avait tué ma bonne volonté et mon enthousiasme dans l'oeuf. Je ne m'en suis jamais vraiment remise d'autant qu'elle est de la même région que moi. Mais nul n'est prophète en son pays et je ne suis jamais aussi méprisée que par les éditeurs de mon coin. Il y en a même un qui m'a répondu, une fois, qu'il n'édite que la perfection. Même Gallimard ou Grasset ne répondent pas des trucs comme ça.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Le jugement d'autrui nous affecte. Surtout quand autrui occupe une position (admiration / référence / etc ). Dans un sens ça peut paraître dommage, mais tout dans l'acte de création a le parfum du hasard .. alors peut être que ces critiques qui stoppent une jeune pousse dans l'œuf, font juste partie du grand jeu.
A un moment, j'avais suivi un blog, qui avait des petites BD humoristiques, et puis ça s'est arrêté. J'ai demandé : pourquoi tu ne fais plus tes BD humoristiques ? Et elle m'a répondu : aujourd'hui j'ai un copain, je me sens mieux. Quand je faisais ça, c'était un moyen de canaliser mon mal être.
Du coup son blog s'est arrêté.
*Haussement d'épaule*
C'est pour ça que je dis toujours à qui a (encore) la passion de créer, qu'il (ou elle) a de la chance ... je ne sais pas si on peut vraiment encourager la passion, ni comment on fait pour l'encourager. Peut être même que c'est en essayant de la décourager qu'on l'alimente parfois ... c'est vraiment très compliqué.
Ptêtre aussi que l'énergie que tu mettais dans les Haïku est allée ailleurs, dans une réserve secrète, ou dans des projets différents. Peut être qu'il était temps d'arrêter, que ça ne t'amusais plus aussi honnêtement qu'au début, et que la remarque de cette dame a été juste une sorte de signal, un prétexte pour passer à autre chose.
Est ce qu'on peut vraiment tuer l'enthousiasme créatif ? Je ne sais pas. Autant je sais que j'ai de l'admiration pour tous les enthousiastes, et tous les créatifs, autant j'ai l'impression que cette flamme vit parfois en moi (à ceci près que moi je n'en fais rien de concret, je me contente de me la fumer dans mon coin), autant je n'y comprends rien.
Je dis volontiers que la logique économique étouffe la passion, je dis volontiers que les parents trop conformistes tuent la passion : mais objectivement c'est probablement faux. Peut être qu'au contraire, sans ces difficultés, il n'y aurait plus de passion. C'est très mystérieux.
C'est de la magie.
A un moment, j'avais suivi un blog, qui avait des petites BD humoristiques, et puis ça s'est arrêté. J'ai demandé : pourquoi tu ne fais plus tes BD humoristiques ? Et elle m'a répondu : aujourd'hui j'ai un copain, je me sens mieux. Quand je faisais ça, c'était un moyen de canaliser mon mal être.
Du coup son blog s'est arrêté.
*Haussement d'épaule*
C'est pour ça que je dis toujours à qui a (encore) la passion de créer, qu'il (ou elle) a de la chance ... je ne sais pas si on peut vraiment encourager la passion, ni comment on fait pour l'encourager. Peut être même que c'est en essayant de la décourager qu'on l'alimente parfois ... c'est vraiment très compliqué.
Ptêtre aussi que l'énergie que tu mettais dans les Haïku est allée ailleurs, dans une réserve secrète, ou dans des projets différents. Peut être qu'il était temps d'arrêter, que ça ne t'amusais plus aussi honnêtement qu'au début, et que la remarque de cette dame a été juste une sorte de signal, un prétexte pour passer à autre chose.
Est ce qu'on peut vraiment tuer l'enthousiasme créatif ? Je ne sais pas. Autant je sais que j'ai de l'admiration pour tous les enthousiastes, et tous les créatifs, autant j'ai l'impression que cette flamme vit parfois en moi (à ceci près que moi je n'en fais rien de concret, je me contente de me la fumer dans mon coin), autant je n'y comprends rien.
Je dis volontiers que la logique économique étouffe la passion, je dis volontiers que les parents trop conformistes tuent la passion : mais objectivement c'est probablement faux. Peut être qu'au contraire, sans ces difficultés, il n'y aurait plus de passion. C'est très mystérieux.
C'est de la magie.
