L'automne

un classique, chanté par les plus grands :

Autumn in New York, why does it seem so inviting?
Autumn in New York, it spells the thrill of first-nighting.
Glittering crowds and shimmering clouds in canyons of steel;
they're making me feel: I'm home.

It's autumn in New York that brings the promise of new love.
Autumn in New York is often mingled with pain.
Dreamers with empty hands may sigh for exotic lands;
It's autumn in New York;
It's good to live it again.

Tu le sais, Beauty, je suis fan de la poésie en langue anglaise.

Sans citer prétentieusement des poètes (anglais ou étatsuniens)
il suffit de penser à Shakespeare.
On me rétorquera : "et Goethe ?"
D'autres "Et Maïakovski ?".
& so &so... à l'infini. 

L'infini des paroles humaines m'angoisse bien davantage que l'infini des espaces sidéraux n'angoissait Pascal.

Parler, parler, dire, écrire, souvent je suis attiré par le Puits du Silence.

Je tiens là une question existentielle. Une question typiquement philosophique : une question sans réponse possible.
La philosophie a cela de supérieur à toute religio qu'elle n'offre (si elle est honnête) aucune réponse. Elle ne nous offre que ses questions.

On peut trouver des réponses dans la poésie. Des réponses qui n'en sont pas, qui restent de l'ordre de l'esthétique. Du rêve.
En cela je révère les Tragiques grecs. Définitivement.

"Un air de printemps", disais-tu , Beauty.
L'essentiel réside dans cet air de printemps, qui succède à l'automne, par-delà les neiges. 
En cet air si léger flotte un parfum de Vérité.

Le faux soleil.

(aujourd'hui, je suis nihiliste)

Le faux soleil.

(demain aussi)

Le faux soleil.

Tu le regardes comme un ami parce qu'il t'éclaire de ses rayons. Parce qu'il te réchauffe et fait renaître la vie à chacun des printemps. Mais quelle est cette vie ? N'est-elle pas qu'un compte à rebours, celui de ton temps à toi, et celui d'un monde : celui dans lequel nous sommes dans l'illusion de vivre.

Il est déjà en train de te consumer, et tu lui souris encore. J'admire ta douce naïveté.

Le soleil n'est sincère qu'à l'automne, lorsqu'il annonce enfin de sa couleur rougie les flots du sang prêt à se répandre, et de son obscurité la nuit qui nous attend tous.

Le soleil du printemps ment. Il ment comme (se) mentent les humains.

Mais réjouissons-nous de la chute, car elle est bien plus certaine que la pérennité.

*

Le nihilisme n'existe pas.

"la chute (...) est bien plus certaine que la pérennité."

"Le nihilisme n'existe pas."(mais vous êtes nihiliste...)

Bonnes chutes...

Qu'ajouter à une poésie, à une sensation ?
Elle n'est ni vérité, ni erreur. Elle est.

Je songe au coucou, à la mésange, au rossignol dans la haie.

Ils sont là, ils existent, ou du moins ont-ils en leur menu crâne une certaine puissance de vie.
Leur soleil est peut-être en train de les trahir.
Humanité, météorite, phénomène volcanique ou cosmique,
ce que nous nommons Terre est, en regard de l'Univers (s'il existe) si fragile.

Réjouissons-nous du Vivant, soit-il provisoire,
réjouissons-nous des pierres, des montagnes, des océans.

*
Oui, la nuit nous attend. J'entends le chant d'une linotte, les abeilles butinent le thym, des coléoptères squattent les fleurs des cistes,
je n'oublie jamais la cruauté du monde,
ni les mensonges des humains.

Simplement : cette belle illusion de vivre, jusqu'à la souffrance, jusqu'à la nuit.

Comme une ombre. Une vie volée. Qu'est-ce que ça coûte ?

N'être plus. Ne rien voir d'autre qu'un monde privé de beauté.

Bientôt la nuit, mais pas une de ces innombrables fausses nuits qui s'enchaînent, vides, épuisantes veillées.

Combien vaux-tu ? Cinq litres de sang, des kilos de chair et d'os, des tonnes d'angoisses. Poussière que tout cela.

Le mensonge transforme l'aube en crépuscule, et les aveuglés regardent la chute en oubliant ce que la lumière leur a apporté.

Le froid n'a pas d'importance.

Toute vie est bien entendu un processus de démolition.

L'univers...une bulle?

Dans la vie, il y a trop de types de cœurs. Les mous sont ainsi: malléables et informes. Ils dégoulinent d'inconstance, sont du différent à chaque instant - et ne seront jamais friables comme leur frères de nature. Ces autres, qui ont la chance de créer une seule fois.

Est-il à partir de là, judicieux de se retourner et de faire demi-tour?
Au bord d'un pont, j'aimerai que tu trouves cela préférable.
L'inconnu ne devrait pas te faire peur, car

Il y aura toujours du sable dans une chaussure, une crevaison, une fin pour qu'il y ait un début ; et les cycles jour-nuit dont tu es le symbole te portent !

Ta plante épineuse, ta rose frêle sur ton étrange planète dont tu es... qui tu veux dans ta boite en carton.

Perds encore un peu de temps pour elle, ta Rose.

[De l'Aube ou du Crépuscule... Cela change vraiment l'instant? De toute façon, tu peux faire passer l'un pour l'autre, nommez l'autre l'un, et les confondre.]