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:Il y en a même un qui m'a répondu, une fois, qu'il n'édite que la perfection.
S'il dit vrai, il doit être particulièrement oisif et sous-employé. Tu sais ce qu'on dit de la perfection...
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:
Mais justement : au 18e siècle, Voltaire était surtout reconnu pour ses tragédies. Après sa mort, il s'est fait lyncher pour leur médiocrité ; il est surtout resté célèbre pour ce qui lui-même appelait ses "couillonneries". Si on devait tirer une leçon de tout ceci, c'est justement que le filtre de censure, puissant ou pas, est à proscrire. La littérature n'a rien à voir avec la vie publique : "les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence" (Proust).
Les publications étaient mille fois moindres mais souvent mauvaises : les épigones de Racine étaient légions. On publiait des tragédies classiques et de la poésie, au 18e siècle : tout cela est tombé dans l'oubli.
Victor Hugo, au début du 19e siècle, a écrit les éloges funèbres de Casimir Delavigne et de Népomucène Lemercier : qui s'en souvient encore, ce ces deux-là ? Alors que Stendhal a vendu six exemplaires de son roman Le Rouge et le Noir.
Donc la leçon que j'en tire : l'aspect commercial est purement négatif.
Les lecteurs étaient formatés, au 18e siècle. Si Marivaux ou Diderot réfléchissaient sur le thêâtre, c'étaient d'autres pièces que les leurs qui avaient du succès.
Proust, Aragon ou Céline ne seraient pas publiés. Tolkien ? Dostoïevski ?
Je me suis mal exprimé : si avant si on écrivait mal, on pouvait se faire lyncher par Voltaire, aka ne plus pouvoir sortir dehors parce que tout le monde se moque de nous, cf. Fréron, aujourd'hui si on écrit mal personne ne va nous lire.
Tu confonds pour moi la réussite immédiate/contemporaine et la réussite qui s'inscrit dans la postérité. Voltaire a réussi les deux, même si par la suite, la réputation de philosophe des lumières est un des facteurs qui l'a mit le plus en avant. Même chose pour Rousseau : Connu pour La Nouvelle Héloïse, postérité assurée par les confessions et les rêveries.
Casimir Delavigne est oublié parce que le théâtre est inexistant à notre époque, surtout qu'il était très mineur, et idem pour Lemercier. On n'a pas vraiment de "raisons" de s'en souvenir.
Proust, Aragon et Céline seraient publiés, ils avaient la réputation nécessaire pour le faire. Même chose pour Tolkien et Dostoïevski. Après c'est des suppositions : je trouve triste d'une certaine manière de dire que c'était mieux avant : avant on aurait pu simplement ne pas être éduqués correctement et mourir à la guerre.
Pour Stendhal, je suis pas étonné, j'ai trouvé le style trop mauvais :p
Je trouve au contraire qu'on est pas assez strict dans l'édition : on est parfois obligé de publier des livres que je trouve pas exceptionnel simplement parce que le minimum est là et que l'argent il faut bien en gagner.
Si on publiait uniquement des auteurs excellents, au bout d'un certain temps, les mauvais ne seraient plus publiés.
Les parents sont des gens tellement encourageants.[/quote]Marion79 a écrit:Quand j'ai dit aujourd'hui à mon père que ma nouvelle va bientôt être publiée, il m'a répondu que ça ne me rapportera rien, que je vais devoir déclarer le peu d'argent gagné aux impôts, que je ferais mieux d'arrêter et que de toute façon, je ne suis même pas publiée par Gallimard...alors quel intérêt ?
Après sa dépend de son âge : entre méchanceté gratuite et réalisme froid c'est une question de temps : la même réussite à 17 ans peut promettre une belle carrière et à 30 absolument rien. Même un premier roman ne promet strictement rien à notre époque. Mais clairement il y a des manières plus douces de communiquer la chose.
Lanvert- Messages : 19
Date d'inscription : 06/09/2012
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Localisation : Bruxelles
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Loxosceles a écrit:Marion79 a écrit:Il y en a même un qui m'a répondu, une fois, qu'il n'édite que la perfection.
S'il dit vrai, il doit être particulièrement oisif et sous-employé. Tu sais ce qu'on dit de la perfection...
Pour avoir discuté avec une auteure qu'il éditait, il avait remanié tout son texte sans son accord, elle se sentait trahie et avait perdu le goût d'écrire suite à tout ça.