Toute vie, Aube, est un processus de démolition.

Toute vie est entropie.

J'en suis d'accord.
Pouvons-nous apprendre à vivre l'instant, le présent, le chant d'un oiseau,
le frisson d'une feuille ? Et fermer les yeux ?
Pouvons-nous apprendre à
cueillir l'instant présent ?

Nous ne sommes que peu de chose, nous le savions déjà.
Mais nous sommes aussi le miracle provisoire de la conscience.
Nous sommes potentiels créateurs de contemplation,
du jouir de l'Univers.

Sans "attendre" la mort, qui, nous l'avons toujours su,
nous guette, longue silhouette, tenant sa faux.

L'automne est là. J'aime la vibration des feuilles et la danse des couleurs.

L'automne est arrivé dans les plaines du Gard.

J'ai envoyé des photos qui
ont étonné :
l'hiver est déjà là dans le Doubs.
Et l'automne a effacé les beautés du plateau d'Albion.

Pourtant: l'automne est actuel, dans le Gard des garrigues.

Photos by sms,, girls & guys, & others.
Another
if

C'est plus souvent le tonnerre qui tonne.
L'eau elle murmure ou frémit.
L'étouffement estival est parti.
Toute la végétation reverdit.
Voilà donc ce qui m'étonne.
Bien avant l'hiver, l'automne.

"Automne.
Le post-scriptum du soleil."

Pierre Véron

J'avais envie d'une ôde au printemps sur ce fil, et puis j'ai pensé à cette chanson...

️

L'eau tonne.

“ Delicious autumn! My very soul is wedded to it, and if I were a bird I would fly about the earth seeking the successive autumns.
— George Eliot



(fall tableau by field&sea)

Pour tous les amoureux de l'automne, voici mon tableau Pinterest sur les 10 bonnes raisons d'aimer cette saison, et plus.... https://www.pinterest.fr/beautymist/fall-essentials/

Hier aussi je pensais à l'automne Beauty, à cette sensation particulière, quand le soir, le soleil nous donne encore l'illusion que l'été danse autour de nous.
Mais avec ce petit je-ne-sais-quoi d'autre,
La lumière plus rasante, dessine nos ombres portées...
Ou cet air léger qui nous donne un frisson, là, vite fait, en passant.
Il arrive...

Again it is September

Jessie Redmon Fauset

Again it is September!
It seems so strange that I who made no vows
Should sit here desolate this golden weather
And wistfully remember—

A sigh of deepest yearning,
A glowing look and words that knew no bounds,
A swift response, an instant glad surrender
To kisses wild and burning!

Ay me!
Again it is September!
It seems so strange that I who kept those vows
Should sit here lone, and spent, and mutely praying
That I may not remember!

Fil inspirant.

Chouette les "amis" virtuels ! L'automne est bientôt de retour...

Fin août, début septembre... ENFIN je revis (comme chaque anée, enfin je respire à nouveau) enfin le retour de ma saison préférée si sublime et si brève puis... la menace la solitude et le froid... Winter Is Coming (à moins que je me trouve un coin cocooning et hygge à souhait ce qui est tout à fait possible).

L'automne me fout le cafard cette année, les lumières sont pour le moment, dans la continuité de l'été, des nuances de gris...

Il arrive que le gris ne soit qu'une couleur en attente, cachée ou protégée sous une pellicule de cendre.

Et c'est encore l'automne.

Une saison idéale pour penser à ce qui n'est plus, et ce qui sera peut-être.

J'y pensais justement hier en quittant les vignes et le champagne...sur ce long chemin qui me séparait de la côte Ouest , nous distinguions les premiers changements qui se préparaient dans les feuillages...

Cette saison marquera le début de mon petit jardin. Sous le paillage, j'ai regardé: la vie est là et rien que cela me réjouit.

Hier, la petite nièce de Manu Di Bango m'interpellait dans la rue en pensant me connaître...

Demain j'irai goûter à nouveau à ce délicieux chocolat que je dégusterai dehors, pour sentir les caresses des premiers frimas sur mon visage, regardant les marins s'affairer et écoutant les conversations des uns et des autres...

J'oserai peut-être demander au barman cette fois, quel est le secret de son chocolat?

Le temps de l'incertitude, mais se sent-on jamais aussi vivant ?


Et, oui, cette saison cache sa beauté partout : dans le clair-obscur des feuilles, le bruit assourdi de la houle, le réconfort d'un bar d'habitués, la chaleur rassurante d'une boisson qu'on aime.

Regarde la lumière partir.
Ecoute la pluie venir. L'entends-tu ?

Les larmes pesante font trembler les toits et les feuilles mortes.
Venu le temps sombre, revenu le froid avec son inquiétude.

Plus de fin de saison, nul été indien, juste la mémoire en pagaille et les morceaux de passé éparpillés dans la boue.

Amours mortes, saison morte, vie en sursis : c'est l'automne.

Quand j'ai entendu cette chanson interprétée par Zaho, je me suis dit qu'elle devait poétiser l'automne sur ce fil. Même si c'est pas la saison, juste une chanson pour ceux et celles qui pourront apprécier.

C'est loin, Vienne.

(Merci !)

Elle est revenue, la voilà.

L'automne avec ses larmes glacées et sa lumière constituée d'illusions.

On sent que la vie ne tient qu'à un fil, mais on ignore à quoi le fil est attaché.