Mais vu qu'il avait réarrangé le texte d'autrui à sa sauce, j'imagine que la perfection, dans son esprit, c'était lui-même. Comme il ne sait pas écrire, il cherche des textes qu'il peut s'approprier.
La remarque de la dame m'a fait passer à autre chose mais surtout parce que je savais ce qu'était un haiku. J'avais acheté des livres sur le sujet, des recueils. Et là...badaboum ! Toutes mes certitudes se sont envolées. C'est comme si j'avais appris qu'un alexandrin ne fait pas douze pieds, qu'on peut bouleverser le cadre dans lequel il s'inscrit.
Virginia Wollf a commencé à écrire, et à publier, à 30 ans quand son père est mort.
Bien sûr qu'on édite de mauvais livres mais pas parce que les éditeurs ne sont pas assez stricts.
Ce qui est compliqué à comprendre, quand on a beaucoup lu et qu'on connaît ses classiques, c'est que des livres qui ne s'appuient sur rien et sont mal écrits puissent être édités. C'est comme si n'importe qui pouvait courir le 200 m aux JO ou n'importe qui chanter un air d'opéra. On rirait de Marguerite. On rira de Loana ou de Nabila, mais on les publiera et leurs livres se vendront, ce qui, pourtant, n'est pas moins stupide que de voir Rémi Gaillard participer au concours de Mister Universe.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Lanvert a écrit:
Je trouve au contraire qu'on est pas assez strict dans l'édition : on est parfois obligé de publier des livres que je trouve pas exceptionnel simplement parce que le minimum est là et que l'argent il faut bien en gagner.
Si on publiait uniquement des auteurs excellents, au bout d'un certain temps, les mauvais ne seraient plus publiés.
Tu oublies un facteur qui pèse pourtant sévèrement lourd. Le piston et toutes les variantes de la cooptation.
Rien que cela met à terre toute théorie libérale sur les prétendus bienfaits du filtre commercial.
Je n'ai pas souvenir d'avoir lu quelqu'un dire que c'était mieux avant, ou alors c'était un peu plus nuancé que ça. Pour ma part je me fiche d'avant, où l'écriture était quand même réservée à une élite. Ce que je vois, c'est qu'aujourd'hui, le marché de l'édition (pas que dans l'écriture) est saturé, et donc il est saturé d'oeuvres qui visent un certain public. Il me parait difficile de nier cela, à moins de ne pas avoir les yeux en face des trous... Le formatage du public est la base même du système commercial contemporain. Chaque époque a ses tares, et quand on voit comment tourne le monde, j'ai toujours tendance à hausser un sourcil quand quelqu'un me dit que la situation est idéale (ce que tu avais fait entendre plus tôt, pour énoncer à présent une tare).
Qu'on puisse dire cela en paraphrasant le Bouddha sur la perfection inhérente à toute chose après s'être rasé le crâne et avoir passé une tunique safran, pourquoi pas, mais c'est une autre strate de lecture. Qu'on puisse le dire par rapport à quelque chose qui touche, de toute évidence, la société matérielle de consommation post-moderne ne peut que me faire tiquer.
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit: Pour avoir discuté avec une auteure qu'il éditait, il avait remanié tout son texte sans son accord, elle se sentait trahie et avait perdu le goût d'écrire suite à tout ça.
Mais vu qu'il avait réarrangé le texte d'autrui à sa sauce, j'imagine que la perfection, dans son esprit, c'était lui-même. Comme il ne sait pas écrire, il cherche des textes qu'il peut s'approprier.
Edifiant en effet. C'est d'ailleurs un autre facteur qui va à l'encontre d'un système présenté comme équitable, dans la droite ligne de l'idéologie de la main magique du marché. La subjectivité des éditeurs, tous les biais auxquels ils sont soumis, à commencer par la pression de rentabilité. Encore faut-il avoir conscience de ces distorsions...
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
De fait, Leonel Houssam, Serge Rivron ou François Esperet ne figurent pas au catalogue des grandes maisons d'édition contrairement à Beigbeder (j'avais reçu gratuitement Nouvelles sous ecstasy...chez Gallimard, donc...). Dès que c'est singulier.
C'est ça qui est regrettable : l'imposture.
C'est ça qui est regrettable : l'imposture.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Bah...je me suis fait rattraper donc je continue. Il faut que j'écrive la suite de ma nouvelle steampunk vu que j'ai reçu un mail hier contenant la phrase "Avez-vous commencé la suite de ce premier texte ?"
Non, à vrai dire, et je retarde le moment de répondre. J'écris un conte de fées dont je ne vois pas le bout. Surtout, je ne vois pas comment les héros vont s'en sortir. Les placer dans une situation inextricable était marrant. Mais maintenant ?
Et puis demain je vais recevoir un appel pour mon roman. Une maison d'édition veut le publier à certaines conditions, que je ne connais pas, et qui sont liées à mon roman lui-même, à son écriture ou à sa structure, pas à des soucis liés à l'édition. ("What is the matter with my novel ?" Hum...) En gros, ils veulent l'éditer parce que ma copie a un gros potentiel mais je vais devoir revoir ma copie. (Et tant pis pour mon conte de fées, je le crains, vu que le travail me rattrape comme la vague rattrape le crabe.)
Et j'ai reçu un contrat pour ma nouvelle avec la femme zombie. Je l'aime bien. Mais j'ai d'autres idées de nouvelles en tête, que j'aimerais proposer à la même maison d'édition.
Il me faudrait six mains. Une araignée graphomane.
Non, à vrai dire, et je retarde le moment de répondre. J'écris un conte de fées dont je ne vois pas le bout. Surtout, je ne vois pas comment les héros vont s'en sortir. Les placer dans une situation inextricable était marrant. Mais maintenant ?
Et puis demain je vais recevoir un appel pour mon roman. Une maison d'édition veut le publier à certaines conditions, que je ne connais pas, et qui sont liées à mon roman lui-même, à son écriture ou à sa structure, pas à des soucis liés à l'édition. ("What is the matter with my novel ?" Hum...) En gros, ils veulent l'éditer parce que ma copie a un gros potentiel mais je vais devoir revoir ma copie. (Et tant pis pour mon conte de fées, je le crains, vu que le travail me rattrape comme la vague rattrape le crabe.)
Et j'ai reçu un contrat pour ma nouvelle avec la femme zombie. Je l'aime bien. Mais j'ai d'autres idées de nouvelles en tête, que j'aimerais proposer à la même maison d'édition.
Il me faudrait six mains. Une araignée graphomane.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Ce ne sont que des bonnes nouvelles je trouve tout ça. Non ?
Firemane- Messages : 595
Date d'inscription : 19/06/2016
Localisation : Belgique
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Oui, mais beaucoup de pression, donc de maux de tête, et puis je me demande si je vais devoir faire des salons, des dédicaces, etc. Et puis surtout au lieu de suivre mon inspiration et mes envies, je vais devoir écrire ce que je me suis engagée à écrire, et dans les temps.
Je suis pénible mais de fait, si je pouvais écrire depuis ma grotte. Tranquillement, à mon rythme, et bien ça m'irait bien.
Du coup, je ne suis jamais contente.
Je suis pénible mais de fait, si je pouvais écrire depuis ma grotte. Tranquillement, à mon rythme, et bien ça m'irait bien.
Du coup, je ne suis jamais contente.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Ah ah, ptete un peu. Mais bon on l'est tous ...Du coup, je ne suis jamais contente.
Jcrois que tu devrais te focaliser sur le fait que ce sont des bonnes nouvelles. Des personnes souhaitent que tu continues à écrire, que ce soit pour lire et/ou publier. Et ça c'est cool.
Firemane- Messages : 595
Date d'inscription : 19/06/2016
Localisation : Belgique
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
(PS : j'ai effacé ce post car je me demande à quel post j'ai répondu en l'écrivant... Pas grave.)
Dernière édition par Marion79 le Dim 14 Aoû 2016 - 23:14, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Salut Marion !
J'écris peu, sans doute beaucoup moins que toi, et je ne cherche pas à en vivre...
J'aime écrire. Je n'écris pas pour que cela se voit, je n'écris pas pour que cela se vende, j'écris parce que j'aime écrire.
Utiliser des mots différents pour faire vivre une histoire différente sur exactement les mêmes sujets, j'adore !
Parfois je partage, parfois non.
Les mots, c'est rêver la réalité.
Et j'essaie au maximum d'écrire l'instant présent tel que je le rêve.
Ton blog est encore en ligne, au fait ?
J'écris peu, sans doute beaucoup moins que toi, et je ne cherche pas à en vivre...
J'aime écrire. Je n'écris pas pour que cela se voit, je n'écris pas pour que cela se vende, j'écris parce que j'aime écrire.
Utiliser des mots différents pour faire vivre une histoire différente sur exactement les mêmes sujets, j'adore !
Parfois je partage, parfois non.
Les mots, c'est rêver la réalité.
Et j'essaie au maximum d'écrire l'instant présent tel que je le rêve.
Ton blog est encore en ligne, au fait ?
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Ah oui ! Ils sont en ligne.
Je ne supprime pas. Je laisse en plan.
Mais je retiens où j'ai semé.
Et je suis d'ailleurs triste quand je vois que ça a disparu.
Je ne supprime pas. Je laisse en plan.
Mais je retiens où j'ai semé.
Et je suis d'ailleurs triste quand je vois que ça a disparu.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:Ah oui ! Ils sont en ligne.
Je ne supprime pas. Je laisse en plan.
Mais je retiens où j'ai semé.
Et je suis d'ailleurs triste quand je vois que ça a disparu.
J'aimerais bien en lire quelques lignes.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
J'en ai posté dans le topic "poèmes" ici.
Mais j'écris de tout, au fil de mes humeurs et de mon inspiration. C'est même un peu le souci. Je dois écrire la suite de ma nouvelle steampunk et c'est cette idée de "devoir" le faire qui fait que j'écris d'autres choses.
En 2013, j'étais fascinée par l'alphabet. J'avais même écrit un recueil fondé là-dessus, qui a été publié...et ne s'est pas vendu. Cet intérêt m'est passé, comme un peu tout :
http://www.soc-et-foc.com/FLO_detail.php?date_flo=2013&id_flo=534&PHPSESSID=ecc02f36a3c84db3a75b0c747a2b3c16
Mais j'écris de tout, au fil de mes humeurs et de mon inspiration. C'est même un peu le souci. Je dois écrire la suite de ma nouvelle steampunk et c'est cette idée de "devoir" le faire qui fait que j'écris d'autres choses.
En 2013, j'étais fascinée par l'alphabet. J'avais même écrit un recueil fondé là-dessus, qui a été publié...et ne s'est pas vendu. Cet intérêt m'est passé, comme un peu tout :
http://www.soc-et-foc.com/FLO_detail.php?date_flo=2013&id_flo=534&PHPSESSID=ecc02f36a3c84db3a75b0c747a2b3c16
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
En ce moment, j'écris un long conte mais je sens qu ça m'ennuie...et si ça m'ennuie moi-même, ça va encore plus ennuyer les lecteurs. Et mettre un titre "Histoire pour s'endormir le soir", ça a déjà été fait.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Marion79 a écrit:J'en ai posté dans le topic "poèmes" ici.
Mais j'écris de tout, au fil de mes humeurs et de mon inspiration. C'est même un peu le souci. Je dois écrire la suite de ma nouvelle steampunk et c'est cette idée de "devoir" le faire qui fait que j'écris d'autres choses.
En 2013, j'étais fascinée par l'alphabet. J'avais même écrit un recueil fondé là-dessus, qui a été publié...et ne s'est pas vendu. Cet intérêt m'est passé, comme un peu tout :
http://www.soc-et-foc.com/FLO_detail.php?date_flo=2013&id_flo=534&PHPSESSID=ecc02f36a3c84db3a75b0c747a2b3c16
J'ai trouvé cela rafraîchissant et sympa, t'as essayé d'autres délires sur le même thème ou sur le numérique ? Après l'alphabet... pourquoi pas le numérique ?
1 petit 1 seul, 1 peu perdu... mais vaillant ! Car sans lui point de commencement !
Et le steampunk c'est quoi donc que c'est ?
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Le Steampunk c'est un style graphique/technologique/vestimentaire. Un mélange entre la reconnaissance, le victorien, et pas mal de trucs type "à vapeur" ou des inventions style "le monstre de frankenstein".
Firemane- Messages : 595
Date d'inscription : 19/06/2016
Localisation : Belgique
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Oui. J'ai écrit la première nouvelle mais avec une fin ouverte parce que je prévois une suite.
Mais au niveau de la suite, elle n'est pas encore écrite, juste dans ma tête.
Il me faut une BO d'ailleurs. Mais on trouve difficilement les disques d'Abney Park en France donc pour la musique à fond dans mon auto-radio, c'est mort.
Cette musique-ci fonctionnait bien pour me mettre sur le bon canal et avoir le bon tempo (en voyant le clip, je comprends mieux) :
https://youtu.be/BF1DQr5dKW8
Mais au niveau de la suite, elle n'est pas encore écrite, juste dans ma tête.
Il me faut une BO d'ailleurs. Mais on trouve difficilement les disques d'Abney Park en France donc pour la musique à fond dans mon auto-radio, c'est mort.
Cette musique-ci fonctionnait bien pour me mettre sur le bon canal et avoir le bon tempo (en voyant le clip, je comprends mieux) :
https://youtu.be/BF1DQr5dKW8
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Jérémy34 a écrit:
J'ai trouvé cela rafraîchissant et sympa, t'as essayé d'autres délires sur le même thème ou sur le numérique ? Après l'alphabet... pourquoi pas le numérique ?
Généralement, ce n'est pas moi qui décide. Je suis passionnée par quelque chose 2-3 mois, parfois un peu plus, et je passe à autre chose. J'ai du mal avec la continuité.
Du coup, je prévo(ya)is un tome 2 pour mon roman, mais je ne sais pas si je pourrai tenir sur la durée. Ou alors en modifiant le point de vue, en passant de la 3e à la 1ère personne, et en écrivant un spin-off plus qu'un tome 2.
Là, j'écris un conte. J'avais aussi des idées au départ, comme les cailloux du Petit Poucet pour retrouver son chemin, mais là, j'écris et je vois où ça mène mes personnages. En fait je n'ai pas vraiment d'idée de la suite du film en train de se composer sous mes yeux. Je sais comment ça doit se finir, toutefois, mais ça ne suit pas vraiment, et même pas du tout, la trajectoire prévue.
J'avais écrit ce truc, à un moment, mais c'était encore quand j'étais passionnée par l'alphabet. Ça m'a fait découvrir l'univers des prix de poésie (en gros, on paye pour envoyer un poème, puis on apprend qu'on a gagné un diplôme ou une coupe...enfin quand on a gagné, parce que la plupart des candidats ne gagnent rien. J'ai reçu une coupe, deux premiers prix, une publication parce que j'étais dans les finalistes pour un autre concours, et puis j'ai arrêté même si je conçois que si j'étais retraitée, ça pourrait me faire un loisir aussi sympa que la pêche à la mouche) :
USERNAME
Usé jusqu’au cordeaU, il gît au fond du troU.
Sali, usé, percluS… L’anonyme a ses droitS.
Eternel mot de passE en qui croît la demandE…
Retours à l’envoyeuR, pertes du souveniR.
Néant sans son LogiN, il ne rend aucun soN.
Amer oubli s’en vA… qui, un jour, nous liA.
Memento de son noM, ultime post-scriptuM…
Est-il un espacE virtuel pour qu’on vivE ?
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Username : habile et fin !
J'aime ce que tu écris Marion, en prose comme en vers.
J'aime ce que tu écris Marion, en prose comme en vers.
Lorelei- Messages : 1414
Date d'inscription : 15/08/2016
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Re: De l'intérêt de l'écriture ?
C'est gentil.
Je suis en train de recopier mon conte sur Word et toutes les dix minutes, je vadrouille sur le net. Et puis j'y retourne.
Je suis en train de recopier mon conte sur Word et toutes les dix minutes, je vadrouille sur le net. Et puis j'y retourne.
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
Vos cerises m'ont évoqué une archive... résultat de la fouille :
soleils d'été, faites
que les mûres soient honnêtes
en disant leur nom
dos d'âne des fourmis
mangeant couchée du cassis
est mon ventre rond
narquoise andalouse
collerette et passion rouge
je croque des fraises
soleil flambant seize-
dans le contre-jour d'Août
rougeoient les framboises
minuscules billes
délicatement de brindilles
s'ex-traient les groseilles
noires et rampantes
cachées dans leur vert maquis
règnent les myrtilles
arc-en-ciel sans bleu
la palette des sphériques,
ovoïdes prunes
goûteux ou aqueux ?
impénétrables melons
même au connoisseur
enfin, fruit génial
polychrome et multimorphe
qu'on sucre ou qu'on sale :
apéro, entrée,
farci, sauce ou jus : la to-
la tom- la tomate !
que les mûres soient honnêtes
en disant leur nom
dos d'âne des fourmis
mangeant couchée du cassis
est mon ventre rond
narquoise andalouse
collerette et passion rouge
je croque des fraises
soleil flambant seize-
dans le contre-jour d'Août
rougeoient les framboises
minuscules billes
délicatement de brindilles
s'ex-traient les groseilles
noires et rampantes
cachées dans leur vert maquis
règnent les myrtilles
arc-en-ciel sans bleu
la palette des sphériques,
ovoïdes prunes
goûteux ou aqueux ?
impénétrables melons
même au connoisseur
enfin, fruit génial
polychrome et multimorphe
qu'on sucre ou qu'on sale :
apéro, entrée,
farci, sauce ou jus : la to-
la tom- la tomate !
Dernière édition par LoreleiSebasto le Lun 15 Aoû 2016 - 21:20, édité 2 fois
Lorelei- Messages : 1414
Date d'inscription : 15/08/2016
Age : 36
Localisation : Sion, 1950 CH
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
C'est intéressant le steampunk.
Merci Firemane.
Et Marion79, ils sont sympas tes poèmes.
Un peu extra-ordinaire et donc j'aime bien !
Merci Firemane.
Et Marion79, ils sont sympas tes poèmes.
Un peu extra-ordinaire et donc j'aime bien !
Dernière édition par Jérémy34 le Lun 15 Aoû 2016 - 22:11, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: De l'intérêt de l'écriture ?
D'un paysage froid
pleuvent les cordes en mouss'line,
se teint de tristes mandolines
l'animal désarroi.
Sur le monde stone et avachi,
le ciel s'est vêtu d'un grand chêne-
la nue se mire dans l'obscène,
lamento vil de sombres scies.
La forêt danse : averse d'Août,
bruissent les feuilles alanguies ;
d'un chagrin justement ourdi
les gouttes chutent avec goût.
D'un paysage froid
pleuvent les cordes en mouss'line,
se teint de tristes mandolines
l'animal désarroi.
Printemps oublia la promesse
qui fleurit à cette poitrine,
et se flagellant la gamine
couronne de ronces ses tresses.
Force et rage usaient sa chemise
prisonnière d'une courroie ;
l'injure retentit en moi,
indélébile jus cerise.
A la propreté d'oxydrine
les sorciers de la foi,
sexe fort maladroit,
déchirent crinolines fines.
D'un paysage froid
pleuvent les cordes en mouss'line,
se teint de tristes mandolines
l'animal désarroi.
Vent s'enroulant de taffetas
défiant la clameur des vieux pères,
le ballet allègre à la terre
met la tarentelle à trépas.
Sur le monde stone et avachi,
le ciel s'est vêtu d' un grand chêne-
la nue se mire dans l'obscène,
lamento vil de sombres scies.
pleuvent les cordes en mouss'line,
se teint de tristes mandolines
l'animal désarroi.
Sur le monde stone et avachi,
le ciel s'est vêtu d'un grand chêne-
la nue se mire dans l'obscène,
lamento vil de sombres scies.
La forêt danse : averse d'Août,
bruissent les feuilles alanguies ;
d'un chagrin justement ourdi
les gouttes chutent avec goût.
D'un paysage froid
pleuvent les cordes en mouss'line,
se teint de tristes mandolines
l'animal désarroi.
Printemps oublia la promesse
qui fleurit à cette poitrine,
et se flagellant la gamine
couronne de ronces ses tresses.
Force et rage usaient sa chemise
prisonnière d'une courroie ;
l'injure retentit en moi,
indélébile jus cerise.
A la propreté d'oxydrine
les sorciers de la foi,
sexe fort maladroit,
déchirent crinolines fines.
D'un paysage froid
pleuvent les cordes en mouss'line,
se teint de tristes mandolines
l'animal désarroi.
Vent s'enroulant de taffetas
défiant la clameur des vieux pères,
le ballet allègre à la terre
met la tarentelle à trépas.
Sur le monde stone et avachi,
le ciel s'est vêtu d' un grand chêne-
la nue se mire dans l'obscène,
lamento vil de sombres scies.
Dernière édition par LoreleiSebasto le Dim 25 Sep 2016 - 3:48, édité 1 fois
Lorelei- Messages : 1414
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